Cancer du sein

2008


ANALYSE

31-

Facteurs de risque débattus

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers de la femme en France. L’incidence de ce cancer a augmenté régulièrement au cours des dernières décennies, mais le développement des pratiques de dépistage ne peut rendre compte à lui seul de cette augmentation. Globalement, les facteurs de risque connus, principalement liés à la vie hormonale et reproductive (âge précoce aux premières règles, parité, âge tardif à la première grossesse…) ne permettent d’expliquer qu’une minorité de cas (Madigan et coll., 1995renvoi vers; Rockhill et coll., 1998renvoi vers). Par ailleurs, la part attribuable aux facteurs génétiques n’est pas très élevée, les mutations sur les gènes BRCA1/2 par exemple n’étant retrouvées que dans moins de 5 % des cas de cancer du sein. Les études de migrants ont également montré que l’incidence des cancers du sein s’aligne sur l’incidence du pays d’accueil en une ou deux générations (McPherson, 2000renvoi vers). Ces éléments suggèrent que d’autres facteurs, notamment d’origine environnementale ou liés au mode de vie, ont un rôle à jouer dans l’étiologie de ce cancer.
Bien que les facteurs de risque environnementaux du cancer du sein aient été peu explorés dans le cadre d’études épidémiologiques, de nombreux polluants pourraient contribuer au développement de tumeurs mammaires. Plus de 200 composés chimiques sont des cancérogènes mammaires reconnus chez l’animal (Rudel et coll., 2007renvoi vers). Des études de laboratoire ont également permis d’identifier près de 250 composés qui imitent ou qui interfèrent avec les œstrogènes naturels et qui peuvent stimuler la prolifération des cellules mammaires cancéreuses (Soto et coll., 1995renvoi vers). Ces substances, présentes en milieu professionnel ou dans l’environnement général, pourraient de la même façon affecter les tissus mammaires chez la femme. Plusieurs agents physiques comme les rayonnements électromagnétiques ou les perturbations du cycle nycthéméral liées au travail de nuit ont également été suspectés, sur la base de résultats épidémiologiques, de favoriser la survenue de cancers du sein.
Nous commentons ici les principales études épidémiologiques décrivant les liens entre cancer du sein et les facteurs de risque environnementaux suspectés. L’interprétation des résultats d’études épidémiologiques est parfois limitée par l’absence de prise en compte des facteurs de confusion (parité, âge à la première grossesse) ou par une évaluation très grossière des expositions : c’est notamment le cas d’un grand nombre d’études portant sur les risques de cancer par profession, qui ne seront pas commentées ici de façon détaillée. Signalons aussi l’existence de quelques études portant sur les cancers du sein masculin. Elles permettent d’apporter un éclairage intéressant sur les facteurs de risque environnementaux ou professionnels, mais ont l’inconvénient de ne porter que sur un petit nombre de cas.

Composés organochlorés persistants

Les composés organochlorés incluent différents pesticides comme le DDT, ainsi que les Polychlorobiphényles (PCB) et les dioxines. Ces composés sont lipophiles et persistants dans l’environnement. Ils sont fréquemment détectés dans le sol, les aliments, le lait maternel. Le tissu adipeux constitue le lieu de stockage principal dans l’organisme, mais ils peuvent également être détectés dans le sérum. Ces substances chimiques sont suspectées d’être des facteurs de risque du cancer du sein du fait de leurs propriétés œstrogéno-mimétiques, mises en évidence à partir de tests de laboratoire (Soto et coll., 1995renvoi vers). Malgré leur très lente élimination (demi-vie de plusieurs années), leurs concentrations dans le sérum ou dans les tissus adipeux ont tendance à diminuer au cours du temps. Ces concentrations dépendent également du métabolisme propre à chaque individu et de différents paramètres qui influencent l’excrétion de ces composés comme l’allaitement ou les variations du poids corporel (Wolff et coll., 2005renvoi vers). Des dosages dans le sang ou dans les graisses ont été pratiqués dans de nombreuses études épidémiologiques destinées à mesurer le lien entre l’exposition à ces composés et le cancer du sein.
On distingue deux types principaux d’études épidémiologiques destinées à étudier le lien entre l’exposition à ces composés chimiques et le risque de cancer du sein : les études cas-témoins « nichées » au sein d’une cohorte prospective et les études cas-témoins de nature rétrospective.
Dans le premier type d’étude, les cas sont les femmes atteintes d’un cancer du sein diagnostiqué au fur et à mesure du suivi de la cohorte au cours du temps. Les témoins sont sélectionnés par tirage au sort parmi les femmes de la cohorte non atteintes d’un cancer au moment du diagnostic des cas. Des échantillons biologiques (sang ou biopsie de tissu adipeux) ont généralement été prélevés et congelés dès l’inclusion des sujets dans la cohorte et ont été conservés au cours du temps. Les niveaux de composés organochlorés mesurés à partir de ces échantillons biologiques sont donc ceux qui existaient plusieurs mois ou plusieurs années avant l’apparition du cancer, c’est-à-dire à la phase d’initiation ou de promotion de la tumeur, correspondant à une période d’exposition supposée pertinente sur le plan étiologique.
Les études cas-témoins de nature rétrospective peuvent être réalisées en population générale ou en milieu hospitalier. Les témoins sont selon les cas des femmes non malades tirées au sort en population générale, ou des femmes atteintes d’une maladie bénigne du sein ou d’autres pathologies diagnostiquées dans les mêmes hôpitaux que les cas et disposant d’une biopsie de tissu mammaire. Dans toutes ces études, les organochlorés sont mesurés dans des tissus biologiques (sang ou graisses) prélevés au moment du diagnostic de cancer pour les cas et leurs témoins appariés. L’élimination extrêmement lente des résidus organochlorés de l’organisme permet toutefois de penser que les niveaux mesurés au moment du diagnostic constituent un marqueur valide d’exposition cumulée au cours des années passées. Ce point est cependant discutable.
Nous envisagerons successivement, en gardant ce découpage par type d’étude, les résultats concernant le risque de cancer du sein en rapport avec l’exposition au DDT/DDE, à d’autres pesticides organochlorés, aux PCB, et aux dioxines.

DDT / DDE

Au cours des quinze dernières années, de nombreuses études épidémiologiques se sont intéressées au risque de cancer du sein en rapport avec les expositions aux pesticides organochlorés. Le pesticide le plus largement étudié est le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT), utilisé pour la première fois au cours de la 2e guerre mondiale pour lutter contre les vecteurs du typhus et de la malaria. Cet insecticide a par la suite été largement utilisé en agriculture, puis son usage a été interdit aux États-Unis et dans de nombreux pays développés dont la France à partir du début des années 1970, du fait de son accumulation dans l’environnement et de son impact écologique. Le DDT est toujours utilisé dans plusieurs pays affectés par le paludisme, mais à des niveaux beaucoup plus faibles qu’auparavant, comme moyen de lutte contre les moustiques. Le principal produit de dégradation du DDT est le dichlorodiphényldichloroethylène (DDE) également persistant dans l’environnement. Celui-ci se concentre dans la chaîne alimentaire, et se retrouve dans les tissus adipeux chez les mammifères et les poissons. L’isomère p,p’-DDE représente le principal biomarqueur d’exposition utilisé dans les études épidémiologiques.
Plusieurs dizaines d’études ont ainsi examiné les associations entre les niveaux de DDT et de DDE mesurés dans le sérum ou les tissus adipeux et le cancer du sein. Les résultats concernant le p-p’-DDE des principales études réalisées sont résumés dans le tableau 31.Irenvoi vers.

Tableau 31.I Description des études portant sur le risque de cancer du sein en fonction des taux de p,p’-DDE mesuré dans le sérum ou dans les graisses

Référence Lieu
Années de prélèvement
Nombre decas/témoins
Concentration moyennea DDE (SD)
 
Cas
Témoins
Unité
OR [IC 95 %]b
p tendance
Remarques
Cas-témoins dans cohorte, sérum
Wolff et coll., 1993renvoi vers
New York
1985-1991
58/171
11,0 (9,1)
7,7 (6,8)
ng/mlc
3,68 [1,01-13,50]
0,04
 
Krieger et coll., 1994renvoi vers
Californie
        
 
Toutes
1964-1971
150/150
43,3 (25,9)
43,1 (23,7)
ppbd
1,33 [0,68-2,2]
0,43
 
 
Blanches
 
50/50
35,7 (23,0)
35,0 (22,8)
ppb
2,38 [0,54-10,64]
0,24
 
 
Noires
 
50/50
49,2 (28,6)
43,4 (21,2)
ppb
3,85 [0,93-16,05]
0,07
 
 
Asiatiques
 
50/50
45,1 (24,5)
50,8 (24,7)
ppb
0,71 [0,23-2,18]
0,52
 
Hunter et coll., 1997renvoi vers
Massachusetts
1989-1990
236/236
6,01 (4,56)
6,97 (5,99)
ppb
0,72 [0,37-1,40]
0,47
 
Høyer et coll., 1998renvoi vers
Danemark
1976
240/477
npe
  
0,88 [0,56-1,37]
0,52
 
Helzlsouer et coll., 1999renvoi vers
1974
346/346
11,5 (7,1)
13,6 (10,6)
ng/ml
0,50 [0,27-0,89]
0,02
Étude des interactions avec gènes du métabolisme GSTM1, GSTT1, GSTP1, COMT, CYP17
Maryland
1989
 
7,9 (6,4)
9,7 (3,6)
ng/ml
0,53 [0,24-1,17]
0,08
  
1974
346/346
1 699 (929)
1 920 (1 409)
ng/gf
0,73 [0,40-1,32]
0,13
  
1989
 
1 311 (1 037)
1 586 (1557)
ng/g
0,58 [0,29-1,17]
0,15
Dorgan et coll, 1999renvoi vers
Missouri
1977-1987
105/208
np
16,3 (médiane)
ng/ml
0,8 [0,4-1,5]
0,77
 
Høyer et coll., 2000renvoi vers
Danemark
1981-1983
155/274
1 168,9 cas et témoins
 
ng/g
1,4 [0,7-2,8]
  
Wolff et coll., 2000brenvoi vers
1987-1992
148/295
6,95 (2,46)
7,27 (2,39)
ng/ml
1,30 [0,51-3,35]
0,99
 
New York University
 
110/213i
977 (2,46)
1,097 (2,29)
ng/g
   
 
ER négatifg
 
23/42
1 300 (1,79)
1 040 (2,14)
ng/g
   
 
ER positifh
 
44/83
950 (2,41)
1 040 (2,16)
ng/g
   
Ward et coll., 2000renvoi vers
Norvège
1973-1983
150/150
1 260
1 230
ng/g
1,2 (NA)
  
Laden et coll., 2001brenvoi vers
États-Unis
1997
238/238
768
817
ng/g
0,82 [0,49-1,37]
0,15
 
Cohn et coll., 2007renvoi vers
États-Unis
1959-1967
129/129
DDE : 5100 cas et témoins
DDT : 1400 cas et témoins
ng/g
0,9 [0,3-3,0]5,4 [1,7-17,2]
0,90< 0,01
femmes ayant moins de 14 ans en 1945
Cas-témoins dans cohorte, tissu adipeux
Raaschou-Nielsen, 2005renvoi vers
Danemark
1993-1997
409/409
639,0
686,3
ng/g
0,7 [0,5-1,2]
0,29
Femmes ménopausées
Études cas-témoins, sérum
Schecter et coll., 1997renvoi vers
Nord Vietnam
1994
20/20
12,17 (2,41)
16,67 (4,14)
ng/ml
1,14 [0,23-5,68]
  
Lopez-Carrillo et coll., 1997renvoi vers
Mexico
1994-1996
141/141
562,5 (676,2)
505,5 (567,2)
ng/g
0,76 [0,41-1,42]
  
Moysic et coll., 1998renvoi vers
État de New York
1986-1991
154/192
11,47 (10,49)
10,77 (10,64)
ng/g
1,34 (0,71-2,55)
0,25
 
 
Jamais allaité
 
46/61
13,15 (11,65)
10,82 (10,91)
ng/g
1,83 [0,63-5,33]
0,24
 
 
Déjà allaité
 
85/106
10,36 (8,97)
10,44 (10,43)
ng/g
1,28 [0,54-3,05]
0,44
 
Olaya-Contreras et coll., 1998renvoi vers
Colombie
1995-1996
153/153
3,30 (4,12)
2,50 (3,60)
ng/ml
1,95 [1,10-3,52]
0,09
 
Romieu et coll., 2000renvoi vers
Mexico
1990-1995
120/126
3 840 (5 980)
2 520 (1970)
ng/g
3,81 [1,14-12,80]
0,02
 
Demers et coll., 2000renvoi vers
Québec
1994-1997
314/218
314/305
508,9 (491,1)
462,7 (447,7)
480,4 (408,1)
ng/g
ng/g
1,36 [0,71-2,63]
1,00 [0,60-1,67]
  
Mendonca et coll., 1999renvoi vers
Brésil
1995-1996
151/306
3,1
4,8
ng/ml
0,83 [0,40-1,6]
0,79
 
Zheng et coll., 2000arenvoi vers
1995-1997
475/502
460,1b
456,2
Ppb
0,96 [0,67-1,36]
0,58
 
Connecticut
         
 
ER négatif
 
163/
435,
np
ppb
   
 
ER positif
 
140/
1435,9
np
ppb
   
Millikan et coll., 2000renvoi vers
1993-1996
       
Caroline du Nord
        
 
Noires
 
292/270
1 960 (2 200)
1 690 (1 700)
ng/g
1,41 [0,87-2,29]
  
 
Blanches
 
456/389
660 (800)
760 (1 200)
ng/g
0,98 [0,67-1,43]
  
Wolff et coll., 2000arenvoi vers
 
175/355
4,1 (3,1)
4,3 (2,8)
ng/ml
   
New York
   
610 (302)
660 (273)
ng/g
0,93 [0,56-1,50]
0,50
 
Gammon et coll., 2002arenvoi vers
1996-1997
643/427
4,31 (2,84)
4,07 (2,68)
ng/ml
   
Long Island
  
671,96 (2,76)
645,74 (2,59)
ng/g
1,20 [0,76-1,90]
  
Pavuk et coll., 2003renvoi vers
1997-1999
24/88
   
3,04 [0,65-14,3]
  
Slovaquie
        
Charlier et coll., 2004arenvoi vers
2001-2002
231/290
580 (580)
310 (350)
ng/g
2,21 [1,41-3,48]
  
Belgique
        
Gatto et coll., 2007renvoi vers
1995-1998
355/327
9,90 (12,84)
8,13 (7,78)
μg/l
  
Interaction statistiquement significative entre DDE et statut ER (risqué augmenté chez les ER+ mais NS)
Etats-Unis
  
1,40 (1,54)
1,25 (1,26)
μg/g
1,02 [0,61-1,72]
0,74
 
Afro-Américaines
       
Études cas-témoins, tissu adipeux
Unger et coll., 1984renvoi vers
Début des années 1980
14/21
1 230 (630)
1 250 (760)
ppb
  
Pas d’association
Danemark
       
Mussalo-Rauhamaa et coll., 1990renvoi vers
1985-1986
44/33
0,96 (0,63)
0,98 (0,89) mg/kg
   
Pas d’association
Finlande
        
Falck et coll., 1992renvoi vers
Connecticut
1987
20/20
2 200 (1 470)
1 487 (842) t-test p = 0,07
ng/g
  
Association significative
Dewailly et coll., 1994brenvoi vers
1991-1992
/179/9/
 
765,3 (526,9)
ng/g
   
Canada
        
 
ER négatif
  
608,9 (338,9)
 
ng/g
  
Pas d’association
 
ER positif
  
2 132,2 (2 049,9)
 
ng/g
  
Taux plus élevés chez les cas
Djordjevic et coll., 1994renvoi vers
Début des années 1990
5/5
379 (286)
160 (149)
ppb
   
New York
       
Güttes et coll., 1998renvoi vers
Allemagne
1993-1994
45/20
805
496
ng/g
 
0,02
 
Liljegren et coll., 1998renvoi vers
Suède
1993-1995
35/43
767
1 026
ng/g
0,4 [0,1-1,2]
  
Zheng et coll., 1999renvoi vers
Connecticut
1994-1997
304/186
736,5
736,5
ppb
0,9 [0,5-1,5]
0,46
 
van’t Veer et coll., 1997renvoi vers
Europe
1996
347/374
1 350 (médiane)
1,51
ng/g
0,48 [0,25-0,95]
  
Aronson et coll., 2000renvoi vers
Canada
fin années 1990
217/213
693
596
ng/g
1,62 [0,84-3,11]
  
Bagga et coll., 2000renvoi vers
Californie
1995-1996
73/73
709
800
ng/g
1,13 [0,79-1,60]
  
Stellman et coll., 2000renvoi vers
Long Island
1994-1996
232/323
419
374
ng/g
0,74 (0,44-1,25)
0,30
 
Woolcott et coll., 2001renvoi vers
Canada
1995-1997
217/213
     
Risque élevé pour les tumeurs ER+ / voir Aronson et coll., 2000renvoi vers
Ibarluzea et coll., 2004renvoi vers Espagne
1996-1998
198/260
327
307
ng/g
1,22 [0,68-2,21]
0,40
 
McCready et coll., 2004renvoi vers
Canada
1995-1997
70/69
1 241,8 (1 544,9)
616,1 (456,9)
ng/g
2,48 [1,08-5,71]
 
Polymorphismes gènes CYP1A1, CYP1A2, CYP3A4, GSTM1, GSTT1. Risque lié au DDE augmenté dans le groupe GSTM1-null
Rubin et coll., 2006renvoi vers
Alaska
1983-1987
63/63
9,46
7,86
ppb
1,43 [0,46-4,47]
  

a moyenne arithmétique, à défaut moyenne géométrique ou médiane ; b OR : odds ratio de cancer du sein pour la classe d’exposition la plus élevée par rapport à la classe d’exposition la plus basse (IC 95 % : intervalle de confiance à 95 %) ; c ng/ml : nanogramme (10–9 gramme) par millilitre ; d ppb : unité de concentration équivalent à une partie par milliard (part per billion) ; e np : non précisé ; fng/g : nanogramme par gramme de lipide ; g ER négatif : récepteurs œstrogènes négatif (estrogen receptor) ; h ER positif : récepteurs œstrogènes positif (estrogen receptor) ; i valeurs ajustées sur les lipides sériques

Les premières études explorant le lien entre le DDE et le risque de cancer du sein portaient sur des séries hospitalières de patientes avec et sans cancer du sein chez lesquelles les mesures de DDE ont été pratiquées à partir des biopsies de tissu adipeux disponibles (Unger et coll., 1984renvoi vers; Falck et coll., 1992renvoi vers; Dewailly et coll., 1994arenvoi vers ; Djordjevic et coll., 1994renvoi vers). Les résultats sont contrastés (tableau 31.Irenvoi vers) mais leur interprétation est difficile du fait du petit nombre de cas (< 25 cas), et l’absence de prise en compte des facteurs reproductifs et hormonaux pouvant jouer un rôle de confusion. Les études publiées par la suite sont des études cas-témoins au sein de cohortes (Wolff et coll., 1993renvoi vers; Krieger et coll. 1994renvoi vers; Hunter et coll., 1997renvoi vers; Hoyer et coll., 1998renvoi vers et 2000renvoi vers; Helzlsouer et coll., 1999renvoi vers; Dorgan et coll., 1999renvoi vers; Ward et coll., 2000renvoi vers; Wolff et coll., 2000arenvoi vers ; Laden et coll., 2001arenvoi vers ; Raaschou-Nielsen et coll., 2005renvoi vers; Cohn et coll., 2007renvoi vers) ou des études cas-témoins basées sur des témoins atteints de pathologies mammaires bénignes, d’autres témoins hospitaliers non cancéreux, ou des témoins de population générale (Schecter et coll., 1997renvoi vers; Lopez-Carrillo et coll., 1997renvoi vers; vant’Veer et coll., 1997renvoi vers; Guttes et coll., 1998renvoi vers; Liljegren et coll., 1998renvoi vers; Moysich et coll., 1998renvoi vers; Olaya-Contreras et coll., 1998renvoi vers; Mendonca et coll., 1999renvoi vers; Zheng et coll., 1999renvoi vers; Aronson et coll., 2000renvoi vers; Bagga et coll., 2000renvoi vers; Demers et coll., 2000renvoi vers; Romieu et coll., 2000renvoi vers; Stellman et coll., 2000renvoi vers; Zheng et coll., 2000arenvoi vers ; Millikan et coll., 2000renvoi vers; Wolff et coll., 2000arenvoi vers ; Woolcott et coll., 2001renvoi vers; Gammon et coll., 2002arenvoi vers ; Pavuk et coll., 2003renvoi vers; Charlier et coll., 2004brenvoi vers ; Ibarluzea et coll., 2004renvoi vers; McCready et coll., 2004renvoi vers; Gatto et coll., 2007renvoi vers).
Dans ces études, les mesures de DDT/DDE ont été effectuées dans le sérum (Wolff et coll., 1993renvoi vers; Krieger et coll. 1994renvoi vers; Hunter et coll., 1997renvoi vers; Lopez-Carrillo et coll., 1997renvoi vers; Schecter et coll., 1997renvoi vers; Hoyer et coll., 1998renvoi vers; Moysich et coll., 1998renvoi vers; Olaya-Contreras et coll., 1998renvoi vers; Dorgan et coll., 1999renvoi vers; Helzlsouer et coll., 1999renvoi vers; Mendonca et coll., 1999renvoi vers; Hoyer et coll., 2000renvoi vers; Millikan et coll., 2000renvoi vers; Romieu et coll., 2000renvoi vers; Ward et coll., 2000renvoi vers; Wolff et coll., 2000arenvoi vers et 2000brenvoi vers ; Zheng et coll., 2000renvoi vers; Demers et coll., 2000renvoi vers; Laden et coll., 2001renvoi vers; Gammon et coll., 2002renvoi vers; Pavuk et coll., 2003renvoi vers; Charlier et coll., 2004renvoi vers; Gatto et coll., 2007renvoi vers ) ou dans les tissus adipeux (vant’Veer et coll., 1997renvoi vers; Guttes et coll., 1998renvoi vers; Liljegren et coll., 1998renvoi vers; Zheng et coll., 1999renvoi vers; Aronson et coll., 2000renvoi vers; Bagga et coll., 2000renvoi vers; Stellman et coll., 2000renvoi vers; Woolcott et coll., 2001renvoi vers; Ibarluzea et coll., 2004renvoi vers; McCready et coll., 2004renvoi vers; Raaschou-Nielsen et coll., 2005renvoi vers). Ces études ont été réalisées, quoiqu’à des degrés divers, avec une méthodologie plus satisfaisante pour le choix des témoins et permettent de prendre en compte des facteurs de confusion potentiels liés au risque de cancer du sein (tableau 31.Irenvoi vers).
Parmi les études cas-témoins développées au sein de cohortes, l’étude de Wolff et coll. (1993renvoi vers) rapportait un risque de développer un cancer du sein près de 4 fois supérieur chez les femmes dans le quintile d’exposition au DDE le plus élevé par rapport au quintile d’exposition le plus faible (OR = 3,68 ; IC 95 % [1,01-13,50]). À l’inverse, les études de même type publiées ultérieurement ne mettaient en évidence aucune augmentation significative du risque de cancer du sein associée à ce biomarqueur d’exposition. L’étude de Krieger et coll. (1994renvoi vers), effectuée en Californie et l’étude de Cohn et coll. (2007renvoi vers) méritent une attention particulière puisqu’il s’agit des seules études où les prélèvements sanguins ont été effectués avant l’interdiction du DDT aux États-Unis, et où les niveaux mesurés sont donc vraisemblablement les plus proches de l’exposition réellement subie. Dans l’étude de Krieger et coll (1994renvoi vers), aucune association nette entre le DDE et le cancer du sein n’a été observée. Il a également été rapporté des valeurs de DDE plus élevées chez les femmes noires que chez les femmes des autres groupes ethniques. Parmi les femmes noires, le odds ratio était sensiblement augmenté chez les femmes dans le tertile d’exposition le plus élevé par rapport aux femmes noires dans le tertile d’exposition le plus faible (OR = 3,85 ; IC 95 % [0,93-16,05]). Dans l’étude de Cohn et coll. (2007renvoi vers), des niveaux élévés de p,p’-DDT sont associés à un OR de cinq chez les femmes nées après 1931, ayant donc moins de 14 ans en 1945, année où le DDT a commencé à être largement utilisé aux Etats-Unis.
Comme les études de cohorte, les études cas-témoins en population n’ont généralement pas démontré l’existence d’une association significative entre le DDT ou DDE mesuré dans le sang ou dans les graisses et le cancer du sein. Deux études cas-témoins effectuées l’une en Colombie (Olaya-Contreras et coll., 1998renvoi vers) et l’autre au Mexique (Romieu et coll., 2000renvoi vers) constituent des exceptions et montrent des associations statistiquement significatives avec les taux de DDE sériques (tableau 31.Irenvoi vers). Ce résultat est intéressant sachant que le DDT a encore été utilisé récemment dans ces pays pour la lutte anti-moustique et pour l’agriculture. Il faut toutefois noter que d’autres études conduites dans des pays où le DDT est d’utilisation récente ne confirment pas l’association entre l’exposition à cet insecticide et le cancer du sein (Lopez-Carrillo et coll., 1997renvoi vers; Schecter et coll., 1997renvoi vers; Mendonca et coll., 1999renvoi vers). Les seules études réalisées dans des pays occidentaux qui montrent des associations positives avec le cancer du sein sont deux études de petite taille réalisées en Allemagne (Guttes et coll., 1998renvoi vers) et au Canada (McCready et coll., 2004renvoi vers) ayant utilisé des témoins atteints d’une maladie bénigne du sein, dont l’interprétation est difficile.
Au total, bien que les résultats des études épidémiologiques indiquent globalement que les DDT et DDE mesurés dans le sang ou dans les graisses ne sont pas liés au risque de cancer du sein, ces conclusions doivent être nuancées fortement selon la période où les prélèvements ont été pratiqués. En effet, plusieurs études indiquent un lien avec le cancer du sein lorsque les mesures de DDT correspondent à des périodes de forte exposition, notamment lorsque ces expositions surviennent chez des femmes jeunes (Cohn et coll., 2007renvoi vers). Ces résultats récents sont de nature à remettre en cause la conclusion généralement admise que l’exposition aux pesticides organochlorés ne constituent pas un facteur de risque majeur de cancer du sein.
Plusieurs études ont examiné l’association entre le cancer du sein et l’exposition au DDT/DDE selon que la tumeur présentait ou non des récepteurs aux œstrogènes (Estrogen Receptor positive ER+ ou Estrogen receptor negative ER-), ou bien en stratifiant selon le groupe ethnique, le statut ménopausique, l’existence ou non de périodes d’allaitement, ou la présence de certains polymorphismes génétiques.

Récepteurs aux œstrogènes

Dans l’une des premières études réalisées (Dewailly et coll., 1994brenvoi vers), la concentration de DDE dans le tissu graisseux mammaire étaient plus élevée chez les patientes avec une tumeur présentant des récepteurs aux œstrogènes (ER+) que chez les patientes avec tumeur ne présentant pas ces récepteurs (ER-) ou que chez les témoins. Un OR élevé associé aux tumeurs ER+ seulement a également été observé dans une étude récente (Gatto et coll., 2007renvoi vers), mais cette augmentation n’était pas significative. Bien que ces observations concordent avec l’hypothèse d’un risque élevé de cancer du sein liée à l’exposition à un composé chimique ayant des effets œstrogéniques, elle n’a pas été confirmée dans les autres études (van’t Veer et coll., 1997renvoi vers; Hunter et coll., 1997renvoi vers; Liljegren et coll., 1998renvoi vers; Helzlsouer et coll., 1999renvoi vers; Wolff et coll., 2000brenvoi vers ; Zheng et coll., 2000renvoi vers).

Sous groupes ethniques

Dans l’étude de Krieger et coll. (1994renvoi vers) conduite aux États-Unis, les concentrations de DDT/DDE mesurées chez les femmes noires américaines à partir de prélèvements sanguins pratiqués entre 1964 et 1971, sont plus élevées en moyenne que chez les femmes des autres groupes ethniques. De plus, les OR pour le cancer du sein étaient élevés et proche de la limite de significativité chez les seules femmes noires. Dans l’étude récente de Gatto et coll. (2007renvoi vers) qui comporte le plus grand nombre de femmes de ce groupe ethnique, cette association entre cancer et DDT/DDE n’est pas confirmée. Elle porte toutefois sur des prélèvements effectués entre 1995 et 1998, c’est-à-dire de nombreuses années après l’interdiction du DDT aux États-Unis. Des erreurs de classement non différentiel sur l’exposition (c’est-à-dire de même ampleur chez les cas et les témoins) ont pu entraîner une diminution de la mesure d’association avec le cancer du sein dans cette dernière étude.

Statut ménopausique

Plusieurs études ont calculé les OR associés au DDE dans le cancer du sein en stratifiant sur le statut avant ou après ménopause (Olaya-Contreras et coll., 1998renvoi vers; Lopez-Carrillo et coll., 1997renvoi vers; Schecter et coll., 1997renvoi vers; Helzlouer et coll., 1999renvoi vers; Aronson et coll., 2000renvoi vers; Romieu et coll., 2000renvoi vers). Aucune tendance cohérente permettant d’associer les niveaux de DDE au risque de cancer du sein en fonction du statut ménopausique ne se dégage de façon claire de ces études.

IMC et charge œstrogénique

Les pesticides organochorés et les PCBs étant stockés dans le tissu adipeux, Schildkraut et coll. (1999renvoi vers) ont proposé l’hypothèse selon laquelle l’IMC pourrait être un important modulateur du taux sérique de ces contaminants. Wolff et Anderson (1999renvoi vers) ont décrit un modèle pharmacodynamique dans lequel les femmes avec un IMC élevé auraient une charge corporelle en contaminants d’abord plus faible, puis après 15 ans, plus élevée que les femmes minces. Ibarluzea et coll. (2004renvoi vers) ont ajouté à la mesure des contaminants dans le tissu adipeux, celle de l’œstrogénicité liée aux contaminants. Celle-ci était associée au cancer du sein seulement chez les femmes minces. Cependant, dans cette étude, on n’a pas de notion de temporalité concernant l’exposition aux contaminants, les effectifs des sous-groupes sont faibles, et enfin, contrairement à l’ensemble des études, l’IMC n’apparaît pas comme un facteur de risque. Il est donc difficile d’apporter une conclusion sur l’effet modulateur du tissu adipeux et sur la charge œstrogénique qui peut lui être liée.

Allaitement

Le DDT et le DDE étant lipophiles et stockés dans les graisses mammaires, les femmes ayant allaité pourraient avoir une charge corporelle en organochlorés diminuée. Une étude cas-témoins a montré que le OR pour le cancer du sein associé au DDE était élevé chez les femmes n’ayant jamais allaité bien que cette augmentation ne soit pas significative, alors qu’aucune association n’était observée chez les femmes ayant déjà allaité (Moysich et coll., 1998renvoi vers). Cette observation n’a pas été confirmée par d’autres auteurs (Aronson et coll., 2000renvoi vers).

Polymorphismes génétiques

Un petit nombre d’études se sont attachées à décrire le rôle des polymorphismes génétiques dans le cancer du sein en relation avec l’exposition aux composés organochlorés. Les gènes examinés sont des gènes candidats impliqués dans le métabolisme de cancérogènes environnementaux et/ou dans le métabolisme des œstrogènes. Helzlhouer et coll. (1999renvoi vers) n’ont pas mis en évidence de relation entre les concentrations de DDE et de PCB totaux et le cancer du sein après stratification sur les polymorphismes des gènes GSTM1, GSTP1, GSTT1, COMT, CYP17. Dans une étude cas-témoins portant sur 70 cas et 69 témoins hospitaliers, McCready et coll. (2004renvoi vers) ont examiné le rôle de sept variants des gènes du cytochrome P450 CYP1A1 (variants M1, M2, M4), CYP1A2, CYP3A4 et sur des gènes GSTM1 et GSTT1. Aucune interaction significative avec les concentrations de p,p’DDT et de p,p’DDE n’a été mise en évidence. Cette étude rapporte toutefois que le niveau élevé de DDT était associé à une augmentation significative de cancer du sein chez les femmes possédant l’allèle nul du gène GSTM1 (OR = 3,70 ; IC 95 % [1,10-12,41]).

Autres pesticides

Plusieurs études ont examiné les liens entre le cancer du sein et des pesticides organochlorés autres que le DDT et le DDE mesurés dans le sérum ou dans les tissus adipeux. Les pesticides étudiés comprennent le bêta-HCH (hexa-chlorocyclohexane) (Demers et coll., 2000renvoi vers; Høyer et coll., 2000renvoi vers; Lopez-Carrillo et coll., 2002renvoi vers; Raaschou-Nielsen et coll., 2005renvoi vers), le HCB (hexachlorobenzène) (Lopez-Carrillo et coll., 2002renvoi vers; Charlier et coll., 2003renvoi vers et 2004arenvoi vers ; Pavuk et coll., 2003renvoi vers; McCready et coll., 2004renvoi vers; Raaschou-Nielsen et coll., 2005renvoi vers), l’heptachlore-époxide (Ward et coll., 2000renvoi vers; Cassidy et coll., 2005renvoi vers), l’aldrine (Ibarluzea et coll., 2004renvoi vers), la dieldrine (Høyer et coll., 2001renvoi vers; Gammon et coll., 2002crenvoi vers), l’oxychlordane (Zheng et coll., 2000crenvoi vers ; Raaschou-Nielsen et coll., 2005renvoi vers), le cis-nonachlore (Aronson et coll., 2000renvoi vers; Raaschou-Nielsen et coll., 2005renvoi vers), le trans-nonachlore (Demers et coll., 2000renvoi vers; Wolff et coll., 2000arenvoi vers ; Zheng et coll., 2000crenvoi vers). La plupart de ces composés n’ont été pris en compte que dans un petit nombre d’études, et les associations éventuellement observées doivent donc être répliquées.
Dans une étude cas-témoins au sein d’une cohorte de femmes danoises, les moyennes de deux mesures sériques de dieldrine mesurée en 1976 et en 1983 (Hoyer et coll., 2001renvoi vers). Les auteurs ont rapporté une augmentation du risque de cancer du sein assortie d’une relation dose-effet pour les tumeurs ER- (OR = 7,6 ; IC 95 % [1,3-4,6] pour le quartile d’exposition le plus élevé), mais non pour les tumeurs ER+. Une interaction non significative entre le niveau de dieldrine et un variant génétique du gène p53 a également été observée (Høyer et coll., 2002renvoi vers). En revanche, une étude sur Long Island, dans l’état de New York, ne mettait en évidence aucune augmentation de risque liée aux mesures de dieldrine (Gammon et coll., 2002crenvoi vers). Charlier et coll. ont rapporté des augmentations du risque d’un facteur 4 à 9 chez les femmes les plus exposées à l’hexachlorobenzène (Charlier et coll., 2003renvoi vers et 2004arenvoi vers), mais Raaschou-Nielsen et coll. (2005renvoi vers) ont noté des risques relatifs inférieurs à 1. Globalement, peu d’études en rapport avec le risque de cancer du sein ont porté sur chacun des pesticides organochlorés autres que le DDT, et les résultats ne sont pas cohérents.

Polychlorobiphényles (PCB)

Les PCB (Polychlorobiphényles) constituent une famille de molécules chimiques de synthèse, proche de la famille des dioxines. Ces molécules ont été massivement utilisées depuis les années 1930 jusque dans les années 1970 comme lubrifiant, et pour la fabrication des transformateurs électriques et condensateurs en raison de leur ininflammabilité et de leurs caractéristiques diélectriques. Ils ont été utilisés dans les moteurs de pompes ou comme additifs d’huiles ou de produits de soudures, dans certains adhésifs, peintures et dans des papiers autocopiants. Les PCB sont des molécules très peu biodégradables et très solubles dans les huiles et dans les graisses végétales ou animales. Des niveaux élevés sont observés dans le lait maternel. Leur rejet dans l’environnement a entraîné des phénomènes de bioaccumulation, notamment dans les rivières contaminées par les rejets industriels. La consommation de poissons représente ainsi une source importante d’exposition chez l’être humain.
Une trentaine de publications ont exploré l’association entre les niveaux de PCB mesurés dans le sang ou dans les graisses et la survenue d’un premier diagnostic de cancer du sein (tableau 31.IIrenvoi vers).

Études cas-témoins dans des cohortes prospectives

La première étude de ce type portait sur 58 femmes ayant un cancer du sein diagnostiqué dans les 6 mois suivant l’entrée dans la cohorte et sur 171 femmes témoins (Wolff et coll., 1993renvoi vers). Les risques relatifs étaient augmentés dans les différents quintiles d’exposition aux PCB totaux mesurés dans le sérum, par rapport au quintile d’exposition le plus faible, sans qu’une relation dose-risque soit apparente. Les études de même type réalisées par la suite aux États-Unis (Krieger et coll., 1994renvoi vers; Dorgan et coll., 1999renvoi vers; Helzlsouer et coll., 1999renvoi vers; Laden et coll., 2001renvoi vers), au Danemark (Hoyer et coll., 1998renvoi vers et 2000renvoi vers) ou en Norvège (Ward et coll., 2000renvoi vers) , n’ont pas mis en évidence d’association entre les niveau de PCB dans le sérum et le risque de cancer du sein. Une étude de cohorte danoise (Raaschou-Nielsen et coll., 2005renvoi vers) où les PCB ont été mesurés dans les graisses de 409 femmes ayant un cancer du sein et de 409 témoins appariés n’a pas non plus mis en évidence de lien entre le cancer du sein et les niveaux de PCB.

Études cas-témoins

Globalement, comme on peut le voir dans le tableau 31.IIrenvoi vers, les résultats des études cas-témoins montrent des associations faibles ou inexistantes avec les PCB dosés dans le sang (Moysich et coll., 1998renvoi vers; Zheng et coll., 2000renvoi vers; Wolff et coll., 2000brenvoi vers ; Millikan et coll., 2000renvoi vers; Demers et coll., 2002renvoi vers; Gammon et coll., 2002renvoi vers; Lopez-Carrillo et coll., 2002renvoi vers; Pavuk et coll., 2003renvoi vers; Charlier et coll., 2004renvoi vers; Rubin et coll., 2006renvoi vers) ou dans les graisses (Aronson et coll., 2000renvoi vers;

Tableau 31.II Études portant sur le risque de cancer du sein en fonction des taux de PCB totaux mesurés dans le sérum ou dans les graisses

Référence
Cas
Témoins
n conga
PCB moyen (SD)
Unité
OR [IC 95 %]b
Lieu
   
Cas
Témoins
  
Études prospectives (cas-témoins dans cohorte), sérum
Wolff et coll., 1993renvoi vers
New York, États-Unis
58
171
np
8,0 ( 4,1)
6,7 (2,9)
ng/mlc
4,4
Krieger et coll., 1994renvoi vers
San Francisco
150
150
np
4,4 (1,8)
4,8 (2,5)
ppbd
0,9 [0,5-1,8]
Dorgan et coll., 1999renvoi vers
Missouri, États-Unis
105
208
27
npe
370 (méd)
ng/gf
0,7 [0,3-1,5]
Helzlsouer et coll., 1999renvoi vers
Maryland, États-Unis
235
235
26
735 (645)
664 (323)
ng/g
1,1 [0,6-2,2]
Hoyer et coll., 1998renvoi vers et 2000renvoi vers
Danemark
240
477
28
1 100 (médiane)
ng/g
1,1 [0,7-1,8]
Ward et coll., 2000renvoi vers
Norvège
150
150
37
776
807
ng/g
0,5
Wolff et coll., 2000arenvoi vers
New York, États-Unis
148
295
np
683 (1,64)
663 (1,62)
ng/g
2,0 [0,8-5,4]
Laden et coll., 2001brenvoi vers
États-Unis
370
370
21
544
543
ng/g
0,8 [0,5-1,5]
Études prospectives (cas-témoins dans cohorte), tissu adipeux
Raaschou-Nielsen et coll., 2005renvoi vers
Danemark
409
409
18
  
ng/g
1,1 [0,7-1,7]
Études cas-témoins, sérum
Moysich et coll., 1998renvoi vers
New York, États-Unis
154
192
73
4,3 (2,4)
4,1 (2,2)
ng/g
1,1 [0,6-2,2]
Millikan et coll., 2000renvoi vers
Caroline Nord, États-Unis
       
Noirs
748
659
35
560 (400)
510 (400)
 
1,7 [1,0-3,0]
Blancs
   
380 (200)
380 (200)
 
1,0 [0,7-1,6]
Wolff et coll., 2000arenvoi vers
New York, États-Unis
175
355
19
600 (1 880)
620 (1 860)
ng/g
0,9 [0,9-1,9]
Zheng et coll., 2000arenvoi vers
Connecticut, États-Unis
475
502
9
733
747
ng/g
1,0 [0,7-1,3]
Demers et coll., 2002renvoi vers
Québec, Canada
314
523
14
54,1 (1,7)
51,0 (1,5)
ng/g
1,2 [0,8-1,9]
Gammon et coll., 2002arenvoi vers
Long Island, États-Unis
646
429
24
387 (2)
392 (2)
ng/g
0,8 [0,5-1,3]
Lopez-Carillo et coll., 2002renvoi vers
Mexique
95
95
    
1,31 [0,33-5,21]
Pavuk et coll., 2003renvoi vers
Slovaquie
24
88
15
2 586
2 682
ng/g
0,42 [0,10-1,82]
Charlier et coll., 2004brenvoi vers
Belgique
60
60
 
7,08
5,10
ppb
 
Rubin et coll., 2006renvoi vers
Alaska
63
63
 
4,55
6,10
ppb
0,42 [0,07-2,38]
Études cas-témoins, tissu adipeux
Aronson et coll., 2000renvoi vers
Canada
217
213
14
940
870
ppb
1,2 [0,6-2,3]
Stellman et coll., 2000renvoi vers
Long Island, États-Unis
232
223
14
295
257
ppb
1,0 [0,6-1,7]
Zheng et coll., 2000brenvoi vers
Connecticut, États-Unis
304
186
9
479
494
ppb
0,7 [0,4-1,1]
Woolcott et coll., 2001renvoi vers
217
213
14
102 (ER-)
87
ng/g
1,7 [0,8-3,9] (ER+)
Ontario, Canada
   
92 (ER+)
  
1,3 [0,7-2,3] (ER-)
Lucena et coll., 2001renvoi vers
Espagne
69
65
    
9,6 [3,8-24,4] (PCB28)
McCready et coll., 2004renvoi vers
Toronto, Canada
70
69
14
107 (67)
92 (58)
Ng/g
1,09 [0,50-2,38]
Rusiecki et coll., 2004renvoi vers
New Haven, États-Unis
244
186
9
   
0,6 [0,3-1,3] (ER+PR+)

a Nombre de congénères de PCB mesurés ; b OR : odds ratio de cancer du sein pour la classe d’exposition la plus élevée par rapport à la classe d’exposition la plus basse (IC 95 % : intervalle de confiance à 95 %) ; c ng/ml : nanogramme (10–9 gramme) par millilitre ; d ppb : unité de concentration équivalent à une partie par milliard (part per billion) ; e np : non précisé ; f ng/g : nanogramme par gramme de lipide

Stellman et coll., 2000renvoi vers; Zheng et coll., 2000renvoi vers; Woolcott et coll., 2001renvoi vers; Rusiecki et coll., 2004renvoi vers; Moysich et coll., 2004).
Plusieurs études ont également examiné l’association entre les PCB et le risque de récidive, la survie après le diagnostic ou l’agressivité de la tumeur. Ces études ne sont pas décrites ici.

Analyses par type de PCB

Aucune association n’a été observée dans les études utilisant les groupes de PCB suggérés par Wolff et coll. (2000brenvoi vers), en se basant sur le rôle des congénères dans l’induction enzymatique et sur certains aspects toxicologiques. Les résultats concernant les congénères des PCB étudiés individuellement (99, 105, 118, 138, 153, 156, 180, 183, 187) ne sont pas cohérents, et leur interprétation est compliquée par le fait que les niveaux biologiques des congénères sont fortement corrélés. Plusieurs auteurs ont également analysé les associations entre cancer du sein et exposition aux PCB en fonction du statut ménopausique, des récepteurs aux œstrogènes, de la parité, ou de l’allaitement, mais les résultats ne sont pas non plus concordants (Demers et coll., 2002renvoi vers).

Polymorphismes génétiques CYP1A1

Des études récentes se sont intéressées à l’effet modificateur d’un polymorphisme génétique du gène CYP1A1 sur le lien entre PCB et cancer du sein. L’expression de CYP1A1 est induite par les PCB et ce gène intervient dans le métabolisme des hormones stéroïdes et des hydrocarbures aromatiques polycycliques chez l’être humain. Quatre études ont ainsi rapporté une association entre le cancer du sein et les PCB, chez les femmes possédant le variant m2 sur le gène CYP1A1 (substitution de l’isoleucine par la valine). À l’inverse, aucune association avec les PCB n’était observée chez les femmes ne possédant pas ce polymorphisme (Moysich et coll., 1999renvoi vers; Laden et coll., 2002renvoi vers; Zhang et coll., 2004renvoi vers; Li et coll., 2005renvoi vers). Li et coll. (2005renvoi vers) n’observent toutefois un tel résultat que dans le groupe des femmes non ménopausées. Ces études sont résumées dans le tableau 31.IIIrenvoi vers. Ces résultats intéressants doivent être confirmés par des études réalisées avec des effectifs plus importants.

Autres polymorphismes génétiques

Dans l’étude danoise de Hoyer et coll. (2002renvoi vers), chez les femmes possédant un polymorphisme du gène suppresseur de tumeur p53, le quartile d’exposition le plus élevé d’exposition aux PCB était associé à une augmentation du risque de cancer du sein (OR = 3,0 ; IC 95 % [0,66-13,62]). Helzlsouer et coll. (1999renvoi vers) n’ont pas mis en évidence de relation entre les polymorphismes des gènes GSTM1, GSTP1, GSTT1, COMT, CYP17 et l’exposition aux PCB. De nouvelles investigations sont nécessaires pour étudier les interactions gène-environnement en rapport avec l’exposition aux PCB. Dans une petite étude (McCready et coll., 2004renvoi vers) conduite au Canada citée plus haut, l’OR est augmenté mais non significativement pour deux congénères des PCB, le PCB99 (OR = 2,57 ; IC 95 % [0,78-8,43]) et le PCB 118 (OR = 2,41 ; IC 95 % [0,73-8,00]).
Les résultats rapportés ici sont plutôt cohérents et suggèrent fortement l’interaction de l’exposition aux PCBs et du polymorphisme m2 du CYP1A1. Les résultats sont tout à fait insuffisants pour la GST.

Tableau 31.III Interaction PCB et polymorphisme m2 du gène CYP1A1 dans le cancer du sein

RéférencePays Type d’étude
Cas/témoins
Exposition
CYP1A1 ile:ile (type sauvage)
CYP1A1 val:ile ou val:val (variant hétéro ou homozygote)
   
PCB bas
OR [IC 95 %]
PCB élevé
OR [IC 95 %]
PCB bas
OR [IC 95 %]
PCB élevé
OR [IC 95 %]
Moysich et coll., 1999renvoi vers
New York
Cas-témoin
154/191
PCB bas : ≤ 3,72 ng/g
PCB élevé : ≥ 3,73 ng/g serum
1,0 (réf)
1,08 [0,62-1,89]
0,88 [0,29-2,70]
2,96 [1,18-7,45] (19 cas et 12 témoins)
Laden et coll., 2002renvoi vers
Etats-Unis
Cas-témoin cohorte NHS
293/293 ménopausées
PCB bas : < 670 ng/gPCB élévé : > 1 990 ng/g
1,0 (réf)
0,97 [0,57-1,67]
0,52 [0,20-1,36]
2,78 [0,99-7,82] (19 cas et 7 témoins)
Zhang et coll., 2004renvoi vers
Connecticut Cas-témoin
289/261
ménopausées
PCB bas : ≤ 610  ng/g
PCB élevé : ≥ 611 ng/g
1,0 (réf)
1,1 [0,8-1,6]
1,8 [0,7-4,5]
4,3 [1,6-12,0]
(21 cas et 5 témoins)
Li et coll., 2005renvoi vers
N Carolina
Cas-témoin
200/167 non-ménopausées
PCB bas : ≤ 3,49 ng/ml
PCB élevé : > 3,49 ng/ml
1,0 (réf)
0,6 [0,4-1,0]
0,3 [0,1-0,8]
2,1 [0,4-10,6]
(6 cas et 2 témoins)

Dioxines

La famille des dioxines qui recouvre 211 congénères, avec deux sous-familles les dibenzo-p-dioxines polychlorées (PCDD) et les dibenzo-furanes polychlorés (PCDF) est reconnue comme appartenant aux pertubateurs endocriniens.
Parmi les 211 congénères, 17 sont considérés comme toxiques, et leur toxicité propre varie à l’inverse du nombre d’atomes de chlore dans la molécule : la tetra-chloro-dibenzo-dioxine (TCDD) et la penta-chloro-dibenzo-dioxine (PeCDD) sont 10 000 fois plus toxiques que l’octa-chloro-dibenzo-dioxine (OCDD) et l’octa chloro-dibenzo-furane (OCDF). On exprime la toxicité des dioxines (TEQ) en sommant les 17 congénères pondérés selon leur toxicité respective. Beaucoup de ces composés ont une activité œstrogénique, et sont cancérogènes chez l’animal. Seul le TCDD a été reconnu par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) comme cancérogène chez l’être humain (IARC, 1997renvoi vers).
Il existe peu d’études épidémiologiques et en particulier très peu dont la méthodologie permet de tirer des conclusions valides.

Études sans mesure de l’exposition

Deux études ont été conduites par le Circ sur des sujets exposés professionnellement dans des usines de production d’herbicides, qui peuvent être contaminées par de la TCDD, mais sans mesure directe de l’exposition. La première (Kogevinas et coll., 1993renvoi vers) a porté sur une cohorte internationale de 701 femmes et a analysé les données d’incidence et de mortalité. Vingt-neuf cas de cancers ont été déclarés, la majorité d’entre eux étant des cancers du sein. Si l’on considère les seules femmes exposées au TCDD, 9 cas de cancers sont apparus montrant une augmentation de risque, mais qui ne concernait pas le cancer du sein.
Dans leur deuxième étude (Kogevinas et coll., 1997renvoi vers), les auteurs ont analysé la mortalité d’une plus large cohorte d’hommes et de femmes (21 863) exposés professionnellement. Le SMR pour le cancer du sein féminin chez les femmes exposées au TCDD était de 2,16 (IC 95 % [0,99-4,10]) basé sur 9 décès.
La cohorte allemande de Manz et coll. (1991renvoi vers) de travailleurs d’une usine de fabrication d’herbicides avait un effectif beaucoup plus faible (399 femmes ; 28 d’entre elles étaient fortement exposées à la TCDD et 54 ont présenté un cancer). La mortalité par cancer du sein était augmentée (SMR = 2,15).
Ces résultats ne sont pas ajustés sur les facteurs de risque reproductifs connus du cancer du sein et sont d’interprétation difficile.

Études avec mesures de dioxines dans le tissu adipeux basées sur des études cas-témoins de nature rétrospective

Deux études cas-témoins ont mesuré le taux de PCDD dans le tissu adipeux (tableau 31.IVrenvoi vers). Comme dans les études cas-témoins avec mesures de DDT et de PCB décrites ci-dessus, le dosage des dioxines constitue un indicateur d’exposition reflétant l’imprégnation à un moment donné, mais qui n’est pas nécessairement le plus pertinent sur le plan étiologique. Il s’agit d’études portant sur de faibles effectifs. La seule association avec le cancer du sein a été observée pour l’OCDD avec une faible augmentation (9 %) du risque de cancer du sein pour une augmentation de 100 pg/g de lipides de l’OCDD à la limite de la significativité (IC 95 % [0,95-1,25]). Il est étonnant que cette seule molécule non connue comme cancérogène, soit associée au cancer du sein, alors que 6 congénères (Hardell et coll, 1996renvoi vers) et 17 congénères (Reynolds et coll., 2005renvoi vers) ont été analysés dans chacune des études. L’OCDD, ayant une demi-vie plus longue que les autres PCDD (Reynolds et coll., 2005renvoi vers), pourrait témoigner d’une exposition très ancienne éventuellement à un moment critique pour le développement du cancer du sein.

Tableau 31.IV Associations entre les niveaux d’OCDD et le cancer du sein

RéférencesPays
Cas/témoins
Prélèvement
OCDD
Médiane (pg/g lipide)
Classe
OR [IC 95 %]
Hardell et coll., 1996renvoi vers
Suède
22/19 (maladie bénigne du sein)
Tissu adipeux mammaire
Cas : 598 (170-14 880)
Témoins : 396 (103-1 847)
< 401 pg/g
401-1 000 pg/g> 1 000 pg/g
Continu pour 100 pg/g
1,0 (ref)a3,8 [0,4-39]
5,2 [0,4-72]
1,09 [0,95-1,25]
Reynolds et coll., 2005renvoi vers
États-Unis
79/52 (maladie bénigne du sein)
Tissu adipeux mammaire
Blancs non-hispaniques
388 (29,5-3 234)
Autres
428 (161-3 293)
Tertile 1
Tertile 2
Tertile 3
1,00 (ref) a1,22 [0,47-3,16]
1,62 [0,64-4,12]

a Valeur de référence

Études avec mesures de l’exposition aux dioxines dans le cadre de cohortes prospectives

Les premières études sur la cohorte de Seveso après 1 à 15 ans de suivi n’avaient pas montré d’augmentation de risque de cancer du sein. Celle réalisée 20 ans après l’accident avait montré un RR de 1,2 non significatif chez les femmes de moins de 55 ans habitant les zones les plus exposées dites A et B (Baccarelli et coll., 1999renvoi vers). Mais dans cette étude, seule la zone de résidence caractérisait l’exposition, alors que des analyses biologiques récentes montraient que le niveau d’exposition variait pour les sujets d’une même zone (Eskenazi et coll., 2001renvoi vers). De 1996 à 1998, Warner et coll., (2002renvoi vers) ont constitué une cohorte comprenant 981 femmes résidant dans les zones A et B, âgées de quelques mois à 40 ans au moment de l’explosion. Quinze cas de cancer du sein certifiés histologiquement ont été diagnostiqués dans cette cohorte. Des dosages de TCDD ont été effectués dans le sérum prélevé dans l’année qui a suivi l’accident pour 92 % des sujets. La médiane des taux sériques chez les cas de cancer était supérieure à celle du reste de la cohorte : 71,8 (interquartile : 47,3-200,0) versus 55,1 (interquartile : 27,8-153,0). La distribution cumulative des taux de TCDD pour les patientes présentant un cancer du sein et pour la cohorte entière est représentée sur la figure 31.1Renvoi vers. On note que le décalage de la courbe des femmes ayant un cancer du sein se situe au niveau des faibles expositions.
Figure 31.1 Distribution cumulée de 1 976 taux de TCDD du sérum pour des cas de cancer du sein (n = 15) versus la cohorte entière (n = 981) (SWHS Italie)
Le risque relatif de cancer du sein a été analysé par quartiles : < 20 ppt (correspond à une charge de 4 ng/kg poids corporel) ; 20,1-44 ; 44,1-100 ; > 100 ppt (20 ng/kg poids corporel), et de façon continue (Log10 TCDDppt). Le RR augmente de façon non significative quand l’exposition est distribuée par quartile (test de tendance p = 0,07) et il est de 2,1, à la limite de la significativité, pour une augmentation de la TCDD sérique d’un facteur 10 (tableau 31.Vrenvoi vers).

Tableau 31.V Risques relatifs de cancer du sein associés à l’exposition à la TCDD dans la cohorte des femmes de Seveso (d’après Warner et coll., 2002renvoi vers)

Classe d’exposition (TCDD sérique) en ppt
RR
[IC 95 %]
< 20
1,0
(valeur de référence)
20,1-44
1,0
[0,1-10,8]a
44,1-100
4,5
[0,0-36,8]a
> 100
3,3
[0,4-28,0]a
Variable continue : RR pour TCCD x10
2,1
[1,0-4,6]

a p tendance = 0,07

Le petit nombre de cas constitue une limite de l’étude. Mais les auteurs soulignent que chez ces femmes, âgées de 20 à 60 ans au moment des analyses, un plus grand nombre de cancers apparaîtra très vraisemblablement permettant une puissance statistique accrue. Un suivi est donc nécessaire.
En résumé, les résultats de cette étude sur la cohorte de Seveso sont en faveur d’un effet cancérogène de la TCDD, et confortent ceux obtenus sur des modèles animaux. Ce composé pourrait agir comme promoteur dans la cancérogénèse plutôt qu’initiateur, comme le suggère l’absence de relation entre le risque de cancer du sein et l’âge (ou la puberté) caractérisant les cas au moment de l’explosion.
Cependant, de nombreuses questions restent ouvertes, telles que le rôle des autres congénères, la synergie entre congénères et avec les autres perturbateurs endocriniens, ces derniers aspects posant le problème de la dose efficace.

Polymorphisme génétique CYP1B1

Saintot et coll. (2003renvoi vers), dans une étude sur série de cas seuls, ont utilisé le lieu de résidence comme proxy de l’exposition aux dioxines. Les auteurs ont montré une interaction entre la résidence à proximité d’un incinérateur et le polymorphisme du CYP1B1 (substitution de valine par leucine) sur le risque de cancer du sein. L’OR d’interaction (ORi) pour les femmes ayant vécu près d’un incinérateur était de 2,86 (1,25-6,63) comparées aux 5 patientes homozygotes Leu/Leu. L’ORi s’élevait à 3,26 (1,20-8,84) pour les 30 femmes homozygotes Val/Val ou hétérozygotes Val/Leu dont la résidence était supérieure à 10 ans, alors que pour une période inférieure à 10 ans l’ORi > 1, n’était pas significatif. Cette étude porte sur un petit nombre de cas et ne permet aucune conclusion à ce stade, mais indique une voie de recherche.

Autres approches pour l’étude de l’exposition aux organochlorés

Un inconvénient majeur des biomarqueurs d’exposition utilisés dans les études sur les composés organochlorés est qu’ils ne mesurent pas exactement les niveaux d’exposition lors des périodes de temps pertinentes sur le plan étiologique. En effet, les dosages effectués au moment du diagnostic ne permettent pas de reconstituer précisément l’exposition à la phase d’initiation de la tumeur, ou au cours des périodes critiques de vulnérabilité aux cancérogènes de la glande mammaire (au cours des périodes de développement in utero ou à la puberté, ou avant la différenciation complète des cellules mammaires survenant lors de la première grossesse à terme). Toutefois la longue demi-vie des composés organochlorés permet de penser que les dosages effectués reflètent au moins partiellement les expositions pertinentes sur le plan étiologique. Les doses mesurées dépendent également du métabolisme propre à chaque individu et de différents paramètres qui influencent l’excrétion de ces composés comme l’allaitement ou les variations du poids corporel (Wolff et coll., 2005renvoi vers), ce qui rend généralement complexe l’interprétation des résultats. En ce qui concerne l’exposition à des composés chimiques non persistants et non bioaccumulables, les dosages dans le sérum ou dans les graisses ne présentent en revanche aucun intérêt pour évaluer les expositions rétrospectivement.
Des alternatives aux dosages biologiques sont possibles et sont fondées sur l’historique des lieux de résidence ou sur l’historique professionnel. L’intérêt des études en milieu professionnel est de porter en outre sur des niveaux d’exposition souvent plus élevés qu’en population générale.
Quelques études ont utilisé ces approches, soit isolément soit en conjonction avec l’utilisation de biomarqueurs d’exposition, pour étudier les risques de cancer du sein liés à l’exposition à différentes classes de pesticides, aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), à des solvants organiques, ou à des perturbateurs de la fonction endocrinienne.

Études sur les pesticides fondées sur l’historique résidentiel

Dans une étude cas-témoins en population réalisée à Cape Cod aux États-Unis, l’exposition aux pesticides a été estimée pour chacune des adresses occupée par les sujets à partir d’une cartographie des épandages de pesticides réalisés entre 1948 et 1995, et d’un modèle de dispersion intégré dans un système d’information géographique (Brody et coll., 2004renvoi vers). Une augmentation du risque de cancer du sein a été observée chez les femmes vivant à proximité de zones de culture de canneberges où des pesticides persistants avaient été employés. En utilisant une approche similaire dans une étude cas-témoins au sein d’une cohorte de femmes vivant à Long Island, O’Leary et coll. (2004renvoi vers) ont montré un risque augmenté de cancer du sein chez les femmes vivant à proximité d’anciennes zones agricoles. Cette association était plus marquée et significative chez les femmes ayant un âge tardif à la première grossesse.
Dans l’étude « cas seulement » citée précédemment (Saintot et coll., 2004renvoi vers), les auteurs ont également observé une interaction significative entre le poly-morphisme du CYP1B1 et la résidence en milieu agricole pour une durée ³ à 20 ans (ORi = 2,18 ; IC 95 % [1,10-4,32]).

Études sur les pesticides fondées sur l’historique professionnel

L’exposition aux pesticides en milieu agricole est habituellement plus faible chez les femmes que chez les hommes, car ce sont généralement ces derniers qui pratiquent l’épandage sur les cultures. Les expositions des femmes peuvent toutefois survenir lors de travaux dans les champs effectués juste après l’application des pesticides, lors du nettoyage des vêtements contaminés, ou lors de l’utilisation de pesticides pour des petits travaux. Une étude cas-témoins effectuée en Caroline du Nord montre ainsi que les femmes présentes dans les champs peu de temps après l’épandage de pesticides avaient un risque accru de cancer du sein (OR = 1,8 ; IC 95 % [1,1-2,8]) par rapport aux femmes agricultrices non exposées (Duell et coll., 2000renvoi vers). L’étude la plus complète porte sur la cohorte des agriculteurs américains de l’Iowa et de la Caroline du Nord qui inclut plus de 30 000 femmes d’agriculteurs, chez lesquelles un questionnaire a permis d’estimer l’exposition à 50 pesticides (Engel et coll., 2005renvoi vers). Au cours d’un suivi prospectif de 7 années de la cohorte, 309 cas de cancer du sein ont été identifiés. Les résultats montrent notamment une augmentation de l’incidence du cancer du sein chez les femmes exposées au 2,4,5,-TP (acide 2,4,5-trichlorophénoxypropionique), un herbicide actuellement interdit du fait de la contamination possible par des dioxines.
D’autres études doivent être menées pour étudier les liens entre l’exposition aux pesticides et le cancer du sein qui font l’objet d’une littérature encore trop peu fournie. L’évaluation des expositions est complexe, mais il est important dans les études futures de pouvoir distinguer les différentes formes de pesticides utilisés et les modes d’utilisation (épandage, serres…), d’évaluer les quantités utilisées, et de préciser les périodes d’emploi par rapport aux différentes phases de développement de la glande mammaire.

Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)

Les HAP tels que le benzo(a)pyrène sont des cancérogènes mammaires reconnus chez l’animal. Les sources d’exposition en population sont multiples et comprennent la fumée de tabac, la pollution atmosphérique, les gaz d’échappement automobile, et l’alimentation (aliments grillés et fumés). Quelques études épidémiologiques ont étudié les liens avec le cancer du sein soit à partir de mesures biologiques des adduits d’HAP à l’ADN, soit à partir d’évaluations des expositions professionnelles.
Les adduits à l’ADN sont des complexes formés par un composé chimique (les HAP par exemple) et l’ADN des cellules. Ils constituent ce que l’on appelle des marqueurs d’effet précoce, c’est-à-dire des indicateurs des dommages causés à l’ADN par ces composés. Les adduits d’HAP à l’ADN ont été mesurés à partir d’un prélèvement sanguin dans l’étude cas-témoins de Long Island (état de New York, États-Unis). Un odds ratio de 1,35 (IC 95 % [1,01-1,81]) a été observé chez les sujets ayant des adduits à l’ADN par rapport aux sujets chez lesquels ces adduits n’étaient pas détectables (Gammon et coll., 2002brenvoi vers). D’autres publications ont analysé le rôle conjoint de certains polymorphismes génétiques et de la présence d’adduits à l’ADN dans le cancer du sein. Des interactions possibles ont ainsi été rapportées entre les adduits et certains gènes de la réparation, comme le gène XPD (Tang et coll., 2002renvoi vers; Terry et coll., 2004renvoi vers) et le gène XRCC1 (Shen et coll., 2005renvoi vers). Rundle et coll. ont aussi observé que le variant nul du gène GSTM1 était associé au niveau d’adduits à l’ADN chez les cas de cancer du sein mais pas chez les témoins (Rundle et coll., 2000renvoi vers).
Ces résultats pourraient permettre de mieux comprendre les mécanismes d’apparition d’un cancer du sein en rapport avec l’exposition aux HAP, et doivent être répliqués dans d’autres études. Ils sont toutefois difficiles à interpréter en termes de causalité. En effet, les adduits à l’ADN formés avec les HAP sont mesurés au moment du diagnostic du cancer du sein (ou à une date de référence équivalente pour les témoins) et ne sont pas représentatifs des expositions survenues au cours de la période d’intérêt sur le plan étiologique. D’autre part, la contribution relative du tabagisme, de la pollution atmosphérique, ou de l’alimentation dans le niveau des adduits à l’ADN n’est pas claire.

Expositions aux HAP d’origine professionnelle

Dans une étude cas-témoins en population portant sur 392 cas de cancer du sein et 371 témoins réalisée aux États-Unis (Petralia et coll., 1999renvoi vers), les expositions aux HAP ont été estimées par l’intermédiaire d’une matrice emplois-expositions. Les femmes les plus fortement exposées aux HAP avaient un OR de 2,40 (IC 95 % [0,96-6,01]), et cette association était plus forte pour les tumeurs ER+ (OR = 2,27 ; IC 95 % [1,14-4,54]). Cette étude avait cependant un taux de participation peu élevé, et des biais de sélection ne peuvent être exclus.
Une autre étude cas-témoins fondée sur les cas de cancers du sein chez l’homme déclarés au registre national des cancers au Danemark montre que les hommes ayant travaillé dans un emploi exposé aux HAP et aux vapeurs d’essence avaient un risque augmenté. Cette association était plus marquée en prenant en compte un temps de latence de 10 ans (Hansen, 2000renvoi vers).
Sur la base de ce très petit nombre d’études, les résultats tendent à montrer l’existence d’un lien entre les HAP et le cancer du sein, notamment chez les sujets ayant des polymorphismes génétiques conduisant à une diminution de la capacité de réparation de l’ADN. Des recherches plus approfondies sont toutefois indispensables.

Tabagisme passif

La plupart des études n’ont pas conclu que le tabac actif était un facteur de risque de cancer du sein (Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer, 2002arenvoi vers). Toutefois des études récentes ont suggéré une augmentation du risque chez les fumeuses, en particulier si l’exposition était longue, ou avant une première grossesse, laissant penser que l’effet du tabac, à la fois cancérogène et anti-œstrogénique, pourrait varier au cours de la vie et selon le début de l’exposition (Band et coll., 2002renvoi vers; Terry et coll., 2002renvoi vers; Gram et coll., 2005renvoi vers). Un certain nombre d’études (Khuder et Simon, 2000renvoi vers; Morabia, 2002renvoi vers) sur le tabac passif mais pas toutes (Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer, 2001renvoi vers; Palmer et Rosenberg, 1993renvoi vers) ont suggéré une augmentation du risque.
Nous avons revu ici les principales publications prises en compte dans une revue de la littérature (Johnson, 2005renvoi vers) ou publiées depuis. Dans cette revue, les publications étaient prises en compte s’il s’agissait d’enquêtes de cohorte ou d’études cas-témoins, si elles fournissaient une évaluation quantitative du risque, et si elles permettaient de différencier dans le groupe de référence les femmes exposées au tabac passif des femmes jamais exposées au tabac. Une attention particulière était portée sur la qualité de l’enregistrement de l’exposition au tabac passif. Les études qui avaient quantifié le tabac passif à trois périodes de la vie (pendant l’enfance à travers l’exposition au tabac des parents, à la maison, au travail) étaient considérées comme ayant correctement enregistré le tabac passif. Les autres études qui, soit n’avaient pas enregistré ces trois expositions, soit avaient enregistré une mesure transversale (par exemple, exposition au travail au moment de l’interrogatoire), étaient considéré comme incorrectes vis-à-vis de l’information sur le tabac passif. Dans les études publiées depuis, nous avons utilisé le même classement. Le tableau 31.VIrenvoi vers résume les caractéristiques de ces études.
Au total 20 études ont été prises en compte, 13 études cas-témoins, et 7 études de cohortes. Les nombres de cas de cancers du sein variaient entre une soixantaine, et plus de 1 100. L’enregistrement de l’exposition au tabac passif peut être considéré comme correct dans 6 études, et incorrect dans les 14 autres. Dans ces dernières, le groupe qui sert de référence contient une certaine proportion de femmes en réalité exposées, ce qui de ce fait diminue le risque relatif estimé (il se rapproche de 1).

Tableau 31.VI Tableau récapitulatif des études sur le tabagisme passif

Référence
Pays
Type (événement)
Années du recrutement
Âge (années)
Nombre de cas (non fumeurs)
Nombre de non malades (groupe de référence)
Type de données d’exposition
Information sur TP
      
Dans l’enfance
Du conjoint
Au travail
 
Hirayama, 1992renvoi vers
Japon
Cohorte
(décès)
65-81
> 40
115
91 540
Non
Antécédents tabagiques du mari
Non
Incorrecte
Sandler et coll., 1985renvoi vers
États-Unis, Caroline du nord
Cas-témoins
(diagnostic)
79-81
15-59
32
177
Non
Durée du tabac de la femme
Non
Incorrecte
Smith et coll., 1994renvoi vers
Royaume-Uni
Cas-témoins
(diagnostic)
588
< 36
94
100
Antécédents détaillés
Antécédents détaillés
Antécédents détaillés
Correcte
Morabia et coll., 1996renvoi vers
Suisse
Cas-témoins
(diagnostic)
92-93
< 75
126
620
Antécédents détaillés
Antécédents détaillés
Antécédents détaillés
Correcte
Millikan et coll., 1998renvoi vers
États-Unis, Caroline du nord
Cas-témoins
(diagnostic)
93-96
> 20
247
253
Durée de vie avec un fumeur à la maison
Vie avec un fumeur à la maison oui/non
Non
Incorrecte
Lash et Aschengrau, 1999renvoi vers
États-Unis, Massachusetts
Cas-témoins
(diagnostic)
83-86
Tous âges
120
406
Oui
Oui
Non
Incorrecte
Jee et coll., 1999renvoi vers
Corée du Sud
Cohorte
(diagnostic)
94-97
18-65
138
157 298
Oui
Oui
Oui
Correcte
Zhao et coll., 1999renvoi vers
Chine, Chengdu
Cas-témoins
(diagnostic)
94-97
26-82
252
259
Non
Antécédents tabagiques du mari
Non
Incorrecte
Delfino et coll., 2000renvoi versÉtats-Unis, Californie
Cas-témoins
(diagnostic)
NR
> 39
64
60
Non
Exposition à la maison habituelle ou occasionnelle
Non
Incorrecte
Johnson et coll., 2000renvoi vers
Canada, 8 provinces
Cas-témoins
(diagnostic)
94-97
20-74
608
727
Nombre de fumeurs à la maison
Nombre de fumeurs à la maison
Nombre de fumeurs à proximité
Correcte
Wartenberg et coll, 2000renvoi vers
États-Unis, Cancer Prevention Trial II
Cohorte
(décès)
82-94
30-70+
669
146 488
Non
Antécédents tabagiques du mari
Exposition actuelle (en 1982)
Incorrecte
Nishino et coll., 2001renvoi vers
Japon
Cohorte
(diagnostic)
84-92
> 40
67
9 671
Non
Exposition actuelle (en 1984) à la maison
 
Incorrecte
Egan et coll., 2002renvoi vers
États-Unis, Nurses health Study
Cohorte
(diagnostic)
82-96
36-61
1 138
78 206
Père, mère fumeur oui/non
Nombre d’années de vie avec un fumeur (en 1982)
Actuelle (en 1982)
Incorrecte
Lash et Aschengrau, 2002renvoi vers
États-Unis, Massachusetts
Cas-témoins
(diagnostic)
87-93
Tous âges
305
249
Oui
Oui
Non
Incorrecte
Kropp et Chang-Claude, 2002renvoi vers
Allemagne
Cas-témoins
(diagnostic)
NR
< 51
197
454
Nombre d’années
Nombre d’années
Nombre d’années
Correcte
Reynolds et coll., 2004renvoi vers
États-Unis, Californie
Cohorte
(diagnostic)
95-00
Tous âges
1 174
76 534
Oui
Oui
Non
Incorrecte
Shrubsole et coll., 2004renvoi vers
Chine, Shanghai
Cas-témoins
(diagnostic)
96-98
25-64
1 013
1 117
Non
Antécédents tabagiques du mari
Exposition dans les 5 dernières années
Incorrecte
Gammon et coll., 2004renvoi vers
États-Unis, Long Island, état de New York
 
96-97
24-98
598
627
Oui
Oui
Non
Incorrecte
Hanaoka et coll., 2004renvoi vers14 districts au Japon
Cohorte
(diagnostic)
90-99
40-59
162
20 011
Vie avec un fumeur avant l’âge de 20 ans
Vie avec un fumeur après l’âge de 20 ans
Actuelle (en 1990)
Incorrecte
Bonner et coll., 2005renvoi vers
États-Unis, Western New York
Cas-témoins
(diagnostic)
96-01
35-79
1 166
2 105
Oui
Oui
Oui
Correcte

Résultats

Les résultats de ces études, en termes de risque relatif (RR) dans les études de cohorte, ou d’odds ratio (OR) dans les études cas-témoins (l’OR sera supposé donner une estimation non biaisée du RR) sont indiqués dans le tableau 31.VIrenvoi vers, et repris dans les graphiques 31.2, 31.3 et 31.4.
Les données et les méta-analyses effectuées indiquent que les femmes exposées au tabac passif ont un risque augmenté de cancer du sein, de même que celles exposées au tabac actif, par rapport aux femmes jamais exposées au tabac (ni activement ni passivement). Dans la méta-analyse de Johnson (2005renvoi vers), les méta-RR étaient égaux à 1,27 (IC 95 % [1,11-1,45]) pour le tabac passif et à 1,46 (IC 95 % [1,15-1,85]) pour le tabac actif. La qualité des données sur le tabac passif influençait les estimations des risques. En limitant l’estimation aux études dans lesquelles le tabac passif était enregistré correctement, améliorant de ce fait la définition du groupe de référence (qui devient un groupe composé de femmes jamais exposées au tabac ni dans l’enfance ni à l’âge adulte), les méta-RR étaient égaux à 1,90 (IC 95 % [1,53-2,37]) pour le tabac passif et à 2,08 (IC 95 % [1,44-3,01]) pour le tabac actif.
Figure 31.2 Risques relatifs (ou odds ratio) de cancer du sein chez les femmes exposées au tabac passif (les femmes n’ayant jamais fumé), comparées aux femmes n’ayant jamais fumé
Figure 31.3 Risques relatifs (ou odds ratio) de cancer du sein chez les femmes exposées au tabac actif (fumeuses) comparées aux femmes jamais exposées au tabac (actif ou passif)
Figure 31.4 Risques relatifs (ou odds ratio) de cancer du sein pré-ménopausique chez des femmes exposées au tabac passif (femmes n’ayant jamais fumé), comparées aux femmes n’ayant jamais fumé
Par ailleurs, l’exposition au tabac passif conduit à un risque plus élevé de cancer du sein avant la ménopause, avec, dans la méta-analyse de Johnson, des estimations égales à 1,68 (IC 95 % [1,33-2,12]) pour l’ensemble des études et de 2,19 (IC 95 % [1,68-2,84]) après sélection des études sur la qualité des données concernant le tabac passif.
Ces estimations reposent toutefois uniquement sur des études cas-témoins.
Ces conclusions (augmentation du risque de cancer du sein liée au tabac passif, risque élevé limité au cancer du sein avant la ménopause) sont adoptées par le Environmental California Protection Agency (Miller et coll., 2007renvoi vers) (analyse fondée essentiellement sur les travaux de Johnson).
La question de l’exposition au tabac actif dans le jeune âge a été examinée par Okasha et coll. (2003renvoi vers), dans une revue systématique de l’effet sur le risque de cancer du sein de différentes expositions chez l’enfant, l’adolescent ou la jeune adulte. Les résultats des études étaient hétérogènes, et surtout ne tenaient pas compte du tabac passif.
Une dizaine d’études ont examiné la relation entre tabac passif dans l’enfance et risque de cancer du sein. Les risques sont augmentés, mais la plupart des études ne prenaient pas en compte l’exposition au tabac à l’âge adulte comme facteur d’ajustement.

Discussion

Il existe une plausibilité biologique au rôle néfaste du tabac sur le sein. Les mutagènes de la fumée de tabac ont été trouvés dans les fluides du sein de femmes non allaitantes, et le taux de nicotine est plus élevé dans les fluides du sein de femmes fumeuses que dans leur plasma. Des études animales ont montré que les tumeurs mammaires murines peuvent être initiées par des cancérogènes du tabac.
Il peut sembler paradoxal que le risque associé au tabac passif soit presque aussi élevé que le risque associé au tabac actif, compte tenu de la grande différence des niveaux d’exposition. Toutefois, les études sur le tabac passif montrent qu’un pourcentage élevé de femmes qui n’ont jamais fumé ont souvent été exposées passivement, sans qu’elles l’indiquent dans les enquêtes (une publication de l’étude Nhanes indique que seulement 40 % des femmes non fumeuses de cette étude rapportent une exposition passive, alors que 88 % ont des taux de cotinine détectables, Pirkle et coll., 1996renvoi vers).
Des biais de sélection, de confusion ou d’information sont possibles, mais ils devraient logiquement affecter les estimations liées au tabac passif autant qu’actif. Les études de cohorte permettent d’éviter ces biais, mais malheureusement aucune n’a à ce jour été publiée avec des données détaillées collectées sur le tabac passif.
Une étude (Vineis, 1994) a montré que les taux d’adduits de l’ADN étaient plus élevés chez les sujets exposés au tabac passif que chez ceux exposés au tabac actif, suggérant que le tabac passif agit différemment de l’actif (par exemple via un polymorphisme génétique qui interviendrait seulement à doses faibles). On peut aussi faire l’hypothèse que l’effet anti-œstrogénique du tabac ne s’exerce que si l’exposition est suffisamment élevée (fumeuses actives) diminuant d’autant le risque de cancer du sein lié au tabac actif, alors que l’effet néfaste du tabac se manifeste pleinement chez les fumeuses passives.
Les niveaux et sources de cancérogènes du tabac diffèrent selon le type de combustion. Une cigarette qui se consume seule brûle à une température plus basse que lorsque le fumeur tire une bouffée. La combustion est de ce fait moins complète, et elle génère une vingtaine de cancérogènes de plus, mais elle est diluée.
En résumé, l’exposition au tabac passif est un facteur de risque de cancer du sein. Le niveau de risque est assez faible, et seulement légèrement inférieur au niveau de risque associé au tabac actif. Enfin, le tabac passif semble augmenter davantage le risque de cancer avant la ménopause qu’après.
Des études de cohorte avec un recueil complet de l’exposition au tabac passif (à la fois dans l’enfance, à la maison et au travail) sont nécessaires pour confirmer cette conclusion.
Il est aussi recommandé de promouvoir des études pour mieux comprendre par quels mécanismes biologiques tabac actif et tabac passif sont associés à des niveaux de risque analogues alors même que les niveaux d’exposition au premier sont beaucoup plus élevés.

Polymorphismes génétiques et tabagisme

On peut considérer les polymorphismes des enzymes de phases I et II participant au métabolisme des œstrogènes et les polymorphismes des enzymes n’y participant pas comme NAT2.

CYP1A1

Ambrosone et coll. (1995) ont été les premiers à décrire un risque augmenté (OR = 5,22 ; IC 95 % [1,16-23,56]) pour les petites fumeuses (< 1 paquet/semaine), porteuses d’une mutation CYP1A1*2C alors qu’il était augmenté mais non significativement dans l’ensemble des cas (OR = 1,61 ; IC 95 % [0,94-2,75]).
Dans la cohorte des infirmières américaines (Ishibe et coll., 1998renvoi vers), une augmentation de risque a été rapportée pour les patientes ayant commencé à fumer avant 18 ans (RR = 3,61 ; IC 95 % [1,11-11,7]). Un risque attribuable de 2,2 % lié à cette interaction a été calculé.
Dans un travail plus récent Li et coll. (2004) ayant étudié conjointement les 4 PMG sur 688 cas (271 Afro-Américains et 417 Blancs) et 702 témoins (285 Afro-Américains et 417 Blancs), concluent à un effet modeste (OR = 2,1 ; IC 95 % [1,2-3,5]) de l’interaction chez les femmes présentant une substitution thymidine–cytosine au nucléotide 3801 (M1 ou CYP1A1*2). Les OR sont à la limite de la significativité (OR = 2,5 ; IC 95 % [0,9-7,1]) chez les Afro-Américaines ayant fumé depuis plus de 20 ans et présentant une substitution thymidine-cytosine au nucléotide 3205 (M3 ou CYP1A1*3).
La conclusion de ces auteurs selon laquelle le tabagisme augmente le risque de cancer du sein chez les femmes présentant un CYP1A1*2 mais de façon tout à fait modeste, nous paraît généralisable à l’ensemble des études et recoupe l’estimation du risque attribuable réalisée par Ishibe et coll. (1998renvoi vers).

CYP1B1

Ce cytochrome peut présenter plusieurs polymorphismes, 4 d’entre eux ont un effet sur l’activité de l’enzyme. La mutation au codon 432 résultant de la substitution valine par leucine a le plus fort impact sur l’activité ; l’activité de la 4-hydroxylase présentant un allèle valine est 3 fois plus forte que celle qui présente l’allèle leucine.
Dans une étude sur une série de 282 cas seuls, Saintot et coll. (2003renvoi vers) ont montré (tableau 31.VIIrenvoi vers) une interaction entre le PMG du CYP1B1 et le tabagisme dans une étude sur série de cas seuls. Le risque de cancer du sein est d’autant plus élevé que la durée de l’imprégnation tabagique a été importante (quantité et durée).
Les résultats de cette étude viennent d’être confirmés par le rapport de Sillanpää et coll. (2007renvoi vers) en Finlande, portant sur 483 cas et 482 témoins (OR = 2,6, IC 95 % [1,07-6,46] pour les fumeuses présentant un CYP1B1 432 Val allèle ; OR = 5,1 IC 95 % [1,30-19,89] pour les femmes fumeuses homozygotes Val/Val).

COMT

Le PMG de la COMT provient d’un SNP (guanine-adénine au codon 158) résultant en la substitution d’une valine par une méthionine, accompagnée d’une diminution de l’activité de 3 à 4 fois, donc potentiellement d’une augmentation du risque de cancer du sein.
Dans la même étude que celle citée plus haut, Saintot et coll., (2003renvoi vers) ont interprété leur résultat relatif à l’interaction entre tabagisme et COMT comme une absence d’interaction (tableau 31.VIIIrenvoi vers).
Bien qu’ayant obtenu le même type de résultat, également sur une série de 502 cas seuls (ORi = 1,6 ; IC 95 % [0,7-3,8] pour les fumeuses actives ; ORi = 2,8 ; IC 95 % [0,8-10] pour les patientes ayant subi le tabagisme passif depuis l’âge de 20 ans), Bradbury et coll. (2006renvoi vers) considèrent qu’il existe une interaction.

Tableau 31.VII Interaction entre le PMG CYP1B1 et le tabagisme

 
CYP1B1
Toutes les patientes
OR [IC 95 %]
Val/LeuLeua
Non-menopausées
OR [IC 95 %]
Ménopausées
OR [IC 95 %]
Cigarettes/jour
Non fumeurs
1b
1
1
≤ 5
1,72 [0,67-4,42]
3,09 [0,61-15,60]
1,37 [0,39-4,82]
> 5
2,32 [1,28-4,21]
2,00 [0,87-4,57]
3,56 [1,40-9,02]
Durée
Non fumeurs
1
1
1
≤ 20 ans
1,97 [0,92-4,22]
1,52 [0,53-4,29]
2,98 [0,92-9,62]
> 20 ans
2,37 [1,24-4,51
2,67 [1,06-7,33]
2,23 [0,90-5,52]
Paquets/année
0
1
1
1
≤ 10
2,01 [0,97-4,15]
2,03 [0,70-5,87]
2,05 [0,74-5,73]
> 10
2,38 [1,23-4,63]
2,22 [0,86-5,70]
2,81 [1,07-7,43]
Âge à la première cigarette
Non fumeurs
1
1
1
≤ 20 ans
2,81 [1,46-5,41]
3,25 [1,28-8,25]
2,67 [1,00-7,18]
> 20 ans
1,45 [0,67-3,15]
0,89 [0,26-3,03]
2,25 [0,79-6,43]

a Les génotypes sont stratifiés suivant l’activité de l’enzyme forte (présence de valine) versus faible activité (homo-zygote pour la leucine) des CYP1B1 variants. Le groupe de référence comporte les patientes non-exposées présentant le Leu/Leu génotype.
b 1 = ORi (IC 95 %) odds ratio d’interaction et intervalles de confiance sont calculés après ajustement sur l’âge, l’âge aux premières règles (≤ 12 ans ; > 12 ans), le statut ménopausal, l’âge à la première grossesse (≤ 25 ans ; > 25 ans ou nullipares), la parité (≤ 1 ; > 1 enfant), IMC (< 25 ; ≥ 25) et l’utilisation de contraceptifs oraux (oui, non).

Tableau 31.VIII Interaction entre le PMG COMT et le tabagisme

 
PMGa
Non fumeurs
Tabagisme passif
Ancien fumeurs
Fumeurs actuels
COMT
Val Val
22
26
19
18
 
Any Met
40
65
42
50
 
ORi [IC 95 %]
1b
1,26 [0,62-2,57]
1,07 [0,49-2,35]
1,42 [0,65-3,13]

a Les génotypes sont stratifiés suivant l’activité de l’enzyme : fort (homozygote pour la valine) versus faible activité présence de méthionine) des COMT1 variants. Le groupe de référence comporte les patientes non-exposées présentant le Val/Val génotype
b 1 = ORi [IC 95 %] odd ratios d’interaction et intervalles de confiance sont calculés après ajustement sur l’âge, l’âge aux premières règles (≤ 12 ans ; > 12 ans), le statut menopausal, l’âge à la première grossesse (≤ 25 ; > 25 ans ou nullipares), la parité (≤ 1 ; > 1 enfant), IMC (< 25 ; ≥ 25) et l’utilisation de contraceptifs oraux (oui, non)

SULT1A1

Une étude ayant conclu à la possibilité d’une augmentation de risque de cancer du sein lié au PMG de la SULT1A1 (Tang et coll., 2003renvoi vers), n’a pas mis en évidence de différence, entre les différents allèles de la SULT1A1, du taux d’adduits ADN-HAP dans les tumeurs de 119 cas de cancer du sein et de 108 cas de maladies bénignes du sein. Une étude déjà citée (Saintot et coll., 2003renvoi vers) a montré au contraire une augmentation de risque significatif chez les patientes qui fumaient et présentant au moins une mutation his (OR = 2,55 ; IC 95 % [1,21-5,36]) par rapport à celles qui ne fumaient pas ou ne fumaient plus depuis plus de 2 ans et étaient homozygotes Arg/Arg. Cette interaction était essentiellement observée chez les femmes non méno-pausées. Une étude cas-témoins récente a porté sur l’analyse du risque de cancer du sein et du tabagisme chez 198 cas et 374 témoins porteuses de l’allèle non muté (forte activité enzymatique) et 221 cas et 510 témoins porteuses de la mutation his (hétéro + homozygotes). Les OR étaient comparables, > 1 mais non significatifs dans les deux groupes de ces patientes âgées de 50 ans ou moins (âge moyen 42,9 ans et 42,7 ans respectivement) (Lilla et coll., 2005renvoi vers).

GST

Dans l’étude citée plus haut en relation avec la SULT1A1 (Tang et coll., 2003renvoi vers), il a été montré sur le tissu mammaire de 95 cas de cancer du sein et 87 maladies bénignes du sein, que la délétion GSTM1 nul n’était pas associée au risque de cancer du sein, mais en revanche que le taux d’adduits ADN-HAP était significativement plus élevé dans les tumeurs et le tissu mammaire non tumoral des cas chez les femmes présentant la délétion que chez les femmes ne la présentant pas. Au contraire, il n’y avait pas de différence entre les tissus des témoins GSTM1+/+, +/- et GSTM1-/-.
Huit études ont étudié la relation au risque de cancer du sein : deux montrent des résultats positifs. Zheng et coll. (2002renvoi vers) qui avaient observé aux États-Unis sur 338 cas et 345 témoins l’association GSTT1 nul et cancer du sein chez les femmes ménopausées, montrent également que ce risque est plus élevé chez les femmes ménopausées ayant commencé à fumer avant 18 ans : OR = 2,9 (IC 95 % [1,0-8,8]). De même, Zheng W et coll. (2002renvoi vers) sur la cohorte des femmes ménopausées d’Iowa (202 cas et 481 témoins) ont montré chez les patientes ménopausées et fumeuses ou anciennes fumeuses présentant la délétion GSTM1 ou GSTT1 comparées aux femmes ménopausées fumeuses ou anciennes fumeuses sans délétion que l’association avec le cancer du sein était significative, respectivement OR = 2,0 (IC 95 % [1,13,7]) et 2,5 (IC 95 % [1,2-5,0]). En outre, chez les patientes ménopausées et fumeuses ou anciennes fumeuses présentant la seule délétion GSTT1 comparées aux femmes ménopausées fumeuses ou anciennes fumeuses sans délétion, l’association avec le cancer du sein était plus élevée : OR = 2,5 (IC 95 % [1,1-5,4]) et 4,4 (IC 95 % [1,5-12,8]) respectivement. Dans son analyse du pool de 7 études comprenant 2 048 cas et 1 969 témoins (sans l’étude de Zheng et coll., 2002renvoi vers), Vogl et coll. concluent à l’absence d’interaction entre le tabagisme et la délétion GSTT1, malgré un OR = 2,69 (IC 95 % [1,13-6,37]) chez les femmes fumant moins de 27 paquets de cigarettes par an et un test d’interaction à 0,051.
Dans l’étude de Ahn et coll. (2006renvoi vers) déjà citée, le PMG GSTA1*B (ayant une plus faible activité transcriptionnelle que l’allèle commun GSTA1*A) a été associé à un risque augmenté de cancer du sein chez les fumeuses (OR = 1,89 ; IC 95 % [1,09-3,25]).

MnSOD

Dans son étude portant sur 1 034 cas et 1 084 témoins, Gaudet et coll. (2005renvoi vers) comparent les risques relatifs estimés chez les patientes présentant ou non le PMG MnSOD Val-9Ala. Il n’existe pas de différence dans l’association au cancer du sein, et les auteurs concluent à l’absence d’interaction.

NAT2

Cinq études ont recherché l’interaction d’un PMG de la NAT avec le tabac : au Canada (Krajinovic et coll., 2001renvoi vers), une étude portant sur 149 cas et 207 témoins a montré que le phénotype NAT2 rapide était associé au cancer du sein chez les fumeuses (OR = 2,6 ; IC 95 % [0,8-8,2]) de façon non significative, mais dans l’étude sur série de cas seuls (fumeuses à phénotype rapide, versus non fumeuses à phénotype lent) l’OR était significatif : 2,6 ; IC 95 % [1,1-6,3].
En Allemagne, dans une étude portant sur 422 cas et 887 témoins (Chang-Claude et coll., 2002renvoi vers), le phénotype lent augmentait le risque des sujets fumeurs actifs (OR = 1,7 ; IC 95 % [1,0-2,9]) et le phénotype rapide celui des fumeurs passifs (OR = 2,0 ; IC 95 % [1,0-4,1]). Sur la même population, une autre étude (Lilla et coll., 2005renvoi vers) a mis en évidence chez les patientes soumises au tabagisme passif et présentant le phénotype rapide, une association avec le cancer du sein chez les femmes présentant le SULT1A1*1 et non SULT1A1*2 (OR = 3,23 ; IC 95 % [1,05-9,92] versus 1,28 ; IC 95 % [0,50-3,31]).
En Finlande, Sillanpää et coll. (2005renvoi vers) ont montré dans une étude de 483 cas et 482 témoins que le phénotype lent était associé au cancer du sein chez les petites fumeuses (moins de 5 paquets par an) : OR = 2,55 ; IC 95 % [1,016,48]. Dans leur étude sur le CYP1B1, (Sillanpää et coll., 2007renvoi vers), ces mêmes auteurs ont montré que chez les femmes fumeuses présentant CYP1B1 432 Val allèle et un phenotype lent de la NAT2, le risque relatif estimé était également augmenté.
Une étude sur série de 502 cas n’a pas mis en évidence d’association avec le cancer du sein ni pour le tabagisme actif ni pour le passif (Lash et coll., 2005renvoi vers) dans une population nord-américaine.
En Pologne enfin, une récente étude 2 386 cas et 2 502 témoins a montré un risque augmenté chez les femmes de moins de 45 ans seulement, lié au tabagisme actif. Sur 1 995 cas et 2 296 témoins qui avaient accepté un prélèvement sanguin une interaction avec le PMG de NAT2 a été recherché. Les auteurs rapportent une absence d’association malgré un OR de 2,10 (IC 95 % [1,13-3,89]) pour les femmes fumeuses et présentant le polymorphisme « lent », mais le test d’interaction est non significatif (Lissowska et coll., 2006renvoi vers).

Perspectives

Si l’on doit résumer l’ensemble des résultats concernant l’interaction tabagisme et polymorphismes génétiques dans le cancer du sein, la première constatation est que les résultats ne sont pas suffisamment cohérents pour établir une conclusion claire. On peut cependant trouver quelques lignes de réflexion.
Les PMG des CYP1A1 et 1B1 apparaissent capables de modifier le risque de cancer du sein lié au tabagisme, probablement par des mécanismes différents. Il pourrait s’agir d’un effet direct sur le métabolisme des HAP et AAP dans le cas du CYP1A1 (activité du variant muté supérieur à celle de l’enzyme non mutée, donc augmentation de risque), et d’un effet via le métabolisme des œstrogènes dans le cas du CYP1B1, puisque le variant (leucine pour valine) entraîne une diminution d’activité de l’enzyme catalysant le métabolisme des 4-OH catéchol œstrogènes (donc l’enzyme non mutée est associée à une augmentation de risque quand comparée au variant muté).
Deux études sur 8 montrent que la délétion M1 de la GST est associée avec une augmentation de risque du cancer du sein chez les femmes ménopausées fumeuses. Bien que globalement négatifs, les résultats d’une analyse poolée indiquent que l’interaction est à la limite de la significativité chez les petites fumeuses.
Les résultats de 3 études sur 5 portant sur la NAT montrent chez les femmes porteuses du phénotype rapide, une interaction portant sur le tabagisme actif ou passif, alors que le phénotype lent n’était retrouvé qu’associé au tabagisme actif. L’interaction du PMG de la NAT avec le tabagisme apparaît donc vraisemblable.
On peut considérer qu’il existe une suggestion forte que ces deux enzymes puissent favoriser le risque de cancer du sein lié au tabagisme, probablement de façon directe. Pour les autres enzymes, les résultats sont insuffisants. Des études complémentaires sont nécessaires pour explorer toutes ces pistes.

Cancer du sein et profession

De nombreuses études ont cherché à étudier l’incidence ou la mortalité par cancer du sein selon la profession (Goldberg et Labreche 1996renvoi vers). La plupart du temps, les expositions à des nuisances potentiellement cancérogènes au sein des groupes professionnels étudiés ne sont ni quantifiées, ni même décrites. Par ailleurs, les facteurs de risque classiques du cancer du sein ne sont pas toujours renseignés chez les sujets étudiés. Or, ces facteurs peuvent jouer un rôle de confusion dans les associations observées entre profession et cancer du sein. Par exemple, on constate habituellement que l’incidence ou la mortalité par cancer du sein est augmentée dans les catégories socio-professionnelles (CSP) élevées par rapport aux CSP défavorisées (Dano et coll., 2004renvoi vers; Menvielle et coll., 2006renvoi vers; Strand et coll., 2007renvoi vers), vraisemblablement du fait d’un âge plus tardif à la première grossesse, de la plus faible parité, ou de la survenue d’une puberté plus précoce. De la même façon, un risque élevé de cancer du sein est souvent observé pour certaines professions, comme les enseignantes par exemple (Pollan et Gustavsson, 1999renvoi vers). Globalement, les études par profession sont donc peu informatives quant aux facteurs étiologiques pouvant entraîner un risque accru de cancer du sein. Elles permettent toutefois de générer des hypothèses qui devront être confirmées par des études plus approfondies.

Expositions professionnelles spécifiques

Nous décrivons ici les études sur les facteurs professionnels des cancers du sein où une évaluation a minima des expositions professionnelles a été pratiquée, et qui tiennent compte des facteurs de risque classique des cancers du sein, permettant ainsi de contrôler d’éventuels effets de confusion.

Solvants organiques

Certains solvants organiques comme le benzène ou des solvants chlorés ont été identifiés comme cancérogènes mammaires (Rudel et coll., 2007renvoi vers). Les solvants sont présents dans la glande mammaire, et détectés dans le lait maternel, et pourraient intervenir à la phase d’initiation ou de promotion de la cancérogénèse du fait de leurs propriétés génotoxiques (Labreche et Goldberg 1997renvoi vers). L’exposition aux solvants est fréquente en milieu de travail et peut toucher une large frange de la population féminine. L’étude des expositions en milieu de travail constitue donc une approche pertinente pour étudier les liens entre solvants et cancer du sein.
Dans une large étude cas-témoins comportant 7 802 cas de cancer du sein et 7 802 témoins basée sur des registres de population au Danemark (Hansen 1999renvoi vers), les expositions aux solvants ont été déterminées en considérant la durée d’emploi des femmes dans l’une des 5 industries avec forte utilisation de solvants (production de métaux, industrie du bois et ameublement, imprimeries, industrie chimique, industrie textile). L’odds ratio ajusté sur la parité et l’âge au premier enfant était de 1,31 (IC 95 % [1,01-1,75]) pour une exposition d’au moins 10 ans, et de 1,97 (IC 95 % [1,39-2,79]) en prenant en compte un temps de latence de 15 ans. Ces résultats suggèrent un effet de l’exposition aux solvants sur le risque de cancer du sein. Ils sont toutefois basés sur une méthode d’évaluation des expositions relativement grossière, et doivent être validés par des études permettant d’évaluer plus finement l’exposition, en distinguant si possible les différentes familles de solvants.

Perturbateurs endocriniens présents en milieu professionnel

L’étude d’Aschengrau et coll. publiée en 1998renvoi vers est intéressante, malgré ses limites méthodologiques, car elle est s’intéresse à l’exposition à certains perturbateurs endocriniens qui n’ont jamais été pris en compte dans d’autres investigations. Dans cette étude cas-témoins de taille relativement modeste (261 cas et 753 témoins), les auteurs ont évalué l’exposition des sujets à une trentaine de perturbateurs endocriniens en utilisant la matrice emplois-expositions du National Institute of Occupational Safety and Health (NIOSH), une large base de données basée sur l’inspection de plus de 4 000 lieux de travail représentatifs et répertoriant par emploi toutes les expositions à des agents chimiques, physiques ou biologiques. Seuls les PCB et le 4-octylphénol étaient associés à une augmentation modérée de l’odds ratio pour le cancer du sein, mais la petite taille de l’étude, et les erreurs de classement non différentiel sur l’exposition, inhérentes à la méthode employée, posent des problèmes de puissance statistique.

Expositions professionnelles aux champs électromagnétiques et à la lumière durant la nuit

L’observation d’un taux d’incidence élevé de cancer du sein dans les pays industrialisés a amené à formuler l’hypothèse que l’usage intensif d’énergie électrique dans les pays occidentaux, et ses deux principales conséquences que sont l’exposition à des champs électromagnétiques d’extrêmement basse fréquence (ELF pour extremely low frequency) et l’exposition à la lumière durant la nuit, pouvait entraîner un risque accru de cancer du sein (Stevens et coll., 1992renvoi vers). Un mécanisme d’action possible a été invoqué pour étayer cette hypothèse et fait intervenir l’hormone mélatonine produite par la glande pinéale. La production de mélatonine suit en effet un cycle de 24 heures et présente un pic nocturne dont l’effet est d’inhiber la production d’œstrogènes par les ovaires. Bien que les résultats soient contradictoires, il est possible que l’exposition aux champs ELF et à la lumière durant la nuit entraîne une diminution de la production de mélatonine, et puisse ainsi augmenter le taux d’œstrogènes circulant et le risque de cancer du sein (Stevens et coll., 1992renvoi vers; Stevens et Rea 2001renvoi vers).

Champs électromagnétiques d’extrêmement basse fréquence

Les premières études épidémiologiques réalisées pour tester ces hypothèses portent sur l’exposition aux champs magnétiques ELF. Ces champs magnétiques sont produits lors du passage du courant dans les lignes de transport ou de distribution du courant électrique. Les principales sources d’exposition sont professionnelles, résidentielles, ou sont liées à l’utilisation d’appareils électriques comme les couvertures chauffantes qui entraînent des expositions relativement importantes. Une revue de la littérature épidémiologique effectuée en 2001 effectuée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) (Iarc, 2002renvoi vers) concluait globalement à l’absence d’association entre l’exposition aux champs magnétiques ELF et le cancer du sein, mais quelques études suggéraient cependant un lien avec les cancers du sein riches en récepteurs œstrogéniques (ER+) chez les femmes non ménopausées (Coogan et coll., 1996renvoi vers; Kliukiene et coll., 1999renvoi vers; Forssen et coll., 2000renvoi vers). Ces études sont cependant insuffisantes pour pouvoir conclure.
Depuis l’évaluation du Circ, de nouvelles études ont été publiées. La plupart des études sur les expositions professionnelles ont utilisé des matrices emplois-expositions afin d’estimer les expositions aux champs magnétiques ELF à partir des emplois occupés par les femmes. Ces études ne montrent globalement aucun lien avec le cancer du sein (tableau 31.IXrenvoi vers).

Tableau 31.IX Expositions professionnelles aux champs magnétiques en rapport avec le cancer du sein (études publiées depuis 2001)

Référence
Pays
Type d’étude
Cas/Témoins
Exposition
OR [IC 95 %] exposition « forte » versus « faible »
Van Wijngaarden et coll., 2001renvoi vers
États-Unis
Cas-témoins population
843/773
Matrice emplois-expositions
1,2 [0,8-1,7]
Labrèche et coll., 2003renvoi vers Canada
Cas-témoins hospitalière
608/667
Questionnaires spécialisés
1,3 [0,8-2,0]
McElroy et coll., 2007renvoi vers États-Unis
Cas-témoins population
6 213/7 390
Matrice emplois-expositions
1,1 [0,9-1,2]
Kliukiene et coll., 2003renvoi vers
Norvège
CT dans cohorte opératrices radio
 
Matrice emplois-expositions
< 50 ans : 1,8 [0,6-5,4]
≥ 50 ans : 2,4 [0,9-6,4]
Kliukiene et coll., 2004renvoi vers Norvège
Cas-témoins dans cohorte en population
1 830/3 660
Matrice emplois-expositions
1,1 [0,9-1,4]
Forssen et coll., 2005renvoi vers Suède
Cas-témoins dans cohorte en population
20 400/116 227
Matrice emplois-expositions
1,0 [0,9-1,1]
Les études sur l’exposition résidentielle effectuées aux États-Unis se sont attachées à évaluer l’exposition à partir de mesures de champs magnétiques effectuées au domicile des sujets à l’aide de dosimètres, ou à l’aide d’une technique de classement des habitations appelée code de câblage (wiring code) basée sur la configuration des lignes électriques à proximité de l’habitation. Quelle que soit la méthode utilisée, elle ne montre pas de lien avec le cancer du sein. Une étude effectuée en Norvège montre en revanche une association avec le cancer du sein chez les femmes dont les habitations sont considérées comme fortement exposées selon des calculs d’exposition au champ magnétique tenant compte de la distance et du type de lignes électriques autour de l’habitation, ainsi que de la charge annuelle moyenne en courant électrique ayant traversé les lignes électriques. Toutefois, cette étude ne montre pas de relation dose-effet nette entre le risque de cancer du sein et l’exposition, et l’association observée disparaît lorsque les expositions d’origine résidentielle et professionnelle sont considérées simultanément (tableau 31.Xrenvoi vers).
Enfin, plusieurs études se sont intéressées à l’exposition aux champs magnétiques ELF produites par les couvertures chauffantes (Davis et coll., 2002renvoi vers; Kabat et coll., 2003renvoi vers; Zhu et coll., 2003renvoi vers). Seule l’étude de Zhu et coll. (2003renvoi vers) montrait une association avec l’utilisation de ces appareils électriques.
Au total, à l’exception de quelques études portant sur les expositions résidentielles ELF et une étude portant sur l’utilisation de couvertures chauffantes, il n’existe pas de lien convaincant entre l’exposition aux champs magnétiques ELF et le cancer du sein. Les études les plus récentes utilisant des méthodes approfondies pour évaluer les expositions permettent de conclure que les champs magnétiques d’extrêmement basse fréquence ne sont vraisemblablement pas à l’origine d’un risque accru de cancer du sein.

Tableau 31.X Expositions résidentielles aux champs magnétiques en rapport avec le cancer du sein (études publiées depuis 2001)

Référence
Pays
Type d’étude
Cas/ Témoins
Exposition
Classe d’exposition élevée
OR [IC 95 %]
Davis et coll., 2002renvoi vers
États-Unis, Seattle
Cas-témoins population
813/793
Mesures à domicile + code de câblage
Exposition ≥ 0,73 μTa
0,9 [0,7-1,3]
Schoenfeld et coll., 2003renvoi vers États-Unis, Long Island
Cas-témoins population
576/ 585
Mesures à domicile + code de câblage
Exposition 24 h ≥ 0,172 μT
1,1 [0,8-1,5]
London et coll., 2003renvoi vers
États-Unis, Los Angeles
Cas-témoins dans cohorte en population
347/286
Mesures à domicile + code de câblage
Exposition moyenne 7 jours ≥ 0,088 μT
1,3 [0,8-2,1]
Kliukiene et coll., 2004renvoi vers
Norvège
Cas-témoins dans cohorte en population
1 830/3 660
Calcul des champs magnétiques
Exposition moyenne ≥ 0,05 μT
1,6 [1,3-1,8]

a μT : microtesla

Exposition à la lumière durant la nuit

Plus récemment, des études ont été réalisées afin de tester l’hypothèse que les perturbations du rythme circadien liées à l’exposition à la lumière durant la nuit pouvaient être à l’origine de l’augmentation de l’incidence des cancers du sein dans les sociétés modernes. Les études effectuées portent jusqu’à présent sur des groupes professionnels ayant des horaires de travail de nuit, cette approche permettant aisément d’identifier des femmes exposées à la lumière durant la nuit et de quantifier la durée de cette exposition. Les études réalisées sont résumées dans le tableau 31.XIrenvoi vers qui comporte des études de type cas-témoins en population générale, et des cohortes d’infirmières chez lesquelles le travail de nuit est relativement commun.
À l’exception de l’étude de O’Leary et coll. (2006renvoi vers) de taille relativement modeste, on constate que toutes les études réalisées montrent des associations significatives entre le travail de nuit et le risque de cancer du sein. Les risques relatifs sont ajustés sur les facteurs de risque des cancers du sein (parité, âge à la première grossesse…). Elles sont également assorties d’une relation dose-effet avec la durée du travail de nuit. Ces résultats sont prometteurs et doivent être confirmés par des études réalisées dans des populations différentes. À l’occasion d’une monographie récente (publication en cours), le CIRC a classé le travail de nuit dans la catégorie 2A des cancérogènes probables sur la base de ces éléments.

Tableau 31.XI Études sur le travail de nuit en rapport avec le cancer du sein

Référence
Type d’étude
Taille de l’étude
Exposition
RR [IC 95 %]
Tendance p
Hansen, 2001renvoi vers Danemark
Cas-témoins en population
7 035 cas
7 035 témoins
> 6 ans dans un emploi avec horaires de nuit
1,70 [1,30-1,70]
0,02
Davis et coll., 2001renvoi vers États-Unis
Cas-témoins en population
813 cas
793 témoins
A déjà travaillé de nuit
1,60 [1,00-2,50]
0,01
O’Leary et coll., 2006renvoi vers
États-Unis
Cas-témoins en population
576 cas
585 témoins
Emplois avec horaires de nuit
1,04 [0,79-1,38]
 
Schernhammer et coll., 2001renvoi vers États-Unis
Cohorte d’infirmières
78 562 femmes
2 441 cas
≥ 30 ans de travail de nuit au moins 3 nuits par mois
1,36 [1,04-1,78]
0,02
Schernhammer et coll., 2006renvoi vers États-Unis
Cohorte d’infirmières
115 022 femmes
10 352 cas
≥ 20 ans de travail de nuit au moins 3 nuits par mois
1,79 [1,06-3,01]
0,65
Lie et coll., 2006renvoi vers Norvège
Cas-témoins dans cohorte d’infirmières
537 cas
2 148 témoins
≥ 30 ans de travail de nuit au moins 3 nuits par mois
2,21 [1,10-4,45]
0,01

Autres facteurs de risques

Au cours de cette dernière décennie, on a montré que de nombreux composés de l’environnement étaient capables d’interférer dans le métabolisme des œstrogènes ou de mimer leur effet. L’origine de ces composés est diverse, puisque l’on y range des molécules d’origine végétale, telles que les phyto-œstrogènes, ou des molécules d’origine anthropique, industrielle ou agricole (pesticides, PCB, phtalates…). Ces molécules sont en général de type organique, et ce n’est que récemment qu’il a été montré que des ions métalliques étaient également capables d’interférer avec le métabolisme des œstrogènes, définissant une classe de xéno-œstrogènes non organiques appelés métallœstrogènes (Safe, 2003renvoi vers). Ces composés remplissent plusieurs des critères les qualifiant de perturbateurs endocriniens : le test d’utérotrophisation est positif ; ils sont capables de se lier au RE (Estrogen Receptor) en déplaçant l’hétérodimère, et de stimuler la prolifération des MCF7 à une concentration de 10–5. Enfin on les a retrouvés dans le tissu tumoral. Ces métallo-œstrogènes comprennent l’aluminium, l’antimoine, l’arsenite, le baryum, le cadmium, le chromium, le cobalt, le cuivre, le plomb, le mercure, le nickel, le sélénium, l’étain et le vanadate (Darbre, 2006renvoi vers).

Cosmétiques

Dans les produits cosmétiques, et notamment dans les anti-perspirants et les déodorants, on trouve de l’aluminium associé à des alkyl esters de l’acide phydroxyparabenzoïque (parabènes). Ces parabènes et notamment le benzylparabène et l’isobutyl parabène ont démontré une activité œstrogénique dans des modèles animaux ou cellulaires comparable à celle de l’œstradiol (10–8 M) à des concentrations de 10–5 M (Darbre et coll., 2003renvoi vers). Il existe une fréquence d’augmentation constante des tumeurs du quadrant supéro-externe (TQSE) et une plus grande instabilité génomique des TQSE, ce qui suggère un facteur causal local.
Une étude cas-témoins (813/865) a été réalisée par Mirick et coll, (2002renvoi vers). Les résultats ont été négatifs pour les antiperspirants avec ou sans rasage. Sur 444 femmes de 20 à 74 ans, utilisant de façon courante les déodorants, le risque relatif estimé de cancer du sein (OR) était de 1,2 à la limite de la significativité (IC 95 % [0,9-2,5]), mais les auteurs ont conclu qu’il n’y avait aucune relation entre anti-perspirants et déodorants et cancer du sein (tableau 31.XII renvoi vers).

Tableau 31.XII Risque de cancer du sein associé à l’utilisation de déodorants

Déodorant toujours, régulièrement
Nombre de cas (%)
Nombre de témoins (%)
OR ajusté [IC 95 %]
Non
206 (30)
238 (35)
1
Oui
479 (70)
445 (65)
1,2 [0,9-2,5]
Déodorant régulièrement après rasage
   
Non
355 (52,0)
381 (56,4)
1
Oui
327 (48,0)
294 (43,6)
1,2 [0,9-2,5]
Cependant, dans une étude rétrospective portant sur 437 questionnaires reçus issus des 1 443 adressés à des patientes présentant un cancer du sein, McGrath et coll. (2003renvoi vers) ont mis en évidence une différence significative de l’âge au diagnostic du cancer du sein (52,6 ans), entre les fréquentes utilisatrices de l’utilisation de perspirants déodorants associés au rasage de l’aisselle, (supposée faciliter l’absorption cutanée et tissulaire des xéno-œstrogènes), celles qui utilisent fréquemment les antisperspirants et déodorants mais avec des rasages moins fréquents (58,63), celles qui exercent rarement les deux actions (64,92), et celles qui ne le font jamais (67,34). Les différences sont plus importantes quand on considère la sous-population des caucasiennes. Les auteurs concluent que ces résultats demandent confirmation par plus d’études d’épidémiologie analytique.
En résumé, on peut constater que si l’hypothèse biologique est plausible, les études épidémiologiques n’apportent pas d’arguments forts pour la relation entre antiperspirants et déodorants, même après rasage. Il faut cependant dire que l’exposition est difficile à estimer ; déclarative, elle est sujette à des biais de mémoire ; de plus, les produits peuvent être de différentes teneurs. Ces erreurs de classification tendent à minorer la relation.

Styrène

Une étude écologique conduite au Texas a mis en corrélation les cas de cancer du sein des 254 comtés du Texas (54 487 au total) avec les concentrations de 12 polluants toxiques référencés par l’EPA (Coyle et coll., 2005renvoi vers). La régression multivariée a identifié le styrène comme seul polluant significativement corrélé à l’incidence du cancer du sein. Le styrène fait partie du groupe 2B de la liste IARC des cancérogènes. Il n’a pas d’effet de type œstrogénique. Le styrène est un liquide organique utilisé dans la synthèse des plastiques, dans les résines et les peintures et présent également dans la fumée du tabac. On le trouve également dans les aliments qui ont été contenus et conservés dans des récipients en polystyrène.
S’il paraît difficile d’identifier de façon précise quel risque peut être associé au styrène, il faut retenir l’aspect ubiquitaire de ce polluant.

Virus d’Epstein Barr (EB)

Le virus EB a été retrouvé dans les tumeurs du sein, identifié par son antigène nucléaire (EBNA)1 et ses protéines spécifiques (LMP-1, ZEBRA). La moitié des études ne retrouvent jamais les marqueurs du virus EB ; celles qui l’observent ne retrouvent que 48 à 50 % des cellules comptées portant les marqueurs EBV. Le virus EB infecte environ 90 % de la population, et persiste dans les lymphocytes. On a maintenant admis l’idée qu’il n’existe pas de relation causale entre le virus EB et le cancer du sein (Herrmann et Niedobitek, 2003renvoi vers).
En conclusion, la grande majorité des études ayant recherché le lien entre l’exposition au DDT/DDE et aux PCB ne montrent pas d’association entre l’exposition à ces composés organochlorés et le cancer du sein. Cette absence d’association persiste généralement après stratification sur le statut ménopausique, la lactation, le type de récepteurs hormonaux. Pour le DDT/DDE, deux méta-analyses ne montrent pas d’augmentation de l’odds ratio commun. Pour les PCB, l’absence d’association persiste lorsque les congénères sont pris en compte individuellement. Les niveaux biologiques de DDT/DDE ont progressivement décru au cours du temps depuis l’interdiction de cet insecticide dans les pays occidentaux dans les années 1970. Au vu de ces résultats, il est peu probable que de nouvelles études sur les cancers du sein incidents fondées sur des mesures de DDE/DDT pratiquées sur des prélèvements de sérum ou de tissus adipeux effectués à distance des pics d’exposition au DDT survenus dans les années 1960, puissent mettre en évidence une relation entre cette exposition et le cancer du sein. L’utilisation de biomarqueurs destinés à évaluer les expositions dont les niveaux les plus élevés sont survenus de nombreuses années auparavant, et ceci malgré les longues demi-vies des composés étudiés, peut en effet avoir comme effet de diluer les associations avec le cancer du sein, et d’expliquer les résultats faussement négatifs observés. Il serait toutefois possible à l’avenir d’améliorer les modèles de risque en incluant les facteurs pharmacocinétiques connus et les informations environnementales disponibles sur l’exposition au DDT (Wolff et coll., 2005renvoi vers et 2007renvoi vers). Ainsi des informations sur l’indice de masse corporelle, les variations du poids au cours du temps, l’alimentation, les lieux de résidence, les expositions professionnelles, et les profils métaboliques des sujets permettraient de documenter les niveaux biologiques observés et d’approfondir l’étude des relations entre expositions aux pesticides organochlorés et le cancer du sein. Ces améliorations pourraient être réalisées dans le cadre d’analyses poolées incluant les données de différentes études afin d’accroître la puissance statistique des analyses.
Les résultats de l’étude portant sur la cohorte de Seveso vont dans le sens d’un effet cancérogène de la TCDD, et confortent ceux obtenus sur des modèles animaux. Cependant, de nombreuses questions restent ouvertes, telles que le rôle des autres congénères, la synergie entre congénères et avec les autres perturbateurs endocriniens, ces derniers aspects posant le problème de la dose efficace. Il est nécessaire qu’un plus grand nombre d’études sur l’exposition aux dioxines en rapport avec le cancer du sein soit réalisé.
Pour l’ensemble des composés organochlorés, y compris la dioxine et les furanes, l’étude des facteurs de susceptibilité génétique en rapport avec l’exposition constitue une voie de recherche insuffisamment explorée. Il n’est pas exclu que l’on puisse démontrer l’existence de profils génétiques particuliers rendant les femmes plus susceptibles de développer un cancer du sein en présence d’une exposition aux composés organochlorés. L’interaction entre le gène CYP1A1 et l’exposition au PCB constitue un premier exemple d’interaction possible qui nécessite des recherches plus approfondies. Ces recherches se heurtent toutefois à d’importantes difficultés en termes d’effectifs de sujets nécessaires. Des analyses poolées incluant plusieurs études disposant des données nécessaires pourraient là aussi s’avérer utiles.
Quant aux autres polluants, si on ne peut pas conclure sur une relation de causalité, on doit garder présent à l’esprit l’aspect ubiquitaire de nombre de ces polluants et la possibilité de synergie entre eux.

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