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Med Sci (Paris). 2002 May; 18(5): 585–594.
Published online 2002 May 15. doi: 10.1051/medsci/2002185585.

Le stress du réticulum endoplasmique : adaptation et toxicité

Michèle Garlatti* and Robert Barouki**

Inserm U.490,Toxicologie moléculaire, Centre universitairedes Saints-Pères, Faculté de Médecine, 45, rue des Saints-Pères, 75270 Paris Cedex 06, France
 

Les protéines de conformation anormale constituent une grave menace pour les cellules vivantes. Le réticulum endoplasmique (RE) est un lieu essentiel de synthèse et de maturation des protéines de la membrane plasmique, des organites intracellulaires et des protéines sécrétées par la cellule. Le cheminement de ces protéines est nommé « voie sécrétrice » (Figure 1). Au cours de leur traduction, ces protéines pénètrent dans la lumière du réticulum endoplasmique où elles sont repliées et assemblées en complexes multiprotéiques. Le repliement de ces protéines requiert la participation de protéines résidentes du réticulum endoplasmique, les chaperons [1] (→). εn effet, en interagissant avec les segments hydrophobes exposés des protéines en cours de synthèse ou des protéines mal repliées, les chaperons (BiP/GRP78, calnexine, GRP94…) préviennent les erreurs de repliement. Malgré cet environnement optimisé, des protéines de conformation incorrecte sont produites dans le réticulum endoplasmique. Celles-ci ne sont pas transportées le long de la voie sécrétrice, mais elles sont au contraire retenues dans le réticulum endoplasmique où elles sont soit prises en charge par les chaperons pour acquérir une conformation correcte, soit transportées dans le cytoplasme pour être dégradées par le protéasome ERAD (endoplasmic reticulum-associated degradation). Dans certaines conditions cellulaires, la quantité de protéines de conformation anormale dans le réticulum endoplasmique augmente si fortement que cela sature l’équipement cellulaire en chaperons et en protéines de dégradation ; les protéines incorrectes ont alors tendance à s’accumuler, plaçant les cellules dans une situation de « stress du réticulum endoplasmique ». Les cellules soumises à un tel stress sont capables de réagir : c’est la réponse UPR (unfolded protein response) [2]. La réponse UPR a pour but d’augmenter les capacités cellulaires d’élimination des protéines incorrectes, mais elle peut aussi aboutir à la mort de la cellule par apoptose si le stress est trop intense ou de trop longue durée. Chez les mammifères, la réponse UPR possède deux composantes (Figure 2). La première consiste à activer la transcription des gènes codant pour les chaperons résidant dans le réticulum endoplasmique, les protéines de la voie sécrétrice et les protéines du système de dégradation ERAD, afin de rendre la voie sécrétrice plus performante. La seconde composante de la réponse UPR est une répression rapide et intense de la synthèse protéique qui limite l’arrivée de nouvelles protéines dans le réticulum endoplasmique et évite donc de surcharger cet organite. Les voies de signalisation intracellulaire de la réponse UPR sont très originales, elles mettent en jeu, en particulier, l’épissage d’un ARN messager spécifique et plusieurs protéines transmembranaires du réticulum endoplasmique.

(→) m/s 2000, n°5, p. 630

Comment provoque-t-on un stress du réticulum ?

La réponse UPR fait généralement suite à l’accumulation de protéines de conformation incorrecte dans le réticulum endoplasmique. L’anomalie conformationelle peut avoir différentes causes. Initialement, les gènes codant pour les chaperons GRP78/BiP, GRP94, protéinedisulfure isomérase et Erp72 ont été caractérisés car leur expression est induite dans une situation de déplétion glucidique, d’où le nom de GRP pour glucose regulated protein [3]. Actuellement, la tunicamycine, un inhibiteur de la N-glycosylation des protéines en cours de synthèse dans le réticulum endoplasmique est largement utilisée pour induire artificiellement un stress du réticulum. La tunicamycine agit en bloquant la synthèse des oligosaccharides et empêche donc l’ajout de ces sucres aux chaînes d’asparagine. D’autres agents sont utilisés expérimentalement : le dithiothréitol qui rompt les ponts disulfures, la bréfeldine A qui bloque le transport des protéines du réticulum vers l’appareil de Golgi (→), la thapsigargine qui inhibe la pompe à calcium du réticulum, etc. [4, 5]. Un stress du réticulum endoplasmique peut, toutefois, avoir une origine endogène : toute mutation altérant la conformation protéique ou l’oligomérisation peut bloquer les protéines dans le réticulum endoplasmique et engendrer une situation pathologique qui sera évoquée plus loin dans cet article. Des erreurs de transcription ou de traduction peuvent également causer des problèmes conformationnels. Enfin, une réponse UPR a été observée lorsque la chaîne lourde µ des immunoglobulines est synthétisée en l’absence de la chaîne légère. En effet, la chaîne µ a besoin d’interagir avec la chaîne légère pour acquérir sa conformation native [6].

(→) m/s 2000, n°1, p. 112

La réponse UPR chez la levure

La voie de signalisation déclenchée au cours de la réponse UPR a été initialement caractérisée chez la levure Saccharomyces cerevisiae par des approches génétiques. La réponse UPR chez la levure est restreinte à l’activation de la transcription de gènes cibles qui codent pour les chaperons du réticulum endoplasmique, les protéines de transport RE-Golgi, les protéines de glycosylation et les constituants de l’appareil de dégradation ERAD [7, 8]. Deux mutants déficients dans la réponse UPR ont été à l’origine de la découverte de protéines essentielles dans la transduction du signal de la réponse UPR  : les protéines Ire1p et Hac1p (Figure 3) [9, 10].

Deux acteurs essentiels : Ire1p et Hac1p
La protéine Ire1p est une protéine transmembranaire du réticulum endoplasmique dont le domaine N-terminal est placé dans la lumière du réticulum endoplasmique et le domaine C-terminal est situé dans le cytoplasme et/ou dans le noyau de la cellule. La protéine Ire1p est le chaînon le plus en amont de la voie de signalisation ; son domaine intraluminal semble en effet impliqué dans la détection du stress du réticulum endoplasmique. Le mécanisme de détection du stress du réticulum endoplasmique a été bien caractérisé chez les mammifères et sera décrit plus loin. Le domaine C-terminal de Ire1p possède deux activités enzymatiques : une activité sérine/thréonine kinase et une activité endoribonucléase [9, 13]. Dans des conditions basales, les protéines Ire1p sont sous forme de monomères, inactives. En revanche, un niveau anormalement élevé de protéines incorrectes dans le réticulum endoplasmique entraîne l’oligomérisation des protéines Ire1p, leur autophosphorylation en trans via le domaine kinase cytoplasmique et la stimulation de l’activité endoribonucléase. La protéine Ire1p ainsi activée réalise l’épissage non conventionnel d’un ARNm spécifique,une étape clé de la transduction du signal de l’UPR chez la levure. L’activation de la protéine Ire1p par dimérisation et son activité kinase rappellent le mécanisme de réponse de certains récepteurs membranaires sensibles à des ligands externes.

Le second acteur de la voie est la protéine Hac1p, un facteur transcriptionnel de type bZIP (basic leucine zipper) appartenant à la famille des facteurs ATF-CREB [14]. Hac1p active directement la transcription des gènes cibles de l’UPR et notamment celle du gène Kar2 (qui code pour un chaperon majoritaire du réticulum endoplasmique et dont l’homologue chez les mammifères est BiP/GRP78) en se liant à une séquence promotrice spécifique, UPRE (unfolded protein response element).

Un épissage non conventionnel
L’activation du facteur de transcription Hac1p au cours de la réponse UPR se fait selon un mécanisme très original. En effet, c’est l’épissage de l’ARN messager HAC1n (n : non traduit) en l’ARNm HAC1t (t : traduit) qui permet la synthèse du facteur de transcription actif Hac1p [14, 15]. Par ailleurs, cet épissage n’est pas conventionnel car les sites de clivage sont différents des séquences consensus classiques et il n’est pas effectué par le splicéosome [16, 17].

L’ARNm HAC1n est produit de manière constitutive. Il est présent en quantité relativement constante dans des conditions basales. Cependant, la protéine codée par l’ARNm HAC1n n’est pas détectable car l’ARN HAC1n contient un intron dont la séquence bloque la traduction en empêchant les ribosomes de progresser sur l’ARNm [15, 18]. En cas d’activation de l’UPR, l’intron est éliminé par clivage au niveau de deux séquences spécifiques. L’équipe de Peter Walter a suggéré que l’épissage de l’intron est réalisé par l’activité endoribonucléasique de la protéine Ire1p activée. Des expériences réalisées in vitro ont confirmé qu’Ire1p est capable de cliver spécifiquement l’ARNm HAC1n au niveau des séquences décrites [11]. Les fragments 5’ et 3’ de l’ARNm sont ensuite soudés par la protéine Rgl1p qui possède une activité ARNt ligase [17]. La nouvelle protéine Hac1p codée par l’ARNm HAC1t a un domaine C-terminal constituant un domaine de transactivation actif différent de celui codé par l’ARNm HAC1n. Le facteur de transcription ainsi formé, Hac1p, est transloqué dans le noyau où il active la transcription des gènes cibles en se liant aux motifs UPRE. L’épissage de l’ARNm HAC1n est donc l’étape cruciale de régulation de la voie UPR chez la levure.

La dégradation des protéines très endommagées
Outre l’augmentation des performances de la voie sécrétrice, la levure renforce aussi ses capacités de dégradation des protéines anormales. Un ensemble d’activités enzymatiques est nécessaire à la dégradation des protéines du réticulum endoplasmique (ERAD). En effet, les protéines défectueuses du réticulum endoplasmique sont tout d’abord transportées dans le cytoplasme par le « translocon » ; elles y sont déglycosylées et ubiquitinyées puis dégradées par le protéasome 26S. Le processus ERAD est activé car la transcription des gènes codant pour les différentes protéines impliquées dans ce processus est stimulée [7, 8, 19]. Ce mécanisme permet d’éviter l’accumulation de protéines fortement dénaturées dans le réticulum endoplasmique et leur éventuelle agrégation.
La réponse UPR chez les mammifères

La réponse d’adaptation au stress du réticulum endoplasmique est plus complexe et variée dans les cellules de mammifères. D’une part, la réponse UPR autorise la survie des cellules dont les protéines sont « réparables » et elle induit l’apoptose des autres cellules. D’autre part, elle contrôle deux fonctions cellulaires : la transcription et la traduction. Enfin, alors qu’une seule protéine transmembranaire du réticulum endoplasmique est mise en jeu dans la réponse traductionnelle, plusieurs protéines transmembranaires permettent la régulation de la transcription.

Activation de la transcription chez les mammifères
Chez les mammifères, la réponse transcriptionnelle à un stress du réticulum endoplasmique met en jeu deux voies de signalisation impliquant deux familles de protéines transmembranaires : les protéines Ire1 et ATF-6 (Figure 4). Les gènes cibles de la réponse UPR sont aussi ceux codant pour les chaperons et la voie sécrétrice. La liste des gènes cibles s’est élargie récemment grâce à l’utilisation des puces ADN [20].
Une voie de signalisation partiellement homologue à celle de la levure Des homologues des protéines Ire1p et Hac1p ont été recherchés chez les mammifères. Les résultats indiquent une conservation partielle du mécanisme de la réponse UPR entre les mammifères et la levure. Deux protéines homologues d’Ire1p ont été identifiées chez l’homme et chez la souris : Ire1α, exprimée de manière ubiquiste, et Ire1β spécifique de l’épithélium digestif [21, 23]. Ces protéines transmembranaires du réticulum endoplasmique sont douées d’activités kinase et endoribonucléase dans leur partie cytoplasmique. Le domaine N-terminal de ces protéines, en collaboration avec le chaperon GRP78/BiP, est impliqué dans le déclenchement de la réponse UPR [24]. Ainsi, en l’absence de protéines dénaturées, le chaperon GRP78/BiP est présent à l’état basal dans le réticulum endoplasmique ; il interagit avec le domaine intraluminal de Ire1 et maintient cette protéine à l’état de monomère inactif. Lorsque des protéines incorrectes sont formées dans le réticulum endoplasmique, elles sont reconnues par le chaperon GRP78/BiP qui doit pour cela se dissocier des protéines Ire1. Les protéines Ire1 libérées peuvent s’oligomériser, ce qui stimule leur activité kinase et conduit à leur autophosphorylation en trans. Le cycle de signalisation se termine lorsque GRP78/BiP, produit en excès en réponse à l’induction de son gène, se lie à nouveau aux Ire1 et inhibe leur dimérisation et leur activation. Ce modèle rend donc compte du déclenchement de la réponse UPR mais aussi de son autorégulation.

Le domaine cytoplasmique des protéines de mammifères présente une forte homologie avec le domaine endoribonucléasique de la protéine de levure et l’activité endoribonucléasique des Ire1 a été démontrée. En effet, les protéines Ire1α et Ire1β recombinantes et purifiées clivent l’ARNm HAC1n de levure in vitro aux mêmes séquences que la protéine de levure [22, 25]. De plus, la mutation du domaine endoribonucléasique rend ces protéines incapables de déclencher la réponse UPR lorsqu’elles sont surexprimées, ce qui suggère fortement que la voie de signalisation Ire1-dépendante des mammifères met aussi en jeu un épissage [26]. Pendant longtemps, le(s) ARNm cible(s) des Ire1 de mammifère est(sont) resté(s) inconnu(s). Ce n’est que très récemment que les équipes de K. Mori et D. Ron ont découvert, par une stratégie génétique de mutagenèse chez Caenorhabditis elegans, le rôle essentiel du facteur de transcription XBP-1 (X box binding protein-1) dans la réponse UPR des eucaryotes supérieurs [2729]. Ils ont montré que l’expression de la protéine pXBP-1(é) (é : épissé) est fortement induite par le stress du réticulum endoplasmique et que l’ARNm de XBP-1 est plus court de 26 bases en situation de stress du réticulum endoplasmique. Le rôle des protéines Ire1 dans la maturation de l’ARNm XBP-1 au cours d’un stress du réticulum endoplasmique a été confirmé in vitro par incubation de la protéine purifiée Ire1β et de l’ARNm XBP-1 (n) (n : non épissé). Le clivage de l’intron change le cadre de lecture dans la partie C- terminale de la protéine pXBP-1(é) ; celui-ci constitue un domaine très actif de transactivation de la transcription. La protéine pXBP-1(é) se lie sur les séquences ERSE (élément de réponse au stress du RE) des promoteurs cibles de l’UPR et induit leur expression.

Les voies de transduction du signal Ire1-dépendantes de levure et des eucaryotes supérieurs ont donc un point commun. Dans les deux cas, il y a épissage d’un intron (252 nt pour HAC1, 26 nt pour XBP-1 de mammifères), ce qui engendre des facteurs de transcription très actifs. Trois différences sont cependant à noter : il n’y pas de séquence inhibitrice de la traduction dans l’ARN XBP-1(n), l’excision de l’intron change le cadre de lecture de l’ARN XBP-1 et l’expression du gène XBP-1 est induite par le stress du réticulum endoplasmique contrairement au gène HAC1 dont l’expression est constitutive.

Mais le rôle des protéines Ire1 dans la réponse UPR des mammifères n’est pas encore clair. L’invalidation du gène Ire1β (spécifique de l’épithélium digestif) donne des souris viables, qui présentent une prédisposition aux maladies inflammatoires du côlon [21]. Un résultat surprenant a été obtenu avec des fibroblastes embryonnaires Ire1α −/−. L’invalidation du gène Ire1α murin (dont l’expression est ubiquiste) est létale au stade embryonnaire, ce qui montre un rôle important de cette protéine dans le développement [30]. Des fibroblastes, préparés à partir de ces embryons ont été mis en culture. Bien que dépourvus de protéine Ire1α et Ire1β (puisque Ire1β est spécifiquement présente dans l’intestin), ils sont capables de développer une réponse transcriptionnelle UPR lors de l’exposition à des agents inducteurs de stress. Des résultats similaires ont été obtenus avec des fibroblastes Ire1α−/− et Ire1β−/−. Cela suggère que le stress du réticulum endoplasmique peut activer la transcription des gènes indépendamment des protéines Ire1α et β. Une hypothèse avancée jusqu’à présent était qu’une troisième isoforme Ire1 existerait et qu’elle prendrait le relais fonctionnel dans ces cellules. Mais il a été récemment mis en évidence que la protéine XBP-1(é) n’est pas produite dans ces cellules exposées aux agents inducteurs de stress [27] ; il est donc probable qu’en l’absence d’Ire1α et β, l’induction des gènes cibles de l’UPR se fasse par une autre voie ; peut-être la voie ATF-6 décrite ci-contre.

Une voie de signalisation mettant en jeu un clivage protéolytique La caractérisation de la voie de signalisation UPR chez les mammifères a été aussi réalisée par l’étude des facteurs de transcription se liant aux promoteurs des gènes cibles. Il a été ainsi montré que les facteurs de transcription ATF-6 appartenant à la famille ATF-CREB activent les gènes cibles lors d’un stress du réticulum endoplasmique.

L’élément de réponse au stress du réticulum endoplasmique (ERSE) a pour séquence consensus CCAAT-N9-CCACG, il est nécessaire et suffisant pour l’activation d’au moins trois chaperons majoritaires du réticulum endoplasmique : GRP78/BiP, GRP94 et la calréticuline [31]. Cet élément peut fixer trois types de facteurs de transcription : NF-Y/CBF, une forme clivée des facteurs ATF-6 [31, 32] et les protéines pXBP-1 [31]. N-FY/CBF est un facteur de transcription général ; il se lie au motif CCAAT des ERSE de manière constitutive. En revanche, les formes clivées de ATF-6, p50ATF-6α et p60ATF-6β n’interagissent avec le motif CCACG des ERSE qu’en condition de stress du réticulum endoplasmique [33] ; c’est aussi le cas de pXBP-1(é). Pendant longtemps, seule la liaison des protéines ATF-6 recombinantes était visible, mais récemment la liaison de ces protéines a été démontrée à partir d’extraits nucléaires de cellules stressées [34].

Le mécanisme d’activation du facteur ATF-6 est différent de celui du facteur Hac1p de la levure. En effet, l’activation se fait au niveau de la protéine et non au niveau de l’ARNm. Ainsi, à l’état basal, les protéines ATF-6α et ATF-6β sont exprimées de manière constitutive sous forme de précurseurs transmembranaires du réticulum endoplasmique [35]. A la suite d’un stress du réticulum endoplasmique, ces précurseurs inactifs sont clivés par une protéase [33]. Les domaines cytoplasmiques libérés, p50ATF-6α et p60ATF-6β, composés de domaines de liaison à l’ADN et d’activation de la transcription, sont capables de migrer vers le noyau et d’induire les gènes cibles. Ce mécanisme rappelle l’activation des facteurs SREBP, impliqués dans la régulation du métabolisme du cholestérol. D’ailleurs, une étude récente du laboratoire de Brown et Goldstein montre que les protéases de site 1 et de site 2 (S1P et S2P), capables de cliver le facteur SREBP (sterol responsive element binding protein) (→) sont impliquées dans le clivage des facteurs ATF-6 [36]. Alors que le mécanisme d’activation de ces protéases par le cholestérol est à présent établi, le mécanisme de son activation par le stress du réticulum endoplasmique et les bases de la spécificité de la réponse restent à déterminer.

(→) m/s 1999, n°1, p. 56

En conclusion, deux voies de signalisation coexistent chez les mammifères pour déclencher une réponse transcriptionnelle à la suite d’un stress du réticulum endoplasmique ; elles activent deux facteurs de transcription : les formes clivées d’ATF-6 et de pXBP-1. Un lien très fort existe entre ces deux voies puisqu’en cas de stress du réticulum endoplasmique, les facteurs ATF-6 se lient au promoteur du gène XBP-1 pour activer sa transcription [29]. Une différence importante existe : les facteurs de transcription ATF-6, résultant d’une protéolyse, sont rapidement produits, tandis que le facteur de transcription actif pXBP-1 nécessite une induction de son gène et un épissage par Ire1. En revanche, XBP-1 devrait fonctionner plus longtemps qu’ATF-6 puisqu’il active son propre promoteur. Ces deux voies assurent certainement une grande fiabilité et peut-être des niveaux de réponses cellulaires variables en fontion du stress. Enfin, cela pourrait permettre à certaines cellules de l’organisme, spécialisées dans la sécrétion, de possèder une voie sécrétrice très performante ou très spécifique.

Inhibition de la traduction
Contrairement à la levure, espèce chez laquelle aucune régulation de la traduction n’est observée, la réponse UPR chez les mammifères engendre aussi une inhibition rapide et transitoire de la traduction. Ce blocage général de la traduction a pour but de diminuer l’afflux de protéines dans le réticulum endoplasmique afin d’en éviter la surcharge (Figure 5). L’inhibition de la traduction se fait par l’intermédiaire d’une troisième protéine transmembranaire du réticulum endoplasmique, PERK [37, 38] (→). PERK possède des homologies structurales avec les protéines Ire1α et β et le mécanisme d’activation de l’activité kinase de PERK est similaire à celui des Ire1 de mammifères. En effet, les domaines N terminaux, intraluminaux, de ces deux protéines sont interchangeables et interagissent avec BiP/GRP78 [24, 39]. Ainsi, au cours d’un stress du réticulum endoplasmique, PERK est libérée du chaperon BiP ; elle peut alors s’oligomériser et s’autophosphoryler en trans. PERK appartient à la famille des kinases capables de phosphoryler la sous-unité α du facteur général d’initiation de la traduction eIF-2 [38]. Ces kinases sont activées en réponse à des stress cellulaires variables, mais, dans tous les cas, la phosphorylation de eIF-2α sur le résidu sérine 51 empêche la formation du complexe de pré initiation de la traduction et donc l’interaction de l’ARNm avec la sous-unité 40S du ribosome. De par son mécanisme, l’inhibition de la traduction devrait toucher l’ensemble des protéines cellulaires, mais certaines protéines semblent échapper à cette régulation. En effet, un travail récent portant sur le facteur transcriptionnel ATF-4 montre que la traduction de son messager est activée par le stress du réticulum endoplasmique [40]. En ce qui concerne les gènes induits par le stress, on ne sait pas si leur expression résulte de la forte activation de leur transcription et d’une inhibition partielle de la traduction de leurs messagers ou s’ils échappent à cette régulation.

(→) m/s 1999, n°3, p. 423

Vie-mort cellulaire
Il a été montré que les protéines Ire1α et β, activées par des condi-tions de stress du réticulum endoplasmique, stimulent la voie des JNK (Jun N-terminal protein kinases) [41]. Cette voie est impliquée dans la décision que prend une cellule de survivre ou de succomber à un stress. Les protéines Ire1 activent la voie des JNK en recrutant une protéine adaptatrice TRAF-2 à la membrane du réticulum endoplasmique. Cette activation requiert l’activité kinase de Ire1α mais est indépendante de l’activité endoribonucléasique.

Les stress cellulaires, et notamment le stress du réticulum endoplasmique, induisent l’expression du gène codant pour le facteur de transcription CHOP. L’invalidation du gène CHOP a montré qu’en condition de stress du réticulum endoplasmique, CHOP induit la mort cellulaire programmée [42].

La réponse EOR chez les mammifères

Un autre type de stress du réticulum endoplasmique a été décrit par certains auteurs ; il est dû à une surcharge du réticulum endoplasmique en protéines de conformation normale et il déclenche la réponse cellulaire EOR (ER overload response) [4, 5]. Cette réponse consiste en l’activation de l’expression des gènes de l’inflammation (cytokines…) et du système immunitaire. Elle a été visualisée lors d’une infection virale (adénovirus E3/19K) au cours de aquelle une synthèse importante de glycoprotéines virales a lieu dans le réticulum endoplasmique [43]. La surexpression des chaînes lourdes µ des immunoglobulines peut aussi induire cette réponse ainsi que des agents produisant des protéines incorrectes. La voie de signalisation aboutissant à la réponse EOR implique une élévation du calcium cytosolique, un stress oxydant et l’activation du facteur transcriptionnel NF-KB. Les mécanismes moléculaires de la réponse EOR demeurent beaucoup moins bien caractérisés et étudiés que ceux de la réponse UPR.

Stress du réticulum et pathologie

Comme nous l’avons vu, les réponses aux stress du réticulum endoplasmique font partie des phénomènes physiologiques d’adaptation. Cependant, dans certains cas, il semble que la cellule ne puisse gérer ce stress ou que le stress du réticulum endoplasmique engendre la mort cellulaire. Cela a été suggéré pour des maladies génétiques comme certains cas de déficit en α1-antitrypsine, de mucoviscidose [44] et de maladie de Parkinson [45].

Les mécanismes par lesquels un stress du réticulum endoplasmique serait toxique sont en général toujours inconnus. Il est possible que les capacités cellulaires en protéines chaperons soient parfois dépassées, même après une réponse UPR, par exemple lorsque la mutation d’un gène produit une protéine de conformation anormale. Mais la réponse au stress peut elle-même présenter des inconvénients : une inhibition prolongée de la traduction peut altérer des fonctions cellulaires importantes, l’élévation du calcium cellulaire et le stress oxydant observés lors de la réponse EOR peuvent être par eux-mêmes à l’origine de phénomènes toxiques.

L’α1-antitrypsine (α1-AT) est une protéine sérique d’origine hépatique qui fait partie de la famille des serpines ou inhibiteurs de protéases. Le déficit en α1-AT résulte de mutations du gène qui inactivent l’enzyme. Cette maladie s’accompagne de diverses manifestations pathologiques, dont la principale est un emphysème pulmonaire dû au défaut d’antiprotéase. Mais, chez certains malades, une insuffisance hépatique sévère pouvant nécessiter une transplantation hépatique est associée ; elle pourrait être due à l’accumulation de la protéine mutée dans le réticulum endoplasmique. Les manifestations de cette maladie seraient donc liées d’une part au déficit enzymatique dans le poumon et, d’autre part, à un phénomène de surcharge en protéine anormale dans le réticulum endoplasmique du foie. Reste à savoir pourquoi seule une partie des patients présente des manifestations pathologiques au niveau du foie.

La forme de mucoviscidose due au mutant ∆F508 du transporteur CFTR (cystic fibrosis transmembrane conductance regulator) se caractérise par une accumulation de la protéine mutée dans le réticulum endoplasmique des cellules productrices. On pense que la protéine mutante est incapable de suivre son cheminement vers la membrane plasmique et que le stress du réticulum endoplasmique provoqué est responsable, au moins en partie, de la toxicité liée à cette mutation.

La conformation des protéines peut aussi être altérée chimiquement, par exemple par un stress oxydant. Le stress du réticulum pourrait donc faire partie des mécanismes par lesquels certains composés chimiques sont toxiques.

La maladie de Parkinson juvénile à transmission autosomique récessive est due à des altérations du gène parkine. La fonction de la protéine parkine a été définie récemment (→) : elle a un rôle essentiel dans l’ubiquitinylation t donc la dégradation protéique [45]. La protéine parkine semble intervenir dans la réponse adaptative au stress du réticulum endoplasmique car son expression est augmentée lors de la réponse UPR et elle permet la dégradation des protéines incorrectes. De plus, la surexpression de la protéine parkine protège les cellules de la mort cellulaire induite par un stress du réticulum endoplasmique, contrairement à des mutants incapables d’ubiquitinyler des substrats [45]. Très récemment, un substrat de la parkine appelé Pael R (parkin-associated endothelin receptor-like) a été identifié : c’est une protéine transmembranaire, probablement couplée aux protéines G. Lorsque ce récepteur est surexprimé, il a tendance à mal se replier, à devenir insoluble et à induire la mort cellulaire. La protéine parkine est capable de supprimer la mort cellulaire induite par le récepteur Pael-R ; une des conséquences de l’inactivation du gène parkine serait donc d’empêcher la cellule de dégrader efficacement certaines protéines anormales du réticulum endoplasmique.

(→) m/s 1998, n°12, p. 1451 et 2000, n°10, p. 1112

Conclusions

Le stress du réticulum est une situation cellulaire ignorée il y a encore quelques années. La cellule est certainement régulièrement exposée à ce type de stress (→), mais elle a su développer des réponses, UPR et EOR, qui lui permettent d’éliminer les protéines anormales ou trop abondantes du réticulum endoplasmique. Les mécanismes moléculaires de ces réponses commencent à être bien caractérisés, et même si des questions persistent, leurs compréhension aidera sans doute à élucider les causes physiopathologiques de certaines maladies humaines.

(→) m/s 1999, n°12, p. 1359

Le stress du réticulum endoplasmique entre dans le cadre plus large des « stress conformationnels » qui sont une composante essentielle de pathologies comme les maladies à prion ou certaines maladies neurodégénératives. En effet, ces maladies se manifestent par l’accumulation ou l’agrégation de protéines anormales dans divers compartiments cellulaires ou extracellulaires et les conséquences toxiques de ces « stress conformationnels » dépendent de la localisation du dépôt protéique et de son intensité. Des approches thérapeutiques visant à modifier la conformation des protéines anormales sont actuellement testées pour éviter l’agrégation et la perte d’activité. Ces approches pourraient donc être utiles dans des maladies associées au stress du réticulum.

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