Concours de « légos » moléculaires, ainsi pourrait-on intituler l’iGEM (International Genetically Engineered Machine Competition), une compétition internationale un peu particulière née au MIT (Massachusetts Institute of technology) et conçue pour des équipes d’étudiants [ 1]. En 2006, elle a réuni 380 étudiants de 37 universités dont la moitié d’Europe, d’Asie, d’Amérique du Sud mais… aucune de France1! Chaque équipe doit concevoir, puis construire, un système biologique fonctionnel en assemblant des composants individuels moléculaires simples et standardisés, appelés « briques biologiques » (biobriques). C’est une démarche identique à celle de l’ingénieur qui assemble des circuits électroniques à partir de composants électroniques dont les caractéristiques ont été standardisées par l’industrie. Nous sommes dans le domaine de la « biologie synthétique » et les briques biologiques (Biobricks) sont des fragments d’ADN dont les extrémités permettent d’assembler rapidement des constructions génétiques complexes grâce à une série de digestions par des enzymes de restriction suivies de ligations. Le MIT gère un entrepôt de biobriques appelé le Registry of Standard Biological Parts. Son catalogue accessible sur le Web (ww.parts.mit.edu) est actuellement riche de 500 biobriques représentant différents niveaux de complexité allant du gène Tet ou du promoteur NF-ΚB-luciférase à la cassette polycistronique CFP/YFP ou à une séquence ADN plus complexe capable de contrôler le chimiotactisme. L’entrepôt s’enrichit continuellement car les équipes participantes ont l’obligation d’envoyer les plasmides porteurs des nouvelles biobriques qu’ils ont dû mettre au point pour leur projet. Le dépôt du MIT facilite grandement le travail des équipes d’iGEM en leur fournissant l’ensemble des biobriques disponibles sous la forme d’une série de plasmides en plaques de microtitration. Par le passé, la plupart des équipes ont utilisé des bactéries, en particulier E. coli, mais la tendance est à l’extrapolation à des cellules plus complexes comme des cellules souches, cellules de mammifères, ou même des cellules de plantes.