I. Chutes chez les personnes âgées

2015


ANALYSE

3-

Impact des médicaments sur les chutes

La polymédication et les difficultés d’équilibre sont fréquentes chez les personnes âgées si bien que de nombreuses associations entre traitements et chutes ont été rapportées dans la littérature. Les données disponibles sont principalement observationnelles et suggèrent que le risque de chute lié à la prise de médicaments est variable en fonction de la classe thérapeutique, de la molécule et de la dose. La réduction des médicaments associés au risque de chute, des psychotropes en particulier, est une des actions de prévention des chutes les plus accessibles.

Médicaments psychotropes

Les médicaments psychotropes sont ceux les plus constamment rapportés dans la littérature comme facteurs de risque de chute. Le rôle des médicaments psychotropes dans la survenue de chute est d’autant plus important que leur utilisation est particulièrement élevée chez les sujets âgés.
Par exemple en France, selon le Baromètre santé 2010, la proportion de sujets ayant consommé dans l’année des médicaments psychotropes est de 14,1 % chez les hommes de 55-75 ans et de 32,6 % chez les femmes dans cette même tranche d’âge (Beck et coll., 2012renvoi vers), avec une augmentation significative du nombre de femmes par rapport au Baromètre santé 2005 (24,6 %). Les médicaments psychotropes les plus consommés sont les anxiolytiques (13,4 % des sujets de 65-74 ans et 11 % des 75-85 ans sont des consommateurs), puis les hypnotiques (7 % des 65-74 ans et 7,8 % des 75-85 ans). Le nombre de consommateurs d’antidépresseurs diminue avec l’âge (8,1 % et 3,8 % parmi les 65-74 ans et 75-85 ans, respectivement).
Les médicaments psychotropes sont probablement aussi les plus accessibles à des actions de prévention des chutes chez les personnes âgées (Huang et coll., 2012renvoi vers).
De nombreux arguments physiopathologiques, cliniques, biologiques, expérimentaux et épidémiologiques supportent l’hypothèse d’un rôle des médicaments psychotropes dans la survenue de chutes. Les médicaments psychotropes contribuent au risque de chute par des mécanismes directs et indirects tels que la sédation, les sensations de vertige, la baisse des performances cognitives et motrices, les troubles de l’équilibre, le parkinsonisme (pour les neuroleptiques), les troubles visuels. Ils contribuent à la survenue d’hypotension orthostatique, perturbent l’organisation du sommeil, modifient la composition corporelle (les neuroleptiques augmentent la masse grasse) et favorisent la nycturie (Halper et Mann, 1988renvoi vers ; Ray, 1992renvoi vers ; Asplund, 2005renvoi vers). La majoration du risque de sédentarité, de pneumopathie d’inhalation, d’événements cardiovasculaires contribue à la fragilisation des sujets âgés et participe indirectement au risque de chute dans cette population (Rolland et coll., 2008renvoi vers).

Données observationnelles

Malgré l’abondance considérable des données scientifiques rapportant une association significative entre le recours aux médicaments psychotropes et le risque de chute, aucune étude randomisée ne permet d’affirmer le lien de causalité entre ces médicaments et les chutes. Toutefois, l’abondance et la cohérence habituelle des données observationnelles concourent à valider le rôle préjudiciable des médicaments psychotropes (principalement les antidépresseurs, les benzodiazépines, les hypnotiques et les antipsychotiques) sur les chutes.
Trois méta-analyses (Leipzig et coll., 1999arenvoi vers ; Woolcott et coll., 2009renvoi vers ; Bloch et coll., 2011renvoi vers) (portant respectivement sur 40, 22 et 71 études présélectionnées parmi des milliers) rapportent, avec des approches méthodologiques différentes, des données concordantes confirmant un risque de chute associé à la prise de médicaments psychotropes (tableau 3.Irenvoi vers).
La méta-analyse de Leipzig et coll. (1999arenvoi vers) porte sur les données les plus anciennes (études menées entre 1966 et 1996). Elle analyse le rôle des sédatifs/hypnotiques, des antidépresseurs et des neuroleptiques sur le risque de chute des personnes âgées de plus de 60 ans (Leipzig et coll., 1999arenvoi vers). Les auteurs concluent à une association modeste mais significative entre les recours aux médicaments psychotropes et la survenue de chutes. Le risque de chute (odds ratio ; intervalle de confiance IC 95 %) est estimé à 1,73 [1,52-1,97] quel que soit le médicament psychotrope utilisé. Le risque est de 1,50 [1,25-1,79] pour les neuroleptiques, de 1,48 [1,23-1,77] pour les benzodiazépines. Les auteurs notaient une majoration du risque de chute lorsque plusieurs médicaments psychotropes étaient prescrits. Dix ans plus tard, Woolcott et coll. font un constat similaire à partir de données plus récentes (études menées entre 1996 et 2007) (Woolcott et coll., 2009renvoi vers). Enfin, la revue de la littérature et la méta-analyse de Bloch et coll. (2011renvoi vers) portant sur les études de 1996 à 2007, confortent les données préliminaires. Ce travail rapporte également un risque de chute associé à la prise des différents médicaments psychotropes environ deux fois supérieur chez des sujets ayant fait des chutes traumatisantes. En revanche, l’association entre chute et médicaments psychotropes est moindre dans les tranches d’âge élevées (plus de 80 ans) comparativement aux sujets plus jeunes (moins de 80 ans). Cette donnée soulève l’hypothèse que les prescriptions médicamenteuses chez les personnes âgées sont de plus courte durée et que les doses utilisées sont moindres.

Tableau 3.I Risque de chute associé à la prise de médicaments psychotropes selon les trois méta-analyses les plus récentes (Leipzig et coll., 1999arenvoi vers ; Woolcott et coll., 2009renvoi vers ; Bloch et coll., 2011renvoi vers)

 
Risque de chute associé à la prise de psychotropes selon la méta-analyse
OR [IC 95%]
Leipzig et coll.,
1999arenvoi vers (1966 à 1996)
Woolcott et coll.,
2009renvoi vers (1996 à 2007)
Bloch et coll., 2011renvoi vers (1996 à 2007)
Type de molécules
   
Médicament psychotrope
1,73 [1,52-1,97]
1,78 [1,57-2,01]
Antidépresseur
1,66 [1,40-1,95]
1,72 [1,40-2,11]
1,59 [1,46-1,73]
Benzodiazépine
1,48 [1,23-1,77]
1,60 [1,46-1,75]
1,39 [1,24-1,54]
Hypnotique
1,54 [1,40-1,70]
1,31 [1,14-1,50]
1,54 [1,40-1,69]
Neuroleptique
1,50 [1,25-1,79]
1,71 [1,44-2,04]
1,50 [1,32-1,71]

En fonction du psychotrope

La majorité des travaux de recherche ayant évalué le risque de chute associé à la prise de médicaments psychotropes l’ont étudié par classe médicamenteuse (antidépresseurs, benzodiazépines, hypnotiques et neuroleptiques, antipsychotiques). Ceci semble d’autant plus pertinent que sont apparus sur le marché de nouveaux antipsychotiques (antipsychotiques atypiques), de nouveaux antidépresseurs et de nouveaux hypnotiques, a priori mieux tolérés par les personnes âgées. Toutefois, peu de données sont actuellement disponibles pour confirmer un risque moindre de chute lors du recours à ces nouvelles molécules comparativement aux plus anciennes.

Antipsychotiques

La prise d’antipsychotiques est habituellement associée à une augmentation du risque de chute (environ 2 fois). La réduction du risque lors du recours à des antipsychotiques atypiques, d’apparition plus récente sur le marché (par rapport aux antipsychotiques habituels et plus anciens), n’est pas actuellement démontrée. Dans une étude prospective portant sur 2 005 sujets âgés de 65 à 104 ans vivant en institution et suivis pendant un mois, Hien et coll. (2005renvoi vers) ont comparé le risque de chute des patients traités par antipsychotiques atypiques (olanzapine ou risperidone) au risque de chute des sujets traités par antipsychotiques habituels. Malgré un moindre nombre de sujets présentant des signes extrapyramidaux, les antipsychotiques atypiques n’étaient pas associés à un risque moindre de chute par rapport aux anciens antipsychotiques. La méta-analyse de Bloch et coll. souligne en 2011renvoi vers l’insuffisance de données sur les nouveaux antipsychotiques pour conclure. Plus récemment, Chatterjee et coll. (2012renvoi vers) ont comparé dans une large population de 12 145 sujets de plus de 50 ans, le risque de chute associé à l’introduction de risperidone, olanzapine et quetiapine, trois nouveaux antipsychotiques atypiques. Cette étude ne rapporte pas de différence significative de risque de chute entre ces trois nouveaux antipsychotiques.

Antidépresseurs

Le rôle des antidépresseurs dans la survenue de chutes est évoqué de longue date (Liu et coll., 1998renvoi vers). La prise d’antidépresseurs tricycliques ou d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) est associée à un risque de chute et de fracture chez les patients âgés (Liu et coll., 1998renvoi vers). Plusieurs travaux observationnels rapportent un risque de chute particulièrement élevé lors de l’introduction du traitement (Thapa et coll., 1998renvoi vers ; Joo et coll., 2002renvoi vers ; Hubbard et coll., 2003renvoi vers). Le risque associé aux antidépresseurs serait cumulatif à celui directement lié à la dépression. L’insomnie est un signe cardinal de la dépression et tous les antidépresseurs améliorent le sommeil. Toutefois, l’insomnie de la dépression et la somnolence diurne occasionnée par les antidépresseurs favorisent le risque de chute. Ainsi, la dépression non traitée et les antidépresseurs constituent deux facteurs de risque indépendants de chute (Whooley et coll., 1999renvoi vers). Le risque semble comparable avec les antidépresseurs tricycliques ou les antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (Thapa et coll., 1998renvoi vers ; Joo et coll., 2002renvoi vers ; Hubbard et coll., 2003renvoi vers ; Ensrud et coll., 2003renvoi vers). Le même constat est fait pour les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-norépinéphrine (noradrénaline) (Gribbin et coll., 2011renvoi vers). Toutefois, peu de travaux sont actuellement disponibles pour comparer les risques de chute associés aux différentes classes d’antidépresseurs (Darowski et coll., 2009renvoi vers ; Bloch et coll., 2011renvoi vers). Dans les populations de sujets déments vivant en institution, de faibles doses d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (50 % de la dose habituellement recommandée) sont associées à un risque élevé de chute traumatisante (augmentation de 73 % du risque de chute) et ce risque est dose dépendant (Sterke et coll., 2012arenvoi vers).

Benzodiazépines et hypnotiques

Une revue de la littérature des études menées entre 1975 et 2005 (Allain et coll., 2005renvoi vers) rapporte que les patients traités par hypnotiques (certaines benzodiazépines) et les plus récents composés dits « Z » (pour zopiclone, zolpidem et zaleplon) ont un risque de chute deux fois supérieur à celui des sujets sans traitement. Le risque de chute semble toutefois moins fréquemment rapporté chez les patients ayant recours aux composés « Z ». Ces données leur attribuent une préférence dans le traitement de l’insomnie de la personne âgée. La dose et la durée d’action expliquent en partie ces résultats les comparant aux benzodiazépines de demi-vies plus longues. Toutefois, les composés « Z » perturbent également les capacités d’équilibration des sujets âgés comme cela a pu être démontré dans des travaux stabilométriques1 (Kapteyn et coll., 1983renvoi vers ; Bizzo et coll., 1985renvoi vers ; Allain et coll., 2003renvoi vers). Ils perturbent également les performances cognitives globales (Frey et coll., 2011renvoi vers). Pour les personnes âgées vivant en institution, le risque de chute associé à la prise d’hypnotiques composés « Z » reste élevé (OR=1,66 ; IC 95 % [1,45-1,90]) notamment lors de l’introduction du traitement. Les résidents ayant une altération cognitive seraient plus à risque de chute lors du recours aux hypnotiques (OR=2,20 ; IC 95 % [1,76-2,74]) (Berry et coll., 2013renvoi vers). Ces données récentes invitent donc à la prudence lors de l’introduction des nouveaux hypnotiques, comme pour les benzodiazépines, notamment chez les personnes âgées vulnérables. Le risque de chute semble, d’après les données les plus récentes, supérieur à celui que l’on imaginait initialement (Frey et coll., 2011renvoi vers).

Hypnotiques ou insomnie : facteurs de risque de chute ?

Peu de données ont été publiées sur le rôle de l’insomnie dans la survenue des chutes. Les connaissances s’appuient principalement sur des données observationnelles. L’insomnie apparaît habituellement comme un facteur de risque significatif de chute (OR=1,52 ; IC 95 % [1,38-1,66]) (Avidan et coll., 2005renvoi vers). Cette association semble d’autant plus forte qu’elle concerne une population âgée (Robillard et coll., 2011renvoi vers). Des siestes prolongées (supérieures à 30 minutes) et des nuits trop courtes (inférieures à 6 heures) ont été retrouvées associées au risque de chute chez les sujets âgés (St George et coll., 2009renvoi vers). Des travaux portant sur le sommeil rapportent que la fragmentation du sommeil nuit aux performances physiques (Dam et coll., 2008renvoi vers). Peu de sommeil (< 5 h par nuit) est associé à un risque de chute, indépendamment de la prise d’hypnotiques (Stone et coll., 2008arenvoi vers et brenvoi vers ; Kuo et coll., 2010renvoi vers). Inversement, les sujets qui ont un temps de sommeil élevé (supérieur à 10 h par nuit versus moins de 10 h) et ceux qui font une sieste prolongée (plus de 3 h par semaine versus moins de 3 h par semaine) ont un risque de chute significativement plus élevé (Stone et coll., 2006renvoi vers).
Actuellement, le rôle propre du manque de sommeil et des hypnotiques dans la survenue des chutes reste toutefois mal compris (Stone et coll., 2008brenvoi vers).

En fonction de la dose des psychotropes

De nombreux travaux menés en France et à l’étranger ont souligné les mésusages des médicaments psychotropes chez les personnes âgées2 . Le recours inapproprié, parfois systématique ou prolongé aux médicaments psychotropes, et en particulier aux sédatifs et aux neuroleptiques a été rapporté à plusieurs reprises par la Haute autorité de santé3 . Les indicateurs d’alerte et de maîtrise du programme AMI-Alzheimer4 soulignent également l’importance de réduire la prescription de médicaments psychotropes et notamment de neuroleptiques dans la maladie d’Alzheimer afin de prévenir la iatrogénie évitable. Le risque de chute est dépendant de la dose de médicament psychotrope, que ce soit pour les neuroleptiques (Hanlon et coll., 2009renvoi vers), les antidépresseurs (Thapa et coll., 1998renvoi vers) et les benzodiazépines (Allain et coll., 2005renvoi vers). Le nombre et le dosage utilisés constituent des facteurs indépendants de chute (Hanlon et coll., 2009renvoi vers). La combinaison de plusieurs médicaments psychotropes (3 ou plus) constitue un signal d’alerte (Handler et coll., 2008renvoi vers). Cette association entre le nombre de médicaments psychotropes, le dosage et le risque de chute est particulièrement forte dans les populations vivant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) (Sterke et coll., 2012brenvoi vers).

En fonction de la population de personnes âgées

Le risque de chute associé à la prise de psychotropes est variable en fonction de la population considérée. En France, en Ehpad, le recours aux médicaments psychotropes est très élevé : environ un tiers de résidents sont traités par neuroleptiques (Rolland et coll., 2009renvoi vers) et la moitié sont traités par benzodiazépines (de Souto Barreto et coll., 2013renvoi vers). La plupart des résidents sont dépendants et polypathologiques et le risque de chute y est très élevé. Ce constat a conduit de nombreux pays à s’engager dans des mesures d’amélioration des pratiques de soins et notamment de prescriptions médicamenteuses (Agashivala et Wu, 2009renvoi vers). Peu de données concernent toutefois cette population. Une revue systématique de la littérature menée par Sterke et coll. (2008renvoi vers) suggère, à partir de seulement 17 travaux originaux, un rôle délétère des antipsychotiques, des benzodiazépines, des antidépresseurs sur le risque de chute. L’imputabilité des hypnotiques semble moins évidente. Il est notamment suggéré par les auteurs que le risque de chute lié à l’insomnie des résidents serait contrebalancé par le maintien d’un meilleur sommeil grâce aux hypnotiques. La même équipe souligne également les risques cumulés des associations de médicaments psychotropes et l’effet dose dans ces classes thérapeutiques (Sterke et coll., 2012brenvoi vers). À titre d’exemple, le risque de chute augmente de 28 % pour une dose équivalente à 25 % de la dose définie journalière (defined daily dose, DDD) d’un antipsychotique ou d’un antidépresseur, de 8 % pour une dose équivalente à 20 % de la DDD d’un anxiolytique, de 50 % pour une dose équivalente à 56 % de la DDD d’un hypnotique chez des résidents déments vivant en institution (Sterke et coll., 2012brenvoi vers).

Autres médicaments du système nerveux central

Antiépileptiques

Peu de travaux se sont intéressés au risque de chute chez les patients traités par antiépileptiques. Les antiépileptiques ont été rapportés associés à une augmentation du risque de chute dans trois études observationnelles (Tromp et coll., 2001renvoi vers ; Ensrud et coll., 2002renvoi vers ; Kelly et coll., 2003renvoi vers) avec un risque multiplié par 1,5 à 3,5, tandis qu’une autre étude ne rapporte pas d’association significative (OR=1,07 ; IC 95 % [0,65-1,76]) (Kallin et coll., 2004renvoi vers). Hormis les caractéristiques des populations étudiées, les facteurs d’ajustement sont différents d’un travail à l’autre. Aucune étude randomisée n’a été menée, si bien qu’un lien de causalité ne peut être affirmé. Le risque de chute associé à cette classe thérapeutique semble moindre que celui associé aux autres médicaments psychotropes d’après certains auteurs (Hartikainen et coll., 2007renvoi vers). Toutefois, l’utilisation d’anticonvulsivants est fortement associée (OR=2,56 ; IC 95 % [1,49-4,41]) au risque de chute dans certaines études observationnelles (Ensrud et coll., 2002renvoi vers). La récente méta-analyse de Deandrea et coll. (2010renvoi vers) conclut à un risque de chute double (OR=1,9) et un risque de chute récidivante triple (OR=2,7) chez les patients traités par antiépileptiques comparativement aux sujets non traités. Des travaux complémentaires semblent nécessaires pour statuer sur le risque de chute associé aux antiépileptiques.

Anti-cholinestérasiques

Compte tenu de leurs effets indésirables sur la fonction cardiovasculaire, le rôle des anti-cholinestérasiques dans la survenue de chutes et de fractures a été étudié dans quelques travaux observationnels et une méta-analyse a été publiée en 2011 (Kim et coll., 2011renvoi vers). Les auteurs ont également étudié le rôle de la mémantine, aussi utilisée dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Les études observationnelles ne rapportent pas d’association entre la prise d’anti-cholinestérasiques et les chutes (Kallin et coll., 2004renvoi vers). La méta-analyse de Kim et coll. (2011renvoi vers), menée à partir de 54 études pharmacologiques randomisées, confirme la majoration du risque de syncopes (OR=1,53 ; IC 95 % [1,02-2,30]) comparativement au placebo, mais pas de chute (OR=0,88 ; IC 95 % [0,74-1,04]) ni de fracture (OR=1,39 ; IC 95 % [0,75-2,56]). La mémantine était associée à un risque moindre de fractures (OR=0,21 ; IC 95 % [0,05-0,85]) mais pas de chute (OR=0,92 ; IC 95 % [0,72-1,18]) ni de syncope (OR=1,04 ; IC 95 % [0,35-3,04]).

Opiacés

Les opiacés ont un effet sédatif et nuisent aux capacités d’équilibration. Toutefois, très peu de données concernent le risque de chute lors de l’utilisation des opiacés. Leur association avec la survenue de chutes (OR=1,68 ; IC 95 % [1,39-2,03]) est rapportée par une étude (Kelly et coll., 2003renvoi vers), mais ce résultat n’est pas confirmé dans un autre travail observationnel (OR=1,02 ; IC 95 % [0,79-1,31]) (Ensrud et coll., 2002renvoi vers). Les données sont insuffisantes pour conclure actuellement.

Autres classes thérapeutiques

Traitements à visée cardiovasculaire

Antihypertenseurs

Tous les traitements antihypertenseurs peuvent occasionner des effets indésirables tels que l’hypotension orthostatique. L’hypotension orthostatique est une cause fréquente de chute, facile à diagnostiquer et dont les conséquences parfois sévères, peuvent être prévenues (Feldstein et Weder, 2012renvoi vers). De nombreuses recommandations soulignent que les bénéfices d’un contrôle de l’hypertension d’un sujet âgé doivent être considérés en regard des effets indésirables potentiels et notamment du risque de chute et d’hypotension orthostatique (Hyman et Taffet, 2009renvoi vers). La prévention des chutes chez les personnes âgées s’appuie sur le suivi des recommandations lors de l’introduction d’un traitement hypotenseur (Croswell et Shin, 2012renvoi vers). Le risque de chute et de fracture semble particulièrement élevé lors de l’initiation du traitement de l’hypertension. Dans une population de 301 591 sujets vivant à domicile chez lesquels est initié un traitement antihypertenseur (diurétique thiazidique, inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine II, ARA II, inhibiteur calcique, bétabloquant), le risque de fracture de hanche au cours des 45 premiers jours est augmenté de 43 % (1,43 ; IC 95 % [1,19-1,72]) comparativement au risque observé au cours des 450 jours de la période d’observation (Butt et coll., 2012renvoi vers). Ces données confirment l’importance d’un maniement prudent de ces médicaments chez les sujets âgés et d’une vigilance toute particulière, notamment lors de l’introduction du traitement antihypertenseur.
L’effet de classe thérapeutique sur le risque de chute reste toutefois un sujet de discussion. Peu de données sont actuellement disponibles pour juger d’un risque supérieur de chute lors du recours à certaines classes thérapeutiques d’antihypertenseurs comparativement à d’autres. Dans une étude observationnelle menée au Royaume-Uni de 2003 à 2006 auprès de plusieurs dizaines de milliers de patients, une association modeste (OR=1,25 ; IC 95 % [1,15-1,36]) mais significative était retrouvée entre le risque de chute et l’utilisation d’un diurétique thiazidique. Ce risque était maximal au cours des trois premières semaines de traitement et n’était pas significatif au-delà. Les autres classes d’antihypertenseurs n’apparaissaient pas comme des facteurs de risque indépendants de chute (Gribbin et coll., 2010renvoi vers). Après quelques semaines de traitement, l’adaptation de certaines fonctions physiologiques (Roos et coll., 1981renvoi vers) et l’adaptation du patient, qui met en place des stratégies d’évitement de la chute, semblent expliquer la réduction du risque de chute. Cet effet spécifique des diurétiques thiazidiques sur le risque de chute, également retrouvé dans les deux méta-analyses de Leipzig et coll. (1999brenvoi vers) et de Woolcott et coll. (2009renvoi vers), n’est pas observé pour les autres classes d’antihypertenseurs.

Autres traitements à visée cardiovasculaire

Les données de la littérature concernant les autres classes thérapeutiques à visée cardiologique, telles que les anti-arythmiques comme la digoxine (Leipzig et coll., 1999brenvoi vers ; Woolcott et coll., 2009renvoi vers) ou les vasodilatateurs comme les dérivés nitrés (Graafmans et coll., 1996renvoi vers ; Heitterachi et coll., 2002renvoi vers ; Lawlor et coll., 2003renvoi vers ; Kallin et coll., 2004renvoi vers), sont souvent divergentes et ne permettent pas de conclure, du fait de limites des approches méthodologiques et d’un nombre restreint de données.

Laxatifs

Une revue de la littérature et la méta-analyse des 7 études portant sur le rôle des laxatifs sur le risque de chute ont été publiées en 2010 (Bloch et coll., 2010renvoi vers). Dans ce travail faisant la synthèse des 7 études observationnelles sur le sujet, les auteurs rapportent une majoration du risque de chute chez les sujets ayant recours aux laxatifs (OR=2,03 ; IC 95 % [1,52-2,72]). Ce travail souligne également la difficulté à ajuster les différents facteurs de confusion et l’importance de la part imputable au terrain somatique sur le risque de chute.

Anti-inflammatoires non-stéroïdiens

Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) sont à l’origine de fréquents effets indésirables, notamment chez les personnes âgées (Laine, 2002renvoi vers). Parmi les effets indésirables les plus souvent rapportés se trouvent les sensations vertigineuses, les modifications de l’humeur et la confusion (Weinblatt, 1991renvoi vers). Le rôle des AINS dans le risque de chute a donc été évoqué de longue date (Hegeman et coll., 2009renvoi vers). Seule une étude randomisée a toutefois évalué l’effet des AINS sur les capacités d’équilibration (Hegeman et coll., 2011renvoi vers). Dans ce travail impliquant 10 sujets sous placebo comparés à 12 sujets sous indométacine, les auteurs ne retrouvent pas de différence significative de capacité d’équilibration ni de différence de temps de réaction. Parmi les 13 études observationnelles rapportées dans la revue de la littérature de Hegeman et coll. (2009renvoi vers), 4 concluent à une association entre la prise d’AINS et le risque de chute tandis que 9 s’avèrent non significatives (Hegeman et coll., 2009renvoi vers). La méta-analyse menée par Leipzig (Leipzig et coll., 1999brenvoi vers) ne conclut pas à une majoration du risque de chute sous AINS ou sous aspirine tandis que la méta-analyse de Woolcott et coll. (2009renvoi vers) trouve une association entre AINS et le risque de chute lorsque les données de 1960 à 2007 sont incluses (OR=1,2 ; IC 95 % [1,01-1,44]). Actuellement, les données sont très limitées et contradictoires, ne permettant pas de conclure.
En conclusion, selon les données actuellement disponibles, le risque de chute chez les personnes âgées est majoré lors de la prise de médicaments psychotropes notamment pour les hypnotiques, les antidépresseurs, les antipsychotiques et les benzodiazépines. La prise de médicaments psychotropes entraîne une augmentation du risque comprise entre 20 et 70 % selon les molécules d’après deux méta-analyses et une revue de la littérature. Une majoration du risque est souvent constatée à l’initiation du traitement et selon la posologie. Ce risque est d’autant plus majoré lorsqu’il y a une prise simultanée de plusieurs médicaments psychotropes. Le risque de chute est aussi particulièrement élevé lors de l’introduction de certains traitements antihypertenseurs. Quant aux autres prises de médicaments (à visée cardiovasculaire, laxatifs, anti-inflammatoires non-stéroïdiens, antiépileptiques, anti-cholinestérasiques, opiacés), les études disponibles ne permettent pas de conclure.

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