Brèves

Plusieurs acteurs se partagent le trafic de vésicules. Ces compartiments cellulaires transportent des produits de la cellule comme des lipides membranaires, des hormones ou encore des neurotransmetteurs indispensables au fonctionnement de l’organisme. Un grain de sable dans ce rouage peut s’accompagner de pathologies comme des cancers ou des maladies neurologiques. L’équipe de Thierry GalliThierry Galli
Unité 950 Inserm/Université Paris Diderot-Paris 7, Trafic membranaire et morphogenèse neuronale et épithéliale
a mis la main sur un réseau impliquant les molécules TI-VAMP, SNARE, RAB, kinésine, golgine ou encore spectraplakine. « Toutes ces protéines ont des fonctions distinctes mais nous avons montré qu’elles interagissent entre elles pour assurer l’acheminement des vésicules vers la périphérie de la cellule et leur sécrétion », explique le chercheur. « Désormais, en cas de défaut du système, nous allons pouvoir agir sur n’importe lequel des acteurs du réseau lorsqu’il est difficile de cibler la seule protéine directement impliquée », précise-t-il enfin.

A. R.

C’est l’augmentation du nombre de cancers dans le monde prévue d’ici à 2030 par le Centre international de recherche sur le cancer de Lyon. De 12,7 millions en 2008, le nombre de cas passerait ainsi à 20,3 millions. Avec un changement dans le type de cancers les plus fréquents. Cancers colorectaux, du sein, de la prostate et des poumons (chez la femme) semblent prendre le pas sur ceux de l’estomac, du col de l’utérus et des poumons (chez l’homme). La baisse de ces trois derniers pourrait s’expliquer par leur origine infectieuse. Virus des hépatites B et C, papillomavirus et bactérie Helicobacter pylori seraient actuellement responsables de 1,9 million de nouveaux cas par an, soit 1 cancer sur 6. Or, prévention, vaccination ou traitements antimicrobiens peuvent en venir à bout.

J. C.

Panique au rayon des probiotiquesProbiotiques
Micro-organismes vivants ajoutés comme compléments à certains produits alimentaires
! Ces bactéries  « santé » censées donner un coup de pouce aux défenses naturelles ou aider à la digestion pourraient contribuer à faire prendre du poids. L’équipe de Didier RaoultDidier Raoult
Unité 1095 Inserm/Aix-Marseille Université, Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (Urmite)
a été interpellée par plusieurs études mettant en avant une modification de la flore intestinale chez les patients obèses et notamment une présence accrue de l’un de ces probiotiques, le lactobacille. Par ailleurs, cette bactérie est largement utilisée par les éleveurs depuis plus de trente ans pour faire grossir leurs bêtes. Les chercheurs ont donc passé toutes les études en revue pour trouver des éléments de réponse à la question de la relation entre le poids et les probiotiques. Au total 82 études ont permis de montrer un lien évident entre les deux mais qui dépend de l’espèce de lactobacille et de l’hôte. Certaines souches sont associées à un gain de poids chez l’homme et/ou chez l’animal et d’autres à une perte de poids. L. acidophilus, largement commercialisée pour la consommation humaine, semble être par exemple un allié du surpoids !

A. R.

Les personnes atteintes de maladies chroniques (maladies auto-immunes, cancer…) présentent fréquemment une anémie. Caractérisée par une baisse de la concentration en hémoglobineHémoglobine
Protéine qui, associée au fer, permet le transport de l’oxygène dans les globules rouges.
due à un manque de fer dans le sang, elle entraîne fatigue et baisse de la qualité de vie chez ces patients déjà affaiblis. Elle est d’autant plus à prendre au sérieux qu’elle augmenterait le risque de décès lié à la maladie chronique dont ils souffrent. Toutefois, on ignorait jusqu’alors les mécanismes en jeu. Les travaux menés par Céline Besson-FournierCéline Besson-Fournier
Unité 1043 Inserm/Université Toulouse III–Paul Sabatier
, du Centre de physiopathologie de Toulouse Purpan, viennent d’apporter des éléments de réponse. La chercheuse a mis en évidence la présence et le rôle d’une hormone connue auparavant pour jouer un rôle dans la régulation du cycle menstruel. Nommée activine B, celle-ci provoquerait une augmentation anormale de la production d’hepcidine dans le foie, une hormone impliquée dans la régulation du métabolisme du fer. Elle inhibe en particulier son transfert des cellules vers le sang, et donc entraîne une diminution de l’hémoglobine dans les globules rouges. Selon les auteurs de l’étude, l’activine B serait ainsi une cible de choix pour endiguer une anémie des maladies chroniques.

J. P.

On savait que le statut socioprofessionnel influait sur le niveau de consommation du tabac et du cannabis. On sait désormais que l’évolution du parcours social est aussi un facteur de risque qui accroît l’usage voire l’abus de ces substances. Les personnes dont le statut social a régressé en devenant adultes présentent un risque deux fois plus élevé d’en consommer que celles qui, issues d’un milieu favorisé, y sont demeurées. Telles sont les conclusions annoncées par Maria MelchiorMaria Melchior
Unité 1018 Inserm/Université Paris-Sud 11, Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations
et son équipe suite à l’étude des informations recueillies en 2009 auprès de plus de 1 100 adultes de 22 à 35 ans (cohorte Tempo) et de leurs parents, eux-mêmes participants d’une étude en 1991 (cohorte Gazel). Si ces résultats ne sont pas une grande surprise, ils ont le mérite d’être maintenant validés scientifiquement.

P. N.

Faut-il poser un cerclage en urgence pour éviter une naissance prématurée? Après avoir étudié les dossiers de 85 femmes ayant une grossesse unique, Florent FuchsFlorent Fuchs
Unité 1018 Inserm/Université Paris-Sud 11, Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations
, praticien hospitalier à l'hôpital Bicêtre, et ses collègues chercheurs proposent un outil pratique d'aide à la décision. En suivant quatre critères relativement simples à établir (histoire obstétrique, dilatation du col, infection et protrusionProtrusion
Position anormale vers l'avant d'un organe
des membranes), et en fonction des points attribués à chaque réponse, on peut attribuer un score pour chaque cas. Lorsque celui-ci est supérieur à 10, il vaut mieux conseiller à la patiente la pose d'un cerclage. Il est donc rassurant d'avoir pour une fois une mauvaise note !

J. P.

Une enquête réalisée sur 29 patientes atteintes d'un cancer du sein, et qui participaient à un essai clinique, s'est penchée sur la compréhension et le mode d'annonce des résultats scientifiques. Deux constatations majeures en sont ressorties : d'une part, les résultats n'étaient pas interprétés de la même manière selon les participantes, au point même d'entraîner certaines confusions chez certaines d'entre elles ; d'autre part, elles n'appréciaient pas, vu leur investissement personnel, la communication des conclusions de l'essai clinique par voie postale, téléphonique ou par Internet, et préféraient une consultation personnalisée avec leur propre médecin. Les travaux menés par Claire Julian-ReynierClaire Julian-Reynier
UMR 912 InsermAix-Marseille Université, Sciences économiques et sociales de la santé et traitement de l'information médicale (Sesstim)
soulignent ainsi que « les interventions médicales ne devraient pas être considérées uniquement du point de vue technique mais aussi en termes d’implication des relations sociales ».

J. P.

ZNF217, un nom de code pour tueur à gages. En effet, ce gène et sa protéine sont impliqués dans de nombreux cancers, notamment celui du sein. Ils favorisent la survie, la prolifération, la migration et l’invasion cellulaires. À tel point que l’équipe de Pascale CohenPascale Cohen
Unité 1052 Inserm/Université Claude-Bernard Lyon 1, Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL)
a montré que le niveau d’expression de ce gène dans les tumeurs de patientes atteintes de cancer du sein est associé à leur pronostic. Les femmes qui présentent un niveau d’expression élevé de ZNF217 ont un risque accru de développer des métastases et de rechuter. Un constat validé à partir de plusieurs cohortes indépendantes incluant 2 600 patientes au total. Un nouveau test diagnostic utilisant ce marqueur pourrait voir le jour.

A. R.

La protéine 53 (p53), surnommée gardienne du génome, joue un rôle important dans le maintien de l'information génétique. Ainsi, lorsque celui-ci est endommagé, p53 s'accumule dans le noyau et arrête le cycle cellulaire jusqu'à ce que la réparation soit effectuée. Si les dégâts sont irréparables, elle induit la mort de la cellule et empêche la formation de cellules malignes pouvant conduire à des tumeurs. Les travaux de Stefano FumagalliStefano Fumagalli
Unité 845 Inserm/Université Paris Descartes, Centre de recherche Croissance et signalisation
montrent que p53 s'accumule également dans la cellule lorsque la synthèse des ribosomesRibosomes
Structures cellulaires qui décodent l'ADN et participent à la synthèse des protéines.
est compromise. Dans ce cas, l'augmentation de la protéine se fait suivant un mécanisme distinct de celui qui a lieu lorsque l'ADN est endommagé. Cette activation aberrante de p53 cause une mort cellulaire inappropriée responsable de ribosomopathies, maladies rares affectant la synthèse des ribosomes. Ce processus pourrait être ciblé pour le traitement des ribosomopathies sans remettre en cause les autres fonctions protectrices de cette protéine sur la cellule.

S. P.

Selon une étude menée par Beverley BalkauBeverley Balkau
Unité 1018 Inserm/Université Paris-Sud 11
du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations, la prise en charge, en France, des patients atteints de diabète de type 2 pourrait être améliorée ! Entre 2008 et 2009, sur une cohorte de 17 493 patients, on a découvert que 18 % d'entre eux avait un besoin urgent de renforcer leur traitement : deux dosages successifs de glycémie révélaient des valeurs supérieures aux seuils définis par les recommandations françaises. Et 6 mois après, seuls 39 % d'entre eux avaient vu leur traitement intensifié soit par une augmentation de dose, soit par l'ajout d'un autre antidiabétique oral ou d’insuline. Les auteurs nuancent cette inertie thérapeutique en remarquant que plus les patients étaient jeunes ou plus la glycémie était élevée, plus leur traitement était amplifié. Des données importantes en matière de santé publique, puisqu'un mauvais équilibre glycémique entraîne une augmentation des risques de complications du diabète !

J. P.

Il s’agit d’une discipline scientifique connexe à la génétique. Cette dernière étudie les caractères héréditaires des individus, leur transmission au fil des générations et leurs variations. L’ensemble de la composition génétique d’un individu s’appelle ainsi le génotype. D’une personne à l’autre, il varie de façon plus ou moins importante : c’est ce qui explique la diversité des caractères visibles (couleur des yeux, taille, mais aussi maladie génétique ou prédisposition à une pathologie). Le génotypage vise donc à étudier les variabilités génétiques propres à chaque individu. Désormais, les chercheurs peuvent identifier des variations au nucléotide près. Des avancées rendues possibles grâce aux progrès technologiques, qui ont permis la construction de la plateforme de génotypage installée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et gérée, entre autres, par le Centre de recherche en neurosciences de la Pitié-SalpêtrièreCentre de recherche en neurosciences de la Pitié-Salpêtrière
Unité 975 Inserm/Université Pierre-et-Marie Curie
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J. C.