Brèves

L’EPO, ou érythropoïétine, est bien connue pour améliorer les performances sportives des athlètes ! Ce facteur de croissance des précurseurs des globules rouges agit en augmentant la capacité de transport de l'oxygène par le sang et donc la consommation maximale d'oxygène. Une étude récente montre que cette hormone « médiatique » a plus d'un mode d'action dans son sac. Chez des souris soumises à un exercice physique (elles courent, elles courent… ), Laurence Mille-HamardLaurence Mille-Hamard
Unité 902 Inserm/Université d'Evry-Val d'Essonne, Unité de biologie intégrative des adaptations à l'exercice
, Éric BarreyÉric Barrey
Unité 902 Inserm/Université d'Evry-Val d'Essonne, UMR 1313 Inra/AgroParisTech
et leurs collègues ont mis en évidence une action directe de l'EPO sur les muscles squelettiques. Ces derniers expriment alors un gène codant pour un récepteur de l'hormone. Ainsi, pendant l'exercice, l'EPO exerce un rôle protecteur en empêchant la lyse musculaire et le stress oxydant. Cette découverte ouvre des perspectives nouvelles pour le traitement symptomatique des myopathies liées à l'exercice.

N. B.

L'angiogenèse est la formation de nouveaux vaisseaux sanguins à partir de vaisseaux pré-existants. Elle joue un rôle fondamental dans le développement embryonnaire mais également dans de nombreuses pathologies. Elle est généralement déclenchée par des facteurs de croissance. On peut la provoquer de façon artificielle mais le procédé est coûteux et entraîne de nombreux effets secondaires. Des chercheurs de l'unité Bioingénierie tissulaire (Biotis)Bioingénierie tissulaire (Biotis)
Unité 1026 Inserm/Université Bordeaux Segalen
ont réussi à la déclencher grâce à des motifs peptidiques géométriques greffés sur des surfaces polymères, sans intervention de facteurs de croissance. Ces résultats pourraient avoir des répercussions exceptionnelles pour la fabrication et la régénération de tissus vascularisés.

N. B.

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Etude de l'angiogenèse. La formation de nouveaux vaisseaux sanguins (en vert), ici étudiée chez la souris, est difficile à déclencher.
© Nicolas Ricard ; Didier Grunwald /Inserm
Pour l’heure, aucun vaccin contre le virus de l’hépatite C (VHC) n’est disponible. Les travaux de Thomas BaumertThomas Baumert
UMR S748 Inserm/Université de Strasbourg
et ses collaborateurs de l’unité Interactions virus-hôte et maladies hépatiques pourraient changer la donne. Les chercheurs ont analysé la réaction du VHC chez un patient bénéficiant d’une greffe hépatique. Et ils ont découvert la présence de mutations au sein de l’enveloppe virale. Celles-ci joueraient un double rôle pour le virus : elles modifient les interactions avec certains récepteurs de la cellule-hôte - étape précoce de l’infection - et permettent simultanément au virus d’échapper aux anticorps neutralisants. Cette compréhension du mécanisme moléculaire de résistance laisse entrevoir de nouvelles approches thérapeutiques de l’hépatite C, cause majeure de cirrhose et de cancer du foie.

M. B.

C'est une technique innovante de radiothérapie utilisée en traitement contre le cancer. Tandis que la radiothérapie classique fait appel principalement aux rayons X, l'hadronthérapie se sert d'un autre type de particules pour éliminer les tumeurs : les hadrons, qu'il s'agisse de protons ou d'ions carbone. Alors que la protonthérapie se pratique déjà en France dans les centres d'Orsay (Institut Curie) et de Nice (Centre Antoine-Lacassagne), le premier centre - appelé ETOILE - d'hadronthérapie par ions carbone devrait voir le jour en 2016 à Lyon. La technique utilisée permettra de concentrer la dose d'irradiation sur le volume tumoral tout en ayant un effet destructeur plus fort sur les cellules cancéreuses. À terme, ce nouveau centre soignera 2 000 personnes par an souffrant d'une tumeur cancéreuse radiorésistante et inopérable.
En avril 2012, le projet France HADRON auquel appartient ETOILE a obtenu le label Investissement d’Avenir et un financement de 15 M€. Le programme scientifique sera assuré par des équipes de l’Inserm, du CNRS, du CEA, de l’IRSN et des universités françaises.

J. C.

C’est la rentrée... Petite sélection des travaux les plus récents des chercheurs de l'Inserm sur l’apprentissage et la mémoire. À lire tout de suite ou à glisser dans le cartable !

Pour se souvenir durablement d’un apprentissage, il faut le consolider, ce qui implique un échange bid irectionnel d’informations entre deux structures cérébrales, l’hippocampe et le néocortex (en particulier le cortex préfrontal). Autant la communication du premier vers le second est directe, autant l’échange dans l’autre sens est indirect et implique un relais thalamique constitué de deux petits noyaux appelés rhomboïde et reuniens. Anne PereiraAnne Pereira
UMR 7237 CNRS/Université Strasbourg 1 Louis Pasteur, Laboratoire d’imagerie et de neurosciences cognitives
, chargée de recherche Inserm, et ses collègues viennent de montrer, chez l’animal, que ces deux noyaux sont essentiels à la formation d’un souvenir durable. En effet, des rats lésés de façon sélective à leur niveau sont capables d’apprendre l’emplacement d’un refuge invisible dans un bassin aquatique et de s’en souvenir jusqu’à 5 jours après l’apprentissage. Mais 25 jours plus tard, ils l’ont oublié, contrairement aux rats ayant un cerveau intact. Au-delà de la démonstration du rôle particulier de ces deux noyaux dans la consolidation à long terme des souvenirs, ces résultats contribuent à mieux comprendre certaines formes d’amnésies liées à des atteintes du thalamus.

J. P.

Si le rôle de l’hippocampe, cette structure du lobe temporal, ne fait plus aucun doute dans le processus de réorganisation des événements vécus au moment du stockage en mémoire, il reste controversé dans le rappel des souvenirs. Une étude de neuroimagerie fonctionnelle menée par Géraldine RauchsGéraldine Rauchs
Unité 1077 Inserm/Université de Caen-Basse Normandie, Neuropsychologie cognitive et neuroanatomie fonctionelle de la mémoire humaine
apporte un nouvel éclairage. Les chercheurs ont proposé à des sujets jeunes de mémoriser une série d’images, connotées émotionnellement ou non. L’originalité de cette étude ? Le rappel a été évalué à deux moments distincts, trois jours et trois mois après l’apprentissage, avec les mêmes images à chaque fois. Résultats ? L’hippocampe, au moins dans sa partie postérieure, est impliqué de manière équivalente lors de la récupération de souvenirs épisodiquesLa mémoire épisodique
Elle renferme les souvenirs d’évènements personnellement vécus. Alors que la mémoire sémantique fait référence à des connaissances décontextualisées.
, qu’ils soient récents ou anciens. En revanche, lorsque les souvenirs se sémantisent et perdent donc leurs détails spécifiques, son implication diminue au fil du temps. Le rappel de ce type de souvenirs dépend alors uniquement des régions néocorticales. Des données importantes pour comprendre l’impact d’une lésion cérébrale sur le fonctionnement de notre mémoire.

J. C.

Pour assurer leur rôle de communication, les neurones disposent d'un système complexe à base de récepteurs, activés par des molécules appelées neurotransmetteurs. Le point de contact entre deux neurones, la synapse, est le lieu où s'effectue la plus grande partie des échanges d'informations. Les travaux de l'équipe de Stéphane OlietStéphane Oliet
Unité 862 Inserm/Université de Bordeaux, équipe Interactions glie-neurones
, au Neurocentre Magendie, révèlent le fonctionnement particulier d'une de ces structures : les récepteurs au glutamate NMDA, du nom de la molécule (N-Méthyl D aspartate) qui peut aussi les stimuler. L'activation de ces récepteurs se fait par la fixation du neurotransmetteur glutamate à leur surface. Une activation qui requiert également la présence d'une autre molécule, dite co-agoniste. En fonction de la localisation du récepteur, synaptique ou extrasynaptique, la nature de cette molécule diffère. Et définit également un rôle différent des récepteurs en fonction de leur position. Ces résultats aident à mieux comprendre les processus physiologiques d'apprentissage et de mémorisation dans lesquels sont impliqués ces récepteurs, mais aussi la pathologie de maladies neurodégénératives comme Alzheimer.

S. P.