Brèves

Ahmad Yatim et ses collègues des équipes Virologie moléculaire de l'Institut de génétique humaineIGH
UPR CNRS 1142
et Développement lymphoïde de l'Institut Mondor de recherche biomédicaleIMRB
Unité 955 Inserm/Université Est Créteil-Val-de-Marne
ont trouvé une nouvelle piste thérapeutique pour lutter contre les leucémies aiguës lymphoblastiques T, les leucémies lymphoïdes chroniques ou le cancer du sein. Dans de très nombreux cas, on retrouve, en effet, une mutation de Notch1, un gène impliqué dans le maintien de l'équilibre entre prolifération et différenciation cellulaires. Après avoir identifié les molécules partenaires de ce récepteur membranaire, les chercheurs sont parvenus in vitro à en perturber l'expression et à bloquer le cycle cellulaire de cellules cancéreuses porteuses de mutation sur Notch1.

J. C.

Les leucémies aiguës à mégacaryoblastes (LAM7) sont majoritairement retrouvées chez l’enfant, et généralement associées à un mauvais pronostic. La mise au point d’un modèle expérimental de la maladie par l’équipe de Thomas MercherThomas Mercher
Unité 985 Inserm/Université Paris-Sud 11/Institut Gustave Roussy
, dans l’unité Génétique des tumeurs, représente une avancée majeure pour la compréhension de cette pathologie. Par transplantation de cellules de patients dans des souris immunodéficientes, elle a mis en évidence de nouvelles altérations génétiques. L’une d’elles, la fusion de deux gènes sur le chromosome 16, est présente dans 31 % des cas d’un sous-type de LAM7 et pourrait servir de marqueur moléculaire spécifique pour le diagnostic et le suivi des patients. De plus, ce modèle a permis de confirmer in vivo l’efficacité d’une nouvelle molécule qui réduit la prolifération des cellules cancéreuses humaines. Grâce à ces résultats, des essais cliniques sont actuellement envisagés.

N. B.

Infiltration des méninges par des cellules leucémiques (en rose foncé, en bas à droite)
© Thomas Mercher/Unité 985 Inserm /Inserm
Il s’agit de la transformation de cellules afin qu’elles acquièrent la capacité à se multiplier indéfiniment in vitro. Dans quel but ? Celui d’obtenir des cellules toutes identiques et dont les caractéristiques sont connues. De bons modèles pour les chercheurs qui peuvent alors tester des traitements et étudier leurs réponses. Comme c’est le cas dans de nombreux laboratoires de l’Inserm.

J. C.

Les dystrophies musculaires se caractérisent par une dégénérescence progressive des muscles du corps. Hélas, l’efficacité de la greffe de myoblastesMyoblastes
Cellules précurseurs du muscle
– une technique pourtant prometteuse - est limitée par leur mort massive et leur absence de migration. L’équipe de Bénédicte ChazaudBénédicte Chazaud
Unité Inserm 1016-UMR CNRS 8104/Université Paris Descartes
à l’Institut Cochin a montré, dans un modèle murin, que la co-injection de macrophages augmente la survie, favorise la prolifération et stimule la migration des cellules greffées dans les tissus hôtes. Cette utilisation de macrophages pour aider à la régénération du tissu musculaire ouvre donc des perspectives très prometteuses.

N. B.

La technique d'électroporation permet l'ouverture de pores dans la membrane des cellules à l'aide d'un champ électrique, ce qui facilite le passage de substances actives au cœur des cellules. Les travaux de Ghada KhawajaGhada Khawaja
Unité 1052 Inserm/Université Claude-Bernard Lyon 1, équipe Mécanismes de la pathologie des hépatites B et C chroniques
du Centre de recherche en cancérologie de Lyon confirment que cette technique peut améliorer le potentiel thérapeutique des vaccins. Ils montrent, en effet, que celui à ADN contre le virus de l'hépatite B chronique est plus efficace sur des canards infectés s'il est administré par électroporation - à l’aide d’une sorte de pistolet - plutôt que par injection intramusculaire classique. Ces résultats ouvrent la voie à une application clinique de cette méthode.

S. P.

Plus de 300 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression. Dans une étude menée sur des patients dépressifs, Marine NaudinMarine Naudin
Unité 930 Inserm/Université François-Rabelais
et ses collègues de l’unité Imagerie et cerveau ont montré une altération de la perception de certaines odeurs, tant qualitative que quantitative. Altération qui persiste après l’amélioration des symptômes. Cette approche innovante permettrait d’identifier des marqueurs cognitifs spécifiques de la dépression.

J. C.

Chez l'enfant, une simple infection par le très commun virus de l'herpès (HSV1) peut parfois entraîner une maladie neurologique grave, l'encéphalite herpétique, souvent mortelle si elle n'est pas traitée suffisamment tôt. Si les mécanismes en jeu restent encore inconnus, les chercheurs du Sloan-Kettering Institute Cancer Researchà New York et du laboratoire de Génétique humaine des maladies infectieusesGénétique humaine des maladies infectieuses
Unité 980 Inserm/Université Paris Descartes
à Paris viennent de montrer qu’un défaut du système immunitaire pouvait être responsable du déclenchement de la maladie. Chez les patients, les cellules du système nerveux central portent en effet une anomalie génétique qui les priverait de certains interférons (IFN-ß et IFN-?1), des protéines qui permettent de lutter contre l’infection par le HSV1. Conséquence pour ceux qui en sont porteurs : un risque plus élevé de développer une encéphalite herpétique. Avec cette découverte, de nouveaux traitements pourraient voir le jour contre cette pathologie où le risque de séquelles neurologiques est important.

Y. C.