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Med Sci (Paris). 2014 April; 30(4): 385–390.
Published online 2014 May 5. doi: 10.1051/medsci/20143004011.

Le stroma tumoral
Un terreau fertile pour la cellule cancéreuse

Émilie Buache1,2 and Marie-Christine Rio1,2*

1Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC), département de génomique fonctionnelle et cancer, 1, rue Laurent Fries, BP 10142, 67404Illkirch Cedex, France
2CNRS UMR 7104, Inserm U964, université de Strasbourg, 67404Illkirch Cedex, France
Corresponding author.
 

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Les protagonistes du dialogue entre les cellules épithéliales et le stroma

Les organes adultes sont composés de deux compartiments, l’un épithélial et l’autre conjonctif, encore appelé stroma. Ces deux compartiments établissent des interactions/dialogues réciproques strictement régulés par des signaux de différentes natures (mécaniques, moléculaires), de façon à maintenir l’architecture et la taille de l’organe, et à en assurer la fonction propre [ 13]. Ces deux compartiments sont délimités par une sorte de barrière appelée membrane ou lame basale. Ainsi, dans des conditions normales, les cellules épithéliales ne sont tolérées dans les tissus conjonctifs périphériques que de façon transitoire, au cours de processus biologiques assurant la morphogenèse/croissance tissulaire (par exemple pendant le développement postnatal de la glande mammaire), ou dans des processus de réparation/reconstruction tissulaire (blessures, involution de l’utérus après la parturition et du sein après la lactation). Au terme de ces processus, les cellules épithéliales résiduelles qui persistent de façon aberrante dans le compartiment conjonctif sont alors éliminées par une apoptose de type anoïkis, assurant ainsi l’homéostasie tissulaire. Il existe donc un mécanisme qui fait intervenir des signaux forts en provenance des tissus environnants, et limite, voire empêche, la survie/implantation de cellules épithéliales. Dans un contexte normal, le stroma régule négativement le phénotype malin, ce qui explique l’existence relativement fréquente de tumeurs dormantes (occultes) [ 4]. On peut donc dire qu’il existe une sorte de « dominance » du compartiment stromal sur le compartiment épithélial.

Dans ce contexte, le développement d’un carcinome invasif, c’est-à-dire de cellules épithéliales malignes, dans les tissus environnants, n’aura lieu que si les signaux d’origine stromale sont modifiés. Les cellules cancéreuses invasives vont œuvrer dans ce sens. Non seulement elles s’adaptent elles-mêmes pour circonvenir les signaux de mort venant des tissus périphériques normaux, mais elles stimulent aussi les cellules normales résidentes de ces tissus, et induisent des signaux permettant leur survie dans ce milieu hostile. Ceci se traduit par un remodelage tissulaire, encore appelé desmoplasie, qui commençe dès les premières étapes d’invasion locale et conduit à une déstructuration sévère du tissu. Il y a altération/activation de certaines cellules et de la matrice extracellulaire (MEC), et formation d’un stroma constitué, favorable à la progression tumorale puis à la colonisation de l’individu dans sa globalité. Ainsi, la cellule cancéreuse, bien qu’issue du même individu, va se comporter comme un parasite, en ce sens qu’elle va vivre aux dépens du stroma qui représente l’« hôte » [ 31, 32] ().

(→) Voir les Synthèses de W.H. Fridman et C. Sautès-Fridman, et de V. Provot, pages 359 et 366 de ce numéro

Dans cette revue, nous nous focaliserons, d’une part, sur le stroma tumoral présent au niveau des tumeurs solides primaires et, d’autre part, sur les fibroblastes responsables en grande partie de la formation de ce stroma, et, enfin, sur leurs fonctions respectives [ 33] ().

(→) Voir la Synthèse de J. Albrengues et al., page 391 de ce numéro

Constitution du stroma tumoral

Le stroma ou microenvironnement tumoral est constitué de populations diverses de cellules normales d’origine mésenchymateuse, incluant des fibroblastes, des cellules endothéliales, des cellules inflammatoires (macrophages, neutrophiles, lymphocytes), des cellules souches mésenchymateuses et des préadipocytes/adipocytes qui sont inclus dans une MEC [13, 34] (). Le stroma tumoral diffère du tissu conjonctif normal. En effet, d’une part, les compartiments épithélial et conjonctif ne sont plus délimités par une membrane basale intacte et, d’autre part, il possède une composition propre (Figure 1).

(→) Voir la Synthèse de S. Le Guellec et al., page 372 de ce numéro

La nature du microenvironnement tumoral est dépendante de la composition d’origine de l’organe dans lequel se développe la tumeur (sein, côlon, prostate, etc.) et d’évènements dépendants de la tumeur conduisant à son altération. De plus, l’intensité des réactions stromales varie d’un organe à l’autre. Ces réactions stromales sont notamment très importantes dans les cancers touchant le sein, le pancréas et le côlon [3234].

Enfin, le stroma tumoral est sujet à une certaine dynamique puisque, pour une même tumeur, il variera énormément au cours des différentes étapes du processus tumoral, conduisant ainsi à son adaptation au bon vouloir de la cellule cancéreuse : (1) adaptation dans le temps, entre les phases précoces d’invasion locale pendant lesquelles des cellules cancéreuses « pionnières » vont rencontrer les cellules normales résidentes de proximité et initier les premières réactions stromales, et les phases de croissance des tumeurs primaires, quand les phénomènes de desmoplasie sont déjà bien avancés ; (2) adaptation dans l’espace, entre invasion locale et invasion à distance selon le lieu de développement des métastases (poumon, cerveau ou autres organes ; niches prémétastatiques) [13].

Activation de cellules normales de l’hôte par les cellules cancéreuses

La desmoplasie se traduit tout d’abord par l’activation de cellules normales résidentes de l’organe touché. Plusieurs évènements s’avèrent décisifs pour l’avenir des cellules cancéreuses. Ainsi, un système vasculaire se développe de façon à subvenir aux besoins en nutriments des cellules cancéreuses et permettre la croissance tumorale au-delà d’une certaine taille. C’est ce que l’on appelle l’angiogenèse tumorale [ 5, 35, 36] (). En présence de tissus adipeux, un autre fait marquant est la quasi disparition des adipocytes au contact des cellules cancéreuses invasives au profit d’adipocytes de taille réduite, les CAA (cancer associated adipocytes) [ 37] (→→) et de CAF (cancer-associated fibroblast) (Figure 1A) [ 68].

(→) Voir la Synthèse de S. Azzi et J. Gavard, page 408 de ce numéro

(→→) Voir la Synthèse de V. Laurent et al., page 398 de ce numéro

Une fois le processus de desmoplasie bien engagé, les cellules stromales les plus fréquentes sont des cellules de type fibroblastique appelées CAF ou TAF (tumor-associated fibroblasts) (Figure 1). Les CAF présentent des caractéristiques différentes des fibroblastes normaux, notamment un profil d’expression génique qui leur est propre (Figure 2). Leur phénotype est dit activé [ 9]. Il a été proposé que ce dernier soit acquis en deux phases : la première, réversible, suivie d’une étape irréversible. Ainsi, il y a une sorte d’empreinte de la cellule cancéreuse sur les CAF. La présence de mutations somatiques dans les CAF est discutée [ 10, 11].

Les CAF : d’où viennent-ils, que font-ils ?

Il est actuellement bien admis que le stroma tumoral ne renferme pas que des myofibroblastes, mais une population hétérogène de CAF, ce qui pose la question de leur(s) origine(s) [33]. Bien que leur caractérisation précise reste à élucider, plusieurs données ont été acquises dans ce domaine. Ainsi, les CAF peuvent tout d’abord provenir de la multiplication de fibroblastes résidents. Plusieurs autres types cellulaires d’origine mésenchymateuse peuvent être mis à contribution, dont notamment les péricytes, les préadipocytes voire les adipocytes, les fibroblastes sénescents, des cellules souches, ou encore des cellules issues de la moelle osseuse [8, 11, 12]. Ces différentes provenances pourraient expliquer les variations phénotypiques du profil moléculaire des CAF. En effet, de nombreux facteurs sont exprimés différentiellement dans les CAF par rapport aux fibroblastes des tissus normaux, et jouent un rôle dans la progression tumorale (Figure 2) [11, 12].

D’un point de vue fonctionnel, les CAF influencent le devenir des cellules cancéreuses [13]. Ils peuvent émettre des signaux agissant de façon autocrine ou paracrine, voire endocrine. Ils synthétisent notamment de nombreuses cytokines/chémokines, des facteurs de croissance, des protéines du cytosquelette, des protéines de la MEC et des enzymes. L’impact du stroma sur la progression tumorale a été appréhendé à l’aide de modèles murins. La co-injection de fibroblastes et de cellules cancéreuses favorise la progression tumorale [9]. Ainsi, nous avons montré chez l’homme que l’expression ectopique de la métalloprotéase matricielle 11 (MMP11 ou stromélysine-3) dans les CAF (Figures 1B-C) était associée à un pronostic péjoratif [ 13]. Un argument de poids est aussi apporté par l’observation que les fibroblastes issus de souris déficientes en MMP11 perdent leur capacité à promouvoir le développement de tumeurs [ 14].

La matrice extracellulaire

La MEC est la composante non cellulaire du stroma. Elle est constituée principalement d’un grand nombre de protéines de grandes tailles, telles que les collagènes, les laminines, les fibronectines et les protéoglycanes qui forment un réseau dense. Normalement, les fibroblastes sont les pourvoyeurs principaux de la MEC. De très bonnes revues détaillées répertoriant la nature des différents composants de la MEC existent déjà dans la littérature [ 15] ; cet aspect ne sera donc pas abordé ici. La mise en place de la MEC se fait par étapes. Ainsi, ses composants comme les collagènes sont synthétisés, sécrétés, déposés, assemblés et/ou remodelés en fonction des besoins. La MEC a une fonction de maintien de la structure tissulaire via des contraintes physiques, qui facilitent les communications entre cellules et servent de support pour l’attachement des cellules et leur migration. Dans un contexte tumoral, les CAF sont responsables de la surproduction de composants matriciels qui modifie son architecture et les contraintes mécaniques [ 16, 17]. Ainsi, le tissu à proximité de la tumeur est « rigide » comparé au tissu non tumoral ; cela est dû au dépôt de grandes quantités de collagène par les CAF [ 18]. Les modifications de forces/tensions entraînent des réactions mécaniques se traduisant ensuite en fonctions biologiques [33]. De plus, les CAF affectent le microenvironnement tumoral par la synthèse et la sécrétion de protéases, certaines spécialisées dans la dégradation de la MEC, dont notamment les MMP. Ainsi, la MEC est une structure non statique, dont le paysage et la fonction varient en regard des zones d’invasion.

La MEC présente de nombreuses autres fonctions. Elle sert de réservoir à un certain nombre de facteurs solubles, souvent sous forme de profacteurs (pro-TGFβ [pro-transforming growth factor β], IGFBP1 [insulin-like growth factor binding protein 1]). De telles molécules, une fois activées, sont capables d’induire en aval une ou plusieurs voies de signalisation par le biais d’interactions avec d’autres protéines, le plus souvent des récepteurs membranaires. Cela conduit in fine à des modifications transcriptionnelles au sein des cellules cibles stromales et/ou tumorales. Les protéines nouvellement formées peuvent, à leur tour, envoyer des signaux vers ces mêmes cellules [13].

Les métalloprotéases matricielles

Autrefois, il était admis que les MMP étaient produites par les cellules cancéreuses elles-mêmes, qui, de cette façon, se frayaient un chemin dans le tissu environnant et les colonisaient. Cependant, à la fin des années 1980, des études réalisées sur des tumeurs humaines ont montré que certaines MMP étaient restreintes au stroma, comme par exemple la MMP11 (Figures 1B-C) [13]. Un nouveau concept a alors émergé proposant que les MMP soient au contraire produites par les cellules normales périphériques de type fibroblastique [13]. Il est maintenant bien établi que les fibroblastes - et les CAF en particulier - sont la source majeure de la plupart des MMP, renforçant la notion de collaboration/dialogue entre cellules cancéreuses et cellules stromales.

Ces enzymes ont une fonction majeure dans le remodelage de la MEC et sont capables de dégrader au moins un composant de la MEC. Elles sont inhibées par leurs inhibiteurs naturels, les TIMP (inhibiteurs tissulaires de MMP). De plus, ces clivages contribuent au relargage de fragments cryptiques qui peuvent être doués d’activité biologique, et peuvent soit favoriser, soit freiner, le développement tumoral. Il existe des récepteurs pour certains de ces fragments à la surface des cellules cancéreuses. Ainsi, la lumcorine, un fragment actif du lumican (un protéoglycane à kératane sulfate), est capable d’inhiber la migration de cellules de mélanomes [ 19]. À l’inverse, l’endotrophine, un fragment du collagène de type VI, possède des propriétés procancéreuses dans les cancers du sein [ 20].

La spécificité de substrats des MMP n’est pas limitée aux composants de la MEC. Certaines de ces enzymes peuvent cliver un nombre incalculable de substrats et avoir des fonctions variées. Elles peuvent notamment activer des pro-MMP (pro-MMP2, pro-MMP13, etc.), hydrolyser des protéines à la surface des cellules cancéreuses (E-cadhérine, intégrines, etc.), ou encore libérer des facteurs de croissance séquestrés dans la MEC (IGF1 [insulin-like growth factor 1]) [ 21].

Le stroma tumoral : un marqueur pronostique/diagnostique ?

Des études cliniques ont montré que la nature/intensité de la réaction stromale est corrélée à certains facteurs pronostiques classiques. Une forte réaction stromale est associée à une moins bonne survie des patients [ 22]. Ainsi, des analyses à haut débit ont mis en évidence une signature stromale qui est associée à un mauvais pronostic dans les cancers du sein [ 23]. L’intérêt d’inclure certaines molécules stromales dans des tests pronostiques est actuellement en cours d’évaluation dans des études cliniques sur les cancers du sein. Par exemple, la MMP11 et la cathepsine L2 (CTSL2) font partie du test Oncotype Dx, une signature génomique de 16 gènes [ 24].

Enfin, le microenvironnement tumoral peut influencer la réponse des cellules cancéreuses à des thérapies systémiques. Ainsi, une signature stromale prédit la résistance à la chimiothérapie dans les cancers du sein [ 25, 37] ().

(→) Voir la Synthèse de L. Borriello et Y.A. DeClerck, page 445 de ce numéro

Le stroma tumoral : une cible thérapeutique potentielle ?

Comme nous l’avons vu, le stroma doit être considéré non pas comme un tissu de soutien, mais comme faisant partie intégrante des tumeurs solides et directement impliqué dans le développement tumoral. Dans ce contexte, la recherche de thérapies ciblant non plus la cellule cancéreuse, mais le stroma, apparaît donc comme une évidence. L’effet causal de plusieurs facteurs stromaux sur le développement des tumeurs ne fait aucun doute, tout du moins à certaines étapes de la maladie. La possibilité d’intervenir sur ces derniers, ou sur des voies de signalisation en amont ou en aval, a donc été envisagée. En effet, les traitements cytotoxiques ciblant l’activité métabolique/proliférative accrue des cellules cancéreuses induisent de nombreux effets secondaires indésirables, voire délétères. Des événements de résistances acquises aux traitements sont fréquents. Afin de remédier à cet état de fait, il a été envisagé de cibler les cellules stromales normales, qui ne sont donc pas accessibles à une plasticité génomique souvent impliquée dans les phénomènes de résistance. De plus, ces thérapies dites cytostatiques auraient des effets secondaires moindres. Ainsi, des inhibiteurs d’angiogenèse et des anti-inflammatoires ont déjà été utilisés avec plus ou moins de succès.

Concernant les CAF et la MEC, plusieurs pistes de développement de thérapies moins agressives ont été explorées. C’est le cas, par exemple, de thérapies ciblant des voies de signalisation paracrines utilisées par les CAF pour influencer les cellules cancéreuses. De plus, les CAF peuvent être directement ciblés, par exemple avec une prodrogue activée par la FAP (fibroblast activation protein), une protéase qu’ils expriment [ 26]. Parmi les autres cibles potentielles, plusieurs MMP sont intéressantes, et de nombreux inhibiteurs (MMPI) ont été développés au cours de ces 20 dernières années. Cependant, alors que les études précliniques chez l’animal étaient plutôt prometteuses, les essais cliniques se sont révélés décevants pour la plupart [ 27]. Malgré tout, l’idée de cibler les MMP en thérapie n’est pas abandonnée, et des études sont actuellement menées pour améliorer la spécificité et l’efficience des MMPI, ou encore pour utiliser les MMP grâce à d’autres approches (optimisation de la biodisponibilité des drogues, vaccination, ciblage du domaine hémopexine) [ 28].

D’une certaine manière, la masse tumorale doit être appréhendée comme une entité, une sorte d’organe aberrant. Il convient alors d’imaginer des approches thérapeutiques ciblant ses deux composantes, épithéliale et stromale. Des études précliniques chez l’animal ont montré que l’administration, simultanément à la chimiothérapie, de drogues ciblant le microenvironnement tumoral facilitait la réponse thérapeutique. Certaines associations médicamenteuses sont actuellement en cours d’évaluation. Par exemple, l’administration intraveineuse d’un variant de la hyaluronidase (PEGPH20) est en phase clinique I [ 29].

Conclusion

Les recherches récentes en biologie des cancers ont fait émerger un rôle paracrine majeur du stroma dans la progression tumorale, notamment dans les phases d’invasion locale, un prérequis pour la formation des métastases. Ainsi, le concept proposé par Paget dès la fin du xixe siècle de « la graine et du sol » associant à une cellule devenue incontrôlable un terrain propice à sa survie et à son expansion [ 3032] reste tout à fait pertinent. Les données issues de l’étude du stroma permettent actuellement d’améliorer les critères pronostiques et diagnostiques dans certains cancers. Cependant, en termes de traitement, bien qu’un certain nombre d’études précliniques aient montré notre capacité à développer des outils thérapeutiques efficaces ciblant des facteurs du stroma, beaucoup reste à faire. Le défi est de disséquer au niveau moléculaire la dynamique réciproque qui s’établit entre les cellules épithéliales cancéreuses et leur microenvironnement, dans le but de faire émerger des cibles stromales potentiellement intéressantes. En effet, malgré les avancées technologiques permettant de mesurer la séquence, le nombre de copies et l’expression de chaque gène dans un tissu donné, la connaissance des mécanismes moléculaires et des voies de signalisation impliqués dans l’interaction/dialogue entre les cellules cancéreuses et les cellules stromales, notamment via les CAF, n’en est encore qu’à ses balbutiements. Enfin, des approches combinées, ciblant de concert les cellules tumorales et leur micro-environnement, devraient entraîner un bénéfice clinique important ; le but in fine étant, d’une part, d’optimiser et d’individualiser les thérapies et, d’autre part, d’en réduire au maximum les effets secondaires.

Liens d’intérêt

Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article.

 
Acknowledgments

Ce travail a été financé par des fonds provenant de l’Inserm, du CNRS, de l’Association pour la recherche sur le cancer (ARC), de la Ligue nationale française contre le cancer (équipe labellisée Ligue contre le cancer ; comités du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Haute-Savoie) et de l’Institut national du cancer (INCA ; contrat PL-BIO ADIPOK 2011-2013). E. B. était boursière de la Ligue contre le cancer et de l’INCA.

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