Logo of MSmédecine/sciences : m/s
Med Sci (Paris). 33(8-9): 791–795.
doi: 10.1051/medsci/20173308026.

Le legs de l’eugénisme en régime démocratique

Paul-André Rosental1*

1Sciences Po, 27, rue Saint-Guillaume, 75007Paris, France.Institut national d’études démographiques (Ined), 133 boulevard Davout, 75020Paris, France
Corresponding author.
 

inline-graphic medsci2017338-9p791-img1.jpg

Pour d’évidentes et tragiques raisons, l’histoire de l’eugénisme a initialement privilégié ses applications criminelles et son association avec le nazisme, au point que l’on a longtemps pensé que la chute de ce dernier, en 1945, avait marqué la fin de cette pensée héréditariste. Depuis les années 2000, émerge cependant une interrogation nouvelle qui, par certains aspects, est plus déstabilisante. En quoi l’eugénisme qui, en réaction aux contrecoups de la Révolution française et à la diffusion en Europe occidentale du suffrage universel masculin au xixe siècle, cherchait à légitimer les inégalités politiques et sociales sur la base de la raison et de la science, a-t-il marqué de son empreinte les sociétés démocratiques et inspiré, au-delà des politiques de stérilisation forcée, les politiques de santé, mais aussi d’éducation, d’orientation professionnelle, en somme, et au sens large, de façonnement des populations, bien après la fin de la Seconde Guerre mondiale ?

Je développerai ici la question à partir de l’ouvrage Destins de l’eugénisme 1 que j’ai publié et qui prend pour terrain la France des décennies centrales du XXe siècle. Son point de départ est un cas micro-historique, la cité-jardin Ungemach à Strasbourg qui, à partir des années 1920, se donne expressément pour tâche d’« accélérer l’évolution de l’espèce humaine ». La Fondation qui la dirige la présente comme un « laboratoire humain », un « terrain d’expérience », une « pépinière de cadres ». Elle met à la disposition de couples « choisis », des conditions de logement et de confort exceptionnel à un tarif imbattable.

Les candidats doivent affronter une concurrence féroce et démontrer leur bonne santé et leur potentiel de reproduction. Les couples, sélectionnés selon des critères dits « eugénésiques2 », sont liés par un contrat de location dont les clauses stipulent des critères de… reproduction : ils s’engagent à mettre régulièrement au monde des enfants et à tout mettre en œuvre pour leur faire atteindre des résultats « qualitatifs » (en termes de taille et de poids notamment). Ceux qui faillent à honorer les objectifs procréatifs, ou qui atteignent l’âge de l’inutilité biologique (autrement dit de l’infécondité), sont tenus de rendre le pavillon qu’ils occupent. Au nom de la croyance en l’hérédité de leurs vertus, ils ont toutefois le droit de transmettre leur bail à l’un de leurs enfants. Durant leur séjour dans la cité-jardin, chercher un emploi pour l’épouse, ou vouloir héberger des parents vieillissants dans le pavillon familial, sont des motifs de résiliation du contrat de location. Toutes les ressources de la cité-jardin et l’énergie de ses habitants doivent, d’abord et avant tout, être consacrées à la production d’enfants « de qualité ».

L’histoire intellectuelle et politique d’un jardin humain (années 1880- années 1980)

La communauté eugéniste transnationale, dont les foyers européen, nord et sud-américain, et asiatique, se réunissent en congrès depuis 1912, observe avec attention et sympathie l’expérimentation des Jardins Ungemach. À l’origine, à la fin du XIXe siècle en Angleterre, la théorie dont elle se réclame vise à « filtrer les mariages », c’est-à-dire, sous sa forme la plus coercitive, à donner une autorisation préalable aux unions sur la base de la « qualité héréditaire » supposée des époux. Il y a là un mélange entre une aspiration de notables, souvent médecins, à régir la société sur une base scientiste, et un souci idéologique de contrecarrer les effets de la libéralisation politique du XIXe siècle. L’eugénisme – au même titre que le natalisme, en France à partir des années 1860 – est l’un des premiers modèles politico-savants à prendre acte de la maîtrise croissante des couples sur leur fécondité, du passage du « check » au sens de Malthus puis de Darwin (correction par la mortalité des méfaits de la surpopulation) au « control » du fondateur de l’eugénisme, Francis Galton, demi-cousin de Darwin et figure typique du savant polymorphe du XIXe siècle. Mais la façon dont est interprétée cette évolution majeure est celle d’élites professionnelles émergentes, inquiètes de l’autonomisation des choix des ménages : faute de leur entremise, redoutent-elles, les couples les moins aptes à réguler leur fécondité – c’est-à-dire dans leur esprit les « moins doués » – submergeront sous la masse de leurs descendants les ménages prévoyants, rationnels et vertueux. Derrière ce mélange entre peur de la décadence par la médiocrité et espoir d’influer sur les comportements, se dissimule à la fois un pessimisme de classe face au processus de démocratisation politique, et une prétention à réguler la société.

inline-graphic medsci2017338-9p791-img2.jpg

Vue aérienne de la cité-jardin Ungemach.

Mais ces élites eugénistes sont conscientes que la dimension coercitive de leur science est controversée, surtout dans des pays à forte tradition de libéralisme politique comme l’Angleterre. L’aspiration initiale des eugénistes serait en effet l’octroi d’une approbation préalable des unions maritales sur la base de la « qualité héréditaire » des futurs époux, par le biais d’un certificat prénuptial dont le concept même fait jaser. Par contraste, les Jardins Ungemach, qui ont été conçus pour aider des couples choisis à élever des familles nombreuses dans des conditions optimales, en réduisant leurs dépenses de logement et en leur assurant un environnement attrayant et sans stress, paraissent humains et libéraux. Aux projets d’eugénisme « négatif » qui sont de loin les plus nombreux – tels ceux qui sont orientés contre les aliénés –, la cité-jardin oppose un modèle d’eugénisme « positif », visant l’amélioration des populations.

Les Jardins Ungemach reçoivent ainsi des éloges universels dans l’espace atlantique. Au Royaume-Uni, Eugenics Review, la revue de la Eugenics Education Society, leur consacre plusieurs articles, notes et correspondances, en sollicitant même de leur concepteur, Alfred Dachert, une présentation du projet puis des bilans chiffrés [14]. Aux États-Unis, où les eugénistes œuvrent activement à la popularisation de leurs thèses, les Jardins Ungemach ont les honneurs du New York Times et de plusieurs journaux locaux. Le grand vulgarisateur Paul Popenoe chante leurs louanges dans la dernière édition de son best seller, Applied Eugenics [5]. Le botaniste californien Charles Goethe leur consacre un ouvrage en 1946, après y avoir effectué un véritable pèlerinage au lendemain de la guerre [6].

Cette réception du projet Ungemach bien au-delà des frontières françaises reflète la vision et la culture internationales de son fondateur, Alfred Dachert (1875-1972). Patriote français né en Alsace allemande, ce directeur d’une confiserie industrielle appartenant à l’empire industriel de Léon Ungemach – le roi de la conserve alimentaire alsacienne – est à la fois un autodidacte trilingue en allemand, français et anglais, et un passionné de la Chine : sa curiosité pour le culte des ancêtres l’a conduit à passer un an sur ce « terrain d’observation » en 1921. À une époque où l’écriture littéraire, et notamment la poésie, est le mode d’expression et de connaissance par excellence d’une partie des élites, ce luthérien dévot se considère comme le « barde de l’eugénisme ». Il a conçu son expérimentation humaine grandeur nature dans le langage du théâtre, en rédigeant un cycle de sept tragédies, Der Sang des Werdens (« Le Chant du devenir ») : sa radiodiffusion à succès dans les années 1950 lui vaudra le surnom d’« Ibsen alsacien », en écho de l’inspiration trouvée par Dachert chez le dramaturge norvégien.

inline-graphic medsci2017338-9p791-img3.jpg

Maison Ungemach adossée au Parlement européen.

inline-graphic medsci2017338-9p791-img4.jpg

Alfred Dachert avec les enfants de la cité.

L’originalité de l’expérience des Jardins Ungemach réside dans sa longévité et le soutien qu’elle reçoit de la part des autorités publiques. Elle était initialement pilotée par une Fondation privée dont le conseil d’administration comprenait déjà des représentants de l’État et de la Ville de Strasbourg. Mais à partir de 1950, la cité-jardin Ungemach est administrée directement par la municipalité et devient donc un élément de politique publique. Ce transfert aux pouvoirs publics rend d’autant plus surprenant encore le maintien des dispositions les plus frappantes du contrat de location jusqu’au milieu des années 1980. À cette date encore, les couples ayant des enfants handicapés, ou ceux dont l’un des conjoints est malade, sont éliminés de la sélection des nouveaux résidents. Ils reçoivent une lettre de résiliation de leur bail le jour même où leur benjamin atteint l’âge de vingt-et-un ans – ce qui, à défaut d’expulsion, se traduit par un renchérissement de 25 % de leur loyer. Comment une entreprise conçue avant et pendant la Première Guerre mondiale, dans une Alsace allemande, par un homme d’affaires autodidacte combinant une culture de romantique allemand, une foi luthérienne, et la lecture assidue des eugénistes britanniques et américains, a-t-elle pu perdurer quarante ans après la chute du nazisme en 1945, dans une France républicaine dont les autorités locales et nationales lui ont accordé leur intérêt et leur soutien ? Plus généralement, comment les Jardins Ungemach ont-ils pu continuer à prospérer sous des contextes politiques aussi différents que le retour de l’Alsace à la France des années de l’entre-deux-guerres jusqu’en 1940, la quasi-annexion par l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, puis le retour à la République après 1945 ? Enfin, comment « l’expérience » a-t-elle pu recevoir un soutien national et local si durable dans une France démocratique et républicaine ?

Eugénisme, biopolitique et État-Providence (1914-années 1970)

Répondre à cette question exige de quitter l’échelle microscopique pour étudier les grilles de perception par lesquelles les autorités politiques, administratives, judiciaires et savantes ont interprété – et favorisé – l’expérience. Première conclusion, le « point de tangence » le plus étroit entre l’expérience Ungemach et les politiques publiques nationales françaises est non pas antérieur mais postérieur à la Seconde Guerre mondiale. Tandis que, de 1940 à 1944, les envahisseurs allemands ont ignoré la dimension eugénique de la cité-jardin, en préférant attribuer ses pavillons attrayants à leurs officiers et aux collaborateurs pronazis locaux, cette convergence maximale se situe dans les années 1950 et au début des années 1960.

Dans cette France revenue à la démocratie, comme dans de nombreux pays d’Europe et d’Amérique du Nord, la culture eugénique n’a nullement sombré avec le nazisme. L’après-guerre voit au contraire l’accomplissement de ce que l’on peut appeler le « modèle sélectionniste français », dont l’influence rayonne bien au-delà du milieu scientifique regroupé depuis 1913 dans la Société française d’eugénique, et dont l’historiographie a montré les limites. La cristallisation de ce modèle remonte à la Grande Guerre. Par le massacre ou les blessures graves de près de deux millions d’hommes jeunes et vigoureux, celle-ci avait aggravé les hantises dues à la dénatalité précoce de la France – dont le taux de fécondité avait commencé à chuter dès la fin de l’Ancien Régime, soit plusieurs décennies avant les autres nations européennes. Pour les élites françaises, le seul moyen de se remettre de l’hécatombe devient, dès lors, de suppléer l’insuffisance du nombre des hommes par leur allocation optimale. Les sciences appliquées de la sélection entreprennent la codification des qualités physiologiques, psychologiques et intellectuelles de chacun, pour canaliser au mieux les flux humains, que ce soit à l’école ou dans les équipes sportives, au sein des entreprises ou dans les unités d’élite de l’armée.

Partagé par les politiciens, les hauts fonctionnaires et les scientifiques, le nouveau mot d’ordre – sélectionner – s’étend jusqu’aux politiques d’accès à la vie. Même les savants les plus progressistes rêvent d’utiliser la nouvelle science de la sexologie [10] pour décourager, d’un côté, les couples jugés inaptes à procréer, et favoriser de l’autre les « souches saines et fécondes », c’est-à-dire les couples jugés les plus à même de mettre au monde une descendance de qualité. Cette priorité, qui va se révéler durable, coïncide exactement avec l’orientation des Jardins Ungemach, et explique pourquoi ils reçoivent l’appui des autorités politiques, administratives, juridiques et scientifiques françaises, de l’entre-deux-guerres aux années 1960. Des facteurs locaux et politiques propres à Strasbourg expliquent pourquoi l’expérience perdure ensuite jusqu’au milieu des années 19803.

Transversal, le modèle « sélectionniste » inspire divers domaines de la politique publique française. Alors que l’eugénisme est de nos jours souvent associé, pour ne pas dire réduit, à la stérilisation, il vient imprégner une large gamme de politiques publiques, de la médecine du travail au traitement des jeunes délinquants, de l’orientation professionnelle aux conceptions de l’immigration et aux réformes scolaires. Dans les années 1930 et 1940, une dynamique transnationale formalise et intensifie encore cette tendance. D’inspiration américaine, l’eugénisme dit « réformé », conçu aux États-Unis par Frederick Osborn (1889-1981) et une nouvelle génération de chercheurs en génétique, en biologie et en psychologie, traverse l’Atlantique. Approprié par la communauté savante française sous le terme de « démographie qualitative », il se donne pour but explicite l’« amélioration de la population ».

inline-graphic medsci2017338-9p791-img5.jpg

Affiche de l’exposition d’hygiène de Strasbourg (1935).

Pendant la Seconde Guerre mondiale et l’occupation allemande, le régime de Vichy promeut ce modèle dans une institution de recherche et d’expertise, la Fondation française pour l’Étude des problèmes humains (familièrement « Fondation Carrel »), favorable à une lecture sociobiologique du monde. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la période de la Libération ne rompt pas réellement avec cette approche. La création de la Sécurité sociale et les politiques de démocratisation scolaire sont interprétées comme le triomphe de la volonté d’« améliorer la population ». Au début des années 1950, la démographie qualitative atteint son apogée et les experts scientifiques observent l’expansion sans précédent d’une « culture eugéniste » qui pénètre tous les aspects des politiques publiques [11]. En 1952, le conseiller d’État Jacques Doublet, à peine nommé directeur de la Sécurité sociale en succédant à Pierre Laroque, lui consacre un article d’une trentaine de pages proclamant qu’il n’est de politiques sociales qu’eugénistes [12].

Mais ce développement de l’action de l’État a pour contrepartie l’éclatement d’un modèle partagé entre plusieurs ministères et administrations. Né à la fin des années 1930, institué sous Vichy, le modèle de la « démographie qualitative » se dilue dès les années 1950, et devient rapidement illisible. À partir des années 1980, la remise en cause de l’eugénisme comme une idéologie unilatéralement dangereuse (et non pas seulement partiellement, comme on le pensait depuis 1945) achève de brouiller les pistes : en France comme dans les autres pays du monde, la critique de l’eugénisme se concentre sur sa dimension biologique [13].

L’héritage négligé. Eugénisme et psychologie du développement

Si cette vigilance actuelle envers les formes possibles de résurgence de l’eugénisme est salutaire, elle oublie que depuis son origine dans l’Angleterre des années 1880, ce dernier constituait au moins autant une théorie morale qu’une théorie biologique. Initialement nourrie par l’ethos de classe des élites britanniques, elle est reformulée dans le cadre de sa « réforme » par Frederick Osborn à l’époque du New Deal. Tout en voulant se placer au service de l’« efficacité nationale » par une espèce de maximisation du « capital humain » à l’échelle de tout le pays, psychologues et « population scholars » progressistes prétendent assurer plus de « sécurité économique » et de bien-être aux citoyens américains et plus particulièrement à la classe moyenne [14]. Ils greffent ainsi sur l’eugénisme – à leur manière et de façon toute relative – un souci de justice et de protection sociales, ainsi qu’un respect croissant des sensibilités personnelles.

Le rôle central ainsi donné à l’épanouissement de la personnalité par Osborn et ses disciples, est le résultat d’une histoire plus ancienne. Dès ses débuts, l’eugénisme est aussi une science psychologique qui s’appuie sur des valeurs et hiérarchies morales tranchées. À l’apogée de son influence, dans la première moitié du XXe siècle, il interagit étroitement avec diverses branches de la psychologie appliquée, en particulier en Angleterre et aux États-Unis. Il joue notamment un rôle central dans l’émergence du conseil matrimonial dans les années 1920, lorsque le personnel des « cliniques eugénistes » qui se sont ouvertes de par le monde réalise qu’il est plus réaliste d’aider les couples « de qualité » à éviter le divorce que de suivre leur projet initial de dicter aux jeunes promis s’ils devraient ou non se marier… Surnommé « Mister Marriage », Paul Poenoe, déjà cité, doit sa fortune à cette reconversion [15].

Le mot d’ordre initial de l’eugénisme – aider les couples à faire des enfants de « qualité » – change de signification sous la pression des ménages eux-mêmes. Il ne doit plus être seulement entendu dans un sens de patrimoine héréditaire mais de compétences psychologiques, les parents étant encouragés à une plus grande ouverture envers leur progéniture – et le mari envers son épouse. Tout au long de son histoire dans les pays démocratiques, l’eugénisme double ainsi sa vision holiste, organiciste, axée sur la « qualité » nationale ou raciale, d’une attention plus libérale à l’épanouissement individuel. Si nous avons, depuis les années 1970, intériorisé le soupçon envers les prétentions sociobiologiques à gouverner les politiques sociales et éducatives, Destins de l’eugénisme s’efforce de réévaluer l’héritage de l’eugénisme dans cet aspect central de l’anthropologie contemporaine du soi.

Alors que la science historique est superficiellement convoquée dans les débats bioéthiques comme un argument d’autorité, par le rappel (à la fois essentiel mais aussi, sous cette forme, réducteur), du lien entre eugénisme et nazisme, la question de l’héritage de l’eugénisme est bien plus complexe et multiforme. Il ne se limite pas aux théories et méthodes de la sociobiologie mais concerne aussi, en suivant des filiations que je qualifie de « ligatures », la psychologie du développement personnel, laquelle est devenue un élément essentiel de la culture profane du monde contemporain. C’est par ce biais que l’eugénisme, loin d’avoir été éradiqué avec la chute du nazisme en 1945, infuse certaines des valeurs contemporaines les plus profondes des sociétés modernes, démocratiques et libérales. L’analyse de ses liens avec la psychologie du développement personnel permet non seulement de revenir sur les mécanismes d’auto-exploitation de soi, dénoncée par les sociologues d’aujourd’hui, mais de mettre en lumière les contradictions des débats bioéthiques contemporains, dont la complexité est liée à l’incorporation d’une partie des normes eugénistes dans la conscience contemporaine.

Liens d’intérêt

L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article.

 
Footnotes
1 Éditions du Seuil, 2016.
2 C’est-à-dire, selon l’expression de l’époque, censés « améliorer la race ».
3 L’expérience est personnellement soutenue par le responsable du secteur immobilier, Robert Bailliard, jusqu’à son décès en 1984. Premier adjoint du maire centriste Pierre Pflimlin, il jouit d’une grande autonomie en venant lui apporter le soutien du parti gaulliste strasbourgeois.
References
1.
Dachert A. Positive eugenics in practice. An account of the first positive eugenic experiment. Eugenics . Review. 1931; ; 23 : :15.–18.
2.
Dachert A. Les Jardins Ungemach: Child Development . Eugenics Review. 1932; ; 23 : :336..
3.
Dachert A. Les Jardins Ungemach . Eugenics Review. 1933; ; 25 : :105..
4.
Dachert A. Les Jardins Ungemach . Eugenics Review. 1935; ; 27 : :230.–223.
5.
Popenoe P, Johnson RH. Applied eugenics . New York: : Macmillan; , 1933.
6.
Goethe CM. War profits… and better babies . Sacramento (Ca): : Keystone Press; , 1946.
7.
Schneider WH. Quality and quantity: eugenics and the biological regeneration of 20th century France . Cambridge: : Cambridge University Press; , 1987.
8.
Carol A. Histoire de l’eugénisme en France . Paris: : Seuil; , 1998.
9.
Van Wijland J. Charles Richet, 1850–1935: l’exercice de la curiosité. Rennes: : Presses Universitaires de Rennes; , 2015.
10.
Drouard A. Biocratie, eugénisme et sexologie dans l’œuvre d’Édouard Toulouse . Sexologies. 2007; ; 16 : :203.–211.
11.
Chevalier L. Démographie générale . Paris: : Dalloz; , 1951.
12.
Doublet J. Population et eugénisme . Pour la Vie. Revue d’études familiales. , 1952; ; 46 : :3.–34.
13.
Sahlins M. Critique de la sociobiologie : aspects anthropologiques . Paris: : Gallimard; , 1980.
14.
Lorimer F, Osborn F. Dynamics of population : social and biological significance of changing birth rates in the United States . New York (NY): : Mac Millan; , 1934.
15.
Ladd-Taylor M. Eugenics, sterilisation and modern marriage in the USA: the strange career of Paul Popenoe . Gender History. , 2001; ; 13, (2) : :298.–327.