Cancer de la prostate

2008


ANALYSE

42-

Mortalité et évolution

En 2004, on a dénombré 9 138 décès par cancer de la prostate en France métropolitaine (tableau 42.Irenvoi vers). Ces décès représentent 3,5 % de la mortalité générale des hommes. Les deux tiers des décès surviennent entre 65 et 84 ans et près d’un tiers au-delà. Le cancer de la prostate est très peu fréquent avant 65 ans (6 % des décès par cancer de la prostate surviennent avant cet âge).
Le taux de décès standardisé par âge est globalement de 38,1 pour 100 000 habitants. Il est faible avant 65 ans (2,4) et très élevé au-delà (multiplié par 100). Il atteint 244,3 pour 100 000 pour les hommes de plus de 65 ans.
Le nombre de décès a été en forte augmentation durant les décennies 1970 et 1980. L’effectif annuel de décès est passé d’environ 5 500 au début des années 1970 à 9 000 à la fin des années 1980 (tableau 42.IIrenvoi vers et figure 42.1Renvoi vers). Cette progression a été régulière (+ 25 % au cours de chacune des deux décennies). Le nombre de décès a cessé d’augmenter au début des années 1990 et s’est stabilisé jusqu’en 2004 à un peu plus de 9 000 décès chaque année. Au total, entre 1974 et 2004, le nombre de décès a progressé de plus de 50 %.
Les taux de décès standardisés par l’âge ont augmenté jusqu’à la fin des années 1980 mais ont sensiblement diminué ensuite (– 15 % entre 1994 et 2004) (figure 42.2Renvoi vers). Au total, entre 1974 et 2004, les taux de décès ont eu, contrairement aux effectifs, tendance à diminuer (légèrement). Cette baisse a été davantage marquée pour les moins de 65 ans.
Les disparités géographiques de mortalité par cancer de la prostate sont relativement modérées (figure 42.3Renvoi vers). L’analyse des taux de décès par département met cependant en évidence une zone de sous-mortalité de l’est à l’ouest du pourtour méditerranéen (Corse, Bouches du Rhône, Hautes Alpes, Alpes maritimes, Hérault). Les départements en surmortalité ne dessinent pas de géographie spécifique : Yonne et Nièvre, Creuse au centre, Orne, Eure et Eure-et-Loir pour le nord-ouest, Deux-Sèvres et Vienne en Poitou-Charentes, Loire Atlantique à l’ouest, plus au sud, Gers, Ardèche et Savoie et dans le nord-est, Vosges et Aisne. Les disparités géographiques sont plus accentuées pour les moins de 65 ans dont l’analyse du niveau des taux de décès met en évidence un gradient nord-sud de sous-mortalité partant de la Meuse jusqu’aux départements de l’extrême sud-ouest et sud-est (on note cependant certaines exceptions, par exemple le Gard, le Vaucluse et les Alpes de Haute-Provence également en sous-mortalité).
D’une manière générale, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes, les taux de décès par cancer toutes localisations confondues sont inférieurs dans les quatre DOM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion) par rapport à la situation métropolitaine. En revanche, pour le cancer de la prostate, la situation est différente avec une surmortalité prononcée dans les Antilles. L’analyse des données de l’année 2003 conduit ainsi aux taux de décès suivants (standardisés par l’âge pour 100 000) : Métropole 40,5 ; Guadeloupe 73,2 ; Martinique 68,7 et Guyane 52,9 (en Réunion, les taux sont identiques à la Métropole soit 39,6). Étudiée depuis 2000, l’évolution à court terme est cependant actuellement plus favorable en Martinique et en Guyane qu’en Métropole. En Métropole, les taux de décès par cancer de la prostate évoluent peu : 41,4 en 2000 et 40,5 en 2003. En Martinique et en Guyane, ils sont en diminution : 93,6 en 2000 et 68,7 en 2003 pour la Martinique et 75,9 en 2001 et 52,9 en 2003 pour la Guyane. Au contraire, en Guadeloupe, les taux ont plutôt tendance à augmenter depuis 2000.
Au sein des pays de l’ouest de l’Union Européenne, un contraste se dessine également entre régions méditerranéennes (Espagne, Grèce et Italie) en sous-mortalité et pays du nord (figure 42.4Renvoi vers). La France se situe dans une position intermédiaire.
En conclusion, le cancer de la prostate représente la 2e cause de mortalité par cancer chez l’homme après le cancer du poumon en Europe et dans la plupart des pays développés. Aux Antilles, il représente la première cause de mortalité par cancer.
Figure 42.1 Effectifs annuels de décès pour le cancer de la prostate, tous âges, entre 1972 et 2004 en France (d’après CépiDc-Inserm)

Tableau 42.I Effectif et taux de décès par cancer de la prostate selon l’âge entre 1974 et 2004 en France métropolitaine (d’après CépiDc-Inserm)

 
Tous âges
< 65 ans
65 ans et +
 
Nombre
Tauxa
Nombre
Tauxa
Nombre
Tauxa
Hommes
      
1974
5 968
39,7
510
2,7
5 458
253,3
1984
7 484
42,4
628
2,7
6 856
271,4
1994
9 274
44,7
675
2,9
8 599
286,0
2004
9 138
38,1
585
2,4
8 553
244,3

a Taux pour 100 000 standardisés par âge (population de référence : France 1990)

Tableau 42.II Évolution des effectifs et des taux de décès par cancer de la prostate selon l’âge entre 1974 et 2004 en France métropolitaine (d’après CépiDc-Inserm)

 
Tous âges
< 65 ans
65 ans et +
 
Évolution
des effectifs
(%)
Évolution
des tauxa
(%)
Évolution
des effectifs
(%)
Évolution
des tauxa
(%)
Évolution
des effectifs
(%)
Évolution
des tauxa
(%)
Hommes
      
1974-1984
25,4
6,8
23,1
0,0
25,6
7,1
1984-1994
23,9
5,4
7,5
7,4
25,4
5,4
1994-2004
– 1,5
– 14,8
– 13,3
– 17,2
– 0,5
– 14,6
1974-2004
53,1
– 4,0
14,7
– 11,1
56,7
– 3,6

a Taux pour 100 000 standardisés par âge (population de référence : France 1990)

Figure 42.2 Taux de décès standardisés pour le cancer de la prostate, tous âges, entre 1972 et 2004 en France (d’après CépiDc-Inserm)
Figure 42.3 Taux de décès standardisés pour le cancer de la prostate, tous âges, en 2003 (d’après CépiDc-Inserm)
Figure 42.4 Taux de décès standardisés pour le cancer de la prostate, tous âges, en 2003, dans 15 pays (d’après CépiDc-Inserm)

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