Fibromyalgie
2020
10-
Perturbations du sommeil
et troubles psychiatriques
dans le syndrome fibromyalgique
Il existe un effet de renforcement mutuel entre sommeil et douleur, la douleur entraînant une perturbation du sommeil, qui elle-même exacerbe la douleur (Moldofsky, 2001

; Edwards et coll., 2008

; Mazza et coll., 2012

; Chouchou et coll., 2014

). La dépression interagit également avec le sommeil et avec la douleur. Le trouble du sommeil peut être un facteur de risque dans le développement d’une dépression ou encore être le premier signe d’une dépression (Lovato et Gradisar, 2014

; Khurshid, 2018

). Il en est de même dans la relation entre dépression et douleur (Bair et coll., 2003

). Cette triple interaction entre douleur, sommeil et dépression est à l’origine des difficultés rencontrées à dissocier les rôles de chacun. Dans cette analyse de la littérature, nous aborderons, dans le contexte de la fibromyalgie (FM), successivement les troubles du sommeil, les troubles psychiatriques, ainsi que les relations entre sommeil et dépression dans la FM, et finalement les approches thérapeutiques.
Sommeil et fibromyalgie
Méthodes d’évaluation des troubles du sommeil
La caractérisation du trouble du sommeil dépend de la méthode d’évaluation utilisée. La majorité des études analysées ici se sont appuyées sur des méthodes subjectives d’analyse du sommeil avec des questionnaires tels que l’échelle de Pittsburgh, l’index de sévérité de l’insomnie ou le
Medical Outcome Study Sleep Scale (MOS sleep scale). Si l’échelle de Pittsburg a été le plus souvent retenue dans les études de revue, plusieurs équipes ont proposé d’utiliser la
MOS sleep scale, du fait qu’elle ne contient aucune référence à la douleur, ce qui permet de séparer plus clairement les troubles du sommeil et la douleur (Cappelleri et coll., 2009a

; Cappelleri et coll., 2009b

; Martin et coll., 2009

; Sadosky et coll., 2009

; Veltri et coll., 2012

; Wu et coll., 2017

). La
Jenkins Sleep Scale a également été utilisée, en particulier dans les évaluations thérapeutiques, ainsi que l’agenda de sommeil qui permet de suivre au quotidien l’évolution du sommeil et de la vigilance (Crawford et coll., 2010

; Kleinman et coll., 2014

; Mundt et coll., 2016

).
Les méthodes objectives, moins souvent utilisées dans ce type d’études, mais considérées comme plus fiables, sont l’actimétrie et l’enregistrement polysomnographique nocturne. L’actimètre, porté au poignet pendant plusieurs semaines, en enregistrant l’activité du sujet permet d’évaluer globalement les horaires et la durée du sommeil au quotidien (Segura-Jiménez et coll., 2015

; Mundt et coll., 2016

). Les enregistrements polysomnographiques, effectués au cours d’une ou deux nuits, permettent de préciser la durée du sommeil, son organisation interne et de mesurer son efficacité, sa fragmentation et les quantités des sommeils considérés comme réparateurs, à savoir le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal.
Caractérisation des troubles du sommeil dans la fibromyalgie
D’après les études ayant utilisé des questionnaires, les troubles du sommeil seraient présents chez 62 à 95 % des patients atteints de syndrome fibromyalgique (SFM) (Bigatti et coll., 2008

; Choy, 2015

; Andrade et coll., 2018

). La grande variabilité de la fréquence des troubles du sommeil dans le SFM dans les études analysées est probablement liée à l’évolution des critères de classification ou de diagnostic du SFM. En effet, les troubles du sommeil n’ont été inclus dans les critères de l’
American College of Rheumatology (ACR) qu’à partir de 2010 en tant que sommeil non réparateur (Wolfe et coll., 2010

).
L’actimétrie a été utilisée afin de comparer les données subjectives et objectives des troubles du sommeil dans le SFM, avec des résultats contradictoires de concordance ou non de ces données (Okifuji et Hare, 2011

; Segura-Jiménez et coll., 2015

). Cet examen a été rapporté comme utile pour évaluer l’efficacité des traitements en cas d’insomnie associée aux SFM (Mundt et coll., 2016

; Garrido et coll., 2017

).
En ce qui concerne les études avec enregistrements polysomnographiques, la première revue menée en 2001 a porté sur 206 patients atteints de SFM parmi différentes pathologies douloureuses (Drewes et Arendt-Nielsen, 2001

). Les auteurs concluaient à des perturbations non spécifiques de l’architecture du sommeil avec un sommeil fragmenté, la possible présence d’apnées et de mouvements périodiques des membres ainsi que des perturbations de la microstructure du sommeil, comme « l’
alpha delta sleep » qui fera l’objet d’un paragraphe spécifique dans ce chapitre.
Dans leur méta-analyse plus récente, Wu et coll. (2017

) ont revu plus de 3 800 publications et ont sélectionné 19 études réalisées avec polysomnographies et 7 réalisées avec l’échelle de Pittsburgh (tableau 10.I

; Wu et coll., 2017

). Leurs critères de sélection comportaient principalement le fait que les études soient de type cas-témoins. Au total, leur étude regroupe 2 086 participants dont 1 115 patients atteints de SFM et 973 sujets contrôles. Quelques limitations persistent malgré la sélection drastique des études. Seules des femmes sont incluses dans la majorité des études, qui au total ne comportent que 5 % d’hommes, d’une part. D’autre part, la présence de facteurs ayant un impact sur le sommeil telles que la prise de médicaments et la présence de troubles du sommeil spécifiques et/ou de troubles anxio-dépressifs n’a pas été prise en compte. Ainsi, 32 % des études ont inclus des patients prenant des traitements médicamenteux (Lichtenstein et coll., 2018

). Les patients ayant aussi des troubles spécifiques du sommeil n’ont été exclus que dans 54 % des études, et ceux avec une anxiété ou une dépression dans 2 % uniquement.
Néanmoins l’analyse par polysomnographie nocturne (19 études) est instructive et montre des différences significatives de l’éveil intra-sommeil (14,51 min en moyenne [IC 95 % 2,39 ; 26,63]), du temps de sommeil total (-26,65 min en moyenne [IC 95 % -50,70 ; -2,61]), de l’index d’efficacité du sommeil (-6,28 points en moyenne [IC95 % -10,64 ; -1,93]), du pourcentage de stade N1
2
Le stade N1 correspond au stade d’endormissement.
(+1,99 % en moyenne [IC 95 % 0,73 % ; 3,67 %]) et de celui de sommeil lent profond (N3 ; -3,66 % [IC 95 % -7,35 % ; 0,03 %]) entre les patients atteints de SFM et les sujets contrôles. Les patients atteints de SFM ont donc un temps de sommeil plus court, moins efficace et moins profond que les sujets témoins. L’échelle de qualité du sommeil de Pittsburgh est considérée comme un outil d’évaluation subjective relativement fiable. Avec l’utilisation de cette échelle (7 études), des différences significatives sont observées sur le score global (plus élevé de 7,6 points [IC 95 % 6,09 ; 9,12]), la latence d’endormissement (4 études, plus élevée de 1,65 point [IC 95 % 0,66 ; 2,64]) et l’index d’efficacité du sommeil (4 études, diminué de -1,16 point [IC 95 % -1,64 ; -0,67]). Les données de l’étude de Yeung et coll. (2017

), non encore publiée au moment de la méta-analyse mais remplissant les mêmes critères de sélection et présentée dans le tableau 10.I

, montrent des résultats comparables (Yeung et coll., 2017

). Quant à la somnolence diurne, si les questionnaires permettent de trouver une somnolence subjective augmentée chez certains patients atteints de SFM (9,4 ± 4,8 (n = 172) contre 5,7 ± 4,0 (n = 63) ; Viola-Saltzman et coll., 2010

), celle-ci n’est pas objectivée par les tests itératifs de latence d’endormissement, qui sont normaux (Chervin et coll., 2009

; Viola-Saltzman et coll., 2010

; Roehrs et coll., 2013

; Roehrs et coll., 2015

).
Tableau 10.I Description des études analysées dans la méta-analyse de Wu et coll. (2017
)
Référence
Pays
|
Critères ACR
|
Âge (ans) (FM/SC)
|
IMC (FM/SC)
|
100 % femmes ?
|
Nombre de sujets (FM/SC)
|
PSG
|
PSG enregistrées/analysées
|
Médication
|
Temps au diagnostic (ans)
|
Exclusion trouble du sommeil
|
Exclusion dépression
|
Exclusion anxiété
|
Akkaya et coll., 2012
Turquie
|
–
|
36/33
|
28/26
|
Oui
|
48/32
|
N/A
|
N/A
|
Non
|
–
|
Non
|
Non
|
Non
|
Anch et coll., 1991
Canada
|
–
|
37/37
|
–
|
Non
|
9/11
|
Lab
|
3/2
|
Non
|
–
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Burns et coll., 2008
États-Unis
|
ACR
|
43/44
|
–
|
Oui
|
15/15
|
Lab
|
3/1
|
Non
|
–
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Diaz-Piedra et coll., 2015
Espagne
|
ACR
|
46/45
|
25,6/24,5
|
Oui
|
53/36
|
Dom
|
1/1
|
Oui
|
6,2
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Drewes et coll., 1993
Danemark
|
Yunus
|
46/43
|
–
|
Oui
|
20/10
|
Lab
|
2/1
|
–
|
7,3
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Drewes et coll., 1994
Danemark
|
ACR
|
46/48
|
–
|
Oui
|
12/14
|
Dom
|
2/1
|
Non
|
6,9
|
Non
|
Non
|
Non
|
Besteiro González et coll., 2011
Espagne
|
ACR
|
50/44
|
–
|
Oui
|
32/20
|
Lab
|
1/1
|
Non
|
–
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Horne et Shackell, 1991
Royaume-Uni
|
–
|
30/27
|
–
|
Non
|
11/15
|
Dom
|
3/1
|
Non
|
–
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Landis et coll., 2001
États-Unis
|
ACR
|
47/43
|
26,7/24,9
|
Oui
|
25/21
|
Lab
|
3/2
|
Non
|
–
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Landis et coll., 2004
États-Unis
|
ACR
|
45/45
|
27,4/26,1
|
Oui
|
33/37
|
Lab
|
2/1
|
Non
|
–
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Mork et coll., 2013
Suède
|
ACR
|
52/54
|
27,1/25,1
|
Oui
|
23/22
|
Lab
|
1/1
|
–
|
–
|
Non
|
Non
|
Non
|
Munguía-Izquierdo et Legaz-Arrese, 2012
Espagne
|
ACR
|
49/47
|
27,9/26,7
|
Oui
|
66/48
|
N/A
|
N/A
|
Oui
|
–
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Osorio et coll., 2006
Brésil
|
ACR
|
50/51
|
–
|
–
|
30/30
|
N/A
|
N/A
|
Oui
|
–
|
Non
|
Non
|
Non
|
Pimentel et coll., 2015
Brésil
|
ACR
|
54/52
|
–
|
Oui
|
40/40
|
N/A
|
N/A
|
–
|
–
|
Non
|
Non
|
Non
|
Riva et coll., 2010
Norvège
|
ACR
|
52/53
|
27,1/25,0
|
Oui
|
29/29
|
Lab
|
1/1
|
Non
|
5,5
|
Non
|
Non
|
Non
|
Rizzi et coll., 2004
Italie
|
ACR
|
53/52
|
25,6/26,4
|
Non
|
45/38
|
Lab
|
2/1
|
Non
|
7,8
|
Non
|
Non
|
Non
|
Roehrs et coll., 2013
États-Unis
|
–
|
48/47
|
29,0/26,9
|
Oui
|
18/16
|
Lab
|
2/1
|
Non
|
–
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Roehrs et coll., 2015
États-Unis
|
ACR
|
48/47
|
–
|
Oui
|
18/16
|
Lab
|
3/2
|
Non
|
–
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Roizenblatt et coll., 2001
Brésil
|
–
|
46/47
|
–
|
Oui
|
40/43
|
Lab
|
2/2
|
Non
|
–
|
Non
|
Non
|
Non
|
Rosenfeld et coll., 2015
États-Unis
|
ACR
|
49/50
|
28,9/30,7
|
Non
|
133/252
|
Lab
|
1/1
|
Oui
|
–
|
Non
|
Non
|
Non
|
Roth et coll., 2016b
États-Unis
|
ACR
|
48/30
|
–
|
Non
|
132/52
|
Lab
|
2/2
|
Oui
|
–
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Sergi et coll., 1999
Italie
|
ACR
|
51/51
|
25,8/26,5
|
Non
|
17/17
|
Lab
|
2/1
|
Non
|
4,7
|
Non
|
Non
|
Non
|
Shaver et coll., 1997
États-Unis
|
–
|
44/42
|
27,2/24,6
|
Oui
|
11/11
|
Lab
|
2/1
|
Non
|
–
|
Non
|
Non
|
Non
|
Theadom et Cropley, 2008
Royaume-Uni
|
ACR
|
53/52
|
–
|
Non
|
83/83
|
N/A
|
N/A
|
–
|
–
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Viola-Saltzman et coll., 2010
États-Unis
|
ACR
|
50/41
|
–
|
Non
|
172/63
|
N/A
|
N/A
|
–
|
–
|
Non
|
Non
|
Non
|
Yeung et coll., 2017  *
Royaume-Uni
|
ACR
|
41/38
|
–
|
Oui
|
19/10
|
Dom
|
2/1
|
Non
|
2,6
|
Oui
|
Non
|
Non
|
* étude postérieure à la méta-analyse de Wu et coll. (2017
) mais qui en remplit les critères de sélection ; IMC : index de masse corporelle ; FM : fibromyalgie ; SC : sujet contrôle ; PSG : 422 polysomnographie ; Lab : laboratoire ; Dom : domicile ; N/A : non applicable.
Ainsi subjectivement, les patients atteints de SFM ont un sommeil non réparateur, plus court et peu profond, qui ne constitue pas toujours une véritable insomnie. Objectivement, on observe une diminution de l’efficacité du sommeil, une augmentation de l’éveil intra-sommeil, une durée de sommeil plus courte et un sommeil plus léger par rapport aux sujets sains. La comparaison des deux types de données montre que le trouble est jugé comme plus sévère dans l’évaluation subjective qu’il n’est mesuré par l’évaluation objective. Cette donnée suggère l’existence d’un certain degré de mauvaise perception du sommeil, similaire à ce qui est fréquemment observé dans l’insomnie.
Spécificité du trouble du sommeil dans la fibromyalgie ?
Outre le fait qu’il existe une différence entre les données objectives et subjectives du trouble du sommeil dans la FM, la question se pose de savoir si ce trouble du sommeil est spécifique du SFM ou bien s’il est comparable à celui d’autres conditions pathologiques, douloureuses ou non.
Comparaison avec des insomniaques primaires
Dans une étude contenant des enregistrements polysomnographiques, Roth et coll. ont comparé le sommeil de 132 patients atteints de SFM (critères ACR90) avec celui de 52 sujets témoins mais également de 109 insomniaques primaires (Roth et coll., 2016b

). Ils ont trouvé des perturbations du sommeil similaires chez les patients atteints de SFM et les insomniaques, si ce n’est que les premiers ont de façon significative une moindre diminution du sommeil profond (48,1 ± 32,4 min contre 27,2 ± 23,6 min pour les insomniaques et 70,1 ± 25,4 min pour les contrôles), un moindre allongement de la latence d’endormissement (58,2 ± 29,8 min contre 70,7 ± 31,3 min pour les insomniaques et 9,9 ± 5,6 min pour les contrôles), des éveils intra-sommeil plus fréquents (13,2 ± 4,9 contre 11,5 ± 4,3 pour les insomniaques et 8,4 ± 3,5 pour les contrôles) et une plus grande fragmentation du sommeil (nombre de micro-éveils à 58,2 ± 22 contre 49,8 ± 18,9 pour les insomniaques et 49 ± 16,4 pour les contrôles) que les insomniaques (Roth et coll., 2016b

).
Comparaison avec d’autres syndromes douloureux chroniques
Deux équipes ont comparé de façon objective ou subjective le sommeil des patients atteints de SFM, non seulement avec des témoins mais également avec des patients présentant une polyarthrite rhumatoïde (PR) (Belt et coll., 2009

; Roehrs et coll., 2013

). Les premiers auteurs ont mené une évaluation subjective sur 68 patients (dont 37 SFM, 31 PR) et une banque de données de 1 284 témoins. Ils ont trouvé une plainte d’insomnie plus importante chez les patients atteints de SFM (critères utilisés non précisés) que chez les patients avec PR et les témoins, même si les deux groupes rapportaient un sommeil significativement plus court que les témoins (Belt et coll., 2009

). La seconde équipe a évalué objectivement le sommeil par enregistrements polysomnographiques chez 18 femmes atteintes de SFM (critères utilisés non précisés), 16 de PR et 16 contrôles (Roehrs et coll., 2013

). Elle a trouvé des résultats comparables avec diminution du temps de sommeil, augmentation de la latence d’endormissement et de l’éveil intra-sommeil chez tous les patients par rapport aux témoins, mais sans différence significative entre les patients atteints de SFM et les patients atteints de PR. En 2015, ces mêmes auteurs ont montré que les patients atteints de SFM avaient les mêmes possibilités de récupération nocturne après privation de sommeil (temps précédent de sommeil nocturne de 4 h uniquement) que les patients atteints de PR et les sujets sains, suggérant qu’ils avaient un processus homéostasique toujours fonctionnel (Roehrs et coll., 2015

). La seule différence était la présence d’un rebond de sommeil paradoxal chez les patients atteints de FM, suggérant une pression plus forte
3
La pression de sommeil reflète le besoin de sommeil qui s’accumule avec le temps.
de ce sommeil puisqu’il augmentait lors de la nuit de récupération suivant la privation de sommeil.
Une troisième équipe a comparé objectivement et subjectivement 19 patients atteints de SFM (diagnostic établi par un rhumatologue selon des critères non précisés) avec 10 sujets témoins et 17 patients atteints d’arthrose ; ils n’ont pas observé de différence dans la quantité de sommeil, la latence d’endormissement ou l’éveil intra-sommeil entre les deux groupes de patients (Yeung et coll., 2017

). Enfin, la qualité du sommeil a été trouvée comme un facteur indépendant d’influence de la qualité de vie chez 152 patients présentant un lupus érythémateux disséminé, qu’ils soient atteints (41 d’entre eux) ou non d’un SFM concomitant (Moon et coll., 2018

).
La question de l’alpha delta sleep
Les études suscitées ne mettent donc pas en évidence de trouble du sommeil spécifique au SFM puisque les anomalies décrites sont aussi retrouvées dans d’autres pathologies chroniques. On peut néanmoins se poser la question d’un trouble du sommeil spécifique au SFM non mis en évidence par les paramètres jusqu’ici. Depuis les années 1970, la question de l’
alpha delta sleep comme reflet d’un sommeil non réparateur s’est posée dans la FM. L’activité alpha est un rythme électrophysiologique du cerveau que l’on observe habituellement à l’état de veille, yeux clos et au repos. L’
alpha delta sleep est une activité alpha qui se superpose à l’activité delta du sommeil lent. Ce pattern a été décrit d’abord par Hauri et Hawkins en 1973 chez une dizaine de sujets normaux ou avec des pathologies diverses (Hauri et Hawkins, 1973

). Moldofsky et coll. ont rapporté en 1975 sa présence chez 70 % des patients atteints de SFM (appelé alors fibrositis), et ont suggéré que cette activité pourrait être la cause de leur ressenti de sommeil non réparateur (Moldofsky et coll., 1975

). Un modèle a d’ailleurs été proposé pour expliquer comment au niveau thalamique un circuit neuronal, qui normalement produit des oscillations delta, se met à produire une activité alpha-delta notamment dans la FM (Vijayan et coll., 2015

).
L’
alpha-delta sleep n’est cependant pas spécifique du SFM puisque cette activité cérébrale a été rapportée dans d’autres types de douleurs chroniques comme la PR, mais également dans d’autres troubles du sommeil de même que chez des sujets sains sans trouble du sommeil (Hauri et Hawkins, 1973

). Même si certaines études suggèrent toujours un lien entre
alpha delta sleep et FM (Olsen et coll., 2013

; Rosenfeld et coll., 2015

), l’
alpha delta sleep n’est ni plus fréquent dans, ni spécifique du, SFM pour la majorité d’entre elles (Choy, 2015

; Diaz-Piedra et coll., 2015

; Wu et coll., 2017

). L’
alpha delta sleep ne peut donc pas expliquer la sensation de sommeil non réparateur rencontrée chez les patients atteints de FM.
Syndrome fibromyalgique et troubles spécifiques du sommeil
Devant un trouble du sommeil chez un patient avec FM, il est recommandé de rechercher à l’interrogatoire des signes pouvant évoquer deux troubles du sommeil particuliers : le syndrome des jambes sans repos et le syndrome d’apnées du sommeil, car ils disposent de traitements spécifiques. Les quelques études disponibles semblent indiquer une grande prévalence du syndrome des jambes sans repos dans le SFM, allant de 23 à 64 % selon les études (Stehlik et coll., 2009

; Goulart et coll., 2014

). Elle a été évaluée à 33 % dans une population de 172 patients atteints de SFM (IC 95 % 25,9-40,1 %) contre 3 % (IC 95 % 0-7,4 %) seulement chez des sujets contrôles (63 ajustés à l’âge et au genre ; Viola-Saltzman et coll., 2010

). En revanche les mouvements périodiques des jambes, qui accompagnent fréquemment le syndrome des jambes sans repos
4
Une dissociation est possible entre le syndrome des jambes sans repos, qui est d’origine sensorielle et pathologique, et les mouvements périodiques des jambes qui peuvent se rencontrer même chez les sujets sains.
ne semblent pas plus fréquemment retrouvés chez les patients atteints de SFM que chez d’autres patients ayant bénéficié d’un enregistrement de sommeil pour une autre raison (Rosenfeld et coll., 2015

).
Le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) serait fréquent dans le SFM puisque présent chez 45 % des patients ayant bénéficié d’un enregistrement de sommeil (Rosenfeld et coll., 2015

), alors que l’incidence du SAS en population générale va de 8 % (entre 20 et 44 ans d’âge) à 30 % (après 65 ans) selon un rapport de l’Inserm en 2015
5
. Cette observation peut néanmoins résulter d’un biais de sélection, puisque le médecin a plus volontiers tendance à proposer cet examen en cas de suspicion clinique de SAS comme un sommeil non réparateur. D’autres auteurs, quant à eux, ont rapporté que chez 122 patients atteints d’un SAS, le syndrome de fatigue chronique était plus fréquent que le SFM (Pejovic et coll., 2015

), mais ce résultat pourrait résulter d’un facteur confondant puisque la fatigue est un symptôme fréquent chez les patients présentant des apnées du sommeil. Dans une étude sur la FM comportant des hommes et des femmes, le SAS était deux fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes (Prados et coll., 2013

), un ratio similaire à celui qu’on retrouve dans la population générale (Jennum et Riha, 2009

).
Des études supplémentaires sont bien sûr nécessaires pour mieux évaluer l’incidence de ces deux troubles spécifiques du sommeil dans le SFM. Il semble néanmoins important de les rechercher cliniquement pour pouvoir les diagnostiquer et les traiter spécifiquement si besoin. Ceci est d’autant plus important que deux études rapportent une sensibilité à la douleur augmentée en cas de SAS associé à la FM (Terzi et Yιmaz, 2017

; Yildirim et Alp, 2017

). Il existe un cercle vicieux entre sommeil et douleur, la douleur augmentant l’activation sympathique et diminuant l’efficacité du sommeil, ce qui accentue la douleur (Rizzi et coll., 2017

).
Mécanismes en cause dans l’association troubles du sommeil
et fibromyalgie
En dehors du cercle vicieux entre sommeil et douleur, qui n’est pas spécifique à la FM, quelques pistes ont été évoquées pour rendre compte des troubles du sommeil dans le SFM. Le trouble du sommeil n’est pas présent chez tous les patients atteints de SFM, et la fréquence de leur association évolue avec le changement des critères diagnostiques. Un modèle de diathèse
6
Une diathèse est un ensemble de symptômes qu’un patient est susceptible de présenter successivement ou simultanément, et supposés avoir une origine commune.
sommeil et douleur a été proposé, dans lequel un sous-groupe de patients présenterait une vulnérabilité du sommeil avec fragmentation de celui-ci (Hamilton et coll., 2012

). D’après une autre étude, comparant le sommeil de sujets atteints de fatigue chronique à ceux atteints de fatigue chronique et de FM, l’instabilité du sommeil concernerait plutôt le sommeil paradoxal dans le premier cas et le sommeil profond dans le second (Kishi et coll., 2011

). Enfin, un changement dans la balance pro- et anti-inflammatoire nocturne a été rapporté dans un très petit échantillon (7 patientes), ce qui pourrait participer aux perturbations du sommeil, mais cela n’a pas été confirmé à plus grande échelle depuis (Togo et coll., 2009

).
Troubles psychiatriques et syndrome fibromyalgique
La majorité des études retrouvent des signes de dépression
7
et d’anxiété chez les patients atteints de FM avec une fréquence allant de 60 à 85 % des cas pour les premiers (Goldenberg, 2010

; Gracely et coll., 2012

). La fréquence des signes d’anxiété serait comparable mais peu de données précises sont disponibles (Goldenberg, 2010

; Gracely et coll., 2012

).
Méthodes d’évaluation des troubles psychiatriques
Les méthodes d’évaluation varient selon les études réalisées et analysées ici, allant de questionnaires standardisés à des entretiens cliniques structurés (Veltri et coll., 2012

). Les principaux questionnaires utilisés pour la dépression et l’anxiété sont les échelles d’Hamilton d’anxiété et de dépression, les échelles de Beck, le
Fibromyalgia Impact Questionnary (FIQ), la
Depression Anxiety Stress Scale (DASS,) ou encore le
Center for Epidemiological Studies-Depression Scale (tableau 10.II

). Certains auteurs insistent sur la nécessité d’évaluer conjointement l’anxiété et la dépression (Luciano et coll., 2014

). Dans certaines études, des entretiens psychiatriques structurés ont pu établir des diagnostics de dépression caractérisée selon les critères DSM-IV ou V dans le groupe de patients atteints de SFM. Il est certain que si les entretiens psychiatriques permettent de s’assurer d’un diagnostic de dépression, ce n’est pas le cas pour les auto-questionnaires qui peuvent révéler des signes de dépression mais pas obligatoirement une dépression caractérisée (Gracely et coll., 2012

). Dans le cadre de la prédiction des idées suicidaires, le questionnaire des besoins interpersonnels a été utilisé pour évaluer le degré de frustration des patients (Ordoñez-Carrasco et coll., 2018

).
Signes de dépression et d’anxiété chez les patients atteints
de syndrome fibromyalgique
Comparaison avec des sujets contrôles
Le tableau 10.II

regroupe les études cas/témoins. Une seule étude inclut des hommes dans les groupes étudiés (Alok et coll., 2011

). Toutes ces études montrent que les groupes de patients atteints de SFM ont des scores de dépression et d’anxiété plus élevés d’un tiers en moyenne que les sujets contrôles (Peñacoba Puente et coll., 2013

; Tutoglu et coll., 2014

; Yener et coll., 2015

; Hayta et Mert, 2016

; Kayhan et coll., 2016

; Montoro et coll., 2016

; Ghiggia et coll., 2017a

; Yeung et coll., 2017

). Le risque suicidaire est également plus élevé, évalué à 33 % de plus chez les patients atteints de SFM comparés à des sujets sains (Lafuente-Castro et coll., 2018

). En effet, plusieurs études ont montré une grande prévalence de comportements suicidaires, que ce soit des idées suicidaires (32 à 48 % des patients), des tentatives de suicide (16,8 %) ou des morts par suicide (OR de 3,31 à 10,5) (Dreyer et coll., 2010

; Calandre et coll., 2011

; Wolfe et coll., 2011

; Jiménez-Rodríguez et coll., 2014

; Calandre et coll., 2015

; Triñanes et coll., 2015

).
Comparaison avec d’autres pathologies douloureuses chroniques
Deux études ont comparé les signes de dépression et d’anxiété entre des patients atteints de SFM et des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Dans l’une, les auteurs rapportent des niveaux d’anxiété et de dépression plus élevés chez les patients atteints de SFM que chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde : le score BDI
(Beck Depression Inventory) était de 20,1 ± 9,5 pour le groupe SFM (n = 75) contre 11,3 ± 8,6 dans le groupe polyarthrite rhumatoïde (n = 79), et les scores STAI
(State-Trait Anxiety Inventory) et 2 étaient de 43,5 ± 12,6 et 52,3 ± 11,7 (SFM) contre 35,5 ± 10 et 42,4 ± 9,5 (Ghiggia et coll., 2017b

). Dans l’autre, les auteurs ont observé un déficit d’apprentissage dans un conditionnement lié à la peur chez des patients atteints de SFM par rapport à des témoins, déficit qui n’est pas présent chez des patients présentant une polyarthrite rhumatoïde (Jenewein et coll., 2013

). Dans une population de patients avec un lupus érythémateux systémique (n = 84), une association significative a été observée entre la présence d’un SFM selon les critères ACR90 (35,7 %) et des symptômes d’anxiété ou de dépression (Torrente-Segarra et coll., 2010

).
Tableau 10.II Signes de dépression et d’anxiété chez les patients atteints de SFM (études cas-témoins)
Référence
|
Pays
|
Critères
ACR
|
Âge (années)
(FM/SC)
|
Hommes inclus dans l’étude
|
Nb de sujets
(FM/SC)
|
Diagnostic clinique dépression
|
Échelle de dépression
|
Échelle d’anxiété
|
Médication
|
Échelle de fibromyalgie
|
Alok et coll., 2011
|
Inde
|
ACR
|
40/36
|
Oui
|
60/60
|
Non
|
DASS
|
DASS
|
–
|
FIQ
|
Bazzichi et coll., 2013
|
Italie
|
ACR90
|
48/45
|
Non
|
100/40
|
28
(oui)
|
–
|
–
|
Oui
|
FIQ
|
de Souza et coll., 2009
|
Canada
|
ACR
|
50/50
|
Non
|
52/10
|
57,7 (non)
|
FIQ-D/ BDI
|
–
|
Oui
|
FIQ
|
Ghiggia et coll., 2017a
|
Italie
|
ACR
|
52/51
|
–
|
181/181
|
61,9 (oui)
|
HADS-D
|
–
|
–
|
–
|
Hayta et Mert, 2016
|
Turquie
|
ACR 2010
|
36/35
|
Non
|
103/60
|
Non
|
BDI
|
BAI
|
Non
|
FIQ
|
Kayhan et coll., 2016
|
Turquie
|
ACR
|
38/37
|
Non
|
125/94
|
Oui
|
HDRS
|
HARS
|
Non
|
–
|
Montoro et coll., 2016
|
Espagne
|
ACR
|
52/49
|
Non
|
55/34
|
Oui
|
BDI
|
STAI
|
Oui
|
FIQ
|
Peñacoba Puente et coll., 2013
|
Espagne
|
ACR
|
51/49
|
Non
|
120/120
|
Non
|
HADS
|
HADS
|
–
|
–
|
Tutoglu et coll., 2014
|
Turquie
|
ACR
|
36/34
|
Non
|
30/32
|
Non
|
BDI
|
BAI
|
Oui
|
FIQ
|
Yener et coll., 2015
|
Turquie
|
ACR
|
39/37
|
Non
|
30/30
|
Non
|
BDI
|
BAI
|
Non
|
FIQ
|
Yeung et coll., 2017
|
Royaume-Uni
|
ACR
|
41/38
|
Non
|
19/10
|
Non
|
CES-D
|
STAI
|
Non
|
BPI
|
FM : patients atteints de SFM ; SC : sujets contrôles ; - : non applicable ; DASS : Depression Anxiety Stress Scale ; FIQ : Fibromyalgia Impact Questionnaire ; FIQ-D : Fibromyalgia Impact Questionnaire-Depression ; HADS : Hamilton Anxiety Depression Scale ; BDI : Beck Depression Inventory ; BAI : Beck Anxiety Inventory ; HDRS : Hamilton Depression Rating Scale ; STAI : State-Trait Anxiety Inventory ; CES-D : Center of Epidemiological Studies for Depression Scale.
Comparaison des patients atteints de fibromyalgie avec et sans dépression
Une étude menée sur 127 femmes indique que la FM est plus sévère (évaluation à l’aide du FIQ) si elle est associée à de l’anxiété et à une dépression (Aparicio et coll., 2013

). Pour certaines études, la dépression et l’anxiété accentuent la douleur dans la FM (de Souza et coll., 2009

; Dell’Osso et coll., 2009

; Aguglia et coll., 2011

; Aparicio et coll., 2013

). Pour d’autres, elles influencent la qualité de vie globale des patients et non la douleur (Kashikar-Zuck et coll., 2008

; Alok et coll., 2011

; Bazzichi et coll., 2013

; Davis et coll., 2014

; Alciati et coll., 2016

). La comparaison de patients atteints de SFM avec leurs parents proches montre le même type de détresse psychologique chez les patients et leurs proches diagnostiqués comme ayant une FM au moment de l’étude, détresse qui n’est pas retrouvée chez les proches non diagnostiqués comme atteints d’une FM lors de l’étude (Glazer et coll., 2009

). Ce travail suggère que la détresse psychologique est corrélée à la FM et non pas à un autre facteur familial.
Autres symptômes psychiatriques chez les patients atteints de fibromyalgie
Manie
Même si bien moins fréquents que les symptômes de dépression, des symptômes maniaques ont été rapportés dans le SFM, avec des fréquences de l’ordre de 50 % (groupe de 167 patientes ; Dell’Osso et coll., 2009

) à 71,2 % (groupe de 87 femmes ; Alciati et coll., 2018

), avec ou sans signes de bipolarité, en lien avec le surpoids, la douleur ou la mauvaise qualité de vie. Il faut souligner qu’en dehors de tout SFM, la présence d’une obésité dans les dépressions majeures est associée à une bipolarité (Petri et coll., 2017

). Même si cela n’a pas été abordé dans ces études, la responsabilité de certains médicaments psychotropes dans la prise de poids ne doit cependant pas être écartée (Senna et coll., 2013

).
Troubles sexuels
Les troubles sexuels seraient présents chez près de la moitié des patients atteints de SFM et les conjoints des patients auraient aussi plus de problèmes sexuels que les époux de couples sains (Tutoglu et coll., 2014

; Hayta et Mert, 2016

). Ces troubles sexuels seraient plus associés à l’anxiété qu’à la dépression (Hayta et Mert, 2016

).
Alexithymie
L’alexithymie correspond à une difficulté à identifier, différencier et exprimer ses émotions dans le cadre de symptômes psychosomatiques. Elle a été étudiée dans le contexte de la FM mais la relation entre ce symptôme, la douleur et les autres troubles psychiatriques n’est pas claire. L’alexithymie serait présente de façon plus importante chez les patients atteints de SFM que chez des témoins, et ce phénomène s’accentuerait avec l’âge (Peñacoba Puente et coll., 2013

). Elle pourrait être en relation avec la détresse affective entraînée par le SFM, avec la sévérité de l’anxiété et de la dépression et non pas avec la douleur (Evren et coll., 2013

; Montoro et coll., 2016

; Ghiggia et coll., 2017a

). Cependant une étude effectuée dans un autre contexte de douleur chronique (douleurs post-chirurgicales dans le cancer du sein) semble suggérer que l’alexithymie puisse influencer la douleur indépendamment de la dépression et de l’anxiété (Baudic et coll., 2016

).
Mécanismes en cause dans l’association fibromyalgie et dépression
Les mécanismes en cause dans l’association entre SFM et dépression restent débattus. Comme présenté ci-dessus, ce trouble psychiatrique n’est pas présent chez tous les patients et peut se présenter avec des symptômes variables dans le temps, impliquant la possibilité de distinguer des sous-groupes (Bartley et coll., 2018

). Pour certains auteurs, le SFM et la dépression partagent des aspects biomédicaux (Goldenberg, 2010

). Pour d’autres, ils auraient des mécanismes physiopathologiques distincts
via des perturbations différentes de l’axe hypothalamo-hypophysaire adrénergique, couplé aux systèmes végétatif et limbique, encore appelé axe du stress. Ces perturbations pourraient être responsables de troubles plutôt psychiques dans la dépression et somatiques dans le SFM (Gracely et coll., 2012

). Les patients atteints de SFM sont également décrits comme ayant un défaut d’activation du système inhibiteur diffus, système connu pour inhiber l’information nociceptive (de Souza et coll., 2009

). Ce défaut d’activation serait encore plus marqué lorsque les patients présentent également des signes de dépression.
Le contexte de vie joue bien évidemment un rôle important dans la survenue d’une dépression puisque les patients qui travaillent et qui n’ont pas de difficultés financières montrent moins de signes de dépression (Franks et coll., 2012

). Une autre étude semble indiquer que les patients ayant un SFM et qui ont une perception négative de leur syndrome ont un risque augmenté de développer une symptomatologie anxieuse et dépressive (de Heer et coll., 2017

).
Interactions sommeil, dépression et fibromyalgie
Plusieurs études ont abordé la relation entre sommeil et dépression dans le cadre du SFM, qui montrent que celle-ci est extrêmement complexe (figure 10.1

). En effet, la douleur et le sommeil, le sommeil et la dépression, et la douleur et la dépression s’influencent mutuellement dans un cercle vicieux (Bair et coll., 2003

; Mazza et coll., 2012

; Chouchou et coll., 2014

; Lovato et Gradisar, 2014

). De plus, les anomalies du sommeil observées dans la FM sont différentes de celles décrites dans la dépression (Benca et coll., 1997

). Dans cette dernière, il existe en particulier un raccourcissement d’apparition de la première phase de sommeil paradoxal et un éveil précoce, alors que les troubles du sommeil dans la FM se caractérisent par un sommeil fragmenté et moins profond
8
Le sommeil profond, encore appelé sommeil lent profond, correspond au stade N3.
, plutôt en relation avec le stress et l’anxiété.
La revue de la littérature ne permet pas de se faire une idée plus précise de cette interaction dans la FM, car les résultats sont contradictoires. Pour certains auteurs, un sommeil non réparateur est associé à plus d’anxiété et de dépression (Anderson et coll., 2012

; Liedberg et coll., 2015

; Hadlandsmyth et coll., 2017

), voire est prédicteur de l’anxiété et de la dépression par l’intermédiaire de la douleur et de l’incapacité physique (Bigatti et coll., 2008

; Miró et coll., 2011

; Diaz-Piedra et coll., 2014

; Kothari et coll., 2015

; Andrade et coll., 2018

). D’autres auteurs envisagent la relation en sens inverse en suggérant que ce sont la durée et la sévérité des symptômes associés à la FM, dont l’anxiété, qui contribuent à la mauvaise qualité du sommeil (Munguía-Izquierdo et Legaz-Arrese, 2012

) ou qu’il n’y a pas de corrélation entre dépression et mauvaise qualité du sommeil (Amasyali et coll., 2016

; Moon et coll., 2018

), surtout si elle est évaluée objectivement (Yeung et coll., 2017

). Theadom et Cropley insistent sur le fait que les patients atteints de SFM auraient plus de croyances et d’attitudes erronées concernant le sommeil et le stress perçu. Elles les conduiraient à des comportements entraînant une moins bonne qualité du sommeil et un fonctionnement diurne moins performant, mécanismes bien connus dans l’insomnie primaire (Theadom et Cropley, 2008

). Concernant la somnolence diurne, une seule étude rapporte une association entre état thymique évalué par questionnaire et somnolence subjective (Chervin et coll., 2009

). Dans cette étude, 15 patientes atteintes de SFM se considéraient comme plus somnolentes et dépressives avant chacune des 5 siestes proposées lors des tests itératifs de latences d’endormissement que 15 contrôles, mais cette somnolence ressentie n’était pas objectivée par les tests réalisés.
Ainsi comme nous venons de le voir, certains auteurs considèrent le problème des interactions et influences douleur, sommeil, troubles psychiatriques selon un enchaînement causal ou son inverse, ce qui aboutit à des interprétations divergentes. Finalement, en pratique clinique, il faut considérer l’importance de chaque symptôme quelle que soit son origine et chercher à l’améliorer, ce qui implique la nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire et adaptée à chaque patient.
Jeunes diagnostiqués comme atteints de fibromyalgie
Très peu de publications sont disponibles concernant le sommeil et les troubles psychiatriques de type dépression et anxiété chez les enfants et adolescents diagnostiqués comme atteints de FM juvénile (SFMJ) pour les raisons et avec les mêmes limites que celles indiquées dans le chapitre traitant spécifiquement de cette population (« Syndrome dit de fibromyalgie chez l’enfant et l’adolescent »). Kashikar-Zuck et coll. ont ainsi évalué la prévalence de troubles de l’humeur et d’un comportement anxieux chez des patients avec un diagnostic de SFMJ (120 jeunes répondant aux critères diagnostiques de Yunus et Masi ; Kashikar-Zuck et coll., 2008

). Ils rapportent que dans cet échantillon, 71,5 % des patients ont déjà eu, et 67,1 % ont au moins un trouble psychiatrique selon le DSM-IV (
Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders-fourth edition). Le diagnostic le plus fréquent était un trouble anxieux (57,5 %). La présence de ces troubles est sans relation avec la sévérité de la douleur. Cette fréquence élevée de troubles psychiatriques était retrouvée à l’âge jeune adulte (Cunningham et coll., 2015

). Une équipe distincte de la précédente a trouvé que parmi 62 jeunes patients hospitalisés en psychiatrie (après exclusion des gardes à vue, des psychoses actives et des déficiences intellectuelles), la moitié répondait aux critères diagnostiques de SFMJ définis par Yunus et Masi et par l’ACR en 1990 (Yunus et Masi, 1985

; Wolfe et coll., 1990

; Lommel et coll., 2009

). Ainsi, si la présence de douleurs diffuses doit faire rechercher des troubles psychiques, l’inverse est vrai, des troubles psychiques pouvant être associés à des douleurs chroniques diffuses.
Les troubles du sommeil chez le jeune sont comparables à ceux des adultes. Comme chez ces derniers, leur implication dans le cercle vicieux entre douleur, dépression, et déconditionnement physique a été suggérée chez le jeune (Tayag-Kier et coll., 2000

; Olsen et coll., 2013

; Kanstrup et coll., 2014

). Une prise en charge incluant des modifications des habitudes du sommeil est tout comme chez l’adulte utile pour améliorer la qualité de vie et la scolarité de ces jeunes patients présentant des douleurs chroniques (Logan et coll., 2015

).
Prise en charge thérapeutique des troubles psychiatriques
et du sommeil dans le syndrome fibromyalgique
Traitements médicamenteux
Certains des médicaments prescrits dans la FM sont des antidépresseurs (voir chapitre « Prise en charge médicamenteuse du syndrome fibromyalgique »). En particulier, l’amitriptyline peut être utilisée aussi bien contre la douleur en général que contre les troubles du sommeil, à des doses plus faibles que celle utilisée contre la dépression (Roizenblatt et coll., 2001

; Arnold et coll., 2016

; Kia et Choy, 2017

pour revues).
Une analyse randomisée contrôlée, dont certains auteurs sont employés par l’industriel commercialisant la prégabaline, menée chez des patients atteints de SFM et de dépression (197 patients atteints de SFM de plus de 18 ans) montrent que ces derniers peuvent bénéficier de l’ajout de l’antiépileptique prégabaline (150-600 mg/jour) à un antidépresseur, ce qui améliorerait les scores de douleur, d’anxiété, de dépression et de sommeil, l’amélioration du sommeil pouvant être objectivée par enregistrement polysomnographique (Arnold et coll., 2015

; Roth et coll., 2016a

). Une autre étude ayant évalué 31 patients sur le plan du sommeil et des symptômes anxio-dépressifs avant et après traitement médicamenteux (6 semaines) par venlafaxine, amitriptyline, gabapentine ou prégabaline, ont observé des améliorations subjectives du sommeil, de la douleur, de l’anxiété et de la dépression mais qui n’étaient pas associées à des modifications objectives du sommeil (Çetin et coll., 2018

). La gabapentine à libération prolongée a été rapportée comme améliorant le sommeil et la douleur dans une étude pilote menée chez 29 patients atteints de SFM (North et coll., 2016

). L’agomélatine (25-50 mg), qui est un agoniste de la mélatonine, n’a quant à elle pas amélioré le sommeil mais très discrètement les symptômes dépressifs dans une autre étude pilote menée sur 23 patients sur 12 semaines (Calandre et coll., 2014b

). La quétiapine à libération prolongée, qui est un neuroleptique atypique, a été rapportée comme moins efficace et moins bien supportée que l’amitriptyline (Calandre et coll., 2014a

). Deux études, menées par le même groupe de recherche et réalisées sur une dizaine de patients sans protocole double aveugle, suggèrent que le coenzyme Q10 améliore les symptômes dépressifs de patients atteints de SFM (Alcocer-Gómez et coll., 2014

; Alcocer-Gómez et coll., 2017

). Enfin dans une revue de 2011, Roizenblatt et coll. reprennent tous les médicaments prescrits dans la FM (sans faire mention de leur efficacité sur cette dernière) afin de rapporter leur interaction, bénéfique ou non, avec le sommeil et son organisation, ce qui peut s’avérer très utile au moment de choisir un traitement médicamenteux si besoin ou encore de l’arrêter en cas d’effets secondaires rapportés par le patient (Roizenblatt et coll., 2011

). Cependant, concernant l’effet des antidépresseurs sur le sommeil, il est préférable de s’appuyer sur une étude plus récente qui semble plus appropriée (Wichniak et coll., 2017

).
Approches thérapeutiques non médicamenteuses
Parmi les approches thérapeutiques non médicamenteuses, l’activité physique a été proposée par plusieurs équipes pour améliorer le sommeil, la douleur, l’anxiété et la dépression (Soriano-Maldonado et coll., 2016

; Andrade et coll., 2017

; McDowell et coll., 2017

). La méditation en pleine conscience a aussi été proposée contre l’anxiété et la dépression (Amutio et coll., 2014

; Brooks et coll., 2017

), ainsi que des exercices respiratoires (Garrido et coll., 2017

) ou encore la thérapie manuelle par massage, manipulation et mobilisation passive des différentes parties du corps pour le sommeil et la douleur (Castro-Sánchez et coll., 2014

). Selon une étude, les patients dépressifs seraient moins auto-efficaces que les non dépressifs et donc plus sensibles aux techniques qui développent la capacité à se prendre en charge pour améliorer leur état général (Van Liew et coll., 2013

). Le tableau 10.III

résume les principaux résultats de ces études.
Enfin, Arnold et coll. proposent, dans leurs recommandations de la prise en charge du SFM publiée en 2016, les mesures d’hygiène de sommeil qui peuvent être facilement mises en place comme la régulation du temps passé au lit et des horaires de lever réguliers pour améliorer non seulement le sommeil mais aussi la douleur et les signes de dépression (Arnold et coll., 2016

). Une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) mise en place pour lutter contre l’insomnie des patients atteints de SFM entraînerait une amélioration non seulement du sommeil, mais aussi de l’anxiété, de la douleur et de la dépression, et serait encore plus efficace si elle est orientée vers douleur et insomnie que de simple mesures d’hygiène de sommeil (Martínez et coll., 2014

; Lami et coll., 2016

; Lami et coll., 2017

).
Tableau 10.III Approches thérapeutiques non médicamenteuses dans le SFM
Référence
|
Nombre
de patients
|
Critères diagnostiques
|
Symptômes testés
|
Approche thérapeutique
|
Résultats
|
Soriano-Maldonado et coll., 2016
|
444
|
ACR90
|
Dépressifs
|
Intensité exercice (Fitness)
|
Faibles et inconsistants
|
Andrade et coll., 2017
|
52
|
ACR90
|
Douleur et sommeil
|
Entraînement physique (8 semaines)
|
Diminution troubles du sommeil
|
McDowell et coll., 2017
|
595 (méta-
analyse)
| |
Anxiété
|
Entraînement physique
|
Diminution anxiété
|
Amutio et coll., 2014
|
32
|
nd
|
Colère, anxiété, symptômes dépressifs
|
Méditation pleine conscience
(7 semaines)
|
Diminution des 3 symptômes
|
Brooks et coll., 2017
|
117
|
nd
|
Symptômes dépressifs
|
Pleine conscience (modélisation)
|
Effet protecteur
|
Garrido et coll., 2017
|
18
|
ACR90
|
Douleur et sommeil
|
Exercices respiratoires
(8 semaines)
|
Diminution douleur, amélioration sommeil
|
Castro-Sánchez et coll., 2014
|
45
|
ACR90
|
Douleur, sommeil et symptômes dépressifs
|
Thérapie manuelle
|
Diminution des 3 symptômes
|
ND = information non disponible.
Prise en charge interdisciplinaire
Devant l’existence de sous-groupes de patients avec ou sans troubles majeurs du sommeil, avec ou sans troubles psychiatriques, il est logique que les recommandations issues des réunions de consensus internationales proposent toutes une approche interdisciplinaire et adaptée en fonction des symptômes (Roizenblatt et coll., 2011

; Arnold et coll., 2016

; Arnold et Clauw, 2017

; Macfarlane et coll., 2017

).
D’après une étude récente réalisée auprès de rhumatologues canadiens, s’ils appliquent les recommandations canadiennes de prise en charge de la FM, moins de la moitié croient en leur possibilité d’améliorer seul l’état des patients, soulignant ainsi l’importance d’une prise en charge interdisciplinaire (Agarwal et coll., 2017

).
L’approche interdisciplinaire doit privilégier dans la mesure du possible les traitements non pharmacologiques, y compris pour les symptômes anxio-dépressifs et les troubles du sommeil (Spaeth et coll., 2011

). Cependant elle doit aussi pouvoir permettre de traiter de façon adaptée les comorbidités, que ce soit une dépression caractérisée ou un trouble du sommeil spécifique comme le syndrome des jambes sans repos et le syndrome d’apnées du sommeil.
Conclusion
Les patients atteints de FM ont très clairement des troubles du sommeil, au moins sous forme de sommeil non réparateur, pour plus de la moitié d’entre eux. Le trouble du sommeil est mesuré objectivement, toutefois de manière moins marquée que dans les évaluations subjectives. Il n’est pas spécifique de ce cadre nosologique et se retrouve dans d’autres contextes pathologiques. Les patients atteints de SFM ont très fréquemment des troubles psychiatriques à type d’anxiété et de dépression, qui aggravent leurs symptômes et affectent leur qualité de vie. Il est donc nécessaire de dépister ces éventuels troubles du sommeil ou psychiatriques et de les traiter, y compris à l’aide d’agents pharmacologiques. Les mécanismes d’interaction entre sommeil, douleur et anxio-dépression sont complexes et non encore élucidés, en général comme dans la FM en particulier. La prise en charge de ces patients doit donc être majoritairement multi-, voire mieux inter-, disciplinaire et centrée sur la symptomatologie de chacun d’entre eux, en privilégiant si possible l’activité physique adaptée et la TCC, et si nécessaire les traitements médicamenteux, en particulier antidépresseurs sédatifs.
Références
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128:262
-6
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