Pesticides et effets sur la santé
II. Pathologies cancéreuses
2021
10-
Tumeurs du système nerveux central
Les tumeurs primitives du système nerveux central
(SNC)
1
Le chapitre correspondant dans l’expertise
collective Inserm de 2013 était intitulé « Tumeurs cérébrales ».
Le changement de dénomination vise à inclure également les
tumeurs de la moelle épinière qui comptent pour environ 10 % des
tumeurs du système nerveux central.
regroupent des entités diverses qui se développent à
partir de cellules spécialisées. On distingue de nombreux types
histologiques qui sont classés selon leur origine en plusieurs groupes ;
principalement les tumeurs neuroépithéliales (représentées en majorité
par les gliomes), les tumeurs des méninges (méningiomes), les tumeurs
des nerfs crâniens (neurinomes) et les lymphomes primitifs du SNC. Les
tumeurs neuroépithéliales représentent près de la moitié des tumeurs du
SNC. Elles ont pour origine, soit les neurones, soit les cellules
gliales entourant les neurones. Les tumeurs du SNC sont rares ; les
formes malignes représentent 1,5 % de toutes les formes de cancer en
France, mais elles constituent un problème de santé important en raison
de leurs taux de morbidité et de mortalité élevés.
Les dernières estimations réalisées par le réseau FRANCIM portent à
3 280 nouveaux cas annuels le nombre des tumeurs malignes du SNC chez
l’homme et à 2 606 nouveaux cas chez la femme en France (Defossez et
coll., 2019

),
soit un taux d’incidence d’environ 11 cas pour 100 000 habitants par an.
À ce nombre, comme le préconisent les recommandations internationales,
il faut ajouter celui des tumeurs dites bénignes (et en particulier les
méningiomes), qui sont en nombre presque équivalent et dont le pronostic
peut également être défavorable. Le registre des tumeurs du SNC de
Gironde estime que l’incidence des tumeurs bénignes et malignes dépasse
20 pour 100 000 habitants par an. Ce même registre a observé sur la
période 2000 à 2012 une augmentation de l’incidence des tumeurs du SNC
de l’ordre de 2,7 % par an (Pouchieu et coll.,
2018a

).
En dehors des radiations ionisantes et de certains syndromes génétiques
particuliers, les tumeurs du SNC, quel que soit le type histologique
(gliomes, méningiomes, neurinomes, lymphomes...) ne disposent à ce jour
d’aucun facteur étiologique reconnu (Bondy et coll.,
2008

).
Plusieurs éléments pointent une prédisposition génétique : le fait
d’avoir un membre de famille proche atteint d’une tumeur du SNC augmente
le risque et elles sont associées avec certaines maladies rares (la
neurofibromatose, la sclérose tubéreuse...).
Résumé et conclusions de l’expertise collective
Inserm
de 2013
Lors de la précédente expertise collective sur ce sujet (Inserm,
2013

),
le nombre d’études existantes portant sur le lien entre tumeurs
cérébrales et pesticides était relativement limité, environ une
vingtaine si on ne prend pas en compte les cohortes historiques et
les études cas-témoins professionnelles générales qui n’explorent
que très imparfaitement l’exposition aux pesticides ou portent sur
un nombre de cas très faible.
À partir de ces données, l’expertise collective a conclu à une
présomption faible d’un lien entre l’exposition aux pesticides dans
les populations agricoles et les tumeurs cérébrales (gliomes et
méningiomes) mais n’avait pas pu conclure sur des matières actives
précises. Seule une élévation significative du risque de tumeurs
cérébrales était rapportée dans la cohorte Agricultural Health
Survey (AHS) aux États-Unis chez les personnes les plus
exposées au chlorpyrifos.
Depuis, douze études nouvelles ont été réalisées dont une
méta-analyse, sept études de cohortes et quatre études cas-témoins
(tableau 10.I

, voir en
fin de ce chapitre).
Nouvelles données
épidémiologiques
Méta-analyses
Dans la précédente expertise collective, deux méta-analyses sur
le risque de cancer chez les agriculteurs, incluant
respectivement 18 et 28 études publiées entre 1963 et 1994,
concluaient à une augmentation du risque de tumeurs cérébrales
d’environ 5 % (Blair et coll.,
1992

; Acquavella et coll., 1998

). Une troisième méta-analyse portant
spécifiquement sur les tumeurs cérébrales en milieu agricole, et
incluant 33 études publiées entre 1981 et 1996, mettait en
évidence une élévation du risque (méta RR = 1,3 ; IC 95 %
[1,09-1,56]) (Khuder et coll.,
1998

). Depuis, une quatrième méta-analyse a été publiée sous le
format d’une lettre (Li et coll.,
2015a

). Alors que les précédentes méta-analyses portaient de
manière large sur les tumeurs cérébrales en milieu agricole,
sans distinction du type de tumeur ou du schéma d’étude et sans
prise en compte de l’exposition aux pesticides, cette nouvelle
méta-analyse était centrée sur 11 études cas-témoins ayant
estimé le risque de gliomes chez les adultes en lien avec
l’exposition aux pesticides. À partir de 6 393 cas et
15 258 témoins inclus dans ces études, elle conclut à une
élévation de risque de 15 % non significative pour l’exposition
aux pesticides, et souligne le faible nombre d’études et
l’hétérogénéité existant entre elles. La brièveté de cet article
ne permet pas une description détaillée de la méthode ni une
discussion précise des limites. Surtout, cette analyse est
restreinte à un sous-ensemble d’études ciblées sur un type de
tumeur et un schéma d’étude.
Études de cohortes
Un certain nombre de cohortes historiques apportant des
informations sur les tumeurs cérébrales avaient été précédemment
identifiées, ainsi que deux cohortes prospectives (AHS et
AGRICAN). Les cohortes historiques analysant la mortalité de
professionnels exposés (applicateurs de pesticides en
agriculture ou dans d’autres secteurs) obtenaient des résultats
discordants : certaines montraient des excès de risque
(Figà-Talamanca et coll., 1993

; Kross et coll.,
1996

; Navas-Acién et coll., 2002

), d’autres non (Bond et coll.,
1988

; Morrison et coll., 1992

; Burns et coll.,
2011

). Du fait des petits nombres de cas exposés, l’AHS n’avait pu
analyser le lien qu’avec trois pesticides : elle ne trouvait pas
d’association avec l’alachlore et l’atrazine (Lee et coll.,
2004a

) mais observait une élévation du risque de tumeur cérébrale
avec le chlorpyrifos sur la période 1993-2001 (RR = 1,77 ;
IC 95 % [0,70-4,50]). Celle-ci était significative pour les
applicateurs ayant le niveau d’exposition le plus élevé, évalué
par un score cumulé prenant en compte les tâches réalisées
(RR = 4,0 ; IC 95 % [1,2-13,8]) (Lee et coll.,
2004b

).
Depuis, le métolachlore et l’alachlore ont été réétudiés dans
l’AHS en lien avec les tumeurs cérébrales chez les applicateurs,
sans montrer d’association positive claire (Silver et coll.,
2015

; Lerro et coll., 2018

). Le suivi de l’incidence des cancers
dans la cohorte jusqu’en 2012-2013 a permis par ailleurs
d’analyser le risque pour les conjointes des applicateurs
(n = 28 909) en lien avec leurs utilisations personnelles
d’organochlorés, estimées par une question portant sur l’usage
professionnel ou domestique de sept pesticides organochlorés,
sur l’ensemble de leur vie. Alors qu’il n’était pas mis en
évidence de lien avec la plupart des cancers, une élévation du
risque de gliomes (n = 44 dont 11 cas exposés) était observée
chez les utilisatrices d’organochlorés (RR = 3,52 ;
IC 95 % [1,72-7,21]), plus marquée chez celles qui déclaraient
avoir appliqué du lindane (RR = 4,45 ; IC 95 % [1,36-14,55]), et
présente également chez les utilisatrices de chlordane bien que
non significative (RR = 1,81 ; IC 95 % [0,64-5,12]) (Louis et
coll., 2017

). Une autre analyse menée chez les
conjointes d’applicateurs en lien avec les usages
d’organophosphorés ne mettait en évidence qu’une légère
augmentation du risque non statistiquement significative en
considérant globalement le groupe des organophosphorés
(RR = 1,29 ; IC 95 % [0,53-3,12]) ou en étudiant séparément le
malathion (RR = 1,57 ; IC 95 % [0,65-3,78] ; n = 38 cas) (Lerro
et coll., 2015

).
En France, la cohorte AGRICAN, qui inclut environ
180 000 personnes affiliées à la Mutualité sociale agricole
(MSA) dans des départements français disposant de registres de
cancer, a également permis d’analyser le risque de tumeurs du
SNC en lien avec les expositions agricoles (Piel et coll.,
2017

). Entre l’inclusion et la fin de l’année 2011, 273 cas de
tumeurs du SNC ont été observés parmi les participants dont
126 gliomes et 87 méningiomes. Les analyses ont porté sur les
expositions à des cultures (prairie, vignes, blé/orge, maïs,
pois, betteraves, tournesol, colza, tabac, pommes de terre,
arbres fruitiers) et à des élevages (bovins, ovins, porcs,
volailles, chevaux), et sur les tâches réalisées – incluant
l’usage de pesticides. Deux populations de référence ont été
prises en compte : celle des personnes n’ayant pas travaillé sur
la culture ou l’élevage considéré – même si elles avaient
travaillé sur une exploitation –, et celle des personnes
affiliées à la MSA n’ayant pas travaillé sur une exploitation
(14 % de la population d’étude travaillant dans des secteurs
connexes : sylviculture, apiculture, espaces verts,
agroalimentaire, distribution, coopératives, caisses de crédit
et d’assurance...). Les analyses ont pris en compte des facteurs
de confusion potentiels (âge, sexe, histoire tabagique). Toutes
tumeurs du SNC confondues, les personnes ayant travaillé dans au
moins une culture ou un élevage avaient un risque élevé et
significatif de tumeur (HR = 1,73 ; IC 95 % [1,01-2,94]). Pour
les gliomes le risque était augmenté (HR = 1,55 ;
IC 95 % [0,79-3,03]) ainsi que pour les méningiomes (HR = 1,54 ;
IC 95 % [0,59-3,97)], mais ces résultats par type de tumeurs
n’étaient pas statistiquement significatifs. Les risques étaient
plus élevés, de manière statistiquement significative, pour les
personnes ayant travaillé dans certaines cultures : le pois
fourrager (HR = 2,48 ; IC 95 % [1,45-4,26]), les betteraves
(HR = 2,07 ; IC 95 % [1,39-3,07]) et les pommes de terre
(HR = 1,64 ; IC 95 % [1,13-2,39]) ainsi que pour les personnes
ayant appliqué des pesticides (HR = 1,96 ;
IC 95 % [1,11-3,47]).
Deux autres études menées dans AGRICAN ont porté spécifiquement
sur le lien entre les tumeurs cérébrales survenues dans les sept
premières années de suivi de la cohorte (n = 381) et les
pesticides de la famille des carbamates, qui comporte à la fois
des insecticides, des herbicides (dont des thiocarbamates) et
des fongicides (dont des dithiocarbamates). L’étude portant sur
les insecticides carbamates montrait une élévation du risque de
tumeurs du SNC (HR = 1,47 ; IC 95 % [1,03-2,10]) retrouvée pour
l’ensemble des 19 molécules de ce groupe d’autant plus marquée
que la durée d’exposition était importante (Piel et coll.,
2019b

). Le niveau de risque variait avec les molécules et le type
de tumeur. Ainsi le risque de gliome était particulièrement
augmenté chez les personnes exposées au formétanate (HR = 4,60 ;
IC 95 % [1,67-12,7]), au dioxacarbe et/ou au promécarbe
(HR = 3,0 ; IC 95 % [1,46-6,17]), à l’isolane (HR = 2,40 ;
IC 95 % [1,12-5,12]), au fénoxycarb (HR = 2,10 ;
IC 95 % [1,04-4,24), au méthiocarbe et/ou thiodicarbe
(HR = 1,78 ; IC 95 % [1,03-3,08]). Certains insecticides
carbamates étaient par ailleurs associés à des triplements de
risque de méningiome : le thiofanox (HR = 3,67 ;
IC 95 % [1,16-11,56]), l’isolane (HR = 3,59 ;
IC 95 % [1,38-9,34]), le dioxacarbe et/ou le promécarbe
(HR = 3,43 ; IC 95 % [1,44-8,19]).
Une deuxième étude portait sur les herbicides carbamates ou
thiocarbamates et les fongicides carbamates ou dithiocarbamates
(Piel et coll., 2019a

). Elle montrait une élévation du
risque de tumeurs du SNC chez les personnes exposées à ces
molécules pour les fongicides (HR = 1,88 ; IC 95 % [1,27-2,79])
et pour les herbicides (HR = 1,44 ; IC 95 % [0,94-2,22]). Cette
élévation de risque a été observée pour toutes les substances et
était plus importante pour des expositions plus longues pour les
fongicides (p de tendance < 0,01). Le risque de gliome était
significativement plus élevé chez les personnes exposées aux
herbicides chlorprophame et/ou prophame (HR = 2,28 ;
IC 95 % [1,06-4,91]), surtout utilisés en association pour la
conservation des tubercules de pommes de terre, au fongicide
propamocarbe (HR = 2,94 ; IC 95 % [1,09-7,90]), et des
doublements de risque significatifs étaient observés pour la
plupart des dithiocarbamates : cuprobame, cuprèbe, ferbame,
mancozèbe, manèbe, métirame, propinèbe, thirame, zirame, et
zinèbe. Lorsque des molécules étaient très corrélées entre elles
(r > 0,80), les matières actives n’ont pas été analysées
séparément car on ne pouvait distinguer leurs effets. C’est le
cas par exemple du prophame et du chlorprophame, ou encore de
certains fongicides dithiocarbamates à large spectre (mancozèbe,
manèbe et métirame) ou utilisés pour des traitements en
viticulture ou arboriculture (cuprèbe, ferbame, propinèbe,
zinèbe et/ou zirame). Le risque de méningiome était
significativement augmenté chez les personnes exposées aux
herbicides diallate (HR = 3,65 ; IC 95 % [1,24-10,71]),
chlorprophame et/ou prophame (HR = 2,64 ; IC 95 % [1,02-6,81])
ainsi qu’avec le cuprobame (HR = 3,22 ; IC 95 % [1,42-7,28]).
Les différentes analyses de sensibilité (inclusion de tous les
participants non exposés à la matière active étudiée dans les
groupes de référence, prise en compte des éventuelles
expositions indirectes – tâches de réentrée –, exclusion des
participants aux parcours non agricoles...) n’impactaient que
modérément les résultats des analyses principales.
En résumé, les études de cohortes sur les familles ou les
substances actives de pesticides apportent des données
nouvelles. La cohorte américaine montre des excès de risques
significatifs pour les organochlorés et le lindane, mais
seulement chez les femmes d’applicateurs de pesticides. La
cohorte AGRICAN qui utilise pour la première fois la matrice
emploi-exposition PESTIMAT pour caractériser l’exposition à des
substances actives, a exploré les pesticides carbamates, sur la
base d’arguments toxicologiques. Dans cette cohorte, des
élévations de risque ont été mises en évidence pour de
nombreuses molécules carbamates. L’interprétation des résultats
doit être prudente, en raison des corrélations entre molécules,
même si elles ont été prises en compte dans les analyses.
Cependant, les associations avec certaines molécules
atteignaient des doublements ou des triplements de risque, en
particulier pour des molécules utilisées en viticulture,
arboriculture, sur les pommes de terre et les betteraves, et les
associations persistaient dans les analyses de sensibilité.
Études cas-témoins
Dès les années 1980, un certain nombre d’études cas-témoins
basées sur des intitulés de professions avaient mis en évidence
un lien entre tumeurs cérébrales et emplois en secteur agricole
et/ou autres emplois exposant aux pesticides (secteur du bois,
des forêts...) (Cordier et coll.,
1988

; Musicco et coll., 1988

; Reif et coll.,
1989

; Brownson et coll., 1990

; Demers et coll.,
1991

; Preston-Martin et coll.,
1993

; Rodvall et coll., 1996

; Miranda-Filho et coll.,
2012

), même si certaines autres études n’avaient pas identifié de
lien (Fincham et coll., 1992

; Forastiere et coll.,
1993

).
À partir des années 2000, des études cas-témoins ont apprécié
plus finement l’exposition aux pesticides à l’aide de
questionnaires plus élaborés. C’était notamment le cas de trois
études (deux menées aux États-Unis et une en France) (Lee et
coll., 2005

; Provost et coll.,
2007

; Samanic et coll., 2008

) ainsi que des études de l’
Upper
Midwest Health Study. Cette dernière, menée dans l’Iowa,
le Michigan, le Minnesota et le Wisconsin entre 1995 et 1997 ne
mettait globalement pas en évidence d’élévation de risque de
gliome en lien avec les expositions aux pesticides, à partir de
l’analyse de 798 cas et de 1 175 témoins en population générale
(Ruder et coll., 2004

; Ruder et coll.,
2006

). Cependant, pour les herbicides de la famille des
carbamates, il existait une tendance à une augmentation du
risque chez les femmes (OR = 3,0 ; IC 95 % [0,9-9,5]), qui
n’atteignait pas la significativité statistique, en raison du
faible nombre de personnes exposées à cette famille de
pesticides (Carreón et coll.,
2005

). Des analyses complémentaires, prenant en compte le
calendrier des cultures, la résidence dans la ferme pendant
l’enfance, les diverses tâches réalisées sur les cultures et les
pratiques, confirmaient globalement l’absence d’association
(Ruder et coll., 2009

). Une élévation de risque
statistiquement significative était néanmoins mise en évidence
pour les personnes déclarant ne pas se laver après les
traitements (OR = 3,08 ; IC 95 % [1,78-5,34]) ou ne pas changer
de vêtements (OR = 2,84 ; IC 95 % [1,04-7,78]), ainsi que pour
quelques cultures spécifiques. Des analyses complémentaires ont
été menées par la suite afin d’intégrer la durée et l’intensité
de l’exposition aux pesticides, en mettant en œuvre une
expertise de l’exposition (Yiin et coll.,
2012

). Ces analyses sur 645 personnes ayant utilisé des pesticides
agricoles (228 cas et 417 témoins) n’ont pas davantage montré
d’association positive entre les gliomes et l’exposition aux
pesticides. Des tendances à la diminution du risque étaient même
observées en lien avec la durée d’exposition aux
phénoxyherbicides ainsi qu’avec les usages professionnels non
agricoles, les usages domestiques et le jardinage. Cette
diminution de risque n’était observée que lorsque les
questionnaires complétés par les proches étaient pris en compte,
un effet qui pourrait s’expliquer par la difficulté des proches
à rapporter de manière fiable les expositions.
Onze études cas-témoins avaient ainsi été identifiées lors de
l’expertise collective publiée en 2013. Quatre nouvelles ont été
identifiées depuis lors : une menée en France, deux en Italie et
une en Inde (tableau 10.I

, voir en fin de ce chapitre).
En France, l’étude CERENAT (Gironde, Manche, Calvados, Hérault) a
inclus 596 cas et 1 192 témoins en population générale recrutés
sur la période 2004-2006, et a analysé le risque de tumeur
cérébrale en fonction de l’exposition résidentielle des
participants. Après géocodage de l’ensemble des calendriers
résidentiels, l’exposition a été estimée par la proximité des
domiciles par rapport aux zones agricoles (grandes cultures,
vignes, arboriculture), d’une part en utilisant les données de
CORINE Land Cover, une base de données européenne sur
l’occupation des sols, d’autre part en utilisant les données des
recensements agricoles disponibles à l’échelle communale. Des
tendances à une élévation du risque de méningiome ont été
observées pour les personnes résidant dans des zones de grandes
cultures, de vignes ou de vergers. Une élévation du risque
statistiquement significative (OR = 2,3 ; IC 95 % [1,04-5,10]) a
été mise en évidence pour les scores les plus élevés
d’exposition aux grandes cultures (75
e percentile du
score calculé à partir du recensement agricole) (Carles et
coll., 2017

).
En Italie, une étude cas-témoins a été réalisée à partir de
174 cas (méningiomes malins et tumeurs cérébrales malignes)
opérés dans le service de neurochirurgie de Pise entre 1990 et
2000 et de 522 témoins identifiés dans le même service mais ne
présentant pas de pathologie tumorale (Fallahi et coll.,
2017

). Leur histoire professionnelle a permis de les classer en
agriculteurs et non-agriculteurs. Un doublement du risque a été
observé chez les agriculteurs (OR = 2,2 ; IC 95 % [1,2-4,0]).
Une autre étude cas-témoins a été menée en Italie dans la
province de Vercelli par Salerno et coll. sur la période
2002-2009, consistant à comparer la fréquence d’agriculteurs
chez des patients atteints de cancers incidents (identifiés par
un registre hospitalier et les certificats de décès), à celle de
témoins de même âge en population générale dans la même province
(Salerno et coll., 2016

). La profession agricole, déterminée
par les registres de la sécurité sociale, servait de proxy pour
classer les personnes comme exposées aux pesticides, dans un
contexte où l’activité agricole était presque exclusivement de
la riziculture. Dix-sept cas de tumeurs du SNC ont été pris en
compte dans les analyses, et ont conduit à l’estimation d’un
triplement de risque (OR = 2,93 ; p = 0,06).
L’étude indienne s’est déroulée dans la région de production
fruitière du Cachemire entre 2005 et 2008 et a permis d’inclure
432 cas de tumeurs cérébrales primitives malignes opérées et
557 témoins (457 hospitaliers et 100 en population générale)
(Bhat et coll., 2010

). La baisse de l’acétylcholinestérase
sérique a été utilisée comme marqueur d’exposition. Elle est un
proxy des expositions aux organophosphorés et aux carbamates
mais sur le court terme. Une plus grande proportion de cas que
de témoins présentait des valeurs inférieures à la normale (les
témoins étaient moins exposés par des activités agricoles que
les cas). Les auteurs concluent à l’implication probable des
pesticides dans la survenue des tumeurs, dont l’incidence semble
augmenter dans la population de cette région.
Autres études
Lors de la précédente expertise collective, des travaux menés au
Brésil avaient été identifiés. Dans l’État de Rio de Janeiro,
une étude cas-témoins menée à partir des certificats de décès
sur la période 1996-2005 mettait en évidence une élévation du
risque de décès par tumeur cérébrale chez les hommes ayant
exercé une profession agricole (OR = 1,82 ;
IC 95 % [1,21-2,71]), ainsi que chez les personnes résidant dans
les zones où les plus fortes utilisations de pesticides étaient
enregistrées (Miranda-Filho et coll.,
2012

). Dans le prolongement de cette analyse, l’équipe brésilienne
a analysé la mortalité par tumeur cérébrale et son évolution
dans la région fortement agricole de Serrana et l’a comparée à
une zone urbaine (Miranda Filho et coll.,
2014

). La mortalité par tumeur cérébrale était plus élevée en zone
agricole et augmentait sur la période 1996-2010, une tendance
qui était inverse en zone urbaine. Les auteurs ne retiennent pas
l’explication d’un meilleur accès aux moyens diagnostiques dans
la zone urbaine (IRM, scanner), sur l’argument que le taux de
mortalité à Serrana reste inférieur à celui de Rio de Janeiro,
alors que celle-ci dispose de meilleurs équipements. À noter par
ailleurs, la tendance était plus marquée pour les générations
les plus jeunes, suggérant un lien avec des facteurs de risque
apparus récemment.
En résumé, quatre nouvelles études cas-témoins ont été
identifiées depuis la précédente expertise collective ; une en
France, deux en Italie et une en Inde. Elles vont toutes les
quatre dans le sens d’une élévation du risque en milieu agricole
mais ne permettent pas de préciser la force de l’association ni
de conclure sur les substances potentiellement en cause. Des
résultats nouveaux ont également été produits par deux grandes
cohortes prospectives ; l’AHS aux États-Unis et AGRICAN en
France. La cohorte américaine a mis en évidence un lien entre la
survenue de gliomes et l’exposition aux organochlorés chez les
femmes, notamment avec le lindane. La cohorte française observe
des excès de gliomes et de méningiomes chez les cultivateurs et
les éleveurs, plus marqués pour certaines cultures et chez les
utilisateurs de pesticides et des associations significatives
avec des molécules carbamates insecticides, fongicides et
herbicides.
Tumeurs du système nerveux central et pesticides –
approches mécanistiques
Les études épidémiologiques décrites ci-dessus ont mis en évidence
des associations entre l’exposition à certaines substances actives
ou familles de pesticides et le risque de survenue de tumeurs du
SNC. Nous présentons ci-dessous les connaissances expérimentales
susceptibles d’apporter des arguments à la plausibilité biologique
de l’association en nous focalisant sur le lindane, le chlorpyrifos
(CPF), et les carbamates qui ont été identifiés par ces études.
Lindane
Le lindane est un pesticide organochloré qui cible le récepteur
GABA-A et bloque l’effet de son ligand, le GABA (acide
γ-aminobutyrique). Classé par le Circ comme un cancérogène avéré
(groupe 1) en 2015 et interdit pour l’utilisation agricole en
France depuis 1998, il a été très utilisé en agriculture mais
aussi en usage domestique (punaises, poux, tiques...). Il
possède des propriétés de perturbateur endocrinien, liées à sa
capacité à stimuler la production de 16-hydroxyœstrone, un
métabolite pro-œstrogénique et anti-androgénique associé au
cancer du sein (Mrema et coll.,
2013

).
Dans le système glial, une seule étude rapporte son effet sur
l’import d’uridine et d’acide α-aminoisobutyrique, qui est
rapidement bloqué. Les auteurs mentionnent pour conséquence
potentielle, une inhibition de la synthèse protéique et du
transport des protéines (Roux et coll.,
1980

).
Chlorpyrifos
Le CPF est un pesticide organophosphoré qui inhibe, entre autres,
l’acétylcholine estérase (AChE), l’enzyme de dégradation de
l’acétylcholine (ACh) qui joue un rôle fondamental au niveau
synaptique pour éviter une accumulation du neurotransmetteur et
une sur-stimulation des récepteurs cholinergiques (Yi et coll.,
2006

; Padilla et coll., 2007

; Satpal et coll.,
2010

). Une accumulation d’ACh conduit à des paralysies chez les
insectes et bloquent ainsi la respiration. Compte tenu de la
conservation de ce système dans l’évolution, les inhibiteurs de
l’AChE sont donc aussi susceptibles de cibler les mammifères (ou
des insectes non pathogènes). Chez l’être humain, le CPF est
métabolisé au niveau hépatique en CPF oxon (CPO). Le CPF et le
CPO font tous deux l’objet d’études sur des modèles de
gliomes.
Les cellules C6 de rat représentent un modèle classique qui peut
être utilisé aussi bien à l’état non différencié (prolifératif)
que différencié ; ainsi le taxol ou la dexaméthasone peuvent
être utilisés comme agent de différenciation neuronale ainsi que
le butyrate qui induit un étalement des cellules et l’apparition
d’extensions membranaires. Ces cellules peuvent être donc
étudiées à l’état non différencié, au cours de la
différenciation ou à l’état différencié. À l’état non
différencié, le CPF bloque de façon dose-dépendante la synthèse
d’ADN sans qu’il y ait implication de la signalisation
cholinergique (pas de blocage de l’AChE). Cet effet est aussi
observé avec des astrocytes de rat fœtal et une lignée humaine
d’astrocytome (1321N1) avec des IC50
2
Les concentrations nécessaires pour
provoquer un effet inhibiteur à hauteur de
50 %.
entre 45 et 57 µM (Guizzetti et coll.,
2005

).
Une interaction directe entre le CPO et les adénylate cyclases
dans une lignée neuroblastome-gliome (NG108-15) a également été
identifiée (Huff et Abou-Donia,
1995

). Le traitement avec le CPO, à des concentrations de l’ordre
du mM, conduit à une inhibition de l’activité de ces enzymes
produisant l’adénosine monophosphate cyclique (AMPc), un second
messager. Ce dernier est associé au processus de différenciation
cellulaire suggérant que le CPO soit à l’origine d’un blocage de
celui-ci et au maintien des cellules dans un état prolifératif.
Cet effet sur les adénylate cyclases est aussi observé sur les
cellules C6, différenciées ou non, traitées avec du CPF à 5 mg/l
(soit 14 µM), avec un effet plus prononcé dans les cellules
natives (Garcia et coll., 2001

). Cette hypothèse mécanistique est
vérifiée par Sachana et coll. qui montrent que la
différenciation est bloquée par le CPO à des concentrations
comprises entre 1 et 10 µM (Sachana et coll.,
2008

). Compte tenu de l’implication du cytosquelette dans la
formation des extensions membranaires, les auteurs ont analysé
plusieurs composants de ce dernier : un traitement court au CPF
(4 h) diminue les niveaux protéiques de MAP1B, une protéine du
cytosquelette ; le même phénomène est observé sur l’expression
de la tubuline et de MAP2c après un traitement de 24 h.
Au cours de la différenciation des cellules C6, le CPF provoque
une augmentation de la production d’espèces réactives de
l’oxygène (ERO) et une baisse de l’activité du facteur de
transcription Sp1 (Garcia et coll.,
2001

). Les ERO sont associées dans d’autres cellules à
l’activation de voies de signalisation de la prolifération et
l’apparition de dommages sur des macromolécules clés (ADN,
protéines, lipides).
Dans des cellules C6 différenciées, Muñoz et coll. montrent par
ailleurs que le CPF (24 h, 10 µM) conduit à une augmentation
d’activité de la transglutaminase 2 (TG2) sans modifier son
niveau d’expression (Muñoz et coll.,
2010

). Or, la TG2 est un facteur qui peut favoriser la survie des
gliomes et/ou leur prolifération (phénomènes démontrés par
l’utilisation d’inhibiteurs) (Gundemir et coll.,
2017

).
Carbamates
Un carbamate est un groupement chimique dérivé de l’acide
carbamique (NH2COOH) rencontré dans de nombreuses
molécules à usage multiple (plastiques, cosmétiques et
pesticides de nature variée). Trois types de pesticides sont des
carbamates : les insecticides (carbamates, inhibiteurs de
l’AChE, utilisés depuis les années 1950), les herbicides
(carbamates ou thiocarbamates, avec un atome de soufre
remplaçant un atome d’oxygène) et les fongicides
(essentiellement dithiocarbamates, deux atomes de soufre à la
place des atomes d’oxygène). Compte tenu de leur utilisation
relativement ancienne, ils ont donc été, pour certains, très
étudiés à l’aide de protocoles expérimentaux variés. Dans cette
section, sont distinguées les études sur les carbamates
présentant (ou non) des propriétés mutagènes, génotoxiques ou
cancérogènes et suspectés d’être associés au travers des études
épidémiologiques précédemment décrites à un risque de tumeurs du
SNC. Les dithiocarbamates (fongicides, souvent chélateurs de
métaux) ont été particulièrement étudiés dans le cadre des
pathologies neurodégénératives notamment la maladie de
Parkinson.
Études présentant des effets mutagènes,
génotoxiques ou cancérogènes
mais à des doses relativement
élevées
Plusieurs études assez anciennes font référence au prophame
(carbamate) comme inhibiteur de la division cellulaire dans
des lignées cellulaires (Magistrini et Szollosi,
1980

; Zilkah et coll.,
1981

) ou inducteur d’aberrations
chromosomiques dans des lymphocytes humains en culture
(Georgian et coll., 1985

).
L’exposition au chlorprophame (carbamate), un herbicide,
administré oralement à des rates pendant la période de
gestation à des doses relativement élevées (50-100 mg/kg/j)
ne provoque pas d’effets fœtotoxiques ou tératogéniques
macroscopiques (Srivastava et coll.,
1992

). En revanche, aux doses les
plus élevées, une étude plus récente a montré une
augmentation de l’incidence totale de malformations
externes, et à la dose la plus élevée, de l’incidence des
portées qui ont un raccourcissement de la queue (Tanaka,
1997

; Tanaka et coll.,
1997

). L’utilisation d’un modèle de
poulet suggère aussi une fœtotoxicité (Caporiccio et coll.,
1981

). D’autres études rapportent des
effets contradictoires suggérant soit une absence d’effet
génotoxique (Dolara et coll.,
1993

), soit une mutagénicité
(Takahashi et coll., 2000

). À des doses élevées, le
chlorprophame semble toutefois conduire à une hématotoxicité
(Fujitani et coll., 1997

; Fujitani et coll.,
2000

; Fujitani et coll.,
2001

; Fujitani et coll.,
2004

). Par ailleurs, plusieurs études
utilisant le chlorprophame en mélange montrent des effets
génotoxiques (Dolara et coll.,
1994

; Lodovici et coll.,
1994

; Lodovici et coll.,
1997

).
Le propinèbe (dithiocarbamate) présente également des
propriétés génotoxiques et cytotoxiques chez la souris, à
des doses relativement élevées (Hasegawa et coll.,
1993

; Rasgele et coll.,
2014

; Rasgele,
2014

), mais ces résultats ne sont pas
confirmés par tous les protocoles d’étude (Rolandi et coll.,
1984

; Hakoi et coll.,
1992

).
Plusieurs études indiquent que le thirame (dithiocarbamate)
peut exercer des effets génotoxiques à dose croissante (par
exemple sur des lymphocytes humains en culture pour des
doses supérieures à 1,2 µg/ml) (Santovito et coll.,
2012

). Des effets pro-oxydants
potentiellement en lien avec des effets pro-inflammatoires
sont plus précisément observés (Grosicka et coll.,
2005

; Grosicka-Maciag et coll.,
2008

; Kurpios-Piec et coll.,
2015a

; Kurpios-Piec et coll.,
2015b

). Plusieurs études démontrent
aussi un potentiel effet génotoxique du thirame sur
différents modèles
in vitro et
in vivo
(Mosesso et coll., 1994

; Hemavathi et Rahiman,
1996

; Shukla et coll.,
1996

; Agrawal et coll.,
1997

; Ardito et coll.,
1997

).
Études présentant des effets
pro-oxydants
La production de dérivés réactifs de l’oxygène voire d’un
stress oxydant (production dépassant les limites
anti-oxydantes) est un processus communément décrit en cas
d’exposition aux carbamates.
Le méthiocarbe (carbamate) a fait l’objet de plusieurs études
sur son rôle potentiel pro-oxydant dans divers systèmes. Il
est ainsi suspecté, sur des expositions à doses relativement
faibles, d’induire une peroxydation lipidique (Ozden et
coll., 2009

; Ozden et Alpertunga,
2009

; Ozden et coll.,
2013

) notamment au niveau membranaire
et nucléaire (et donc à l’origine d’une génotoxicité). Ces
effets de peroxydation sont observés dans divers organes
dont le cerveau (Ozden et Alpertunga,
2010

).
Si des effets de dommage à l’ADN sont référencés pour le
zinèbe (dithiocarbamate polymérisé avec du zinc) (Tripathy
et coll., 1988

; Franekic et coll.,
1994

; Soloneski et coll.,
2001

), le plus grand nombre d’études
porte sur ses effets pro-oxydants dans plusieurs régions
cérébrales comme la substance noire, le cortex ou
l’hippocampe (Astiz et coll.,
2009

; Astiz et coll.,
2012

). Ces effets sont observés à des
doses relativement élevées ; ils ont été associés à une
activation de la voie NFkB (
Nuclear Factor kappa B)
ou de l’apoptose
via la stimulation de la caspase 3
(Jia et Misra, 2007b

; Jia et Misra,
2007a

) et ce, dans de nombreux systèmes
cellulaires (Grosicka-Maciag et coll.,
2012

; Grosicka-Maciag et coll.,
2013

; Ali et coll.,
2018

).
Ces propriétés sont retrouvées pour le manèbe
(dithiocarbamate polymérisé avec du manganèse) et le
mancozèbe (combinaison du manèbe et du zinèbe) (Domico et
coll., 2006

) ; elles démontrent une
mutagénicité, une génotoxicité ou une carcinogénicité de ces
carbamates classiquement associés à la maladie de Parkinson
(comme le zirame, diméthyldithiocarbamate-zinc) (National
Toxicology Program, 1983

; Scarabelli et coll.,
1993

; Franekic et coll.,
1994

; Cheng et coll.,
2014

), en lien avec leurs propriétés
pro-oxydantes (voir également plus loin pour la maladie de
Parkinson) (Kurzatkowski et Trombetta,
2013

). Une étude de transcriptomique
assez récente menée sur une lignée de neuroblastome avec le
manèbe et/ou le paraquat, montrent que le manèbe seul
conduit à des changements plus importants que le paraquat ou
le mélange. L’une des voies de signalisation activées par le
manèbe seul était la prolifération cellulaire ce qui est
parfaitement cohérent avec une production accrue des dérivés
réactifs de l’oxygène connus pour activer certaines voies de
signalisation pro-prolifératives comme NFkB (Roede et Jones,
2014

).
Études présentant des effets
immunomodulateurs
Le manèbe, le métirame (dithiocarbamate-zinc, non décrit
comme cancérogène après exposition chronique), le thirame,
le zirame et le méthiocarbe ont été décrits comme des
immunomodulateurs bloquant la fonction de lyse des cellules
«
natural killer » (NK) ou la prolifération des
cellules T dépendantes de l’interleukine 2. Ces effets sont
obtenus à des doses, pour la plupart, relativement élevées
(10 µM) (Casale et coll.,
1993

; Whalen et coll.,
2003

; Taylor et coll.,
2005

; Taylor et Whalen,
2009

; Taylor et Whalen,
2011

; Li et coll.,
2012

; Li et coll.,
2014

; Li et coll.,
2015b

; Li et coll.,
2015c

). Toutefois, certains de ces
effets sont obtenus à des faibles doses (< 1 µM) (Wilson
et coll., 2004

). Ces inhibitions de fonction
peuvent potentiellement conduire à une diminution de la
vigilance du système immunitaire vis-à-vis de cellules
cancéreuses naissantes.
Études présentant des effets
cytotoxiques
Une étude des rats mâles Wistar exposés au thiodicarbe
(carbamate, inhibiteur d’AChE) pendant 28 j à des doses
inhibant AChE (2,9 ou 5,8 mg/kg/j) montre que cette
exposition modifie peu les paramètres biochimiques et
métaboliques comme la glycémie, les concentrations de
protéines plasmatiques, d’urée, de créatinine, d’aspartate
et d’alanine aminotransférases (bien qu’ils subissent une
augmentation transitoire) ou de la phosphatase alcaline
(Satpal et coll., 2010

). Toutefois, une étude plus
récente réalisée avec des doses légèrement plus élevées
(10-40 mg/kg/j) pendant 30 j ne montre pas d’atteinte des
paramètres hématologiques mais une augmentation stable de
ceux de l’aspartate aminotransférase et de la phosphatase
alcaline. Ces résultats sont cohérents avec une atteinte
tissulaire notamment hépatique (vacuolisation,
microhémorragies) et rénale (glomérulaire et tubulaire). Des
modifications sont aussi observées dans la rate, le thymus
et le testicule. Sur le plan cytologique, une augmentation
des lymphocytes T est observée (Dias et coll.,
2013

).
Le dioxacarbe (carbamate) est cytotoxique sur des lymphocytes
humains à des doses > 250 ppm, et la quantification des
aberrations chromosomiques à une dose plus faible (62,5 ppm)
ne révèle pas d’effets génotoxiques (Eren et coll.,
2015

). La molécule ne présente pas de
propriétés mutagéniques dans le test d’Ames en présence ou
en absence d’activation métabolique (Konuk et coll.,
2008

).
Un effet cytotoxique du propamocarbe (carbamate) est retrouvé
par Aydemir et coll. qui ont montré une réduction de l’index
mitotique de cellules de moelle osseuse de souris exposées à
des doses élevées (50-400 mg/kg), mais sans atteinte
génotoxique (Aydemir et Bilaloglu,
2004

). L’utilisation de cultures
primaires de neurones de rat a permis de montrer une
atteinte des neurofilaments en cas d’exposition au
propamocarbe (Schmuck et Mihail,
2004

). Les auteurs posent l’hypothèse
d’une liaison du pesticide sur des groupements thiols de ces
protéines fibrillaires. Skandrani et coll. démontrent
également que les concentrations de 4 pesticides dont
3 carbamates (formétanate, méthomyl, pyrimicarbe) dans
4 formulations sont beaucoup plus élevées que celles
capables de provoquer une cytotoxicité sur le modèle
pulmonaire A549 avec notamment un stress du réticulum
endoplasmique (et une diminution associée de synthèse
protéique) (Skandrani et coll.,
2006

).
Le propinèbe provoque un remaniement du cytosquelette à la
fois sur modèles cellulaires astrocytaires et musculaires
(Schmuck et coll., 2002

; Marinovich et coll.,
2003

). Il provoque une libération de
l’ACh par les cellules PC12 de phéochromocytome de rat
(Viviani et coll., 2008

). L’effet est dose-dépendant
entre 0,001 et 100 nM mais avec un effet maximal observé aux
doses intermédiaires (0,1-1 nM). À ces mêmes doses, une
dépolymérisation de l’actine est aussi observée. Cet effet
sur le cytosquelette est observé avec d’autres pesticides
comme le disulfirame ou le chlorprophame. Contrairement à
certains composés (comme la colchicine), les effets sur
l’actine de ces deux pesticides nécessitent des cellules
intègres suggérant la modulation de certaines voies de
signalisation et non un effet moléculaire direct sur le
cytosquelette (Michel et coll.,
1980

; Dikshith et coll.,
1989

; Viviani et coll.,
2008

).
Études présentant des effets de perturbation
endocrinienne (pro-œstrogéniques, anti-androgéniques et plus
généralement de modulateurs de récepteurs
de
xénobiotiques)
Des études menées sur différents modèles cellulaires montrent
que certains carbamates comme le méthiocarbe potentialise
faiblement l’activité du récepteur alpha des œstrogènes
(Tange et coll., 2016

), probablement par une
stimulation de l’activité aromatase (Andersen et coll.,
2002

). À l’inverse, des tests utilisant
des gènes rapporteurs ne montrent pas d’activité
œstrogénique du propamocarbe, du fénoxycarb (carbamate), ou
du chlorprophame (carbamate) (Nakagawa et coll.,
2004a

; Bonefeld-Jorgensen et coll.,
2005

; Orton et coll.,
2009

; Spirhanzlova et coll.,
2017

). Le chlorprophame est toutefois
décrit comme un anti-androgénique (Orton et coll.,
2012

) tout comme un certain nombre de
carbamates (Orton et coll.,
2012

).
Des études plus récentes permettent de différencier l’effet
des carbamates sur les deux récepteurs des œstrogènes (α et
β). Ainsi, le méthiocarbe présenterait une activité agoniste
plus importante sur le ERβ que sur le ERα (Kojima et coll.,
2004

). De plus, une augmentation de
l’expression de l’ARNm du ERβ est observée dans la lignée
humaine tumorale mammaire MCF-7 après seulement 3 h
d’exposition au méthiocarbe (Hofmeister et
Bonefeld-Jorgensen, 2004

). Plus récemment, un effet
équivalent a été observé sur le ERα mais au niveau protéique
chez les souris exposées au méthiocarbe à des doses
relativement faibles 0,03-3 µg/kg (Han et coll.,
2009

). Le méthiocarbe présente
également une activité d’agoniste vis-à-vis de deux
récepteurs nucléaires : PXR et PPAR-α (Fujino et coll.,
2016

). Certains carbamates ont aussi
été identifiés comme des modulateurs positifs de la voie de
signalisation AhR, susceptibles de déclencher certains
effets toxiques en plus de leur rôle dans la détoxification
des xénobiotiques (Long et coll.,
2003

).
Enfin, certains carbamates semblent en mesure d’impacter
indirectement le système endocrinien. C’est le cas du zirame
qui inhibe l’aromatase humaine, l’enzyme qui produit les
œstrogènes, ou les 11β-hydroxysteroïde déshydrogénases qui
régulent les niveaux de glucocorticoïdes (Li et coll.,
2016

; Chen et coll.,
2017

).
Études présentant des effets mitotoxiques et
de perturbation métabolique
Le manèbe a été associé à la dégénérescence des neurones
dopaminergiques dans le cadre du développement de la maladie
de Parkinson dans plusieurs études expérimentales (Coughlan
et coll., 2015

; Cao et coll.,
2019

). Sur le plan moléculaire, le
manèbe cible le complexe III de la chaîne respiratoire
(Zhang et coll., 2003

). Cette inhibition pourrait
favoriser l’émergence de cellules cancéreuses glycolytiques
(effet Warburg) au niveau des populations gliales. Le
propinèbe et le chlorprophame sont aussi identifiés comme
des inhibiteurs des fonctions mitochondriales (Ekinci et
coll., 2014

; Muranli et coll.,
2015

) ; une étude de Nakagawa et
coll. montre ainsi que le chlorprophame (plutôt que les
métabolites) conduit à une forte déplétion des
concentrations en ATP intracellulaires en lien avec une
mitotoxicité (Nakagawa et coll.,
2004b

). Ce phénomène est aussi observé
en cas d’exposition au propamocarbe ou fénoxycarb selon une
étude réalisée sur des cultures primaires neuronales de
rat ; il s’accompagne néanmoins d’une diminution de la
consommation de glucose (sans modification des niveaux de
glutathion réduit, signe d’un stress oxydant) (Schmuck et
Mihail, 2004

). Les auteurs posent donc
l’hypothèse d’une baisse d’activité de la glycolyse. Or, une
étude récente montre que le propamocarbe à des doses
relativement élevées pendant 7 j d’exposition sur des
adultes mâles de poisson zèbre (100-1 000 µg/l) diminue à la
plus forte dose le contenu en triglycérides hépatiques
(Zhang et coll., 2019

). Le traitement diminue
également l’expression de nombreuses enzymes de la glycolyse
et du métabolisme des lipides ; par exemple, hexokinase-1
(HK1), pyruvate kinase (PK), acyl-CoA oxydase (Aco),
acétyl-CoA carboxylase-1 (Acc1), diacylglycérol
acyltransférase (Dgat), et acide gras synthase (
fatty
acid synthase ; Fas), ainsi que d’autres facteurs
(
apolipoprotein A-IV-like) ou récepteurs
(
peroxisome proliferator activated receptor
alpha ; Ppar-α) des métabolismes précités et de
surcroît, les quantités de métabolites associés à ces voies.
Cet effet est cohérent avec celui identifié dans une étude
précédente qui a rapporté une consommation de glucose
abaissée et une diminution d’expression de la HK1 et de la
PK (Schmuck et Mihail, 2004

). L’effet sur les triglycérides
doit en revanche être considéré avec prudence car celui-ci
dépend probablement du type de carbamate utilisé, de la dose
ou du type cellulaire. En effet, Lim et coll. montrent que
le fénoxycarb favorise, à l’inverse de l’étude de 2019,
l’accumulation de triglycérides dans le modèle adipocytaire
murin 3T3-L1 de manière comparable à celui de la
rosiglitazone (c’est-à-dire par activation spécifique du
récepteur PPAR-γ). Cette activation s’accompagne d’une
augmentation d’expression du transporteur d’acides gras,
FATP1 (
fatty acid transporter protein 1) (Lim et
coll., 2016

). Plus récemment, une étude sur
le zirame montre que celui-ci exerce un effet inhibiteur sur
l’expression de plusieurs enzymes impliquées dans la
synthèse de neurostéroïdes (5α-réductase-1,
3α-hydroxystéroïde déshydrogénase) au niveau cérébral (Su et
coll., 2018

).
Autres effets sur le système nerveux central
potentiellement en lien
avec des mécanismes de
cancérogenèse
Sur le plan neurodéveloppemental, l’administration de
chlorprophame à des souris sur une longue période (chez la
génération F0 à partir de 5 semaines et leur descendance
(F1) jusqu’à 9 semaines) à des doses de 500-2 000 mg/kg
conduit à des effets neurocomportementaux marqués suggérant
un passage du composé au niveau du SNC (Tanaka,
1997

; Tanaka,
1999

).
Au niveau tissulaire, le mancozèbe, un fongicide
organométallique (Manganèse/Zinc), présente une
neurotoxicité révélée par l’utilisation de différents
modèles expérimentaux. L’administration de doses
relativement élevées de mancozèbe, seul ou en mélange avec
de l’imidaclopride, à des souris conduit à des altérations
du système hypothalamique ou pyramidal au cours du
développement, caractérisées par la variation des niveaux de
neurotransmetteurs, la démyélinisation et l’augmentation
d’expression de la kisspeptine (Overgaard et coll.,
2013

; Pena-Contreras et coll.,
2016

; Bhaskar et coll.,
2017

; Morales et coll.,
2018

). De surcroît, le mancozèbe
conduit à des dommages à l’ADN (Cheng et coll.,
2014

) et à une sensibilisation de
l’effet d’autres pesticides ou dérivés comme le MPP+,
inducteur de syndrome parkinsonien par activation de NFkB,
effet également retrouvé avec le zinèbe (Jia et Misra,
2007b

; Williams et coll.,
2013

; Cheng et coll.,
2014

). Cette toxicité du mancozèbe
s’exerce spécifiquement sur les neurones GABAergiques et
dopaminergiques (Soleo et coll.,
1996

; Domico et coll.,
2006

; Negga et coll.,
2012

; Harrison Brody et coll.,
2013

). Des expériences menées sur le
nématode
C. elegans à l’aide d’antagonistes des
transporteurs de dopamine montrent que ceux-ci jouent un
rôle prépondérant dans la toxicité du mancozèbe (du fait de
l’import du carbamate dans cette cellule). Ces résultats ne
sont pas retrouvés avec les antagonistes du transport du
GABA (Montgomery et coll.,
2018

). Sur le plan mécanistique, la
libération du manganèse par le mancozèbe impacterait la
fonction de diverses cibles membranaires telles que le canal
potassium voltage dépendant
KCNQ2, dont le gène est
mis en cause dans les encéphalopathies épileptiques précoces
(un groupe de maladies rares et sévères du développement
cérébral s’accompagnant de crises d’épilepsie récurrentes et
incurables) (Li et coll.,
2013

). Une accumulation
intracellulaire du manganèse peut aussi avoir un effet sur
la respiration mitochondriale (Domico et coll.,
2006

), comme cela a été montré sur des
astrocytes d’hippocampe de rat (Tsang et Trombetta,
2007

). Ces effets de sensibilisation
ou de mitotoxicité identifiés dans un cadre neurologique
sont, comme évoqué précédemment, des modes d’action qui
peuvent contribuer à un processus de cancérogenèse.
L’exposition au zirame est associée à un risque plus élevé de
développer la maladie de Parkinson (Wang et coll.,
2011

). Son mode d’action est une
liaison aux fonctions thiol des cystéines. Il agit sur des
protéines, comme par exemple certaines enzymes des
champignons, conduisant à leur inactivation et à un effet
fongicide. Des études expérimentales montrent que le zirame
peut atteindre le SNC par exposition de la muqueuse nasale
et son transfert
via les nerfs olfactifs (Mack et
coll., 2018

) ; ce mode d’exposition s’il est
continu sur 4 j (1 mg/j) induit des déficits neurologiques
et moteurs persistants pendant 7 j. Des dérégulations des
niveaux de certains neurotransmetteurs dans le bulbe
olfactif sont observées également (sérotonine,
noradrénaline), associées à un stress oxydant (Mack et
coll., 2018

). Les mêmes effets sont aussi
observés dans des astrocytes de l’hippocampe chez le rat
(Matei et Trombetta, 2016

) ou dans des systèmes
cellulaires comme les HEK293 (Dennis et Valentine,
2015

). Le zirame possède un effet
inhibiteur sur le système ubiquitine protéasome favorisant
ainsi l’agrégation des protéines, une des caractéristiques
cytologiques de la maladie de Parkinson (Wang et coll.,
2006

; Chou et coll.,
2008

; Cao et coll.,
2018

). Cet effet est cohérent avec
l’accumulation d’α- et γ-synucléine observée
in vivo
par exemple sur le modèle poisson zèbre au niveau du système
dopaminergique (Lulla et coll.,
2016

). Par ailleurs, le zirame
pourrait impacter l’homéostasie calcique (Han et coll.,
2003

) en ciblant par exemple le
transporteur NCX3 (Na
+-Ca
2+exchanger 3) comme le montrent des études de
protection utilisant des modèles NCX3
-/- (Jin et
coll., 2014

).
Un grand nombre d’études similaires sur le plan thématique
porte sur le manèbe (voir plus haut). Associé tout comme le
zirame au développement de la maladie de Parkinson (Wang et
coll., 2011

; Pouchieu et coll.,
2018b

), le manèbe provoque une
alkylation des thiols des protéines et cible le complexe III
de la chaîne respiratoire dans un modèle de neuroblastome
entraînant une diminution de la consommation d’O
2
et une baisse de la fonction glycolytique et de la
production d’ATP (Anderson et coll.,
2018

). Une dérégulation de la chaîne
respiratoire (accumulation d’électrons transférés alors sur
l’O
2) peut conduire à un stress oxydant.
Celui-ci peut entraîner une agrégation des protéines, deux
phénomènes expliquant la maladie de Parkinson (Thrash et
coll., 2007

) ; l’agrégation protéique
pourrait être liée à une polarisation de la microglie vers
le phénotype inflammatoire M1 (Hou et coll.,
2018

). Ces effets sont fréquemment
analysés en co-exposition avec le paraquat pour le manèbe
(Thiruchelvam et coll.,
2002

; Singhal et coll.,
2013

). Une étude de Roede et coll.
(2011

) suggère toutefois que dans les
mélanges du paraquat et du manèbe, le paraquat serait
responsable de l’effet pro-oxydant et le manèbe des
alkylations. Le zirame et le manèbe pourraient donc agir
comme des molécules pro-alkylantes à l’origine de la
dérégulation de nombreux processus cellulaires notamment en
cas de co-exposition nécessitant des phénomènes d’adaptation
rapide de la cellule (Barlow et coll.,
2005

). Cet effet rejoint celui observé
avec le carbaryl (carbamate), un inhibiteur de l’agrégation
de plaquettes sanguines humaines à des doses élevées (10 µM)
du fait de la formation de liaisons covalentes sur plusieurs
protéines plaquettaires dont la cyclooxygénase (selon un
mécanisme rappelant celui de l’aspirine) (Krug et coll.,
1988

). L’ensemble de ces processus
(stress oxydant, agrégation protéique, phénotype
inflammatoire) peut être observé au cours de la
cancérogenèse.
Enfin, un dernier mécanisme potentiellement impliqué dans la
toxicité des carbamates concerne leurs effets sur la
distribution d’autres contaminants. Le thirame est suspecté
de favoriser l’accumulation de plomb en cas de
co-intoxication par la formation d’un complexe liposoluble
permettant un passage plus aisé au travers de la barrière
hémato-encéphalique (Oskarsson,
1984

; Oskarsson et Lind,
1985

). Cet effet serait intéressant à
étudier dans le cadre de molécules co-contaminantes
cancérogènes.
En résumé, des données issues des études mécanistiques sur le
lindane, le CPF et certains membres de la famille des
carbamates sur des modèles neuronaux renforcent la
plausibilité d’un lien avec la survenue de tumeurs du SNC.
Le lindane, un cancérogène avéré, perturbe la synthèse et le
transport de protéines. Plusieurs pistes peuvent être
évoquées pour expliquer un effet cancérogène du CPF ou de
ses métabolites : i) un blocage de la différenciation
et un maintien dans un état prolifératif par diminution des
niveaux d’AMPc ou production d’ERO, et ii) une survie
cellulaire favorisée par une augmentation de l’activité de
la TG2. Des effets mutagènes ou génotoxiques ont été mis en
évidence pour les carbamates, mais à des doses relativement
élevées. Deux membres de cette famille, le manèbe et le
zirame, ont été particulièrement étudiés dans le cadre de la
maladie de Parkinson et leurs effets suspectés de contribuer
à cette pathologie (agrégation de protéines, activité
pro-oxydante) peuvent également expliquer certains processus
de cancérogénicité. En outre, d’autres mécanismes
potentiellement impliqués ont été mis en lumière tels que la
perturbation endocrinienne ou métabolique, la mitotoxicité,
des effets immunomodulateurs, ou la modification de la
distribution d’autres contaminants. Ces effets mériteraient
d’être validés sur d’autres modèles expérimentaux
(co-cultures, systèmes 3D, « organoïdes de cerveaux ») et à
travers des études réalisées sur ces pesticides en mélange
ou en présence d’autres cancérogènes.
Conclusion
Lors de la précédente expertise collective sur les pesticides,
réalisée en 2013, le nombre d’études portant sur la survenue de
tumeurs cérébrales était relativement limité (environ une
vingtaine), et elles reposaient sur un faible nombre de cas et
n’exploraient qu’imparfaitement l’exposition. Sur la base des
données disponibles, l’expertise avait alors conclu à une
présomption « faible » d’un lien entre l’exposition aux pesticides
et les tumeurs cérébrales en population agricole mais n’avait pas pu
conclure sur des matières actives précises. Depuis, 12 études
nouvelles ont été identifiées dont 1 méta-analyse, 7 analyses au
sein de deux grandes cohortes (AHS aux États-Unis et AGRICAN en
France) et 4 études cas-témoins. La méta-analyse et les études
cas-témoins vont dans le sens d’une élévation du risque en milieu
agricole, mais ne permettent pas de préciser la force de
l’association ni les substances potentiellement en cause. La cohorte
américaine a mis en évidence des élévations de risque chez les
conjointes des applicateurs de pesticides en lien avec l’utilisation
des organochlorés. Les données issues de la cohorte française
montrent un excès de tumeurs chez les cultivateurs, les éleveurs et
les utilisateurs de pesticides (plus marqués pour certaines cultures
et pour des expositions longues) et des associations significatives
avec les insecticides, fongicides et herbicides de la famille des
carbamates. Sur la base de ces résultats, nous concluons à une
présomption « moyenne » d’un lien entre l’exposition aux pesticides
et les tumeurs du système nerveux central chez les populations
agricoles. Les résultats des études expérimentales in vitro
ou in vivo sur les modèles neuronaux confortent la
plausibilité biologique d’un lien entre l’exposition à certains
pesticides, notamment les carbamates, avec la survenue de tumeurs
cérébrales.
Tableau 10.I Caractéristiques et résultats des études publiées
depuis l’expertise collective de 2013
Référence Pays
|
Population étudiée
|
Définition de la
maladie
|
Fréquence d’exposition
|
Méthode d’estimation de
l’exposition
|
Facteurs d’ajustement
|
Résultats Commentaires
|
Méta-analyse
|
Li et coll.,
2015a
|
Études cas-témoins chez l’adulte
publiées avant juin 2014, portant sur le lien
entre gliome et pesticides
11 études retenues comprenant 6 393 cas
et 15 258 témoins
|
Gliomes confirmés
médicalement
|
Exposition aux pesticides, insecticides
ou herbicides
|
Recueil par questionnaire, entretien
présentiel ou téléphonique
|
Études hospitalières et/ou en
population
Mode de recueil des données
Sexe
|
Pesticides : RR = 1,15
[0,96-1,37]
Insecticides : RR = 0,96
[0,76-1,22]
Herbicides : RR = 1,07
[0,87-1,32]
|
Cohortes
prospectives
|
Silver et coll.,
2015
États-Unis (Iowa,
Caroline du Nord)
Agricultural Health
Study
|
49 616 applicateurs de
pesticides
Inclusion entre 1993-1997, suivi
jusqu’en 2010/2011
5 701 cas incidents de cancer (dont 31
tumeurs cérébrales chez les personnes exposées au
métolachlore et 38 chez les non
exposées)
|
Tumeurs cérébrales CIM-O-2
|
26 505 applicateurs (53 %) ont utilisé
le métolachlore.
|
Nombre cumulé de jours d’exposition
pondéré par l’intensité (quartiles)
Latence de 5 ans
|
État de résidence, âge, tabagisme,
alcool, histoire familiale de cancer, exposition
aux pesticides corrélés (alachlore, atrazine,
dicamba, imazéthapyr et trifluraline)
|
Métolachlore : RR = 1,31 ; IC 95 %
[0,52-3,29] pour le 4e quartile
d’exposition versus aucune exposition, sans
tendance positive
|
Lerro et coll.,
2018
États-Unis (Iowa,
Caroline du Nord)
Agricultural Health
Study
|
49 685 applicateurs de
pesticides
Inclusion entre 1993-1997, suivi
jusqu’en 2012/2013
6 671 cas incidents de cancer (dont 41
tumeurs cérébrales chez les personnes exposées à
l’alachlore et 39 chez les non
exposées)
|
Tumeurs cérébrales CIM-O-3
|
25 640 applicateurs (51,6 %) ont
utilisé l’alachlore.
|
Nombre cumulé de jours d’exposition
pondéré par l’intensité (quartiles)
Latence de 10 ans
|
État de résidence, âge, tabagisme,
alcool, histoire familiale de cancer, exposition
aux pesticides corrélés (atrazine, cyanazine,
métolachlore, 2,4-D et terbufos)
|
Alachlore : RR = 0,83 ; IC 95 %
[0,35-1,97] pour le 4e quartile
d’exposition versus aucune exposition, sans
tendance positive
|
Lerro et coll.,
2015
États-Unis (Iowa,
Caroline du Nord)
Agricultural Health
Study
|
Conjointes (n = 30 003) d’une cohorte
d’applicateurs de pesticides
Inclusion entre 1993-1997, suivi
jusqu’en fin 2010/2011
2 712 cas incidents de cancer (dont 38
tumeurs cérébrales)
|
Tumeurs cérébrales CIM-O-3
|
25,9 % ont utilisé au moins un
organophosphoré (19,5 % malathion, 10,3 %
diazinon).
|
Déclaration sur l’usage des
insecticides OP (chlorpyrifos, coumaphos,
diazinon, dichlorvos, fonofos, malathion,
parathion, phorate, terbufos,
trichlorfon)
|
État de résidence, âge, tabagisme,
ethnie, alcool, niveau d’études, IMC, histoire
familiale de cancer
|
OP : RR = 1,29 ; IC 95 %
[0,53-3,12]
Malathion : RR = 1,57 ; IC 95 %
[0,65-3,78]
|
Louis et coll.,
2017
États-Unis (Iowa,
Caroline du Nord)
Agricultural Health
Study
|
Inclusion entre 1993-97
Suivi jusqu’en 2012/2013
Questionnaire auprès des conjoint(e)s
(n = 32 345) sur 50 pesticides dont 7 OC étudiés
dans cette publication
Exclusion des hommes, informations
manquantes : analyse sur 28 909 femmes
44 cas de gliomes, dont 11 chez les
exposées aux OC
|
Croisement avec des registres de
cancer
Gliomes
|
52,3 % des femmes ont utilisé des
pesticides.
7,6 % ont utilisé ≥ 1. OC (chlordane :
4,1 % ; DDT : 3,6 % ; lindane : 1,5 % ; autres
< 1 %).
|
Déclaration (oui/non) des participantes
sur leur usage professionnel ou domestique des OC
au cours de leur vie (aldrine, chlordane,
dieldrine, DDT, heptachlore, lindane et
toxaphène)
Analyse de sensibilité en réunissant
aldrine et dieldrine (métabolite)
Pas de données sur la durée, la
période, et l’intensité de
l’utilisation
|
Âge, niveau d’études, alcool,
tabagisme, État de résidence, IMC, race,
antécédents familiaux de cancer, utilisation de
pesticides, autres facteurs selon les
cancers
|
OC : OR = 3,5 [1,7-7,2]*,
Lindane : OR = 4,5
[1,4-14,6]*
Chlordane : OR = 1,8
[0,6-5,1]
|
Piel et coll.,
2017
France Cohorte
AGRICAN
|
Inclusion à partir de 2005 de
181 842 affiliés ≥ 3 ans à la MSA dans
11 départements français
Suivi au 31 décembre 2011
Hommes et Femmes > 18 ans
Salariés et exploitants
Retraités et actifs
Analyse sur 146 745
personnes
25273 cas de tumeurs du SNC au cours du
suivi : 126 gliomes, 87 méningiomes,
44 autres
|
Croisement avec des registres de
cancer
Tumeurs du SNC malignes et bénignes de
type gliome, méningiome ou
autres1
|
50 % des cultivateurs ont traité au
moins une des 11 cultures.
39 % des éleveurs ont traité des
animaux.
|
Questionnaire postal : calendrier
professionnel et historique des cultures (n = 13)
et des élevages (n = 5). Tâches réalisées dont
l’usage de pesticides (début et fin)
Durée d’exposition
Intoxication par un
pesticide
|
Âge, sexe, niveau d’études, tabagisme,
alcool
|
Exposition à au moins une culture ou
élevage :
Toutes tumeurs du SNC : HR = 1,73
[1,01-2,94]*
Gliomes : HR = 1,55
[0,79-3,03]
Méningiomes : HR = 1,54
[0,59-3,97]
Toutes tumeurs du
SNC :
Application de pesticides : HR = 1,96
[1,11-3,47]*
Pois : HR = 2,48
[1,45-4,26]*
Betteraves : HR = 2,07
[1,39-3,07]*
Pommes de terre : HR = 1,64
[1,13-2,39]*
|
Piel et coll.,
2019b
France Cohorte
AGRICAN
|
Inclusion à partir de 2005 : 181 842
affiliés ≥3 ans à la MSA dans 11 départements
français.
Hommes et Femmes > 18 ans
Salariés et exploitants
Retraités et actifs
Suivi au 31 décembre 2013
Analyse sur 170 858
personnes
381 cas incidents de tumeurs du SNC
(164 gliomes, 134 méningiomes,
83 autres)
|
Croisement avec des registres de
cancer
Tumeurs malignes et bénignes de type
gliome, méningiome ou
autres1
|
24 % des participants exposés à ≥ 1
insecticide carbamate au cours de la vie, dont
45 % par le seul traitement des cultures (±
traitement des semences), 33 % par le traitement
de cultures et animaux
|
Application de la matrice PESTIMAT pour
estimer l’exposition (oui/non, durée) à 19
insecticides carbamates en fonction des cultures
et des élevages : aldicarbe, bendiocarbe,
benfuracarbe, carbaryl, carbofuran, carbosulfan,
dimétilan, dioxacarbe, éthiophencarbe, fénoxycarb,
formétanate, furathiocarbe, isolane, méthiocarbe,
méthomyl, pirimicarbe, promécarbe, thiodicarbe,
thiofanox
|
Âge, sexe, niveau d’études, tabagisme,
alcool
|
Toutes tumeurs du
SNC :
Exposition à au moins un insecticide
carbamate : HR = 1,47 [1,03-2,10]*
Élévation de risque pour toutes les
substances : HR entre 1,43 et 2,91
Augmentation du risque avec la
durée :
HR ≥ 30 ans = 1,85
[1,14-3,00]*
Gliomes :
Formétanate : HR = 4,60
[1,67-12,7]*
Dioxacarbe/promécarbe : HR = 3,0
[1,46-6,17]*
Isolane : HR = 2,40
[1,12-5,12]*
Méningiomes :
Thiofanox : HR = 3,67
[1,16-11,56]*
Isolane : HR = 3,59
[1,38-9,34]*
Dioxacarbe/promécarbe : HR = 3,43
[1,44-8,19]*
|
Piel et coll.,
2019a
France Cohorte
AGRICAN
|
Inclusion à partir de 2005 : 181 842
affiliés ≥ 3 ans à la MSA dans 11 départements
français
Hommes et Femmes > 18 ans
Salariés et exploitants
Retraités et actifs
Suivi au 31 décembre 2013
95 098 personnes classées par rapport à
leurs expositions et analysées
381 cas incidents de tumeurs du SNC
(164 gliomes, 134 méningiomes,
83 autres)
|
Croisement avec des registres de
cancer
Tumeurs malignes et bénignes de type
gliome, méningiome ou
autres1
|
21 % des participants exposés à ≥1
herbicide ou fongicide carbamate au cours de la
vie, dont 45 % par le seul traitement des cultures
(± traitement des semences), 33 % par le
traitement de cultures et animaux
|
Application de la matrice PESTIMAT pour
estimer l’exposition aux carbamates (oui /non,
durée)
14 herbicides de type carbamate
(asulame, barbane, chlorbufame, chlorprophame,
desmédiphame, phenmédiphame, prophame) ou
thiocarbamate (butilate, cycloate, diallate, EPTC,
prosulfocarbe, triallate, vernolate)
14 fongicides de type carbamate
(diéthofencarbe, iprovalicarbe, propamocarbe) ou
dithiocarbamate (cuprèbe, cuprobame, ferbame,
mancopper, mancozèbe, manèbe, métirame, propinèbe,
thirame, zinèbe, zirame)
|
Âge, sexe, niveau d’études, tabagisme,
alcool
|
Toutes tumeurs du
SNC :
Herbicide carbamate : HR = 1,44
[0,94-2,22]
Fongicide carbamate : HR = 1,88
[1,27-2,79]*
Élévation de risque pour toutes les
substances : HR entre 1,13 et 2,45
Augmentation du risque avec la durée
pour certaines substances herbicides et pour les
fongicides carbamates
Gliomes :
Chlorprophame et/ou prophame :
HR = 2,28 [1,06-4,91]*
Propamocarbe : HR = 2,94
[1,09-7,90]*
Cuprobame : HR = 2,40
[1,19-7,28]*
Dithiocarbamates : HR = 2,16
[1,20-3,87]*
Méningiomes :
Chlorprophame et/ou prophame :
HR = 2,64 [1,02-6,81]*
Diallate : HR = 3,65
[1,24-10,71]*
Cuprobame : HR = 3,22
[1,42-7,28]*
|
Études cas-témoins
|
Carles et coll.,
2017
France Étude
CERENAT
|
Cas de ≥ 16 ans inclus entre 2004-06 en
Gironde, Calvados, Manche et Hérault
596 cas
1 192 témoins
1 470 personnes incluses dans les
analyses (dont 273 cas de gliomes et 217 cas de
méningiomes)
|
Gliomes, méningiomes, neurinomes,
lymphomes
CIM-0 3 : C70.0-C70.9 et
C72.0-C72.9
|
CORINE Land cover :
Exposition dans un rayon de 500 m :
38 % grandes cultures, 28 % vignes,
1 % arboriculture
Recensement agricole :
88 % grandes cultures, 61 % vignes,
35 % arboriculture
|
Questionnaire standardisé en face à
face. Historique des résidences et des
professions
Géocodage des adresses
Croisement avec la base CORINE Land
cover (à l’aide d’un système d’information
géographique) : grandes cultures, vignes,
arboriculture
Croisement avec recensements
agricoles
Prise en compte de la durée de
résidence
|
Niveau d’études, tabagisme, alcool,
usage du téléphone portable, usage professionnel
de pesticides, usage domestique de
pesticides
|
Pas d’association entre proximité aux
terrains agricoles et risque de gliome
Des tendances entre exposition définie
avec le recensement agricole et le risque de
méningiome pour les grandes cultures, vignes et
vergers
Recensement agricole
> 75epercentile et risque de méningiome
pour les grandes cultures :
OR = 2,3 [1,04-5,10]
|
Fallahi et coll.,
2017
Italie
|
Service de neurochirurgie de l’hôpital
de Pise entre 1990 et 2000
174 cas
522 témoins (pathologie non
tumorale)
|
Méningiomes malins et tumeurs
cérébrales malignes
CIM 10 : C70.0 ;
C71.0-C71.9
Pas d’analyse par type
histologique
|
12 % d’agriculteurs chez les cas et 6 %
chez les témoins
|
Histoire professionnelle : agriculteur
oui/non
Pas de notion sur le secteur agricole
ou sur les tâches réalisées, pas de précision sur
les utilisations de pesticides
|
Race, âge, niveau d’études, lieu de
résidence
|
Agriculteur versus non
agriculteur
OR = 2,2 [1,2-4,0] ;
p = 0,008
|
Salerno et coll.,
2016
Italie (Province
de Vercelli)
|
Population résidant pendant 1 année
entre 2002-09. Âge 25 à 79 ans
Cas : nouveaux cas de cancers (registre
hospitalier et certificats de décès, rapports
anapath.) (n = 887)
Témoins : résidents de la même zone à
la même période, même âge (n = 11 491)
|
Tumeurs du SNC
|
Zone de riziculture : 26 molécules
citées : herbicides amides
|
Profession d’agriculteur oui/non :
données de la sécurité sociale sur la période
1965-2009
|
Âge, sexe
|
Agriculteur versus non
agriculteur (17 cas de tumeurs du SNC)
OR = 2,93 ; p = 0,06
|
Bhat et coll.,
2010
Inde (Cachemire)
|
Service de neurochirurgie de Srinagar,
2005-08
432 cas de tumeur cérébrale
457 témoins hospitaliers (pathologie
non tumorale) + 50 témoins proches (famille) et
50 témoins en population générale dans une région
de production fruitière (pommes)
|
Tumeur cérébrale primitive maligne
prouvée histologiquement
|
Usage rapporté par les auteurs :
dithiocarbamates (mancozèbe), dicarboximides
(captane), OP (diméthoate, chlorpyrifos), OC
(endosulfan)
Travail dans les vergers : 90 % des cas
versus 26 % des témoins
61 % sont exposés
directement (travailleurs) ;
39 % sont exposés indirectement
(enfants jouant sur la ferme, eau de boisson
contaminée, résidence dans la zone des
vergers...)
|
Recueil d’expositions en agriculture :
ouvriers, résidents et enfants
Détails sur les tâches et produits
utilisés, équipements de protection et pratiques
(consommation de fruits non lavés dans les
champs), lieu de résidence, origine de l’eau de
boisson, aire de jeu des enfants
Âge et durée de
l’exposition
Mesure de l’AChE sérique lors de
l’hospitalisation (moyenne de 3
mesures)
|
Âge, sexe, statut de travailleur
agricole, AChE sérique
|
90 % des cas sont des travailleurs de
vergers.
Baisse de l’AChE sérique chez seulement
45 % des cas exposés
Plus faible proportion de personnes
avec une AChE normale parmi les cas exposés aux
pesticides que parmi les témoins
exposés
|
AchE : acétylcholinestérase ; CIM 10 :
classification internationale des maladies,
10e révision ; CIM-O-3 : Classification
Internationale des Maladies pour l’Oncologie,
3e révision ; EPA : Environmental Protection
Agency (USA) ; EPTC : S-éthyl-dipropylthiocarbamate ;
IMC : indice de masse corporelle ; MSA : Mutualité sociale
agricole ; OC : organochlorés ; OP : organophosphorés.
1 codes CIM-O-3 : 9380/3, 9382/3, 9383/1, 9391/3,
9400/3, 9401/3, 9411/3, 9413/0, 9440/3, 9442/3, 9450/3, 9451/3,
9460/3, 9530/0, 9530/1, 9530/3, 9531/0, 9532/0, 9533/0, 9534/0,
9537/0, 9538/1, 9539/1, 9080/0, 9540/0, 9560/0, 9560/3, 9591/3,
9680/3, 8000/0, 8000/1, 8000/3. Les intervalles de confiance
donnés entre parenthèses sont les intervalles de 95 %, sauf si
indiqué différemment. * résultat significatif au seuil de
5 %
Références
• Un ou plusieurs auteurs sont affiliés à une industrie des
phytosanitaires.
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