Pesticides et effets sur la santé
II. Pathologies cancéreuses

2021


ANALYSE

14-

Cancers de la vessie et du rein

Le cancer de la vessie est très lié au tabagisme et le rôle de certains composés chimiques (amines aromatiques AA, hydrocarbures aromatiques polycycliques, HAP), excrétés par voie urinaire, dans la survenue de ces cancers est clairement décrit. Les liens entre l’exposition professionnelle ou environnementale aux pesticides et le risque de survenue des cancers de la vessie et du rein ont fait l’objet de recherches épidémiologiques depuis la fin des années 1980. Les premières analyses menées en milieu agricole, n’ont pas mis en évidence d’élévation du risque. Cependant, il est reconnu que la population en milieu agricole est moins exposée au tabagisme et cela pourrait masquer un effet de l’exposition aux pesticides.
Ces cancers n’ayant pas été pris en compte dans l’expertise collective de l’Inserm en 2013, ce chapitre présente un état des connaissances, en s’appuyant sur les données de la littérature scientifique disponible en date du dernier semestre 2019.

Cancer de la vessie : incidence, mortalité et facteurs
de risque

Avec plus de 16 000 nouveaux cas en 2018, le cancer de la vessie représente 3,6 % des nouveaux cas de cancers (5e rang), et 3,9 % des décès par cancer (8e rang) en France (Ferlay et coll., 2018renvoi vers). Il est environ six fois plus fréquent chez l’homme que chez la femme, avec un taux d’incidence respectivement de 14,3 et 2,4 pour 100 000 personnes en France (Defossez et coll., 2019renvoi vers). D’après le réseau de registres des cancers SEER (Surveillance, Epidemiology and End Results) aux États-Unis, le taux de survie à 5 ans pour ce cancer est environ 77 % (Noone et coll., 2018renvoi vers). Les tumeurs superficielles non infiltrantes de la vessie se limitent à la muqueuse, et représentent 70-80 % des cas de ce cancer au moment du diagnostic, alors que les tumeurs infiltrantes, qui atteignent le muscle vésical, sont associées à un risque d’évolution méta-statique (poumons, foie ou os). Il existe plusieurs types histologiques : majoritairement les carcinomes urothéliaux (90 %), et plus rarement les carcinomes épidermoïdes, les adénocarcinomes ou les carcinomes à petites cellules.
Le cancer de la vessie est très lié au tabagisme, l’association étant aujourd’hui considérée comme causale, mais aussi à la bilharziose et à certaines expositions professionnelles ou environnementales. Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a considéré comme suffisantes les preuves de cancer de la vessie chez les travailleurs des industries de production de l’aluminium et du caoutchouc, ainsi que chez les peintres (IARC, 2012brenvoi vers). En effet, de nombreuses substances chimiques, utilisées dans ces secteurs professionnels, ont été associées avec un fort niveau de preuve à ce cancer. Parmi celles-ci figurent les AA (par exemple 4-aminobiphényle, benzidine, 2-naphthylamine, ortho-toluidine) et les HAP, dont une des sources est le tabagisme.
Les seuls facteurs de risque professionnel de cancer de la vessie ouvrant droit à une réparation au titre des tableaux de maladies professionnelles en France sont l’exposition à certaines AA (Tableau de maladie professionnelle 15ter du régime général) et les travaux comportant l’emploi de goudrons, huiles et brais de houille, et les suies de combustion du charbon contenant notamment des HAP (Tableau de maladie professionnelle 16bis du régime général et 35bis du régime agricole).

Mécanismes biologiques à l’origine du développement
du cancer de la vessie

Parmi les mécanismes biologiques favorisant le développement tumoral, un rôle a été rapporté pour le contact de substances cancérogènes (AA, HAP, métaux) ou leurs métabolites avec la muqueuse vésicale. Les métabolites de ces agents, issus de la phase I du métabolisme, sont pour certains très réactifs et en conséquence susceptibles d’établir des liaisons covalentes avec l’ADN (formant ainsi des adduits). La présence d’adduits à l’ADN est reconnue comme une étape de cancérogénèse dépendante de mutations induites par une réplication de l’ADN non fidèle et un processus altéré de réparation des lésions de l’ADN. En conséquence, il est probable que des susceptibilités génétiques individuelles reposent sur des différences d’expression, d’inductibilité ou d’activité des enzymes participant à la bioactivation (enzymes de phase I ou phase IV) ou à la détoxification (enzymes de phase II ou transporteurs de phase III). Les enzymes de phase I et II interviennent respectivement dans des réactions d’oxydation (rarement de réduction) et de conjugaison. Les enzymes ou transporteurs de phase III sont représentés par des pompes d’efflux alors que les enzymes de phase IV correspondent à des systèmes de déconjugaison. Un exemple d’enzyme de phase IV est la β-glucuronidase qui libère le 2-naphthylamine en métabolisant une forme inactive de la molécule conjuguée à l’acide glucuronique. L’activité de cette enzyme dans la vessie serait impliquée dans la carcinogénicité de 2-naphthylamine et d’autres molécules, mais ce mécanisme est controversé (Paigen et coll., 1984renvoi vers). Diverses enzymes de phase I et II présentent des polymorphismes dont l’association de ces variants avec le risque de cancer du tractus urinaire est désormais documentée (Stojanovic et coll., 2018renvoi vers).
De nombreuses altérations génétiques et épigénétiques ont été impliquées directement ou non dans la formation de tumeurs de la vessie. Parmi les facteurs génétiques participant à la carcinogenèse, il est rapporté, pour les tumeurs superficielles de la vessie, des mutations activatrices des oncogènes HRAS, FGFR3 et PIK3CA survenant dans l’urothélium sain (gènes plutôt impliqués dans la prolifération cellulaire) (Juanpere et coll., 2012renvoi vers), ces tumeurs évoluant rarement vers le stade métastatique. Ainsi, les mutations du gène codant le récepteur 3 du FGF ont pour effet la stimulation de la voie RAS-MAPK (tous comme celle de HRAS) et participent en conséquence à la carcinogenèse vésicale de faibles grades (Cappellen et coll., 1999renvoi vers). En revanche, l’inactivation de gènes suppresseurs de tumeurs (TP53, RB, impliqués dans la stabilité du génome et PTEN, gène contrôlant l’activité de la PI3K, citée plus haut) est retrouvée dans la formation de carcinomes infiltrants aboutissant à la maladie métastatique (Guo et Czerniak, 2019renvoi vers).

Cancer du rein : incidence, mortalité et facteurs de risque

Avec environ 15 000 nouveaux cas en 2018, le cancer du rein représente 3,5 % des nouveaux cas de cancers (6e rang), et 2,9 % des décès par cancer (11e rang) en France (Ferlay et coll., 2018renvoi vers). Il est plus de deux fois plus fréquent chez l’homme que chez la femme, avec un taux d’incidence respectivement de 17,1 et 7,1 pour 100 000 personnes en France (Defossez et coll., 2019renvoi vers). Les tumeurs rénales sont rares pendant l’enfance (7 % des cancers) et l’âge moyen au diagnostic est de 65 ans, avec un patient sur trois présentant des métastases lors du diagnostic. D’après le réseau de registres des cancers SEER aux États-Unis, le taux de survie à 5 ans pour ce cancer est environ 75 % (Noone et coll., 2018renvoi vers). La tumeur rénale la plus fréquente est celle du parenchyme rénal, ou encore carcinome à cellules rénales qui représente 85 % des cas (dont la forme à cellules claires, voir plus loin). Cinq autres types histologiques et de nombreux sous-types histologiques constituent les 15 % restants. Les principaux facteurs de risque pour ce cancer sont le sexe, l’obésité (indice de masse corporelle > 30), l’hypertension artérielle, les rayonnements ionisants et le tabagisme (Scelo et Larose, 2018renvoi vers). Il existe aussi une forte composante génétique, avec plus d’une douzaine de gènes impliqués dans des formes familiales de carcinome à cellules rénales (Lui et Shuch, 2019renvoi vers) ainsi que dans le développement des tumeurs rénales pédiatriques (Royer-Pokora, 2013renvoi vers). En ce qui concerne les agents chimiques, le Circ a classé le trichloréthylène comme cancérogène pour l’être humain (groupe 1) en raison de son association avec le cancer du rein sur la base de preuves épidémiologiques et mécanistiques (IARC, 2014renvoi vers).

Mécanismes biologiques à l’origine du développement
du cancer du rein

D’un point de vue général, la cancérogenèse rénale repose plutôt sur des mécanismes épigénétiques que des mécanismes mutationnels (Joosten et coll., 2018renvoi vers). Les altérations épigénétiques comprennent des modifications des histones, de la méthylation de promoteurs et des variations de taux de micro-ARN qui interviennent dans des voies de signalisation, telles que la voie des hypoxia-inducible factors HIF (à laquelle appartient le suppresseur de tumeur von Hippel-Lindau ; VHL), la voie WNT-β-caténine et les voies impliquées dans la transition épithélio-mésenchymateuse. En raison de leur implication et de leur fréquence, ces modifications épigénétiques sont considérées comme des biomarqueurs potentiels pour la détection précoce de la maladie et pour la prédiction du pronostic et de la réponse au traitement (Costa-Pinheiro et coll., 2015renvoi vers). Par exemple un ensemble de promoteurs hyperméthylés correspondant aux gènes APC, RASSF1A et RARβ2 peut détecter un carcinome à cellules rénales avec 94 % de sensibilité et spécificité dans des échantillons urinaires ou sanguins (Hoque et coll., 2004renvoi vers).
Le carcinome à cellules claires, le sous-type histologique le plus courant, est caractérisé par l’inactivation du gène suppresseur de tumeur VHL par mutation ou hyperméthylation de son promoteur dans plus de 80 % des cas sporadiques (Nickerson et coll., 2008renvoi vers). Le deuxième allèle est perdu par délétion du chromosome 3p, observée dans environ 90 % des cas. La protéine VHL (pVHL) est impliquée dans un certain nombre de fonctions cellulaires contribuant au processus de cancérogenèse ; l’assemblage de la matrice extracellulaire, la ciliogenèse, la stabilisation des microtubules, la sénescence et la réparation des lésions de l’ADN. La protéine pVHL est aussi impliquée dans la médiation des réponses adaptatives à l’hypoxie (via la dégradation par ubiquitination des facteurs HIF-1α et HIF-2α, une perte de pVHL favorisant ainsi l’expression de ces facteurs HIF et leur action pro-carcinogénique). À titre d’exemple, l’accumulation des HIF est responsable de l’augmentation d’expression du Vascular Endothelial Growth Factor (VEGF) et du Platelet-Derived Growth Factor (PDGF) qui sont impliqués dans l’angiogenèse, l’invasion et le processus métastatique. Des modifications épigénétiques induites par l’hypoxie ont été mises en cause dans l’insuffisance rénale et la tumorigenèse, en particulier pour le carcinome à cellules claires (Guo et coll., 2011renvoi vers). Récemment, sur le plan moléculaire, la preuve d’un lien entre l’hypoxie et les modifications post-traductionnelles des histones a été fournie (Johnson et coll., 2008renvoi vers ; Vieira-Coimbra et coll., 2015renvoi vers).
Les données actuelles suggèrent toutefois que la perte de pVHL seule, bien que nécessaire, ne soit pas suffisante pour initier le cancer rénal. Récemment, des études de séquençage à haut-débit ont identifié le PBRM1, codant un composant du complexe SWI/SNF de remodelage de la chromatine, comme deuxième gène le plus fréquemment muté dans le carcinome à cellules claires (Varela et coll., 2011renvoi vers). Ainsi, la perte de pVHL seule induit un stress de réplication et une accumulation de dommages à l’ADN, réponses limitant la prolifération et la transformation cellulaires, et la perte concomitante de PBRM1 bloque ce stress réplicatif dépendant de l’expression de VHL et confère un avantage en matière de survie et de prolifération, favorisant ainsi la cancérogenèse rénale (Espana-Agusti et coll., 2017renvoi vers).
Outre la régulation des gènes codant les protéines, des micro-ARN sont aussi impliqués dans la pathogenèse du carcinome à cellules claires. La caractérisation de leurs fonctions « suppressives » ou « oncogéniques » dans le cancer du rein est très active depuis quelques années (Li et coll., 2016renvoi vers ; Khella et coll., 2017renvoi vers ; Petrozza et coll., 2017renvoi vers ; Xiao et coll., 2017renvoi vers) et certains sont des biomarqueurs prometteurs pour discriminer les cellules rénales tumorales de tissu rénal sain (Silva-Santos et coll., 2013renvoi vers).

Données épidémiologiques

Les premières études menées dès les années 1980 sur les profils de mortalité et d’incidence chez les agriculteurs tendaient à mettre en évidence une sous-mortalité et une sous-incidence de cancers de la vessie. À noter qu’elles n’étudiaient généralement pas spécifiquement le cancer du rein, en raison de sa faible incidence. Ainsi deux méta-analyses menées l’une en 1992 à partir de 21 études (Blair et coll., 1992renvoi vers) et la seconde en 1998 sur 29 études (Acquavella et coll., 1998renvoi vers) montraient toutes deux des déficits significatifs de risque de cancer de la vessie chez les agriculteurs (pour la première de 15 % et pour la seconde de 21 %). Pour le cancer du rein, les résultats divergeaient, certaines études trouvant des élévations de risque et d’autres des diminutions. Ces études, la plupart de nature rétrospective, ne prenaient le plus souvent pas en compte le tabagisme et n’étaient pas en mesure d’affiner les analyses par type d’exposition aux pesticides (tâches réalisées, nature des pesticides). Aussi, compte tenu de la force du lien entre tabagisme et cancer de la vessie, l’association négative observée entre la profession d’agriculteur et le cancer de la vessie pouvait s’expliquer, au moins pour partie, par le moindre tabagisme observé de manière récurrente en population agricole, en particulier chez les chefs d’exploitation. Cependant, comme pour le cancer du poumon, ces résultats ne permettaient pas d’exclure l’existence de facteurs de risque de cancer des voies urinaires en agriculture, et notamment un éventuel rôle des pesticides. Les études épidémiologiques, cohortes et cas-témoins, en majorité publiées à partir des années 2000, sont décrites dans cette section (tableau 14.Irenvoi vers, voir en fin de ce chapitre).

Méta-analyses

Cancer de la vessie et exposition aux pesticides

Deux articles de synthèse ont été récemment publiés : le premier en 2016 est une méta-analyse estimant les effets des pesticides sur le risque de cancer de la vessie à partir des données épidémiologiques existantes (Liang et coll., 2016renvoi vers) et le second, publié en 2018 est une revue concernant les études portant sur l’interaction gène environnement dans le cancer de la vessie (Stojanovic et coll., 2018renvoi vers).
La méta-analyse des études épidémiologiques a retenu 9 articles (7 études cas-témoins et 2 études qualifiées de cohortes par les auteurs, mais qui sont en réalité des études écologiques) correspondant à des études menées entre 1977 et 2011. Les scores de qualité de ces études sur l’échelle de Newcastle-Ottawa (Newcastle-Ottawa Scale – NOS ; une méthode d’évaluation de la qualité d’études non-randomisées) variaient entre 5 et 7 sur 10. À partir de ces études, le risque combiné de cancer de la vessie en lien avec l’exposition aux pesticides était estimé à 1,65 ; IC 95 % [1,22-2,22], mais avec une hétérogénéité importante entre les études, non expliquée par les auteurs. Les analyses de sous-groupes concluaient que les études cas-témoins mettaient en évidence une élévation significative du risque plus marquée, de même que les études menées en Amérique par rapport à celles menées en Europe ou en Afrique. Les études considérées comme de moins bonne qualité observaient des risques plus élevés. À noter que les deux études classées comme des cohortes par les auteurs correspondaient plutôt à des études écologiques. Par ailleurs, plusieurs études pertinentes n’ont pas été retenues par la procédure de sélection des articles dans cette méta-analyse, comme par exemple les publications de l’Agricultural Health Study (AHS) ou encore les études cas-témoins menées en Égypte. Au total cette méta-analyse ne permet pas de se faire une idée complète de la littérature aujourd’hui publiée sur la question du lien entre pesticides et cancer de la vessie.

Cancer de la vessie, pesticides et polymorphisme génétique

Une revue de 15 études sur le cancer de la vessie a rapporté une association potentielle entre des polymorphismes des gènes de phase II codant les glutathion-S-transférases (GSTM1, GSTT1), N-acétyl-transférases (NAT2) et sulfo-transférases (SULT1A1) et le risque de cancer de la vessie pour les sujets exposés aux HAP et aux AA (Stojanovic et coll., 2018renvoi vers). Les GST sont des enzymes assurant des réactions de conjugaison avec le glutathion limitant la réactivité des intermédiaires et permettant une élimination des xénobiotiques dans les fluides biologiques (urines...). Ce large groupe d’iso-enzymes avec 4 sous-classes (α, µ, π et θ) comporte pour chacun de ses représentants, des polymorphismes génétiques. Outre les polymorphismes, une double délétion de GSTM1 et GSTT1 est associée à un risque élevé de cancérogenèse induite par une exposition aux HAP. Les résultats de la méta-analyse indiquent une association positive entre le génotype Arg/Arg de SULT1A1 et le cancer de la vessie chez des personnes exposées aux HAP et AA. À l’inverse, chez les personnes avec un génotype NAT2 correspondant aux « acétyleurs rapides », l’effet détoxifiant correspond à un effet protecteur en cas d’exposition aux HAP et AA.

Cancer du rein et exposition aux pesticides

Une méta-analyse publiée en 2016 a estimé l’association entre l’exposition aux pesticides et le risque de cancer du rein, à partir des données épidémiologiques existantes, en utilisant les critères de qualité du NOS (Xie et coll., 2016renvoi vers). En date de mars 2015, 11 études épidémiologiques (7 cohortes et 4 études cas-témoins) ont été retenues par les auteurs. La plus ancienne de ces études portait sur la période 1950-1995 (Demers et coll., 2006renvoi vers) et la plus récente sur la période 1999-2003 (Karami et coll., 2008renvoi vers). À partir de ces études, le risque combiné de cancer du rein en lien avec l’exposition aux pesticides était de 1,10 ; IC 95 % [1,01-1,19], mais comme pour le cancer de la vessie, avec une hétérogénéité importante entre les études. Les auteurs ont de ce fait restreint l’analyse aux 8 études (4 cohortes et 4 études cas-témoins) obtenant au moins 7 points sur 10 sur l’échelle NOS. Le risque relatif (RR) était alors de 1,31 ; IC 95 % [1,12-1,51], avec une hétérogénéité moindre, et restait significatif lorsque seules les études ayant pris en compte l’âge ou au moins deux facteurs de confusion étaient analysées. Les analyses de sous-groupes montraient que seules les études cas-témoins mettaient en évidence une élévation significative du risque, et que celle-ci provenait principalement des études nord-américaines. Les auteurs signalent également que les études incluses dans leur analyse ne prenaient pas toujours en compte des facteurs de confusion importants comme l’âge, le tabagisme ou les antécédents familiaux.

Cancer du rein, pesticides et polymorphisme génétique

La plupart des études sur l’association des polymorphismes génétiques des enzymes du métabolisme des xénobiotiques et la survenue d’un cancer du rein sont celles portant sur les GST. Les gènes GSTM1 et GSTT1 existent sous plusieurs formes alléliques, dont certaines qui sont non fonctionnelles et présentes à des fréquences variables au sein de différentes populations. À travers une méta-analyse, Abid et coll. ont démontré que les génotypes de GSTM1 et GSTT1 codant les formes actives des enzymes sont inversement associés avec le sous-groupe populationnel atteint d’un carcinome à cellules rénales exposé à des pesticides, suggérant leur implication dans la protection vis-à-vis du développement de cancers rénaux (Abid et coll., 2016renvoi vers). Ce résultat est concordant avec d’autres études sur le cancer du poumon (Carlsten et coll., 2008renvoi vers), de la prostate (Gong et coll., 2012renvoi vers) ou du foie (Song et coll., 2012renvoi vers). Toutefois, cet aspect est controversé car d’autres études sur le cancer du rein montrent à l’inverse que, de manière générale ou pour certaines sous-populations, les formes actives de GSTM1 et GSTT1 sont associées à une augmentation du risque en cas d’exposition aux pesticides ou d’autres agents toxiques, par exemple le trichloroéthylène (Karami et coll., 2008renvoi vers ; Yang et coll., 2013renvoi vers ; Huang et coll., 2015renvoi vers). Il conviendrait probablement de considérer quels métabolites sont produits en fonction du type d’exposition pour mieux comprendre ces différences (en s’intéressant dans un premier temps aux expositions ou co-expositions connues induisant l’apparition de cancers du rein). En effet, le métabolisme de composés halogénés tel que le trichloroéthylène peut suivre deux voies : i) une oxydation catalysée par des mono-oxygénases (FMO, CYP) avec la formation de métabolites finaux comme l’acide di- ou trichloroacétique, l’acide oxaloacétique et ii) une conjugaison catalysée par les GST conduisant à la S-(1,2-dichloro-vinyl)-L-cystéine qui est soit détoxifiée par l’action d’une N-acétyl-transférase, soit activée par l’action d’une β-lyase qui produit un chlorothioketene, intermédiaire réactif susceptible de former des adduits à l’ADN (Dekant et coll., 1986renvoi vers).

Études de cohorte

Cohortes prospectives

La cohorte prospective d’applicateurs de pesticides AHS en Caroline du Nord et Iowa fournit des données sur le cancer de la vessie, dans au moins trois publications : l’une portait spécifiquement sur les cancers de la vessie survenus chez les hommes pendant 14 à 18 ans de suivi et étudiait le lien avec la cinquantaine de molécules explorées dans la cohorte (Koutros et coll., 2016renvoi vers) ; les autres portaient sur deux herbicides spécifiques à savoir l’atrazine (Rusiecki et coll., 2004renvoi vers) et l’imazéthapyr (Koutros et coll., 2009renvoi vers). L’analyse portant sur le cancer de la vessie en lien avec l’ensemble des pesticides étudiés dans la cohorte a permis d’inclure 321 cas (Koutros et coll., 2016renvoi vers). Les femmes ont été exclues de l’analyse car une seule femme applicatrice était atteinte d’un cancer de la vessie. Parmi les 50 molécules dont l’usage a été recueilli par questionnaire à l’inclusion, six étaient significativement associées au cancer de la vessie dont cinq herbicides (bentazone, bromoxynil, chlorambène, diclofop-méthyl, imazaquine) et un insecticide (DDT) alors que deux molécules étaient à la limite de la significativité : l’herbicide 2,4-D et l’insecticide heptachlore. Lorsque le nombre de jours d’exposition cumulés au cours de la vie était pris en compte, deux molécules apparaissaient associées au cancer de la vessie parmi les personnes les plus exposées : l’herbicide 2,4,5-T (RR pour le tercile le plus élevé = 2,64 ; IC 95 % [1,23-5,68]) et l’imazéthapyr (RR pour le quartile le plus élevé = 3,03 ; IC 95 % [1,46-6,29]) et deux autres montraient une tendance : le 2,4-D (RR pour le quartile le plus élevé = 1,88 ; IC 95 % [0,94-3,77]) et le glyphosate (RR pour le quartile le plus élevé = 1,93 ; IC 95 % [0,95-3,91]). Pour 5 insecticides, une association positive était mise en évidence avec l’index cumulé d’exposition intégrant la durée et l’intensité : aldicarbe, carbofuran, chlordane, toxaphène, fonofos et perméthrine. Les associations étaient de manière générale plus marquées chez les non-fumeurs. Les auteurs soulignent la plausibilité biologique des associations mises en évidence avec l’imazéthapyr et l’imazaquine, deux herbicides imidazolinones ayant une structure d’amine aromatique, une classe chimique dont le lien avec le cancer de la vessie a été démontré dans d’autres usages que les pesticides. Dans l’étude portant sur l’atrazine, un triplement de risque non significatif était mis en évidence dans le dernier quartile du nombre de jours cumulés au cours de la vie (RR = 3,06 ; IC 95 % [0,86-10,81]) (Rusiecki et coll., 2004renvoi vers).
Concernant le cancer du rein, l’AHS a produit des données dans plusieurs analyses portant sur des molécules spécifiques, mais n’a pas à ce jour analysé le risque de cancer du rein en lien avec la cinquantaine de molécules explorées dans cette cohorte (Kang et coll., 2008renvoi vers ; Koutros et coll., 2009renvoi vers ; Jones et coll., 2015renvoi vers). Trois analyses, menées à des temps différents de la cohorte, portaient respectivement sur l’herbicide trifluraline (à partir de 63 cas incidents), l’imazéthapyr (86 cas incidents), et l’insecticide diazinon (94 cas incidents). Des élévations non significatives du risque de cancer du rein étaient observées pour les personnes les plus exposées (3e tercile du nombre de jours au cours de la vie ou de l’index cumulé intégrant l’intensité). En revanche il n’était pas observé d’élévation du risque en lien avec l’atrazine (Rusiecki et coll., 2004renvoi vers) mais le nombre de cas incidents inclus dans les analyses ne dépassait pas 40.
Dans la cohorte française AGRICAN, le lien entre cancer de la vessie et expositions aux cultures et aux élevages a été analysé à partir de 179 cas incidents entre 2005 et 2009 (Boulanger et coll., 2017renvoi vers). Une association était mise en évidence chez les cultivateurs (Hazard Ratio ; HR = 1,89 ; IC 95 % [1,20-2,99]) par comparaison avec les agriculteurs n’ayant pas eu d’activité en lien avec des cultures. Un effet de la durée était mis en évidence. Par ailleurs, ce lien était plus fort chez les femmes cultivatrices (HR = 3,82 ; IC 95 % [1,58-9,25]) et chez les cultivateurs non-fumeurs (HR = 2,64 ; IC 95 % [1,39-5,02]). Une tendance à l’augmentation du risque était également observée chez les personnes qui cultivaient sous serres et chez les cultivateurs de pois, en particulier ceux qui déclaraient utiliser des pesticides sur cette culture, et chez les personnes travaillant dans les vignes lors de tâches impliquant une ré-entrée dans la culture. Des augmentations de risque plus modestes étaient observées chez les cultivateurs de tournesol et de colza. L’utilisation de dérivés arsenicaux a été analysée spécifiquement et il n’a pas été observé d’élévation de risque dans les cultures concernées. Dans le cadre d’AGRICAN le cancer du rein n’a pas à ce jour été analysé.

Cohortes rétrospectives

Une cohorte rétrospective, menée en Colombie-Britannique au Canada, portait spécifiquement sur des produits de traitement du bois : le pentachlorophénol (PCP) et le tétrachlorophénol en analysant l’incidence et la mortalité par cancer de 27 464 ouvriers de scierie entre 1950 et 1995 (Demers et coll., 2006renvoi vers). Quarante-trois décès dus au cancer de la vessie et 143 cas incidents de ce cancer étaient observés dans cette cohorte. La mortalité par cancer de la vessie était identique à celle de la population générale, bien que l’incidence de ce cancer apparaisse légèrement augmentée (de 16 %), sans qu’il soit mis en évidence de lien avec l’exposition aux chlorophénols. Pour le cancer du rein, 30 décès et 79 cas incidents étaient observés et les mesures d’association avec les chlorophénols, globalement et pour chaque molécule montraient des élévations de risque, le plus souvent non significatives. Cependant, un doublement du risque de décès par cancer du rein apparaissait statistiquement significatif pour les personnes exposées au PCP.
En Islande, une cohorte rétrospective d’éleveurs de moutons ayant traité leurs animaux avec du lindane, mettait en évidence une diminution du risque de cancer de la vessie et de cancer du rein par rapport à la population générale (Rafnsson, 2006renvoi vers).
Cependant, les résultats de ces études rétrospectives doivent être interprétés avec prudence car le tabagisme, un facteur de risque avéré pour ces tumeurs, n’a pas été pris en compte.

Études cas-témoins

Cancer de la vessie

Une quinzaine d’études cas-témoins portant sur le cancer de la vessie ont analysé le lien avec l’exposition aux pesticides. Huit d’entre elles ont exploré des expositions professionnelles aux pesticides s’appuyant sur l’histoire des emplois, parfois complétée de questionnaires spécifiques. L’étude de Zahm et coll., à partir de 2 984 cas et 5 782 témoins en population générale recrutés dans 10 zones des États-Unis (5 États et 5 villes métropolitaines), analysait le lien avec les secteurs industriels (Zahm et coll., 1987renvoi vers). Elle ne mettait pas en évidence de lien globalement avec l’industrie chimique mais observait un doublement de risque non significatif dans l’industrie de fabrication des pesticides (OR = 2,3 ; IC 95 % [0,6-8,2]). En Italie, une étude portant sur 263 cas hospitaliers recrutés dans la région de Milan et 287 témoins hospitaliers concluait à une élévation du risque de cancer de la vessie chez les personnes exposées aux herbicides pendant plus de 10 ans (OR = 4,4 ; IC 90 % [1,3-14,6]) (La Vecchia et coll., 1990renvoi vers). Une autre étude italienne portant sur différents sites de cancer s’est également intéressée à l’exposition agricole, avec un recueil d’informations sur l’utilisation des pesticides, les équipements de protection, les caractéristiques des exploitations, les cultures. Elle ne retrouvait globalement pas d’élévation du risque de cancer de la vessie (Settimi et coll., 2001renvoi vers). Une étude au Texas portant sur 604 cas et 604 témoins, et reposant sur le recueil de l’historique professionnel (incluant les tâches, le matériel et les produits utilisés) mettait en évidence une élévation du risque pour les personnes travaillant en agriculture générale (OR = 1,51 ; IC 95 % [0,79-2,89]), particulièrement forte chez ceux qui avaient été exposés plus de 10 ans (OR = 9,58 ; IC 95 % [2,18-42,05]) (Cassidy et coll., 2009renvoi vers). L’association était en particulier retrouvée chez les éleveurs (OR = 1,90 ; IC 95 % [1,03-3,49]), notamment pour les personnes qui avaient été exposées plus de 10 ans (OR = 6,18 ; IC 95 % [2,09-18,29]). Une élévation significative du risque était également montrée pour les personnes travaillant plus de 10 ans dans le secteur de l’agro-alimentaire OR = 3,36 ; IC 95 % [1,10-10,27].
Plusieurs études ont été menées en Égypte, en raison de la fréquence de la maladie (1er rang des cancers chez les hommes et 31 % de tous les cancers), dans un pays qui cumule bilharziose urinaire endémique et forte prévalence du tabagisme. À partir de 130 patients (dont 96 agriculteurs) et 260 témoins proches, l’exposition aux pesticides a été trouvée fortement associée au risque de cancer de la vessie (OR = 6,2 ; IC 95 % [3,5-11,3]) (Zarzour et coll., 2008renvoi vers). Une deuxième étude égyptienne portant sur 953 cas et 881 témoins a observé une élévation du risque chez les personnes exposées aux pesticides (OR = 1,68 [1,23-2,29]), plus marquée chez les personnes ayant été exposées plus de 40 ans (OR = 2,18 [1,62-2,95]. Dans cette même étude, sur un sous-échantillon de 419 cas et 358 témoins, le rôle de polymorphismes génétiques en lien avec la protection vis-à-vis du stress oxydant (NQO1 et SOD2)1 était mis en évidence, avec une élévation du risque chez les personnes exposées présentant la forme NQO1 TT/TC (OR = 1,94 ; IC 95 % [1,20-3,14]) ou SOD2 CC (OR = 1,74 ; IC 95 % [1,02-2,99]), et plus encore chez celles combinant ces variantes alléliques (OR = 2,14 ; IC 95 % [1,19-3,85]) (Amr et coll., 2015renvoi vers). La troisième étude égyptienne portait sur des femmes et analysait leur exposition para-professionnelle estimée à partir d’un métier en agriculture chez le conjoint ou le chef de famille. Chez les femmes mariées dont le chef de famille était agriculteur (454 cas et 824 témoins), le risque était élevé OR = 1,54 [1,09-2,18], aussi bien pour les carcinomes urothéliaux que pour les carcinomes épidermoïdes (Jackson et coll., 2017renvoi vers). Enfin, une étude en Turquie, ayant inclus 194 cas de cancers de la vessie et des témoins hospitaliers, a trouvé un lien avec l’utilisation professionnelle d’engrais chimique et d’insecticides (Akdaş et coll., 1990renvoi vers).
Trois études cas-témoins ont évalué l’exposition aux pesticides de la population générale. La première, menée dans le Massachusetts, s’intéressait plus spécifiquement aux expositions des riverains de cultures de canneberges. Elle analysait plusieurs localisations de cancer, et à partir de 79 cas de cancers de la vessie et 42 cas de cancers du rein, elle ne mettait pas en évidence d’élévation de risque pour ces localisations (Aschengrau et coll., 1996renvoi vers). Une étude plus récente en Belgique s’est également intéressée à la proximité de zones agricoles, en construisant des indicateurs géographiques d’exposition intégrant la distance aux cultures, la quantité de pesticides rapportée à la surface, des paramètres de dispersion liés à la météo. Cette étude, qui portait sur 592 sujets, mettait en évidence des élévations de risque modérées et non significatives, allant de 3 % pour les herbicides et les régulateurs de croissance à 26 % pour les fongicides (Cornelis et coll., 2009renvoi vers). Une troisième étude a estimé l’exposition de la population générale aux pesticides arsenicaux (historiquement utilisés en Nouvelle Angleterre, dans le Maine, le New Hampshire et le Vermont sur les myrtilles, les pommes et les pommes de terre) à partir de la consommation d’eau de puits. Une exposition cumulée en milligrammes a été calculée en tenant compte de la concentration d’arsenic dans l’eau de boisson et de l’origine de l’eau de boisson. À partir de 1 079 cas et 1 287 témoins en population générale, une élévation de risque de cancer de la vessie modérée a été observée au-delà de 486 mg d’exposition cumulée au cours de la vie (OR = 1,60 ; IC 95 % [0,90-2,87]), plus marquée et significative lorsqu’une latence de 40 ans était prise en compte (OR = 2,24 ; IC 95 % [1,29-3,89]), avec une relation dose-effet (Baris et coll., 2016renvoi vers).
À ces études prenant en compte les expositions professionnelles ou de la population générale, s’ajoutent 4 études cas-témoins construites plus spécifiquement pour analyser le rôle de polymorphismes génétiques dans la relation entre exposition aux pesticides et cancer de la vessie. Deux d’entre elles ont été menées en Inde et incluaient pour la première 50 cas hospitaliers et 50 témoins (Sharma et coll., 2013renvoi vers) et pour la seconde 60 cas et 60 témoins (Verma et coll., 2018renvoi vers). L’exposition aux pesticides était estimée à partir du dosage sanguin d’organochlorés et de leurs dérivés (congénères d’HCH et de DDT). Dans ces deux études, les valeurs biologiques de pesticides étaient plus élevées chez les cas que chez les témoins. Ces études mettaient en évidence, pour la première une interaction significative entre une exposition au β-HCH et le génotype GSTT1 (Sharma et coll., 2013renvoi vers), et pour la seconde une interaction entre les valeurs de pesticides et l’expression de l’ARNm d’une enzyme de phase I, le CYP1A1 (Verma et coll., 2018renvoi vers). De la même manière, une étude serbe portant sur 143 cas de cancer de la vessie montrait une élévation de risque de cancer de la vessie en lien avec l’exposition aux pesticides recueillie par questionnaire (OR = 3,5 ; IC 95 % [0,9-12,9]), et une interaction avec GSTT1, à la limite de la significativité (p = 0,06) (Matic et coll., 2014renvoi vers). En Espagne, dans les îles Canaries, l’inclusion de 140 cas de tumeurs de la vessie et de 206 témoins n’a pas permis de mettre en évidence d’élévation de risque en lien avec des dérivés d’organochlorés dosés dans le sang, ni d’interaction avec les polymorphismes des GSTM1 et GSTT1 (Boada et coll., 2016renvoi vers).

Cancer du rein

Une des études cas-témoins ayant investigué le rôle des expositions agricoles sur un ensemble de localisations de cancer a porté à la fois sur le cancer de la vessie (voir ci-dessus) et sur le cancer du rein. Il s’agit de l’étude de Settimi et coll. en Italie du Nord, qui a inclus 39 cas de cancers du rein. Il n’était pas mis en évidence globalement d’élévation du risque pour ce type de cancer. Les analyses par types de culture montraient cependant un doublement non significatif du risque de cancer du rein chez les arboriculteurs OR = 2,1 ; IC 95 % [0,8-5,3] (Settimi et coll., 2001renvoi vers).
Trois études cas-témoins se sont par ailleurs intéressées spécifiquement au rôle des expositions professionnelles aux pesticides dans la survenue du cancer du rein. La première de ces études a été menée au Danemark et s’est appuyée sur le registre des cancers danois. Trois cent soixante-huit patients atteints de cancers rénaux et 396 témoins en population générale ont été interrogés sur leurs expositions professionnelles, notamment aux insecticides et aux herbicides. Pour les deux catégories de pesticides, des élévations de risque étaient observées, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, devenant significatives pour des durées d’exposition – aux herbicides ou aux insecticides – dépassant 20 ans (hommes : OR = 3,9 ; IC 95 % [1,0-15,0] et femmes OR = 2,3 ; IC non calculé en raison des effectifs limités) (Mellemgaard et coll., 1994renvoi vers).
La deuxième étude, au Canada, a inclus 1 279 cas et 5 380 témoins en population générale, qui ont complété un questionnaire sur les expositions professionnelles, incluant des nuisances spécifiques, parmi lesquelles les sels d’arsenic, les créosotes, les herbicides et les pesticides (sans distinction de catégories). Des augmentations du risque de cancer du rein étaient observées pour toutes ces substances (à l’exception des arsenicaux), mais ces liens étaient statistiquement significatifs seulement chez les hommes. Les risques les plus élevés étaient observés pour les usages de pesticides – sans précision – (OR = 1,8 ; IC 95 % [1,4-2,3]) et les herbicides (OR = 1,6 ; IC 95 % [1,3-2,0]). Le risque de cancer en lien avec l’utilisation d’herbicides était plus élevé pour les expositions de plus de 15 ans (OR = 2,0 ; IC 95 % [1,4-2,7]) (Hu et coll., 2002renvoi vers).
Une troisième étude, en Europe Centrale et de l’Est, a recueilli les histoires professionnelles de 1 097 cas et 1 476 témoins hospitaliers (Karami et coll., 2008renvoi vers). Une expertise des expositions par des hygiénistes industriels a permis de déterminer la durée, la probabilité, la fréquence et l’intensité des expositions. Globalement, une élévation du risque de cancer du rein était observée (OR = 1,6 ; IC 95 % [1,00-2,55]), plus marquée pour les expositions considérées comme les plus fiables (fiabilité « probable ou certaine ») (OR = 1,82 ; IC 95 % [1,10-3,00]), et pour les expositions au-delà de 8 ans (OR = 2,46 ; IC 95 % [1,33-4,58]). De plus, les auteurs ont montré une élévation de risque de survenue de cancers rénaux pour les personnes exposées aux pesticides et portant des allèles fonctionnels de GSTM1 et GSTT1 par rapport aux personnes non exposées portant au moins un allèle GSTM1 ou GSTT1 inactif (OR = 6,47 ; IC 95 % [1,82-23,00]).

Études écologiques

Trois études géographiques ont étudié les corrélations entre les expositions de la population générale aux pesticides et la survenue de cancer de la vessie. Une première étude menée en France mettait en évidence un lien entre la mortalité par cancer de la vessie dans les départements français (sur la période 1986-1989) et un indicateur d’exposition basé sur les nombres d’agriculteurs et la part de la surface agricole en viticulture. Elle a mis en évidence une élévation du risque de 14 % en lien avec l’exposition aux pesticides, statistiquement significative (Viel et Challier, 1995renvoi vers). Au Costa Rica, un index d’exposition géographique intégrant la surface agricole traitée par culture et par région, ainsi que le nombre d’applications et les modes d’application, a également permis de mettre en évidence un excès de plusieurs cancers dont ceux de la vessie (RR = 1,71 ; IC 95 % [1,01-2,90]) (Wesseling et coll., 1999renvoi vers). En revanche, il n’était pas observé d’élévation de risque pour le cancer du rein.
Une troisième étude écologique a été menée aux États-Unis et montrait une corrélation positive entre la mortalité due au cancer de la vessie et la consommation d’eau de surface qui contient généralement des taux de pesticides et des dérivés arsenicaux plus élevés que les eaux souterraines (Colli et Kolettis, 2010renvoi vers).

Données toxicologiques

Les données épidémiologiques suggèrent que l’exposition à certains pesticides pourrait être associée à une augmentation du risque de cancer de la vessie ou du rein. Des données issues d’études toxicologiques sur des modèles expérimentaux (cellules, animaux) ont conforté ces résultats et ont permis de mieux comprendre les mécanismes potentiellement à l’origine de leurs effets sur l’être humain.

Arsenic

L’arsenic et ses dérivés sont classés groupe 1 (cancérogènes avérés pour l’être humain) par le Circ sur la base d’une association entre exposition et cancer du poumon, de la vessie et de la peau outre des résultats positifs sur des tests in vitro et in vivo (IARC, 2012arenvoi vers). L’exposition à l’arsenic peut être environnementale, par la consommation d’eau potable contaminée (une valeur limite de 10 µg/l est fixée par la directive européenne no 98/83/CE), d’aliments contaminés (notamment poissons, mollusques, crustacés, riz), ou professionnelle (par inhalation lors de la fabrication d’insecticides, de raticides, d’herbicides, de fongicides...). L’arsenic trivalent et pentavalent, ainsi que les composés inorganiques sont classés dans le groupe 1, alors que les organo-métalliques (réactions biochimiques réalisées par les bactéries, les algues, ou obtenues par synthèse chimique industrielle) sont classés dans le groupe 2B (IARC, 2012arenvoi vers). Un effet génotoxique suite à la production de ROS représente le mécanisme majeur inducteur de la cancérogenèse avec cassures simple et double-brins de l’ADN.

Amines aromatiques

Le risque de cancer de la vessie est apparu élevé dans les cohortes prospectives AHS et AGRICAN en lien avec certaines expositions agricoles. En particulier des associations avec des pesticides ayant une structure proche d’amines aromatiques (imazéthapyr et imazaquine) ont été observées dans l’AHS, mais des liens ont également été mis en évidence avec d’autres herbicides. Cependant l’imazéthapyr, un herbicide de la famille des imidazolinones est peu toxique chez les animaux et jusqu’à présent aucun effet cancérogène, génotoxique ou mutagène n’a été mis en évidence sur les tests in vivo et in vitro2 . L’imazaquine, un autre herbicide de la même famille, est également peu toxique3 . L’association entre ces deux herbicides et le cancer de la vessie pourrait reposer sur des polymorphismes des enzymes du métabolisme ou de la détoxification par des enzymes anti-oxydantes.

Organochlorés

Concernant le cancer de la vessie, un rôle du DDT est discuté avec une association retrouvée dans la cohorte AHS (Koutros et coll., 2016renvoi vers). Par ailleurs, d’autres auteurs ont montré que le taux sanguin du DDT et de ses métabolites n’était pas associé à ce cancer (Boada et coll., 2016renvoi vers). Le PCP, un organochloré dont la production et l’utilisation sont interdites dans la plupart des pays depuis 2015 en vertu de la Convention de Stockholm, est suspecté comme cancérogène pour le rein. Ce composé est associé à un risque accru de lymphome non hodgkinien et de sarcome des tissus mous en relation avec l’exposition ce qui a abouti avec les résultats des tests toxicologiques au classement en groupe 1 (cancérogène avéré chez l’être humain) par le Circ (IARC, 2019renvoi vers). Les données de cancérogenèse expérimentale in vivo chez les rongeurs indiquent un effet cancérogène du PCP qui est faible et qui ne concerne pas spécifiquement les cancers des voies urinaires (NTP, 1989renvoi vers ; Chhabra et coll., 1999renvoi vers). Les données issues des tests de mutagenèse et génotoxicité concernant le PCP montrent un effet général positif, et lorsque les tests sont réalisés avec son métabolite principal, le tétrachlorohydroquinone (TCHQ), les effets sont positifs quant à la production d’adduits à l’ADN ou de dommages oxydatifs (tableau 14.IIrenvoi vers). D’autres mécanismes potentiellement impliqués dans la cancérogenèse du PCP incluent i) un faible effet anti-œstrogénique sur les cellules co-exposées à l’œstradiol (effet qui devrait être exploré pour préciser son rôle dans la cancérogenèse),ii) une altération de la prolifération et des voies apoptotiques, iii) un effet pro-inflammatoire et immunosuppresseur (IARC, 2019renvoi vers).

Tableau 14.II Tests de toxicité sur le pentachlorophénol et son métabolite, le tétrachlorohydroquinone

Tests
Références
Études démontrant l’absence des effets toxiques du PCP
 
Tests de mutagenèse bactérienne
Czaplicka et Mielżyńska, 2007
Essai in vitro de mutation du locus de HPRT
Hattula et Knuutinen, 1985renvoi vers ; Jansson et Jansson, 1986renvoi vers
Essai d’échange de chromatides sœurs
Ziemsen et coll., 1987
Micronoyau chez les amphibiens
Venegas et coll., 1993
Études indiquant des effets toxiques du PCP
 
Aberrations chromosomiques sur les cellules V79
Stang et Witte, 2010renvoi vers
Conversion génique (levure)
Fahrig, 1974renvoi vers ; Fahrig et coll., 1978renvoi vers
Détection de la 8-oxo-dG dans le foie de rongeurs après exposition per os
Sai-Kato et coll., 1995renvoi vers ; Umemura et coll., 1999renvoi vers ; Lin et coll., 2002renvoi vers ; Tasaki et coll., 2013renvoi vers
Études indiquant des effets toxiques du TCHQ
 
Adduits dichlorobenzoquinone-1,N2-etheno-2’-deoxyguanosine
Nguyen et coll., 2005renvoi vers
Cassure d’ADN et accumulation de p53 avec systèmes cellulaires in vitro ou fibroblastes embryonnaires de souris in vivo
Witte et coll., 1985renvoi vers ; Ehrlich, 1990renvoi vers ; Wang et coll., 1997renvoi vers
Cassures d’ADN (technique élution alcaline) et induction de 8-oxoG sur cellules V79
Dahlhaus et coll., 1995renvoi vers
Cytotoxicité, cassures d’ADN et apoptose dans une lignée cellulaire de cancer de la vessie
Wang et coll., 2000renvoi vers

PCP : pentachlorophénol ; TCHQ : tétrachlorohydroquinone

Organophosphorés

Aucune étude épidémiologique n’a montré d’association avec les organophosphorés, sauf une dans laquelle ceux-ci font partie de l’ensemble des pesticides étudiés (Matic et coll., 2014renvoi vers). Une étude de 2012, conduite sur des rats, relève un effet plus important du malathion sur l’apparition d’anomalies rénales pré-cancéreuses en cas de co-exposition au 17β-œstradiol (Alfaro-Lira et coll., 2012renvoi vers).

Dérivés chlorophénoxy

Quelques études épidémiologiques mentionnent une association entre le cancer de la vessie et le 2,4-D ou le 2,4,5-T (Koutros et coll., 2016renvoi vers). Ces dérivés sont classés comme agents « peut-être cancérogènes » (groupe 2B) par le Circ (IARC, 1987renvoi vers ; IARC, 2018renvoi vers) mais généralement classés groupe D (Not Classifiable as to Human Carcinogenicity) par l’Agence américaine de protection de l’environnement ou non classés par l’Agence européenne des produits chimiques. Ce sont pour la plupart des composés hautement toxiques pour l’environnement et pour certains il est avancé un effet perturbateur endocrinien.

Essais de génotoxicité ou mutagenèse in vitro

Les résultats de ces essais sont généralement négatifs avec cependant quelques résultats qui orientent vers un effet génotoxique en rapport avec l’induction d’un stress oxydant dont les résultats positifs sont présentés dans le tableau 14.IIIrenvoi vers.

Tableau 14.III Tests positifs de génotoxicité ou mutagenèse in vitro pour les chlorophénoxy

Tests
Références
Essai des comètes (cassures d’ADN simple et double-brins)
 
2,4-D
González et coll., 2005renvoi vers ; Maire et coll., 2007renvoi vers ; ATSDR, 2017renvoi vers
MCPA
Bokan et coll., 2013renvoi vers
DM
Ünal et coll., 2011renvoi vers
Induction de chromatides sœurs
 
2,4-D
Korte et Jalal, 1982renvoi vers ; Madrigal-Bujaidar et coll., 2001renvoi vers ; Holland et coll., 2002renvoi vers ; González et coll., 2005renvoi vers
DM
Ünal et coll., 2011renvoi vers
Aberrations chromosomiques
 
2,4-D
Mustonen et coll., 1986renvoi vers
2,4,5-T
Galloway et coll., 1987renvoi vers
DM
Ünal et coll., 2011renvoi vers
Autres essais
 
Augmentation de l’index réplicatif de lymphocytes issus de travailleurs exposés au 2,4-D ou in vitro suite à une exposition à faible dose
Figgs et coll., 2000renvoi vers ; Holland et coll., 2002renvoi vers
Immunotoxicité du 3,4-DCPA chez la souris avec effet sur la réponse humorale
Barnett et Gandy, 1989renvoi vers ; Cuff et coll., 1996renvoi vers ; Xie et coll., 1997renvoi vers
Impact sur la régulation du récepteur Ah testé in vitro avec une exposition au 3,4-DCPA
Takeuchi et coll., 2008renvoi vers

2,4-D : Acide 2,4-dichlorophénoxyacétique (no CAS 94-75-7) ; 2,4,5-T : Acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique (no CAS 93-76-5) ; 3,4-DCPA : N-(3,4-dichlorophényl) propanamide (propanil ; no CAS 709-98-8) ; DM : Acide (méthyl)-2-[4-(2,4-dichloro-phénoxy) phénoxy] propionique (diclofop-méthyl ; no CAS 51338-27-3) ; MCPA : Acide 4-chloro-2-méthylphénoxyacétique (no CAS 94-76-4).

Essais de cancérogenèse expérimentale in vivo

Ces essais aboutissent pour certains dérivés à des résultats positifs mais ambigus en raison d’une contamination par des impuretés dioxines/furanes classés comme cancérogènes. C’est en particulier le cas du 2,4-D et 2,4,5-T. Les résultats de cancérogenèse expérimentale in vivo chez les rongeurs sont résumés dans le tableau 14.IVrenvoi vers.

Tableau 14.IV Tests de cancérogenèse expérimentale chez les rongeurs pour les chlorophénoxy

Études
Références
Résultats montrant l’absence d’effets cancérogènes
 
2,4-D
Charles et coll., 1996renvoi vers ; ATSDR, 2017renvoi vers
2,4-DB
Charles et Leeming, 1998renvoi vers
Dalapon
USEPA, 1992renvoi vers
2,4-DP
USEPA, 2007arenvoi vers
MCPA
Bellet et coll., 1999renvoi vers ; Bellet et coll., 2001renvoi vers
MCPP
USEPA, 2003renvoi vers ; USEPA, 2007brenvoi vers
2,4,5-T
IARC, 1977renvoi vers ; Kociba et coll., 1979renvoi vers
Résultats ambigus, avec induction d’autres cancers mais pas le cancer du rein
 
2,4,5-TP
USEPA, 1988renvoi vers
3,4-DCPA
USEPA, 1987renvoi vers

2,4-DB : Acide 4-(2,4-dichlorophénoxy) butyrique (no CAS 94-82-6) ; Dalapon : Acide 2,2-dichloropropionique (no CAS 75-99-0) ; 2,4-DP : Acide 2-(2,4-dichlorophénoxy) propanoïque (Dichlorprop ; no CAS 120-36-5) ; MCPP : Acide 2-(4-chloro-2-méthylphénoxy) propionique (mécoprop ; no CAS 93-65-2) ; 2,4,5-TP : Acide 2-(2,4,5-trichloro-phénoxy) proprionique (fénoprop ; no CAS 93-72-1). Les abréviations des autres composées sont indiquées dans le tableau 14.III.

En résumé, les résultats des tests de génotoxicité et de mutagenèse in vitro pour les dérivés chlorophénoxy sont généralement négatifs, sauf pour quelques essais (positifs pour le 2,4-D, MCPA, DM, et 2,4,5-T). En ce qui concerne les tests de cancérogénèse in vivo, malgré quelques incertitudes dues souvent à des essais mal conduits (une seule dose, nombre d’animaux insuffisant pour obtenir une conclusion statistiquement significative, contamination), les dérivés chlorophénoxy ne présentent pas d’effet cancérogène chez les rongeurs sur la base des données fournies par les industriels.

Conclusion

Bien que les agriculteurs soient globalement moins à risque de cancers des voies urinaires que la population générale, principalement en raison d’un moindre tabagisme, des associations avec des expositions aux pesticides ont été mises en évidence.
Dans les cohortes prospectives AHS et AGRICAN, une élévation du risque de cancer de la vessie a été observée (RR ou HR entre 1,89 et 3,82) en lien avec certaines expositions agricoles à des pesticides. En particulier des associations avec des pesticides ayant une structure d’amine aromatique (imazéthapyr et imazaquine) ont été montrées dans l’AHS, mais des liens ont également été mis en évidence avec d’autres herbicides et le DDT. Cependant, jusqu’à présent aucun effet cancérogène, génotoxique ou mutagène n’a été mis en évidence pour l’imazéthapyr par des tests in vivo ou in vitro, et l’imazaquine n’est pas cancérogène chez le rat. L’association entre ces deux herbicides et le cancer de la vessie chez l’être humain pourrait reposer sur des polymorphismes des enzymes du métabolisme ou de la détoxification par des enzymes anti-oxydantes. Les données fournies par l’AHS sur le cancer de la vessie (Rusiecki et coll., 2004renvoi vers ; Koutros et coll., 2016renvoi vers) suggèrent que le mode de calcul de l’exposition (nombre de jours d’exposition cumulés ou intensité de l’exposition) ainsi que certains facteurs individuels (tabagisme, polymorphismes génétiques) influencent les associations avec des molécules spécifiques.
À cette étape, aucune molécule spécifique n’a été étudiée dans la cohorte AGRICAN, mais des élévations de risque ont été observées chez les cultivateurs, plus marquées chez les femmes, et avec une relation durée-effet. Sept études cas-témoins sur les 8 menées étaient en cohérence avec les résultats de ces cohortes, et montraient des élévations de risque avec des expositions professionnelles aux pesticides dans l’industrie (Zahm et coll., 1987renvoi vers) ou en agriculture (Akdaş et coll., 1990renvoi vers ; La Vecchia et coll., 1990renvoi vers ; Cassidy et coll., 2009renvoi vers ; Amr et coll., 2015renvoi vers) ou l’exposition domestique (Jackson et coll., 2017renvoi vers). Par ailleurs, deux études cas-témoins et deux études écologiques suggèrent une augmentation du risque en population générale en lien avec la consommation d’une eau de boisson potentiellement contaminée par des dérivés arsenicaux agricoles (Baris et coll., 2016renvoi vers), ou avec la proximité résidentielle par rapport à des zones agricoles (Viel et Challier, 1995renvoi vers ; Wesseling et coll., 1999renvoi vers ; Cornelis et coll., 2009renvoi vers). Quelques études se sont intéressées au rôle de polymorphismes génétiques dans l’association entre pesticides et cancer de la vessie. Elles ont en particulier porté sur des gènes codant des enzymes impliquées dans le métabolisme des xénobiotiques comme les glutathion S-transférases, les N-acétyl-transférases ou les cytochromes P450, et suggéré l’existence de certaines susceptibilités individuelles pouvant jouer un rôle dans la survenue de ce cancer en lien avec les expositions aux pesticides.
Les données épidémiologiques sur le cancer du rein sont moins nombreuses. Dans la cohorte AHS, quelques analyses pour des molécules spécifiques suggèrent des élévations modérées de risque parmi les plus exposés, mais la puissance statistique ne permet généralement pas de conclure. Une cohorte rétrospective portant sur les travailleurs des scieries a mis en évidence des élévations de risque de cancer du rein en lien avec l’exposition au PCP. Les études toxicologiques ne rapportent pas de risque d’induction de cancer du rein ou de la vessie mais ce composé est cependant classé 1 par le Circ depuis 2016 (tumeurs hématopoïétiques). Trois études cas-témoins de grande taille (deux d’entre elles portant sur plus de 1 000 cas) ont mis en évidence des élévations significatives de risque pour diverses catégories de produits : créosotes, herbicides, pesticides, avec parfois des relations durée-effet.

Tableau 14.I Études sur le lien entre exposition aux pesticides et les cancers de la vessie et du rein

Référence
Pays
Type d’étude
Population étudiée
Définition
de la maladie
Fréquence d’exposition
Méthode d’estimation
de l’exposition
Facteurs d’ajustement
Résultats
Commentaires
Koutros et coll., 2016renvoi vers
États-Unis
(Caroline du Nord et Iowa)
Cohorte prospective
Agricultural Health Study
Applicateurs de pesticides n = 54 344 recrutés en 1993-97 (femmes exclues car un seul cas)
Cancers de la vessie incidents entre 1993 et 2010/2011
n = 321 cas (dont 307 carcinomes urothéliaux parmi lesquels 272 étaient localisés)
Variable selon les molécules
Questionnaire sur l’exposition professionnelle à 50 pesticides, dont les amines aromatiques imazaquine et imazéthapyr (44 avec assez d’information pour évaluer l’exposition cumulée)
Durée et fréquence (nombre de jours par an) : nombre de jours dans la vie
Index cumulé prenant en compte l’intensité et la durée d’exposition
Prise en compte d’une latence de 15 ans
Exposition aux émissions diesel, soudage, peinture, métaux
Âge, sexe, ethnie, tabagisme
Autres pesticides
Association positive avec
Bentazone
1,55 [1,10-2,19]*
Bromoxynil
1,51 [1,04-2,20]*
Chlorambène
1,56 [1,10-2,22]*
Diclofop-méthyl
1,85 [1,01-3,42]*
Imazaquine
1,54 [1,05-2,26]*
2,4-D
1,46 [0,98-2,18]
Séthoxydime
0,65 [0,43-1,00]
DDT
1,40 [1,10-1,80]*
Heptachlore
1,30 [0,98-1,74]
Relation dose-effet/ nombre de jours avec
2,4,5-T (T3)
2,64 [1,23-5,68]*
2,4-D (Q4)
1,88 [0,94-3,77]
Glyphosate (Q4)
1,93 [0,95-3,91]
Imazéthapyr (Q4)
3,03 [1,46-6,29]*
Relation dose-effet/index cumulé avec
Aldicarbe (M2)
4,04 [1,20-13,57]*
Carbofuran (T2)
1,99 [1,06-3,75]*
Chlordane (T3)
2,83 [1,16-6,90]*
Toxaphène (M2)
3,75 [1,57-8,97]*
Fonofos (T3)
2,01 [1,01-4,00]*
Perméthrine (M2)
2,28 [1,08-4,82]*
Interaction avec le tabagisme pour le carbofuran et le chlorpyrifos
Relations plus marquées chez les non-fumeurs
Rusiecki et coll., 2004renvoi vers
États-Unis
(Caroline du Nord et Iowa)
Cohorte prospective
Agricultural Health Study
Applicateurs de pesticides n = 53 943 recrutés en 1993-97, et données renseignées
Cancers incidents entre 1993/1997 et 2004 (tous sites)
n = 47 cancers de la vessie et n = 40 cancers du rein
68 % d’utilisateurs d’atrazine
Exposition à l’atrazine
Index cumulé prenant en compte la durée d’exposition et l’intensité (à partir des tâches, des EPI, des réparations du matériel)
Âge, sexe, niveau d’études, alcool, ATCD familiaux de cancer, État de résidence, tabagisme
Index cumulé (durée en jours x intensité)
Vessie
4equartile
RR = 3,06 [0,86-10,81]
Rein
 
Tendance non significative à une diminution du risque
Koutros et coll., 2009renvoi vers
États-Unis
(Caroline du Nord et Iowa)
Cohorte prospective
Agricultural Health Study
Applicateurs de pesticides n = 49 398 recrutés en 1993-97, et données renseignées
Cancers incidents entre 1993/1997 et 2004 (tous sites)
n = 122 cancers de la vessie et n = 86 cancers du rein
42 % des applicateurs rapportaient une exposition à l’imazéthapyr
En moyenne 8,8 jours par an et 4,2 années
Exposition à l’imazéthapyr (données manquantes n = 6 544)
Index cumulé prenant en compte la durée d’exposition et l’intensité (à partir des tâches, des EPI, des réparations du matériel)
Âge, sexe, État de résidence, année d’inclusion, niveau d’études, ATCD personnels et familiaux de cancer, alcool, tabagisme, IMC...
Autres pesticides
Index cumulé (durée en jours x intensité)
Vessie
3etercile (moitié basse) RR = 1,29 [0,58-2,86]
3etercile (moitié haute) RR = 2,37 [1,20-4,68]
Rein
3etercile RR = 0,91 [0,46-1,79]
Beane-Freeman, 2011
États-Unis
(Caroline du Nord et Iowa)
Cohorte prospective
Agricultural Health Study
Applicateurs de pesticides n = 53 662 recrutés en 1993-97, et données renseignées
Cancers incidents entre inclusion et 2007
Chez les exposés : n = 141 cancers de la vessie et n = 99 cancers du rein
Utilisation d’atrazine par 70 % des applicateurs privés (et 50 % des applicateurs commerciaux)
Information sur l’atrazine recueillie par questionnaire (parmi une liste de 50 pesticides)
Durée et fréquence (nombre de jours par an) : nombre de jours dans la vie
Index cumulé prenant en compte l’intensité et la durée d’exposition
Âge, sexe, niveau études, alcool, ATCD familiaux de cancer, tabagisme (paquets années), État de résidence
Ajustement plus précis sur le tabac que la publication de Rusiecki et coll., 2004renvoi vers
Globalement pas de lien entre l’exposition à l’atrazine et la survenue de cancer
Cancer de la vessie : pas d’élévation de risque avec l’index cumulé prenant en compte l’intensité, ni avec le nombre de jours d’exposition
Cancer du rein : légère augmentation non significative dans le 4equartile avec le nombre de jours d’exposition
RR = 1,21 [0,69-2,13]
Jones et coll., 2015renvoi vers
États-Unis
(Caroline du Nord et Iowa)
Cohorte prospective
Agricultural Health Study
Cohorte prospective, inclusion 1993-97
n = 57 311 dont 22 830 hommes avec données disponibles
Suivi jusqu’en 2010 (Caroline du Nord) et 2011 (Iowa)
Incidence de cancers par croisement avec les registres de cancer + bases sur les décès
n = 164 cancers de la vessie et n = 94 cancers du rein
22 % d’utilisateurs de la molécule dans la cohorte, en moyenne 14 jours par an chez les applicateurs commerciaux et 6 jours par an chez les applicateurs privés
Diazinon : nombre d’années et nombre de jours par an
Nombre de jours au cours de la vie ; Score prenant en compte l’intensité (à partir des tâches, des EPI, des réparations du matériel)
Âge, niveau d’études, État, ATCD familiaux de cancer, tabac, alcool
Ajustement sur d’autres pesticides corrélés au diazinon
Cancer de la vessie : pas d’association mise en évidence
Cancer du rein :
RR = 1,37 [0,64-2,92] 3e tercile du score d’intensité
RR = 1,77 [0,90-3,51] 3e tercile du nombre de jours
Kang et coll., 2008renvoi vers
États-Unis
(Caroline du Nord et Iowa)
Cohorte prospective
Agricultural Health Study
Inclusion 1993-97 et suivi jusqu’en 2002
n = 57 311 dont 22 830 hommes avec données disponibles
Incidence de cancers par croisement avec les registres de cancer + bases sur les décès
n = 63 cancers du rein et n = 86 cas cancers de la vessie
51 % d’utilisateurs de la trifluraline dans la cohorte
Trifluraline : nombre d’années et nombre de jours par an
Nombre de jours au cours de la vie ; score prenant en compte l’intensité (à partir des tâches, des EPI, des réparations du matériel)
Âge, niveau d’études, État, ATCD familiaux de cancer, tabac, alcool
Ajustement sur dicamba, métolachlore, imazéthapyr, métribuzine, cyanazine
Cancer de la vessie :
RR = 2,09 [0,65-6,69] dans le 3e tercile du score d’intensité
RR = 1,52 [0,54-4,30] dans le 3e tercile du nombre de jours
Cancer du rein :
RR = 1,51 [0,59-3,89] dans le 3e tercile du score d’intensité
RR = 1,52 [0,54-4,30] dans le 3e tercile du nombre de jours
Boulanger et coll., 2017renvoi vers
France
Cohorte Prospective
AGRICAN
Affiliés MSA inclus en 2005-07 dans 11 départements
Suivi jusqu’en décembre 2009
n = 148 051
Exposés à une culture/élevage ou à une tâche versus non exposés + période d’utilisation des arsenicaux
Cancers de la vessie n = 179
Tumeurs urothéliales (85,5 %)
Croisement avec les fichiers de décès et les registres de cancer
Exposition aux animaux de ferme : de 10 % (chèvres) à 58 % (bovins)
Exposition aux cultures : blé 36 %, vigne/maïs /pommes de terre : 20-30 %
33 % utilisent des pesticides sur culture, 25 % sur animaux
Auto-questionnaire postal
Historique de 13 cultures et 5 élevages et de certaines tâches (dont les traitements par pesticides)
Analyse en Oui/Non, durée, et surfaces/nombre d’animaux
Prise en compte de la période pour les vignes, les pommes de terre et l’arboriculture en lien avec les usages d’arsenicaux
Tabagisme (y compris le nombre de paquets-années ; la durée), sexe
Cultivateurs :
Tous
HR = 1,89 [1,20-2,99]
(tendance significative avec la durée)
Femmes
HR = 3,82 [1,58-9,25]*
Non-fumeurs
HR = 2,64 [1,39-5,02]*
Sous serre
HR = 1,95 [0,95-4,01]
Culture de pois
HR = 1,50 [0,84-2,67]
Usage de pesticides
sur les pois
HR = 1,69 [0,74-3,87]
Augmentations plus modestes avec tournesol et colza
Pas de lien clair dans les cultures utilisatrices d’arsenicaux mais élévation du risque pour les personnes lors de la réentrée en vignes
Demers et coll., 2006renvoi vers
Canada
(Colombie-Britannique)
Cohorte rétrospective
Ouvriers de 14 scieries, hommes, n = 27 464
Inclusion : 1950 ­ Suivi jusqu’en 1995 par croisement avec bases de données nationales
Référence externe : population générale de la province
Mortalité et incidence pour un ensemble de cancers dont cancer de la vessie (43 décès et 143 cas incidents) et cancer du rein (30 décès et 79 cas incidents)
 
Histoire professionnelle complète de chaque participant
Historique d’utilisation des chlorophénols dans chaque scierie
Historique des process
Calcul d’un nombre cumulé d’heures d’exposition cutanée aux chlorophénols
Exposition au TCP et PCP
Comparaisons internes par rapport aux moins exposés
Latence de 10 à 20 ans
Âge
Sexe
Statut de travailleur agricole
Valeur de l’activité cholinestérase sérique
Pas d’ajustement sur le tabac mais pas de différence du tabagisme observée dans un sous-échantillon
Cancer de la vessie : pas de lien
Cancer du rein : Chlorophénols
SMR = 1,31 [0,98-1,73]
SIR = 1,10 [0,88-1,38]
Analyses internes (durée)
Mortalité > 5 ans RR = 1,64 [0,80-3,37]
Incidence > 5 ans RR = 1,04 [0,59-1,83]
Cancer du rein : PCP
SMR = 2,30 [1,00-5,32] SIR = 1,66 [0,85-3,23]
Analyses internes (durée)
Mortalité > 5 ans RR = 1,75 [0,89-3,40]
Incidence > 5 ans RR = 1,80 [0,87-3,73]
Cancer du rein : TCP
SMR = 1,87 [0,75-4,67]
SIR = 1,80 [0,94-3,43]
Analyses internes (durée)
Mortalité > 5 ans RR = 1,71 [0,75-3,88]
Rafnsson, 2006renvoi vers
Islande
Cohorte rétrospective
Inclusion 1962-80
Éleveurs de moutons effectuant le trempage insecticide avec du lindane
n = 7 882 hommes et 429 femmes
Comparaison à la population générale
Incidence d’un ensemble de cancers dont cancer de la vessie (n = 95) et cancer du rein (n = 80)
Croisement avec le registre islandais des cancers
Tous dans le groupe étudié
Avoir trempé des moutons dans le lindane
Non
Cancer du rein :
SIR = 0,69 [0,55-0,86] chez les hommes
SIR = 1,02 [0,28-2,62] chez les femmes
Cancer de la vessie :
SIR = 0,61 [0,49-0,75] chez les hommes
SIR = 0,30 [0,00-1,70] chez les femmes
Zahm et coll., 1987renvoi vers
États-Unis
(Atlanta, Connecticut, Detroit, Iowa, Los Angeles, New-Jersey, Nouvelle-Orléans, San Francisco, Seattle, Utah)
Cas-témoins en population générale
Cas : cancer de la vessie à partir de 1977, âgés de 21 à 84 ans (n = 2 982)
Témoins : 2 par cas, tirés au sort en population générale dans les 10 zones (listes téléphone pour les < 65 ans et assurance maladie pour les 65 à 84 ans) (n = 5 782)
Sélection des 190 cas de cancer de la vessie ayant travaillé dans l’industrie chimique et 369 témoins
 
Entretien en face à face
Histoires professionnelles et résidentielles : sélection des individus ayant travaillé dans le secteur de l’industrie chimique, laboratoire de recherche et développement, industrie du caoutchouc, industrie textile, manufacture de munitions
Caractéristiques socio-démographiques, boissons, ATCD médicaux, tabagisme, sucres artificiels, coloration cheveux
Globalement pas d’association entre le travail dans l’industrie chimique et le cancer de la vessie
Chez les hommes, dans l’industrie de fabrication de pesticides :
OR = 2,3 [0,6-8,2]
Akdaş et coll., 1990renvoi vers
Turquie
Cas-témoins hospitaliers
Cas : n = 194 (168 hommes et 26 femmes) dans 2 hôpitaux turcs entre 1980-87
Témoins appariés sur l’hôpital, l’âge et le sexe ; sans ATCD de tumeur ou hématurie (urographie ou cystoscopie)
Cancer de la vessie primaire ou récidive
Diagnostic histologique
Non précisée
Questionnaire : utilisation agricole d’insecticides ou d’engrais chimiques
Café, thé, alcool
Risque de cancer de la vessie augmenté chez les utilisateurs d’engrais chimiques et d’insecticides p < 0,01
(Pas d’autres détails)
La Vecchia et coll., 1990renvoi vers
Italie du Nord
Cas-témoins hospitaliers
Cas hospitaliers, région de Milan (n = 263)
Témoins hospitaliers non atteints de tumeurs (traumatismes, maladies aiguës), dans les mêmes hôpitaux (n = 287)
Cancers de la vessie : tumeurs invasives
Exposition aux herbicides > 10 ans : 3 % chez les cas et 0,7 % chez les témoins
Historique professionnel et résidentiel
Questions sur des secteurs professionnels ciblés (n = 19) et des nuisances (n = 14)
Caractéristiques socio-démographiques, tabac, alcool, alimentation, ATCD médicaux et médicamenteux
Risque lié aux herbicides
Utilisation > 10 ans :
OR = 4,4 ; IC 90 % [1,3-14,6]
Settimi et coll., 2001renvoi vers
Italie
(Asti, Pescia, Pistoia, Grosseto, Imola)
Cas-témoins hospitaliers multicentrique
Hommes 20 à 75 ans
Cas : Diagnostic en 1990-92, ~15 types de cancers dont vessie et rein, dans 5 hôpitaux de district, + Turin, Pise, Sienne n = 1 279
Témoins : autres cancers sauf poumon et vessie (pour rein) ; sauf poumon et rein (pour vessie)
Cancers de la vessie (n = 170) et cancers du rein (n = 39)
31,2 % d’agriculteurs parmi les cas de cancers de la vessie
46 % d’agriculteurs parmi les cas de cancers du rein
Entretien en face à face
Pour les agriculteurs, questions sur les pesticides et équipements de protection, caractéristiques des exploitations
Détails sur les cultures (périodes, surfaces, maladies des cultures, tâches)
Tabac, alcool, ATCD familiaux de cancer, alimentation
Agriculteurs utilisant les pesticides :
Cancer de la vessie
OR = 0,9 [0,4-1,8]
Cancer du rein
OR = 1,0 [0,3-3,4]
Élévation non significative du risque de cancer du rein en arboriculture
OR = 2,1 [0,8-5,3]
Cassidy et coll., 2009renvoi vers
États-Unis
(Texas)
Cas-témoins hospitaliers
Cas : incidents à partir de 1999 (ni chimiothérapie ni radiothérapie) (n = 604)
Témoins : réseau de cliniques et praticiens (bilans annuels), appariés (fréquence) sur âge (± 5 ans), sexe, ethnie (n = 604)
Cancers de la vessie avec confirmation histologique
 
Historique professionnel avec les tâches, le matériel, les produits chimiques utilisés
Caractéristiques socio-démographiques, habitudes de vie dont le tabagisme, ATCD familiaux de cancer
Métiers en agriculture générale
OR = 1,51 [0,79-2,89]
OR = 9,58 [2,18-42,05] > 10 ans
Élevage
OR = 1,90 [1,03-3,49]
OR = 6,18 [2,09-18,29] > 10 ans
Agroalimentaire
OR = 3,36 [1,10-10,27] > 10 ans
Hu et coll., 2002renvoi vers
Canada
(8 provinces)
Cas-témoins
National Enhanced Cancer Surveillance System
Cas incidents entre 1994-97
(n = 1 279)
Témoins : bases admin., listes téléphoniques (selon provinces), appariés sur l’âge (±5 ans), sexe et province
(n = 5 380)
Cancers du rein
Données de Cancer du Système National de Surveillance
Taux d’exposition (cas et témoins) aux :
Sels d’arsenic : < 1 %
Créosote/asphalte : 8 %
Herbicides : 9 %
Pesticides : 11 %
Questionnaires professionnels incluant des nuisances spécifiques dont : sels d’arsenic, créosote, herbicides, pesticides
Prise en compte des expositions d’un an et plus
Durée
Données socio-économiques, histoire des emplois et résidentiel
Taille, poids, tabac, alcool alimentation, activité physique
ATCD familiaux
Hommes :
Arsenicaux
OR = 1,5 [0,8-2,8]
Créosote
OR = 1,4 [1,1-1,8]*
Herbicides
OR = 1,6 [1,3-2,0]*
Pesticides
OR = 1,8 [1,4-2,3]*
Femmes :
Créosote
OR = 1,3 [0,7-2,3]
Herbicides
OR = 0,8 [0,5-1,3]
Pesticides
OR = 1,3 [0,9-1,8]
Hommes exposés aux herbicides :
1-15 ans
OR = 1,3 [0,9-1,8]
> 15 ans
OR = 2,0 [1,4-2,7]*
Mellemgaard et coll., 1994renvoi vers
Danemark
Cas-témoins en population générale
Cas incidents 1989-92
(n = 368)
Témoins du registre de population général
(n = 396)
Cancers du rein identifiés par le registre danois des cancers
20 à 79 ans
6 % exposés professionnellement aux insecticides ou herbicides
Latence de 10 ans
Niveau d’études, emplois, expositions à des facteurs de risque professionnels, traitements médicamenteux, tabagisme ; ATCD médicaux, alimentation
Hommes :
Herbicides
OR = 1,7 [0,7-4,3]
Insecticides
OR = 2,2 [0,8-6,3]
Herbicides ou Insecticides > 20 ans :
 
OR = 3,9 [1,0-15]
Femmes :
Herbicides
OR = 5,7 [0,6-58]
Insecticides
OR = 5,7 [0,6-58]
Herbicides ou Insecticides > 20 ans :
 
OR = 2,3
Karami et coll., 2008renvoi vers
Europe Centrale et de l’Est
Cas-témoins hospitaliers
Cas incidents 1999-2003
(n = 1 097)
Témoins hospitaliers, appariement de fréquence ± 3 ans, sexe, lieu
(n = 1 476)
Cancers du rein avec confirmation histologique
Exposition aux pesticides : 4 %
Plus de 8 années : 2,5 %
Types de pesticides : organiques/inorganiques
Durée, probabilité, fréquence et intensité de l’exposition
Expertise des expositions par des hygiénistes industriels
Exposition cumulée/exposition moyenne
Données socio-démographiques, ATCD familiaux, tabagisme, alimentation
Histoire professionnelle et questionnaire spécifique sur les pesticides
Génotypes
Exposition aux pesticides :
OR = 1,6 [1,00-2,55]
OR = 1,82 [1,10-3,00] (sous-groupe d’expositions les plus certaines)
OR = 2,46 [1,33-4,58] > 8 ans
OR = 2,07 [1,11-3,88] > 1 230 h
Génotypes GSTM1 et GSTT1 « actifs » :
OR = 6,47 [1,82-23,00]
Zarzour et coll., 2008renvoi vers
Haute-Égypte
Cas-témoins hospitaliers multicentrique
Cas incidents en 2005, South Egypt Cancer Institute, (n = 130)
Témoins : visiteurs sains de l’institut, appariés sur âge, sexe, lieu de résidence (n = 260)
Cancers de la vessie avec confirmation histologique et opérés
 
Questionnaire sur l’exposition aux pesticides (pas de détail)
Âge, sexe, métier, lieu de résidence, ATCD de bilharziose, tabagisme, cystite chronique, calculs rénaux, ATCD familiaux de cancer, exposition aux produits chimiques, irradiation pelvienne, cyclophosphamide, consanguinité
Exposition aux pesticides :
OR = 6,2 [3,5-11,3]
Jackson et coll., 2017renvoi vers
Égypte
Cas-témoins hospitaliers multicentrique
Cas : femmes de 19 à 80 ans diagnostiquées dans 3 centres de référence en Égypte en 2006-14 (n = 454)
Témoins : femmes proches des cas ou patientes de cliniques (mêmes zones). Appariement de fréquence sur âge (± 5 ans), zone de résidence (n = 824)
Cancers de la vessie Confirmation histologique : tumeurs urothéliales, carcinomes épidermoïdes, adénocarcinomes
 
Exposition para-professionnelle des femmes d’agriculteurs
Exposition environnementale au domicile et au travail
Métier du conjoint ou du chef de famille (en grandes catégories) : agriculteur : oui/non
Statut marital, niveau d’études, métier, histoire du tabagisme actif et passif
Vie reproductive
ACTD de schistosomiase et d’infections urinaires
Chez les femmes dont le chef de famille était agriculteur/non agriculteur
Cancer de la vessie
OR = 1,26 [0,94-1,68]
Tumeurs uroépithéliales
OR = 1,34 [0,91-1,99]
Carcinomes épidermoïdes
OR = 1,28 [0,89-1,99]
Chez les femmes mariées dont le chef de famille était agriculteur/non agriculteur
Cancer de la vessie
OR = 1,54 [1,09-2,18]
Tumeurs uroépithéliales
OR = 1,66 [1,03-2,69]
Carcinomes épidermoïdes
OR = 1,53 [0,99-2,38]
Amr et coll., 2015renvoi vers
Égypte
Cas-témoins hospitaliers multicentrique
Cas : recrutés dans 3 centres de traitement du cancer en 2006-11 (n = 1 525 dont 953 inclus)
Témoins : tirés au sort, appariement de fréquence sur, âge (± 5 ans), sexe, lieu de résidence (n = 2 069 dont 881 inclus)
Cancers de la vessie
Tumeurs primitives urothéliales ou carcinomes épidermoïdes. Diagnostic histologique.
Analyses restreintes aux cas agriculteurs
56,7 % exposés aux pesticides chez les cas et 51,3 % chez les témoins
Durée d’exposition : 35,3 ans chez les cas et 29,1 ans chez les témoins
Entretien en face à face
Histoires professionnelles et résidentielles
Exposition aux pesticides : fréquence, durée
Rôle de polymorphismes génétiques en lien avec le stress oxydant (pour 419 cas et 358 témoins : NQO1 : rs1800566 (C>T) et SOD2 : rs4880 (C>T)
Tabagisme (actif et passif), ATCD médicaux y compris infections, niveau d’études
Globalement
OR = 1,16 [0,95-1,41]
Dans échantillon analysé
OR = 1,68 [1,23-2,29]* (tendance significative avec la durée et avec la fréquence)
OR = 2,18 [1,62-2,95]* > 40 ans
Tumeurs urothéliales : OR = 1,26 [1,01-1,58]*
NQO1 (TT/TC) :
OR = 1,94 [1,20-3,14]
SOD2 (CC) :
OR = 1,74 [1,02-2,99]
NQO1 (TT/TC) et SOD2 (CC/TC) :
OR = 2,14 [1,19-3,85]
Matic et coll., 2014renvoi vers
Serbie
Cas-témoins hospitaliers
Hôpital de Belgrade
Cancer de la vessie incident entre 2007-10 (n = 143)
Témoins : patients du même centre, même période, hospitalisés pour des lithiases urinaires (n = 114)
Cancers de la vessie avec confirmation histologique
Exposition aux pesticides : 10 % chez les cas et 8 % chez les témoins
Histoire professionnelle : métier et secteur, vie entière
Exposition aux pesticides : organophosphorés, carbamates, aminophosphonates, chloroacétanilides, dérivés de l’acide benzoïque
Histoire du tabagisme (paquets années)
Exposition aux solvants organiques
Polymorphismes des gènes codant pour les isoformes de glutathion S transférase : GSTA1 GSTM1, GSTP1, GSTT1
Exposition aux pesticides :
OR = 3,5 [0,9-12,9]
L’allèle GSTM1 amorphe (« nul ») augmente le risque de cancer de la vessie.
Interactions polymorphismes de GST et expositions professionnelles
GSTT1 « actif » et exposition aux pesticides :
OR = 4,5 [0,9-22,5]
Effet moins net qu’avec les solvants
Boada et coll., 2016renvoi vers
Espagne
(Îles Canaries)
Cas-témoins hospitaliers
Zone couverte par le CHU soit 395 155 personnes
Cas n = 140 inclus entre 2007-09 (prévalents et incidents)
Témoins n = 168, sélectionnés dans les services de chirurgie
Cancers de la vessie avec confirmation histologique
18,6 % d’agriculteurs chez les cas et 13,6 % chez les témoins (p = 0,210)
Questionnaire sur les usages de pesticides
Dosages sanguins des organochlorés et métabolites : p,p’-DDT, p,p’-DDE, p,p’-DDD
Hexachlorobenzène, isomères de HCH, aldrine, dieldrine, heptachlore, cis-chlordane, trans- chlordane, endosulfan, méthoxychlore, mirex
Calendrier professionnel, consommation de café, tabagisme
Sur 119 patients et 110 témoins : polymorphismes génétiques : GST-M1 et GST-T1
Pas de différence de détection des organochlorés chez les cas et les témoins
HCH
OR = 0,929 [0,865-0,997]
HCH chez GST-T1 « nul »
OR = 0,930 [0,990-1,055]
Sharma et coll., 2013renvoi vers
Inde
Cas-témoins hospitaliers
Cancer de la vessie dans un hôpital de Dehli entre janvier 2011 et avril 2012 (n = 50)
Témoins : volontaires en bonne santé vivant dans le même environnement et avec les mêmes habitudes de vie (n = 50)
Cancers de la vessie avec diagnostic médical incluant histologie
Valeurs de pesticides en ppb dans le sang Exemples :
β-HCH
3,3 chez les témoins et 9,7 chez les cas
p,p’-DDT
1,04 chez les témoins et 1,70 chez les cas
Mesure sanguine d’organochlorés
Âge, sexe, tabagisme, eau de boisson, alcool, habitudes de vie, alimentation,...
ADN pour analyse génomique : GSTM1, GSTT1, CYP1A1
Davantage de résidus de HCH et de DDT chez les patients
Interaction mise en évidence entre β-HCH et le génotype GSTT1
Verma et coll., 2018renvoi vers
Inde
Cas-témoins hospitaliers
Cas : service de chirurgie hôpital de Dehli entre 2012-14 (n = 60)
Témoins appariés sur l’âge, sans cancer de la vessie (cystoscopie négative) (n = 60)
Exclusion des patients diabétiques ou ATCD de maladie génétique
Cancers de la vessie avec diagnostic médical incluant histologie
β-HCH (ng/ml)
Témoins : 3,3
Cas : 8,8
γ-HCH (ng/ml)
Témoins : 3,6
Cas : 8,4
p,p’-DDT (ng/ml)
Témoins : 1,1
Cas : 1,6
Mesure sanguine d’organochlorés
HCH : différents congénères
Analyse de l’expression génique de CYP1A1
Valeurs de HCH et p,p’-DDT plus élevées chez les cas, en particulier pour les tumeurs de haut grade
Expression de CYP1A1 plus élevée chez les témoins, et plus basse pour les tumeurs de haut grade
Interaction mise en évidence entre l’expression de CYP1A1 et les pesticides en lien avec le nombre d’épisodes d’hématurie
Baris et coll., 2016renvoi vers
États-Unis
(Maine, New Hampshire, Vermont)
Cas-témoins en population générale
Cas : cancers de la vessie incidents, 2001-04, 30 à 79 ans (n = 1 079)
Témoins : liste des conducteurs, assurances santé
Appariement de fréquence : État, le sexe et l’âge (n = 1 287)
Cancers de la vessie avec diagnostic médical incluant histologie. Tous types y compris carcinomes in situ
Médiane de la concentration en arsenic dans l’eau de boisson : 1 µg/l
Médiane de l’apport cumulé en arsenic par eau de boisson : 34,5 mg
Exposition aux arsenicaux (utilisés sur myrtilles, pommes et pommes de terre) en population générale
Concentration d’arsenic dans l’eau de boisson et dose cumulée en mg
Origines, tabagisme, profession, chauffage au bois, alimentation, origine et quantité eau de boisson (y compris eau du puits)
Augmentation du risque pour les personnes consommant l’eau du puits, en particulier dans la période où les dérivés arsenicaux étaient utilisés en agriculture.
Risque associé à une dose cumulée (estimée) d’arsenic apportée par les boissons (versus ≤ 15,7 mg) de :
> 483,6 mg
OR = 1,60 [0,90-2,87]
Avec une latence de 40 ans
> 124,8 mg
OR = 2,24 [1,29-3,89]
relation dose-effet significative
Aschengrau et coll., 1996renvoi vers
États-Unis
(Upper Cape Cod, Massachusetts)
Cas-témoins en population générale
Diagnostic entre 1983-86
Cancer de la vessie n = 79,
Cancer rein n = 42
Témoins tirés au sort (listes téléphonique, assurance maladie, fichier décès).
n = 853 pour vessie
n = 778 pour rein
Cancers de la vessie et cancers du rein
Registre de cancer de l’État du Massachusetts
 
Localisation géographique et proximité par rapport aux champs de canneberges (cartes de 1951, 1971 et 1984 : distance de 780 mètres prise en compte)
Prise en compte de la latence
Exposition pesticides résidentiels (jardin, termites)
Tabagisme actif et passif
ATCD d’infections urinaires ou de calcul
Histoire de travail dans le caoutchouc, les colorants, le cuir
Cancer de la vessie :
OR = 0,5 [0,2-1,3]
Cancer du rein :
OR = 0,7 [0,2-2,3]
Cornelis et coll., 2009renvoi vers
Belgique
(Limburg)
Cas-témoins en population générale
Cas de cancers de la vessie survenus à partir de 1999
(n = 592)
Témoins tirés au sort/registres de population de la province (> 50 ans) Stratification sur municipalité et statut socio-économique
Cancers de la vessie Confirmation histologique
 
Indicateurs construits avec un système d’information géographique, en considérant la dispersion avec une météo « par défaut »
Habiter près de champs
Intégration de la dose de pesticides en kg/km2basée sur des rapports publiés (catégories : fongicides, herbicides, insecticides), en fonction des cultures
Sur une période de 10 ans (1984-2004)
ATCD médicaux, tabagisme vie entière, ATCD familiaux de cancer de la vessie, histoire résidentielle, calendrier professionnel, fréquentiel alimentaire
Élévations de risque modérées et non significatives en lien avec les indicateurs géographiques (dernier tercile versus premier)
Fongicides
OR = 1,26 [0,77-2,05]
Herbicides
OR = 1,03 [0,63-1,68]
Insecticides
OR = 1,18 [0,71-1,95]
Régulateurs de croissance
OR = 1,03 [0,62-1,70]
Autres pesticides
OR = 1,23 [0,75-2,01]
Viel et coll., 1995renvoi vers
France
Étude écologique
Mortalité par cancer de la vessie entre 1984-86 dans 89 départements français
Recensement INSEE 1975-82 pour identifier les agriculteurs de 35 à 74 ans (n = 837 413)
Cancers de la vessie, code 188 de la CIM 9
 
Index d’exposition aux pesticides : basé sur le nombre de personnes années agriculteurs (ETP) et la proportion de la surface agricole en viticulture, rapporté à la population agricole totale de 35 à 74 ans des départements considérés
Prise en compte d’une latence entre l’exposition et la mortalité
Niveau socio-économique, ventes de tabac dans la zone en 1953
Agriculteurs versus la population générale : SMR = 0,96 [0,85-1,08]
Avec l’index d’exposition aux pesticides
RR = 1, 14 [1,06-1,23]*
Colli et Kolletis., 2010renvoi vers
États-Unis
Étude écologique
Population générale
Identification des cas par les registres de cancer, et des décès par les statistiques nationales
Incidence et mortalité par cancers de la vessie
 
Exposition aux pesticides et à l’arsenic par l’eau de boisson (eaux de surface)
Absence d’assurance santé, expositions UV, tabagisme
Corrélation significative entre la mortalité chez les hommes et chez les femmes et la consommation d’eau de surface
Wesseling et coll., 1999renvoi vers
Costa Rica
Étude écologique
81 unités géographiques (puis regroupement en 14 régions)
Tous les cas de cancers enregistrés entre 1981-93 (> 50 000)
Cancers de la vessie
Comparaison aux cas attendus au niveau national (registre des cancers national)
92 % d’utilisateurs de pesticides sur la période 1950-79
Cultures principales : café, canne à sucre, maïs, pois, riz et bananes
Recensement agricole de 1984 : surface agricole, nombre d’hectares traités par culture et par région
Calcul d’un index d’exposition aux pesticides intégrant le nombre d’hectares, nombre d’applications moyen, mode d’application
Âge
Excès de différents cancers dont vessie
Cancer de la vessie : SIR élevés dans 6 régions (significativement dans 2)
Analyse avec l’index d’exposition aux pesticides
Hommes dans les zones d’exposition élevée :
Cancer de la vessie : RR = 1,71 [1,01-2,90] * (34 cas exposés)
Cancer du rein : RR = 0,58 [0,27-1,24] (10 cas exposés)

ATCD : Antécédents ; CIM-O : Classification internationale des maladies pour l’oncologie ; DDD : Dichlorodiphényldichloroéthane (no CAS : 72-54-8) ; DDT : Dichlorodiphényltrichloroéthane (no CAS : 50-29-3) ; EPI : équipement de protection individuelle ; IMC : Indice de masse corporelle ; M2 : exposition médiane ; β- et γ-HCH : isomères β et γ du hexachlorocyclohexane ; MSA : Mutualité sociale agricole ; PCP : pentachlorophénol ; Q4 : 4e quartile ; RR : risque relatif ; SIR : rapport standardisé d’incidence (Standardized Incidence Ratio) ; SMR : rapport standardisé de mortalité (Standardized Mortality Ratio) ; T3 : 3e tercile ; TCP : tétrachlorophénol. Les intervalles de confiance donnés entre parenthèses sont les intervalles de 95 %, sauf si indiqué différemment.

Références

• Un ou plusieurs auteurs sont affiliés à une industrie des phytosanitaires.
•• Étude financée par un industriel des phytosanitaires
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