Pesticides et effets sur la santé
III. Autres pathologies et évènements de santé
2021
16-
Santé respiratoire
L’objet de ce chapitre est de faire un état des lieux sur l’impact de
l’exposition aux pesticides sur la santé respiratoire et plus
précisément la fonction ventilatoire, l’asthme, la bronchopneumopathie
chronique obstructive (BPCO), la bronchite chronique et les symptômes
respiratoires associés à l’asthme ou la BPCO. La pathologie tumorale
pulmonaire est traitée dans un autre chapitre, dans la partie
« Communications » en fin d’ouvrage.
Introduction : la santé
respiratoire
La fonction
ventilatoire
La fonction respiratoire (respiration) assurée par l’appareil
respiratoire, sert à approvisionner l’organisme en oxygène pour
répondre aux besoins des organes qui en consomment pour leur
activité. La respiration est associée à deux fonctions : la
ventilation et l’échange des gaz entre l’air et le sang au
niveau des alvéoles pulmonaires. La ventilation correspond aux
mouvements d’inspiration et d’expiration. La spirométrie,
l’examen le plus utilisé pour mesurer objectivement la fonction
ventilatoire est centrale dans le diagnostic, la prise en charge
et le suivi de certaines maladies, notamment les maladies
obstructives chroniques telles que l’asthme et la BPCO. Cet
examen permet de mesurer les volumes pulmonaires et les débits
bronchiques des individus. Il consiste à réaliser des manœuvres
respiratoires, dont certaines forcées, à travers un embout
buccal relié à un spiromètre (dispositif de mesure des volumes
et débits). Plus les voies aériennes sont obstruées, plus le
débit d’air expiré est faible.
Une spirométrie permet de tracer les courbes débits-volumes
(figure 16.1

) à partir
desquelles différents paramètres sont mesurés, et en
particulier :
• CVF : capacité vitale forcée, qui mesure le volume
pulmonaire mobilisable ;
• VEMS : volume expiratoire maximal seconde, qui mesure le
volume d’air expiré en une seconde. C’est un indicateur
de la sévérité de l’obstruction bronchique ;
• DEP : débit expiratoire de pointe qui représente le débit
maximum atteint lors d’une manœuvre d’expiration
forcée ;
• DEM25-75 : débit expiratoire maximal médian
entre 25 % et 75 % de la CVF. C’est un marqueur de
l’obstruction des petites voies aériennes ;
• VEMS/CVF : rapport de Tiffeneau. Un patient sain expire
environ 80 % de sa CVF pendant la première seconde. Chez
un patient avec une obstruction bronchique, ce rapport
est en dessous de 70 %.
Les résultats, tant pour les volumes que les débits, sont souvent
exprimés en pourcentage par rapport à une personne en bonne
santé, du même âge, sexe et taille que le sujet. Une spirométrie
avec mesure de la réponse aux broncho-dilatateurs (BD) est
requise pour le diagnostic de la BPCO et de l’asthme, et est
parfois réalisée dans les études épidémiologiques. La
comparaison des mesures pré- et post-bronchodilatation permet
d’évaluer la réversibilité de l’obstruction. Dans l’asthme,
l’obstruction est le plus souvent partiellement ou totalement
réversible, alors que dans la BPCO, l’obstruction est définie
par le rapport VEMS/CVF qui reste abaissé (< 0,7) même après
administration de BD.
L’asthme, les
sifflements
L’asthme est la maladie chronique la plus fréquente chez les
enfants. Les études internationales, ISAAC (
International
Study of Asthma and Allergies in Childhood) conduite
chez les enfants et adolescents (ISAAC,
1998

) et ECRHS (
European Community Respiratory Health
Survey) conduite chez les adultes (ECRHS,
1996

), ont mis en évidence des contrastes importants de la
prévalence de symptômes d’asthme ou de l’asthme entre zones
géographiques. La prévalence des sifflements dans les
12 derniers mois, variait selon les pays de 2,1 % à 32,2 % chez
les 13-14 ans et de 4,1 % à 32,1 % chez les 6-7 ans. Chez les
adultes âgés de 20-44 ans, la prévalence de l’asthme
diagnostiqué par un médecin variait de 2,0 % à Tartu en Estonie
à 11,9 % à Melbourne en Australie dans l’étude ECRHS. En France,
l’enquête nationale de santé en milieu scolaire effectuée en
2012-2013 auprès d’environ 20 000 élèves, montrait que 11,0 %
des enfants scolarisés en grande section de maternelle avaient
déjà eu de l’asthme et 11,8 % avaient eu des sifflements au
cours des 12 derniers mois (Delmas et coll.,
2017

). Au niveau mondial, l’asthme se positionne au
11
e rang pour les années de vie avec de l’incapacité
(GBD, 2016

) et entraîne des coûts sociaux et économiques considérables
(Gibson et coll., 2013

). La prévalence de l’asthme a
augmenté de façon importante au cours de ces dernières
décennies, et en particulier entre le début des années 1970 et
1990, avec une prévalence qui a doublé dans certains pays (Upton
et coll., 2000

). Les données internationales du
Global Burden of Disease montrent une augmentation de
12,6 % (IC 95 % [9,0-16,4]) de la prévalence de l’asthme sur la
période la plus récente, entre 1990-2015, avec de fortes
variations géographiques selon un indice sociodémographique :
une augmentation de 95 % était estimée dans les pays avec le
plus faible indice et inversement une diminution de 13,8 % était
observée dans les pays avec le plus fort indice (Soriano et
coll., 2017

). Cette augmentation résulte
principalement de la croissance démographique et du
vieillissement de la population mondiale puisque, sur la base
des prévalences standardisées sur l’âge, une diminution globale
de 17,7 % (IC 95 % [15,1-19,9]) de la prévalence de l’asthme
était estimée.
Plus qu’une maladie, l’asthme est un syndrome respiratoire qui se
manifeste par des crises de durées et d’intensités variables,
pendant lesquelles le patient présente une difficulté à
respirer, une respiration sifflante, de la toux, et une
sensation d’oppression thoracique. Cette difficulté respiratoire
est réversible ; elle disparaît à la fin de la crise, soit
spontanément soit sous l’effet d’un traitement. Au centre de la
problématique de l’asthme, se trouvent une hyperréactivité et
une inflammation bronchique : les bronches des asthmatiques
répondent de façon exagérée à divers stimuli, conduisant à une
inflammation chronique des bronches avec notamment une réponse
anormale des muscles lisses respiratoires conduisant au
bronchospasme. Le diamètre des bronches est alors réduit rendant
l’expiration difficile (on parle d’obstruction bronchique
expiratoire). Les stimuli responsables de l’hyperréactivité
bronchique peuvent être non spécifiques, comme le froid et
l’effort physique, ou spécifiques comme les allergènes. Dans les
asthmes allergiques, qui représentent plus des deux tiers des
asthmes de l’enfant et la moitié chez l’adulte, les bronches
réagissent de façon disproportionnée à certains allergènes (de
pollens, acariens, chat...). Les asthmes allergiques,
caractérisés par la présence d’IgE spécifiques, présentent comme
anomalie initiale une réaction immunitaire de type Th2
(production de cytokines IL-4, IL-5 et IL-13 par un sous-type de
lymphocytes T « helper » ou régulateur) relayée par des
boucles de régulation amplificatrices activant d’autres cellules
de l’immunité : cellules résidentes (cellules dendritiques et
mastocytes) et circulantes (lymphocytes T, polynucléaires
éosinophiles, neutrophiles et basophiles). Les asthmes
allergiques appartiennent aux « maladies allergiques », qui
représentent un spectre de troubles allergiques allant de ceux
qui affectent la peau (eczéma atopique), les conjonctives
(conjonctivite) à ceux qui affectent les voies respiratoires
supérieures (rhinite) et inférieures (asthme). Ces maladies
allergiques sont indiscutablement associées (multi-morbidités
allergiques). La multi-morbidité dans l’asthme ne se limite pas
aux maladies allergiques, en particulier chez l’adulte où elle
peut inclure des troubles cardio-métaboliques et de la santé
mentale (dépression) par exemple.
L’asthme est une maladie chronique dont les premières
manifestations surviennent le plus souvent chez l’enfant (mais
pas seulement), et contrairement à la plupart des maladies
chroniques qui s’aggravent au cours du temps, l’évolution de
l’asthme au long cours est plus difficilement prévisible ;
l’asthme peut rester stable, s’aggraver, s’améliorer ou
« disparaître » puis réapparaître tout au long de la vie.
L’asthme ne se guérit pas, mais pour la plupart des
asthmatiques, les symptômes peuvent être contrôlés par une prise
en charge adaptée qui repose sur des traitements de fond, des
anti-inflammatoires bronchiques, et des traitements de crise,
des bronchodilatateurs. Les agents bronchodilatateurs sont des
β2-mimétiques de courte (terbutaline) ou de longue durée
(salmétérol, formotérol) parfois associés à des
anticholinergiques avec un mode d’action complémentaire de celui
des β2-mimétiques. Les agents anti-inflammatoires sont des
corticoïdes inhalés (béclométhasone, budésonide...) ou
systémiques pour traiter les crises et exacerbations ou dans le
cas d’asthme sévère non stabilisé, ainsi que des
antileucotriènes seuls ou en complément des corticoïdes. D’autre
part, une action de contrôle de l’environnement est proposée,
notamment l’éviction des allergènes auxquels le patient est
allergique. Néanmoins, certains patients asthmatiques présentent
au cours du temps un déclin progressif, accéléré et irréversible
de leur fonction ventilatoire malgré un traitement. Un
épaississement progressif de la paroi bronchique dû à un
processus de remodelage tissulaire est possible et est à
l’origine d’altérations fonctionnelles respiratoires fixées. Il
existe donc des formes d’asthme sévère, présentes chez 10 % des
individus asthmatiques, et qui ont des retentissements
importants sur la qualité de vie et la morbidité des patients et
peuvent mettre en jeu leur pronostic vital.
Dans un contexte épidémiologique, l’approche par questionnaire
est un outil privilégié pour identifier les individus
asthmatiques. Une revue souligne une large variabilité de la
définition de l’asthme dans les études épidémiologiques
récentes, qui impacte l’estimation de la prévalence de l’asthme
(Sá-Sousa et coll., 2014

). Les questions relatives à l’asthme
(« avez-vous déjà eu de l’asthme ? ») ou au diagnostic d’asthme
par un médecin (« un médecin vous a-t-il déjà dit que vous aviez
de l’asthme ? ») montrent une très bonne spécificité (≥ 94 %),
associée à une moindre sensibilité (36 %-68 % selon la
définition utilisée pour le
gold standard) (Torén et
coll., 1993

). En ce qui concerne les symptômes
respiratoires, la présence de sifflements dans la poitrine au
cours des 12 derniers mois est fortement prédictive de l’asthme
(diagnostic clinique ou déclaré), avec une sensibilité ≥ 63 % et
une spécificité ≥ 82 %.
L’asthme et les maladies allergiques ont une composante génétique
(de nombreux variants génétiques ont été identifiés dans la
susceptibilité à la maladie : CHI3L1, DENND1B,
RAD50-IL13, HLA-DQ, IL33,
ORMDL3-GSDMB, TSLP...) mais leur recrudescence
rapide dans les pays développés souligne l’impact majeur de
l’environnement au sens large. Si le rôle de l’environnement
dans le déclenchement des crises est indiscutable, la mise en
évidence du rôle de facteurs environnementaux dans l’étiologie
de la maladie est plus complexe. Néanmoins, plusieurs types de
facteurs environnementaux, protecteurs (vie à la ferme, contact
avec des agents infectieux dans la petite enfance...) ou nocifs
(tabac, pollution de l’air, certaines expositions
professionnelles...) ont été mis en cause dans le développement
de l’asthme.
La bronchite chronique et la
BPCO
La définition de la bronchite chronique est clinique. Elle
définit un sujet qui tousse et expectore (crache) trois mois par
an et au cours d’au moins deux années consécutives. Ces
symptômes résultent d’une inflammation chronique et diffuse des
voies respiratoires. En épidémiologie, la bronchite chronique
est définie par questionnaire.
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), qui est
définie selon les dernières recommandations internationales par
l’existence concomitante de symptômes respiratoires et d’un
trouble ventilatoire obstructif, est une maladie pulmonaire
méconnue par le grand public et sous-diagnostiquée, bien qu’elle
ne soit pas rare et qu’elle engage le pronostic vital. Selon le
Global Burden of Disease, la BPCO touche 251 millions
de personnes dans le monde et est la troisième cause de
mortalité dans le monde (Lozano et coll.,
2012

; GBD, 2017

). En France, on estime que la
prévalence de la BPCO atteint 5 à 10 % de la population des plus
de 45 ans (soit 2,5 à 3,5 millions de personnes) (Fuhrman et
Delmas, 2010

). Au niveau mondial, la prévalence de
la BPCO a augmenté de 44,2 % (IC 95 % [41,7-46,6]) entre 1990 et
2015, une augmentation particulièrement marquée dans les pays
avec un indice sociodémographique moyen, alors que la prévalence
standardisée selon l’âge a diminué de 14,7 % (IC 95 %
[13,5-15,9]) (Soriano et coll.,
2017

).
La maladie se développe lentement et se manifeste par des signes
non spécifiques en général à partir de 40-50 ans : essoufflement
(dyspnée), toux chronique, expectoration. La maladie demeure
longtemps peu symptomatique : la dyspnée apparaît lorsque la
fonction respiratoire est déjà très altérée. Les patients
atteints de BPCO présentent des exacerbations, période
d’aggravation aiguë des symptômes, responsables de l’altération
de la qualité de vie voire de l’hospitalisation ou encore du
décès. Selon les données récentes françaises (2014-2015), la
BPCO était mentionnée comme cause de décès pour plus de
18 000 décès par an, et le nombre de jours d’hospitalisation
pour exacerbation de BPCO se situait entre 100 000 et 150 000
selon l’indicateur utilisé
1
. Au-delà du retentissement sur les individus,
la BPCO représente un coût important pour la société : le plan
BPCO 2005-2010 du ministère de la Santé l’estimait à
3,5 milliards d’euros par an, soit 3,5 % de l’ensemble des
dépenses de santé. À ces dépenses de santé, s’ajoutent les coûts
indirects liés à la baisse de productivité des sujets encore en
activité. La BPCO est souvent associée à d’autres maladies
chroniques (maladies cardio-vasculaires, maladies
métaboliques...).
La BPCO est caractérisée par une inflammation neutrophilique avec
activation directe des cellules épithéliales et des macrophages
alvéolaires, associée à un rétrécissement progressif et une
obstruction permanente des voies aériennes. Les alvéoles
pulmonaires, qui permettent les échanges gazeux lors de la
respiration, sont progressivement détruites (emphysème). La BPCO
ne se guérit pas, mais sa prise en charge permet de ralentir son
évolution et de limiter certains symptômes.
Dans un contexte épidémiologique, la BPCO définie par
l’auto-déclaration d’un diagnostic de BPCO (incluant ou non un
diagnostic d’emphysème et/ou de bronchite chronique) a une
faible sensibilité (0,11-0,13) en raison de l’importance du
sous-diagnostic, et une spécificité très élevée (> 0,95) (Torén
et coll., 2017

). Le diagnostic de BPCO auto-déclaré
est donc peu approprié pour définir la prévalence de la maladie,
mais cette définition reste opérationnelle dans le contexte
d’études étiologiques dans lesquelles il est préférable de
disposer de définition de la maladie avec une grande
spécificité. Quand les données de spirométrie avec test de
réversibilité (post bronchodilatation) sont disponibles, la
définition de la BPCO repose sur un ratio fixe VEMS/CVF post-BD
< 0,7 ou, pour éviter un sur-diagnostic de la BPCO chez les
plus âgés, par un ratio < limite inférieure à la normale –
définie selon l’âge, la taille et le sexe du sujet.
Le tabac est le principal facteur de risque de la BPCO puisque
80 % des cas sont attribuables au tabagisme actif ou passif.
Néanmoins d’autres facteurs environnementaux ont été identifiés
tels que la pollution de l’air, les expositions professionnelles
à certaines substances chimiques (poussière de charbon, silice,
expositions aux poussières organiques...) ou sont suspectés,
tels que l’exposition aux pesticides. Il existe aussi une
composante génétique dans le développement de la BPCO. À travers
les études pangénomiques (
Genome-Wide Association
Studies), plus de 20 loci génétiques ont été associés de
façon convaincante avec le risque de BPCO ; par exemple des
gènes impliqués dans les mécanismes de réparation
(
FAM13A,
HHIP), ou la régulation de l’inflammation
(-IAGER-R) (Ragland et coll.,
2019

).
Données épidémiologiques
L’association entre l’exposition aux pesticides et l’asthme, la BPCO
ou des paramètres de fonction respiratoire a été étudiée en milieu
professionnel, et dans une moindre mesure en population
générale.
Exposition
professionnelle
L’impact de la vie à la ferme sur la santé respiratoire, et en
particulier l’asthme, peut paraître controversé. D’une part,
l’environnement de la ferme est source d’exposition à divers
facteurs environnementaux, tels que poussières, moisissures,
animaux, agents infectieux, pesticides et autres produits
chimiques, qui ont été identifiés ou sont suspectés de favoriser
les symptômes respiratoires et/ou le développement de maladies
respiratoires (
American Thoracic Society,
1998

). D’autre part, des observations épidémiologiques montrent
que l’exposition précoce à un environnement fermier est un
facteur protecteur, et en particulier vis-à-vis du développement
de l’asthme allergique (Braun-Fahrländer et coll.,
1999

; von Mutius, 2007

). Une méta-analyse suggère une forte
hétérogénéité de cet effet protecteur selon les études
(Genuneit, 2012

). Cette hétérogénéité pourrait
résulter de différents types d’environnement fermier, comme le
suggèrent les résultats d’analyses dans la cohorte AGRICAN, avec
une tendance à un effet protecteur pour les fermes avec bétail,
mais au contraire une tendance délétère lors de la culture de la
vigne, de fruits et de légumes (Baldi et coll.,
2014

). Selon la théorie hygiéniste, cet effet protecteur
résulterait de l’exposition précoce aux infections et aux
composantes microbiennes qui permettrait une maturation du
système immunitaire et préviendrait ainsi le développement de
maladies allergiques. L’impact de l’exposition précoce de la vie
à la ferme est rarement pris en compte dans les études sur
l’exposition professionnelle aux pesticides en milieu agricole
sur la santé respiratoire.
Une revue de la littérature publiée en 2015 a rassemblé 41 études
publiées jusqu’en décembre 2013 portant sur le rôle possible des
expositions professionnelles aux pesticides sur les symptômes et
maladies respiratoires (asthme, BPCO, bronchite chronique)
(Mamane et coll., 2015a

). Dans la majorité de ces études
épidémiologiques, on observe des associations statistiquement
significatives entre l’exposition professionnelle aux pesticides
et un risque augmenté de symptômes ou maladies respiratoires,
mais avec une forte hétérogénéité tant au niveau de l’évaluation
de l’exposition que de la définition de l’évènement de santé.
Cette revue conclut que l’exposition professionnelle aux
pesticides présente un risque pour la santé respiratoire mais
souligne la nécessité d’études supplémentaires, notamment des
études de cohortes avec une caractérisation approfondie des
expositions afin de documenter les relations dose-réponse et les
expositions spécifiques aux pesticides et avec des mesures
objectives de la santé respiratoire, en particulier des mesures
de spirométrie pour évaluer l’obstruction bronchique. Une autre
revue de la littérature publiée en 2014 ciblait l’impact de
l’exposition aux pesticides, professionnelle ou
environnementale, sur le développement des maladies obstructives
chroniques (asthme, BPCO) et des sifflements respiratoires
(Doust et coll., 2014

). Parmi 42 études initialement
identifiées, 23 études qui concernaient principalement les
expositions professionnelles était retenues selon certains
critères de qualité (définis par
The Scottish Intercollegiate
Guidelines Network, SIGN)
2
. Les auteurs concluaient à un impact possible
de l’exposition aux pesticides sur l’asthme et les sifflements
et bien que quelques études aient indiqué des associations avec
la bronchite ou la BPCO, le niveau de preuve était considéré
plus faible pour la BPCO que pour l’asthme.
Depuis la publication de ces revues de la littérature,
28 articles portant sur l’association entre l’exposition aux
pesticides en milieu professionnel et la santé respiratoire sont
parus dans la littérature (tableau 16.I

, voir en fin de ce chapitre) :
14 études basées sur des cohortes prospectives (principalement
d’Europe et d’Amérique du Nord), 7 études de type exposés-non
exposés (principalement d’Asie, d’Afrique ou du Moyen-Orient),
7 études transversales (principalement d’Afrique et d’Amérique
du Sud) et une méta-analyse. Les principaux résultats de ces
articles récents sont présentés ci-dessous (pour les articles
publiés avant 2013, se référer aux revues antérieures, Mamane et
coll., 2015a

).
Méta-analyse
Une revue systématique de la littérature sur l’impact de
l’exposition professionnelle aux pesticides sur le risque de
BPCO (défini par les données de spirométrie) ou de bronchite
chronique (défini par questionnaire) suivie d’une
méta-analyse a été publiée (Pourhassan et coll.,
2019

). La méta-analyse basée sur
9 cohortes, représentant plus de 100 000 participants (entre
300 et 50 000 participants par cohorte) conclut à un impact
significatif de l’exposition aux pesticides sur le risque de
BPCO ou de bronchite chronique (OR = 1,33 ; IC 95 %
[1,21-1,47]), les OR associés à la BPCO seule et la
bronchite chronique seule étaient 1,44 [1,14-1,81]) et 1,27
[1,23-1,31], respectivement (figure 16.2

). L’étude n’indiquait pas de biais
de publication (selon le graphique en entonnoir et la valeur
p du test de Egger = 0,16).
Études de cohortes
Parmi les 14 études récentes conduites au sein de cohortes,
on en distingue 6 menées en population générale et 8 en
population agricole.
Les 6 études qui reposent sur des cohortes en population
générale ont principalement été conduites en Europe et ont
évalué l’exposition chronique aux pesticides de façon non
spécifique par une matrice emploi-exposition, principalement
la matrice
ALOHA plus qui permet une estimation
semi-quantitative (pas d’exposition, faible niveau
d’exposition et haut niveau d’exposition) à de grandes
catégories de nuisances potentiellement à risque pour la
santé respiratoire, y compris les pesticides en distinguant
2 sous-catégories, les herbicides et les insecticides. Ces
études, qui portaient sur différents paramètres de santé
(niveau ou déclin de la fonction respiratoire, obstruction
bronchique, prévalence ou incidence de symptômes
respiratoires, incidence de BPCO) et ajustaient sur
plusieurs facteurs d’ajustement incluant le tabagisme, ont
toutes rapporté des associations statistiquement
significatives dans le sens d’un effet délétère de
l’exposition aux pesticides. Sur plus de 2 500 adultes
suivis sur une période de 25 ans (soit plus de
12 000 observations), de Jong et coll. ont mis en évidence
un déclin accéléré du VEMS (- 5 ml/an [- 8,0 ; - 2,1]) et du
rapport VEMS/CVF (- 0,09 %/an [- 0,15 ; - 0,03]) avec une
exposition élevée aux pesticides (nombre de sujets
exposés = 298). Ces analyses ont été ajustées sur différents
facteurs de confusion incluant la consommation de tabac
(paquets-années), le niveau de fonction respiratoire à
l’entrée dans l’étude et les expositions professionnelles
aux poussières/gaz/fumée (De Jong et coll.,
2014a

). Les auteurs montraient que
cette association était particulièrement observée chez les
fumeurs. Dans une cohorte prospective hollandaise de presque
12 000 participants, l’exposition forte aux herbicides et
aux insecticides était associée à un niveau de VEMS abaissé
(- 204 ml [- 350 ; - 58] et - 109 ml [- 197 ; - 21],
respectivement) (De Jong et coll.,
2014c

). De plus, une exposition forte
aux herbicides était associée à un rapport VEMS/CVF diminué
et à l’obstruction bronchique définie par VEMS/CVF < 0,7,
et d’autant plus lorsque l’obstruction bronchique était
modérée à sévère (définie par VEMS < 80 % prédit,
OR = 3,6 [1,3 ; 9,9]). De façon intéressante, l’association
entre l’exposition aux herbicides et l’obstruction
bronchique modérée à sévère était retrouvée dans une seconde
cohorte, bien que de plus faible amplitude (OR = 1,7
[1,0-2,7]). Sur la base des données de 237 sujets recrutés
entre 10-15 ans en 1964 dans la cohorte WHEASE (Royaume-Uni)
et suivis pendant 50 ans, l’exposition aux biocides et
fongicides était associée à une fonction ventilatoire
altérée (niveau du VEMS diminué et déclin du VEMS accéléré)
et aux sifflements qui ont débuté à l’âge adulte (Tagiyeva
et coll., 2016

). L’étude mettait en évidence
des relations dose-réponse avec l’intensité de l’exposition
évaluée à partir du niveau et de la durée de l’exposition.
Le suivi sur près de 40 ans de 1 335 enfants recrutés en
1968 dans la cohorte australienne TAHS montre que
l’exposition aux pesticides était associée à un risque
augmenté d’obstruction chronique statistiquement
significatif (définie dans cette étude par le VEMS/CVF
post-BD < 0,7), à la bronchite chronique et à la dyspnée
avec des RR estimés entre 1,7 et 1,9 selon l’évènement de
santé. Des associations du même ordre de grandeur étaient
observées avec l’exposition aux herbicides et aux
insecticides séparément, et des associations significatives
étaient observées en considérant l’exposition cumulée sur
l’ensemble de l’histoire professionnelle (Alif et coll.,
2017

). Plus récemment, deux analyses
longitudinales basées sur la cohorte européenne ECRHS, l’une
ciblant l’incidence de la BPCO (Lytras et coll.,
2018

) et l’autre l’incidence de la
bronchite chronique (Lytras et coll.,
2019

) ont été publiées. L’incidence
de la BPCO (n = 96, définie par le rapport VEMS/CVF post-BD
< limite inférieure de la normale, parmi 3 343 adultes
suivis pendant 20 ans), était significativement augmentée
avec l’exposition aux pesticides (RR = 2,2 [1,1-3,8]) et aux
insecticides (RR = 2,3 [1,1-4,2]) ; des associations du même
ordre de grandeur mais non statistiquement significatives
était observées avec l’exposition aux herbicides et aux
fongicides. L’incidence de la bronchite chronique dans cette
cohorte n’était pas associée à l’exposition aux pesticides,
ni aux différentes sous-catégories herbicides, insecticides
et fongicides dans l’ensemble de la population, mais
l’analyse conduite séparément chez les hommes et les femmes
identifiait des associations positives et significatives
chez les femmes avec des RR de l’ordre de 2 pour
l’exposition aux insecticides et fongicides.
Les 8 études qui portent sur des cohortes d’agriculteurs,
reposent principalement sur 3 cohortes : la cohorte
Agricultural Health Study (AHS) aux États-Unis,
une cohorte de céréaliers de l’Alberta et la cohorte
française AGRICAN. Pour 6 de ces 8 études, les analyses ont
été conduites de façon transversale, ne prenant pas en
compte la dimension longitudinale de l’impact des pesticides
sur la santé respiratoire, ce qui limite l’interprétation
des associations mises en évidence. Sur un échantillon
aléatoire (10 %) de la cohorte AGRICAN, représentant plus de
14 000 hommes et femmes travaillant en agriculture, la
prévalence de la bronchite chronique était augmentée
(OR = 1,3 [1,1-1,6]) avec la culture de pommes de terre (une
culture particulièrement consommatrice de fongicides) avec
une relation dose-réponse en considérant la durée et la
taille de l’exploitation (Tual et coll.,
2013

). Dans cette étude, parmi les
producteurs de pommes de terre, l’utilisation de pesticides
était significativement associée à un risque augmenté de
bronchite chronique. Une étude récente dans la cohorte AHS a
mis en évidence un risque augmenté des symptômes de
bronchite chronique (avec ou sans diagnostic de BPCO
associé) avec l’utilisation d’insecticides sur la dernière
année et avec 9 des 18 insecticides étudiés (diazinon,
malathion, coumaphos, dichlorvos, carbaryl, pyréthrine,
perméthrine, lindane, parathion) (Rinsky et coll.,
2019

). En revanche, une autre étude
américaine portant sur 702 agriculteurs et agricultrices
n’observait pas d’association statistiquement significative
entre l’utilisation de pesticides au cours des 12 derniers
mois et la bronchite chronique, ni avec l’asthme et les
sifflements persistants, et les OR étaient < 1
(Stoecklin-Marois et coll.,
2015

).
La cohorte AGRICAN montrait une augmentation du risque
d’asthme allergique (l’allergie étant définie par le rhume
des foins ou l’eczéma) chez les utilisateurs de pesticides
sur vignes (OR = 1,3 ; IC 95 % [1,0-1,8]), prairies
(OR = 1,3 ; IC 95 % [1,0-1,8]), et vergers (OR = 1,6 ;
IC 95 % [1,0-2,4]), des cultures dans lesquelles les
pesticides, et en particulier les fongicides, sont largement
utilisés, et chez les personnes rapportant une intoxication
aiguë par un pesticide (OR = 2,0 ; IC 95 % [1,4-2,7]) (Baldi
et coll., 2014

). Ces observations sont en accord
avec les résultats plus anciens de la cohorte AHS, qui
indiquaient que l’utilisation de pesticides était plus
fortement associée avec l’asthme allergique comparativement
à l’asthme non allergique (Hoppin et coll.,
2008

; Hoppin et coll.,
2009

). De plus, une analyse récente
sur la cohorte AHS a mis en évidence des associations
significatives entre 19 pesticides (parmi 78) et les
sifflements allergiques, et entre 21 pesticides et les
sifflements non allergiques, avec des risques souvent plus
forts pour les sifflements allergiques (Hoppin et coll.,
2017

) (tableau 16.II

, voir en fin de ce chapitre).
Dans une autre cohorte de 2 426 céréaliers de l’Alberta, le
diagnostic d’asthme rapporté par auto-questionnaire était
augmenté avec le nombre d’années d’utilisation de composés
phénoxy (OR = 1,3 [0,7-2,5], 2,5 [1,2-5,1], et 3,2 [1,5-6,6]
pour une exposition courte, moyenne et longue
respectivement), et l’étude ne mettait pas en évidence
d’association avec les autres familles de pesticides
étudiées (organochlorés, organophosphorés, pyréthrinoïdes,
carbamates, thiocarbamates et dithiocarbamates) (Cherry et
coll., 2018

). Cette association était
retrouvée avec un autre phénotype d’asthme qui s’appuyait
sur les symptômes respiratoires et les données
médico-administratives, mais contrairement aux observations
des études précédentes, dans cette étude l’association était
plus forte avec l’asthme non allergique.
Deux études basées sur des effectifs limités
(< 100 personnes) portaient sur les effets à court/moyen
terme des pesticides sur la santé respiratoire en comparant
des paramètres de la santé respiratoire mesurés à 2 points
dans le temps, correspondant à des usages différents des
pesticides. Une étude brésilienne a procédé à une
comparaison de la santé respiratoire pendant et hors saison
des récoltes chez 82 familles d’agriculteurs. Cette étude
n’a pas montré de différence sur les valeurs spirométriques
entre ces 2 périodes, mais pendant la saison des récoltes
des symptômes respiratoires nocturnes étaient plus souvent
rapportés et l’activité des cholinestérases (mesurées par le
dosage des AChE et BChE qui diminuent avec l’exposition aux
pesticides organophosphorés) était diminuée avec certains
indicateurs d’exposition aiguë et chronique (Buralli et
coll., 2018

). Une étude thaïlandaise ayant
suivi ce type d’approche en comparant les données de
fonction respiratoire à 2 mois d’intervalle chez 58 hommes,
avant et après la saison de pulvérisation de pesticides, a
observé une diminution statistiquement significative du
VEMS, de la CVF et du débit de pointe sur la période de
suivi (Sapbamrer et coll.,
2019

).
En résumé, les études de cohortes récentes, à la fois en
population générale et en milieu agricole, apportent des
résultats supplémentaires pour suggérer que l’exposition
professionnelle chronique aux pesticides présente un risque
pour la santé respiratoire. Plus spécifiquement, des études
en population générale qui ont intégré une dimension
longitudinale, avec l’étude de l’impact des pesticides sur
l’incidence de symptômes ou maladies respiratoires et
l’étude du déclin de la fonction respiratoire, et des études
chez des agriculteurs qui ont ciblé des pesticides
spécifiques avec en particulier la cohorte AHS ont permis de
renforcer l’hypothèse du rôle des pesticides sur la santé
respiratoire. Une méta-analyse publiée en 2019 conclut à un
risque significativement augmenté de BPCO/bronchite
chronique avec l’exposition professionnelle aux
pesticides.
Études exposés-non exposés et études
transversales
Sept études récentes comparant des personnes exposées de
manière chronique
via leur profession (agriculteurs,
ouvriers agricoles, détaillants de pesticides) à des
personnes non exposées ont été conduites sur des
échantillons souvent de taille limitée (seules 3 études
incluaient plus de 200 personnes exposées) principalement en
Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Ces études portaient
sur les symptômes respiratoires rapportés par
questionnaires, des paramètres spirométriques ou la mesure
du FeNO (fraction expirée du monoxyde d’azote, reflétant
l’inflammation bronchique). L’exposition était déterminée
soit par une comparaison des groupes exposés/non exposés ou
selon les différents postes chez les ouvriers agricoles,
soit par des dosages biologiques (dosage des cholinestérases
dans le sang, des métabolites urinaires du chlorpyrifos, des
dialkylphosphates et des pyréthrinoïdes). La plupart des
études ont conclu à une altération de la santé respiratoire
associée à l’exposition aux pesticides (Fareed et coll.,
2013

; Callahan et coll.,
2014

; Ndlovu et coll.,
2014

; Hanssen et coll.,
2015

; Negatu et coll.,
2017

; Jalilian et coll.,
2018

) et une étude n’identifiait pas
de différences (Mwanga et coll.,
2016

).
Sept études transversales récentes conduites exclusivement
chez des agriculteurs ou des personnes travaillant dans des
serres ont évalué l’impact de l’utilisation de pesticides,
estimée par questionnaires ou par des dosages biologiques
(dosages urinaires de métabolites des pesticides
organochlorés, des pyréthrinoïdes et du paraquat), sur la
prévalence de symptômes respiratoires, d’asthme ou sur des
paramètres spirométriques. Trois de ces études incluaient
entre 200 et 300 personnes, tandis que les autres incluaient
plus de 1 000 personnes. Quatre des cinq études qui
reposaient exclusivement sur une estimation de l’exposition
aux pesticides ont conclu à un effet sur la santé
respiratoire, et plus particulièrement sur les symptômes
respiratoires (toux chronique, expectoration chronique,
essoufflement, sifflements) (Desalu et coll.,
2014

; Fiori et coll.,
2015

; Negatu et coll.,
2017

), la prévalence de l’asthme (Liu
et coll., 2019

), et une fonction ventilatoire
abaissée (Negatu et coll.,
2017

). L’étude de Patel et coll.
portant sur plus de 11 000 exploitants agricoles a montré un
risque d’asthme actif augmenté avec l’utilisation de
pesticides, d’herbicides et d’insecticides mais aucune
association n’était retrouvée avec des matières actives
spécifiques, à l’exception d’une association proche du seuil
de la signification pour le glyphosate (OR = 1,3 [0,97-1,8])
(Patel et coll., 2018

). Dans une étude portant sur
300 maraîchers au Ghana, le risque de symptômes
respiratoires était augmenté avec le nombre d’heures par
jour d’utilisation de fumigants, d’insecticides et de
fongicides et avec les dosages urinaires de métabolites de
pesticides organochlorés (β-HCH, heptachlore et endosulfan
sulfate) et l’étude n’identifiait pas d’association avec les
dosages urinaires des métabolites des pyréthrinoïdes
(Quansah et coll., 2016

). Dans une étude récente sur
217 agriculteurs de Colombie qui ciblait principalement
l’exposition au paraquat, l’obstruction bronchique
(VEMS/CVF < 0,8) était associée à l’exposition combinée
paraquat-méthamidophos et la prévalence de l’asthme était
associée à l’exposition chronique au paraquat (évaluée par
les niveaux urinaires et le nombre de mois d’exposition)
( Díaz-Criollo et coll.,
2019

). Dans cette étude, aucune
association n’était observée avec la dyspnée. Enfin, dans
une étude en Chine sur 1 366 individus qui travaillaient
dans des serres, les pathologies et symptômes respiratoires
n’étaient pas associés à l’utilisation de pesticides sauf
peut-être avec l’utilisation mixte de spray (manuelle et
machine) mais l’association rapportée reposait sur peu de
sujets exposés (n = 24) (Li et coll.,
2019

).
En résumé, les résultats des études récentes de type
exposés/non exposés et transversales convergent avec les
résultats des études de cohortes pour indiquer un lien entre
l’exposition chronique professionnelle aux pesticides et la
santé respiratoire. Étonnamment, à notre connaissance une
seule étude a évalué l’impact d’une exposition
professionnelle aiguë ou chronique aux pesticides sur le
déclenchement d’exacerbations chez des personnes avec de
l’asthme (Henneberger et coll.,
2014

) et aucune étude chez des
patients avec une BPCO. L’étude transversale sur
926 agriculteurs avec un asthme actif dans la cohorte AHS
(Henneberger et coll., 2014

) identifiait une association
inverse avec l’utilisation de 2 herbicides (glyphosate,
OR = 0,5 [0,3-0,8] et paraquat, OR = 0,3 [0,1-0,9])
suggérant un possible biais du travailleur en bonne santé
(les asthmatiques sujets à des exacerbations pourraient
éviter les expositions qui déclenchent les symptômes). Dans
cette étude, l’analyse stratifiée sur l’allergie,
identifiait une association positive cette fois avec un
herbicide (pendiméthaline, OR = 2,1 [1,1-4,1]) et un
insecticide (aldicarbe, OR = 10,2 [1,9-55]) parmi les
individus allergiques mais elle était menée sur un petit
échantillon. Les données de la littérature ne permettent
donc pas de conclure sur l’impact d’une exposition
professionnelle aux pesticides sur le risque d’exacerbation
ou d’aggravation de l’asthme ou de la BPCO.
Exposition
environnementale
Une revue de la littérature parue en 2015 a rassemblé 20 études
publiées jusqu’en décembre 2013 portant sur le rôle possible des
expositions environnementales aux pesticides sur les symptômes
et maladies respiratoires (asthme, BPCO, bronchite chronique),
14 conduites chez des enfants et 6 chez des adultes (Mamane et
coll., 2015b

). Parmi les 14 études chez les
enfants, qui reposent principalement sur des cohortes
mères-enfants ou des cohortes d’enfants, trois n’ont pas mis en
évidence d’association entre l’exposition pré- ou post-natale
aux pesticides et la santé respiratoire de l’enfant. Cinq des
huit études qui reposaient sur des dosages biologiques pour
évaluer l’exposition ont mis en évidence des associations entre
l’exposition au DDE, plus particulièrement l’exposition
prénatale au DDE, et la prévalence de l’asthme ou des
sifflements et une étude identifiait une association entre la
perméthrine (un pyréthrinoïde) dans l’air intérieur pendant la
grossesse et les sifflements de l’enfant. La plupart des études
(quatre sur six) qui n’ont pas mesuré les pesticides pour
évaluer l’exposition ont mis en évidence des associations
significatives avec la prévalence de l’asthme ou des sifflements
chez les enfants. Les six études chez les adultes reposaient sur
des schémas d’étude différents (étude rétrospective suite à un
programme d’éradication de moustiques, étude exposés/non
exposés, étude transversale, étude de cohorte) et la moitié des
études n’identifiaient pas d’association significative. Les
auteurs de cette revue concluaient à la nécessité d’études
supplémentaires pour évaluer le rôle de l’exposition
environnementale aux pesticides sur la santé respiratoire des
enfants et des adultes.
Depuis la publication de cette revue, 14 articles ont étudié
l’association entre l’exposition environnementale aux pesticides
et la santé respiratoire (tableau 16.III

, voir en fin de ce chapitre) :
12 études basées sur des cohortes prospectives (principalement
en Europe ou aux États-Unis), une étude cas-témoins (Chine), et
une étude transversale (Canada). La plupart des études portaient
sur des populations d’enfants et l’exposition était évaluée par
des biomarqueurs dans 9 études : pesticides organochlorés (DDE,
DDT, DDD, 3 HCH, heptachlore) dans le sang du cordon (Gascon et
coll., 2014

) ou le sérum (Perla et coll.,
2015

; Hansen et coll., 2016

; Meng et coll.,
2016

; Balte et coll., 2017

; Abellan et coll.,
2019

), métabolites urinaires des dialkylphosphates (DAP) (Perla et
coll., 2015

; Raanan et coll.,
2015

; Raanan et coll., 2016

), ou dosages urinaires reflétant
l’exposition aux fongicides dithiocarbamates (éthylène thiourée)
(Raherison et coll., 2019

), par l’utilisation de système
d’information géographique dans deux études (Raanan et coll.,
2017

; Gunier et coll., 2018

), et par la concentration de
56 pesticides dans l’air ambiant dans une étude (Raherison et
coll., 2019

). Les principaux résultats de ces
articles récents sont présentés ci-dessous (pour les articles
publiés avant 2013, se référer à la revue précédemment publiée
de Mamane et coll., 2015b

).
Au sujet des pesticides organochlorés, une méta-analyse conduite
à partir des données de 10 cohortes de naissance (programme
ENRIECO), regroupant au total 4 608 couples mères-enfants,
identifiait une association à la limite du seuil de la
signification entre l’exposition prénatale au DDE et la
prévalence de bronchite et ou de sifflements à 18 mois
(RR = 1,03 [1,00-1,07] pour un doublement de l’exposition), et
une relation dose-réponse était observée (Gascon et coll.,
2014

). Mais l’étude ne mettait pas en évidence d’association avec
les sifflements, au cours de la vie, rapportés aux 4 ans de
l’enfant. Une étude récente sur 2 308 paires mères-enfants dans
la cohorte INMA suggère qu’une concentration augmentée de
p,p’-DDE chez la mère pendant la grossesse est associée à un
VEMS et une CVF abaissés à 4 et 7 ans, mais l’étude ne mettait
pas en évidence de relation dose-réponse et à 7 ans, les
associations étaient particulièrement observées pour les niveaux
d’exposition médians (Abellan et coll.,
2019

). Les résultats de 3 autres études récentes qui ont évalué
l’exposition post-natale au DDE sont soit négatifs soit positifs
mais nécessitent d’être interprétés avec prudence du fait de la
qualité des études. La cohorte NHANES sur 940 enfants âgés d’au
moins 12 ans ne mettait pas en évidence d’association
statistiquement significative avec l’asthme ou les sifflements,
bien qu’une tendance ait été observée avec les sifflements
(Perla et coll., 2015

). Une cohorte allemande sur
344 enfants vus entre 1 et 3 fois à 8 ans, 9 ans et 10 ans
(971 observations), n’observait pas d’association dans l’analyse
transversale, et les analyses prenant en compte le caractère
longitudinal de l’étude n’indiquaient pas d’effet direct de
l’exposition sur la fonction respiratoire (Balte et coll.,
2017

). Une étude sur 620 cas asthmatiques et 218 témoins, pour
lesquels les biomarqueurs ont été mesurés sur des pools de 5 cas
et de 2 témoins afin de minimiser les coûts de dosages,
indiquait une association positive avec le p,p’-DDE. Cette étude
montrait aussi une association positive avec
α-hexachlorocyclohexane, mais pas d’association avec
l’heptachlore (Meng et coll.,
2016

). Chez l’adulte, une étude transversale canadienne sur
1 696 individus a observé une association statistiquement
significative entre p,p’-DDT et p,p’-DDE et un VEMS ou une CVF
diminué (Ye et coll., 2017

).
Pour ce qui est des organophosphorés, les cohortes américaines
CHAMACOS et NHANES ont évalué l’association entre les principaux
métabolites urinaires des DAP et la santé respiratoire des
enfants. L’étude sur 2 777 enfants de 6 ans et plus suivis dans
la cohorte NHANES n’a pas mis en évidence d’association entre la
somme de la concentration de 6 métabolites des DAP
(diméthyl-phosphate (DMP), diéthylphosphate (DEP),
diméthylthiophosphate (DMTP), diéthylthiophosphate (DETP),
diméthyldithiophosphate (DMDTP), diéthyl-dithiophosphate
(DEDTP)) et l’asthme ou les sifflements (Perla et coll.,
2015

). L’absence d’association statistique peut résulter de
l’absence d’effet de ces expositions, mais possiblement aussi
d’une faible puissance statistique de l’étude compte tenu de
l’erreur de mesure sur l’exposition associée à la demi-vie
courte de ces métabolites. Dans ce contexte, un seul dosage
urinaire est insuffisant pour refléter précisément l’exposition
chronique. Dans la cohorte CHAMACOS, les six métabolites
urinaires des DAP ont été mesurés 2 fois pendant la grossesse (à
13 puis 26 semaines de gestation en moyenne) puis 5 fois chez
l’enfant entre 6 mois et 5 ans pour 359 couples mères-enfants.
La présence de symptômes respiratoires ou d’un traitement pour
l’asthme sur les 12 derniers mois, déclarée à 5 ou 7 ans, était
non significativement augmentée avec une concentration plus
élevée des DAP et plus spécifiquement des DE pendant la
grossesse, et l’association était significative en considérant
uniquement les dosages effectués pendant la seconde moitié de
grossesse (OR = 1,77 [1,06-2,95] pour une augmentation d’un
facteur 10 de la concentration des métabolites DAP) (Raanan et
coll., 2015

). Pour ce même phénotype et pour la
toux induite par l’exercice, des associations de forte magnitude
étaient observées avec l’exposition post-natale (OR = 2,53
[1,32-4,86] et 5,40 [2,10-19,91] respectivement, pour une
augmentation d’un facteur 10 de la concentration des métabolites
DAP). Une autre étude qui portait sur les données spirométriques
disponibles pour 279 enfants à 7 ans n’identifiait pas
d’association avec les concentrations prénatales aux métabolites
de DAP, mais montrait qu’une concentration postnatale aux
métabolites des DAP était significativement associée à un VEMS
et une CVF significativement diminués (Raanan et coll.,
2016

).
En parallèle de ces dosages urinaires pour évaluer l’exposition
aux pesticides, la cohorte NHANES dispose d’estimations
géographiques de l’utilisation de pesticides spécifiques à
proximité du domicile des enfants grâce aux données du
California Pesticide Use Report. Une première étude
centrée sur l’impact potentiel du soufre élémentaire utilisé en
agriculture montrait qu’une augmentation de la quantité de
soufre élémentaire utilisée dans les 12 derniers mois dans un
rayon de 1 km autour du domicile de l’enfant était associée à la
présence de symptômes respiratoires, à l’utilisation de
traitement pour l’asthme et à une fonction ventilatoire abaissée
(VEMS, CVF et DEM
25-75) à 7 ans (Raanan et coll.,
2017

). Une seconde étude ciblait l’utilisation agricole de bromure
de méthyle, chloropicrine, métham sodium et 1,3-dichloro-propène
par fumigation autour du domicile des enfants et explorait
différentes fenêtres d’exposition (grossesse, 0-7 ans,
12 derniers mois). Dans cette étude, aucune association n’était
observée avec les symptômes respiratoires à 7 ans, et
inversement à l’hypothèse testée, l’exposition prénatale au
bromure de méthyle et à la chloropicrine était associée à un
VEMS et un DEM
25-75 augmenté (Gunier et coll.,
2018

).
Une étude française en milieu viticole ne mettait pas en évidence
d’association entre un index d’exposition cumulatif calculé à
partir des mesures dans l’air de 56 pesticides et différents
paramètres de santé respiratoire (diagnostic d’asthme, symptômes
d’asthme, score de symptômes d’asthme plus rhinite, débit de
pointe et VEMS) recueillis à l’issue de deux semaines de mesures
chez 282 enfants âgés de 3 à 10 ans (Raherison et coll.,
2019

). En revanche une concentration urinaire d’éthylène thiourée
(biomarqueur d’une exposition au fongicide dithiocarbamates)
augmentée était associée à un score de symptômes d’asthme et
rhinite plus élevé.
Une étude sur une population d’adultes a été conduite sur
559 habitants de Séoul qui ont eu jusqu’à 3 visites à environ
1 an d’intervalle, au cours desquelles une spirométrie et les
dosages urinaires d’un métabolite des pyréthrinoïdes (3-BPA) ont
été réalisés (Kim et coll.,
2019

). Après ajustement sur plusieurs facteurs de confusion
potentiels, des associations transversales significatives
étaient observées avec un niveau abaissé du VEMS, de la CVF et
du DEM
25-75, mais l’analyse longitudinale ne mettait
pas en évidence d’association avec l’évolution de la fonction
respiratoire.
Seules 2 études ont tenté d’évaluer l’impact de l’exposition aux
pesticides sur des caractéristiques de l’asthme au sein d’une
population d’asthmatiques. Une étude sur 620 cas asthmatiques,
pour lesquels les biomarqueurs d’exposition aux pesticides
organochlorés ont été mesurés sur des « pools » d’échantillons
de sang de 5 cas afin de minimiser les coûts de dosages, ne
montrait pas d’association avec la sévérité de l’asthme (définie
par 10 crises d’asthme ou plus au cours de la dernière année ou
un antécédent de crise d’asthme aiguë) (Meng et coll.,
2016

). Une seconde étude sur 16 enfants asthmatiques suivis à
intervalle régulier de 6 jours pendant 4 mois identifiait une
association positive entre des métabolites urinaires des
dialkylphosphates et le dosage urinaire des leucotriènes E4, un
marqueur d’inflammation bronchique, mais l’étude n’incluait pas
d’information sur les symptômes respiratoires ou la fonction
ventilatoire (Benka-Coker et coll.,
2019

).
En résumé, les études récentes sur l’impact de l’exposition
environnementale aux pesticides sur la santé respiratoire
apportent des éléments suggérant un rôle de ce facteur
environnemental sur les sifflements et l’asthme chez les
enfants, mais les données chez l’adulte restent particulièrement
limitées. Les données de la littérature ne permettent pas de
conclure sur le rôle de l’exposition environnementale aux
pesticides sur des caractéristiques de la maladie (fréquence des
exacerbations ou crises, évolution, sévérité) chez les personnes
atteintes d’asthme ou de BPCO.
La synthèse de l’ensemble des résultats est présentée dans le
tableau 16.IV

(voir
en fin de ce chapitre) pour les expositions aux pesticides sans
distinction des substances actives. Il reste difficile
d’identifier précisément les substances associées à une
altération de la santé respiratoire. Cependant, principalement
sur la base de l’ensemble des résultats sur la santé
respiratoire de l’AHS, la plus large étude à avoir évalué les
expositions spécifiques sur différents paramètres de la santé
respiratoire (tableau 16.II

, voir en fin de ce chapitre), une
liste de 17 produits qui présentent un lien possible avec des
symptômes respiratoires, la fonction ventilatoire, l’asthme ou
la BPCO ont été retenus, dont 11 insecticides et 6 herbicides
(tableau 16.V

, voir
en fin de ce chapitre).
Données toxicologiques
Afin de mieux cerner l’implication potentielle des 17 pesticides
évoqués d’après la synthèse des données épidémiologiques
(tableau 16.V

, voir en
fin de ce chapitre), une recherche a été conduite sur les mécanismes
pouvant contribuer au développement des pathologies respiratoires
induites par ces substances actives. La plupart sont aujourd’hui
interdites d’utilisation en France (14/17) mais une majorité d’entre
elles sont persistantes dans l’environnement ; 3 pesticides sont
actuellement autorisés pour un emploi en agriculture ou élevage
(tableau 16.VI

, voir en
fin de ce chapitre). La liste des pesticides a été élargie à
7 autres substances sur une base moins restrictive à partir des
classifications, de données provenant de la médecine du travail et
d’indication faible dans les études épidémiologiques :
3 insecticides (carbofuran, cyfluthrine, cyperméthrine), 1 herbicide
(pendiméthaline) et 3 fongicides (captafol, chlorothalonil,
fluaziname). Des études de cas ont rapporté le développement d’un
asthme professionnel chez des travailleurs exposés à ces trois
fongicides (Royce et coll., 1993

; Draper et coll.,
2003

)
(tableau 16.VII

, voir
en fin de ce chapitre).
L’agence européenne Echa procède au classement des produits
chimiques, dont les pesticides, selon le règlement
CLP
3
(
Classification Labelling and Packaging). La
classification « irritant des voies respiratoires » (H335) est
rapportée pour les pesticides suivants : cyperméthrine, paraquat,
2,4-D, 2,4,5-T et chlorothalonil. En sélectionnant la classe des
« irritants cutanés » (H315), « sensibilisants cutanés » (H317)
et/ou « irritants des voies respiratoires » (H335) sur la base de
données de l’Echa (guide CLP), une grande majorité des pesticides
sélectionnés sont déclarés irritants ou sensibilisants
(tableaux 16.VI

et
VII

, voir en fin de ce
chapitre).
Sur la base de la liste des 17 pesticides suspectés pour affecter la
santé respiratoire d’après les résultats épidémiologiques, élargie à
7 autres, quels sont les mécanismes physiopathologiques qui peuvent
être évoqués pour expliquer la pathogénicité ?
Mécanismes généraux de
toxicité
Avant d’aborder les résultats obtenus sur des systèmes
biologiques in vivo ou in vitro, quelques
observations et limitations des données sont à prendre en
compte.
Certains pesticides sont connus pour leurs effets pulmonaires
lors d’une intoxication aiguë à forte dose. Ainsi i) les
organophosphorés et carbamates inhibiteurs de
l’acétylcholinestérase provoquent un syndrome muscarinique et
nicotinique avec une insuffisance pulmonaire contribuant au
tableau clinique de l’intoxication ; ii) le paraquat
après ingestion per os est distribué en particulier vers
le parenchyme pulmonaire induisant une fibrose retardée suite à
une réaction inflammatoire. Cependant, dans le cadre des effets
potentiels des pesticides sur la santé pulmonaire, les doses
d’exposition sont plus faibles que celles relevées en toxicité
aiguë, la durée d’exposition est longue et les pathologies
relèvent d’une atteinte chronique du poumon. Il est donc
discutable d’extrapoler des mécanismes décrits à forte dose à
ceux qui participent à un développement pathologique à faible
dose.
En conséquence, les publications utilisant des doses sub-toxiques
et les expositions sub-chroniques ou chroniques ont été
retenues. Si les doses d’exposition sont généralement fortes
pour l’expérimentation chez les rongeurs, en revanche les
écotoxicologues exposent les poissons ou autres organismes
marins à des doses retrouvées dans l’environnement. Pour
identifier des mécanismes en toxicologie chronique pulmonaire
induite par les 17 pesticides, la recherche des articles
scientifiques a été orientée vers des mécanismes potentiellement
partagés tels que le stress oxydant et les systèmes de défense,
les dysfonctionnements de la mitochondrie et
l’immunotoxicité.
Les mécanismes généraux tels que les processus inflammatoires et
l’immunomodulation seront discutés sur la base de résultats
provenant de divers modèles, puis la toxicité pulmonaire sera
illustrée avec quelques-uns des pesticides identifiés en
épidémiologie et enfin quelques pesticides non retenus jusqu’à
présent seront évoqués quant à leur potentielle toxicité
pulmonaire chez l’être humain.
Stress oxydatif
Parmi les facteurs physiopathologiques conduisant au
développement de l’asthme ou de la BPCO, l’induction d’un
stress oxydant associé à une réaction inflammatoire pourrait
représenter un mécanisme commun aux pesticides identifiés en
épidémiologie.
Pour évaluer l’induction d’un stress oxydant, la
détermination et la quantification de marqueurs cellulaires
ou tissulaires reposent sur :
• la caractérisation d’espèces réactives de l’oxygène
(O2•-,
H2O2, •OH...),
qui sont des produits secondaires du métabolisme
(respiration mitochondriale, catabolisme des bases
puriques, synthèse des prostaglandines, métabolisme
des xénobiotiques) ou produits de réactions
enzymatiques spécifiques de types cellulaires (NADPH
oxydases, NO synthases, myélopéroxydases). Cette
caractérisation peut être délicate car ces espèces
réagissent très rapidement avec plusieurs types de
cibles cellulaires ;
• l’évaluation de modifications d’activité des systèmes
de défense enzymatique (superoxyde dismutase-SOD,
glutathion peroxydase-GPx, glutathion réductase-GR,
système thiorédoxine, hème oxygénase-HO) ou non
enzymatique de nature protéique (céruléoplasmine,
métallothionéines...) ou non protéique
(glutathion-GSH, acide lipoïque...) ;
• l’oxydation des macromolécules et dérivés : lipides
(low density lipoprotein-LDL), acides gras
polyinsaturés oxydés et produits de décomposition
(malonedialdéhyde-MDA, 4HNE ou de réduction :
isoprostanes...), ou protéines cibles (inhibition de
caspases, induction de métalloprotéinases,
régulation de facteurs de transcription tels que le
nuclear factor-kappa B-NFkB, le nuclear
factor erythroid-2-related factor 2-NrF2...),
ou ADN (cassures, formation d’adduits comme la
8 OH-déoxyguanosine...) ;
• suivi et quantification de marqueurs de
l’inflammation (TNFα, IL18, ICAM-1, MCP-1,
HNE...).
Comme la majorité de l’information épidémiologique est
obtenue sur la base de la cohorte AHS, des pesticides
potentiellement délétères pour la santé respiratoire peuvent
ne pas être recensés car les pesticides utilisés aux
États-Unis sont pour partie différents de ceux utilisés en
France et en Europe. Par exemple, les fongicides qui sont
peu représentés dans les données nord-américaines, sont très
utilisés en agriculture en France. Une interrogation
bibliographique croisant les mécanismes physiopathologiques
décrits pour l’asthme et la BPCO avec les mécanismes
toxicologiques des pesticides a conduit à l’identification
de 6 autres pesticides d’intérêt (mancozèbe, méthoxychlore,
deltaméthrine, indoxacarbe, imidaclopride, fipronil) plus le
butoxyde de pipéronyle (PBO ;
piperonyl butoxide), un
agent ajouté dans les formulations commerciales, qui
potentialise les effets de certains pesticides par
inhibition du métabolisme. Ces pesticides n’ont pas été
identifiés par les données épidémiologiques mais sont
discutés au vu de leur propriété d’immuno-modulation
(tableau 16.VIII

, voir en fin de ce
chapitre).
Des effets pro-oxydants, mitotoxiques, ou immunomodulateurs
de l’ensemble de ces pesticides sont décrits sur des
systèmes expérimentaux
in vivo ou
in vitro en
condition d’exposition sub-létale
(tableau 16.IX

,
voir en fin de ce chapitre). L’induction d’un stress
oxydatif caractérisé par la production d’espèces réactives
de l’oxygène (ROS) et/ou de l’oxydation de macromolécules
et/ou la régulation des systèmes de défense est retrouvée
pour les 30 pesticides plus le PBO. Bien que les modèles
in vivo ou
in vitro ne ciblent pas
directement une toxicité pulmonaire, ces résultats indiquent
un potentiel effet pro-inflammatoire au niveau pulmonaire
qui dépend en outre de la voie d’exposition, des doses
utilisées et du temps d’exposition.
Mitotoxicité
Un dysfonctionnement mitochondrial est observé pour des
organophosphorés, carbamates, organochlorés, pyréthrinoïdes
ainsi que quelques autres pesticides
(tableau 16.IX

,
voir en fin de ce chapitre). Les expérimentations chez les
rongeurs sont conduites sur la base d’une analyse de la
neurotoxicité et l’extrapolation au parenchyme pulmonaire
doit être vérifiée. Le modèle
C. elegans dans une
expérimentation de neurotoxicité montre un effet sur le
fonctionnement mitochondrial avec production de ROS suite à
une exposition au glyphosate (Bailey et coll.,
2018

). De même, le fluaziname provoque
un effet de découplage de la chaîne respiratoire chez le
poisson zèbre (Wang et coll.,
2018

). Cependant si ces modèles
in
vivo sont informatifs sur les mécanismes de
toxicité, l’extrapolation au système pulmonaire mérite des
compléments expérimentaux en ciblant les mitochondries du
parenchyme pulmonaire.
Immunomodulation
Les pesticides peuvent exercer un effet immunomodulateur
correspondant soit à :
• une immunosuppression avec pour conséquence une
augmentation de susceptibilité aux maladies, par
exemple en potentialisant les effets d’allergènes
qui jouent un rôle clé dans le développement des
allergies du système respiratoire ;
• une immunostimulation avec pour conséquence le
développement potentiel d’une allergie ou d’un effet
d’auto-immunité.
Dans le cas des pathologies respiratoires, la conduite
d’expérimentations est réalisée sur des modèles cellulaires
in vitro, ou in vivo en incluant parfois
une analyse du liquide de lavage broncho-alvéolaire
(BAL).
Les pesticides peuvent interférer
in vitro ou
in
vivo avec la réponse immunitaire incluant des effets
sur la production d’anticorps, la prolifération des cellules
T, l’altération du profil de cytokines, l’inhibition
d’activité des cellules
natural killer (NK), des
lymphokine-activated killer (LAK) et des
lymphocytes T cytotoxiques (CTL) (Corsini et coll.,
2013

).
Dans la liste des pesticides (tableau 16.V

, voir en fin de ce chapitre),
les organophosphorés sont décrits depuis une vingtaine
d’années comme des agents susceptibles d’interférence avec
le système immunitaire conduisant à un effet immunotoxique
reposant sur des réseaux de régulation à la fois
cholinergique et non cholinergique (Galloway et Handy,
2003

). L’immunotoxicité résultant de
l’action de carbamates et des organophosphorés reposerait
non exclusivement sur les mécanismes suivants :
• inhibition de la voie d’exocytose des cellules NK,
LAK et CTL ;
• inhibition de la voie Fas/FasL des cellules NK, LAK
et CTL ;
• induction d’apoptose des cellules immunitaires,
conséquence d’une inhibition d’estérases ou de la
production d’un stress oxydatif (Galloway et Handy,
2003

).
Les organochlorés, comme le DDT, l’heptachlore, et le
chlorothalonil mais aussi d’autres substances de cette
famille, présentent un effet immuno-stimulant ou –
dépresseur (Corsini et coll.,
2013

). Des agriculteurs exposés au DDT
ont été suivis et la concentration plasmatique de DDE est
corrélée à une diminution de concentration d’IgG (Cooper
Glinda et coll., 2004

). Les concentrations plasmatiques
de pentachlorophénol (PCP), hexachlorocyclohexane (HCH),
polychlorobiphényles (PCB) et hexachlorobenzène (HCB) ont
été déterminées chez des agriculteurs exposés ainsi que
celles de marqueurs immunitaires. Les résultats indiquent
que l’exposition aux PCP, HCB ou HCH est associée à des
anomalies du système immunitaire mais de faible intensité
(Daniel et coll., 2001

). Par exemple pour une exposition
d’agriculteurs au HCB, il est retrouvé à long terme une
suppression de la production d’IFN-γ (Daniel et coll.,
2001

). Une autre étude montre une
augmentation des concentrations d’IgG et IgM chez des
agriculteurs exposés au HCB (Queiroz et coll.,
1998

). Une analyse
in vitro
d’un effet immunomodulateur sur des cellules NK humaines
induit par 11 organochlorés et dérivés a conclu à un effet
inhibiteur sur les fonctions des cellules NK, le PCP
correspondant à l’agent le plus efficace. En outre, ces
composés exercent un effet immunomodulateur sur d’autres
cellules mononucléées, cellules T et B ainsi que sur des
monocytes (Reed et coll.,
2004

).
Le chlorothalonil active le processus inflammatoire
caractérisé par une augmentation de la prolifération de
cellules RAW 264.7 et la production de cytokines
pro-inflammatoires IL-1β, IL-6, TNF-α, et IFN-γ (Weis et
coll., 2019

).
Mécanismes
épigénétiques
Les mécanismes proposés pour rendre compte des pathologies
chroniques induites par une exposition aux pesticides sont
le stress oxydatif, la perturbation endocrinienne, le
dysfonctionnement mitochondrial et l’immunomodulation. Mais,
il existe aussi vraisemblablement des modifications
épigénétiques comme suggéré par des études toxicologiques et
épidémiologiques. En effet, la méthylation des îlots CpG de
l’ADN est altérée pour des cellules
in vitro exposées
à des pesticides (Zhang et coll.,
2012

). Une cohorte néerlandaise en
population générale a montré que l’exposition
professionnelle à des pesticides est associée à un profil de
méthylation différent en particulier pour le sous-groupe des
patients avec une obstruction bronchique (van der Plaat et
coll., 2018

). L’analyse de la méthylation de
l’ADN a été réalisée sur des prélèvements sanguins de
patients et sur les 21 sites CpG différentiellement
méthylés, 20 d’entre eux étaient associés à une forte dose
d’exposition. Parmi les gènes identifiés sur la base de ces
20 CpG, certains sont connus comme associés à la
physiopathologie pulmonaire tels que :
ALLC,
PTPRN2,
LRRC3B et
PAX2.
Exemple de pesticides et mécanismes spécifiques
impliqués
dans la toxicité pulmonaire
Les familles de pesticides identifiés dans les études
épidémiologiques appartiennent essentiellement aux
organophosphorés, carbamates, organochlorés, pyréthrinoïdes et
aux bipyridiles.
Organophosphorés et
carbamates
Des études de cas suggèrent que l’exposition aiguë ou
chronique aux pesticides organophosphorés serait associée à
des pathologies respiratoires incluant l’asthme, avec
notamment une hyperréactivité des voies respiratoires et une
respiration sifflante (Bryant,
1985

; Deschamps et coll.,
1994

). L’abondante littérature sur la
toxicité des organophosphorés rapporte les effets observés
en toxicité aiguë à forte dose à la fois lors d’une approche
médicale d’un traitement du toxidrome induit par ces
insecticides mais aussi par utilisation de ces molécules en
tant que gaz de combat. Une explication des effets toxiques
pulmonaires des organophosphorés repose sur l’inhibition de
l’acétylcholinestérase (AChE, EC 3.1.1.7), enzyme de
dégradation de l’acétylcholine (ACh) ciblée par des
organophosphorés et carbamates (Senthilselvan et coll.,
1992

). L’inhibition de l’AChE
provoque une augmentation d’ACh responsable d’une
sur-stimulation cholinergique dans le système nerveux mais
aussi au niveau des tissus périphériques conduisant
potentiellement à une détresse respiratoire. Le système
cholinergique présente une variété importante d’acteurs,
qu’il convient de rappeler.
Liaison de l’acétylcholine (ACh) à des
récepteurs muscariniques
et
nicotiniques
Le système cholinergique en rapport avec l’acétylcholine,
peut être différencié entre système neuronal et non
neuronal. L’ACh est le neurotransmetteur classique du
système nerveux parasympathique au niveau de la
transmission ganglionnaire et des jonctions effectrices,
mais est aussi synthétisée et relarguée par une grande
variété de cellules non neuronales. Deux classes de
récepteurs, les récepteurs muscariniques et
nicotiniques, sont de potentielles cibles de l’ACh.
Cinq types de récepteurs muscariniques à l’ACh ont été
identifiés : M1, M2, M3, M4 et M5 (Eglen,
2006

). Au niveau des voies
respiratoires humaines, seuls trois types sont détectés
(M1, M2 et M3) avec une expression élevée de M1 au
niveau du poumon et des voies alvéolaires alors que M2
et M3 sont majoritairement exprimés au niveau des voies
aériennes proximales (Gwilt et coll.,
2007

). Ces récepteurs sont
exprimés dans presque chaque type cellulaire, incluant
le muscle lisse des voies respiratoires et vasculaires,
les différentes cellules épithéliales de surface et des
glandes sous-muqueuses, les cellules endothéliales ainsi
que la majorité des cellules immunitaires (Racké et
coll., 2006

). L’activation des
récepteurs M3 provoque une broncho-constriction ainsi
que la sécrétion de mucus dans les voies aériennes. En
revanche, les récepteurs M2 des nerfs parasympathiques
exercent une activité autorégulatrice en diminuant le
relargage d’ACh par le nerf vague limitant ainsi l’effet
bronchoconstricteur induit
via les récepteurs M3.
Outre un effet direct du neuromédiateur, le NO a été
impliqué dans le dysfonctionnement du récepteur M2
(Coulson et Fryer, 2003

).
Les récepteurs nicotiniques (nAChR) appartiennent à la
superfamille des récepteurs pentamériques à boucle
cystéine. Ils sont composés de 5 sous-unités identiques
ou hétérologues (α, β, γ, δ, ε) arrangées de manière à
former un canal ionique (Changeux,
2010

). Il existe différents
isotypes des récepteurs nicotiniques avec un arrangement
des sous-unités différent selon leur localisation :
i) au niveau des jonctions neuromusculaires
des muscles somatiques,
ii) au niveau
ganglionnaire,
iii) mais aussi exprimé par
différentes cellules dont celles du poumon et des voies
aériennes (bronchiques, alvéolaires, glandulaires,
endothéliales, macrophages...) (Racké et coll.,
2006

).
La choline acétyltransférase (enzyme de synthèse de
l’ACh), le transporteur de la choline et le produit de
la réaction (ACh) sont présents dans de nombreuses
cellules non neuronales telles que les cellules du
poumon et les voies aériennes ainsi que des cellules du
système immunitaire (Kirkpatrick et coll.,
2003

; Pfeil et coll.,
2003

). L’ACh relarguée par les
cellules non neuronales peut cibler les récepteurs
nicotiniques et muscariniques et est impliquée dans
l’adhésion et la prolifération des cellules épithéliales
ainsi que dans le contrôle de la production de
l’histamine par les mastocytes (Racké et coll.,
2006

). En conséquence, ce système
cholinergique non neuronal exprimé par les cellules
inflammatoires joue un rôle potentiel dans le processus
d’initiation ou d’exacerbation de la BPCO et de l’asthme
(Gwilt et coll., 2007

).
Comme indiqué ci-dessus, les effets toxiques pulmonaires
des organophosphorés ont été initialement suspectés de
passer par une inhibition de l’acétylcholinestérase.
L’ACh est certes le substrat de cette enzyme mais lie
donc également de nombreux récepteurs (M et nAChR) avec
une haute affinité ce qui a conduit à l’étude de leurs
interactions avec les organophosphorés, notamment à des
concentrations n’inhibant pas l’AChE.
Mécanismes toxicologiques à des
concentrations qui n’inhibent pas l’acétylcholinestérase
(AChE)
Ainsi, au niveau pulmonaire, la bronchoconstriction par
activation des récepteurs M3 des muscles lisses des
voies respiratoires peut être observée à des
concentrations de pesticides qui n’inhibent pas l’AChE.
Par exemple chez le cochon d’Inde, le chlorpyrifos
provoque une hyperréactivité des voies respiratoires et
une augmentation de la bronchoconstriction induite par
voie vagale en l’absence d’inhibition de l’AChE (Fryer
et coll., 2004

). Le mécanisme repose sur une
inhibition des récepteurs muscariniques auto-inhibiteurs
M2 des nerfs parasympathiques alimentant les muscles
lisses des voies respiratoires (Coulson et Fryer,
2003

). La perte de fonction des
récepteurs M2 (inhibant le relargage d’ACh par le nerf
vague, voir plus haut) entraîne donc une augmentation de
la libération d’ACh par les nerfs parasympathiques, ce
qui potentialise la bronchoconstriction par voie vagale
contribuant à l’hyperréactivité des voies respiratoires.
Ce mécanisme est en accord avec des études antérieures
démontrant que les récepteurs M2 neuronaux étaient
dysfonctionnels pour des modèles animaux développant un
syndrome asthmatique (Fryer et Wills-Karp,
1991

). Le même résultat a été
observé chez des cochons d’Inde suite à une exposition
au parathion et diazinon par injection sous-cutanée
(Lein et Fryer, 2004

). De plus, la production de
mucus en partie contrôlée par l’activité des récepteurs
M2 est augmentée suite à l’exposition aux
organophosphorés (Rogers,
2001

).
Certains organophosphorés semblent également responsables
d’une inflammation pulmonaire : c’est le cas du
parathion qui provoque une activation macrophagique
locale. Ce type d’activation ou l’administration locale
de TNF-α ou IL-1β induit une hyperréactivité bronchique
(Kips et coll., 1992

; Zhang et coll.,
2007

). En retour, un blocage de
TNF-α ou IL-1β avec des agonistes spécifiques protège
d’une hyperréactivité bronchique causée par des
allergènes. Ainsi, des liposomes-clodronate ont été
utilisés pour induire une apoptose de macrophages
alvéolaires (administration J1 et J3) chez des cochons
d’Inde traités à J4 avec 1 mg/kg en injection s.c avec
du parathion. L’effet protecteur du clodronate (qui
limite donc le nombre de macrophages par stimulation de
l’apoptose) confirme que le parathion active les
macrophages lesquels induisent une hyperréactivité des
bronches (Proskocil et coll.,
2013

).
Le chlorpyrifos est inducteur d’une hyperactivité
bronchique (prenant en compte l’ensemble des processus
précités) chez le cobaye avec un effet de dimorphisme
sexuel (Shaffo et coll.,
2018b

). Le mécanisme est à nouveau
indépendant de l’inhibition de l’AChE avec une
concentration de l’ordre de celle retrouvée dans
l’environnement. L’exposition au chlorpyrifos contribue
à une exacerbation de l’asthme avec un effet plus marqué
chez les femelles (réponse à 24 h et 7 j) que chez les
mâles (réponse à 7 j). Cette sensibilité plus forte des
femelles n’implique pas que le mécanisme impliqué dans
l’hyperréactivité bronchique soit identique entre les
deux sexes (Shaffo et coll.,
2018b

).
Le parathion semble aussi être responsable d’un effet
d’exacerbation du syndrome asthmatique. Ainsi, des
souris sont sensibilisées par l’ovalbumine en injection
intrapéritonéale puis la réaction d’asthme allergique
est déclenchée par inhalation d’une solution
d’ovalbumine. Si les souris ont été exposées
préalablement aux injections pendant 6 semaines à des
organophosphorés insecticides comme le parathion, la
réaction allergique est exacerbée comme le démontrent
l’activation des éosinophiles et le dosage de cytokines
pro-inflammatoires (Nishino et coll.,
2013

).
Outre les organophosphorés, un certain nombre de
carbamates reproduisent des processus biologiques
similaires, par exemple l’inflammation, en sur-stimulant
les récepteurs cholinergiques conduisant à une induction
de l’expression de c-fos et d’IL-2 suivie d’un signal
pour les lymphocytes T et B et d’une réponse
inflammatoire des macrophages (Banks et Lein,
2012

). Le bénomyl induit un stress
oxydant en exposition aiguë mais aussi en exposition
chronique avec une augmentation de la peroxydation des
lipides (LPO) (Banks et Soliman,
1997

). Or un effet stress oxydant
outre son action directe, contribue à l’effet
immunotoxique rapporté pour les carbamates (Gao et
coll., 2015

).
Les effets toxiques observés à des doses non inhibitrices
de l’acétylcholinestérase plasmatique ou cérébrale
devraient être pris en compte par la réglementation en
toxicologie. Puisque les doses journalières acceptables
pour ces pesticides organophosphorés et carbamates sont
calculées sur la base de l’inhibition de l’AChE (du fait
de leur mode d’action recherché chez les insectes), une
révision des valeurs toxicologiques de référence devrait
être entreprise.
Organochlorés
Des résultats issus d’une cohorte prospective mentionnent une
association entre l’exposition des mères aux organochlorés
et une diminution de la fonction ventilatoire d’une part et
une prédisposition à la maladie asthmatique chez l’enfant
d’autre part (Abellan et coll.,
2019

). Le développement des poumons
résulte d’une interaction complexe entre facteurs de
croissance, hormones, facteurs génétiques et
environnementaux. Les récepteurs œstrogéniques et
androgéniques sont exprimés dans les poumons et leur
modulation joue un rôle important dans le développement des
poumons du fœtus (Carey et coll.,
2007

).
Or les organochlorés sont des perturbateurs endocriniens en
raison de leurs propriétés œstrogéniques et
anti-androgéniques. Outre une interaction directe via les
récepteurs œstrogéniques, les organochlorés peuvent induire
l’expression de AhR (Gaspar-Ramírez et coll.,
2015

). L’activation de AhR a été
associée entre autres à un retard de développement du poumon
chez le rat et à une réponse pro-inflammatoire (Kransler et
coll., 2008

). Ce récepteur détecte par
ailleurs de nombreux polluants environnementaux et
l’hypothèse d’une sensibilisation du système pulmonaire par
les organochlorés liée à une augmentation de AhR n’est donc
pas exclue.
Un effet d’exacerbation du syndrome
asthmatique ?
Comme rapporté avec le parathion, des souris présentant
un asthme allergique ont été exposées au méthoxychlore
qui provoque une exacerbation de la pathologie avec
activation des éosinophiles et production de cytokines
pro-inflammatoires (Nishino et coll.,
2013

).
Un effet similaire est rapporté lorsque des rongeurs sont
exposés à des pesticides par voie orale avec ou sans
traitement par des lipopolysaccharides bactériens (LPS)
en fin d’expérimentation. La réaction inflammatoire
pulmonaire est quantifiée soit après exposition au
pesticide seul ou au pesticide plus le traitement au
LPS. Le lindane (Tewari et coll.,
2017

) induit une inflammation
pulmonaire. À dose plus faible il conduit à
l’exacerbation de l’inflammation induite par une
instillation nasale de LPS.
Pyréthrinoïdes
Chez les animaux, les effets sub-létaux des pyréthrinoïdes
incluent des perturbations du comportement, du développement
et de l’équilibre hormonal (Wolansky et Harrill,
2008

; Koureas et coll.,
2012

). Chez les mammifères exposés aux
pyréthrinoïdes, les comportements moteurs, sexuels,
d’apprentissage, d’anxiété et de peur peuvent être modifiés.
Chez l’être humain, les symptômes rapportés à la suite d’une
exposition domestique chronique comprennent des nausées,
vertiges et douleurs respiratoires mais ces symptômes sont
non spécifiques et difficiles à relier à une simple
exposition aux pyréthrinoïdes.
La perméthrine, un insecticide pyréthrinoïde de type I,
interfère avec les canaux sodiques voltage-dépendants des
neurones et perturbe la signalisation cellulaire (Imamura et
coll., 2000

). Cet insecticide était considéré
comme peu toxique pour l’être humain mais montre cependant à
dose sub-létale en chronique de nombreux effets toxiques en
particulier neurotoxicité, génotoxicité, toxicité de la
reproduction, fœtotoxicité (Zhao et coll.,
2016

). Des publications en nombre
croissant proposent que le stress oxydant puisse représenter
l’un des mécanismes de toxicité, effet observé chez diverses
espèces animales (rats, souris, poisson zèbre, palourdes).
Si la toxicité pulmonaire n’a pas été identifiée, voire
recherchée, sur les modèles expérimentaux, l’effet stress
oxydant peut être le support d’un mécanisme de toxicité en
rapport avec une association entre exposition et santé
pulmonaire trouvée d’après des résultats
d’épidémiologie.
Paraquat
La paraquat, un herbicide appartenant à la famille des
ammoniums quaternaires (bipyridiles) est interdit depuis
2007. Après absorption, sa distribution tissulaire est large
avec une forte diffusion dans les poumons, les reins et le
foie. La molécule est peu métabolisée et subit dans les
cellules un cycle d’oxydo-réduction («
redox
cycling ») aboutissant à la production d’espèces
réactives de l’oxygène à l’origine d’une peroxydation
lipidique et une consommation du glutathion et surtout du
NADPH (Ahmed et coll., 2019

). Le paraquat est connu comme
toxique pulmonaire en exposition aiguë (accident ou suicide)
en raison de ses effets pro-oxydants conduisant à une
fibrose pulmonaire. Cet agent est un irritant (classement
CLP, H335) et s’il n’est pas responsable d’une intoxication
systémique notable lors d’un épandage, il peut induire une
irritation des voies aériennes supérieures avec épistaxis,
douleurs buccopharyngées et toux.
Toxicité potentielle de pesticides non
identifiés actuellement
en
épidémiologie
Sur la base des cibles mécanistiques, 6 pesticides ont été
identifiés comme de potentiels contributeurs d’une toxicité
pulmonaire. Le mécanisme évoqué concerne un impact sur
l’immunoréactivité du parenchyme pulmonaire et/ou des voies
aériennes.
L’exposition au mancozèbe, un dérivé dithiocarbamate non
inhibiteur des cholinestérases, peut être identifiée par dosage
urinaire de son métabolite majeur, l’éthylène thiourée.
L’exposition à ce fongicide
i) augmente le nombre de
leucocytes et la réponse aux mitogènes,
ii) augmente le
nombre et pourcentage de cellules CD19+,
iii) réduit le
taux de cellules CD25+, et
iv) modifie le patron de
production de cytokine (Corsini et coll.,
2005

). Sur la lignée macrophagique THP-1, le mancozèbe module la
réponse induite par les lipopolysaccharides bactériens (LPS) en
diminuant la production de TNF-α (Corsini et coll.,
2006

). De plus, le mancozèbe active le processus inflammatoire
caractérisé par une augmentation de la prolifération de cellules
RAW 264.7 et la production de cytokines pro-inflammatoires
IL-1β, IL-6, TNF-α, et IFN-γ (Weis et coll.,
2019

).
L’ovalbumine est un antigène fréquemment utilisé pour tester
l’allergie des voies aériennes par exemple avec une souche de
souris (NC/Nga) hyper-sensible aux réactions allergiques. Une
pré-exposition au méthoxychlore, une molécule organochlorée,
module la réaction inflammatoire et augmente la sévérité de la
réponse allergique des voies aériennes pulmonaires (Nishino et
coll., 2013

). Le méthoxychlore agissant comme un
xénoestrogène environnemental amplifie le processus de
dégranulation des mastocytes
in vitro testé sur la lignée
RBL-2H3 (issue d’une leucémie basophile du rat) et sur des
cellules de moelle osseuse de souris (BBMC,
bone marrow
mononuclear cell) (Yasunaga et coll.,
2015

). Cette fonction peut être en rapport avec une exacerbation
de réactions inflammatoires potentiellement au niveau
pulmonaire.
Les LPS sont utilisés comme antigène inducteur de production de
cytokines régulatrices d’une réaction inflammatoire. Ils se
lient au récepteur TLR4 (
Toll-like receptor 4) conduisant
à la production de médiateurs pro-inflammatoires comme le TNF-α
(
tumor necrosis factor α). La deltaméthrine, seule ou
en co-exposition avec les LPS, induit une réaction
immunopositive pour le récepteur TLR4 et le TNF-α en différentes
localisations pulmonaires. À faible dose d’exposition, la
deltaméthrine augmente la réaction pro-inflammatoire du LPS
(Tewari et coll., 2018

).
L’indoxacarbe (famille des oxadiazines), pour une exposition de
4 mg/kg chez la souris, augmente la réaction pro-inflammatoire
du poumon suite à une sensibilisation par les LPS (Sandeep et
coll., 2016

).
L’exposition par voie orale de l’imidaclopride chez la souris ne
modifie pas la composition cellulaire d’un lavage
broncho-alvéolaire. En revanche une pré-exposition des souris à
l’imidaclopride potentialise l’expression de TRL4 et la
production de TNF-α (Pandit et coll.,
2016

).
L’exposition
per os de souris au fipronil à la dose du
1/10 et 1/20 de la DL
50 pendant 90 jours induit une
inflammation du poumon, objectivée par une infiltration
péri-bronchique et péri-vasculaire de cellules inflammatoires
mononucléées et une congestion des vaisseaux sanguins. Cette
inflammation est médiée par la voie de la polarité planaire
cellulaire (
planar cell polarity ; PCP) avec une
augmentation d’expression de Wnt-6 et la production d’IL-17 et
IL-4 (Pandit et coll., 2019

). Or l’augmentation d’expression de
Wnt-6 avec l’activation de la voie Wnt/PCP induit une
polarisation des macrophages en phénotype M2 (macrophage
alternativement activé impliquant l’expression entre autres de
c-myc) (Schaale et coll., 2013

).
Enfin le PBO est utilisé comme agent synergique de l’activité de
pesticides, et en particulier des pyréthrinoïdes, en inhibant
l’activité enzymatique de mono-oxygénases hépatiques. Des
épisodes de toux non infectieuses ont été rapportés chez des
enfants de 5-6 ans et associés à des dosages de PBO et
perméthrine en période prénatale. L’effet observé peut être dû
au PBO mais aussi à l’exposition aux pyréthrinoïdes
environnementaux, le PBO jouant le rôle d’indicateur (Liu et
coll., 2012

). Cependant, le PBO conduit aussi à
une réaction d’exacerbation de la réaction asthmatique
allergique bien qu’avec un effet moins prononcé que celui trouvé
pour le parathion (Nishino et coll.,
2013

), résultat qui peut être rapproché des données
épidémiologiques.
Conclusion
Ce chapitre présente un état des lieux de l’impact de l’exposition
aux pesticides sur la santé respiratoire et plus précisément la
fonction ventilatoire, l’asthme, la BPCO, la bronchite chronique et
les symptômes respiratoires. Les travaux épidémiologiques publiés
depuis 2014, date à laquelle des revues de la littérature ont été
réalisées, sont présentés et discutés sur la base des connaissances
épidémiologiques disponibles jusqu’en 2013 et des données
toxicologiques.
L’asthme et la BPCO sont des maladies respiratoires chroniques
fréquentes dont la prévalence a augmenté au cours des dernières
décennies. L’asthme est la maladie chronique la plus fréquente chez
les enfants, avec une prévalence en France de 11 % ; la prévalence
de la BPCO atteint 5 à 10 % de la population des plus de 45 ans en
France.
La littérature sur l’impact des pesticides sur la santé respiratoire
est importante avec au total une centaine d’articles dont les
deux-tiers portent sur les expositions professionnelles :
67 articles sur les expositions professionnelles, dont 28 articles
depuis 2014, et 34 articles sur les expositions environnementales,
dont 14 depuis 2014. On note une forte variabilité de l’estimation
de l’exposition et de la définition de l’évènement de santé ; de ce
fait seules deux méta-analyses, l’une ciblant l’exposition
professionnelle aux pesticides sur le risque de BPCO/bronchite
chronique chez l’adulte et une seconde sur l’association entre
l’exposition prénatale au DDE et la santé respiratoire des enfants
ont été publiées (Gascon et coll.,
2012

;
Pourhassan et coll., 2019

).
Au sujet des expositions professionnelles, la méta-analyse récente
basée sur 9 cohortes conclut à un risque de BPCO ou bronchite
chronique significativement augmenté avec l’exposition aux
pesticides (OR = 1,33 ; IC 95 % [1,21-1,47]). Par ailleurs, les
résultats des récentes études de cohortes en population générale,
dont l’exposition était basée sur la matrice emploi-exposition
ALOHA, et des cohortes d’agriculteurs ont permis d’étayer le rôle de
l’exposition aux pesticides sur le niveau et le déclin de la
fonction ventilatoire et sur l’incidence de la BPCO
(tableau 16.IV

, voir en
fin de ce chapitre). Les études exposés-non exposés ou les études
transversales conduites dans différentes régions du monde convergent
pour indiquer un effet délétère de l’exposition professionnelle aux
pesticides sur la santé respiratoire, et plus particulièrement les
symptômes respiratoires, l’asthme, la fonction respiratoire, bien
que la plupart de ces études aient été conduites sur des
échantillons de petite à moyenne taille (< 300). En milieu
professionnel, les études sur les cohortes d’agriculteurs, avec en
premier lieu la cohorte AHS qui a évalué l’utilisation de pesticides
spécifiques sur un large nombre d’agriculteurs (> 20 000), ont
permis d’identifier des substances candidates pour la santé
respiratoire (tableau 16.V

,
voir en fin de ce chapitre).
En ce qui concerne les expositions environnementales, 2 études
récentes n’ont pas mis en évidence d’association significative entre
l’exposition pré- ou post-natale au DDE sur la santé respiratoire
des enfants d’âge scolaire (sifflements, asthme ou fonction
ventilatoire). Cependant, une méta-analyse portant sur 10 études a
conclu à un effet – à la limite du seuil de signification – de
l’exposition prénatale au DDE sur les symptômes de bronchite et
sifflements à 18 mois (OR = 1,03 [1,00-1,07] pour un doublement de
la concentration de p-p’-DDE dans le sang du cordon), mais l’étude
ne retrouvait pas d’association avec les symptômes à 4 ans. Pour ce
qui est des expositions environnementales aux pesticides
organophosphorés, certains résultats obtenus à ce jour suggèrent un
impact potentiel de ces pesticides sur la santé respiratoire des
enfants, mais d’autres études sont nécessaires pour conclure.
Les liens entre exposition à un certain nombre de pesticides et santé
respiratoire ont été évalués sur la base de mécanismes
physiopathologiques analysés sur des modèles animaux ou des lignées
cellulaires
in vitro. Il ressort de la littérature une
constante production de stress oxydant suite à l’exposition aux
17 pesticides retenus dans la liste provenant des données
épidémiologiques (tableau 16.V

, voir en fin de ce chapitre). Les trois effets recherchés, stress
oxydant, mitotoxicité et immunomodulation de la réponse
inflammatoire sont retrouvés pour le chlorpyrifos et la perméthrine.
La participation de deux facteurs (stress oxydant et mitotoxicité)
est retrouvée pour le malathion, l’HCH, le DDT, l’atrazine, le
glyphosate et le paraquat ; pour la participation du stress oxydant
et de l’immunomodulation ces deux facteurs sont retrouvés pour le
diazinon, le parathion, et le 2,4-D. Ainsi, le lien entre une
exposition aux 17 pesticides et santé respiratoire est conforté par
des données mécanistiques en particulier pour 11 d’entre eux, y
compris le chlorpyrifos et la perméthrine qui sont associés aux
3 facteurs. Parmi les 7 pesticides issus d’un classement moins
restrictif (tableau 16.VII

, voir en fin de ce chapitre), 6 sont associés à l’induction d’un
stress oxydatif. Outre l’effet stress oxydatif, le carbofuran
présente une activité mitotoxique, et la cyfluthrine et le
chlorothalonil un effet immunomodulateur. Ces données mécanistiques
en particulier lorsqu’elles sont associées à un effet irritant
(H317, H335) pour le chlorothalonil devront être validées par des
résultats d’enquêtes épidémiologiques, mais illustrent l’intérêt
d’une réflexion partagée entre épidémiologie et toxicologie
moléculaire. Par ailleurs, sur la base d’un effet immunomodulateur
au niveau pulmonaire, 6 pesticides non retrouvés dans les données
épidémiologiques ont été considérés : mancozèbe, méthoxychlore,
deltaméthrine, indoxacarbe, imidaclopride et fipronil ainsi qu’un
agent synergisant, le PBO (tableau 16.VIII

, voir en fin de ce chapitre). La
pertinence d’une démarche allant d’un impact sur une cible vers la
recherche d’un lien potentiel en pathologie chez l’être humain est à
tester, par exemple sur ces composés.
L’impact des pesticides sur la santé respiratoire a longtemps été
sous-estimé, l’un des facteurs majeurs étant l’absence de recherche
d’un tel effet sur le modèle expérimental rongeur. Les attentes
réglementaires sont majoritairement conditionnées par des
expérimentations selon les lignes directrices OCDE réalisées par les
industriels historiquement avec une orientation en
génotoxicité/mutagenèse/cancérogenèse. D’autres dysfonctionnements
étaient peu évalués et le questionnement récent sur l’effet
perturbateur endocrinien a permis de réévaluer nombre de principes
actifs.
Pour ce qui concerne les organophosphorés/carbamate, l’effet toxique
pulmonaire repose sur l’inhibition de l’acétylcholinestérase (AChE),
enzyme de dégradation de l’acétylcholine et cible de ces agents.
Cependant, l’effet broncho-constricteur par activation des
récepteurs muscariniques M3 des muscles lisses des voies
respiratoires a été observé à des concentrations de pesticides qui
n’inhibent pas l’AChE. Puisque les doses journalières acceptables
pour ces pesticides sont calculées sur la base de l’inhibition de
l’AChE (du fait de leur mode d’action recherché chez les insectes),
une réflexion sur les valeurs toxicologiques de référence semble
nécessaire.
Tableau 16.I Études épidémiologiques publiées depuis 2014 portant
sur le lien entre expositions professionnelles aux pesticides et
la santé respiratoire*
Référence Pays
|
Population étudiée
Design
d’étude
|
Définition de l’évènement de
santé
|
Méthode et définition de
l’exposition aux pesticides
|
Facteurs d’ajustement
|
Résultats
|
Études de cohortes prospectives en
population générale
|
De Jong et coll.,
2014a
Pays-Bas
|
2 527 adultes (12 772
observations) Cohorte
Vlagtwedde-Vlaardingen, suivi de
25 ans
|
Déclin du VEMS et du
VEMS/CVF
|
Exposition aux pesticides (herbicides
et insecticides), évaluée par MEE (ALOHA+) pour le
dernier emploi et en considérant 3 emplois (les 2
derniers et le plus important)
|
Âge, sexe, niveau de fonction
respiratoire au début du suivi, paquets-années de
tabac au dernier suivi + exposition
professionnelle à poussières/gaz/fumée
|
Exposition forte aux pesticides lors du
dernier emploi (12 %) associée à un déclin
accéléré du VEMS (-5,1 ml/an [-8,0 ; -2,1]) et du
ratio VEMS/CVF (-0,09 %/an [-0,15 ; -0,03] par
rapport au groupe non exposé Association
significative avec l’exposition
cumulée Interaction significative avec le
tabac : l’association était observée uniquement
chez les fumeurs.
|
De Jong et coll.,
2014b
Pays-Bas
|
11 851 adultes (18-89 ans) de la
cohorte LifeLines 2 364 adultes de la
cohorte Vlagtwedde-Vlaardingen
Analyse
transversale
|
Niveau de la fonction respiratoire
(VEMS, VEMS/CVF) Obstruction bronchique
(VEMS/CVF pré-BD < 0,7) et obstruction
bronchique modérée/sévère (VEMS/CVF pré-BD
< 0,7 et VEMS < 80 % prédit)
|
Exposition aux herbicides,
insecticides, et tous pesticides évaluée par MEE
(ALOHA+) pour le dernier emploi
|
Âge, sexe, taille, poids, statut
tabagique, paquets-années de tabac
|
Associations significatives avec VEMS
(ml) dans LifeLines avec les expositions
fortes, β [IC 95 %] : Herbicides : -204
[-350 ; -58] Insecticides : -109 [-197 ;
-21] Tous pesticides : -113 [-201 ;
-25] VEMS/CVF ( %) et obstruction bronchique
modérée/sévère associée seulement avec une
exposition forte aux herbicides β = -2,8 ;
IC 95 % [-4,8 ; -0,7] et OR = 3,6 ; IC 95 % [1,3 ;
9,9]
|
Tagiyeva et coll.,
2016
Royaume-Uni
|
237 adultes qui n’avaient pas de
sifflements dans l’enfance, cohorte WHEASE
(enfants de 10-15 ans recrutés en 1964, suivis
pendant 50 ans)
|
Niveau et évolution sur 25 ans de la
santé respiratoire (par Spirométries – VEMS, CVF,
DEM25-75) VEMS abaissé
(< LIN) Obstruction bronchique (VEMS/CVF
post-BD < 0,7) Sifflements qui ont débuté à
l’âge adulte (n = 95)
|
Présence et intensité de l’exposition à
11 asthmogènes (dont biocides/fongicides) évaluées
par MEE Exposition : aucune/faible/
modérée/forte selon l’intensité et la durée
d’exposition (terciles)
|
Sexe, tabac (avoir fumé > 100
cigarettes), niveau de diplôme + âge pour
l’étude de l’évolution de la fonction
respiratoire
|
Exposition biocides/fongicides (48,5 %)
associée à : Sifflements : OR = 1,8 ;
IC 95 % [1,0-3,1] VEMS/OR = 3,4 ; IC 95 %
[1,1-10,8] Obstruction
bronchique : OR = 1,5 ; IC 95 %
[0,8-2,6] VEMS, CVF, DEM25-75
abaissés, mais non significatif Déclin
accéléré du VEMS : β = -6,3 ; IC 95 %
[-11,6 ; -1,0] Relation dose-réponse observée
avec tous les évènements de santé, sauf
CVF
|
Alif et coll.,
2017
Australie
|
1 335 participants aux suivis de 2002 à
2008 de la cohorte TAHS (recrutement des
enfants en 1968)
|
Obstruction bronchique : VEMS/CVF
post-BD < 0,7 (ou Prévalence de la toux
chronique, crachats chroniques et bronchite
chronique et dyspnée par questionnaire
|
Exposition aux herbicides, insecticides
et tous pesticides, évaluée par MEE
(ALOHA+) Exposition cumulée sur l’ensemble de
l’histoire professionnelle
|
Sexe, statut tabagique, paquets-années
de tabac, asthme et niveau socio-économique,
exposition professionnelle à
poussière/gaz/fumée
|
Exposition à « tous pesticides »
associée à RR [IC 95 %] : Obstruction
bronchique : 1,7 [1,0 ; 3,1] Bronchite
chronique : 1,8 [1,1 ; 2,9] Toux chronique :
1,8 [1,0 ; 3,0] Crachats chroniques : 2,1
[1,2 ; 3,5] Dyspnée : 1,9
[1,2 ; 3,1] Associations de même ordre de
grandeur avec herbicides (significatives pour tous
les évènements de santé sauf crachats et dyspnée)
et insecticides (significatives pour bronchite
chronique et toux chronique) Association
significative avec l’exposition
cumulée
|
Lytras et coll.,
2018
Europe
(12 pays)
|
3 343 adultes (20-44 ans au
recrutement) sans asthme et sans BPCO au
recrutement Cohorte ECRHS, suivi de
20 ans
|
Incidence de la BPCO définie par
VEMS/CVF post-BD < LIN
|
Exposition à 10 catégories d’agents
(dont insecticides, herbicides, fongicides étudiés
séparément ou ensemble (tous pesticides)), évaluée
par MEE (ALOHA+)
|
VEMS/CVF au recrutement, âge, sexe,
paquets-années, niveau socio-économique, score de
« désavantage précoce » (tabac maternel, asthme
parental, asthme avant 10 ans, infection
respiratoire sévère avant 5 ans)
|
96 cas incidents RR [IC 95 %]
incidence BPCO associé à : Herbicides : 2,0
[0,7-4,1] Insecticides : 2,3
[1,1-4,2] Fongicides : 1,9 [0,9-3,6] Tous
pesticides : 2,2 [1,1-3,8] Pas de relation
dose-réponse
|
Lytras et coll.,
2019
Europe
(15 pays)
|
8 794 adultes (20-44 ans au
recrutement) sans bronchite chronique au
recrutement, suivis à ECRHSII et/ou ECRHSIII
(13 285 observations) Cohorte ECRHS,
suivi de 20 ans
|
Obstruction bronchique : VEMS/CVF
post-BD Sévérité de l’obstruction selon le niveau
de VEMS Incidence de : toux chronique
(toux habituelle en hiver ≥ 3 mois chaque
année) ; crachats chroniques (crachats en
hiver ≥ 3 mois chaque année) ; bronchite
chronique (toux et crachats
chroniques)
|
Exposition à 10 catégories d’agents non
spécifiques (dont insecticides, herbicides,
fongicides étudiés séparément ou ensemble),
évaluée par MEE (ALOHA+)
|
Âge, paquets-années de tabac, tabac
actuel, niveau socio-économique, asthme actuel
sévérité de l’obstruction bronchique
|
116 cas incidents à ECRHSII Absence
d’association significative dans l’ensemble de la
population Associations observées chez les
femmes avec l’incidence de la bronchite
chronique : Herbicides : 1,9
[0,8-4,6] Insecticides : 2,1
[1,1-4,0] Fongicides : 2,0 [1,03-4,0] Tous
pesticides : 1,8 [0,9-3,5]
|
Études de cohortes prospectives
d’agriculteurs et étude de suivi (avant/après
exposition)
|
Tual et coll.,
2013
France
|
14 441 agriculteurs/trices Analyse
transversale dans un échantillon aléatoire (10 %)
de la cohorte AGRICAN
|
Prévalence de bronchite chronique
diagnostiquée par un médecin, définie par
questionnaire auto-administré
|
Histoire professionnelle sur les
différents types d’élevage, cultures et
tâches Utilisation des pesticides non
spécifique (animaux, culture, cours de
ferme) Empoisonnement par pesticides (vie,
suivie d’une
consultation/hospitalisation)
|
Âge, sexe, niveau d’éducation,
diagnostic d’asthme, rhume des foins, eczéma,
maladie du poumon du fermier, maladie
cardiovasculaire, IMC, statut
tabagique
|
Risque de bronchite chronique
(prévalence = 8,4 %) augmenté avec l’élevage
(OR = 1,2 ; IC 95 % [1,0-1,5] et la culture de la
pomme de terre (OR = 1,3 ; IC 95 % [1,1-1,6], avec
un OR augmenté avec une accumulation de
l’exposition et la taille de l’exploitation), et
un empoisonnement par pesticides (suivi ou non par
une prise en charge médicale, OR = 1,7 ; IC 95 %
[1,1-2,4])
|
Baldi et coll.,
2014
France
|
15 494 sujets
agriculteurs/agricultrices Analyse
transversale dans un échantillon aléatoire (10 %)
de la cohorte AGRICAN
|
Prévalence d’asthme diagnostiqué par un
médecin, défini par questionnaire
auto-administré Allergie définie par rhume des
foins ou eczéma
|
Histoire professionnelle sur les
différents types d’élevage, de culture et
tâches Utilisation des pesticides (animaux,
culture, cours de ferme) Empoisonnement par
pesticides (vie, suivie d’une
consultation/hospitalisation)
|
Âge, sexe, niveau d’éducation, + IMC
pour l’asthme non allergique
|
Risque augmenté de l’asthme allergique
avec l’utilisation de pesticide dans les vignes
(OR = 1,3 ; IC 95 % [1,0-1,8]), les prairies (1,3
[1,0-1,8]), les vergers (1,6 [1,0-2,4]) et un
empoisonnement par pesticides (2,0
[1,4-2,7]) Risque augmenté de l’asthme non
allergique avec l’utilisation de pesticides dans
la culture de betteraves
(OR = 1,5 [1,0-2,1])
|
Stoecklin-Marois et coll.,
2015
États-Unis
|
702 agriculteurs/trices
|
Prévalence de l’asthme, la toux
chronique, la bronchite chronique, les sifflements
persistants évalués par questionnaire
|
Utilisation de pesticides (non
spécifiques) sur les 12 derniers mois, par
questionnaire
|
Âge, sexe et tabac
|
Pas d’association
|
Hoppin et coll.,
2017
États-Unis
|
22 134 hommes agriculteurs qui ont
participé au suivi 2005-2010 de la cohorte
prospective AHS
Analyse
transversale
|
Sifflements allergiques et non
allergiques par questionnaire Allergie définie
par le rhume des foins diagnostiqué par un
docteur
|
78 pesticides spécifiques utilisés par
au moins 1 % des agriculteurs : 45 herbicides,
25 insecticides, 6 fongicides, 1 fumigant et
1 raticide Exposition
actuelle/passée/jamais
|
Âge, IMC, tabac, État, asthme, nombre
de jours d’utilisation de pesticides, nombre de
jours d’utilisation d’un tracteur
|
19 pesticides (utilisation actuelle)
associés avec les sifflements allergiques 21
pesticides associés avec les sifflements non
allergiques Effet dose-réponse avec plusieurs
pesticides : 2,4-D, glyphosate, perméthrine,
carbaryl, raticide warfarine
|
Buralli et coll.,
2018
Brésil
|
82 familles d’agriculteurs (48
agriculteurs, 34 apparentés) vus à 2 reprises,
pendant la saison des récoltes et
hors-saison
|
Spirométrie Symptômes respiratoires
(questionnaire)
|
Dosage dans le sang de l’activité des
cholinestérases (AChE et BChE)
|
Âge, tabac
|
Pas de différence des valeurs
spirométriques entre les 2 saisons Réveil avec
essoufflement ou toux plus souvent rapporté dans
la saison des récoltes La fréquence de
manipulation de pesticides associée à certains
paramètres spirométriques lors des 2 saisons, et
AChE et BChE abaissés lors de la saison des
récoltes
|
Cherry et coll.,
2018
Canada
|
2 426 céréaliers dans l’Alberta 2
cohortes constituées en 2002. Liens avec les
données médico-administratives en 2009
(n = 1 371)
|
Diagnostic d’asthme
auto-déclaré Vraisemblance d’un diagnostic
d’asthme (estimée en liant les données du
questionnaire ATS [American Thoracic Society
respiratory questionnaire] avec les données
des bases médico-administratives)
|
Pesticides spécifiques par
questionnaire, liste de 26 insecticides et 48
herbicides et 25 traitements des
semences Nombre d’années d’exposition à 7
groupes chimiques : phénoxys, organochlorés,
organophosphorés, pyréthrinoïdes, carbamates,
thiocarbamates, dithiocarbamates
|
Âge, sexe, statut (agriculteur et/ou
céréalier), exposition aux pesticides au cours du
dernier mois, tabac, données
médico-administratives disponibles
(oui/non)
|
Association significative entre le
nombre d’années d’utilisation de composés phénoxy
et le diagnostic d’asthme (OR = 1,29 ; IC 95 %
[0,66-2,52], 2,52 ; IC 95 % [1,25-5,09], et 3,18 ;
IC 95 % [1,54-6,58] pour une exposition courte,
moyenne et longue respectivement), ou la
vraisemblance d’un diagnostic d’asthme Pas
d’association avec les autres groupes
chimiques
|
Rinsky et coll.,
2019
États-Unis
|
22 491 agriculteurs qui ont participé
au suivi 2005-2010 de la cohorte prospective
AHS
Analyse transversale
|
Diagnostic BPCO : rapporter un
diagnostic de BPCO, de bronchite chronique ou
d’emphysème Symptômes de bronchite chronique :
toux ou crachats ≥ 3 mois pendant 2 années
consécutives
|
« Avez-vous appliqué des insecticides
sur des animaux de ferme au cours des 12 derniers
mois ? » 18 insecticides spécifiques :
9 organophosphorés, 1 carbamate, 1 organochloré,
7 pyréthrinoïdes
|
Âge, État, sexe, éducation, tabac (par
la méthode IPEW « Inverse probability of
exposure weights »)
|
Utilisation d’insecticides associée à
un risque de symptôme avec (1,39 ; IC 95 %
[1,08-1,78] ou sans diagnostic de BPCO (1,21 ;
IC 95 % [1,05-1,38]) Diazinon associé avec les
3 évènements de santé 9 insecticides associés
avec la présence de symptômes, avec ou sans
diagnostic : diazinon, malathion, coumaphos,
dichlorvos, carbaryl, perméthrine, pyréthrines,
lindane, parathion
|
Sapbamrer et coll.,
2019
Thaïlande
|
58 hommes (25-55 ans) qui pulvérisent
des pesticides vus à 2 mois d’intervalle, avant
(fin avril) et après (fin juin) les saisons de
pulvérisation Absence de symptômes et maladies
respiratoires à l’entrée dans l’étude
|
Spirométrie Questionnaire sur les
symptômes respiratoires pendant la saison de
pulvérisation
|
Pesticides non
spécifiques Information sur le nombre de
pesticides, les tâches
professionnelles
|
Données spirométriques étudiées en %
prédit (selon âge, sexe et taille)
|
Fréquence des symptômes respiratoires
non nulle au questionnaire de suivi (de 27 % pour
la toux à 7 % pour les essoufflements). Diminution
significative du VEMS, de la CVF et du débit de
pointe sur la période de suivi (pas de différence
pour VEMS/CVF et DEM25-75). La
diminution du VEMS était particulièrement observée
avec l’application de 2 polluants et la diminution
de la CVF avec l’application de 3 polluants (mais
études en sous-groupes de faibles effectifs). La
diminution des paramètres de fonction ventilatoire
au cours du suivi était plus élevée chez ceux qui
déclaraient une toux.
|
Études exposés – non
exposés
|
Fareed et coll.,
2013
Inde
|
166 ouvriers qui pulvérisent des
pesticides sans équipements de protection
versus 77 témoins
|
Spirométrie Symptômes respiratoires
(questionnaire) : toux, crachats, dyspnée,
sifflements, irritation de la gorge
|
Utilisation de pesticides
organophosphorés, durée de l’exposition (nombre
d’années*nombre d’heures) Biomarqueurs
d’exposition : AChE et BChE dans le
sang
|
Tabac (dans certains
modèles)
|
Prévalence de symptômes respiratoires
(≥ 1) : 4 % (n = 3) chez les témoins, 37 % chez
les ouvriers (OR avec des IC 95 % très
larges) Chez les ouvriers, effet dose-réponse
entre la durée d’exposition et ≥ 1 symptôme
respiratoire Débit de pointe, VEMS et VEMS/CVF
significativement diminués chez les ouvriers et
parmi les ouvriers effet dose-réponse avec la
durée de l’exposition Activité de AChE et BChE
diminuées chez les exposés et BChE diminuée avec
un VEMS et CVF plus faibles
|
Callahan et coll.,
2014
Égypte
|
38 adolescents qui appliquent de
pesticides versus 24 témoins suivis pendant
10 mois
|
Spirométrie jour 146 (après utilisation
de pesticides, mais niveau de TCPγ encore élevé)
et jour 269 (niveau TCPγ revenu à la
normale) Restriction
(CVF < 5epercentile et ratio
VEMS/CVF normal) Sifflements
(questionnaire)
|
Dosage urinaire : TCPγ, un métabolite
spécifique du chlorpyrifos
|
Âge
|
Niveau de TCPγ augmenté chez les
exposés, et inversement associé aux mesures
spirométriques au jour 146 (mais pas au jour
269) Risque de sifflements augmenté chez les
exposés
|
Ndlovu et coll.,
2014
Afrique du
sud
|
211 femmes incluant 121 femmes
agricultrices et 90 citadines (5-10 km des zones
agricoles)
|
Symptômes respiratoires (questionnaire
ECRHS) : score de symptômes d’asthme, asthme
diagnostiqué, asthme actif Mesure du
FeNO
|
Exposition rapportée par
questionnaire Dosage dans le sang de
l’activité des cholinestérases (AChE)
|
Tabac, atopie, né dans une ferme,
niveau d’éducation
|
Chez les agricultrices, le score de
symptômes d’asthme était positivement associé à
différentes variables d’exposition et négativement
à AChE.
|
Hanssen et coll.,
2015
Éthiopie
|
213 ouvriers agricoles (fleurs)
versus 60 témoins (employés dans des
supermarchés)
|
Symptômes au cours des 30 derniers
jours (questionnaire BMRC) : toux, crachats,
essoufflement, sifflements
|
Comparaison des différents postes chez
les ouvriers agricoles Comparaison avec les
témoins
|
Âge, niveau d’éducation
|
Symptômes respiratoires augmentés chez
les femmes qui coupent/désherbent versus
les autres (statistiquement significatif pour la
toux) Pas de témoins avec symptômes
respiratoires
|
Mwanga et coll.,
2016
Afrique du sud
|
211 femmes incluant 121 femmes
agricultrices versus 90 citadines (5-10 km
des zones agricoles)
|
Symptômes respiratoires (questionnaire
ECRHS) Mesure du FeNO Sensibilisation
allergique (test phadiatop®) Dosage
de cytokines « non-Th2 » (IL-8, IL-6, IL10, IL-17,
INF-γ) et « Th2 » (IL-4, IL-5, IL-13)
|
Métabolites urinaires des pesticides
ajustés sur la créatinine urinaire : 6 métabolites
des dialkylphosphates (DMP, DMTP, DMDTP, DEP,
DETP, DEDTP), TCPγ, métabolites des pyréthrinoïdes
(DCCA, DBCA, 4F3-PBA, 3-PBA)
|
Tabac, atopie, né dans une ferme,
niveau d’éducation
|
Pas de différence sur la prévalence de
l’asthme, FeNO > 50 ppb, détection de cytokines
non-Th2 et Th2 selon les 2 groupes Pas
d’association métabolites – asthme/FeNO chez les
agricultrices Les métabolites des
organophosphorés et pyréthrinoïdes étaient
associés à un taux de cytokines plus élevé, et
plus spécifiquement pour les cytokines
non-th2.
|
Negatu et coll.,
2017
Éthiopie
|
2 populations : 1 104 agriculteurs,
dont 601 exposés et 503 non exposés 387
agriculteurs, dont 206 exposés et 180 non
exposés
|
Spirométrie (pour la seconde
étude) Symptômes respiratoires (questionnaire
BMRC)
|
Estimation de l’exposition cumulée à
partir de i) intensité de l’exposition,
ii) utilisation de protection, iii)
durée d’exposition
|
Sexe, âge, IMC (2e étude),
statut tabagique, antécédent de pneumonie,
salaire, statut marital, mâcher du
khat
|
Prévalence de la toux chronique et de
l’essoufflement significativement plus élevée chez
les exposés que les non exposés, dans chacune des
2 études (OR estimés entre 3,1 et 6,7) VEMS,
DEM25-75 et VEMS/CVF significativement
abaissés chez les exposés versus non
exposés Associations dose-réponse
observées
|
Jalilian et coll.,
2018
Iran
|
70 détaillants de pesticides
versus 64 ouvriers du bâtiment
|
Symptômes respiratoires (questionnaire
ECRHS) : toux, crachats, essoufflement,
sifflements, oppression thoracique Marqueurs
de stress oxydants (glutathion, malondialdéhyde,
catalase)
|
Comparaison des groupes
|
Âge, taille, poids, niveau d’éducation,
expériences professionnelles, travail quotidien,
antécédents familiaux de maladies respiratoires,
statut marital, statut tabagique, nombre de
cigarettes/j
|
Les détaillants de pesticides
déclaraient significativement plus de sifflements,
oppression thoracique, toux et crachats et avaient
des niveaux de glutathion et malondialdéhyde
augmentés.
|
Études transversales
|
Desalu et coll.,
2014
Niger
|
228 agriculteurs
|
Symptômes respiratoires
(questionnaire) : toux, crachats, essoufflement,
sifflements, oppression thoracique, allergies
nasales Mesure du débit de pointe
|
Utilisation de pesticides non
spécifique (questionnaire)
|
Âge, tabac, comorbidités, utilisation
de biomasse
|
L’utilisation de pesticides était
associée à un risque augmenté de toux chronique
(2,96 [1,21-7,23]), crachats chroniques (2,64
[1,12-6,24]) et essoufflement (4,28
[1,65-10,86]).
|
Fiori et coll.,
2015
Brésil
|
2 469 familles de cultivateurs de
tabac
|
Sifflements dans les 12 derniers mois
évalués par questionnaire
|
Utilisation de pesticides
(questionnaire) : nombre de jours/mois
d’utilisation, nombre d’années d’utilisation de
pesticides (vie)
|
Pas clairement précisé (âge, tabac,
antécédent d’asthme...)
|
L’utilisation de pesticides
(jours/mois) était associée à un risque de
sifflements augmenté chez les hommes, avec une
relation dose-réponse (RR = 2,71 ; IC 95 %
[1,56-4,71]). Pas d’association chez les
femmes
|
Quansah et coll.,
2016
Ghana
|
300 maraîchers
|
Symptômes respiratoires
(questionnaire) : toux chronique, crachats
chroniques, sifflements, essoufflement
|
Questionnaire administré Dosages
urinaires de métabolites des pesticides
organochlorés (γ-HCH, β-HCH, δ-HCH, heptachlore,
aldrine, dieldrine, endosulfan sulfate) et des
pyréthrinoïdes (λ-cyhalothrine, cyperméthrine)
pour 100 participants
|
Sexe, âge, statut marital, niveau
d’éducation, tabac
|
Risque augmenté des crachats chroniques
avec le nombre heures/jour d’utilisation de
fongicides et d’insecticides Risque augmenté
des sifflements avec le nombre d’heures/jour
d’utilisation de fumigants, de fongicides et
d’insecticides et le nombre d’années d’utilisation
de fongicides (relation dose-réponse) Relation
dose-réponse entre la combinaison d’activités qui
exposent les maraîchers (0 à 3 ; transport,
mélange et pulvérisation) et chacun des symptômes
respiratoires Associations dose-réponse
observées avec β-HCH, heptachlore et endosulfan
sulfate Pas d’association avec les
pyréthrinoïdes
|
Patel et coll.,
2018
États-Unis
|
11 210 exploitants agricoles
The
Farm and Ranch Safety Survey
|
Asthme actif
(questionnaire)
|
Auto-questionnaire avec question sur
les pesticides spécifiques utilisés
|
Sexe, région
|
L’utilisation de pesticides (quels
qu’ils soient), d’herbicides et d’insecticides
était associée à un risque d’asthme actif
augmenté. Pas d’association avec les produits
spécifiques (tendance avec le glyphosate :
OR = 1,3 [0,97-1,8])
|
Díaz-Criollo et coll.,
2019
Colombie
|
217 agriculteurs
|
Spirométrie (VEMS, CVF,
VEMS/CVF) Obstruction bronchique : VEMS/CVF
< 80 % Symptômes/maladies respiratoires
auto-déclarés : toux, dyspnée, sifflements,
douleur thoracique, bronchite chronique,
asthme
|
Niveau de paraquat mesuré dans les
urines (SPE-HPLC) Exposition évaluée par :
niveau urinaire * nombre de mois d’utilisation de
pesticides au travail (MEE) Exposition aux
pesticides auto-déclarée
| |
62 pesticides déclarés : profénofos
(35 %), méthamidophos (25 %), chlorpyrifos (22 %),
méthomyl (14 %), chlorothalonil (13 %), mancozèbe
(12 %), esbiothrin (12 %) et glyphosate (12 %).
Exposition combinée à ces 8 pesticides :
46 % Obstruction bronchique (prévalence : 5 %)
associée à des expositions combinées, incluant
paraquat et méthamidophos Asthme (prévalence :
1 %) associé à l’exposition au
paraquat
|
Liu et coll.,
2019
Chine
|
5 420 agriculteurs travaillant dans des
serres
|
Asthme : sifflements ou crise d’asthme
au cours de la dernière année et VEMS/CVF
< 75 % et test de réversibilité positif (VEMS
post-BD > 12 % et > 200 ml de la valeur de
base)
|
Application de pesticides non
spécifiques (questionnaire)
|
Sexe, IMC, type de culture, temps de
ventilation, odeurs, toux à l’entrée dans la
serre, toux avant 14 ans
|
L’utilisation de plusieurs pesticides
augmente significativement le risque d’asthme :
OR = 1,24 ; IC 95 % [1,03-1,49].
|
Li et coll.,
2019
Chine
|
1 366 individus travaillant dans des
serres
|
Maladie respiratoire diagnostiquée
(bronchite chronique, emphysème, asthme, autres)
et symptômes respiratoires (toux ou crachats,
dyspnée ou tachypnée, essoufflement ou détresse
pulmonaire, hémoptysie) par questionnaires non
standardisés
|
Questionnaire posé par un enquêteur
incluant le nombre d’années d’utilisation de
pesticides (non spécifiques), méthode de spray
(manuelle, machine, mixte), durée moyenne
d’utilisation de spray
|
Modèle complet ajusté sur des facteurs
généraux et liés au style de vie, mais pas
clairement précisé sur lesquels parmi âge, sexe,
niveau d’éducation, statut marital, ethnicité,
revenu de la famille, année de l’étude, tabagisme
actif, tabagisme passif, consommation d’alcool,
activité physique, nombre de repas par jour, prise
du petit-déjeuner
|
Pas d’association statistiquement
significative avec les maladies respiratoires
(n = 49 cas) Des associations significatives
et positives étaient observées avec la méthode de
spray mixte versus manuelle, mais peu de
sujets dans le groupe « mixte ». Aucune
association significative quand ajustement sur le
modèle complet
|
* : Les études épidémiologiques antérieures à 2014
sont présentées en détail dans la revue de la littérature
publiée en 2015 (Mamane et coll.,
2015a
) et ne sont pas reprises dans ce tableau.
3-PBA : acide
3-phénoxybenzoïque ; 4F3-PBA : acide
4-fluoro-3-phénoxybenzoiïque ; AChE : acétylcholinestérase ;
BChE : butyrylchlolinestérase ; BD : bronchodilatation ; BMRC :
British Medical Research Council ; CVF : capacité
vitale forcée ; DBCA : acide
3-(2,2-dibromovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane-1-carboxylique ;
DCCA : acide
3-(2,2-dichlorovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane-1-carboxylique ;
DMP : diméthylphosphate ; DEP : diéthylphosphate ; DMTP :
diméthylthiophosphate ; DETP : diéthylthiophosphate ; DMDTP :
diméthyldithiophosphate ; DEDTP : diéthyldithiophosphate ;
FeNO : fraction expirée du monoxyde d’azote ; IMC : indice de
masse corporelle ; LIN : limite inférieure de la normale ; MEE :
matrice emploi-exposition ; TCPγ : 3,5,6-trichloro-2-pyridinol ;
VEMS : volume expiratoire maximal seconde
Tableau 16.II Résultats de l’ensemble des études d’association
substances spécifiques-santé respiratoire conduites dans la
cohorte américaine AHS
Référence
|
Phénotype respiratoire
|
Pesticides pour lesquels une
association statistiquement significative a été
observée
|
Hoppin et coll.,
2002
|
Sifflements 12 derniers mois chez les
agriculteurs (n = 20 468)
|
Herbicides : alachlore,
atrazine**, chlorimuron-éthyle, EPTC**,
paraquat**, petroleum oil,
trifluraline
Insecticides :
chlorpyrifos**, malathion, parathion**,
perméthrine (élevage de
poules)
Fongicides :
métalaxyl
|
Hoppin et coll.,
2006
|
Sifflements 12 derniers mois chez des
applicateurs industriels (n = 2 255)
|
Atrazine, chlorimuron-éthyle,
glyphosate, imazéthapyr, métolachlore,
métribuzine, pendiméthaline, chlorpyrifos,
dichlorvos, fonofos, phorate, terbufos
|
Hoppin et coll.,
2008
|
Asthme allergique et non allergique
chez les femmes (n = 25 814)
|
Asthme allergique : 2,4-D,
glyphosate, carbamates (carbaryl), coumaphos,
malathion, parathion, phorate, DDT, perméthrine
(animaux) ; métalaxyl
Asthme non
allergique : perméthrine
(cultures)
|
Hoppin et coll.,
2009
|
Asthme allergique et non allergique à
début dans la vie adulte chez les hommes
agriculteurs (n = 19 704)
|
Asthme allergique : 2,4,5-TP+,
EPTC, paraquat, chlordane, heptachlor, lindane,
coumaphos, diazinon, parathion, captane, 80/20
mix, dibromure d’éthylène
Asthme non
allergique : DDT, malathion,
phorate
|
Henneberger et coll.,
2014
|
Exacerbation des symptômes chez les
applicateurs de pesticides asthmatiques
(n = 926)
|
Effet protecteur du paraquat,
glyphosate
|
Hoppin et coll.,
2007
|
Bronchite chronique chez les
agriculteurs (n = 20 908)
|
Carbaryl*, carbofuran*, chlordane,
DDT*, heptachlor*, lindane, toxaphène, coumaphos,
diazinon*, dichlorvos, malathion*, parathion,
perméthrine*, 2,4,5-T*, 2,4,5-TP*,
chlorimuron-éthyle*
|
Valcin et coll.,
2007
|
Bronchite chronique chez les femmes non
fumeuses (n = 21 541)
|
Dichlorvos, DDT, cyanazine, paraquat,
bromure de méthyle
|
Hoppin et coll.,
2017
|
Sifflements allergiques et non
allergiques (n = 22 134)
|
Sifflements allergiques :
dicamba, piclorame, trifluraline, glyphosate**,
2,4-D**, triclopyr, atrazine, simazine, bentazone,
carbaryl**, chlorpyrifos, diméthoate, malathion,
perméthrine**, pyréthrines, zeta cyperméthrine,
warfarine**
Sifflements non
allergiques : clopyralid/flumétsulame,
dicamba, piclorame, mésotrione, acétochlore,
métolachlore, trifluraline, imazaquine,
glyphosate**, fluazifop-butyl/fénoxaprop-p-éthyle,
triclopyr, atrazine, nicosulfuron, malathion,
cyfluthrine, perméthrine**,
pyréthrines
|
Rinsky et coll.,
2019
|
BPCO, bronchite chronique,
BPCO+bronchite chronique (n = 22 491)
|
Diazinon associé avec les 3 phénotypes
et perméthrine, malathion, pyréthrines, lindane,
parathion, coumaphos, dichlorvos, carbaryl
associés avec 1 ou 2 phénotypes
|
* : Association toujours significative après
ajustement sur les pesticides corrélés ; ** : Effet dose-réponse
rapporté
Tableau 16.III Études épidémiologiques publiées depuis 2014 portant
sur le lien entre expositions environnementales aux pesticides
et la santé respiratoire*
Référence Pays
|
Population étudiée
Design
d’étude
|
Définition de l’évènement de
santé
|
Méthode et définition de
l’exposition aux pesticides
|
Facteurs d’ajustement
|
Résultats
|
Études de cohortes
prospectives
|
Gascon et coll.,
2014
Espagne
|
4 608 mères-enfants Méta-analyse de
10 cohortes de naissances
(ENRIECO)
|
Bronchite et sifflements rapportés par
les parents 6-18 mois Sifflements avant 4
ans
|
DDE dans le sang du cordon
|
Sexe, âge de l’enfant, durée de
l’allaitement, âge gestationnel, nombre de
frères/sœurs à la naissance, âge maternel, IMC de
la mère, tabac mère pré et post-natal, niveau
d’études de la mère, asthme/allergie de la mère,
date de recueil de l’échantillon
|
Association significative avec les
symptômes à 18 mois, RR [IC 95 %] pour une
variation log2 DDE ng/ml : Bronchite et/ou
sifflements : 1,03 [1,00-1,07] Bronchite :
1,05 [1,00-1,11] Sifflements : 1,02
[0,96-1,07] Association dose-réponse (basée
sur les terciles d’exposition) Association
robuste à l’ajustement sur PCB-153, pas
d’hétérogénéité selon les cohortes Pas
d’association avec les sifflements vie évalués à 4
ans
|
Hansen et coll.,
2016
Danemark
|
414 paires mères-enfants avec des
mesures prénatales d’exposition et une spirométrie
au suivi à 20 ans
|
Spirométrie à 20 ans : obstruction
bronchique (VEMS/CVF < 75 %), et fonction
ventilatoire diminuée (VEMS %
prédit < 90 %)
|
p-p’-DDE, HCB, 6 PCB (-118, -156, -138,
-153, -170, -180) mesurés dans le sérum maternel
pendant la grossesse
|
Âge maternel, parité, tabagisme pendant
la grossesse, IMC avant la grossesse, niveau
d’éducation, triglycérides, cholestérol, et sexe
de l’enfant
|
Comparativement aux individus avec les
plus faibles niveaux d’expositions pendant la
grossesse (1er tercile d’exposition),
ceux qui étaient les plus exposés (dernier tercile
d’exposition) aux PCB de type dioxine, aux PCB qui
ne sont pas de type dioxine, HCB et p,p’-DDE
avaient un risque d’obstruction bronchique
augmenté (OR = 2,96 [1,14-7,70], 2,68 [1,06-6,81],
2,63 [1,07-6,46], et 2,87 [1,09-7,57],
respectivement). Pas d’association avec un
niveau de VEMS diminué < 90 %
|
Perla et coll.,
2015
États-Unis
|
2 777 enfants de 6 ans et plus pour
données DAP 940 enfants ≥ 12 ans pour les
données DDT Cohorte NHANES
(1999-2008)
|
Asthme vie, asthme actif et sifflements
actifs par questionnaires
|
Taux des DAP urinaires (somme des
concentrations de 6 métabolites : DMP, DMTP,
DMDTP, DEP, DETP, DEDTP) p,p’-DDE
|
Modèle DAP : sexe, ethnicité, IMC,
index de pauvreté, tabac prénatal,
log(cotinine) Modèle DDT : sexe, IMC, index de
pauvreté
|
Pas d’association significative
observée Tendance non significative entre DDE
et sifflements Associations plutôt négatives
dans les analyses selon les groupes
ethniques
|
Raanan et coll.,
2015
États-Unis
|
359 enfants vus à 5 et 7
ans Cohorte de naissance
CHAMACOS
|
Symptômes respiratoires (sifflements,
essoufflement traitements pour asthme) et toux à
l’effort rapportés à 5 et 7 ans
|
6 métabolites urinaires des OP (3 DEP
et 3 DMP) mesurés 2 fois pendant la grossesse
(0-20 ; 21-40 semaines) et 5 fois chez l’enfant
(0,5-5 ans)
|
Sexe, tabac maternel grossesse, tabac
passif première année de vie, saison de naissance,
concentration moyenne de PM2,5 sur les
3 premiers mois de vie, moisissures dans
l’habitat, proximité d’une autoroute, présence de
blattes dans la maison
|
Association significative DAP total et
DEP mesurée lors de la seconde moitié de grossesse
et les symptômes respiratoires (log-10 DAP total,
OR = 1,77 ; IC 95 % [1,06-2,95]) Associations
« fortes » observées avec l’exposition dans
l’enfance et DAP total, DEP et DMP ; OR [IC 95 %]
pour DAP total : Symptômes respiratoires :
2,53 [1,32-4,86] Toux à l’effort : 5,40
[2,10-13,91]
|
Raanan et coll.,
2016
États-Unis
|
279 enfants Cohorte de naissance
CHAMACOS
|
Spirométrie à 7 ans
|
6 métabolites urinaires des OP (3 DEP
et 3 DMP) mesurés 2 fois pendant la grossesse
(0-20 ; 21-40 semaines) et 5 fois chez l’enfant
(0,5-5 ans)
|
Sexe, âge, taille, animaux domestiques,
score d’insécurité alimentaire, niveau d’éducation
mère, saison de la spirométrie, technicien, tabac
grossesse mère, saison de naissance, concentration
moyenne de PM2,5 sur les 3 premiers
mois de vie, durée allaitement, moisissures dans
l’habitat, distance à une autoroute
|
Pas d’association entre les expositions
maternelles pendant la grossesse et les paramètres
de fonction respiratoire Association négative
entre les expositions dans l’enfance et le VEMS
(log-10 total DAP, OR = -0,16 ; IC 95 % [-0,30 ;
-0,02]) et la CVF (log-10 total DAP, OR = -0,17 ;
IC 95 % [-0,34 ; -0,01]). Pas d’associations avec
DEM25-75
|
Raanan et coll.,
2017
États-Unis
|
237 enfants Cohorte de naissance
CHAMACOS
|
Spirométrie à 7 ans Symptômes
respiratoires (sifflements, essoufflement ou
traitement pour asthme) à 7 ans Traitements
pour asthme à 7 ans
|
Modèles SIG- Quantité de soufre
élémentaire (kg) utilisé pour l’agriculture dans
un rayon de 0,5/1/3 km Exposition pré- et
post-natale
|
Modèles symptômes/traitement : tabac de
la mère, saison de naissance, moisissures dans
l’habitat, mesures urinaires des métabolites des
pesticides organophosphorés (DAP) Modèle
paramètres de spirométrie : âge, taille, sexe de
l’enfant, tabac mère grossesse, saison de
naissance, concentration moyenne de
PM2,5 sur les 3 premiers mois de vie,
durée de l’allaitement, moisissures dans
l’habitat, distance à une autoroute, animaux
domestiques, mesures urinaires des métabolites des
pesticides organophosphorés (DAP), insécurité
alimentaire du foyer, nez qui coule sans rhume à 5
ans, nez qui coule sans rhume à 5 ans et soufre
< 1 km, saison de la spirométrie,
technicien
|
Association significative de
l’exposition au soufre (augmentation par un
facteur 10) avec un risque augmenté de
symptômes/traitements, OR [IC 95 %] dans un rayon
de < 0,5 km/< 1 km : Symptômes
respiratoires, 1,71 [1,14 ; 2,57] / 2,09 [1,27 ;
2,36] Traitements pour asthme, 2,23 [1,19 ;
4,21] / 3,51 [1,50 ; 3,23] Association
significative de l’exposition au soufre
(augmentation par un facteur 10) avec une fonction
respiratoire diminuée, β (IC 95 %) : VEMS :
-0,14 [-0,25 ; -0,04] CVF : -0,13 [-0,3 ;
-0,02] DEM25-75 : -0,16 [-0,34 ;
-0,00]
|
Balte et coll.,
2017
Allemagne
|
344 enfants vus à 8 et/ou 9 ans et à 10
ans (971 observations) Cohorte d’enfants (8
ans au recrutement)
|
1-3 spirométries par enfant VEMS,
CVF, VEMS/CVF
|
Concentration DDE dans le sang à 8 ou
10 ans
|
Antécédent personnel d’asthme, asthme
mère, asthme père, durée de l’allaitement, tabac
grossesse
|
Pas d’association entre la
concentration de DDE et paramètres spirométriques
dans le modèle pour données répétées Effet
direct de la concentration de DDE sur taille et
poids, mais pas sur la fonction respiratoire.
Effet indirect de la concentration de DDE sur la
fonction respiratoire, médiée par l’effet de DDE
sur la taille et le poids
|
Gunier et coll.,
2018
États-Unis
|
294 enfants Cohorte de naissance
CHAMACOS
|
Spirométrie à 7 ans Symptômes
respiratoires (sifflements, essoufflement) et
traitements pour asthme
|
Modèles SIG- Proximité résidence (8 km)
aux traitements agricoles par fumigation
(Pesticide Use Report data) bromure de
méthyle, chloropicrine, métham sodium et
1,3-dichloropropène Exposition pré- et
post-natale
|
Modèles symptômes/traitement : tabac de
la mère, saison de naissance, moisissures dans
l’habitat, allergie (nez qui coule sans
rhume) Modèle paramètres de spirométrie :
ajustement supplémentaire sur âge, taille, sexe de
l’enfant
|
Pas d’association avec les symptômes
/traitements Association positive entre
l’exposition prénatale au bromure méthyle et le
VEMS (0,06 [0,00-0,12]), DEM25-75 (0,15
[0,03-0,27])
|
Raherison et coll.,
2019
France
|
282 enfants 3-10 ans en milieu viticole
(1/4 habitaient dans une ferme) Cohorte, avec
2 périodes de suivi : l’hiver (peu de pesticides
dans l’air) et l’été (période de traitement des
vignes)
|
Spirométrie : débit de pointe et
VEMS Asthme (diagnostic par un
médecin) Symptômes d’asthme Score de
symptômes (asthme ; rhinite ; asthme +
rhinite)
|
56 pesticides mesurés dans l’air 1
semaine sur chaque période → Index d’exposition
cumulatif Biomarqueur urinaire d’exposition au
fongicide dithiocarbamates (éthylène thiourée, ETU
(µg/g créatinine, n = 96)
|
Sexe, âge, niveau d’éducation père et
mère, atopie, tabac passif, bronchiolite, animaux
domestiques, habiter dans une ferme, utilisation
domestique de pesticides, exposition
professionnelle aux pesticides, indice de la
qualité de l’air, température, score de symptômes
à la phase I (hiver)
|
Pas d’association entre les
concentrations de pesticides dans l’air et les
scores de symptômes (n = 177) Association
positive et significative entre ETU et le score
total de symptômes (n = 66, OR = 3,56 ; IC 95 %
[1,04-12,12]) Pas d’association avec les
paramètres de fonction respiratoire
|
Kim et coll.,
2019
Corée
|
559 adultes (âge moyen 75 ans ; 117
hommes) habitants de Séoul Jusqu’à 3 visites à
environ 1 an d’intervalle entre 2 visites (1 198
observations) Cohorte
|
1-3 spirométries par sujet VEMS,
CVF, VEMS/CVF, DEM25-75
|
1-3 dosages urinaires d’un métabolite
des pyréthrinoïdes (3-PBA) par enfant
(ICCtotal = 0,76 mais variabilité
importante selon la concentration :
ICCélevé = 0,78
ICCfaible = 0)
|
Âge, sexe, IMC, tabac, niveau de
diplôme, numéro de visite, sommes des métabolites
des phtalates
|
Associations transversales négatives, β
[IC 95 %] pour une variation ln(3-BPA) : VEMS
(-1,48 [-2,19 ; -0,78], CVF (-1,14 [-1,82 ;
-0,46]), DEM25-75. (-1,11 [-2,14 ;
-0,09]) Pas d’association sur le déclin de la
fonction
|
Benka-Coker et coll.,
2019
États-Unis
|
16 enfants (6-16 ans)
asthmatiques Données répétées à intervalle de
6 jours pendant 4 mois (139
observations)
The Aggravating Factors of
Asthma in a Rural Environment (AFARE)
study
|
Dosage urinaire des leucotriènes E4
(uLTE4), marqueur d’inflammation
|
Métabolites urinaires des OP (DAP
total, DMP total, DEP total) ajustés sur la
créatinine
|
Âge, atopie, utilisation de corticoïdes
inhalés, température maximale et vitesse du
vent
|
Association positive significative
entre la concentration uLTE4 et DAP total, DMP
total et DEP total
|
Abellan et coll.,
2019
Espagne
|
2 308 paires mères-enfants, cohorte
INMA
|
Spirométrie à 4 ans (n = 636) et 7 ans
(n = 1 192) 520 enfants avec spirométrie à 4
et 7 ans
|
p,p’-DDE, HCB, PCB-138, PCN-153,
PCB-180 et somme des PCB mesurés dans le sang
maternel ou le sang du cordon
|
Âge maternel à la naissance, IMC de la
mère avant la grossesse, niveau d’éducation de la
mère, CSP de la mère, pays de naissance de la
mère, parité, consommation d’alcool et tabac
pendant la grossesse, nutrition de la mère, région
d’habitation, et âge, sexe et taille de l’enfant à
la visite
|
Une concentration augmentée à p,p’-DDE
était associée à un VEMS et une CVF diminués :
statistiquement significatif à 4 ans et 7 ans,
mais pas de relation dose-réponse et à 7 ans
seulement pour des niveaux d’exposition médians.
Même tendance pour HCB et VEMS et CVF à 7 ans. Pas
d’association observée avec les PCB
|
Études de
cas-témoins
|
Meng et coll.,
2016
Chine
|
620 cas asthmatiques 218
témoins Enfants recrutés en
2013/14
|
Asthme diagnostiqué par un
médecin
|
Pesticides organochlorés dosés dans des
pools de sérum (5 cas/2 témoins) (3 HCH ;
heptachlore ; DDT, DDE, DDD)
|
Sexe, PCB total, BDE total
|
Risque d’asthme augmenté avec
HCH (1 ng/g lipide, OR = 1,06 ; IC 95 %
[1,02-1,10]) et p,p’-DDE (1 ng/g lipide,
OR = 1,02 ; IC 95 % [1,01-1,03]) Pas
d’association positive avec l’asthme sévère, mais
2 associations négatives (p,p’-DDD et
o,p’-DDT)
|
Études transversales
|
Ye et coll.,
2015
Canada
|
1 696 participants à l’étude
Canadian Health Measures Survey âgés de 20
à 79 ans
|
Spirométrie : VEMS, CVF, VEMS/CVF,
DEM25-75
|
p,p’-DDT (traitée en variable binaire :
> limite de détection oui/non) et p,p’-DDE
(traitée en variable continue) mesurés dans la
plasma
|
Âge, sexe, ethnicité, taille, tabac et
dépenses énergétiques quotidiennes (variables
sélectionnées parmi un plus large nombre de
facteurs étudiés)
|
p,p’-DDT et p,p’-DDE étaient
significativement associés à un VEMS et une CVF
diminués (β [IC 95 %] pour une augmentation de
10 ng/g lipide de p,p’-DDE = -11,8 [-20,6 ; -3,1]
et -18,8 [-28,7 ; -8,9] respectivement). Pas de
relation avec VEMS/CVF et
DEM25-75
|
* : Les études épidémiologiques antérieures à 2014
sont présentées en détail dans une revue de la littérature
(Mamane et coll., 2015a
) et ne sont pas reprises dans ce
tableau.
3-PBA : l’acide 3-phénoxybenzoïque ; 4F3-PBA :
acide 4-fluoro-3-phénoxybenzoiïque ; AChE :
acétylcholinestérase ; BChE : butyrylchlolinestérase ; CVF :
capacité vitale forcée ; DAP : dialkyl phosphate ; DBCA : acide
3-(2,2-dibromovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane-1-carboxylique ;
DCCA : acide
3-(2,2-dichlorovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane-1-carboxylique ;
DDD : dichlorodiphényldichloroéthane ; DDE :
dichlorodiphényldichloroéthylène ; DDT :
dichlorodiphényltrichloroéthane ; DMP : diméthylphosphate ;
DEP : diéthylphosphate ; DMTP : diméthylthiophosphate ; DETP :
diéthylthiophosphate ; DMDTP : diméthyldithiophosphate ; DEDTP :
diéthyldithiophosphate ; FeNO : fraction expirée du monoxyde
d’azote ; HCB : hexachlorobenzène ; ICC : intraclass
correlation coefficient ; IMC : indice de masse
corporelle ; LIN : limite inférieure de la normale ; MEE :
matrice emploi-exposition ; TCPγ : 3,5,6-trichloro-2-pyridinol ;
VEMS : volume expiratoire maximal seconde.
Tableau 16.IV Présomption d’un lien entre exposition aux pesticides
et pathologies respiratoires
Exposition/populations
|
Effets
|
Présomption d’un lien
|
Exposition professionnelle aux
pesticides (sans distinction)
|
Fonction respiratoire
|
+
|
Asthme, sifflements
|
+
|
BPCO, bronchite chronique
|
++
|
Exposition environnementale aux
pesticides au domicile (proximité, usages
domestiques)
|
Fonction respiratoire
|
±
|
Asthme, sifflements
|
+
|
BPCO, bronchite chronique
|
Absence d’études
rigoureuses
|
++ d’après les résultats d’une méta-analyse
+
d’après les résultats de plusieurs études dont au moins une
grande cohorte
± d’après les résultats de plusieurs études
mais pas d’étude de cohorte
Tableau 16.V Familles et substances actives impliquées dans les
excès de risque d’altération de la santé
respiratoire
Exposition
|
Populations
|
Présomption d’un lien
|
| |
Fonction respiratoire
|
Asthme, sifflements
|
Bronchite chronique, BPCO
|
Insecticides
|
Carbamates/Dithiocarbamates
|
Milieu agricole
| |
± 1,2
| |
|
Carbaryl
|
Agriculteurs
| |
± 3,4
|
± 5,6
|
Organophosphorés
|
Population générale
| |
± 7-9
| |
|
Chlorpyrifos
|
Agriculteurs
|
± 10
|
± 4,11,12
| |
|
Coumaphos
|
Agriculteurs
| |
± 3,13
|
± 5,6
|
|
Diazinon
|
Agriculteurs
| |
± 12
|
± 5,6
|
|
Dichlorvos
|
Agriculteurs
| |
± 12
|
± 5,6,14
|
|
Malathion
|
Agriculteurs
| |
± 3,4,11,13
|
± 5,6
|
|
Parathion
|
Agriculteurs
| |
± 3,11,13
|
± 5,6
|
Organochlorés
|
Population générale
|
± 15
| | |
|
DDT
|
Agriculteurs
| |
± 3,13
|
± 5,14
|
| |
Population générale
|
+ 16-18
|
+ 9,19-21
| |
|
Heptachlor
|
Agriculteurs
| |
± 13,20
|
± 5
|
|
Hexachlorocyclohexane (HCH)
|
Agriculteurs
| |
± (lindane)
13,20
|
± (lindane) 5,6
|
Pyréthrinoïdes
| |
± 22
| | |
|
Perméthrine
|
Agriculteurs
| |
± 3,4,11
|
± 5,6
|
Herbicides
|
Triazine
| | | | |
|
Atrazine
|
Agriculteurs
| |
± 4,11,12
| |
Sulfonylurée
| | | | |
|
Chlorimuron-éthyle
|
Agriculteurs
| |
± 11,12
|
± 5
|
Bipyrymidine
| | | | |
|
Paraquat
|
Agriculteurs
|
± 23
|
+ 11,13,24,25
|
± 5
|
Phénoxyherbicides
| | |
± 26,27
|
± 27
|
|
2,4-D
|
Agriculteurs
| |
± 3,4
| |
|
2,4,5-T
|
Agriculteurs
| |
± 13
|
± 5
|
Aminophosphonate glycine
| | | | |
|
Glyphosate
|
Agriculteurs
| |
± 3,4,12
| |
1. Senthilselvan et coll.,
1992
; 2. Raherison et coll.,
2019
; 3. Hoppin et coll., 2017
; 4. Hoppin et coll.,
2008
; 5. Rinsky et coll., 2019
; 6. Hoppin et coll.,
2007
; 7. Perla et coll., 2015
; 8. Raanan et coll.,
2016
; 9. Raanan et coll., 2015
; 10. Callahan et coll.,
2014
; 11. Hoppin et coll., 2006
; 12. Hoppin et coll.,
2002
; 13. Hoppin et coll., 2009
; 14. Valcin et coll.,
2007
; 15. Benka-Coker et coll.,
2019
; 16. Ye et coll., 2015
; 17. Abellan et coll.,
2019
; 18. Hanssen et coll., 2015
; 19. Balte et coll.,
2017
; 20. Meng et coll., 2016
; 21. Gascon et coll.,
2014
; 22. Kim et coll., 2019
; 23. Cha et coll.,
2012
; 24. Schenker et coll.,
2004
; 25. Castro-Gutiérrez et coll.,
1997
; 26. Kang et coll., 2006
; 27. Cherry et coll.,
2018
++ d’après les résultats d’une méta-analyse de très bonne
qualité et convergence avec les résultats des études publiées
depuis la méta-analyse
+ d’après les résultats qui ont été
rapportés dans au moins 2 études indépendantes de bonne qualité
(2 études conduites sur la même cohorte, comme l’AHS, ne sont
pas considérées comme indépendantes)
± d’après les résultats
rapportés dans une seule étude (ou plusieurs études conduites
sur une même cohorte)
Les substances rapportées dans ce
tableau ont été définies à partir de l’ensemble des résultats de
la littérature épidémiologique des associations entre pesticides
et santé respiratoire (pas seulement dans la littérature
récente). En ce qui concerne les résultats de la cohorte AHS,
toutes les substances associées avec au moins un phénotype
respiratoire sont rapportées dans le tableau 16.II, et ne sont
reportées dans ce tableau que les substances identifiées dans au
moins 3 études AHS sur la santé respiratoire (ou associées avec
au moins 3 phénotypes respiratoires distincts), les substances
pour lesquelles il y a donc une cohérence interne pour les
associations observées.
Tableau 16.VI Caractéristiques des 17 pesticides potentiellement
impliqués dans les pathologies pulmonaires obstructives
sélectionnés à partir des résultats
épidémiologiques
Composé
|
Famille chimique
|
Carcinogenèse
|
Usage agricole autorisé*
|
Irritant
|
Stress oxydant
|
Mitotoxicité
|
Immunomodulation
|
Insecticides
|
Carbaryl
|
Carb
|
Circ 3
|
non
|
H315
|
x
| | |
Chlorpyrifos
|
OP
| |
non
|
non**
|
x
|
x
|
x
|
Coumaphos
|
OP
| |
non
| |
x
| | |
Diazinon
|
OP
|
Circ 2A
|
non
|
H315
|
x
| |
x
|
Dichlorvos
|
OP
|
Circ 2B
|
non
|
H317
|
x
| | |
Malathion
|
OP
|
Circ 2A
|
oui
|
H317
|
x
|
x
| |
Parathion
|
OP
|
Circ 2B
|
non
| |
x
| |
x
|
DDT
|
OC
|
Circ 2A
|
non
| |
x
|
x
| |
Heptachlor
|
OC
|
Circ 2B
|
non
| |
x
| | |
Hexachlorocyclohexane (HCH)
|
OC
|
Circ 1
|
non
| |
x
|
x
| |
Perméthrine
|
Pyr
|
Circ 3
|
non
|
H317
|
x
|
x
|
x
|
Herbicides
|
Atrazine
|
Triazine
|
Circ 3
|
non
|
H317
|
x
|
x
| |
Chlorimuron-éthyle
|
Sulfonylurée
| |
non
|
H315
|
x
| | |
Glyphosate
| |
Circ 2A
|
oui
| |
x
|
x
| |
Paraquat
|
Bipyrymidine
| |
non
|
H335 H315
|
x
|
x
| |
2,4-D
|
Dérivé phénoxy
| |
oui
|
H317 H335
|
x
| |
x
|
2,4,5-T
|
Dérivé phénoxy
| |
non
|
H315 H335
|
x
| | |
* : Autorisé pour une utilisation en agriculture en
France en 2020 (https://ephy.anses.fr, consulté en mars 2020) ;
** chlorpyrifos méthyl est classé H317 ; Carb : carbamates ;
Pyr : pyréthrinoïdes ; OC : organochlorés ; OP :
organophosphorés
Tableau 16.VII Caractéristiques des 7 pesticides sélectionnés sur
des critères moins restrictifs
Composé
|
Famille chimique
|
Carcinogenèse
|
Usage agricole autorisé*
|
Irritant
|
Stress oxydant
|
Mitotoxicité
|
Immuno-modulation
|
Insecticides
|
Carbofuran
|
Carb
| |
non
| |
x
|
x
| |
Cyfluthrine
|
Pyr
| |
non**
| |
x
| |
x
|
Cyperméthrine
|
Pyr
| |
oui
|
H335 H315 H317
|
x
| | |
Herbicides
|
Pendiméthaline
|
Dinitroaniline
| |
oui
|
H317
|
x
| | |
Fongicides
|
Captafol
|
Phtalimides
|
Circ 2A
|
non
|
H317
|
x
| | |
Chlorothalonil
|
OC
|
Circ 2B
|
non
|
H317 H335
|
x
| |
x
|
Fluaziname
|
Pyridinamine
| |
oui
|
H317 H315
| |
x
| |
* : Autorisé pour une utilisation en agriculture en
France en 2020 (https://ephy.anses.fr, consulté en mars 2020) ;
** mais oui β-cyfluthrine ; Carb : carbamate ; Pyr :
pyréthrinoïde ; OC : organochloré
Tableau 16.VIII Caractéristiques des 6 pesticides sélectionnés sur
leur mécanisme d’action
Pesticide
|
Famille chimique
|
Carcinogenèse
|
Usage agricole autorisé*
|
Irritant
|
Stress oxydant
|
Mitotoxicité
|
Immunomodulation
|
Insecticides
|
Deltaméthrine
|
Pyr
|
Circ 3
|
oui
| | | |
x
|
Méthoxychlore
|
OC
|
Circ 3
|
non
| | | |
x
|
Indoxacarbe
|
Oxadiazine
| |
oui
|
H317
| | |
x
|
Imidaclopride
|
Nitroguanidine
| |
oui
| | | |
x
|
Fipronil
|
Phénypyrazole
| |
non
| | | |
x
|
Fongicides
|
Mancozèbe
|
Dithiocarbamate
| |
oui
|
H317
| | |
x
|
Coformulants
|
PBO
| |
Circ 3
|
-**
| | | |
x
|
* : Autorisé pour une utilisation en agriculture en
France, https://ephy.anses.fr (consulté en mars 2020) ;
** : certaines formulations commerciales contiennent ce
coformulant ; Pyr : pyréthrinoïde ; OC :
organochloré
Tableau 16.IX Effets toxiques et pesticides : stress oxydatif,
mitotoxicité et immunotoxicité
Composés
|
Effets
|
Modèles
|
Références
|
STRESS OXYDATIF – production
d’espèces réactives de l’oxygène
(ROS)
|
DDT
|
↑ H2O2
|
Poisson (H.
malabaricus)-hépatocytes in
vitro
|
Filipak Neto et coll.,
2008
|
Dieldrine
|
↑ ROS
|
PC12 (lignée
dopaminergique)
|
Kitazawa et coll.,
2001
|
| |
THP1 (lignée monocyte
humain)
|
Mangum et coll.,
2015
|
Heptachlore
|
↑ ROS
|
HaCaT (lignée kératinocytes
humains)
|
Ledirac et coll.,
2005
|
Pendiméthaline
|
↑ ROS
|
V79 (lignée fibroblaste hamster), PBMC
humains
|
Sarıgöl Kılıç et coll.,
2018
|
STRESS OXYDATIF – systèmes de
défense
|
Atrazine
|
↑ SOD, GPx, GR ↓ CAT
|
Poisson (D. rerio)
|
Blahová et coll.,
2013
|
|
↑ Bax, Caspase 3, Nrf2 ↓ Bcl2
(rein)
|
Caille
|
Zhang et coll.,
2018
|
|
↑ Nrf2, HO-1, NQO1, CAT, SOD, GPx
(rein)
|
Rat (28 jours)
|
Liu et coll.,
2014
|
Carbaryl
|
↓ GSH ↑ GST, CAT (foie,
rein)
|
Poisson (O. mykiss)
|
Ferrari et coll.,
2007
|
Carbofuran
|
↓ CAT, SOD, GSH, GST, LPO (tous
tissus)
|
Poisson (C.
gariepinus)
|
Ibrahim et Harabawy,
2014
|
Chlorothalonil
|
↑ CAT, SOD, GPx, GR
(branchies)
|
Huitre et moule
|
Haque et coll.,
2019
|
Chlorpyrifos
|
↓ CAT, SOD, GR (tissu
viscéral)
|
Poisson (G. affinis)
|
Kavitha et Rao,
2008
|
Coumaphos
|
↑ CAT, SOD, GST, GSH, LPO
|
Algue (Ulva pertusa)
|
Schweikert et Burritt,
2012
|
Cyfluthrine
|
↑ BNIP3, AKT1, p53, APAF1, NF-κB1, TNFα
et Nrf2
|
SH-SY5Y (lignée
neuroblastome)
|
Martínez et coll.,
2019
|
β-Cyfluthrine
|
↑ LPO ↓ CAT, SOD, GPx
(foie)
|
Souris (per os)
|
Verma et coll.,
2016
|
α-Cyperméthrine
|
↓ CAT, SOD, GSH, HO-1, iNOS, NF-κB
(poumon), NO, IL-1β, TNFα (sérum)
|
Rat (per os)
|
Arafa et coll.,
2015
|
DDT
|
↑ CAT ↓ GST, SOD, GSH
|
Poisson (H.
malabaricus)-hépatocytes in
vitro
|
Filipak Neto et coll.,
2008
|
2,4,5-T
|
↓ GST, SOD, GSH
|
Erythrocytes
|
Bukowska,
2004
|
HCH
|
↑ LPO ↓ CAT, SOD
|
Cellules d’ascites
d’Ehrlich
|
Srivastava et Shivanandappa,
2006
|
HCH
|
↑ GSH, GST, GPx, GR
|
CHO-K1
|
García-Fernández et coll.,
2002
|
Diazinon
|
↑ SOD, GPx (branchies)
|
Poisson (C. carpio)
|
Oruç et Usta,
2007
|
|
↓ GSH, CAT, GST (poumon)
|
Lapin (per os)
|
Hernandez-Moreno et coll.,
2018
|
Glyphosate
|
↑ LPO
|
HepG2 (lignée
hépatocarcinome)
|
Kauba et coll., 2017
|
Malathion
|
↓ SOD, CAT, GSH
|
PC12 (phéochromocytome rat)
|
Lu et coll.,
2012
|
|
↑ SOD, CAT (hippocampe)
|
Rat
|
Fortunato et coll.,
2006
|
Paraquat
|
↑ XO ↓ SOD (poumon)
|
Rat
|
Ahmed et coll.,
2019
|
STRESS OXYDATIF – oxydation des
macromolécules et dérivés
|
Atrazine
|
↑ NO, MDA (rein)
|
Rat (28 jours)
|
Liu et coll.,
2014
|
Captane
|
↑ Cassures ADN (comet assay,
γH2AX et 53BP1 foci)
|
HeLa (lignée humaine), AA8 (lignée
rongeur)
|
Fernandez-Vidal et coll.,
2019
|
Chlorimuron-éthyle
|
↑ MDA ↓ SOD (feuilles et
racines)
|
Blé
|
Wang et Zhou,
2006
|
Chlorothalonil
|
↑ MDA (branchies)
|
Huitre et moule
|
Haque et coll.,
2019
|
|
↑ CA, MN, cassures ADN
|
PBMC humains
|
Santovito et coll.,
2018
|
Chlorpyrifos
|
↑ MDA, LPO
|
Poisson (G. affinis)
|
Kavitha et Rao,
2008
|
|
↑ Cassures ADN (comet assay)
(tissus : foie, cerveau, rein, rate)
|
Rat
|
Ojha et coll.,
2013
|
|
↑ LPO (foie, cerveau), cassures ADN
(élution) (foie, cerveau et PC12)
|
Rat et lignée PC-12 lignée
phéochromocytome de la surrénale)
|
Bagchi et coll.,
1995
|
Cyfluthrine
|
↑ MDA, NO ↓ NQO-1
|
SH-SY5Y (lignée neuroblastome humain)
in vitro
|
Martínez et coll.,
2019
|
β-Cyfluthrine
|
↑ CA, cassures ADN (moelle
osseuse)
|
Souris
|
Verma et coll.,
2016
|
α-Cyperméthrine
|
↑ MDA (poumon)
|
Rat (per os)
|
Arafa et coll.,
2015
|
2,4-D
|
↑ Cassures ADN (comet
assay)
|
Poisson (C.
decemmaculatus)
|
Ruiz de Arcaute et coll.,
2018
|
Diazinon
|
↑ MDA (poumon)
|
Lapin (per os)
|
Hernandez-Moreno et coll.,
2018
|
Dichlorvos
|
↑ MDA (plasma) ↓ CAT
(hématie)
|
Rat
|
Yarsan et Cakir,
2006
|
Glyphosate
|
↑ Cassures ADN (comet
assay)
|
PBMC humains
|
Kwiatkowska et coll.,
2017
|
|
↑ Cassures ADN (comet
assay)
|
HepG2 (lignée
hépatocarcinome)
|
Kašuba et coll.,
2017
|
RoundUp 360+, glyphosate,
AMPA
|
↑ Cassures ADN (comet assay)
Roundup > glyphosate > AMPA
|
PBMC humains
|
Woźniak et coll.,
2018
|
Malathion
|
↑ MDA
|
PC12 (phéochromocytome rat)
|
Lu et coll.,
2012
|
|
↑ Cassures ADN (comet assay)
(tissus : foie, cerveau, rein, rate)
|
Rat
|
Ojha et coll.,
2013
|
Parathion-méthyl
|
↑ Cassures ADN (comet assay)
(tissus : foie, cerveau, rein, rate)
|
Rat
|
Ojha et coll.,
2013
|
Paraquat
|
↑ MDA (poumon)
|
Rat
|
Ahmed et coll.,
2019
|
Pendiméthaline
|
↑ Cassures ADN (comet assay),
MN
|
V79 (lignée fibroblaste hamster),
PBMC humains
|
Sarıgöl Kılıç et coll.,
2018
|
Perméthrine
|
↑ Cassure ADN (striatum)
|
Rat
|
Falcioni et coll.,
2010
|
MITOTOXICITÉ – dysfonctionnement
mitochondrial
|
Atrazine
|
Malformations et dégénérescence
mitochondriales
|
Caille
|
Fang et coll.,
2018
|
Carbofuran
|
↓ Activité chaîne
respiratoire ↑ SDH, LPO (cerveau)
|
Rat
|
Kamboj et coll.,
2008
|
Chlorothalonil
|
↑ IL-1β, IL-6, TNFα, IFNγ, caspase 1, 3
et 8 et ↑ prolifération cellulaire
|
RAW 264.7 lignée macrophage
murin
|
Weis et coll.,
2019
|
Chlorpyrifos
|
↓ Énergie perturbation métabolisme
des acides gras
|
Rat
|
Wang et coll.,
2009
|
|
Hyperréactivité bronchique
|
Rat
|
Shaffo et coll.,
2018a
|
|
↓ IFN-γ, IL-4, IL-13
|
PBMC humains (traités PHA)
|
Oostingh et coll.,
2009
|
Cyfluthrine
|
↑ Bax, Bcl-2, Casp-3, BNIP3, AKT1, p53,
APAF1, NFκB1, TNFα et Nrf2
|
SH-SY5Y (lignée neuroblastome humain)
in vitro
|
Martínez et coll.,
2019
|
DDT
|
↑ Voie NF-κB/FasL et apoptose dépendant
de la production de ROS
|
HL-7702 (cellules foie
humain)
|
Jin et coll.,
2014
|
β-HCH
|
↓ β-oxydation, perturbation TCA,
métabolisme acides gras
|
HepG2
|
Liu et coll.,
2017
|
2,4-D
|
LLNA assay (positive) ↑ IGE,
IL-2, TNFα, INFγ, MCP-1, MIP-1b
|
Souris
|
Fukuyama et coll.,
2009
|
Diazinon
|
↑ TNF-α, IL6, CD40, CD86, MHC class II
mais ↓ phagocytose
|
RAW 264.7 lignée macrophage
murin
|
Ogasawara et coll.,
2017
|
|
↑ TNFα, IL6 macrophages BAL
|
Souris
|
Ogasawara et coll.,
2017
|
|
↓ IFNγ, IL-4, IL-13
|
PBMC humains (traités PHA)
|
Oostingh et coll.,
2009
|
Dieldrine
|
↑ NOX, p47phox, cPLA2, Ca2+
et stress kinases (JNK, ERK, p38MAPK)
|
THP1 (lignée monocyte
humain)
|
Mangum et coll.,
2015
|
Fluaziname
|
↓ Énergie, agent découplant
|
Poisson (D. rerio)
|
Wang et coll.,
2018
|
IMMUNOTOXICITÉ – inflammation et
signalisation
|
Glyphosate
|
Dysfonctionnement ↓ ROS
|
C. elegans
|
Bailey et coll.,
2018
|
Imidaclopride
|
Modifications histopathologiques poumon
(inflammation) ↑ ARNm TNFα
|
Souris
|
Pandit et coll.,
2016
|
Malathion
|
↑ Formation O2o- inhibition
complexe IV (hippocampe et striatum)
|
Rat
|
Delgado et coll.,
2006
|
Mancozèbe
|
↑ IL-1β, IL-6, TNF-α, IFN-γ, caspase 1,
3 et 8 ↑ prolifération cellulaire
|
RAW 264.7 lignée macrophage
murin
|
Weis et coll.,
2019
|
Méthoxychlore
|
↑ IGE, INFγ, TNF, IL-4, IL-5, IL-6,
IL-10, IL-13, IL-17A
|
Souris
|
Nishino et coll.,
2013
|
|
Dégranulation des
mastocytes ↑ réaction allergique de type
immédiat
|
RBL-2H3 (lignée humaine de mastocytes),
mastocytes isolés de moelle osseuse de
souris
|
Yasunaga et coll.,
2015
|
Paraquat
|
↑ MMP9, IL-8, VEGF, COX-2
(poumon)
|
Rat
|
Ahmed et coll.,
2019
|
Parathion
|
↑ IGE, INFγ, TNF, IL-4, IL-5, IL-6,
IL-10, IL-13, IL-17A
|
Souris
|
Nishino et coll.,
2013
|
|
↑ TNF-α dans macrophages du
BAL
|
Cochon d’Inde
|
Proskocil et coll.,
2013
|
Perméthrine
|
Inhibition du complexe I
(striatum)
|
Rat
|
Falcioni et coll.,
2010
|
|
↑ O2o-, MPO
|
Neutrophiles in vitro
(rat)
|
Gabbianelli et coll.,
2009
|
Butoxyde de pipéronyle
|
↑ IGE, INFγ, TNF, IL-6,
IL-13
|
Souris
|
Nishino et coll.,
2013
|
AKT1 : Ak strain transforming = RAC-alpha
serine/threonine-protein kinase ; AMPA :
aminomethylphosphonic acid ; APAF1 : apoptotic
protease activating factor 1 ; BAL : bronchoalveolar
lavage ; Bax : Bcl-2-associated protein X ;
Bcl2 : B-cell lymphoma 2 ; BNIP3 : BCL2 Interacting
Protein 3 ; CA : chromosome aberration ; CAT :
catalase ; CD40 : Cluster of differentiation
40 ; COX-2 : cyclooxygenase-2 ; cPLA2 :
cytosolic phospholipase A2 ; ERK : extracellular
signal egulated kinases-r ; GPx : glutathione
peroxidase ; GR : glutathione reductase ; GSH :
glutathione ; GST : glutathione
S-transferase ; γH2AX : phophorylated variant of H2A
histone ; HO-1 : heme oxigenase-1 ; IL-1β :
interleukin 1 beta ; IFNγ : interferon gamma ;
JNK : c-Jun N-terminal kinase ; LLNA assay : local
lymph node assay ; LPO : lipid peroxidase ;
MCP-1 : monocyte chemoattractant protein 1 ; MDA :
malondialdehyde ; MHC : major histocompatibility
complex ; MIP-1b : macrophage inflammatory protein-1β
ou CCL4 ; MN : micronucleus ; iNOS : nitric
oxide synthases ; MMP9 : matrix metallopeptidase
9 ; MPO : myeloperoxidase ; NQO1 : NAD(P)H
dehydrogenase [quinone] 1 ; NF-κB1 : nuclear factor
NF-kappa-B p105 subunit ; Nrf2 : nuclear factor
erythroid-2 elated factor 2-r ; p38MAPK : P38
mitogen-activated protein kinase ; p47phox : sub-unit
of neutrophil NADPH oxidase = neutrophil cytosol factor
1 ; PC12 : pheochromocytoma cell line of the rat
adrenal medulla ; ROS : reactive oxygen species ;
SDH : succinate dehydrogenase ; SOD : superoxide
dismutase ; TCA : tricarboxylic acid cycle = Krebs
cycle ; TNFα : tumor necrosis factor ; VEGF :
vascular endothelial growth factor ; XO : xanthine
oxidase ; 53BP1 : p53-binding protein
1.
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