Pesticides et effets sur la santé
III. Autres pathologies et évènements de santé
2021
18-
Endométriose
L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique qui se caractérise
par la présence anormale (ectopique) de cellules endométriales en dehors
de la cavité utérine (Zondervan et coll.,
2020

). La
paroi interne de l’utérus est recouverte d’un tissu muqueux
(l’endomètre) composé d’un épithélium superficiel, reposant sur un
stroma composé de tissu conjonctif, contenant de nombreuses glandes.
Cette muqueuse dont les propriétés évoluent au cours du cycle menstruel
(épaississement et vascularisation dans la première phase, accueil
éventuel de l’embryon au cours de la deuxième phase), se desquame en
l’absence de fécondation, produisant les règles ou menstruations.
Cette définition est cependant trop simple par rapport à la complexité et
l’hétérogénéité de cette pathologie, notamment au regard de la
symptomatologie, des mécanismes et de la nature multisystémique
(Zondervan et coll., 2020

). Les foyers d’endométriose peuvent être
présents dans divers organes et compartiments anatomiques. On distingue
ainsi principalement des localisations ovariennes (endométriome
ovarien), péritonéales superficielles et sous-péritonéales, ces
dernières pouvant être rétro-péritonéales ou profondes en infiltrant les
viscères abdominaux ou pelviens. Il existe également des localisations
exceptionnelles telles que les poumons, le cerveau ou les glandes
lacrymales.
Sa principale manifestation clinique est la douleur gynécologique
exprimée par des règles douloureuses (dysménorrhée), mais aussi par des
douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie), la miction ou la
défécation ainsi que des douleurs pelviennes et abdominales. La douleur
peut être continue ou bien cyclique en lien avec les règles ou
l’ovulation. L’origine de ces douleurs est à rattacher à la réaction
inflammatoire aux foyers ectopiques d’endométriose qui fréquemment
saignent pendant les règles. Outre la douleur, l’endométriose peut
entraîner chez certaines femmes une infertilité (Zondervan et coll.,
2018

).
Le diagnostic est suspecté de par la clinique, notamment par la
localisation et la cyclicité des douleurs, mais peut être également
évoqué pour des formes asymptomatiques lors des bilans d’infertilité. Un
examen radiologique, notamment par échographie ou par IRM, permet de
confirmer une endométriose, même si le diagnostic définitif doit passer
par l’analyse du tissu endométrial.
On estime que l’endométriose concernerait 5 à 10 % des femmes en âge de
procréer (Ozkan et coll., 2008

). Les données du PMSI (programme de
médicalisation du système d’information), ont été utilisées en France
pour estimer la prévalence d’hospitalisation pour endométriose. Sur
environ 14 millions de femmes en âge de procréer entre 2008 et 2012,
environ 125 000 (0,9 %) ont été hospitalisées au moins une fois pour
cette pathologie (von Theobald et coll.,
2016

). Ce
pourcentage variait de 0,4 % à 1,6 % selon les régions et avait tendance
à augmenter dans le temps. La prévalence d’hospitalisation sous-estime
la prévalence de la maladie en population générale dans la mesure où de
nombreuses formes ne sont pas ou sont peu symptomatiques et n’entraînent
pas d’hospitalisation. Selon cette même étude, 10 à 50 % des formes
auraient une localisation ovarienne, péritonéale superficielle (20 à
30 %), digestive (10 à 20 %) et moins de 10 % urétrale et vésicale.
Facteurs de risque
Divers résultats suggèrent que des facteurs génétiques,
nutritionnels, hormonaux, et environnementaux (notamment
l’exposition à des perturbateurs endocriniens) pourraient intervenir
dans le développement de l’endométriose. Parmi les facteurs de
risque les plus souvent associés, on trouve un âge des premières
règles précoce, un cycle menstruel plus court, un faible poids de
naissance, un indice de masse corporelle (IMC) plus faible au cours
de la vie ou le fait d’avoir moins d’enfants (Shafrir et coll.,
2018

).
Des associations avec l’activité physique, l’alimentation et le fait
d’allaiter son enfant semblent exister mais auraient néanmoins
besoin d’être confirmées. L’exposition intra-utérine au
diéthylstilbestrol a également été associée avec une augmentation de
risque ultérieur, et le tabagisme plutôt à une diminution de risque,
qui pourrait s’expliquer par une diminution des niveaux d’œstrogènes
circulants chez les mères exposées.
Le risque de développer une endométriose sévère serait généralement
au moins multiplié par 5 en cas d’antécédent familial au
1
er degré (Moen et Magnus,
1993

;
Vassilopoulou et coll., 2019

), ce qui suggère une composante génétique
à la maladie. Les études de jumeaux estiment l’hérédité de
l’endométriose à 50 % (Zondervan et coll.,
2020

).
Plusieurs études d’association pangénomique ont été réalisées sur
des cohortes de femmes atteintes ou non d’endométriose. Parmi
celles-ci, une étude japonaise (Uno et coll.,
2010

)
impliquant 1 907 patientes et 5 292 témoins et une étude
internationale (Painter et coll.,
2010

)
incluant 3 194 patientes et 7 060 témoins ont conduit à
l’identification de polymorphismes génétiques significativement
associés à la maladie. Les impacts fonctionnels de ces
polymorphismes, qui sont localisés dans des régions codantes et non
codantes du génome et qui touchent une vingtaine de gènes, restent à
déterminer. Cependant, ces variations n’augmentent que faiblement le
risque relatif de développer une endométriose : elles expliquent
ensemble à peine 5 % de l’héritabilité génétique de la maladie
(Sapkota et coll., 2017

). Des études ont mis en évidence des
associations entre des polymorphismes de gènes codant des enzymes
participant au métabolisme des xénobiotiques (cytochromes,
glutathion-S-transférases et N-acétyl-transférases) et le risque de
survenue de l’endométriose, ce qui évoque un effet
gène-environnement (Vassilopoulou et coll.,
2019

).
Cependant, à notre connaissance, il n’existe pas à ce jour des
données sur les interactions gènes-environnement dans le cadre de
l’endométriose et l’exposition aux pesticides.
La nutrition semble aussi influencer la survenue de la maladie. La
consommation de viande rouge, d’acides gras trans, et/ou d’alcool
est associée à un risque augmenté d’endométriose à l’inverse de la
consommation de fruits, légumes et aliments riches en oméga 3 dans
certaines études (Giudice, 2010

; Trabert et coll.,
2011

).
De nombreuses études épidémiologiques indiquent une association entre
l’exposition aux dioxines ou aux polychlorobiphényles (PCB) et une
augmentation de risque de l’endométriose (Mayani et coll.,
1997

;
Buck Louis et coll., 2005

; Heilier et coll.,
2005

;
Porpora et coll., 2006

; Simsa et coll.,
2010

;
Cai et coll., 2011

). Plus récemment, des associations ont
été mises en évidence pour des retardateurs de flamme (Hoffman et
coll., 2007

; Buck Louis et coll., 2012

). Ces xénobiotiques ayant des propriétés
de perturbateurs endocriniens sont des ligands du récepteur
aryl-hydrocarbone (AhR), notion à rapprocher de l’implication
potentielle de ce récepteur dans le fonctionnement normal de
l’endomètre en modulant la prolifération cellulaire en réponse aux
hormones stéroïdiennes (Hernández-Ochoa et coll.,
2009

).
Enfin, une dizaine d’études épidémiologiques, analysées ici, ont
exploré l’association entre l’exposition aux pesticides, notamment
ceux appartenant à la famille des organochlorés, et le risque de
l’endométriose.
Mécanismes
physiopathologiques
L’endométriose est une maladie hétérogène dont l’étiologie est
largement inconnue et dont la physiopathologie est mal comprise avec
des mécanismes sous-tendus complexes qui dépendent de la
localisation des lésions (péritoine, ovaire, profonde). L’hypothèse
physiopathologique la plus communément admise pour les formes
localisées dans la cavité abdominale est étroitement associée au
processus de menstruation pouvant entraîner la migration par reflux
de tissu endométrial en dehors de la cavité utérine. Sur le plan
moléculaire, l’inflammation et la biosynthèse des hormones
stéroïdiennes sont les deux mécanismes principaux favorisant
l’implantation et la croissance des lésions (Haute Autorité de
Santé, 2017

).
Le premier mécanisme est un reflux rétrograde des cellules
endométriales (détachées au moment des règles) vers le péritoine. Il
ne peut être considéré comme le seul mécanisme car des cellules
endométriales peuvent aussi être retrouvées dans des organes ou
tissus situés en dehors du péritoine (poumon, péricarde,
cerveau...). Toutefois, il est le principal mécanisme retenu pour
l’endométriose péritonéale : la dissémination des cellules peut donc
rappeler celle des cellules métastatiques impliquant à la fois une
survie des cellules dans les milieux circulants et des « conditions
propices d’accueil » dans le tissu hôte (Varma et coll.,
2004

;
Dawson et coll., 2018

). L’implantation qui survient est alors
suivie d’une prolifération à condition de recevoir des nutriments en
quantité suffisante. Une angiogenèse et une lymphangiogenèse sont
donc fréquemment observées suite à l’étape d’implantation (Nisolle
et coll., 2007

). Les endométrioses ovariennes semblent prendre leur origine
d’implants superficiels du péritoine qui adhèrent au cortex ovarien
entraînant un refoulement du parenchyme et la formation de
pseudo-kystes (endométriomes), avec en leur sein du tissu
endométrial qui saigne au moment des règles entretenant ainsi une
inflammation (Brosens et coll.,
2003

).
Pour la formation des lésions profondes (endométriose profonde), les
mécanismes sont controversés avec deux propositions principales :
i) une infiltration d’une lésion superficielle (Koninckx
et Martin, 1992

) ou
ii) le développement
d’infiltrats endométriaux au cours du développement embryonnaire
(Donnez et coll., 2002

).
Les trois sous-types d’endométriose impliquent plusieurs mécanismes
cellulaires communs : la migration et le détachement du tissu
endométrial, l’adhésion puis la prolifération de celui-ci et enfin,
le maintien de l’implant (détaillés ci-dessous).
La migration des cellules pourrait être due à des perturbations du
phénotype des cellules endométriales comme une diminution de
l’expression de l’E-cadhérine associée à une transition
épithélio-mésenchymateuse (Wu et coll.,
2007

;
Ballester et coll., 2012b

) ou à une augmentation de la production
locale d’œstradiol par l’aromatase, enzyme clé de la biosynthèse des
œstrogènes (également associée ensuite à la prolifération, voir
ci-dessous) et de prostaglandines (PG). Ces cellules seront ensuite
désignées par l’adjectif « ectopique ».
L’adhésion des cellules endométriales au niveau des tissus hôtes
semble dépendre de la présence de PG et être liée à une induction
d’expression de la cyclooxygénase-2 (COX2), enzyme limitante dans la
conversion de l’acide arachidonique en PG (Chishima et coll.,
2002

)
(voir ci-dessous). D’autres facteurs ont été impliqués, par exemple
des cytokines et des chimiokines inflammatoires comme les
interleukines-1β et 6, le TNF-α (
Tumor Necrosis Factor, via
la prolifération et l’adhésion des cellules péritonéales) et le
TGF-β (
Transforming Growth Factor β). La régulation des
métalloprotéinases de la matrice (MMP) et la stimulation de
l’angiogenèse sont aussi impliquées (Herington et coll.,
2011

).
Dans l’endométriose péritonéale, les cellules mésenchymateuses
stromales semblent jouer un rôle essentiel au cours de cette phase
d’adhésion.
La prolifération des cellules endométriales dépend fortement des
concentrations d’œstrogènes environnants (de la circulation ou du
tissu local). Les œstrogènes circulants sont produits principalement
par les ovaires ; au niveau local, cette production dépend fortement
de l’activité de l’enzyme aromatase qui convertit les androgènes en
œstrogènes (figure 18.1

).
Dans l’endomètre de femmes non atteintes d’endométriose, l’aromatase
est normalement absente (Noble et coll.,
1996

).
De plus, les cellules endométriales expriment des
17β-hydroxystéroïde déshydrogénases qui convertissent l’œstradiol en
œstrone et donc entraîne la diminution des concentrations de
17β-œstradiol (E2), qui est l’œstrogène le plus puissant. La faible
concentration de l’E2 dans le tissu endométrial normal entraîne une
faible stimulation du récepteur nucléaire ERβ (
Estrogen
Receptor-β), qui, à son tour, régule l’expression de la COX2
à l’origine de la production de la prostaglandine PGE2, et par
conséquent, la concentration de ce médiateur pro-inflammatoire est
faible. En cas d’endométriose, une augmentation de l’activité de
l’aromatase est observée et donc, par ricochet, l’activité de COX2
avec une production accrue de PGE2. Cette production serait de
nature à provoquer des douleurs chroniques et des dysménorrhées (Lai
et coll., 2019

). Alors que la participation de la progestérone et de l’hormone
folliculo-stimulante dans la prolifération des cellules
endométriales reste discutée (Patel et coll.,
2017

;
Zondervan et coll., 2018

), les MMP semblent être impliquées dans
ce processus. L’expression ou l’activité de MMP2 et MMP9 est
associée à la sévérité de l’endométriose (Salata et coll.,
2008

),
MMP9 jouant un rôle à la fois dans l’initiation et le développement
de la pathologie ; l’inhibition de COX2 diminue la migration et
l’invasion des cellules épithéliales et stromales
in vitro
par la suppression de l’activité de MMP2 et MMP9 en lien avec une
diminution de PGE2 (Banu et coll.,
2008

).
Le maintien et l’homéostasie du tissu endométrial ectopique est
conditionné par le tissu environnant. Dans l’endométriose profonde,
le site d’implantation semble conditionner le profil d’expression
des récepteurs hormonaux des œstrogènes (
Estrogen Receptor ;
ER), des androgènes (
Androgen Receptor ; AR) et des
progestatifs (
Progesterone Receptor ; PR) et donc la réponse
potentielle aux traitements (Brandenberger et coll.,
1999

;
Attia et coll., 2000

; Xue et coll.,
2007a

).
Ainsi, la profondeur de l’implantation semble inversement corrélée à
l’expression des ER et PR (Donnez et coll.,
1997

) et
le potentiel de croissance des lésions pourrait être lié au ratio
ERα/ERβ, diminué dans les endométriomes comparativement au tissu
normal (Brandenberger et coll.,
1999

).
Par ailleurs, ce maintien pourrait être associé à un déficit ou une
dysfonction immunitaire de plusieurs types cellulaires : les
«
Natural Killer » (NK), certains lymphocytes T et les
macrophages infiltrants (Ploteau,
2016

;
Riccio, Luiza da Gama Coelho et coll.,
2018

;
Symons et coll., 2018

). Ce dysfonctionnement empêche la
reconnaissance des cellules endométriales ectopiques ; celles-ci ne
sont pas éliminées ce qui à terme favoriserait leur implantation et
les manifestations pathologiques. Au cours de ce processus, les
macrophages jouent un rôle particulier ; ainsi, en présence des
cellules endométriales ectopiques, ils produisent de grandes
quantités d’espèces réactives de l’oxygène (ERO) déclenchant un
stress oxydant non seulement au niveau des implants mais aussi du
tissu local. Cette activation locale des macrophages pourrait être
due à l’action initiale d’une chimiokine, MCP-1 (
Monocyte
Chemotactic Protein-1), produite par le tissu endométrial
ectopique qui conduit à un recrutement de monocytes circulants au
sein de la lésion et à leur différenciation en macrophages (Ulukus
et coll., 2009

). L’inflammation et le stress oxydant induits par les macrophages
peuvent, en plus des phénomènes décrits ci-dessus, contribuer par la
production de nombreuses cytokines et interleukines aux
dysfonctionnements des autres cellules mentionnées plus haut
(cellules NK) ou à la production de
Vascular Endothelial Growth
Factor (VEGF) contribuant à l’angiogenèse participant à
l’homéostasie des lésions (Asghari et coll.,
2018

).
Ainsi, les niveaux de VEGF sont augmentés dans le fluide péritonéal
de patientes atteintes d’endométriose par rapport aux femmes non
atteintes (Pupo-Nogueira et coll.,
2007

).
Par ailleurs, une étude récente combinant intelligence artificielle
(traitement du langage naturel de la base PubMed) et analyse
bio-informatique a permis de proposer 6 gènes particuliers associés
du point de vue de leur variation d’expression et/ou d’activité avec
une endométriose (sous réserve de validation expérimentale
définitive) :
CDKN2B (
Cyclin-dependent kinase
inhibitor 2B),
MAPK1 (
Mitogen-activated protein
kinase 1),
WNT4 (
Wnt family member 4),
ILA (
Interleukin 1 alpha),
AKT1
(
Serine/threonine kinase 1), et
KRAS (
V-Ki-ras2
Kirsten rat sarcoma viral oncogene homolog). L’ensemble de
ces gènes participe plus ou moins directement à des processus
cellulaires tels que la prolifération ou l’inflammation (Bouaziz et
coll., 2018

).
En cas de chronicité de ces phénomènes, une perturbation des organes
infiltrés peut être observée. S’agissant des ovaires, les
conséquences peuvent être sévères : défauts de maturation des
follicules ovariens, de la stéroïdogenèse ovarienne, de l’ovulation,
puis de l’implantation du blastocyste. Cela expliquerait les
infertilités parfois observées en cas d’endométriose. Bien que
présentées successivement, les différentes phases dans l’apparition
d’une endométriose (figure 18.2

)
ne sont pas indépendantes : ainsi au cours de l’endométriose les
cellules stromales participent à l’adhésion tandis que les cellules
épithéliales permettent la prolifération.
Données épidémiologiques
La plupart des études identifiées ont porté sur des pesticides
organochlorés, alors qu’une seule étude a porté sur des pesticides
« moins persistants » appartenant aux familles des organophosphorés
ou des pyréthrinoïdes (Li et coll.,
2020

)
(tableau 18.I

, voir en
fin de ce chapitre). L’association entre l’exposition aux pesticides
organochlorés et risque d’endométriose a été explorée dans deux
revues systématiques de la littérature avec méta-analyse
(Cano-Sancho et coll., 2019

; Wen et coll.,
2019

).
La méta-analyse de Cano-Sancho et coll. portait sur une sélection de
17 études sur les polluants organiques persistants (POP) dont 5 qui
incluaient des pesticides organochlorés, et celle de Wen et coll.
portait sur une sélection de 30 études sur les perturbateurs
endocriniens dont 8 qui incluaient des pesticides organochlorés.
S’agissant des pesticides organochlorés, l’analyse de Cano-Sancho et
coll. aboutissait à un
Odds Ratio (OR) global de 1,23 ;
IC 95 % [1,13-1,36] tandis que celle de Wen et coll. aboutissait à
un OR de 1,40 ; IC 95 % [1,02-1,92]. Les deux méta-analyses sont
donc arrivées à des conclusions assez similaires et nous avons
choisi ici de ne détailler que l’étude la plus rigoureuse pour
résumer la littérature sur la question du lien entre pesticides
organochlorés et risque d’endométriose. Les études incluses dans les
deux méta-analyses ont ensuite été détaillées individuellement.
Méta-analyse
Cano-Sancho et coll. ont réalisé une méta-analyse et revue
systématique de la littérature épidémiologique sur l’exposition
aux composés organochlorés et le risque d’endométriose
(Cano-Sancho et coll., 2019

). Ont été considérées les études
publiées en anglais jusqu’à août 2018 comprenant les mesures
d’exposition aux dibenzodioxines ou dibenzofuranes polychlorés,
des PCB, ou des pesticides organochlorés. Les actes de
conférences, les revues et les données redondantes n’étaient pas
inclus dans l’analyse. Le paramètre d’évaluation principal de la
revue était la présence d’endométriose (incluant l’ensemble des
sous-types), quel que soit l’âge ou l’IMC des participants.
Un protocole de revue systématique enregistré dans
PROSPERO
1
a été appliqué en double pour rassembler et
extraire les articles originaux. Les OR ont été moyennés en
pondérant par l’inverse des variances dans une méta-analyse à
effets aléatoires. Le risque de biais a été évalué avec un outil
de notation du NTP/OHAT adapté à la revue, et le degré de
confiance sur l’ensemble des résultats, qui ont été structurés
et présentés en accord avec les recommandations des PRISMA, a
été évalué par l’outil GRADE
2
NTP/OHAT : National Toxicology
Program/Office of Health Assessment and Translation
– Risk of Bias Rating Tool for Human and Animal
Studies ; PRISMA : Preferred Reporting Items
for Systematic Reviews and Meta-Analyses ;
GRADE : Grading of Recommendations Assessment,
Development and Evaluation.
.
Sur les 51 études retenues pour la lecture des articles complets,
5 donnaient les niveaux d’associations et informations
suffisantes sur les pesticides pour moyenner les estimations
dans une méta-analyse. L’exposition aux pesticides organochlorés
(sans distinction) était associée à une augmentation de risque
d’endométriose (OR = 1,23 ; IC 95 % [1,13-1,36]). Cette
estimation est, selon les auteurs, à considérer avec précaution
étant donnée l’hétérogénéité entre les études. Cette
hétérogénéité peut être liée à différents paramètres, dont la
mesure de l’exposition et la façon de la considérer (continue ou
catégorielle), la matrice analysée (tissus adipeux ou sérum) et
le recours ou non à une laparoscopie chez les témoins. Le risque
d’erreurs liées à la définition de la maladie (en cas
d’auto-déclaration ou d’utilisation des données extraites des
dossiers médicaux) a aussi été identifié comme une source
importante d’incertitude.
Le niveau de preuve de l’association était considéré comme
« modéré » avec un risque de biais potentiellement « sérieux »
par les auteurs, qui concluaient à la nécessité de recherches
épidémiologiques bien menées afin de combler les limites
méthodologiques des études actuelles.
Études cas-témoins sur les pesticides
organochlorés
Parmi les 5 études sur les pesticides organochlorés prises en
compte dans la méta-analyse de Cano-Sancho et coll.
(2019

) figuraient une étude dite de « cohorte » et quatre études
cas-témoins. Les principaux résultats sont présentés
ci-dessous.
Une première étude américaine, réalisée dans l’Utah et en
Californie, reposait sur deux cohortes recrutées en 2007-2009 ;
l’une de 473 femmes de 18 à 44 ans opérées par laparoscopie ou
par laparotomie (quelle que soit l’indication, sauf des cas
d’endométriose) et l’autre de 127 femmes en population (Buck
Louis et coll., 2012

). Ces deux cohortes étaient appariées
sur l’âge et le lieu de résidence. À l’inclusion, un
questionnaire et un examen anthropométrique étaient réalisés
deux mois avant chirurgie (dans la première cohorte) ou IRM
(dans la seconde). L’exposition étant évaluée de manière
concomitante avec la recherche d’une endométriose, l’étude n’est
pas une cohorte au sens où on l’entend habituellement en
épidémiologie, mais plutôt une enquête transversale excluant les
cas précédemment diagnostiqués. Un algorithme a été utilisé pour
classer l’endométriose selon le stade de sévérité. Dans la
cohorte « opérée », l’endométriose était définie par
visualisation puis qualifiée par examen histologique. Tandis que
dans la cohorte en population, l’endométriose diagnostiquée par
IRM était essentiellement une endométriose ovarienne. Les
échantillons de tissu adipeux viscéral (uniquement pour la
cohorte « opérée ») et de sérum (pour les deux cohortes) ont été
analysés pour les pesticides organochlorés suivants :
hexachlorobenzène (HCB), β- et γ-hexachlorocyclohexane (HCH),
oxychlordane,
cis- et
trans-nonachlore,
cis- et
trans-chlordane,
p,p’-dichlorodiphényltrichloroéthane (p,p’-DDT) et ses
métabolites o,p’-DDT et p,p’-dichlorodiphényldichloroéthylène
(p,p’-DDE). Les isomères d’un même pesticide (HCH) étaient
retrouvés associés à une augmentation de risque d’endométriose
dans les deux cohortes : le γ-HCH était le seul pesticide
associé à une élévation du risque dans la cohorte de femmes
opérées (OR ajusté = 1,27 ; IC 95 % [1,01-1,59] pour chaque
augmentation d’un écart-type de γ-HCH log-transformé), tandis
que le β-HCH était le seul pesticide associé au risque dans la
cohorte en population (OR ajusté = 1,72 ; IC 95 % [1,09-2,72]).
Les associations étaient présentes avant et après ajustement sur
l’âge, une variable composite entre antécédent d’allaitement et
parité, l’IMC, et la cotinine comme mesure d’exposition au
tabagisme, ainsi que les lipides sériques totaux.
Une étude cas-témoins américaine incluait 84 participantes parmi
100 femmes de 18 à 40 ans qui avaient subi une laparoscopie en
1999-2000 (Cooney et coll.,
2010

). Pour 80 d’entre elles, les taux sériques de six pesticides
ont été mesurés : aldrine, β-HCH (ou β-
benzene
hexachloride ; β-BHC), DDE, HCB, mirex, et
trans-nonachlore. Parmi les participantes, 32 avaient été
diagnostiquées avec endométriose par biopsie (dont 20 cas
classifiés comme minimes ou légers, et 12 cas classifiés comme
modérés ou sévères selon la classification de
l’American
Fertility Society) et 52 n’avaient pas d’endométriose
identifiée (témoins). Par régression logistique, le tercile le
plus élevé du fongicide aromatique (HCB) était associé à une
augmentation de risque d’endométriose (OR ajusté = 5,3 ; IC 95 %
[1,2-23,6]) comparé au plus faible, après ajustement sur le
tabagisme et concentration de lipides sériques. Cette
association n’était pas statistiquement significative pour le
tercile intermédiaire (OR ajusté = 1,9 ; IC 95 % [0,5-7,3]).
L’ajustement sur les lipides avait plutôt tendance à augmenter
les associations. Des résultats similaires, mais non
significatifs, étaient retrouvés pour le
trans-nonachlore. Des tendances positives étaient
observées pour l’aldrine, le β-HCH et le mirex, mais
l’interprétation de ces résultats est limitée par le faible taux
de détection de ces molécules.
Dans une étude cas-témoins en population générale, dans l’État de
Washington, des femmes de 18 à 49 ans ont été incluses à partir
d’un grand centre de santé (Upson et coll.,
2013

). Les concentrations de pesticides organochlorés étaient
mesurées dans le sérum de cas confirmés par chirurgie (n = 248),
diagnostiqués en 1999-2001 et chez des témoins de la population
(n = 538) appariés sur l’âge (classes de 5 ans). Les OR et
IC 95 % ont été calculés par régression logistique non
conditionnelle, ajustés sur âge, année, lipides sériques,
éducation, ethnie, tabagisme, et consommation d’alcool. Les
résultats ont montré que le β-HCH et le mirex étaient
positivement associés à l’endométriose. Pour le β-HCH, le
3
e quartile d’exposition comparé au plus faible :
OR = 1,7 ; IC 95 % [1,0-2,8] ; le 4
e comparé au plus
faible quartile : OR = 1,3 ; IC 95 % [0,8-2,4] et pour le mirex,
la catégorie la plus élevée comparée à la plus faible :
OR = 1,5 ; IC 95 % [1,0-2,2]. L’association avec le β-HCH était
plus forte lorsque l’analyse était restreinte aux cas
d’endométriose ovarienne (3
e comparé au dernier
quartile : OR = 2,5 ; IC 95 % [1,5-5,2] ; 4
e comparé
au plus faible quartile : OR = 2,5 ; IC 95 % [1,1-5,3]).
Dans une étude cas-témoins, Ploteau et coll. ont évalué
l’association entre l’exposition aux POP et la présence
d’endométriose profonde avec ou sans endométriose ovarienne
(Ploteau et coll., 2017

). Les femmes incluses avaient entre
18 et 45 ans. Des échantillons de sérum et de tissu adipeux
(sous-cutané et viscéral) ont été prélevés à partir des cas
confirmés chirurgicalement (n = 55) et de témoins (n = 44)
inclus entre 2013 et 2015 (Pays de la Loire, France). Les
témoins avaient consulté pour des motifs gynécologiques bénins
(ligature des trompes, prolapsus génital, kystectomie ovarienne)
sans symptôme clinique évocateur d’un diagnostic d’endométriose
profonde en absence d’exploration invasive. L’âge, l’IMC,
l’origine ethnique et la région de résidence des cas et des
témoins étaient similaires. Les taux de 76 composés, dont des
dioxines, des PCB, des polybromodiphényléthers (PBDE), des
polybromobiphényles (PBB), des hexabromocyclododécanes (HBCD) et
des pesticides organochlorés ont été quantifiés par
chromatographie couplée à la spectrométrie de masse. Les taux
sériques de POP étaient ajustés sur les lipides totaux en
considérant la somme des phospholipides, triglycérides,
cholestérol total et cholestérol libre. Le modèle final incluait
l’âge et l’IMC comme covariables, car les autres variables
considérées ne modifiaient pas les estimations de façon
importante (variations des OR inférieures à 10 %). Les résultats
montraient des associations significatives entre le risque
d’endométriose et les niveaux de plusieurs pesticides
organochlorés dont le
trans-nonachlore, le
cis-heptachlor époxyde, la dieldrine, le β-HCH et l’HCB
dans le tissu adipeux. L’association avec le
cis-heptachlor époxyde (OR = 5,36 ; IC 95 % [2,44-14,84])
était la deuxième la plus forte après un autre POP (non
pesticide) par augmentation d’un écart-type de concentration
log-transformée. Dans cette étude, les relations étaient
généralement plus marquées avec les concentrations mesurées dans
le tissu adipeux que dans le sérum, possiblement en raison d’un
meilleur taux de détection ; ils étaient également plus marqués
quand les cas avaient en plus une endométriose ovarienne.
La même équipe de chercheurs a par la suite publié une analyse
informatique des données sur cette population française en
tenant compte de la multi-exposition aux POP (Matta et coll.,
2020

). Par des analyses de «
machine learning », les
auteurs ont montré que le
cis-heptachlore époxyde
apparaissait (avec 2 autres POP) comme associé au risque
d’endométriose dans les 5 modèles utilisés. Le
trans-nonachlore était identifié par 4 modèles et
l’oxychlordane dans 3 des 5 modèles. Les modèles étaient les
suivants : régression logistique, réseaux de neurones, machines
à vecteurs de support, «
adaptive boosting », et analyse
discriminante par moindres carrés partiels. Les résultats
obtenus sont cohérents avec l’analyse précédente. Dans les cas
d’expositions hautement corrélées, cet article montre comment
des techniques statistiques avancées pourraient être utiles pour
la modélisation des expositions aux polluants, et constituer une
approche complémentaire aux analyses statistiques
classiques.
Une étude cas-témoins hospitalière italienne a également porté
sur l’association entre POP, incluant des pesticides
organochlorés, et endométriose (Porpora et coll.,
2009

). Dans cette population de 80 cas et 78 témoins de 18 à
45 ans, le p,p’-DDE et le HCB ont été dosés. Les patientes
étaient des femmes qui avaient eu une laparoscopie pour
endométriose ou autre motif gynécologique bénin, entre 2002 et
2005. Les pesticides étaient classés en terciles d’exposition.
La concentration de p,p’-DDE était supérieure chez les cas par
rapport aux témoins. Les résultats suggèrent une tendance à
l’augmentation de risque d’endométriose en fonction de
l’exposition au DDE après ajustement sur âge, tabagisme, IMC, et
changement de poids : OR = 1,54 ; IC 95 % [0,66-3,58] pour le
2
e tercile et OR = 2,14 ; IC 95 % [0,93-4,93]
pour le 3
e tercile de concentration par comparaison
au 1
er tercile.
Enfin, quelques études n’ont pas été retenues par Cano-Sancho et
coll. dans leur méta-analyse récente (Cano-Sancho et coll.,
2019

) car elles ne présentaient pas de mesure d’association qui
permettait de calculer un méta-OR. Il était néanmoins important
d’évoquer ces études qui concluent toutes les trois à une
absence d’association.
En 1998, Lebel et coll. avaient publié le premier article sur le
lien entre les organochlorés et risque d’endométriose (Lebel et
coll., 1998

). Dans cette étude cas-témoins
réalisée au Canada chez des femmes de 18 à 50 ans non
ménopausées se présentant dans des centres spécialisés en 1994,
les 86 cas et les 70 témoins avaient subi une laparoscopie pour
différentes indications (douleurs pelviennes, infertilité,
fulguration tubaire). Onze pesticides organo-chlorés avaient été
mesurés dans le sang. En raison des fortes corrélations entre
les pesticides, les analyses, considérant l’exposition de
différentes manières (en continu, quartiles ou terciles),
étaient réalisées en sommant les concentrations pour d’une part
α- et γ-chlordane, oxychlordane,
cis- et
trans-nonachlore ; et d’autre part p,p’-DDT et
p,p’-dichlorodiphényldichloroéthane (p,p’-DDD). Les autres
pesticides étaient : l’aldrine, le β-HCH, l’HCB, et le mirex.
Les modèles ajustés sur l’âge, l’IMC, la parité, et l’indication
de la laparoscopie ne montraient pas d’association avec le
risque d’endométriose.
Une étude cas-témoins menée à Atlanta en 1998-1999, qui avait
pour objectif principal de tester s’il existait une relation
entre endométriose et les concentrations sériques de dioxines et
de PCB parmi des femmes de 20 à 45 ans sans enfant, a également
fourni des données pour le p,p’-DDE (Niskar et coll.,
2009

). Les cas d’endométriose (n = 60) ont été confirmés par
visualisation et par biopsie au cours d’une laparoscopie de la
cavité péritonéale, des ovaires, de l’extérieur des trompes de
Fallope et de l’utérus. Les témoins étaient des femmes ayant
consulté la même clinique d’assistance à la procréation pour qui
l’absence d’endométriose était confirmée par laparoscopie
(n = 30), ou des femmes sans signe ou symptôme de la maladie
avec un partenaire stérile (n = 27) ou des problèmes d’ovulation
(n = 7). Le risque d’endométriose associé à l’exposition au DDE
a été analysé pour l’ensemble des participants et pour un
sous-échantillon de cas et de témoins avec confirmation
chirurgicale, en utilisant des modèles de régression logistique
avec des variables d’exposition continues ou dichotomisées à la
médiane. Dans cette population, l’exposition au DDE était un peu
plus élevée que chez les femmes du même âge en population
générale dans une cohorte historique
(NHANES)
3
National Health and Nutrition
Examination Survey.
. Les variables de confusion considérées étaient
l’âge, le niveau d’éducation, le nombre de grossesses
précédentes, le revenu, le tabagisme, l’utilisation de tampons.
Les concentrations sériques (ajustées ou non sur les lipides
totaux) du DDE étaient comparables pour les cas et les témoins
et n’expliquaient donc pas le risque d’endométriose dans cette
étude.
Tsukino et coll. ont exploré le lien entre l’exposition aux POP
et le risque d’endométriose dans une étude cas-témoins (Tsukino
et coll., 2005

). Les participantes de 20 à 45 ans
étaient 139 femmes japonaises consultant pour des problèmes
d’infertilité en 1999-2000 et examinées par laparoscopie et
diagnostiquées comme cas d’endométriose (stades II-IV selon la
classification de l’
American Fertility Society, n = 58)
ou témoins (stades 0-I, n = 81). Les pesticides ou leurs
métabolites mesurés étaient les suivants : dieldrine, HCB, β- et
λ-HCH, heptachlor époxyde, oxychlordane,
trans-nonachlore, p,p’-DDE, o,p’-DDT, p,p’-DDT, et mirex.
Les pesticides organochlorés sont lipophiles et se concentrent
ou sont transportés par des lipides, dont ceux du sérum. Pour
prendre cela en compte, leurs concentrations ont été ajustées
sur les niveaux de lipides sériques totaux. Les OR étaient
ajustés sur la régularité du cycle (binaire) et la durée moyenne
des cycles (en jours). Les niveaux de concentrations ont été
normalisés par log transformation. Les concentrations sériques
de pesticides ne différaient pas significativement entre les cas
et les témoins. En l’absence de report des résultats chiffrés
pour les pesticides dans l’article, il n’a pas été possible
d’interpréter les résultats de cette étude. En outre, comme le
signalent Cooney et coll., l’interprétation est aussi rendue
difficile par l’absence de groupe indemne d’infertilité ou
d’endométriose et le possible sur-ajustement sur les
caractéristiques du cycle menstruel qui peuvent être la
manifestation de l’endométriose elle-même ou sur le chemin
causal (Cooney et coll., 2010

).
Étude sur d’autres familles de
pesticides
Une étude très récente (Li et coll.,
2020

) a évalué dans les mêmes populations que l’article de Buck
Louis (Buck Louis et coll.,
2012

), décrit ci-dessus, l’association entre risque d’endométriose
et les métabolites urinaires de pesticides organophosphorés,
d’insecticides pyréthrinoïdes, et d’herbicides phénoxys.
L’article concluait que des expositions élevées au diazinon
(composé parent du IMPy) ou au chlorpyrifos et
chlorpyrifos-méthyl (composés parents du
3,5,6-trichloro-2-pyridinol ; TCPγ) pourraient être associées au
risque d’endométriose. Onze substances actives ou leurs
métabolites appartenant à des familles autres que celle des
organochlorés, ont été dosées chez 619 femmes en âge de procréer
dans les États de l’Utah et de Californie. L’association a été
étudiée chez 594 femmes ayant eu une laparoscopie ou laparotomie
(cohorte « opérée », n = 471) ou une IRM pelvienne (cohorte en
population, n = 123), sur la période 2007-2009. Les deux
cohortes étaient appariées sur l’âge et le lieu de résidence.
Les critères d’inclusion étaient les suivants : pas d’antécédent
d’endométriose chirurgicalement visualisable, pas de traitement
hormonal par injection au cours des deux années précédentes, pas
d’allaitement au cours des 6 derniers mois, pas d’antécédent de
cancer. Chez les 471 femmes de la cohorte « opérée » ayant eu
une laparoscopie ou une laparotomie, 188 (40 %) ont eu un
diagnostic d’endométriose. Les cas étaient catégorisés en
4 groupes de gravité selon la classification de l’
American
Society for Reproductive Medicine (ASRM,
1997

) : 106 en stade minimal et 27, 22 et 28 respectivement en
stades 2, 3 et 4. Les femmes de la cohorte en population avaient
une IRM pour l’évaluation de l’endométriose (meilleure
sensibilité pour les stades 3 et 4). Sur les 123 femmes de la
cohorte en population ayant eu une IRM pelvienne, 14 (11 %) ont
été diagnostiquées avec endométriose. Les composés dosés étaient
les suivants : 2-isopropyl-4-méthyl-6-hydroxypyrimidine (IMPy),
acide dicarboxylique de malathion (MDA), paranitrophénol (PNP),
TCPγ, acide 3-phénoxybenzoïque (3-PBA), acide
4-fluoro-3-phénoxybenzoïque (4F3-PBA), acide
2,4-dichlorophénoxyacétique (2,4-D), acide
2,4,5-trichlorophénoxyacétique (2,4,5-T), acide
trans/
cis-3-(2,2-dichlorovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane
carboxylique (
trans/
cis-DCCA) et acide
cis-3-(2,2-dibromovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane
carboxylique (
cis-DBCA). La substance détectée aux
concentrations les plus importantes était l’IMPy, suivi de PNP
et TCPγ. L’IMPy, MDA, PNP, TCPγ, 2,4-D et 3-PBA étaient les
principaux pesticides/métabolites retrouvés avec une fréquence
de détection de 95 à 100 %. Les métabolites d’insecticides
pyréthrinoïdes, dont le 4F3-PBA et le
trans/
cis-DCCA (métabolites de cyfluthrine,
fluméthrine, cyperméthrine et perméthrine) et le
cis-DBCA
(un métabolite spécifique de deltaméthrine) étaient détectés
dans 47 à 80 % des échantillons, alors que le niveau de
détection de 2,4,5-T était seulement de 0,8 %. Les analyses de
données étaient restreintes aux analytes avec une fréquence de
détection de > 80 % dans tous les échantillons. Il n’y avait pas
de différence significative dans la somme des concentrations de
ces six pesticides entre les femmes avec ou sans endométriose
dans les deux cohortes. Séparément, des concentrations plus
élevées de PNP et TCPγ étaient retrouvées chez les femmes avec
ou sans endométriose dans la cohorte « opérée » par rapport à
celle en population. De plus, les femmes témoins avaient des
concentrations plus élevées de 3-PBA mais plus faibles d’IMPy
(p < 0,05) dans la cohorte « opérée » que dans celle en
population.
Une augmentation du risque du diagnostic d’endométriose a été
constatée chez les femmes dans le 4e quartile
d’exposition à l’IMPy (OR = 1,89 ; IC 95 % [1,12-3,20], pour la
cohorte « opérée », n = 471) comme pour celles dans le
2e quartile d’exposition à TCPγ (OR = 1,65 ;
IC 95 % [1,02-2,69], pour les deux cohortes ensemble, n = 594)
comparées à celles du premier quartile. Après ajustement des
modèles logistiques sur les facteurs de confusion potentiels
comme lieu, âge, race/ethnie, parité, revenus de la famille,
tabagisme, alcool et créatinine urinaire (µg/g), les
associations devenaient non significatives statistiquement, mais
n’étaient finalement que faiblement atténuées. Les tendances
linéaires pour tous les composés selon les quartiles (médiane de
la concentration urinaire dans chaque quartile comme variable
continue dans le modèle) étaient significatives dans les modèles
ajustés dans la cohorte « opérée » et le jeu de données
complet.
Les limites de cette étude sont le faible nombre de cas
d’endométriose dans la cohorte en population et le fait que les
analyses ont été basées sur un seul échantillon urinaire
ponctuel, ce qui pose question sur la représentativité des
résultats au regard d’une longue période d’exposition.
Données mécanistiques
Plusieurs mécanismes sont évoqués pour expliquer les associations
observées dans l’hypothèse d’un rôle causal éventuel des pesticides
dans l’endométriose (figure 18.3

), et en particulier les organochlorés.
Immunomodulation et
inflammation
Corsini et coll. évoquent le rôle immunomodulateur de plusieurs
pesticides comme des carbamates (aldicarbe), des organochlorés
(chlordane, DDT, DDE, lindane), des herbicides (atrazine), des
fongicides (HCB, mancozèbe, pentachlorophénol ou PCP,
tributylétain, triphénylétain, zirame), des organo-phosphorés
(chlorpyrifos, malathion) ou des pyréthrinoïdes (Corsini et
coll., 2008

). Les principales cellules ciblées
seraient les cellules NK (atrazine, chlordane, organophosphorés,
PCP, tributylétain, zirame), certains lymphocytes T (aldicarbe,
organophosphorés, PCP) et les macrophages (voir ci-dessous).
Est évoquée également une augmentation de la production d’espèces
réactives de l’oxygène (ERO) par les macrophages (cellules
responsables de la phagocytose) localisés à proximité de
cellules endométriales ectopiques. Certains pesticides
(organophosphorés, organochlorés, bipyridines, pyréthrines,
glyphosate) sont connus pour influencer la production d’ERO au
niveau macrophagique (Gupta et coll.,
2006

; Astiz et coll., 2009

; Lushchak et coll.,
2009

; Turkyilmaz et coll., 2016

) ; pour rappel, cette production
déséquilibrée d’ERO au niveau ovarien pourrait être responsable
de phénomènes d’infertilité observés fréquemment en cas
d’endométriose. Les espèces réactives de l’azote sont aussi
impliquées dans les mécanismes biologiques inhérents à
l’endométriose probablement
via la stimulation de
l’angiogenèse (voie de signalisation du NO et stimulation du
VEGF) (Asghari et coll., 2018

).
Cette évocation d’un dysfonctionnement de nombreuses cellules
immunitaires notamment des macrophages permet de rappeler que
les endométrioses sont des pathologies inflammatoires. Or, de
nombreux pesticides contribuent à l’inflammation et sont donc
susceptibles de les favoriser (Asghari et coll.,
2018

). Ce fait est illustré par une étude de Quaranta et coll. qui
ont montré qu’une exposition de cellules mononucléaires
périphériques sanguines normales au p,p’-DDE provoque une
diminution d’activité de cellules NK et de production d’IL-1β et
IL-12 (Quaranta et coll., 2006

). Dans cette étude utilisant une
double approche expérimentale et épidémiologique, les auteurs
ont aussi retrouvé une diminution de l’activité cytotoxique de
cellules NK du sang périphérique et une diminution de production
d’IL-1β et IL-12 en lien avec la concentration sérique de
p,p’-DDE chez des patientes atteintes d’endométriose par rapport
à un groupe contrôle. À noter que les faibles effectifs de cette
étude (10 cas confirmés par laparoscopie et biopsie
versus 8 témoins hospitalières ayant subi une
laparoscopie pour d’autres indications gynécologiques) rendent
les conclusions difficilement interprétables.
Le rôle de l’inflammation dans la pathologie est illustré par
deux études récentes sur le fongicide HCB (Chiappini et coll.,
2016

; Chiappini et coll., 2019

). Ces auteurs montrent, à l’aide de
différents modèles cellulaires (lignée humaine stromale
endométriale, cultures primaires de fibroblastes humains
d’utérus ou de cellules stromales endométriales humaines) et
animal (endomètre de rat) que le HCB lie le récepteur AhR
(également le récepteur des dioxines suspectées d’exercer un
effet pro-invasif) dans le cytoplasme ce qui provoque la
libération et l’activation de la kinase c-Src normalement
associée au complexe cytoplasmique du AhR. Src active COX2 et la
production de PGE2 ce qui a pour conséquence une augmentation
d’activité des métallo-protéinases MMP2 et MMP9. Ces enzymes
dégradent la matrice extra-cellulaire et facilitent ainsi la
migration des cellules endométriales (Chiappini et coll.,
2016

). Dans l’endomètre de rat, l’expression des MMP2 et 9 est
aussi augmentée (Chiappini et coll.,
2019

) ; une exposition à l’HCB, à la dose de 10 mg/kg de poids
corporel par gavage (trois fois par semaine pendant 30 jours),
augmente l’expression de AhR, de COX2 (suggérant un renforcement
du mécanisme précité) et du VEGF, ce qui est cohérent avec les
lésions précitées comportant une plus forte densité de
vascularisation (stimulée par le VEGF).
Perturbation
endocrinienne
Une production accrue d’œstrogènes au niveau des lésions
endométriales contribue par la stimulation des récepteurs
nucléaires ER, à leur migration et à leur prolifération. Une
étude menée sur des cellules primaires humaines endométriales en
culture (enrichies à près de 98 % en cellules stromales, et ne
contenant quasiment pas de cellules épithéliales) montre que le
p,p’-DDE est capable d’augmenter modestement l’activité de
l’aromatase à partir de 50 ng/ml (Holloway et coll.,
2005

). L’implication du système œstrogénique est également
suggérée par une étude menée
in vivo sur des rats (modèle
chirurgical d’endométriose par implantation d’une corne utérine
à proximité d’un vaisseau mésentéral) ; les rats après
ovariectomie au jour 21 sont exposés à du méthoxychlore, un
pesticide pro-œstrogénique. L’œstradiol (en tant que contrôle)
et le méthoxychlore favorisent tous deux le développement de
l’endométriose tandis que la progestérone provoque une
régression de celle-ci (Cummings et Metcalf,
1995

). L’endométriose est par ailleurs associée à un état de
résistance à la progestérone qui, entre autres, diminue
l’expression de cytokines pro-inflammatoires (Patel et coll.,
2017

). Cette hypothèse est concordante avec la répression de
l’activité du récepteur de la progestérone par l’ERβ.
Toutefois, d’autres pesticides comme le glyphosate sont suspectés
de bloquer la synthèse des œstrogènes
via deux
mécanismes :
i) une étude montre que le « Roundup »,
formulation du glyphosate, inhibe l’expression de la protéine
StAR (
Steroidogenic Acute Regulatory) qui permet le
transfert de cholestérol dans la mitochondrie, processus à la
base de la synthèse de nombreux stéroïdes (Walsh et coll.,
2000

) ;
ii) une autre étude suggère un blocage de
l’aromatase par le glyphosate (Richard et coll.,
2005

).
Ces deux modes de modulation ne sont toutefois pas nécessairement
à opposer dans le processus d’endométriose. Ainsi, l’aromatase
et les œstrogènes semblent jouer un rôle important dans les
processus de migration et prolifération des tissus endométriaux
ectopiques. Ces processus biologiques sont d’ailleurs mis à
profit dans les traitements envisagés pour ces pathologies.
Mais, dans les endométrioses profondes, les niveaux d’expression
des récepteurs nucléaires hormonaux diminuent avec le degré
d’infiltration de la lésion, suggérant une moindre contribution
de ces hormones.
Au-delà de la perturbation endocrinienne, des atteintes des
systèmes de détoxification pourraient aussi être évoquées pour
étudier le lien causal entre pesticides et endométriose : ainsi,
l’activité de la paraoxonase 1 est diminuée chez les patientes
atteintes d’endométriose en comparaison de personnes sans
atteinte (Verit et coll., 2008

). Or, cette enzyme est une cible des
organophosphorés (Medina-Díaz et coll.,
2017

).
Altérations épigénétiques
potentielles
Des altérations épigénétiques endométriales qui pourraient être
dues à la présence d’agents environnementaux, sont également
évoquées pour expliquer en partie la perturbation endocrinienne.
Bien qu’aucune étude ne puisse établir un lien entre une
exposition aux pesticides et l’endométriose, de nombreux
pesticides influencent les niveaux de méthylation de certains
gènes clés.
Ainsi le niveau de méthylation des promoteurs des facteurs de
transcription SF1 (
Steroidogenic factor 1) et ERβ semble
fluctuer dans les cellules stromales endométriales. Ceux-ci sont
hyperméthylés en condition normale (Bulun,
2009

). En cas d’hypométhylation (Xue et coll.,
2007b

), SF1 activerait l’expression de l’aromatase, qui produirait
de l’œstradiol responsable de la stimulation du ERβ (lui-même
exprimé en plus grande quantité du fait de l’hypométhylation) ce
qui provoquerait une activation de la COX2 à l’origine d’une
production accrue de PG (par exemple PGE2) qui agiraient aussi
positivement sur l’activité de l’aromatase. Cette série
d’évènements (autoentretenus) aboutirait ainsi à une forte
production d’œstradiol à l’origine de la migration de cellules
endométriales (Bulun, 2009

). Une hypométhylation des promoteurs
de l’aromatase (Izawa et coll.,
2008

) et du ERβ (Xue et coll.,
2007a

) peut être aussi observée dans les cellules stromales
endométriales.
Une hyperméthylation peut aussi être observée pour certains gènes
à l’origine de modifications phénotypiques majeures pour les
cellules endométriales.
Le gène
HOXA10 code un facteur de transcription favorisant
le développement de l’endomètre lors de la période éventuelle
d’implantation. L’hyperméthylation de son promoteur pourrait
être associée à une infertilité car elle réduirait le
développement de l’endomètre et les chances d’implantation (Wu
et coll., 2005

). De même, la diminution de
l’expression de l’E-cadhérine, protéine transmembranaire
contribuant à l’adhésion entre cellules épithéliales, a été
démontrée dans une étude au sein de cellules endométriales du
fait d’un traitement par la trichostatine A, un inhibiteur de
l’histone déacétylase (Wu et coll.,
2007

; Ballester et coll., 2012a

). Ce phénomène semble également
associé à une hyperméthylation de son promoteur. Il fait écho
aux études montrant que les dioxines (qui peuvent aussi
favoriser un stress oxydant)
via le AhR, diminuent
l’expression de l’E-cadhérine par augmentation de l’expression
de facteurs transcriptionnels répresseurs comme Snail et Slug
qui se lient dans le promoteur de ce gène (Bui et coll.,
2009

; Pierre et coll., 2014

; Duval et coll.,
2017

).
Conclusion
L’endométriose est une maladie complexe à diagnostiquer, impliquant
probablement plusieurs mécanismes physiopathologiques pour expliquer
les différents sous-types. Plusieurs hormones (dont les œstrogènes)
sont suspectées d’intervenir dans les processus pathologiques à
l’origine des endométrioses et il est donc logique de suspecter
certains perturbateurs endocriniens comme agents environnementaux
étiologiques.
Sur le plan épidémiologique, la méta-analyse de Cano-Sancho et coll.
qui a fait l’état des lieux de la littérature pour les pesticides
organochlorés concluait à une association entre exposition et
endométriose, mais avec un risque de biais important du fait de
l’hétérogénéité des études. Une seule étude cas-témoins a porté sur
les autres familles chimiques de pesticides et concluait à un lien
possible avec le diazinon et chlorpyrifos/chlorpyrifos-méthyl. À
notre connaissance, aucune étude prospective n’a été publiée sur
pesticides et endométriose à ce jour. Par ailleurs, les témoins sont
souvent des femmes présentant également des pathologies liées à la
sphère gynécologique où les œstrogènes sont également souvent
impliqués.
En revanche, dans la plupart des études, la maladie est très bien
définie car les femmes, subissant une intervention chirurgicale,
sont diagnostiquées par des techniques de référence. La réalisation
d’un diagnostic précis constitue donc possiblement un frein à
l’étude de cette pathologie en population générale. Dans une étude
préliminaire, George et coll. rapportent une technique non invasive
qui pourrait résoudre cette équation défavorable au diagnostic de la
maladie et faciliter la réalisation des études en population
générale (George et coll., 2014

). La technique repose sur le fait que,
pour les cas d’endométriose exprimant le récepteur aux œstrogènes,
l’administration d’un analogue d’œstrogène marqué (le
16α-[
18F]fluoro-17β-œstradiol) permet l’imagerie des
lésions endométriales par la tomographie par émission de
positrons.
Étant donnée la complexité de l’endométriose et le manque de
marqueurs adaptés pour des études en population, des études
observationnelles de haute qualité méthodologique joueraient un rôle
important pour mieux comprendre l’étiologie de l’endométriose.
Sur le plan mécanistique, l’immunomodulation de l’activité
cytotoxique des cellules NK ou de la fonction macrophagique
(associée à une inflammation) est retrouvée à de multiples niveaux
(association clinique et/ou études expérimentales) avec différentes
classes de pesticides (dont les organochlorés mentionnés dans les
études épidémiologiques). Ces dérégulations expliqueraient à la fois
la migration favorisée des cellules endométriales et l’absence
d’élimination de celles-ci au niveau des lésions. Comme rappelé
précédemment, l’influence des œstrogènes semble essentielle mais
avec une complexité qui nécessite probablement de prendre en compte
la temporalité d’action de pesticides pro- ou anti-œstrogéniques. Le
rôle de l’épigénétique en tant que processus conduisant à des
variations d’expressions d’acteurs clés de l’endométriose
(aromatase, récepteurs aux œstrogènes...), demeure insuffisamment
exploré et pourrait permettre de définir des profils de sensibilité
au développement de cette pathologie, qui représente du fait de son
sous-diagnostic et des conséquences sociétales qui lui sont
associées (invalidité, arrêts de travail...) un problème majeur de
santé publique.
Tableau 18.I Études sur le lien entre exposition aux pesticides et
l’endométriose
Référence Pays
|
Type d’étude
|
Population étudiée
|
Définition de la maladie
|
Mesure de l’exposition
|
Facteurs d’ajustement
|
Résultats Commentaires
|
Buck Louis et coll.,
2012
États-Unis (Utah et
Californie)
|
Design complexe (cohortes
appariées) Étude ENDO(Endometriosis :
Natural History, Diagnosis and
Outcomes)
|
Patientes de 18 à 44 ans opérées pour
une laparoscopie ou une laparotomie (n = 473), et
femmes en population (n = 127) Recrutement en
2007-2009 Appariées sur l’âge et le lieu de
résidence
|
Cohorte « opérée » : visualisation
chirurgicale (méthode de référence), typée par
examen histologique Cohorte « population » :
visualisation IRM (principalement endométriomes
ovariens) Classification selon le stade de
sévérité par un algorithme
|
Dosage de 11 pesticides OC dans les
échantillons de tissu adipeux (cohorte « opérée »)
et de sérum (cohorte « population » et
« opérée »
|
Âge, antécédent d’allaitement et
parité, IMC, tabagisme (cotinine), lipides (dans
les modèles sur sérums)
|
γ-HCH (cohorte « opérée », tissu
adipeux) : OR = 1,27 [1,01-1,59] β-HCH
(cohorte « population », sérum) : OR = 1,72
[1,09-2,72]
|
Li et coll.,
2020
États-Unis (Utah et
Californie)
|
Idem
|
Patientes de 18 à 44 ans opérées pour
une laparoscopie ou une laparotomie (n = 471), et
femmes en population (n = 123), recrutement en
2007-2009 Appariées sur l’âge et le lieu de
résidence
|
Idem
|
Dosage de 11 pesticides et métabolites
OP, pyréthrinoïdes, herbicides phénoxys dans les
échantillons urinaires
|
Lieu d’inclusion, âge, ethnie, parité,
revenu du foyer, tabagisme et consommation
d’alcool, créatinine urinaire
|
IMPy (métabolite du diazinon) dans la
cohorte « opérée » : tendance linéaire
(p < 0,001) ; OR = 1,72 [0,98-3,00] dans le
4equartile TCPY (métabolite du
chlorpyrifos) : OR = 1,52 [0,92-2,51] dans le
2equartile (2 cohortes
réunies)
|
Cooney et coll.,
2010
États-Unis (New
York)
|
Cas-témoins hospitalières
(~transversale)
|
Patientes de 18 à 40 ans opérées pour
une laparoscopie (n = 84) en 1999-2000,
32 cas
|
Inspection de tout le bassin au moment
de l’acte chirurgical Classification selon le
stade de sévérité par un algorithme
|
Dosage sérique de 6 pesticides
OC
|
Lipides totaux du sérum (mg/dl sérum)
et tabagisme actuel (oui/non)
|
Tercile d’exposition le plus élevé
versus le plus faible : Fongicides
aromatiques : OR ajusté = 5,3 [1,2-23,6] HCB :
OR ajusté = 6,4 [1,0-42,8]
|
Ploteau et coll.,
2017
France (Pays de la
Loire)
|
Cas-témoins hospitalières
|
Femmes entre 18 et 45 ans, recrutées
entre 2013 et 2015 Exclusion : antécédents ou
suspicion de cancer, maladies auto-immunes,
conditions chroniques Témoins (n = 44)
consultant pour d’autres motifs gynécologiques
mineurs, appariées sur âge, IMC Cas :
endométriose profonde de stades III ou IV
(n = 55), dont 26 avec endométriose
ovarienne
|
Diagnostic chirurgical avec
confirmation anatomopathologique
|
Taux de 76 POP (dont dioxines, PCB,
PBDE, PBB, HBCD, et pesticides OC) dans le tissu
adipeux
|
Âge, IMC
|
Endométriose profonde versus
témoins (OR ajustés) : HCB :
OR = 2,06 [1,20-3,91]* β-HCH :
OR = 1,58 [0,94-2,80]
trans-nonachlore :
OR = 2,21 [1,24-4,28]* Oxychlordane :
OR = 3,22 [1,60-7,70]** Heptachlor :
OR = 5,36 [2,44-14,84]*** Dieldrine :
OR = 2,71 [1,57-5,11]***
|
Upson et coll.,
2013
États-Unis (Washington)
|
Cas-témoins en population
générale Étude WREN (Women’s Risk of
Endometriosis)
|
Femmes entre 18 et 49 ans, dont le
1erdiagnostic des cas était entre 1996
et 2001 Appariement des témoins sur l’âge
(classes de 5 ans) Cas (n = 248) et témoins
(n = 538)
|
Cas confirmés chirurgicalement,
éventuellement par histologie
|
Collecte de sang au moment du
questionnaire, 11 pesticides OC ou
métabolites
|
Âge, année de la date de référence,
lipides sériques, éducation, ethnicité, tabagisme,
et consommation d’alcool
|
β-HCH : OR = 1,7 [1,0-2,8] et 1,3
[0,8-2,4] dans les 3e et 4e
quartiles, relation plus forte avec l’endométriose
ovarienne Mirex : OR = 1,5 [1,0-2,2] chez les
plus exposées
|
Porpora et coll.,
2009
Italie (Rome)
|
Cas-témoins hospitalières
(~transversale)
|
Patientes de 18-45 ans opérées pour
laparoscopie entre 2002 et 2005 Cas (n = 80)
et témoins (n = 78, avec conditions gynécologiques
bénignes)
|
Confirmation par histologie Forme
ovarienne (90 %), forme profonde (7,5 %), stades
III ou IV (84 %), lésions péritonéales
(56 %)
|
Plusieurs POP dans le sérum, dont le
p,p’-DDE et le HCB
|
Âge, tabagisme, IMC, modification de
poids (> 10 kg dans les 5 années
précédentes)
|
Pas d’association avec
HCB p,p’-DDE : concentration supérieure chez
les cas, OR élevé mais non significatif après
ajustement : OR ajusté = 1,54 [0,66-3,58] et 2,14
[0,93-4,93] pour les 2e et
3eterciles d’exposition
|
Lebel et coll.,
1998
Canada (Québec)
|
Cas-témoins hospitalières
|
Femmes préménopausées de 18-50 ans
ayant eu une laparoscopie en 1994 Cas (n = 86)
et témoins (n = 70) appariées sur l’indication de
laparoscopie
|
Laparoscopie, Classification des
cas≠ : minime (58 %), légère (31 %),
modérée (8 %), ou sévère (2 %)
|
11 pesticides OC à partir
d’échantillons de sang
|
Âge, IMC, nombre d’enfants, indication
de la laparoscopie
|
Pas d’association mise en
évidence
|
Niskar et coll.,
2009
États-Unis (Atlanta)
|
Cas-témoins hospitalières
(~transversale)
|
Patientes d’une clinique d’assistance à
la procréation en 1998-1999 Cas (n = 60) et
témoins sans endométriose confirmée ou non par
chirurgie (respectivement n = 30 et
n = 34)
|
Laparoscopie, dont biopsie et
visualisation
|
Plusieurs POP dont p,p’- DDE (seul
métabolite de pesticide)
|
Aucun pour le p,p’-DDE
|
p,p’-DDE (concentration médiane) :
189 000 pg/g de lipides pour les cas et 145 000
pg/g de lipides pour les témoins (différence non
significative, p = 0,15)
|
Tsukino et coll.,
2005
Japon
|
Cas-témoins hospitalières
(~ transversale)
|
Femmes infertiles de 20-45 ans ayant eu
une laparoscopie en 1999-2000 Cas (n = 58,
stades II-IV) et témoins (n = 81, stades
0-I)
|
Laparoscopie Stade 0 (n = 59),
stade I (n = 22), stade II (n = 10), stade III
(n = 23) et stade IV (n = 25)
|
71 composés OC incluant 13 pesticides
ou métabolites mesurés dans le sérum (11, car
aldrine et endrine non mesurables)
|
Lipides, régularité du cycle menstruel
(oui/non), durée moyenne des cycles
(jours)
|
Pas d’association mise en
évidence
|
DDE : dichlorodiphényldichloroéthylène ; HCB :
hexachlorobenzène ; HCH : hexachlorocyclohexane ; IMC : indice
de masse corporelle ; OC : organochloré ; OP : organophosphoré ;
PBB : polybromobiphényles ; PBDE : polybromodiphényléthers ;
PCB : polychlorobiphényles ; POP : polluants organiques
persistants ; Les intervalles de confiance donnés entre
parenthèses sont les intervalles de 95 % ; * p < 0,05 ;
** p < 0,01 ; *** p < 0,001
≠ Selon les
critères de l’American Fertility Society,
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