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| Med Sci (Paris). 36(5): 497–503. doi: 10.1051/medsci/2020091.Céramides, acteurs cruciaux dans le développement de
l’insulino-résistance et du diabète de type 2 Sophie Tan-Chen,1,2 Olivier Bourron,1,2,3 and Éric Hajduch1,2* 1Centre de Recherche des Cordeliers, Inserm, Sorbonne Université,
Université de Paris, 18
rue de l’École de Médecine, F-75006Paris,
France 2Institut Hospitalo-Universitaire ICAN, Paris, France 3Sorbonne Université, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Service
de Diabétologie et Maladies Métaboliques, Hôpital
Pitié-Salpêtrière, 75013Paris,
France |
Vignette (Photo ©Inserm-Annicotte, Jean-Sébastien). Une épidémie mondiale d’obésité et de diabète se propage chez l’homme depuis plusieurs
décennies. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 422 millions de personnes
étaient atteintes de diabète en 2014, contre 108 millions en 1980. Selon les
estimations, en 2045, le nombre de diabétiques devrait atteindre au moins 629 millions
[1] (→).
(→) Voir le Faits et chiffres de C. Franc, m/s n° 8-9,
août-septembre 2013, page 711
Le diabète est une maladie caractérisée par une hyperglycémie chronique. Après plusieurs
années de diabète non équilibré, des complications altérant la qualité de vie des
patients apparaissent et peuvent entraîner une mort prématurée. Ces complications sont
classées en deux groupes : des complications microvasculaires, telles que la
rétinopathie, la neuropathie et la néphropathie ; et des complications
macro-vasculaires, telles que l’accident vasculaire cérébral, l’infarctus du myocarde ou
l’artérite des membres inférieurs [2]. Il existe deux principaux types de diabète. Le diabète de type 1 (DT1), qui représente 10
% des cas de diabète, résulte d’un déficit total en insuline (insulinopénie) consécutif
à la destruction auto-immune des cellules productrices d’insuline, les cellules β
pancréatiques. Le diabète de type 2 (DT2), le diabète le plus courant (90 % des cas de
diabète), se caractérise par deux dysfonctionnements cellulaires majeurs : une
résistance à l’insuline d’organes périphériques, tels que le foie, le tissu adipeux et
les muscles squelettiques, et un défaut de sécrétion de l’insuline plus ou moins marqué.
La résistance à l’insuline entraîne une incapacité des tissus sensibles à l’insuline à
répondre au signal de l’hormone. Le DT2 est associé à de nombreux gènes de
susceptibilité dont l’expression dépend de facteurs environnementaux, tels que le niveau
d’activité physique ou les régimes hyper-glucidiques et riches en graisse [3]. Dès que la résistance à
l’insuline apparaît, le pancréas augmente physiologiquement sa production de l’hormone
pour maintenir une glycémie normale. Une hyperglycémie s’observe lorsque la fonction de
sécrétion d’insuline du pancréas devient insuffisante pour contrebalancer l’augmentation
de la résistance à l’insuline des tissus périphériques. Ce dysfonctionnement de
sécrétion d’insuline est lié à des facteurs génétiques / épigénétiques et
environnementaux [4]. Plusieurs mécanismes ont été proposés pour expliquer à la fois la résistance à l’insuline
tissulaire et les défauts de sécrétion d’insuline observés dans le DT2. Parmi ceux-ci,
la lipotoxicité, la glucotoxicité, l’inflammation systémique de bas grade, le stress
oxydatif et le stress du réticulum endoplasmique [5,6]
correspondent à différents mécanismes cellulaires qui peuvent converger vers une voie
commune induisant une résistance à l’insuline. Dans cette revue, nous nous concentrerons sur le rôle de la toxicité lipidique
cellulaire, c’est-à-dire la lipotoxicité, et sur le développement de
l’insulino-résistance tissulaire. |
Comme le muscle squelettique représente 40 % de la masse corporelle humaine, et qu’il
est quantitativement le tissu le plus important pour la capture du glucose en
réponse à l’insuline, il est considéré comme la principale cible cellulaire dans le
développement de la résistance à l’insuline. La plupart des études portant sur les
mécanismes de résistance à l’insuline induite par lipotoxicité ont donc été
réalisées principalement dans les tissus musculaires. En 1963, Randle et ses collaborateurs ont postulé qu’une compétition entre le glucose
et les acides gras, pour leur oxydation et leur absorption, était responsable de
l’apparition d’une résistance à l’insuline dans le muscle et le tissu adipeux [7]. Des études réalisées
in vivo chez des rongeurs et chez l’homme ont confirmé la
relation entre lipides et résistance à l’insuline, mais elles ont également montré
que, contrairement à l’hypothèse initiale de Randle, la résistance à l’insuline
induite par les lipides n’était pas secondaire à une inhibition de la glycolyse
[5]. En effet, les lipides agissent
directement sur la signalisation insulinique en bloquant la translocation vers la
membrane plasmique, en réponse à l’hormone, du transporteur de glucose sensible à
l’insuline, GLUT4, réduisant ainsi l’entrée de glucose dans les cellules [5]. Chez l’homme, des données montrent
clairement une forte corrélation entre le contenu lipidique intramusculaire et une
résistance des cellules à l’insuline [8]. Le foie est un autre organe important impliqué dans la résistance à l’insuline. Comme
dans le muscle, il semble également qu’une accumulation lipidique hépatique, que
l’on appelle stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD pour nonalcoholic
fatty liver disease), soit associée à une résistance à l’insuline
hépatique [9]. |
Signalisation insulinique et fonctions métaboliques La première étape de l’activation de la voie de signalisation de l’insuline est sa
liaison à son récepteur membranaire qui provoque l’autophosphorylation des
sous-unités β du récepteur [10]. Ainsi phosphorylé, le récepteur de l’insuline sera à l’origine de
l’activation des IRS (pour insulin receptor substrate) qui,
ensuite, activeront la PI3K (phosphatidylinositol-3-kinase) (Figure 1). Cette kinase génèrera
alors des phospholipides membranaires spécifiques, indispensables au recrutement
d’une autre kinase, Akt (protéine kinase B) [10, 11]
(→).
(→) Voir la Nouvelle de E. Hajduch, m/s n° 10, octobre 2001,
page 1084
 | Figure 1. Voie de signalisation et rôle métabolique de
l’insuline. L’insuline se lie à son récepteur
qui active les IRS (insulin receptor substrates), la
PI3K (phosphoinositol-3-kinase) et Akt (protéine kinase B) qui relaie
les effets métaboliques de l’insuline et régule l’homéostasie glucidique
dans les tissus insulino-sensibles. PIP2 : phosphatidylinositol
4,5-biphosphate. PIP3 : phosphatidylinositol 3,4,5
triphosphate ; PDK1 : 3-phosphoinositide-dependent
protein kinase-1 ; mTORC2 : mammalian target of
rapamycin complex 2. |
En présence d’insuline, Akt est ainsi recrutée à la membrane plasmique des cellules
où elle sera activée par phosphorylation sur deux sites critiques : la thréonine 308
(T308), dans sa boucle d’activation, et la sérine 473 (S473), dans son motif
hydrophobe (Figure 1). C’est
la PDK1 (phosphoinositide-dependent kinase 1) qui phosphoryle Akt
sur son site T308, et le complexe mTORC2 (mammalian target of
rapamycin-2) qui phosphoryle son site S473 (Figure 1) [10]. Akt agit donc comme un relai de nombreuses activités métaboliques de l’insuline dans
les différents tissus qu’elle cible. En effet, l’insuline stimule l’absorption du
glucose dans les muscles squelettiques et les adipocytes, elle induit la synthèse de
glycogène et son stockage dans les muscles et le foie, et la synthèse protéique dans
les muscles ; elle inhibe également la lipolyse adipocytaire et la production
hépatique de glucose (Figure
1) [12]. |
Les céramides et l’insulino-résistance Dans les situations d’obésité et le diabète de type 2, tous deux caractérisés par une
résistance à l’insuline, l’accumulation ectopique d’acides gras est accrue en raison
d’une augmentation de leur entrée dans les cellules et d’une réduction de leur
oxydation [13]. Une
corrélation inverse existe entre l’augmentation intracellulaire des concentrations
d’acides gras et la sensibilité à l’insuline musculaire, hépatique et adipocytaire
[14, 15]. Les céramides constituent les
principaux lipides qui jouent un rôle crucial dans la résistance à l’insuline. Dans
des cellules de mammifères, les céramides sont des lipides centraux du métabolisme
des sphingolipides. Ils peuvent être à la fois lipides de signalisation, mais aussi
précurseurs d’autres sphingolipides bioactifs, ceux-ci allant des
glycosphingolipides complexes à des lipides « simples » comme les
céramides-1-phosphate, les sphingomyélines (SM), les sphingosines et les
sphingosines-1-phosphate [12]. Voies de biosynthèse des céramides Les céramides sont largement distribués dans les membranes cellulaires où ils
jouent un rôle structurel important. Ils participent également à la
signalisation intracellulaire et à la régulation de la croissance, de la
migration, de l’apoptose et de la différenciation cellulaires [ 16]. Les céramides sont constitués
d’une base sphingoïde à longue chaîne qui est liée à un acide gras par une
liaison amide. Ils peuvent être produits par l’hydrolyse de la sphingomyéline
par des sphingomyélinases [ 17], ou par la dégradation de sphingolipides complexes localisés
dans les lysosomes [ 17]. Dans un contexte d’obésité associée à une surcharge en acides gras, les céramides
sont principalement produits de novo, à partir d’acides gras
saturés (en particulier le palmitate) (Figure 2). Cette synthèse, qui s’effectue dans le
réticulum endoplasmique (RE), est le résultat de différentes réactions qui
commencent par la condensation de la L-sérine avec le palmitoyl-CoA. Cette
réaction est catalysée par la sérine palmitoyl-transférase (SPT) et génère le
3-keto-dihydrosphingosine, qui sera réduit en dihydrosphingosine par la
3-keto-dihydrosphingosine réductase. La dihydrosphingosine est ensuite N-acylée
par différentes isoformes de céramide synthases (CerS) pour former des
dihydrocéramides. Chez les mammifères, six isoformes de CerS sont exprimées,
CerS 1 à 6 [18]. Ces
enzymes catalysent la même réaction chimique, mais elles présentent des
caractéristiques spécifiques quant à la longueur des chaînes d’acyl-CoA qu’elles
utilisent pour la N-acylation. C’est donc de la nature des isoformes de CerS que
dépend la composition en acides gras des céramides. La chaîne carbonée de la
partie sphingoïde, constituant la dihydrocéramide, sera finalement désaturée par
la dihydrocéramide désaturase (DES1) pour former un céramide [17] (Figure 2).
 | Figure 2. Voie de synthèse de novo des
céramides. Le palmitate est l’acide gras
saturé préférentiellement utilisé pour la synthèse de
novo des céramides qui est réalisée dans le réticulum
endoplasmique (RE) des cellules. Le palmitoyl-CoA est d’abord
condensé avec une sérine pour former une 3-keto-dihydrosphingosine
sous l’action de la sérine palmitoyl transférase (SPT). La
3-keto-dihydrosphingosine est ensuite métabolisée en
dihydrosphingosine par la 3-keto-dihydrosphingosine réductase
(KDHR). La dihydrosphingosine formée est acylée par différentes
isoformes de céramides synthases (CerS1-6) pour former des
dihydrocéramides de différentes longueurs de chaîne. Les
dihydrocéramides sont ensuite désaturés par la dihydrocéramide
Δ4-désaturase (DES1) pour donner des céramides. |
Céramide et lipotoxicité Une des premières études ayant analysé les concentrations intracellulaires en
céramides chez des rats obèses insulino-résistants (rat Zucker fa/fa) a été
celle réalisée par de Turinsky et al. Ces auteurs ont en effet
constaté que ces rats présentaient une augmentation des concentrations
intramusculaires et hépatiques en céramide [ 19, 20]. Une telle augmentation a également été détectée dans
d’autres modèles d’insulino-résistance (des souris ob/ob, souris nourries sous
régime gras et rats perfusés avec des émulsions de lipides (les intra-lipides)
[ 21]. Dans leur
ensemble, ces études révèlent ainsi l’existence d’une relation inverse entre
concentrations musculaires et hépatiques de céramides et sensibilité à
l’insuline dans ces tissus. Des études réalisées, chez l’homme, ont confirmé
cette relation inverse entre accumulation de céramides intramusculaires et
sensibilité à l’insuline (pour revue voir [ 22]) [ 23- 25] et le groupe de Goodpaster a montré que l’exercice
physique permettait de réduire les concentrations musculaires de céramides chez
les sujets obèses et résistants à l’insuline, avec une amélioration de leur
sensibilité à l’insuline [ 26]. De nombreuses études ont mis en évidence le rôle crucial des céramides
musculaires dans l’apparition de l’insulino-résistance et du DT2 [12]. Comme dans les muscles, l’accumulation
de céramides dans les adipocytes est également corrélée à une résistance à
l’insuline tissulaire [27]. Cette relation a été confirmée in vitro en
utilisant des myotubes différenciés de souris (lignée C2C12), de rats (lignée
L6) et de sujets humains, et des adipocytes. En effet, l’exposition de ces
cellules à un acide gras saturé (le palmitate) ou à des céramides inhibe
l’activation par l’insuline de la synthèse du glycogène et du transport du
glucose [12]. Ces études révèlent donc une association entre la résistance à l’insuline et une
augmentation des concentrations en céramides dans les muscles squelettiques et
les adipocytes. Néanmoins, malgré l’abondante littérature mettant en évidence un
lien entre céramides et insulino-résitance musculaire, quelques études
rapportent des résultats divergents, avec l’absence de modification des
concentrations des céramides musculaires en réponse à une perfusion lipidique,
aussi bien chez des rats [28] que chez des sujets humains sains [29], ou obèses [30]. Le rôle des céramides dans l’apparition de la résistance à l’insuline hépatique
est plus récent et il reste encore discuté. En effet, certaines études ne
constatent aucune accumulation de céramides dans le foie gras [31, 32], rendant improbables ces lipides comme
médiateurs de la résistance à l’insuline hépatique. Néanmoins, plusieurs études
récentes montrent une implication des céramides hépatiques dans l’apparition de
la stéatose et de la résistance hépatique à l’insuline [33-38]. Selon le tissu étudié, des espèces différentes de céramides peuvent être
impliquées. L’expression des différents isoformes de CerS, responsables de la
N-acylation de la base sphingoïde, varie en effet en fonction des tissus [18]. Par exemple, en conditions
physiologiques, dans les muscles squelettiques, l’expression de CerS1 est
majoritaire, entraînant la biosynthèse prépondérante de céramides à longue
chaîne C18-céramides1, [18]. Dans le foie, c’est l’expression de
CerS2 qui prévaut, et des céramides à très longue chaîne, C22- et C24-céramides,
sont majoritairement produits [18]. En
condition lipotoxique, l’expression tissulaire des CerS peut évoluer, induisant
un changement des espèces de céramides produites. Ainsi, une augmentation de
l’expression de CerS6 a été observée dans le foie de souris obèses et
insulino-résistantes, à l’origine d’une modification des concentrations
hépatocytaires des différentes espèces céramides, avec une augmentation
significative des concentrations de C16-céramides [39] dont plusieurs études ont montré la
nocivité vis-à-vis de la sensibilité à l’insuline [33, 35, 39]. Les espèces de
céramides qui induisent une résistance à l’insuline dans les cellules
musculaires ne sont cependant pas encore clairement identifiées, même si
l’accumulation de C18-céramides est souvent liée à une insulino-résistance
[40, 41]. Au contraire des
céramides à chaîne courte, les espèces de céramides à chaîne longue plus ou
moins insaturée (C22, C24 :1 et C24) semble avoir une action protectrice sur la
réponse à l’insuline [33]. Mécanisme d’action des céramides Les mécanismes par lesquels les céramides agissent sur la voie de signalisation
insulinique dans les tissus sensibles à l’hormone sont maintenant établis, en
particulier dans les cellules musculaires et adipocytaires (ils le sont moins au
niveau hépatique). Dans ces cellules, ils inhibent spécifiquement deux acteurs
cette voie de signalisation : Akt et les IRS. Les céramides activent rapidement
la protéine kinase C atypique PKCζ qui interagit avec le domaine PH d’Akt,
homologue de la pleckstrine, et le phosphoryle sur un résidu Thr34/Ser34. Cette
phosphorylation d’Akt est à l’origine de sa sa séquestration dans des domaines
spécialisés de la membrane plasmique, les microdomaines enrichis en cavéoline
(MEC) [ 42]. Ce ciblage
d’Akt dans les MEC empêche ainsi la kinase d’être recrutée à la membrane
plasmique où elle est, normalement, activée en réponse à l’insuline [ 43, 44]. Dans des cellules dépourvues
de MEC, les céramides inhibent Akt par un autre mécanisme qui implique la
phosphatase PP2A (protéine phosphatase 2A) qui déphosphoryle la kinase [ 44] (Figure 3). À plus long terme, les céramides ciblent et
inhibent aussi les IRS par des mécanismes impliquant PKR/JNK
( double-stranded RNA-dependent protein kinase/c-Jun kinase)
et/ou Prep1 ( Pbx regulating protein) et son cofacteur p160, qui
altèrent l’expression de GLUT4 et donc l’entrée de glucose dans la cellule
[ 45, 46] (Figure 3).
 | Figure 3. Action négative des céramides sur le signal de
l’insuline dans les cellules. Les céramides
inhibent la voie de signalisation de l’insuline en ciblant deux
acteurs importants, Akt (protéine kinase B) et les IRS
(insulin receptor substrates). Les céramides
activent rapidement la PP2A (protein phosphatase 2)
ou la PKCζ (protein kinase C z) pour inactiver Akt.
À plus long terme, les céramides induisent les axes PKR
(double stranded ARN-activated protein
kinase)/JNK (c-Jun NH2-terminal kinase)
et/ou Prep1 (Pbx regulating protein 1)/p160 pour
cibler négativement les IRS. |
Autres dérivés sphingolipidiques impliqués dans l’insulino-résistance Les dérivés sphingolipidiques synthétisés à partir des céramides peuvent aussi
agir sur la signalisation insulinique dans les tissus. En effet, dans un modèle
de souris, l’invalidation totale du gène codant CerK, la céramide kinase
responsable de la formation de céramide-1-phosphate à partir de céramide,
protège les animaux de l’obésité et de l’intolérance au glucose induites par un
régime gras. Elle préserve également le tissu adipeux des souris d’une
infiltration par les macrophages, empêchant ainsi l’inflammation de ce tissu
[ 47]. Les gangliosides, une autre classe de sphingolipides dérivés de céramides,
modulent également la signalisation insulinique, en particulier le GM3
(ganglioside monosialo 3). Il a en effet été montré que la résistance à
l’insuline induite par le TNF-α (tumor necrosis factor alpha)
était associée à des concentrations élevées de GM3 dans les adipocytes [48], et que des souris
invalidées pour le gène codant la GM3 synthase, et nourries avec un régime riche
en graisse, présentaient une meilleure tolérance au glucose que des souris
sauvages soumises au même régime [49]. L’augmentation des concentrations membranaires en GM3
favorise la dissociation du complexe que forme le récepteur de l’insuline avec
la cavéoline 1 au niveau de la membrane, inhibant ainsi la propagation du signal
insulinique [50, 51]. |
Céramides, cibles thérapeutiques ? L’implication des céramides dans le développement du DT2 est désormais bien établie.
Cibler ces lipides pour prévenir leurs actions néfastes dans les cellules apparaît
donc une approche thérapeutique intéressante pour améliorer la sensibilité à
l’insuline [52]. Deux
interventions peuvent être envisagées : 1) agir sur les protéines de signalisation,
en aval des céramides (PKCζ, PP2A, PKR, etc.), ou 2) moduler les concentrations
intracellulaires de céramides. Les protéines de signalisation que ciblent les céramides participent à de nombreuses
autres voies que celles régulant la voie de signalisation insulinique. Il semble
donc difficile de moduler spécifiquement celles impliquées dans la voie insulinique
sans affecter d’autres cibles secondaires. La deuxième stratégie apparaît donc plus valide. Ainsi, chez des rongeurs soumis à un
régime riche en graisse, l’inhibition pharmacologique, par la myriocine2 [53, 54] ou le fenrétinide [55], d’enzymes impliquées dans la voie de biosynthèse de
novo des céramides (respectivement SPT [sérine palmitoyltransférase] et
DES1 [dihydrocéramide désaturase]), est suffisante pour améliorer la tolérance au
glucose et la sensibilité à l’insuline. De même, une approche génétique a aussi
confirmé le rôle des céramides dans la résistance à l’insuline in
vivo. En effet, chez des souris diabétiques dont le gène codant DES1 a
été altéré (souris DES-/+), une diminution des concentrations tissulaires
de céramides, accompagnée d’une amélioration de la sensibilité à l’insuline a été
observée, par rapport à leurs compagnons de litière de type sauvage [56]. Ces études réalisées
chez l’animal seront néanmoins difficilement envisageables chez l’homme en raison de
l’importance des céramides comme colonne vertébrale des sphingolipides. Il est en
effet probable qu’inhiber complètement leur synthèse pourrait être dommageable pour
les cellules. Le but étant de restaurer (ou de garder) des concentrations «
physiologiques » intra-tissulaires de céramides, une possibilité pourrait être de
cibler spécifiquement certaines espèces de céramides. Plusieurs études ont montré
qu’en fonction du type cellulaire, des espèces de céramides différentes pouvaient
être associées à la lipotoxicité (C16-céramides dans les hépatocytes, C18-céramides
dans les cellules musculaires) (Figure
3). Inhiber la biosynthèse de ces espèces de céramides de
façon tissu-spécifique, en utilisant des inhibiteurs ciblant les céramides synthases
impliquées dans leur acylation pourrait donc être envisagé. L’inhibition de la synthèse de certaines espèces de céramides pourrait présenter des
effets néfastes sur la cellule. Les céramides agissent en effet comme des « lipides
suppresseurs de tumeurs », en régulant de nombreuses réponses cellulaires
fondamentales (apoptose, cycle cellulaire et autophagie) [57]. De même, chez la souris, l’inhibition de
CerS2, qui induit une diminution des concentrations de C24-céramides, est associée à
une fibrose hépatique sévère [58], à une augmentation de la perméabilité intestinale [59], et à une inflammation des voies
respiratoires [60]. Il sera
donc important de vérifier que les inhibiteurs de céramide synthase potentiellement
utilisés à des fins thérapeutiques n’entraîneront pas de tels effets
indésirables. La quantification des sphingolipides circulants pourrait être importante dans
l’optique de suivre le développement d’un diabète, puisqu’il a été récemment montré
que certains sphingolipides pouvaient être utilisés comme biomarqueurs afin
d’identifier les individus à risque de développer un DT2. Les concentrations
circulantes de dihydrocéramides (sphingolipides précurseurs des céramides) sont en
effet significativement élevées chez les individus pré-diabétiques, jusqu’à 9 ans
avant le début de la maladie [61]. Ces dihydrocéramides circulants sont de meilleurs biomarqueurs du
DT2 que les céramides circulants [62]. Peu de données, à l’échelle cellulaire ou chez l’animal, existent
sur le rôle mécanistique de ces dihydrocéramides sur la physiopathologie du DT2. Des
études complémentaires seront donc nécessaires pour préciser l’intérêt de cette
espèce de sphingolipides dérivée des céramides comme biomarqueur ou cible
thérapeutique dans le DT2. |
Au fil des années, de nombreuses études ont montré que les céramides jouaient un rôle
crucial et délétère dans la régulation de la sensibilité à l’insuline tissulaire. Le
décryptage des mécanismes par lesquels les céramides agissent négativement sur la
signalisation de l’insuline a été un autre grand pas dans la compréhension de leur
rôle. La priorité reste toutefois de déterminer avec certitude quelle(s) espèce(s)
de céramide(s) est(sont) responsable(s) de l’insulino-résistance induite par la
lipotoxicité dans les tissus cibles de l’hormone. Ces efforts seront cruciaux pour
identifier finement des cibles thérapeutiques potentielles pour le développement de
médicaments réduisant le risque de troubles associés aux lipides et de leurs
maladies métaboliques et cardiovasculaires. |
Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données
publiées dans cet article.
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