Réduction des dommages associés à la consommation d’alcool
II. Actions de prévention des consommations
2021
11-
Actions de prévention :
messages et comportements
Des actions de prévention peuvent être mises en œuvre en amont de la
consommation d’alcool, mais aussi à tout moment de son évolution. Ce
chapitre présente un bilan des connaissances scientifiques sur les
modèles et théories du changement des attitudes et des comportements,
des effets de résistance, liés à la consommation d’alcool. Nous
présenterons successivement les campagnes d’information et leur impact
sur les attitudes et comportements, les aspects plus psychologiques et
socio-psychologiques liés à la personnalité, les théories et techniques
de changement des comportements en matière de consommation d’alcool, les
possibilités d’intervention en termes de communication digitale
(e-santé) et de persuasion technologique.
Campagnes d’information
Des campagnes d’information et/ou de sensibilisation sont
régulièrement conduites. Le plus souvent, les concepteurs de ces
campagnes tablent sur la modification de ce que les gens ont dans la
tête (croyances, motivation, savoirs, attitudes) pour changer les
opinions et comportements. On sait, déjà depuis longtemps, que les
résultats obtenus en matière de changements, notamment
comportementaux, sont rarement satisfaisants lorsque les concepteurs
de campagne tablent sur l’information et sur la persuasion. Cela ne
signifie pas qu’informer ou qu’argumenter ne sert à rien (Girandola
et Fointiat, 2016

; Sheeran et Webb,
2016

).
L’information et l’argumentation servent au fil du temps, à modifier
les savoirs, les attitudes et à provoquer des prises de conscience.
Mais cette dernière n’est pas un levier de changement. Par exemple,
la méta-analyse de (Prestwich et coll.,
2015

)
montre que la perception du risque seule (faire croire aux individus
qu’ils sont à risque, les inquiéter et les culpabiliser s’ils
n’agissent pas, accentuer la sévérité) produit un effet modeste sur
le changement des intentions (
d = 0,31)
1
Le d de Cohen est une
mesure descriptive employée pour indiquer la taille de
l’effet qui correspond à la différence entre deux moyennes
divisées par l’écart-type. Le d de Cohen indique la
force d’un effet hypothétique. Cohen (1992) a défini un
d à 0,2 comme un effet faible, un d à 0,5
comme un effet moyen, un d à 0,8 comme un effet
fort.
et un petit effet
sur les comportements (
d = 0,23). Pourtant, bon nombre de
campagnes de prévention et de sensibilisation tablent sur le
présupposé selon lequel l’éveil de la conscience en général, la
conscience du risque en particulier sont des éléments très
importants au changement de comportements (Bélanger-Gravel et coll.,
2012

;
Biglan et coll., 2019

; Christensen et coll.,
2019

;
McClure et coll., 2013

; Sheeran et Webb,
2016

).
Le tableau 11.I

présente les
évaluations des campagnes d’information concernant, pour
l’essentiel, la consommation d’alcool.
Pour l’essentiel, ces campagnes si elles changent bien les attitudes,
les opinions, les connaissances voire les intentions dans quelques
cas, elles n’impactent pas les comportements. Mais cela n’est guère
surprenant lorsqu’on connaît la littérature sur la communication
persuasive et ses effets sur les comportements (par ex.,
Shorey-Fennell et Magnan, 2019

). Différentes explications sont avancées
à ces effets de résistance. L’espace dédié à ce chapitre ne nous
permet pas de toutes les énumérer. Nous présenterons uniquement les
recherches entrant dans cette expertise collective et plus
particulièrement sur la partie « actions de prévention ». Stautz et
coll. (2016

) montrent, dans une méta-analyse, que l’exposition à des
publicités en faveur de l’alcool accroît immédiatement la
consommation d’alcool (entre 0,39 et 2,67 unités pour les hommes ;
entre 0,25 et 1,69 pour les femmes). Bosque-Prous et coll.
(2014

)
montrent, chez des buveurs âgés de 50 à 64 ans répartis dans 16 pays
européens, que les pays ayant une politique de restriction de la
publicité envers l’alcool (par exemple : Suède, Pologne) affichent
une diminution de sa consommation contrairement à ceux ne la mettant
pas en œuvre (par exemple : Danemark, Pays-Bas, Belgique). Cette
association est observée indépendamment des caractéristiques
individuelles, de la politique de taxation de l’alcool ou encore de
sa disponibilité. Selon Hydes et coll.
(2019

),
le lien de causalité entre consommation d’alcool et cancer est mal
connu par le grand public. En effet, dans une enquête conduite en
2015 auprès de 2 100 adultes en Angleterre, 13 % seulement disent
que le cancer est une conséquence possible d’une trop grande
consommation d’alcool. Par ailleurs, l’idée selon laquelle deux
verres de vin ou de bière par jour étaient bénéfiques s’est répandue
– et dans certains cas avec allégresse – dans les médias. Selon
Hydes et coll. (2019

), on pourrait comparer, dans le cadre
d’une campagne de sensibilisation, l’alcool au tabac en s’appuyant
sur les succès des campagnes anti-tabac en vue de sensibiliser
davantage le public aux liens existant entre cigarette et cancer.
Par exemple, une bouteille de vin par semaine est associée à un
risque accru de cancers du sein chez les femmes équivalent au risque
de cancer associé à dix cigarettes par semaine. Ces messages
permettant de lier le risque de la consommation d’alcool à celui du
tabac en montrant que la consommation modérée d’alcool constitue un
risque important autant que le tabac.
Afin de faciliter l’application des messages de prévention, certains
auteurs (Wakefield et coll., 2017

) ont pris le parti de demander à des
buveurs modérés (n = 2 174) de choisir, parmi un ensemble de 83
films dédié aux campagnes de prévention, celui ou ceux susceptibles
de plus les influencer dans la diminution de leur consommation
d’alcool. Après classement, ce sont les films australiens, plutôt
basés sur la présentation d’une menace, qui arrivent en tête :
«
Spread »
2
et «
What you can’t see »
3
. Stautz et coll.
(2017

)
montrent que les publicités anti-alcool suscitant une émotion
négative sont à considérer comme des stratégies efficaces de
changement de comportement (cf. Dunstone et coll.,
2017

).
Dans un autre registre, Richards et coll.
(2017

)
utilisent la théorie de l’inoculation persuasive afin de minimiser,
chez les buveurs, de possibles effets de réactance ou de résistance
produits à la lecture d’un message anti-alcool. McGuire
(1964

)
considère l’inoculation persuasive comme une technique de résistance
à la persuasion, au même titre que l’inoculation d’un vaccin dans le
renforcement des défenses de l’organisme. La résistance à la
persuasion – ou au changement d’attitude – se construit en inoculant
des arguments de bonne qualité permettant de stimuler les défenses
des attitudes face à une attaque persuasive ultérieure. Le
traitement par inoculation consiste à mentionner des arguments
attaquant l’attitude ou la croyance, puis à les réfuter. Seules les
attitudes correctement inoculées résistent à l’attaque persuasive
(Banas et Rains, 2010

). Ainsi, Richards et coll.
(2017

)
montrent que l’inoculation persuasive, ou la préparation des buveurs
à la réception d’un message anti-alcool, fonctionne si ce message
est faiblement menaçant. En revanche, l’inoculation persuasive ne
produit pas d’effet lorsque le message présenté par la suite est
fortement menaçant. Dans ce cas, ce dernier déclenche un effet de
résistance chez les buveurs, même inoculés.
Tableau 11.I Campagnes d’information sur la consommation
d’alcool
Références
|
Objectifs
|
Procédure/méthodologie
|
Résultats
|
Conclusions
|
Yadav et Kobayashi,
2015
|
Évaluer les campagnes sur l’alcool en
relation avec la conduite et les accidents
routiers
|
Revue systématique de 19 études
comprises entre 2002 et 2013
|
Hétérogénéités méthodologiques ne
permettant pas d’obtenir des résultats
consistants. Certaines études prises séparément
présentent des résultats avant/après mais
l’ensemble ne permet pas de conclure à un
effet.
|
Les analyses montrent que les campagnes
ne permettent pas de réduire les risques routiers
liés à l’alcool.
|
Brown,
2016
|
Évaluer l’efficacité des avertissements
anti-alcool sur les attitudes implicites et
explicites
|
Trois messages sont testés. Les
attitudes implicites et explicites sont testées
avant et après.
|
Aucun impact des messages. Chez les
gros buveurs, les messages augmentent l’attitude
positive implicite envers l’alcool et diminuent
l’attitude négative implicite.
|
Les campagnes de sensibilisation
peuvent produire un effet inverse chez les gros
buveurs notamment au niveau de l’attitude
implicite (cf. Stautz et Marteau,
2016  ).
|
Moss et coll.,
2017
|
Effets de messages anti-alcool sur 94
jeunes buveurs (16 à 18 ans)
|
Exposition active (messages présentés
dans la classe) vs. exposition passive
(messages affichés sur les murs)
|
L’exposition active génère des
attitudes plus positives avec l’alcool.
L’exposition passive conduit à des attitudes plus
négatives envers l’alcool mais à une intention
plus forte de s’enivrer.
|
Résultats non homogènes Rôle de
l’exposition active vs. passive à
répliquer
|
Moss et Albery,
2018
|
Évaluer l’efficacité des messages
anti-alcool « boire responsable » (RDM
Responsible Drinking Messages)
|
État de l’art narratif
|
Certains indices montrent que ces
campagnes sont en mesure de changer les attitudes,
intentions voire la consommation. Mais trop grande
hétérogénéité méthodologique des messages.
Évaluations ne permettant pas de tirer des
conclusions en termes d’efficacité ou sur
quelconque effet de taille.
|
Il est recommandé une approche
systématique au développement de ces messages à la
lumière des fonds publics investis dans la
construction et la diffusion de ces messages (cf.
Frings et coll., 2018).
|
Johnston et coll.,
2018
|
Cibler les parents pour atteindre les
enfants (12 à 17 ans)
|
Évaluation des connaissances parentales
avant et après la campagne et discussion avec les
enfants
|
Les parents expriment une forte
conscience de campagne, 86 % jugent la campagne
convaincante mais la discussion parent-enfant ne
produit pas d’effet.
|
La campagne produit une forte prise de
conscience au niveau parental mais pas d’effets
sur les discussions avec les enfants. Envisager
des campagnes plus longues afin de changer les
habitudes parentales.
|
McNally et coll.,
2018
|
Évaluer l’efficacité d’une campagne :
Canadian Low-Risk Alcohol Drinking
Guidelines (LRDG, 2011)
|
Enquête avant-après (mesure de la prise
de conscience, connaissance, croyances envers
l’alcool)
|
Conscience accrue des dangers de
l’alcool chez les femmes mais pas de différences
significatives (avant/après) concernant les
connaissances, changement des croyances et
comportement envers l’alcool chez les femmes et
hommes à risques
|
La campagne LRGD n’est pas efficace
pour les individus ayant un fort risque de
consommation.
|
Martin et coll.,
2018
|
Évaluer l’efficacité d’une campagne TV
sur alcool et cancer du sein
|
Enquête avant-après auprès de femmes
d’âges différents (conscience du lien entre alcool
et cancer, réduire sa consommation)
|
La campagne est associée à une prise de
conscience sur le lien entre alcool et cancer du
sein mais pas d’effet sur les intentions de boire
moins chez les grosses buveuses.
|
On n’observe pas d’intentions à court
terme de boire moins.
|
Young et coll.,
2018
|
Évaluer l’efficacité de messages et
campagnes (revue systématique)
|
Études évaluant une intervention
anti-alcool dans les médias Inclusion de 24
études
|
Pas de réduction de la consommation
d’alcool. Les campagnes sont associées à de
meilleures connaissances, attitudes et croyances
sur la consommation, le rappel des campagnes est
élevé.
|
Les campagnes montrent un fort rappel
des messages mais ne sont pas efficaces en termes
de réduction de la consommation.
|
Wakefield et coll.,
2018
|
Évaluer l’efficacité d’une campagne TV
sur le court et le long terme
|
1/ Contrôle 2/ Dangers à court
terme 3/ Dangers à court terme + guide 4/
Dangers à long terme 5/ Dangers à long terme +
guide
|
L’annonce à long terme + guide d’action
est la plus efficace dans l’expression des
intentions d’une moindre consommation. « If
you choose to drink, health experts recommend no
more than two drinks on any day to reduce your
risk of developing serious
diseases ».
|
La publicité sur les dangers de
l’alcool est susceptible d’accroître l’intention
de réduire la consommation d’alcool chez les
petits et gros buveurs.
|
Campagnes d’information chez les femmes
enceintes
Certaines recherches traitent des effets des campagnes de
sensibilisation sur la consommation des femmes enceintes. En
Espagne, Mendoza et coll. (2019

) ont analysé la portée d’un
programme d’information anti-alcool sur cette population
(n = 426 dans leur 20
e semaine de grossesse). Les
femmes ayant un faible niveau d’éducation déclarent avoir reçu
le moins de conseils de santé (Corrales-Gutierrez et coll.,
2019

). Une étude (Bazzo et coll.,
2017

) montre l’efficacité du marketing social dans la dynamique de
diffusion de l’information anti-alcool chez les femmes
enceintes. Ces actions de marketing social permettent d’initier
une discussion et le montage de campagnes d’information plus
locales. Letourneau et coll.
(2017

) présentent une étude réalisée en Espagne dans le cadre du
programme CHOICES consistant en une intervention brève par mails
ciblant à la fois l’utilisation de l’alcool et les méthodes de
contraception. L’objectif est de permettre aux femmes de réduire
leur risque de consommation d’alcool pendant la grossesse (AEP
«
Alcool Exposed Pregnancy ») en changeant leur
consommation d’alcool et/ou leur comportement lié à leur
contraception. Les principaux résultats montrent que sur un
suivi de 6 mois, les deux-tiers des femmes ont réduit leur
risque de consommation d’alcool en effectuant une contraception
effective plutôt qu’une réduction de leur consommation
d’alcool
4
.
Driscoll et coll. (2018

) ont testé, aux États-Unis, des
affiches anti-alcool combinées avec des tests de grossesses dans
les toilettes des femmes : ces dernières déclarent ensuite une
plus grande connaissance des dangers. Cil
(2017

) a montré que des panneaux d’affichages avertissant les
femmes enceintes des dangers de l’alcool et placés dans des
lieux stratégiques (par exemple : près de l’étagère où se situe
l’alcool à la vente, près de la caisse, devant l’entrée du
magasin, dans les toilettes féminines ou encore sur la bouteille
d’alcool) conduisent à une réduction de 11 % de la consommation
d’alcool chez les femmes enceintes. Par conséquent, ces
avertissements sont aussi associés, selon Cil
(2017

), à une diminution de la probabilité que l’enfant naisse
prématuré.
Dans un autre registre, France et coll.
(2014

) testent l’effet de la peur en testant trois sortes de
messages : le premier axé sur la menace et les dangers de
l’alcool, le second axé sur l’auto-efficacité («
vous êtes
capable de diminuer votre consommation d’alcool »), un
dernier combinant menace et auto-efficacité. L’objectif était
d’augmenter l’intention de jeunes femmes enceintes (n = 354) de
s’abstenir de boire. Les participantes (Australie, Perth)
étaient exposées à un de ces messages. Les résultats montrent,
conformément aux hypothèses issues du modèle de Witte et Allen
(2000

), une efficacité sur les intentions de moins boire d’alcool
notamment avec le message combiné avec l’auto-efficacité. Les
auteurs recommandent l’utilisation d’un message combinant menace
et auto-efficacité car cette dernière éveille peu d’émotions
négatives, de motivation défensive, de déni et de rejet du
message.
Campagnes d’information et modèle du prototype
(Prototype Willingness Model)
Zimmermann et coll. (2017

) montrent qu’une campagne de
sensibilisation contre le
binge drinking, basée sur la
prise en compte de l’image sociale des buveurs ou prototype,
peut aboutir à des effets contraires à ceux attendus et, par
conséquent, favoriser le
binge drinking. Ainsi, la mise
en avant du prototype du buveur social (par exemple : photos de
buveurs en groupe agrémentées de messages de modération) produit
une plus forte volonté et intention, chez le public sensibilisé,
de pratiquer le
binge drinking la semaine suivante. Dans
le même sens, Dillard et coll.
(2018

) montrent une association positive entre le prototype du
buveur excessif et sa propre consommation dans le sens où plus
le prototype du buveur excessif est jugé positif par le/la
buveur(se) plus les problèmes liés à la consommation d’alcool
sont nombreux. Davies et coll.
(2016

) utilisent le «
Prototype Willingness Model » (Gibbons
et Gerrard, 1995

) afin d’explorer la relation entre
les perceptions du prototype, la volonté, et la consommation
d’alcool chez des adolescents. Les plus jeunes ont jugé que les
prototypes des non-buveurs leur ressemblaient le plus. Selon ces
auteurs, toutes les actions préventives ciblant les prototypes
positifs de l’alcool devraient, par conséquent, viser les jeunes
âgés de 11 à 15 ans avant que le prototype positif du buveur ne
s’installe définitivement. Davies et coll.
(2017

) montrent tout l’intérêt d’ajouter l’attitude
implicite
5
La confrontation à un objet social
déjà rencontré active automatiquement l’attitude
implicite en mémoire. Les attitudes implicites sont des
traces de l’expérience passée qui polarisent
affectivement et médiatisent les pensées, sentiments et
jugements relatifs à des objets sociaux. Les attitudes
implicites se mesurent, par exemple, à l’aide d’un test
d’association implicite (I.A.T. ou «
Implicit
Association Test »,
https://implicit.harvard.edu/implicit/france/
pour des tests en ligne) élaboré par Greenwald, McGhee
et Schwartz (1998). Des mesures physiologiques peuvent
également être utilisées pour mesurer les attitudes
explicites ou implicites : la mesure de l’activité
cérébrale ou encore la contraction des muscles faciaux
reflétant la valence (négative
vs. positive) de
l’attitude et son intensité. L’attitude implicite ou les
évaluations qui s’en approchent font désormais partie
intégrante de certains modèles du changement
d’attitude.
dans la
prédiction de la consommation de l’alcool dans le modèle du
prototype. Si l’individu est le plus souvent capable d’expliquer
les déterminants de son attitude explicite, il est en revanche
incapable de verbaliser ceux de son attitude implicite. Une
attitude implicite est une attitude dont l’individu n’est pas
conscient et qu’il ne contrôle donc pas. L’étude a impliqué 501
participants : 230 élèves et 271 étudiants. Les résultats
montrent que, comme attendu, l’utilisation de l’attitude
implicite, ajoutée au prototype, permet de mieux prédire le
comportement de consommation.
Campagne d’information, variables, et paramètres
de la persuasion
Des études cherchent à identifier les variables et paramètres de
la communication les plus efficaces pour mener au
changement :
• Carlson et Duckworth
(2019

) montrent tout l’intérêt des
focus groups dans l’évaluation des messages
anti-alcool. Trois
focus groups composés de 131
étudiants au total ont évalué des messages anti-alcool
et leur acceptabilité. Les messages seront inclus dans
les campagnes anti-alcool auprès des étudiants ;
• Bernstein et coll. (2016

) ont testé, chez des
étudiants buveurs, les paramètres du cadrage du message
(positif
vs. négatif) ainsi que la prise en
compte des conséquences futures (faibles
vs.
fortes) sur l’intention de boire de l’alcool. Les
résultats ne montrent pas d’effet sur les intentions
(cf. aussi, Churchill et coll.,
2016

) ;
• Foxcroft et coll. (2015

) ont testé sous forme de
méta-analyse (63 études, 42 784 participants) l’effet
des normes sociales (perceptions sur la consommation des
pairs) sur la consommation d’alcool. Les résultats ne
montrent pas d’effet associés aux normes sociales ;
• mais Reid et Carey (2015

) montrent, dans un ensemble
de 22 médiateurs identifiés, l’efficacité des normes
sociales descriptives (perceptions du niveau de
consommation d’alcool chez les pairs) dans la
consommation d’alcool. Les normes descriptives
médiatisent systématiquement les interventions posées en
termes de
feedback normatif ;
• Pavey et coll. (2018

) testent l’efficacité des
normes proscriptives
vs. descriptives dans les
messages anti-alcool (n = 529, âgés de 17 à 77 ans). Une
moitié des participants est exposée aux normes
proscriptives : «
Imaginez aller chez le médecin qui
vous annonce que vous ne devriez pas boire en excès
dans la limite des recommandations ministérielles de
la consommation d’alcool ») et l’autre moitié à
des normes prescriptives («
Imaginez aller chez le
médecin qui vous annonce que vous devriez boire dans
la limite des recommandations ministérielles »).
Les résultats montrent une plus grande efficacité des
normes proscriptives sur les intentions de boire moins
d’alcool chez les femmes buveuses mais ces mêmes normes
accroissent la consommation chez les hommes
buveurs ;
• Glassman et coll. (2017

) montrent que, dans le cas
de la
drunkorexia (utilisation de méthodes de
contrôle du poids comme la restriction alimentaire afin
de compenser la consommation excessive d’alcool et son
apport calorique), il vaut mieux utiliser des indices
contextuels («
pensez avant de boire »,
«
mangez avant de boire pour ne pas être
malade ») plutôt que des arguments appelant un
traitement intensif de l’information (modèles ELM du
traitement de l’information ; Petty et Cacioppo,
1986

) ;
• Yzer et coll. (2018

) ont analysé par oculométrie
(
eye-tracking) des affiches anti-alcool chez
des hommes et femmes buveurs/ses. Les individus testés
regardent d’abord les visages (figure 11.1

). Le texte n’est regardé que
partiellement et brièvement. Les auteurs concluent en
l’inefficacité des affiches ;
• Siegfried et coll. (2014

) montrent qu’il n’existe pas
de preuve pour ou contre la restriction voire la
suppression des publicités pro-alcool dans le but de
faire chuter la consommation ;
• cependant, Zerhouni et coll.
(2016

) ont pu montrer que
l’exposition à des publicités en faveur de l’alcool lors
d’événements sportifs (bannière par exemple) influe sur
le traitement de l’information. Ainsi, les participants
détectent plus facilement les noms de marque d’alcool et
l’attitude implicite exprimée (l’individu n’est pas
conscient de cette attitude et il ne la contrôle pas)
est plus positive après avoir visionné la publicité
(Zerhouni et coll.,
2019

) ;
• dans ce sens, Imhof et coll.
(2017

) ont montré que les messages
de prévention les plus efficaces sont traités par les
zones du cerveau les plus impliquées dans le traitement
de l’information (cortex pré-frontal dorsomédian et
insulae). Les autres types de messages sont traités dans
d’autres zones moins dédiées au traitement de
l’information.
« Dry January » ou Janvier
Sobre
Le
Dry January ou « Janvier Sobre » est une campagne de
sensibilisation annuelle originaire d’Angleterre incitant à ne
pas consommer d’alcool pendant le mois de janvier. De Visser et
coll. (2016

) ont conduit une étude sur les
bénéfices et inconvénients liés au
Dry January. L’étude
porte sur 857 adultes (249 hommes, 608 femmes) ayant participé.
Les participants complètent un questionnaire après avoir achevé
Dry January, un mois après, 6 mois après. La
consommation d’alcool et l’auto-efficacité au refus de boire
sont mesurées. Globalement, la réussite du
Dry January
est associée à des changements de consommation et une plus forte
auto-efficacité persévérant jusqu’à 6 mois après, sans effets
rebonds. Le plan nécessiterait un groupe contrôle car, en
l’état, il n’est pas possible de savoir si la réduction observée
est également observable chez ceux n’ayant pas suivi le
Dry
January (pour une discussion : cf. Ballard,
2016

; De Visser et coll., 2016

; Hamilton et Gilmore,
2016

) (tableau 11.II

).
Visser et coll. (2017

) montrent que les inscriptions
officielles sur le site sont passés de 4 000 en 2013 à 60 000 en
2016. Ces auteurs estiment, par ailleurs, à environ deux
millions le nombre de personnes ayant tenté de diminuer leur
consommation sans avoir pris une inscription officielle sur le
site. La contagion sociale (Christakis et Fowler,
2013

) et la diffusion sont des éléments importants dans les
inscriptions. Une comparaison avec un groupe contrôle (ceux
inscrits) montrent que ceux ayant suivi le
Dry January
possèdent un score AUDIT (
Alcohol Use Disorders
Identification Test) plus faible 6 mois après et une
amélioration de leur niveau d’auto-efficacité au refus de
boire.
La campagne « Dry January » présente, d’après l’exemple
anglais, plus d’avantages que d’inconvénients à la réduction de
la consommation d’alcool. Une action de ce type sous le nom de
« Janvier sec » a eu lieu en janvier 2020 en France.
Tableau 11.II Dry January fait-il plus de mal que de
bien ou plus de bien que de mal ?
Dry January fait-il plus de mal que de bien ou plus de
bien que de mal ?
Ballard,
2016  ; Hamilton et Gilmore,
2016  ; de Visser,
2016
|
Avantages
|
Inconvénients
|
La consommation d’alcool a doublé
depuis 40 ans. On compte 1 500 000 personnes
dépendantes de l’alcool dans le monde.
|
La campagne est-elle vraiment
efficace ?
|
Lors du Dry January, 67 % des
participants déclarent une réduction de leur
consommation dans les 6 mois.
|
Pas d’évaluation rigoureuse
|
79 % des participants déclarent une
économie d’argent, 62 % déclarent un meilleur
sommeil, 49 % déclarent une perte de poids.
L’auto-sélection par inscription ne biaisent pas
les résultats. Le programme est applicable aux
buveurs motivés à prendre part à cette abstinence
programmée.
|
Quelle est la cible ? Auto-sélection
des participants susceptible de n’attirer que les
buveurs/ses à faible risque ou risque
modéré
|
Un mois d’abstinence produit certains
changements physiologiques positifs : pression
sanguine, foie, concentration de glutamyl
transférase, résistance à l’insuline, indice de
masse corporelle amélioré (Mehta et coll.,
2018  ). La participation au
programme produit un impact sur le bien-être. Même
si une grande partie choisit de reprendre la
consommation d’alcool, environ 8 % de ceux/celles
ayant suivi le programme décident de capitaliser
sur les bénéfices et conséquences du Dry
January.
|
La campagne devrait prodiguer des
conseils et tailler ces messages pour les faire
correspondre à l’utilisation individuelle de
l’alcool ou celle appartenant à un groupe social
particulier (par exemple : les + de 65 ans, les
25-34 ans). En l’occurrence, le message reste
identique pour l’ensemble des groupes.
|
La participation effective et complète
au Dry January permet aux consommateurs
d’accroître leurs capacités à résister à la
pression de boire. Six mois après, les gens
boivent moins (de Visser et coll.,
2016  ).
|
Dry January transmet un message
binaire : tout ou rien. Soit les participants
s’abstiennent soit ils poursuivent. Les
consommateurs d’alcool pourraient considérer
l’accomplissement effectif du Dry January
comme une permission de retourner au niveau de
consommation d’avant leur arrêt.
|
Des effets rebonds sont observés chez
une petite proportion de participants. Six mois
après, les participants boivent moins.
|
Un arrêt brutal chez les gros buveurs
peut induire certains symptômes. Ce groupe, en
particulier, a besoin d’experts et un programme de
désintoxication.
|
Occasion de débuter une conversation
sur l’alcool, conduire les consommateurs à
réfléchir sur leur consommation effective. La
campagne fonctionne sur le long terme, pas
seulement sur le mois de janvier.
| |
Le programme Dry January peut
aider à casser les habitudes et à débuter une
nouvelle relation avec l’alcool, aider les gens à
réduire leur consommation tout au long de
l’année.
| |
Campagnes de communication liées à l’événement
du jour de ses 21 ans « 21st Birthday » aux
États-Unis
Les célébrations du 21
e anniversaire, aux États-Unis
notamment car c’est l’âge légal à partir duquel les jeunes sont
autorisés à boire de l’alcool, sont les plus souvent associées à
des consommations d’alcool importantes. Cette consommation
d’alcool, parfois extrême, se retrouve dans d’autres lieux et
circonstances :
Spring Break (Grekin et coll.,
2007

), Mardi Gras (Henslee et coll.,
2015

) par exemple. La méta-analyse de Tanner-Smith et Lipsey
(2015

) montre que des interventions brèves (ou BAI) produisent une
réduction significative de la consommation d’alcool chez les
adolescents et les jeunes adultes lors de cet événement. Brister
et coll. (2010

) ont montré que la consommation
d’alcool lors de la célébration des 21 ans est toujours
supérieure à celle anticipée par les participants. Cette erreur
d’anticipation est plus prononcée chez les hommes que chez les
femmes. Parmi 150 personnes célébrant leur 21
e
anniversaire, 87 % ne sont pas précis sur la prédiction de leur
niveau de consommation et 68 % boivent plus que prévu. Geisner
et coll. (2017

) ont conduit une étude sur les
attentes des étudiants (n = 585) faisant suite à une
consommation d’alcool lors d’une célébration du 21
e
anniversaire. Les résultats montrent que les attentes positives
(par exemple : le courage, les sollicitations sexuelles ou les
facilitations sociales) sont plus fréquentes que les attentes
négatives (par exemple : le risque d’agression ou la perception
de soi négative) lors de ces célébrations. Une piste de
prévention serait d’atténuer ces attentes positives chez les
buveurs d’alcool afin de diminuer leur consommation (cf. aussi
Neighbors et coll., 2012

; Patrick et coll.,
2012

; Benitez et Goldman, 2019

). Par ailleurs, del Carmen
Perez-Fuentes et coll. (2019

) ont montré que la recherche de
sensation joue un rôle déterminant dans la consommation
d’alcool. Des interventions efficaces en termes de réduction de
la consommation d’alcool sont, par conséquent, nécessaires.
À ce jour, seulement quelques interventions brèves (BAI ou
«
Brief Alcohol Interventions ») ont été effectuées
dans le cadre du 21
e anniversaire (par exemple : un
site web...) et évaluées avec des résultats modestes. Ainsi,
Steinka-Fry et coll. (2015

) ont évalué, dans une méta-analyse,
neuf études (n = 1 513 étudiants). Ces auteurs n’observent pas
d’effet des interventions sur le nombre de consommations
d’alcool pendant la célébration du 21
e anniversaire
mais un faible effet sur la réduction de la concentration
d’alcool dans le sang (BAC ou «
Blood Alcohol Content »).
Ces auteurs mettent en avant de multiples erreurs
méthodologiques dans les études entrant dans leur méta-analyse
et concluent à l’intégration de procédures plus complexes et
méthodologiquement bien construites. Bernstein et coll.
(2018

) ont testé l’efficacité d’un message anti-alcool transmis par
SMS. Des étudiants (n = 200) ayant prévu de fêter leur
21
e anniversaire recevaient un premier message un
jour avant la célébration du 21
e anniversaire
(focalisé sur un
feedback normatif personnalisé) puis un
second message envoyé le jour même de la célébration proposant
une stratégie de protection comportementale. Les résultats
obtenus montrent un effet des normes sur le BAC. Ces résultats
vont dans le sens de ceux obtenus par Reid et Carey
(2015

) montrant le rôle des normes descriptives comme médiateur sur
la consommation d’alcool.
Avertissements sanitaires apposés sur les publicités
et les contenants de produits
alcoolisés
6
Gloria Dossou, doctorante à l’École des Haute
Études en Santé Publique, a contribué à la rédaction de ce
paragraphe.
Les avertissements sanitaires sont des outils de prévention utilisés
dans de nombreux pays (WHO Europe,
2017

;
WHO, 2018

).
Leur objectif est de sensibiliser le public aux effets nocifs de
l’alcool pour prévenir et réduire les comportements abusifs
(Stockley, 2001

).
La France fait partie, avec la loi Évin (1991), de la cinquantaine de
pays qui requiert l’apposition d’avertissements sanitaires sur les
publicités pour les marques d’alcool (WHO,
2018

).
Ainsi la mention « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé » est
obligatoire sur tous les messages commerciaux
(tableau 11.III

). À
l’instar de plus de 40 pays dans le monde, la France impose
également depuis 2007 qu’un pictogramme ou un message de prévention
soit inséré sur les emballages d’alcool (loi
n
o 2005-102). L’objectif de ces avertissements est de
sensibiliser les femmes enceintes aux conséquences de l’alcool sur
le fœtus (tableau 11.III

).
La majorité des pays qui utilisent des avertissements sur les
publicités ou les packagings informe sur les méfaits de l’alcool sur
les jeunes et/ou les risques au volant. Ces messages ont la plupart
du temps un format textuel (États-Unis, Allemagne, Afrique du Sud,
Brésil, etc.), à l’exception de quelques pays (dont la France) qui
ont opté pour un format visuel (pictogramme pour alerter les femmes
enceintes de la consommation d’alcool). La Thaïlande souhaite depuis
plusieurs années apposer des photos choquantes sur les contenants
d’alcool, mais cette mesure n’a pas pu être adoptée pour le moment
(O’Brien, 2013

).
Tableau 11.III Avertissements sanitaires actuels en
France
Avertissement sanitaire apposé sur les
emballages des boissons alcoolisées
|
Avertissement sanitaire apposé sur les
publicités des boissons alcoolisées
|
ou
|
|
Loi no 2005-102 :
depuis 2007, un pictogramme ou le message « La
consommation de boissons alcoolisées pendant la
grossesse, même en faible quantité, peut avoir des
conséquences graves sur la santé de l’enfant »
est obligatoire sur tous les packagings des
boissons alcoolisées.
|
Loi Évin, 1991 : « L’abus
d’alcool est dangereux pour la santé » est
obligatoire sur toutes les publicités de marques
d’alcool. Le message « À consommer avec
modération » a été ajouté par les producteurs
d’alcool.
|
Efficacité des avertissements sanitaires
alcool : qu’en dit la littérature
scientifique ?
De nombreux articles (plus d’une centaine) ont été publiés sur
l’efficacité persuasive des messages sanitaires (c’est-à-dire
leur effet sur la connaissance et la prise de conscience des
risques, sur les intentions de boire moins, de ne pas boire pour
les femmes enceintes, etc.). Deux synthèses de la littérature
ont été publiées sur cette question (Dossou et Gallopel-Morvan,
2018

; Hassan et Shiu, 2018

).
Les travaux recensés dans ces synthèses et des recherches
publiées depuis révèlent que dans les pays qui utilisent les
avertissements, ces derniers sont généralement connus et
mémorisés par la population et améliorent la connaissance des
risques liés à la consommation d’alcool (Critchlow et coll.,
2019

). Par exemple, alors que les repères de consommation d’alcool
(10 verres standards d’alcool par semaine pour la France) et les
risques de cancer associés à ce produit sont méconnus par les
individus, une étude récente a montré que l’insertion de ces
informations sur les contenants d’alcool augmente leur notoriété
et la prise de conscience de ces repères et de ce risque (Hobin
et coll., 2020

; Schoueri-Mychasiw et coll.,
2020

). Les conclusions sont plus mitigées quant à l’effet des
avertissements sur les intentions et les comportements
d’alcoolisation (Annunziata et coll.,
2019

). Une des raisons pour expliquer ce résultat est que les
caractéristiques intrinsèques (contenu et
design) des
avertissements ne sont pas toujours optimales et que leur effet
diffère selon les populations visées.
Ainsi et concernant le contenu, les jeunes se sentent par exemple
plus concernés par les messages présentant des risques à court
terme (par ex. « Pour votre sécurité, évitez l’alcool au
volant ») comparé aux risques à long terme (par ex. « Les
boissons alcoolisées endommagent votre cerveau ») (Jones et
Gregory, 2009

; Annunziata et coll.,
2017

; Annunziata et coll., 2019

). Au-delà des jeunes et étant donné
que les individus ont des sensibilités différentes par rapport
aux risques, il est recommandé de segmenter et de cibler les
avertissements selon les caractéristiques sociodémographiques et
les habitudes de consommation des populations visées (Purmehdi
et coll., 2017

). Certaines recherches mettent en
évidence que les avertissements qui s’appuient sur des
statistiques sont plus crédibles que les messages généraux sur
les risques (par ex. « L’alcool cause environ 5 000 nouveaux cas
de cancer chaque année » serait plus crédible et plus efficace
que « L’alcool augmente le risque de cancer : réduisez votre
consommation d’alcool pour réduire le risque de cancer »
(Slater, 1998

; Pettigrew et coll.,
2014

). Par ailleurs, les messages qui présentent de manière
affirmative et certaine un lien entre le comportement
d’alcoolisation et le risque (« l’abus d’alcool augmente le
risque de... ») semblent plus crédibles et convaincants que les
messages aux termes plus vagues (« l’abus d’alcool peut
contribuer à... ») (Andrews et coll.,
1991

; Pettigrew et coll., 2014

; Hall et coll.,
2019

).
En termes de format, des études ont montré que les avertissements
de format « texte + image » sont plus persuasifs que les
messages seulement textuels (actuellement utilisés dans de
nombreux pays). Ainsi la combinaison « visuel (une photographie
ou un pictogramme) et texte » accroît l’attention portée aux
messages et augmente la connaissance des risques et la
sensibilité des individus (Al-Hamdani et Smith,
2015

; Al-Hamdani et Smith, 2017b

; Al-Hamdani et Smith,
2017a

; Annunziata et coll., 2019

). Quelques rares études ont montré
que des photos choquantes, à l’instar de celles apposées sur les
paquets de cigarettes, sont efficaces pour augmenter la prise de
conscience et la connaissance des dangers de l’alcool, susciter
des émotions négatives et dissuader de jeunes mineurs de
s’initier à l’alcool (Zahra et coll.,
2015

). Ces visuels choquants altèrent l’attractivité, le marketing
et dégradent l’image des produits alcoolisés (Al-Hamdani,
2014

; Al-Hamdani et Smith, 2015

; Wigg et Stafford,
2016

). Pour améliorer l’attention portée aux avertissements
sanitaires, des études ont souligné l’importance d’augmenter
leur taille, de jouer sur les contrastes de couleur, etc.
(Laughery, 1993

; Vallance et coll.,
2018

). En effet, un message de prévention de petite taille
« noyé » dans le contexte commercial dans lequel il est inséré
(à l’instar de ce que l’on constate en France) réduit sa
visibilité et donc sa capacité de persuasion.
Enfin, quel que soit le type d’avertissement, la littérature met
en évidence que ces messages perdent de leur impact avec le
temps (environ trois ou quatre ans après leur mise en place)
(MacKinnon et coll., 2000

; Dossou et coll.,
2017

).
Efficacité des avertissements apposés en France
sur les publicités
et les packagings des boissons
alcoolisées
Quelques études ont analysé l’efficacité des messages sanitaires
actuellement utilisés en France.
Concernant le pictogramme apposé sur les bouteilles, des enquêtes
nationales réalisées auprès d’un échantillon âgé de 15 ans et
plus par l’Institut National de Prévention et d’Éducation pour
la Santé (INPES désormais Santé publique France) montrent que
son niveau de notoriété décroit : 62 % des personnes déclarent
connaître le pictogramme en 2007, contre 54 % en 2015
(Guillemont et Léon, 2008

; Cogordan et coll.,
2016

). Une étude réalisée sur des femmes (plus de 3 000) a révélé
que ce visuel apposé sur les packagings était remarqué par
66,1 % de l’échantillon et 77,3 % des buveuses (Dumas et coll.,
2018

). Si une grande majorité des femmes comprennent que ce
pictogramme recommande l’abstinence d’alcool durant la grossesse
(98,6 %), certaines pensent toutefois que les spiritueux sont
plus nocifs que le vin ou la bière (40,8 %), et que boire de la
bière est recommandé pour l’allaitement (8,9 %).
Une recherche qualitative dont l’objectif était d’explorer les
réactions de jeunes français (15-29 ans) face aux avertissements
insérés sur les publicités et les bouteilles a montré que ces
avertissements souffrent de nombreuses faiblesses (Dossou et
coll., 2017

) : un manque de saillance (petite
taille, ils sont noyés dans les éléments marketing, le texte est
fondu dans les couleurs de la publicité), la position (ils sont
situés le plus souvent au dos des bouteilles et en bas des
messages commerciaux), des messages trop anciens (les jeunes ne
les remarquent plus), un contenu trop vague (pas de précisions
sur les conséquences d’une consommation d’alcool durant la
grossesse, les termes « abus » et « modération » ne sont pas
clairs), peu crédibles, etc.
Ces études françaises montrent que si le pictogramme est
globalement connu, les messages actuellement utilisés en France
souffrent de plusieurs lacunes qui nuisent à leur capacité
persuasive : des messages peu visibles sur leur support
d’insertion, un contenu vague et peu précis, leur ancienneté,
etc. Ces faiblesses nuisent à leur impact sur les intentions de
réduire sa consommation d’alcool ou de s’abstenir pour les
femmes enceintes.
Les avertissements sanitaires représentent une mesure
intéressante sur le plan de la santé publique car ils sont très
peu onéreux pour les gouvernements en comparaison avec les
campagnes dans les médias (Anderson et coll.,
2009

). De plus, la littérature a montré que sous certaines
conditions de format et de contenu, ces messages sont efficaces
sur les différentes variables de la persuasion (augmentation de
la connaissance des risques, mémorisation, effet sur les
intentions de consommation d’alcool, etc.). En France, ces
messages, combinés à d’autres mesures, sont une opportunité pour
augmenter la connaissance de la population sur des risques
méconnus liés à la consommation d’alcool (cancer du sein,
maladie cardiovasculaire, etc.)
7
Un sondage réalisé en 2018
par la Ligue Nationale contre le Cancer auprès d’un
échantillon de 1 004 personnes représentatif de la
population française âgée de 18 ans et plus a mis en
évidence que les risques liés à l’alcool, et notamment
les risques de cancer, sont sous-estimés : seulement
23 % des personnes interrogées identifient l’alcool
comme le deuxième facteur de risque de cancer après le
tabac.
, les repères
déployés récemment par les acteurs de la santé publique (« ne
pas consommer plus de 10 verres standards par semaine, ne pas
consommer plus de 2 verres standards par jour, avoir des jours
dans la semaine sans consommation ») et faire évoluer les
comportements d’alcoolisation.
Il est important de signaler que l’industrie de l’alcool mène un
lobbying intense dans de nombreux pays pour bloquer la mise en
place des avertissements sur les contenants ou les publicités
pour l’alcool. Par exemple, une recherche menée par des
chercheurs du Yukon au Canada, dont l’objectif était d’évaluer
sur la population l’effet d’un message sur le lien entre cancers
et consommation d’alcool, a été interrompue en décembre 2017
suite à la pression des compagnies d’alcool sur le gouvernement
de ce territoire. Les arguments utilisés étaient les suivants :
1) le Yucon n’a pas l’autorité législative pour mettre en place
ces messages ; 2) ces derniers violent la liberté d’expression
des fabricants d’alcool ; 3) le gouvernement du Yukon pourrait
être accusé de diffamation (Stockwell et coll.,
2020

).
Quelques aspects psychologiques et
socio-psychologiques liés à la consommation
d’alcool
Du point de vue social, Bartram et coll.
(2017

)
présentent sur la base de 16 entretiens semi-structurés, auprès
d’adultes australiens âgés de 25 à 65 ans, une étude permettant de
mieux comprendre les rituels ayant trait au remplacement de la
consommation d’alcool chez ceux ayant cessé de consommer de l’alcool
ou ayant considérablement réduit leur consommation au cours de
l’année précédente. Ces auteurs ont identifié 4 rituels de
consommation : remplacer la consommation d’alcool par d’autres
boissons, remplacer la consommation d’alcool par d’autres activités
sociales, changer le sens des rituels de consommation, remplacer les
occasions de boire par des activités différentes. Les rituels
impliquant peu de changement, par exemple la consommation d’autres
boissons, sont plus facilement acceptés que ceux aux changements
plus importants : par exemple, le remplacement par des activités
visant des objectifs différents. Lindgren et coll.
(2017

)
montrent que la consommation d’alcool s’organise autour d’un concept
de soi explicite et implicite concernant l’alcool. Les individus
possèderaient de multiples concepts de soi susceptibles d’être
activés différemment selon l’environnement dans lequel évolue
l’individu. Les concepts de soi explicites représentent des
processus lents, réfléchis et délibérés. Les concepts de soi
implicites représentent des processus impulsifs et rapides. La
mesure de ces deux types de concept de soi se fait à l’aide de tests
d’association implicite (IAT «
Implicit Association Test »
avec l’«
Alcool Identity IAT » et «
Drinker Identity
IAT ») et semble, selon ces auteurs, importante car
prédictive de la consommation d’alcool qui leur est conforme (cf.
aussi Meisel et coll., 2018

). Certaines recherches prennent en
compte les aspects psychologiques des individus notamment pour
expliquer la dépendance à l’alcool. Nous répertorions dans la
littérature : la prédiction des comportements d’alcoolisme des
jeunes de 15-16 ans par des variables psychologiques et
émotionnelles (Cole et coll., 2018b

), la dépendance chez les jeunes femmes
borderline et son impact sur la recherche de sensation et
affective (Chugani et coll., 2018

), le rôle de l’impulsivité (Anthenien et
coll., 2017

; Herman et Duka, 2018

; Martinez-Loredo et coll.,
2018

)
et de l’auto-efficacité respectivement dans l’augmentation et la
diminution de la consommation chez les 11-15 ans (Patton et coll.,
2018

),
le rôle de l’auto-efficacité dans la perception de la douleur comme
conséquence de la consommation de substances (Zullig et Valois,
2016

),
la recherche de sensation sur la consommation (O’Connor et Colder,
2015

;
Evans-Polce et coll., 2018

) et son interaction avec les stratégies
de réductions comportementales (Doumas et coll.,
2017

),
le rôle de l’impulsivité et de l’anxiété sociale dans la
consommation chez des étudiants (Adams et coll.,
2019

) ou
de la peur d’une évaluation négative provoquant une anxiété sociale
(Villarosa-Hurlocker et coll., 2018

), l’impulsivité et la recherche de
sensation associées à la volonté (Trager et coll.,
2019

),
la sensibilité associée à l’expression d’une identité chez le buveur
d’alcool (Tatnell et coll., 2019

), la personnalité et plus généralement
son impact sur la consommation (O’Leary-Barrett et coll.,
2016

;
Luchetti et coll., 2018

; Mezquita et coll.,
2018

;
Trela et coll., 2018

) ou encore les caractéristiques
dispositionnelles de buveurs s’engageant dans une
drunkorexia
(cf. supra pour une définition ; Laghi et coll.,
2019

),
l’impulsivité en lien positif avec la perte de contrôle
(«
impaired control », Vaughan et coll.,
2019

),
la perte de contrôle associée à la perspective temporelle et plus
particulièrement l’hédonisme associé à l’échelle de mesure de
l’adhésion à une perspective temporelle future (Patock-Peckham et
coll., 2018

), le rôle de l’anxiété et du stress dans la consommation (McCaul
et coll., 2017

; Blaine et coll.,
2018

;
Clay et Parker, 2018

), l’anxiété sociale en lien avec la
consommation d’alcool et de drogues (Villarosa-Hurlocker et coll.,
2019

),
les renforcements positifs et négatifs dans la dépendance à l’alcool
(Cho et coll., 2019

). Globalement, les traits de personnalité
tels que l’impulsivité et la recherche de sensation, les facteurs
thymiques (dépression, anxiété), les motivations ou les attentes
envers la consommation d’alcool sont considérés comme des facteurs
de risque. Néanmoins, les données ne sont pas homogènes. Il est, par
conséquent, important d’identifier les facteurs et de comprendre
leurs interactions pour des programmes d’intervention préventifs et
curatifs (Wever et Quaglino, 2017

).
Aspects motivationnels et interventions
motivationnelles brèves
Kensinger et coll. (2014

) montrent que les étudiants qui
combinent alcool et boissons énergisantes expriment plus de
motivations à consommer de l’alcool que ceux consommant
seulement de l’alcool (Marczinski,
2014

). Fernandez et coll. (2017

) montrent que les interventions
brèves basées sur la motivation ne produisent pas d’effet sur
les jeux liés à l’alcool («
Drinking Games » ou DGs). Une
vaste littérature empirique et théorique a caractérisé les
processus d’anticipation et d’attente comme faisant partie
intégrante de la motivation, y compris la motivation à consommer
de l’alcool. Benitez et Goldman
(2019

) montrent que le fait de mesurer les attentes en temps réel
peut être utile pour prédire la consommation d’alcool à court
terme. Moron et coll. (2014

) ont examiné les interventions
basées sur l’entretien motivationnel afin d’obtenir un
changement de comportement en matière d’activité physique, de
comportement alimentaire et/ou de consommation d’alcool. Sur 18
études incluses, 9 font état de résultats négatifs consécutifs à
l’entretien motivationnel à la recherche du changement de
comportement. Ces auteurs font état d’incohérences
méthodologiques et dans les descriptions des procédures.
Humeurs, neurosciences et consommation
d’alcool
La consommation d’alcool se pose aussi en relation avec les
affects et, plus généralement, les neurosciences. Dvorak et
coll. (2018

) montrent que consommer de l’alcool
permet de produire ou maintenir une humeur positive, diminuer
l’humeur négative (par exemple : l’anxiété, le stress, la
colère, l’instabilité) et stabiliser le stress quotidien.
Globalement, l’humeur est meilleure lorsque les individus
boivent (Shaver et coll., 2013

; Torselli et coll.,
2018

). Certaines recherches s’emploient à étudier la consommation
d’alcool selon l’approche des neurosciences. Ainsi, Naqvi et
Morgenstern (2015

) appliquent les concepts et méthodes
issus des neurosciences cognitives à la compréhension des
désordres faisant suite à la consommation d’alcool («
Alcohol
Use Disorder » ou AUD). Ces auteurs proposent plusieurs
éléments : des modèles neurocognitifs de l’addiction, des
prédicteurs neurocognitifs des rechutes, des traitements des AUD
dérivés des processus neurocognitifs (Lindgren et coll.,
2018

). La recherche montre la régulation des régions subcorticales
du cerveau impliquées notamment dans la consommation d’alcool et
le rôle des régions corticales préfrontales impliquées dans le
contrôle cognitif (Gorka et coll.,
2019

). Lannoy et coll. (2018b

) puis Lannoy et coll.
(2018a

) étudient l’activité
électrophysiologique des émotions en situation de
binge
drinking. Morales et coll.
(2018

) explorent la prise de risque au niveau neurobiologique et en
situation de
binge drinking, chez 47 adolescents âgés de
14 ans et 15 non-buveurs. Sont étudiées, plus particulièrement,
les activités du striatum ventral et en particulier du noyau
accumbens. Les résultats suggèrent qu’une activation accrue des
circuits de récompense pendant la prise de décision en situation
de risque peut signer une consommation excessive d’alcool.
L’activation cérébrale est un prédicteur significatif de
l’apparition d’une consommation excessive d’alcool : les
marqueurs neurobiologiques peuvent fournir une validité
prédictive supplémentaire par rapport aux évaluations
comportementales de consommation. Les interventions visant à
modifier ces facteurs de risque comportementaux et
neurobiologiques permettraient de réduire la consommation
excessive d’alcool à l’adolescence.
Alcool et théorie de l’action planifiée –
Habitude
Fishbein et Ajzen (1975

) puis Ajzen et Fishbein
(1980

) ont proposé une théorie de l’action raisonnée. En résumé, la
réalisation d’un comportement reflèterait l’intention
comportementale. Cette dernière serait fonction de l’attitude
envers le comportement (l’individu juge si la réalisation du
comportement est bonne ou mauvaise, s’il est pour ou contre sa
réalisation) et des normes subjectives perçues envers ce même
comportement (perceptions de la pression sociale à réaliser ou
pas ce comportement). L’attitude serait, à son tour, le résultat
à la fois de croyances sur les conséquences du comportement
intentionné et de l’évaluation de ces conséquences. Quant aux
normes subjectives perçues, elles procèderaient à la fois de
croyances normatives (l’individu croit que certaines sources de
références pensent qu’il devrait réaliser ou pas le
comportement) et d’une motivation à se soumettre à ces autruis.
Selon Cooke et coll. (2014

), la théorie de l’action planifiée
est en mesure de s’appliquer dans le cadre de la consommation
d’alcool. Dans ce sens, Sharma et coll.
(2017

) proposent un modèle multi théorique du changement de
comportement appliqué au
binge drinking. Dans une
méta-analyse portant sur 47 études, Webb et Sheeran
(2006

) montrent un décalage : un changement de l’intention estimé
entre moyen à fort, produit un changement de comportement estimé
entre faible et moyen. Ainsi, il faut que les interventions
produisent les plus grands changements dans les intentions, pour
produire des changements sur les comportements. En outre, le
changement d’intention n’est pas un bon prédicteur du changement
de comportement lorsque ce dernier est mesuré environ trois mois
après la mesure de l’intention. Dans ce sens, Webb et Sheeran
(2006

) signalent un écart important entre intention et
comportement. Les recherches sur la prédiction comportementale
sous-estiment l’influence des comportements quotidiens et des
habitudes sur les comportements à venir. Selon Verplanken
(2018

), les comportements passés et les habitudes ne sont que des
réponses automatiques face à certaines situations familières.
Définies par Verplanken et Aarts
(1999

) comme des « séquences d’actions apprises, qui sont devenues
des réponses automatiques à des indices de contextes spécifiques
et qui sont utiles pour atteindre certains buts », les habitudes
reposent sur trois piliers qui sont l’automaticité, la
répétitivité et la stabilité du contexte. Les habitudes ne sont
pas contrôlables, sont indépendantes de l’état de conscience et
de l’intention : généralement lorsque l’habitude est forte,
l’intention ne prédit pas le comportement. Cette interaction
entre habitude et intention se retrouve dans les activités liées
à la consommation comme, par exemple, acheter des boissons
alcoolisées (Marien et coll.,
2018

). La technique de l’implementation des intentions (cf.
ci-dessous) reste très efficace pour casser les habitudes
(Armitage, 2009

; Adriaanse et Verhoeven,
2018

).
Changement de comportement et techniques de
changement
De nouvelles théories proposent de concevoir le changement comme issu
de la persuasion en proposant de développer une communication
persuasive à effet maximal. Récemment, Crano et coll.
(2019

)
ont proposé le modèle EQUIP : ce modèle demande à ce que l’orateur
Engage («
Engage ») le public, attire son attention ;
Questionne («
Question ») les croyances du public ;
Déconstruise («
Undermine ») les défenses des croyances ;
Informe («
Inform ») le public des preuves ; Persuade
(«
Persuade ») en délivrant des arguments permettant
l’acceptation de nouvelles informations. Chaque stade du modèle
EQUIP s’appuie sur la littérature scientifique. Selon une approche
plus comportementale, la procédure de conception d’une intervention
visant un changement comportemental consiste d’abord à comprendre le
comportement cible, à sélectionner une approche large, puis à créer
les techniques de changement comportemental spécifiques à utiliser.
La roue du changement comportemental (
Behavior Change Wheel,
BCW, figure 11.2

) a été créée
pour aider à sélectionner les interventions appropriées.
Michie et coll. ont proposé une taxonomie des techniques de
changement du comportement. Dans sa dernière version, ces auteurs
dénombrent 93 techniques de changement regroupées en 16 sections
chacune évaluée par un panel de 54 experts et ayant fait l’objet
d’un consensus. Ces différentes techniques peuvent s’additionner
afin d’augmenter leur impact (méthode Meta-CART : Dusseldorp et
coll., 2014

)
et font l’objet d’une évaluation constante et détaillée du point de
vue méthodologique (Michie et coll.,
2018

).
Le cœur de la roue du changement («
Behavior Change Wheel »
ou BCW) est le modèle COM-B : COM pour Capacité (ou Aptitude),
Opportunité, et Motivation et B pour
Behavior (comportement)
(figure 11.3

).
Par exemple, on peut réduire le risque de consommation d’alcool en
formant les participants soit à mieux lire les informations
anti-alcool (Capacités) soit en leur donnant l’opportunité de
consommer une autre boisson (Opportunité) soit en touchant leur
motivation par des campagnes de sensibilisation. La roue du
changement est constituée de trois étages :
• le niveau central identifie les raisons du comportement qu’il
faudra prendre en compte dans l’intervention : il utilise le
modèle COM-B ;
• le niveau intermédiaire identifie 9 familles d’interventions
en fonction de l’analyse COM-B ;
• le niveau externe identifie 7 solutions pour réaliser les
interventions.
Le guide de la roue du changement décrit ensuite les différentes
étapes pour résoudre un problème de comportement, de
l’identification du problème (choix des priorités en fonction de la
pertinence et de la capacité à faire changer, quoi changer, quand,
et qui doit changer), à l’identification de l’intervention et du
comportement. Les techniques du changement peuvent s’avérer
fortement utiles. Ainsi, Stevely et coll.
(2018

)
ont conduit une étude sur l’adhésion aux recommandations issues du
rapport anglais 2016 sur les risques de la consommation d’alcool
(«
UK chief medical Officers’ low risk drinking
guidelines »). Ils montrent que les recommandations ont,
dans un premier temps, été suivies mais l’adhésion a diminué au fil
du temps. Selon eux, il manque dans ce rapport la référence à des
théories du changement d’attitude et aux techniques du changement
afin que les recommandations en faveur de la réduction de la
consommation d’alcool soient le plus efficaces possible.
Michie et coll. (2013

) ont tenté d’identifier les techniques
susceptibles de réduire la consommation excessive d’alcool. Ils
montrent que la technique nommée auto-enregistrement (ou
«
self-recording ») est la meilleure car associée à la
plus grosse diminution de consommation. Cette technique est basée
sur l’enregistrement de sa propre consommation d’alcool et, dans les
interventions brèves, sur la maximisation de ses propres capacités
et habiletés de régulations. Garnett et coll.
(2015

)
proposent la construction d’une application sur
smartphone
qui repose sur les techniques de changement afin de favoriser la
réduction de la consommation d’alcool. Un groupe d’experts a proposé
12 techniques possibles dont trois arrivent en tête du classement :
monitorage de soi («
self-monitoring »), la fixation de buts
(«
goal setting »), la planification de l’action
(«
action planning ») et les
feedbacks sur les
buts fixés («
feedback in relation to goals »). Crane et
coll. (2015

), dans une première analyse dédiée à 51 applications anti-alcool
sur
smartphone, montrent que les techniques de changement de
comportement sont peu utilisées ou mal utilisées car n’ayant aucune
référence théorique si tant est qu’elles pourraient favoriser même
la consommation d’alcool. Black et coll.
(2016

)
dans une analyse plus systématique de la littérature étudient
l’efficacité des techniques de changements dans le cadre
d’interventions digitales. Dans l’ensemble, 42 interventions
digitales sont identifiées. Les résultats montrent que les
techniques basées sur les normes sont les plus efficaces :
l’information normative (information sur la consommation des pairs)
permet une baisse de la consommation. Fournir un
feedback sur
sa propre performance (par exemple : par un affichage graphique de
la consommation en mentionnant l’équivalent d’argent dépensé ou le
nombre de calories ingérées), susciter l’engagement, la comparaison
sociale, les
feedbacks, permettent aussi de réduire la
consommation. En revanche, la technique qui consiste à donner de
l’information sur les conséquences d’une consommation d’alcool ne
fonctionne pas alors qu’il s’agit de la technique la plus souvent
utilisée dans toutes campagnes de communication. Ces résultats ne
vont pas dans le sens obtenu dans la méta-analyse de van Genugten et
coll. (2016

) montrant que l’information normative sur les pairs, comme
technique digitale de changement de comportements, n’est pas un bon
moyen de changement (52 interventions et 40 techniques de changement
analysées sur un ensemble de comportements sanitaires). Mais, cette
méta-analyse portait sur l’ensemble des comportements sanitaires et
non pas spécifiquement sur la consommation d’alcool. Ces derniers
recommandent plutôt l’utilisation de normes injonctives c’est-à-dire
ce que les individus approuvent ou non. Garnett et coll.
(2018c

)
ont réalisé une méta-régression sur une population de gros buveurs
et sur 93 techniques de changement. Dans l’ensemble, 3 techniques
sont efficaces pour réduire la consommation (en grammes
d’alcool/semaine) :
• la technique de substitution comportementale est associée à
une réduction de 12 unités d’alcool/semaine. Cette technique
consiste à réfléchir aux arguments en faveur et contre
l’alcool, détailler ce que veut dire boire de l’alcool,
sélectionner les comportements fournissant une alternative
viable à l’alcool ;
• la technique de résolution de problèmes est associée à une
réduction de 6 unités d’alcool/semaine ;
• la technique de la crédibilité de la source est associée à
une réduction de 4 unités d’alcool/semaine. La crédibilité
produit un impact sur l’aspect persuasif d’un message à
vocation sanitaire.
D’autres techniques de changement comme le monitorage de soi, la
fixation de buts, et le retour sur les buts sont rarement utilisées
malgré la preuve de leur efficacité dans d’autres domaines de la
santé. Garnett et coll. (2018b

) ont développé une application pour
smartphone («
Drink Less ») ayant pour but la
réduction de la consommation d’alcool. Cette application s’inscrit
dans le modèle COM-B et utilise certaines techniques de changements
comportementaux. Les modules d’intervention étaient composés : 1)
d’une fixation de buts («
Goal setting »), notamment fixer
une réduction hebdomadaire ; 2) d’un
feedback normatif :
informer de la norme de consommation et avec un avertissement
lorsqu’il y a incongruence entre le niveau de consommation des
participants et la norme de consommation actuelle ; 3) d’un
apprentissage des biais cognitifs («
Cognitive bias
retraining ») sur l’environnement et l’alcool. Les
participants apprenaient à identifier les différents biais cognitifs
lorsqu’ils étaient exposés, par exemple, à des stimuli pro-alcool 4)
du monitorage de soi : demander à la personne de noter par écrit son
adoption du comportement comme méthode pour changer le comportement
(par exemple : un journal de bord ou un questionnaire) ; 5) d’une
planification d’action sous la forme d’une implémentation
d’intention.
Crane et coll. (2018

) ont montré (n = 672, âge moyen =
39,2 ans ; consommation moyenne de 39,9 unités d’alcool/semaine) que
ces modules sont susceptibles de diminuer la consommation d’alcool.
Les participants ont utilisé l’application 11,7 fois en moyenne sur
une semaine et 4,23 minutes en moyenne pour chaque session. Lors
d’une première analyse des données, une double interaction est
observée entre la technique du
feedback normatif et
l’apprentissage des biais cognitifs : le premier conduit à une
réduction significative lorsqu’elle est combinée avec la seconde.
Une deuxième interaction double est observée entre le monitorage de
soi et le
feedback normatif. Finalement, Garnett et coll.
(2019

)
ont conduit une analyse supplémentaire basée sur les facteurs de
Bayes et ne retrouvent plus ces deux interactions. Ils suggèrent
seulement un très faible effet des cinq techniques prises
ensemble.
Implémentation
d’intention
L’implémentation d’intention consiste à faciliter le passage de
l’intention à l’action (Gollwitzer,
1999

; Prestwich et coll., 2015

; Keller et coll.,
2019

). Un individu forme une implémentation d’intention lorsqu’il
élabore un plan d’actions concret et réfléchit à la situation
(où et quand ?) dans laquelle il pourrait effectuer un
comportement souhaité (comment ?). Les implémentations
d’intention sont des stratégies qui impliquent de planifier, à
l’avance, la situation dans laquelle l’individu aura à réaliser
un comportement particulier. Les comportements ciblés par les
implémentations sont dirigés vers un but, comme les habitudes.
Ensuite, le fait de demander à l’individu d’associer un acte
précis à des facteurs situationnels revient à former la base de
l’habitude : créer une réponse comportementale à des clés
contextuelles qui deviendraient automatiques au fur et à mesure.
L’autre intérêt de l’implémentation est d’amener l’individu à
anticiper les obstacles qu’il pourrait rencontrer avant ou lors
de la réalisation du comportement. La formation d’une
implémentation d’intention doit permettre à l’individu de
prédire ce genre d’obstacle et de prévoir une alternative pour
le contourner. Prestwich et Kellar
(2014

) ont relevé les facteurs qui influencent l’efficacité des
implémentations sur la base d’études réalisées dans le cadre de
la santé (par exemple : une alimentation équilibrée, une
activité physique). Ils observent qu’une implémentation a plus
d’effet sur un individu ayant déjà une forte intention d’agir
que sur un individu n’étant pas motivé à l’origine. La façon de
présenter l’implémentation a également une influence. Une
implémentation qui prend la forme d’un plan « si... alors... »,
dans lequel les participants doivent identifier et associer une
situation (si) à une réponse comportementale (alors), est plus
efficace qu’une implémentation laissant les individus libres de
choisir la façon d’élaborer leur plan. Plus les implémentations
sont précises, plus elles produiront l’effet escompté. Dans une
version plus moderne et concrète de l’implémentation,
Oettingen-Spielberg (2014

) présente le « WOOP » (c’est-à-dire,
«
Woop your life »). Les participants doivent
répondre à quatre questions : le souhait ou le but à atteindre
(«
Wish »), le résultat attendu («
Outcome »),
les obstacles anticipés (« Obstacles ») et la planification des
intentions (« Plan »). Des participants imaginaient donc
l’atteinte d’un objectif (c’est-à-dire, faire du sport pour
mincir) et réfléchissaient aux obstacles possibles (par exemple
le manque de temps) avant d’implémenter leur intention de
pratiquer du sport. Comme attendu, ils déclarent passer par
semaine en moyenne deux fois plus de temps à pratiquer du sport
que celles d’un groupe contrôle recevant simplement une
information sur les bienfaits du sport.
Dans le domaine de la consommation de l’alcool, Chatzisarantis et
Hagger (2010

) ont pu montrer l’efficacité de
l’implémentation des intentions. Des étudiants (n = 48) étaient
placés soit en situation d’implémentation soit dans une position
de contrôle (c’est-à-dire sans intervention). Les résultats
montrent que les étudiants ayant implémenté leur intention de
moins boire acceptent effectivement de boire un verre de moins
d’alcool que ceux n’ayant pas implémenté leur intention. Cet
effet s’observe aussi chez les buveurs habituels. Plus
précisément, dans la condition d’implémentation, les étudiants
devaient lire ce texte avant d’implémenter leur intention : « La
plupart du temps les individus boivent de l’alcool avec les amis
pour des raisons sociales (pour être sociable et être aimé par
les autres). Dans un instant, on vous demandera de penser à une
stratégie vous permettant de refuser un verre d’alcool de la
part d’amis ou de collègues pendant les deux semaines qui
arrivent. Merci de répondre à la question suivante :... dès
qu’un ami ou un collègue me tend une boisson alcoolisée sur les
deux semaines à venir, je la refuserai en... (merci de noter ici
ce que vous allez faire ou dire) ». Deux semaines après, un
expérimentateur téléphonait aux participants et leur demandait
de choisir un coupon pour soit du vin et de la bière soit du
café et du thé. Dans la condition contrôle (sans
implémentation), 80 % (20/25) des participants acceptèrent
l’offre d’une boisson alcoolisée alors que dans la condition
implémentation 43,5 % (10/23) acceptèrent cette offre
alcoolisée. Les résultats montrent aussi que les participants
ayant l’habitude de boire de l’alcool et ayant implémenté leur
intention acceptent de boire moins d’alcool que ceux ayant
l’habitude d’en boire mais n’ayant pas implémenté leur
intention. L’implémentation peut, par conséquent, modifier les
habitudes de consommation. Dans une autre expérience, Armitage
(2009

) montre que l’implémentation des intentions, quel que soit
leur format de délivrance, est efficace dans la réduction de la
prise d’alcool. Les implémentations peuvent être auto-générées
(les participants sont libres de planifier avec autant de
détails que possible leur implémentation) ou délivrées par des
professionnels de la santé tout en produisant des effets
similaires.
Hagger et coll. (2012b

) ont demandé à leurs participants
placés en situation d’implémentation des intentions :
d’identifier une situation dans laquelle ils pourraient boire de
l’alcool et de développer une implémentation les aidant à ne pas
dépasser les limites recommandées. Les participants devaient
librement développer leurs propres contingences et plans, sous
la forme de « Si... alors » mais contraints d’écrire leur plan
pour établir un lien clair entre la situation et l’action
désirée. L’implémentation était ainsi formulée : « vous pouvez
trouver utile de vous dire : si je suis dans un bar avec les
amis et que je bois bien au-delà de mes limites, alors je
choisirai une boisson non alcoolisée au lieu d’alcool afin de ne
pas dépasser les limites. Merci d’écrire votre plan dessous en
suivant le format si... alors ». Cette étude a été conduite sur
des populations anglaise et estonienne. Hagger et coll.
(2012b

) ont mesuré le nombre d’unités
d’alcool consommées et la fréquence du
binge drinking sur
les 4 semaines suivant l’intervention. Les résultats obtenus
font état d’un effet significatif de l’implémentation des
intentions et une interaction avec la nationalité. Les
implémentations conduisent à une réduction moyenne de 1,42 verre
(soit 35,55 % par rapport au groupe contrôle) en consommation
mensuelle dans la population estonienne et de 2,25 dans la
population anglaise (soit 22,26 % par rapport au groupe
contrôle). Les implémentations réduisent aussi la fréquence
moyenne hebdomadaire du
binge drinking (0,83 en réduction
moyenne) dans la population anglaise.
Afin de favoriser la formulation de plans spécifiques, les
chercheurs ont comparé l’effet des implémentations générées par
les professionnels (par exemple : l’expérimentateur ou le
thérapeute) aux plans élaborés par les participants eux-mêmes.
Les implémentations sont généralement plus efficaces
lorsqu’elles sont dirigées par un professionnel (Ziegelmann et
coll., 2006

; Armitage,
2009

). Lorsqu’on vise des interventions de changement de
comportement à grande échelle, il est préférable de combiner des
implémentations avec d’autres stratégies comme l’utilisation
d’un formulaire d’aide à la volonté ou «
Volitional Help
Sheet » (Armitage, 2009

). Arden et Armitage
(2012

) proposent une déclinaison de la technique d’implémentation
adaptée à la consommation d’alcool. Le gouvernement britannique
recommande que les femmes ne consomment pas plus de 2 à 3 unités
(soit 8 à 10 grammes d’alcool pur ou 125 ml d’un verre de vin
titré à 9 degrés) par jour et 3 à 4 unités par jour pour les
hommes. Ils utilisent un formulaire d’aide à la volonté
(«
Volitional help sheets ») pour conduire les
participants à une implémentation des intentions. 69
participants (36 femmes, 33 hommes dont l’âge est compris entre
19 et 75 ans) participent à cette étude et sont affectés
aléatoirement à une de ces conditions : 1) contrôle ; 2)
implémentation des intentions simples : lier une situation à une
seule réponse appropriée ; 3) implémentation des intentions
multiples : lier plusieurs situations à plusieurs réponses
appropriées. Dans ces 3 conditions, les participants devaient
remplir le formulaire d’aide à la volonté les encourageant à
consommer dans la limite des recommandations sanitaires. 4)
Implémentations auto-générées (sans formulaire d’aide à la
volonté) : « Vous êtes libres de choisir comment vous allez
faire cela, mais nous voulons que formuliez vos plans aussi
détaillés que possible. Merci de porter une attention
particulière à la situation dans laquelle vous allez implémenter
ces plans ». Le formulaire d’aide à la volonté se présente sous
la forme d’un tableau à 2 colonnes comprenant chacune une liste
de 10 situations critiques (ou tentations) et 10 réponses
appropriées. Les items débutent par « si », par exemple : « si
je suis tenté de boire plus que ce que le gouvernement ne le
recommande quand je suis avec les autres, alors je ferai en
sorte de diminuer... ». On mesurait ensuite la prise d’alcool.
Les résultats montrent une diminution de 0,5 unité standard
(équivalent à 8 grammes d’alcool) par jour dans chacune des
conditions expérimentales et une augmentation marginale de
0,05 unité par jour dans la condition contrôle. Les
implémentations sont efficaces à la réduction de l’alcool quel
que soit le format de délivrance. Dans ce sens, Moody et coll.
(2018

) montrent l’efficacité de l’implémentation avec une feuille
d’aide à la volonté chez des personnes ayant des troubles de
consommation de l’alcool (cf. chapitre « Stratégies de prise en
charge de la dépendance à l’alcool »). L’intervention en termes
d’implémentation a permis de réduire de 1,09 consommation
d’alcool par jour comparativement à une augmentation de 0,29
consommation d’alcool par jour dans la condition contrôle sans
alcool. Armitage (2015

) s’intéresse à la réduction de la
consommation d’alcool chez les fumeurs (37 femmes, 28 hommes,
âge moyen = 33,77 ans). Soixante-cinq fumeurs ont été placés
dans une condition contrôle ou dans une condition où on leur
demandait d’implémenter leur intention avec un formulaire d’aide
à la volonté (Arden et Armitage,
2012

). Les résultats montrent une baisse de la consommation chez
ceux ayant implémenté leur intention : la consommation d’alcool
décroit de 2 unités standard (soit 16 grammes) par semaine
tandis qu’elle augmente marginalement dans le groupe contrôle
(0,46 unité standard par semaine).
Certaines méta-analyses montrent que les interventions
anti-alcool en ligne (d = 0,07 ; (Black et coll.,
2016

) et celles chez les étudiants en première année universitaire
(d = 0,07) produisent seulement un petit effet de taille sur la
consommation d’alcool. Norman et coll.
(2019

) avancent l’idée de la temporalité dans le déroulement de la
procédure. Dans certaines études, l’implémentation anti-alcool
est réalisée une fois les étudiants inscrits et ayant débuté les
cours. Dans d’autres études, l’implémentation est réalisée de
suite après l’inscription lorsque les étudiants ne connaissent
pas encore la vie universitaire. Selon eux, les étudiants
doivent acquérir une connaissance des situations où ils peuvent
être en confrontation avec l’alcool et celles où des solutions
leur sont proposées pour s’en prémunir. Ces auteurs préconisent,
par conséquent, de délivrer les messages anti-alcool avant
l’arrivée à l’université lorsque les étudiants sont encore
réceptifs aux interventions sanitaires. Ils préconisent de
proposer ensuite les implémentations après connaissance de la
vie universitaire (Norman et coll.,
2018

). Par ailleurs, Rivis et Sheeran
(2013

) ont montré que l’implémentation des intentions (du type
« si... alors ») est en mesure de casser les stéréotypes
positifs liés au
binge drinking et leur impact
automatique sur le comportement de
binge drinking. Ces
effets sont automatiques dans le sens où les participants ne
sont pas conscients de cette influence.
Armitage et coll. (2011

) ont testé l’implémentation des
intentions dans le cadre de l’auto-affirmation. Les techniques
basées sur l’auto-affirmation consistent à affirmer ses propres
valeurs personnelles (Steele,
1988

) avant de lire un message à visée persuasive (ici, un message
anti-alcool). Elles permettent notamment de rehausser l’estime
de soi et, au-delà, la réduction du traitement biaisé défensif
aux informations menaçantes (Harris et Napper,
2005

). Ainsi, l’auto-affirmation agirait comme une ressource pour
l’individu, lui permettant une analyse objective et en
profondeur du message persuasif. Ce traitement en profondeur
déboucherait sur une acceptation des recommandations à la
protection. Par exemple, Brown et coll.
(2019

) ont montré l’efficacité de l’auto-affirmation dans la
communication persuasive anti-alcool (cf. aussi Knight et
Norman, 2016

, pour des résultats contraires).
Armitage et coll. (2011

) ont combiné l’implémentation à la
technique d’auto-affirmation en proposant cette première partie
de l’implémentation : « Si je me sens menacé ou anxieux, alors
je... » et quatre propositions de complétion étaient proposées
(par exemple : « je me souviendrai de mes succès, de mes
réussites antérieures »). Les participants lisaient ensuite le
message à visée persuasive anti-alcool. 278 participants étaient
placés dans une des conditions suivantes : contrôle (n = 93),
auto-affirmation seule (n = 92), implémentation et
auto-affirmation (n = 93). Les participants étaient aussi
exposés à un message à visée menaçante les informant sur les
dangers liés à la consommation d’alcool. Les résultats montrent
une consommation supérieure d’alcool dans la condition contrôle
(2,31 unités d’alcool par jour) et une moindre consommation dans
les deux conditions d’implémentation : implémentation seule
(1,52 unité par jour), implémentation avec auto-affirmation
(1,53 unité d’alcool par jour). Par ailleurs, l’auto-affirmation
a amélioré le traitement du message, la menace perçue et
contribue à une moindre décrédibilisation du message
anti-alcool. Ils montrent aussi que significativement plus de
participants suivent sur le moyen terme les recommandations
anti-alcool dans la condition auto-affirmation seule (93,48 %)
et auto-affirmation avec implémentation (93,48 %) que dans la
condition contrôle (78,49 %). Ces résultats sont répliqués sur
un échantillon de 67 adolescents (Armitage et coll.,
2014

). Ceux bénéficiant de l’implémentation avec auto-affirmation
consomment 2,48 grammes d’alcool en moins par jour que ceux n’en
ayant pas bénéficié. Dans une autre opérationnalisation de la
combinaison auto-affirmation/implémentation, les participants
(n = 348) de l’étude de Norman et Wrona-Clarke
(2016

) complétaient ou pas une tâche d’auto-affirmation
(affirmation des valeurs principales), lisaient un résumé sur
les risques du
binge drinking, et ensuite implémentaient
ou pas des intentions (sous la forme : « si... alors »). Les
résultats ne montrent globalement pas d’effet de
l’auto-affirmation. L’effet de cette dernière varie selon le
type de valeur choisi pour affirmation par les participants. En
revanche, les participants ayant implémenté leur intention (ou
pas) rapportent boire moins d’unités d’alcool et s’engagent
moins fréquemment une semaine après (cf. aussi Murgraff et
coll., 1996

; Murgraff et coll.,
2007

). Ces résultats confirment la forte efficacité de
l’implémentation des intentions dans le cadre de la réduction de
la consommation d’alcool et suggèrent ici de ne pas utiliser la
technique de l’auto-affirmation chez des étudiants. La
construction d’une implémentation peut être efficace lorsqu’elle
est incorporée dans une intervention brève (Armitage et Arden,
2016

).
Norman et coll. (2019

) combinent la théorie de l’action
planifiée aux implémentations des intentions. L’objectif est de
réduire le
binge drinking chez les étudiants (n = 407).
Les résultats montrent qu’une intervention basée sur trois
messages issus de l’action planifiée c’est-à-dire ciblant
essentiellement les croyances, les attitudes et les normes (par
exemple : « Vous pouvez très bien vous détendre à l’université
sans faire du
binge drinking » ou encore « le
binge
drinking n’est pas bon pour vos études : impact négatif
sur vos performances », Epton et coll.,
2015

) réduit notamment les intentions de s’engager dans un
comportement de
binge drinking sur le court terme mais
pas au-delà d’un mois (voire jusqu’à 6 mois dans l’étude de
Norman et coll. (2018

). Ces résultats montrent que les
« bonnes intentions » ne prédisent pas, sur le moyen et long
terme, le comportement qui leur est conforme (Sheeran et coll.,
2016

; Sheeran et Webb, 2016

). Les interventions qui produisent
un effet significatif sur les intentions produisent seulement un
faible effet sur le comportement (Webb et Sheeran,
2006

). Par ailleurs, Norman et coll.
(2019

) montrent que l’implémentation des intentions du type «
Si... alors : si je suis dans un bar avec des amis et que je
pense que je vais m’adonner au
binge drinking, alors je
choisis plutôt une boisson non alcoolisée » réduit la fréquence
du
binge drinking à court terme chez les étudiants mais
pas au-delà d’un mois. À noter que la combinaison des deux
techniques ne produit pas, dans cette étude, d’effet additif sur
les intentions ni même sur les comportements.
Caudwell et coll. (2016

) proposent un protocole testant
l’implémentation en combinaison avec la théorie de
l’auto-détermination dans le cadre de la consommation d’alcool
et plus particulièrement du
pre-drinking. Ce dernier
consiste à consommer de l’alcool chez soi avant de se rendre à
un événement social. L’étude se focaliserait sur la motivation
et le support autonome (par exemple : internalisation des
régulations comportementales). L’auto-détermination impacte la
consommation déclarée d’alcool (Hagger et coll.,
2012b

; Keatley et coll., 2013

; La Fuente et coll.,
2017

) prenant en compte les recherches sur l’importance de
l’autonomie dans la réception des risques sanitaires, ces
auteurs suggèrent que les individus seraient plus motivés et
autonomes dans la réduction du
pre-drinking s’ils
génèrent eux-mêmes, en autonomie, leurs propres raisons pour
poursuivre cet objectif. D’autres recherches ont montré que les
intentions d’implémentation (phase volitionnelle) se forment
plus facilement dans un cadre autonome (phase motivationnelle)
sans doute par internalisation des buts. Le degré
d’auto-détermination d’un comportement prédit les progrès sous
réserve d’implémentation des intentions (Koestner et coll.,
2002

; Milne et coll., 2002

; Koestner et coll.,
2006

) notamment dans la consommation d’alcool (Hagger et coll.,
2012a

). Malgré une assise forte dans la littérature, les résultats
obtenus par Caudwell et coll.
(2018

) ne vont pas dans le sens de leurs attentes. Quel que soit le
groupe d’intervention (un support autonome, une implémentation,
un support autonome + une implémentation), ces auteurs observent
une réduction de la consommation comparativement au contrôle. La
réduction est attribuable, par conséquent, à d’autres facteurs
comme les
e-mails, les SMS, le guide de l’alcool
consultés. Par ailleurs, Caudwell et coll.
(2019

) ont montré toute la difficulté à prédire le
pre-drinking déterminé à la fois et notamment par des
éléments explicites et implicites : le comportement passé ou les
habitudes, le contrôle perçu, l’identité du buveur, une faible
intention de le réduire.
Cooke et Lowe (2016

) ont réalisé une méta-analyse pour
quantifier la différence de taille d’effet dans la consommation
d’unité d’alcool entre les individus ayant implémenté leur
intention et ceux ne l’ayant pas fait (n = 3 102 sur 9 études
liées à l’alcool). Une différence positive de taille d’effet est
observée dans la condition implémentation (
d de Cohen =
0,21, p = 0,02). Le suivi de la consommation est examiné, dans
leur méta-analyse, comme modérateur. Une différence positive de
taille d’effet est observée dans la réduction de consommation
d’unités d’alcool lorsque le suivi est mesuré jusqu’à un mois
après l’implémentation (
d de Cohen = 0,43, p < 0,05)
mais cette différence dans la taille d’effet ne s’observe plus
au-delà d’un mois (
d de Cohen = 0,07, p = 0,25). Cooke et
Lowe concluent à l’efficacité des implémentations dans la
réduction de la consommation d’alcool : les individus ayant
implémenté leur intention rapportent de plus faibles
consommations dans le mois qui suit l’intervention que ceux ne
les ayant pas implémentées. Cette récente méta-analyse montre
l’efficacité des implémentations dans le délai d’un mois après
l’intervention. On peut toutefois regretter le nombre réduit
d’études prises en compte (n = 9). D’autres méta-analyses
devraient être conduites prenant en compte les études réalisées
depuis 2016.
Feedback normatif
personnalisé
Meisel et Colder (2019

) ont montré que les normes sociales
perçues de la consommation d’alcool sont de solides prédicteurs
de cette même consommation chez les adolescents. Les normes
perçues en matière de consommation d’alcool et la consommation
d’alcool se développent par le biais d’un processus
d’apprentissage réciproque où ces deux constructions sont
façonnées ou modelées l’une par l’autre. Peu d’études ont évalué
l’élaboration de normes perçues à l’adolescence et les processus
expliquant la forte association entre les normes perçues et la
consommation. On relève une augmentation importante des normes
descriptives et injonctives (approbation de la consommation
d’alcool) pendant l’adolescence et augmentant avec l’âge. Les
résultats suggèrent, par conséquent, la nécessité d’intervention
ciblant les normes perçues de consommation d’alcool au début et
au milieu de l’adolescence, période vécue comme dynamique dans
l’étude des normes de consommation d’alcool.
Plus concrètement et d’un point de vue appliqué, les normes
s’étudient dans le cadre de la consommation par des
feedbacks. De nombreuses expériences rapportent
l’utilisation de ces
feedbacks dans les procédures de
changement de comportement sur les participants tout-venant et
de tout âge. Ainsi, Neighbors et coll.
(2019

) ont réalisé une intervention contenant un
feedback
normatif personnalisé par ordinateur : 951 buveurs étudiants ont
rempli des questionnaires d’évaluations dès réception du
feedback, après trois mois, et six mois. Les
résultats montrent que les messages axés sur les comportements
malsains en matière de consommation d’alcool, lorsqu’ils sont
décrits comme peu fréquents, sont les plus efficaces pour
réduire les problèmes liés à la consommation d’alcool au fil du
temps. Les effets d’un
feedback personnalisé sur la
consommation d’alcool, sont confirmés dans deux méta-analyses :
l’une portant sur les interventions personnalisées sur la
question de la douleur et l’alcool (Powers et coll.,
2019

), l’autre chez les étudiants buveurs (Dotson et coll.,
2015

). L’effet des
feedbacks personnalisés est modéré par
les motivations à faire-face («
coping ») des
participants. Ceux ayant une faible motivation à faire face sont
plus sensibles aux normes véhiculées par le
feedback
(Young et coll., 2016

).
Par ailleurs, Hamilton et DeHart
(2019

) ont pu montrer que le besoin d’appartenance est un facteur
important dans la consommation d’alcool chez les étudiants. Bien
que le besoin d’appartenance puisse généralement être un facteur
de protection, les élèves qui ne se sentent pas acceptés et qui
s’inquiètent de leur appartenance peuvent être exposés à un
risque accru de consommation d’alcool en raison de la
surestimation des normes de consommation réelles. Le
renforcement du sentiment d’acceptation pourrait, par
conséquent, être une méthode plus efficace pour réduire la
consommation d’alcool en fonction des normes sociales perçues.
Par ailleurs, Steers et coll.
(2016

) ont testé la combinaison, dans la réception des
feedbacks personnalisés, d’une norme descriptive et
injonctive. Les résultats montrent que les gros buveurs sont
plus sensibles aux normes descriptives extrêmes (« Vous buvez
plus que 95 % des... ») dans leur consommation d’alcool.
Toutefois, l’ajout d’une norme injonctive n’a pas pour effet une
diminution de la consommation même si, dans certaines études,
nous relevons une efficacité à force de répétition de la norme
injonctive dans le domaine du tabagisme par exemple (Jun et
coll., 2016

) pour une discussion des tests statistiques
utilisés). Dans ce sens, Yang et Nan
(2018

) montrent, à l’aide d’une expérience en ligne (n = 519) que
les normes descriptives, chez les gros buveurs, sont plus
efficaces au changement que les normes injonctives. Ils
suggèrent de différencier l’utilisation des normes, dans les
messages, selon le niveau de consommation de buveurs. Ainsi des
petits buveurs ne seraient-ils guère sensibles aux normes
descriptives pour peu qu’ils aient l’appétence ou fortement
envie de changer de comportement («
locomotion
orientation »). S’ils n’en ont pas envie, alors une
norme descriptive serait plus efficace au changement. Par
ailleurs, Park et coll. (2019

) ont montré que les messages portant
sur les normes sont aussi modérés par le cadrage du message.
L’expérience prend en compte uniquement le
binge drinking
(n = 211). Ces auteurs montrent plus de réponses favorables au
cadrage positif (ex. : « la plupart des étudiants sont en bonne
santé et sont responsables ») qu’au cadrage négatif (ex. : « la
plupart des étudiants ne sont pas en bonne santé et
irresponsables ») particulièrement chez les étudiants qui
croient que la plupart de leurs collègues utilisent l’alcool
d’une manière irresponsable. L’effet du cadrage du message est
aussi modéré par le niveau de consommation des participants.
Pedersen et coll. (2017

) montrent un effet des normes
injonctives chez les jeunes en âge scolaire (âge moyen =
17,3 ans). Sur la base d’un échantillon de 2 493 jeunes d’âge
scolaire, ils ont évalué le comportement de consommation
d’alcool (consommation au cours de l’année précédente ;
fréquence, quantité et consommation au cours du mois précédent),
les conséquences de la consommation d’alcool et les normes
descriptives perçues sur le comportement des adolescents. Sept
normes injonctives sont identifiées en réponse à cette
question : « À quel niveau d’acceptabilité (ou
d’inacceptabilité) pensez-vous que l’étudiant typique juge les
comportements suivants ? » Les étudiants devaient classer 7
normes injonctives dont voici le classement de la plus
acceptable à la moins acceptable : jouer à des jeux d’alcool ;
boire pour atteindre l’ivresse ; boire de l’alcool chaque
week-end ; boire en dessous de 21 ans ; boire seul ; ne jamais
boire ; conduire après boire. Les normes injonctives perçues
étaient associées à la consommation. Ces auteurs concluent que
les programmes de prévention devraient inclure des
feedbacks sur les normes injonctives pour en
améliorer l’efficacité.
Stratégies comportementales de
protection
Les stratégies comportementales de protection («
Protective
Behavioral Strategies » ou PBSs) sont susceptibles de
réduire les méfaits de l’alcool en diminuant la quantité totale
d’alcool consommée (Pearson,
2013

; Napper et coll., 2014

; Grazioli et coll.,
2015

; Braitman et Henson, 2016

). Martens et coll.
(2004

) proposent cette définition : « les comportements que les
individus peuvent réaliser afin de limiter les conséquences
négatives liées à l’alcool » (p. 390). Elles sont à catégoriser
selon leurs fonctions :
• limiter et/ou stopper la consommation (par exemple :
décider d’une limite avant de boire) ;
• modifier la manière de consommer (par exemple : manger en
buvant) ;
• réduire les risques d’atteintes corporelles (par
exemple : désigner un conducteur non-buveur à
l’avance).
Une non-adhérence à ces stratégies peut empêcher les buveurs de
restreindre leur prise d’alcool. Jongenelis et coll.
(2016

) ont montré, sur un échantillon de buveurs australiens
(n = 2 168), l’efficacité de ces stratégies dans la réduction de
la consommation d’alcool comme, par exemple, refuser un verre
d’alcool et alterner entre une boisson alcoolisée ou
non-alcoolisée. D’autres recherches montrent que l’efficacité de
ces stratégies sur le web comme l’intervention brève (Dvorak et
coll., 2016

) peut être supérieure chez les femmes
que chez les hommes (Clarke et coll.,
2016

). Ces stratégies sont aussi médiatrices de l’effet de
variables antécédentes (comme par exemple l’âge de la première
consommation, l’impulsivité, la dépression) sur les conséquences
de l’alcool (Bravo et coll.,
2016

).
Bravo et coll. (2016

), sur deux échantillons d’étudiants
(n = 1 124), montrent que les stratégies comportementales de
réduction médiatisent partiellement l’effet des croyances sur
l’alcool sur les conséquences liées à l’alcool. Un effet de
double médiation est observé dans cette population : croyances
des étudiants envers l’alcool → manière de boire comme
stratégies comportementales → consommation d’alcool →
conséquences liées à l’alcool. Braitman et coll.
(2017

) montrent que les contextes conditionnent souvent
l’utilisation d’une stratégie plutôt qu’une autre et, par
conséquent, le niveau de consommation d’alcool. Par exemple,
boire entre amis prédit une consommation d’alcool élevée et
l’absence d’utilisation de stratégies comportementales (Dvorak
et coll., 2017

) pour une intervention chez des
jeunes femmes lors du
Spring break. Tabernero et coll.
(2019

) montrent que les stratégies comportementales partagées par
le groupe dépendent de la composition du groupe notamment en
termes de genre. Ainsi, l’influence des stratégies
comportementales de protection sur le style de consommation
d’alcool est modérée par la composition du groupe : plus les
hommes sont nombreux, plus grande sera la quantité d’alcool
consommée. Mais, plus les stratégies sont utilisées, moins la
consommation est forte. Plus les jeunes adultes utilisent des
stratégies, plus leur consommation est faible. Cette relation
est toutefois modérée par la taille du groupe lorsque les jeunes
adultes utilisent : 1) peu de stratégies, la taille du groupe
est positivement liée à la consommation ; 2) de nombreuses
stratégies, la taille du groupe n’est plus liée à la
consommation (figure 11.4

).
Enfin, lorsque les jeunes adultes utilisent : 1) peu de
stratégies, le nombre d’hommes dans le groupe est lié
positivement à la consommation d’alcool ; 2) de nombreuses
stratégies, la consommation est indépendante du nombre d’hommes
dans un groupe (figure 11.5

).
Dans ce sens, Whitley et coll.
(2018

) montrent que les hommes (ici, des étudiants entre 18-25 ans)
qui rapportent un haut niveau de conformité aux normes
masculines (par exemple la prise de risque, le machisme) et une
moindre utilisation des stratégies comportementales de
protection sont ceux qui s’engagent dans les plus dangereuses
pratiques de consommation. Par ailleurs, Garcia et coll. (2018

)
ont montré que le sentiment de vulnérabilité modère les
relations entre la manière de consommer (une stratégie
comportementale) et la consommation. Ainsi, ceux ou celles (âge
moyen = 22 ans) ayant un fort sentiment de vulnérabilité et
utilisant les stratégies comportementales concernant la manière
de consommer rapportent une plus forte diminution de
consommation d’alcool. Pearson et coll.
(2017

) appellent à des réplications permettant de reproduire les
modérations déjà observées dans d’autres études. Les modérations
sont importantes car elles permettent de définir les limites
précises des effets protecteurs de ces stratégies
comportementales : il convient par conséquent, selon eux,
d’identifier pour qui et dans quel contexte les stratégies
réduisent les dommages de l’alcool. Treloar et coll.
(2015

) ont validé une échelle en 20 items sur l’identification des
stratégies comportementales utilisées. Un score élevé sur
l’échelle est associé à moins de consommation d’alcool et de
problèmes liés à l’alcool. L’échelle est composée de 3
sous-échelles identifiant 3 catégories de stratégies
comportementales (1) la réduction des dommages associés à
l’alcool ; 2) stopper/limiter la consommation ; 3) la manière de
boire). Chaque item est évalué sur une échelle allant de 1
« jamais utilisé » à 6 « toujours utilisé ».
Sous-échelle 1 : Réduction des dommages
associés à l’alcool
Désigner un conducteur
• Veiller à rentrer chez soi avec un ami
• Ne pas perdre sa boisson de vue
• Refuser de monter dans une voiture avec quelqu’un qui
a bu
• Ne sortir qu’avec des gens connus et de confiance
• Éviter la consommation combinée d’alcool et de
marijuana
• S’assurer de ne boire qu’avec des personnes qui
peuvent prendre soin de soi si on consomme trop
d’alcool
• Manger avant ou pendant la consommation d’alcool
Sous-échelle 2 : Limiter/arrêter la
consommation d’alcool
Déterminer le nombre de consommations à ne pas dépasser
• Alterner boissons alcoolisées et non alcoolisées
• Prévoir qu’un ami nous prévienne lorsqu’on a assez
bu
• Quitter la soirée à une heure pré-determinée
• Arrêter de boire à une heure pré-determinée
• Associer consommation d’alcool et consommation
d’eau
• Ajouter de la glace à sa boisson
Sous-échelle 3 : Manière de
boire
• Éviter les jeux à boire/jeux d’alcool
• Ne pas mélanger différents types d’alcools
• Boire doucement plutôt que d’engloutir ou de faire
des cul-secs
• Éviter d’essayer de suivre ou de dépasser la
consommation des autres
• Éviter de boire avant de sortir
Réduction de la consommation et communication
digitale
Médias et réseaux
sociaux
Les réseaux sociaux représentent un vecteur de propagation sur la
consommation d’alcool (Hormes,
2016

) ; pour une analyse mathématique de la dynamique de groupe
lors de la consommation d’alcool (Giraldo et coll.,
2017

) ; pour une analyse sémantique des réseaux sociaux
(Benitez-Andrades et coll.,
2018

). Loman et coll. (2018a

) étudient l’effet des messages
anti-alcool placés ou postés sur Facebook. Les résultats
montrent que les participants prennent conscience du risque que
représente la consommation d’alcool lorsqu’ils génèrent
eux-mêmes leurs propres arguments anti-alcool et s’en
auto-persuadent (Loman et coll.,
2018b

). Thompson et Romo (2016

) montrent que la croyance en
l’alcool comme faisant partie de son identité conduit des
étudiants à boire et à poster des messages sur les réseaux
sociaux. Hendriks et coll.
(2017

) montrent que certaines photos sont préférentiellement
postées ou mises à disposition du public sur les réseaux
sociaux : les photos de groupe où l’alcool apparaît en fond ;
les photos où l’alcool est le point de focalisation ; les photos
où sont montrées des intoxications par l’alcool (par exemple :
vomissements) ; les photos montrant un jeu basé sur l’absorption
d’alcool. Les photos modérées sont les plus postées tandis que
les photos extrêmes, comme par exemple une personne ivre en
train de vomir le sont significativement moins. Cette
différenciation de fréquence dans l’affichage des événements
liés à l’alcool implique une transmission ou la visibilité d’une
image positive de l’alcool. L’association « l’alcool est drôle »
est alors rendue plus accessible en mémoire ce qui conduit à une
sous-estimation des risques liés à l’alcool (Hendriks et coll.,
2018

). D’autres recherches relatent un échec des campagnes sur
Facebook notamment celle portant sur l’alcool pendant la
grossesse en Nouvelle-Zélande.
Message, textes et SMS
(tableau 11.IV)
Crombie et coll. (2017

) montrent, lors d’une étude de
faisabilité sur des hommes dont l’âge varie entre 25 et 44 ans
et ayant pratiqué au moins 2 fois le
binge drinking le
mois précédent, que des interventions par SMS sont tout à fait
possibles et acceptées. Dans ce sens, Thomas et coll.
(2016

) montrent, sur la base d’interviews et de
focus groups
conduits auprès d’étudiants, que l’intervention par SMS est tout
à fait acceptable. Les messages neutres, motivés, clairs, courts
et sur une période de 6 semaines seraient les plus efficaces
(cf. aussi : Hospital et coll.,
2016

; Wright et coll., 2017b

). L’intervention sur mobile gagne en
efficacité lorsqu’elle est profilée au récepteur mais aussi au
moment où il est le plus disponible et dans le contexte dont il
en a le plus besoin («
Just-In-Time Adaptative
Intervention », JITAIs ; Nahum-Shani et coll.,
2018

). Une autre étude de faisabilité montre tout l’intérêt et la
forte efficacité de l’utilisation des normes descriptives (par
exemple, « 3 étudiants sur 4 boivent moins que 4 verres par
semaine... ») ou injonctives (par exemple, « 91 % des étudiants
buveurs approuvent de limiter la consommation à 1 ou 2
verres... ») sur la consommation d’alcool (Merrill et coll.,
2018

). Dans ce sens, Merrill et coll.
(2016

) montrent que les fortes buveuses âgées entre 18 et 25 ans
jugent les normes injonctives plus efficaces que les normes
descriptives pour produire un changement dans la consommation
d’alcool. Par ailleurs, l’intervention par SMS gagne en
efficacité en termes de réduction de la consommation d’alcool
lorsqu’elle est combinée à une intervention par le web (Palfai
et coll., 2016

; Haug et coll.,
2017

; Paz Castro et coll., 2017

; Tahaney et Palfai,
2017

; Filler et coll., 2017), ici chez des étudiants
consommateurs. Trub et Starks
(2017

) ont montré que des jeunes femmes adultes (18-29 ans, vivant
aux États-Unis) pratiquant le
binge drinking utilisent
des SMS pour parler d’alcool. Selon ces auteurs, les SMS
régulent les émotions et permettent la désinhibition : l’envoi
de SMS sur leur état d’ivresse peut être utilisé comme une
stratégie de régulation émotionnelle et prédictive de
comportements sexuels. Quant à la construction des SMS, ils
peuvent être évalués
a posteriori par des
focus
groups (Suffoletto et coll.,
2016b

). Plus globalement, la méta-analyse de Mason et coll.
(2015

) porte sur 14 études et 10 652 participants (adolescents,
jeunes adultes, adultes) et teste l’effet de ces messages sur la
consommation d’alcool et de tabac. Le nombre de SMS par
intervention variait de 1 à 278 avec une moyenne de 122 sur un
temps d’intervention compris entre 1 et 12 mois. Les résultats
obtenus montrent une taille d’effet de 0,25 indiquant qu’en
général les interventions sous forme de SMS produisent un effet
sur la réduction des comportements de consommation. Notons que
dans cette étude seulement 3 études portent sur l’alcool et 11
études sur le tabac. Parmi les 3 études portant sur l’alcool,
une seule (Suffoletto et coll., 2012

; 60 SMS envoyés sur 12
semaines) obtient des différences entre la situation contrôle et
les messages SMS (Gustafson et coll.,
2014

; Suffoletto et coll., 2014

; Rourke et coll.,
2016

; Irvine et coll., 2017

; Muench et coll.,
2017

; Wright et coll., 2017a

).
Tableau 11.IV Études sur les programmes SMS mis en place pour
réduire la consommation d’alcool
Références
|
Objectifs
|
Procédure/ Méthodologie
|
Résultats
|
Conclusions
|
Bock et coll.,
2016
|
Tester la faisabilité, acceptabilité,
efficacité de messages SMS sur une population
d’étudiants
|
60 étudiants buveurs répartis dans une
condition message anti-alcool par SMS ou dans une
condition messages motivationnels par
SMS
|
Très bonne faisabilité Consommation
réduite sur 6 et 12 semaines Confiance accrue
dans la capacité à limiter l’alcool
|
Indicateurs positifs de l’efficacité du
programme par SMS
|
Suffoletto et coll.,
2016a
|
Évaluation d’un programme SMS sur une
population d’étudiants
|
SMS profilés et envoyés pendant 6
semaines
|
Diminution du binge drinking sur
6 semaines Plus forte réduction de
consommation chez les hommes lorsqu’engagés sur un
objectif
|
SMS efficaces à la réduction de la
consommation d’alcool
|
Sharpe et coll.,
2019
|
Évaluation d’un programme SMS sur une
durée de 12 mois
|
SMS profilé : réception de 16 messages
sur 4 semaines SMS contrôle : un message et
contact 3 mois après
|
Diminution significative de la
consommation
|
Les SMS sont efficaces dans l’aide à la
réduction de la consommation d’alcool.
|
Wurdak et coll.,
2017
|
Évaluer une intervention anti-alcool
sur 4 semaines par e-mail à destination des
parents (n = 476) dans le but de leur donner
capacités et habiletés à transmettre le message
aux adolescents (n = 173)
|
Sur 4 semaines, réception d’un
e-mail contenant des informations
scientifiques, avis pratiques, exercices sur la
communication envers les adolescents
|
Programme efficace sur les parents et
adolescents
|
Les interventions par mail sont
efficaces et de faibles coûts.
|
Dans une analyse systématique de la littérature, Hutton et coll.
(2019

) ont montré que l’approche
mHealth (ou
mobile
Health, « santé par mobile ») est efficace pour diffuser
l’information aux jeunes. Sur les 18 études incluses dans la
revue, deux études de Suffoletto et coll.
(2012

et 2016a

) montrent que de brèves
interventions ont le potentiel de produire un changement de
comportement. L’intervention doit être intéressante et
interactive pour retenir l’attention des jeunes. De même,
Bannink et coll. (2014

) défendent l’idée d’un profilage sur
mesure des messages dans le but d’augmenter leur efficacité.
Jander et coll. (2016

) et Strohman et coll.
(2016

) ont montré que les messages de prévention produisent un plus
grand impact sur les personnes au début de leur vie de
consommateur d’alcool. Assurer la participation des jeunes à la
conception et à la mise en œuvre des études peut également
contribuer à la durabilité des résultats et à leur transfert
dans des politiques et des pratiques de santé publique
efficaces.
Intervention digitale et persuasion
technologique : web et smartphone
À l’heure où les campagnes de communication classiques cherchent
encore leurs mots, la communication digitale prend de plus en
plus de place dans les médias. Plus globalement, les
interventions en termes de communication digitale s’inscrivent
aussi dans le cadre de la persuasion technologique conçue comme
un système interactif ayant pour objectif d’aider et motiver les
individus à adopter des comportements bénéfiques pour eux et
leur communauté tout en évitant les comportements nuisibles.
L’utilisation de la technologie persuasive, qui vise à susciter
un changement souhaitable en façonnant et en renforçant le
comportement et/ou l’attitude, se développe aujourd’hui avec un
certain succès dans pratiquement tous les domaines de la santé
et du bien-être (Orji et Moffatt,
2018

; Oinas-Kukkonen et coll.,
2019

), par exemple avec le développement de
personas
8
Personne fictive dotée d’attributs et
de caractéristiques sociales et psychologiques et qui
représente un groupe
cible.
(LeRouge et coll.,
2013

). Ces interventions trouvent aussi une application dans le
domaine des interactions Homme-machine (IHM), voire de
l’expérience utilisateur (UX) (Lallemand et coll.,
2015

; Lallemand et Gronier, 2016

), s’intéressant à la conception et
au développement de systèmes interactifs et à leurs impacts
sociétaux.
Bertholet et coll. (2017

) ont évalué une intervention sur
internet (IBI ou «
Internet-Based Brief
Intervention »
9
)
contenant 5 modules (
feedback personnel, autosurveillance
de la consommation d’alcool, outil désigné pour le conducteur,
calculateur de taux d’alcool, information). L’intervention a été
suivie et évaluée pendant 3 mois auprès de 130 adultes, recrutés
en Suisse (n = 70) et au Canada (n = 60), (> 14 (hommes)/> 7
(femmes)/semaine ou ≥ 1 épisode/mois avec 6 consommations ou
plus). Les résultats montrent une intervention-web jugée
acceptable et utile mais son utilisation est peu fréquente. Ceux
et celles ayant utilisé l’intervention-web plus d’une fois ont
déclaré consommer moins d’alcool par semaine que ceux qui ne
l’ont pas fait. Cette intervention est effectivement efficace
(Bertholet et coll., 2015b

; Bertholet et coll.,
2015a

) en termes de réduction du nombre de verres par semaine sur 1
mois mais pas sur 6 mois. Dans ce sens, Bertholet et coll.
(2018

) montrent que cette intervention-web ne semble pas réduire la
consommation sur le long-terme, ici 4 ans après l’intervention
initiale. Bertholet et coll.
(2019

) testent sur le long terme une application
smartphone
basée sur le même principe que l’intervention IBI.
L’acceptabilité de cette application ayant déjà été testée
(Bertholet et coll., 2017

), elle est associée à une réduction
de la consommation d’alcool et du
binge drinking. Mais,
les résultats (Bertholet et coll.,
2019

) ne montrent pas d’effet sur la consommation sur une période
de 6 mois. Le recours à l’application est bénéfique
comparativement à un groupe témoin sans intervention : des
différences s’observent aussi entre ceux ayant accédé à
l’application et ceux n’y ayant pas accédé. Les applications
représentent une réelle occasion d’intervention mais leur accès
est plutôt difficile et, au-delà, peut ne pas entraîner de
changements importants dans la consommation d’alcool.
Riper et coll. (2018

) montrent (sur la base d’un effectif
de 14 198 adultes provenant de 19 essais contrôlés randomisés)
que les interventions sur le web sont efficaces dans le cadre
d’une réduction de la consommation hebdomadaire moyenne et du
respect des limites de consommation à faible risque. Plus
spécifiquement, Song et coll.
(2019

) conduisent une étude sur l’efficacité des interventions de
mHealth. Sur 19 interventions rapportées, 12
interventions produisent les résultats escomptés en vue de
l’amélioration de l’état de santé selon des indicateurs
comportementaux, physiologiques et cognitifs. Des auteurs
(Hekler et coll., 2016

; Patrick et coll.,
2016

) proposent de s’intéresser aux interventions digitales de
changement du comportement («
Behavior Change
Interventions » ou DBCIs) et, plus particulièrement, aux
théories du changement qui renseignent sur les variations
individuelles et le changement sur le long terme. Garnett et
coll. (2018a

) définissent une DBCI comme «
un
service ou un produit utilisant les technologies machine
pour promouvoir des changements de comportements ».
Perski et coll. (2020

) répertorient l’ensemble des
échelles mesurant l’implication ou l’engagement dans les DBCI
(c’est-à-dire, «
User engagement Scale », «
eHealth
Engagement scale », «
Flow state scale »,
«
Immersion experience questionnaire », «
Personal
involvement inventory », «
Mobile application
scale »). Ces auteurs proposent à la suite une échelle
mesurant l’engagement dans les interventions même. Il s’agit
d’une échelle en 17 items : «
DBCI Engagement Scale »
(par exemple : « À quel point avez-vous ressenti de l’intérêt,
du plaisir, de l’ennui »... Yardley et coll.
(2016

) montrent que l’engagement se doit d’être un processus
dynamique essentiel au changement de comportement. Selon Garnett
et coll. (2018c

), l’engagement concerne « la
fréquence, la durée, la profondeur d’utilisation et l’expérience
caractérisée par l’attention, l’intérêt et l’affect ». Cet
engagement doit se manifester d’abord en lien avec la méthode de
changement digital ou dans la technologie digitale employée
(niveau micro) puis en lien avec le changement de comportement
(niveau macro) afin, notamment, de minimiser l’attrition parfois
importante (49 %) chez les buveurs (Radtke et coll.,
2017

). Par exemple, Gustafson et coll.
(2014

) ont montré, sur une population buveuse quittant une unité de
soin anti-alcool (n = 349), que cette dernière est plus
influencée par une intervention digitale anti-alcool
(«
Addiction-Compréhensive Health Enhancement Support
System » ou A-CHESS) que par le traitement délivré
habituellement. Pendant les 8 mois de l’intervention et 4 mois
après, les patients rapportent significativement moins de risque
de boire que ne le font les patients du groupe contrôle. Il
faut, par conséquent, distinguer l’engagement dans la
technologie de l’engagement dans l’intervention. L’association
entre les deux se fait au fil du temps
(figure 11.6

).
Ces auteurs appellent les recherches à se saisir des facteurs
favorisant ou inhibant l’engagement à la fois dans la
technologie digitale mais aussi sur les comportements. Pour ce
faire, il faut utiliser différentes techniques de mesure de
l’engagement, de profilage de l’intervention, de communications,
accessibles aussi à ceux ou celles issus d’un milieu défavorisé.
Cole-Lewis et coll. (2019

) nomment Petit Engagement
(«
Little e ») celui permettant de s’engager dans les
interventions de changement des comportements et Grand
Engagement («
Big E ») celui permettant de s’engager dans
les comportements de santé. Par ailleurs, Murray et coll.
(2016

) posent la question de l’évaluation de ces technologies
digitales d’un point de vue de leur efficacité mais aussi pour
McNamee et coll. (2016

) du point de vue économique. McKay
et coll. (2019b

) utilisent les échelles MARS
(«
Mobile App Rating Scale » : Stoyanov et coll.,
2015

) et ABACUS («
App Behavior Change Scale » : McKay et
coll., 2019a

) dans l’évaluation des applications
de santé sur des thématiques générales. Perski et coll.
(2020

) proposent une échelle en 10 items permettant la mesure de
l’engagement dans les interventions digitales de changement des
comportements (DBCIs). Cette échelle est utilisée dans le but de
mesurer l’engagement dans l’application «
Drink less »
avec des adultes buvant excessivement. Ils suggèrent que
l’engagement dans des DBCI est influencé par des facteurs
psychologiques, sociaux, et environnementaux. La probabilité
qu’un utilisateur s’engage augmente lorsque, par exemple, il
juge l’application intéressante et agréable. L’engagement est
aussi déterminé par le contenu et la façon de diffuser ce
message, le format de la technologie employée (Norman et coll.,
2019

).
Les techniques d’intervention digitales ont fait l’objet de
méta-analyses. Cole et coll.
(2018a

) ont réalisé une méta-analyse (s’étalant de 2010 à 2016 soit
35 études répertoriées et pertinentes) sur les interventions
anti-alcool délivrées par le digital («
Computer-Delivered
Drinking Interventions » ou CDIs) sur des populations
d’étudiants. Les effets de ces interventions ont été mesurés
moins de 6 semaines après l’intervention, entre 7 et 26 semaines
après, et au-delà de 27 semaines. Les résultats ne montrent pas
de différences avec le groupe contrôle. Les interventions sont
certes associées à des différences significatives mais très
faibles concernant la réduction en quantité (d = 0,06) et la
fréquence de la consommation d’alcool (d = 0,07). À moyen terme
(d = -0,07) et sur le long terme (d = -0,06), les interventions
sont significativement liées à de nombreux problèmes liés à
l’alcool. Les auteurs concluent que les interventions digitales
présentent de petites réductions sur la consommation des
étudiants et qu’elles réduisent rarement plus la consommation
comparativement en contrôle.
Par ailleurs, Bhochhibhoya et coll.
(2015

) concluent en l’efficacité des interventions sur internet à
des fins de réduction du
binge drinking. Sucala et coll.
(2019

) soulignent la nécessité d’envisager des plates-formes de
collaboration interdisciplinaires pour garantir la réussite de
partenariats dans le but d’aboutir à des interventions digitales
plus efficaces dans le changement de comportement. Ces résultats
posent la question du contenu et de leur pertinence dans les
interventions : quels sont ces contenus ? Sont-ils vraiment
efficaces lorsqu’il s’agit de réduction de la consommation
d’alcool ? Est-ce que les interventions utilisent des techniques
efficaces et ayant déjà fait l’objet de tests et
expérimentations comme par exemple les techniques de changements
comportemental. Garnett et coll.
(2018c

) montrent, dans une méta-régression, que ce n’est pas le cas.
Sur 42 interventions examinées, la moitié (21/42) ne cite pas la
théorie qui sous-tend l’intervention, que ce soit sur internet
ou sur
smartphone. Seulement 38 % (16/42) utilisent une
théorie du changement dans le développement d’interventions. Ils
concluent que la moitié des interventions sont construites très
intuitivement par les concepteurs et ne permettent pas, par
conséquent, d’obtenir les changements de comportements
escomptés. Ces auteurs en appellent à une sélection théorique
plus claire, à l’application des bases théoriques dans les
changements de comportement en matière d’alcool notamment en
matière d’intervention digitale. Dans ce sens, Kaner et coll.
(2017

) lors d’une étude systématique portant sur 57
interventions (n = 34 390 participants) concluent à un effet
modéré des interventions digitales sur la consommation avec une
réduction moyenne de 3 unités standards par semaine
comparativement aux participants placés en condition contrôle.
Ce sont les techniques de changement comportemental relevant de
la substitution de comportement, de la résolution de problème et
de crédibilité de la source qui sont le plus associées à
l’efficacité des interventions digitales pour réduire la
consommation d’alcool.
Conclusion
Cet état de l’art concerne principalement les modèles et théories
issus de la psychologie sociale du changement des opinions et de
comportements liés à la consommation d’alcool. Dans ce chapitre,
nous avons privilégié la présentation de recherches issues de la
littérature scientifique disponible sur des expérimentations,
quasi-expérimentations et méta-analyses. Il s’agit aussi d’une revue
sur les changements susceptibles de concerner non seulement la
consommation d’alcool mais encore d’autres problématiques de santé
publique (par exemple l’alimentation). Le fil directeur de ce
chapitre était de montrer que les campagnes d’information classiques
n’ont que peu d’effet lorsqu’il s’agit de changer les comportements.
Au-delà des principales variables modératrices (par exemple : le
milieu social ou les caractéristiques individuelles), le changement
se conçoit à l’appui de modèles éprouvés pour rendre plus efficaces
les campagnes de communication classiques et le plus souvent
digitales. Nous avons identifié les principales techniques
permettant ces changements ainsi que les effets de résistance
possibles entraînant une inertie et une défiance. La diffusion de
ces informations qu’elles soient classiques ou digitales ou encore
basées sur la persuasion technologique devrait recourir, à tout le
moins en partie, à des techniques relevant d’un universalisme
proportionné (
Marmot Review Team,
2010

),
autrement dit permettant l’équité de l’intervention par
l’application de mesures universelles à l’ensemble de la population
et des mesures destinées à des groupes plus vulnérables.
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