Réduction des dommages associés à la consommation d’alcool
III.
Réduction des risques et des dommages, et stratégies de prise en charge des
consommateurs
2021
17-
Interventions non médicamenteuses pour une prise en charge des
consommateurs
à risque ou dépendants
L’accueil d’un individu en difficulté avec sa consommation d’alcool par
un professionnel de santé ou un bénévole doit permettre de créer une
relation de confiance, d’évaluer – selon sa place et ses compétences –
les niveaux de consommation et de gravité, et de déterminer des
objectifs. Pour atteindre ces objectifs, en particulier pour une
réduction des risques et des dommages, il est utile de s’appuyer sur des
techniques, des postures, des méthodes spécifiques.
Le travail présenté ici s’appuie sur des publications les plus récentes
et en nombre suffisant pour permettre l’analyse, et vise à :
• identifier les méthodes susceptibles de modifier les
consommations et le parcours de l’usager d’alcool à risques
voire dépendant, dans le sens d’une réduction des risques et des
dommages ;
• déterminer à quelle population ces techniques s’appliquent
(consommateurs à risque ou dépendants en particulier) ;
• vérifier si les critères d’efficacité sont suffisants, en termes
de reproductibilité et de durée d’effet. Cette efficacité peut
porter sur le nombre de jours de forte consommation, sur la
consommation totale par jour, ou sur des critères de qualité de
vie.
Postures soignantes
Ces méthodes sont la plupart du temps sous la responsabilité et
l’initiative des professionnels de santé. Or, la prise en charge des
personnes ayant une consommation à risque d’alcool est très
insuffisante. Nous avons vu qu’environ une personne sur 10 ayant
besoin de soins est réellement suivie en médecine générale en
France. Le système de soins reposant essentiellement sur une libre
détermination du choix du médecin par le patient et la mise en place
d’une contractualisation, la démographie médicale française incite
un certain nombre de médecins à se recentrer sur des pathologies
qu’ils connaissent mieux et qui seraient moins inconfortables que
les addictions.
Ce hiatus, donc entre la gravité des dommages liés à l’alcool, leur
fréquence, le peu de prise en charge effective (avec ou sans
médicaments) et les très rares interventions préventives (Blanquet
et coll., 2015

) amènent à réinterroger les postures des soignants et à essayer
de les infléchir.
Les comportements des soignants révèlent souvent leurs présupposés
négatifs vis-à-vis des addictions. Leur formation initiale et leurs
représentations interfèrent beaucoup avec leur capacité d’accueil et
leur façon de présenter les axes thérapeutiques (tels que les
interventions d’Alcooliques Anonymes – AA). Changer cet état de fait
est noté comme une priorité pour améliorer les soins dans les
addictions. Ainsi, un travail explorant les postures soignantes
avant et après une formation centrée sur des explications pratiques
sur les 12 étapes développées dans le parcours des AA, retrouve une
amélioration marquée des prises en charge (Best et coll.,
2016

).
Des formations réalisées chez les professionnels ou auprès
d’étudiants participant à des réunions d’alcooliques anonymes, ont
considérablement modifié leur savoir-faire et leurs perceptions
(Kastenholz et Agarwal, 2016

).
Lappin fait le même constat aux urgences. Il évalue le devenir des
patients consultant pour un problème lié à l’alcool : leur devenir
s’améliore lorsque les soignants sont formés spécifiquement, se
traduisant par une utilisation « en routine » c’est-à-dire
« naturelle » des outils de repérage (Lappin et coll.,
2018

).
Insuffisance de repérage et manque de formation
des soignants
Pour les consommations à risque sans
dépendance
Les médecins, tout en reconnaissant leur légitimité à intervenir
et l’adéquation entre la pathologie et leur place, expriment une
faible confiance en eux et une faible satisfaction
professionnelle quant à la prise en charge des consommations à
risque (Blanquet et coll., 2015

).
Bradley pointe cette situation en notant que tout renvoie vers
l’intervention précoce des acteurs de soins primaires, vers la
promotion de certains outils, mais le « comment » restant mal
défini (en particulier le « savoir-être » des médecins), les
résultats peuvent être décevants (approximations, formation
insuffisante) (Bradley et coll.,
2018

).
Plusieurs publications notent que la qualité de la relation et de
l’accès aux soins est supérieure chez les professionnels
expérimentés (Magill et coll.,
2016

) : l’importance de la qualité de la relation, de l’empathie,
compte davantage que la technique (Gaume et coll.,
2018

). On observe l’influence de cette alliance thérapeutique
positive et efficace dès la première consultation (Connors et
coll., 2016

).
L’intervention de différents professionnels, devant partager une
culture commune (des connaissances théoriques et pratiques
proches...) et garder des postures spécifiques, est difficile
mais bénéfique, permettant des évaluations et diagnostics
spécifiques et complémentaires (Acier,
2018

).
Plusieurs travaux montrent les effets des entretiens basés sur
les techniques de l’entretien motivationnel. Lorsque l’on
valorise les efforts des patients, et si l’on pratique des
questions ouvertes et des reflets, le discours des patients
évolue dans le sens du changement (Apodaca et coll.,
2016

).
En complément, Feldstein démontre que la qualité des mots
employés, lorsque le thérapeute suit une méthode d’entretien
motivationnel, se traduit chez des jeunes patients par une
inflexion de leur consommation, et apporte des preuves en IRM
fonctionnelle de la mise en jeu de zones spécifiques au cours
des consultations (Feldstein Ewing et coll.,
2016

).
Les modes d’intervention des autres professionnels de premier
recours relèvent en effet le plus souvent de l’intervention
brève, s’appuyant sur des techniques d’entretien motivationnel.
Quelques rares publications évaluent le système particulier des
équipes de liaison en addictologie en France (Poloméni et coll.,
2018

), ou des professionnels mobiles dans d’autres pays. Ces
études posent l’importance du premier recours, la possible
intervention d’infirmier(e)s spécialisé(e)s et les limites de
ces actions dans un système hospitalier qui s’implique peu ou
mal (Musgrave et coll., 2018

).
Pour les dépendances
Dans le champ des dépendances, les approches qui privilégient une
lecture neurochimique ou biologique du cerveau («
brain
disease approach1
Approche centrée sur une maladie du
cerveau.
») voire
strictement génétique, donnant corps au modèle de la maladie
addictive, se heurtent à celles privilégiant l’approche
psychosociale centrée sur l’adaptation et le style d’existence
des personnes, et sur des éléments remarquables du processus de
vie (Peele, 1977

; Suissa,
2008

).
De très nombreuses techniques ou méthodes se développent dans un
champ intermédiaire, agissant tout autant sur des aspects
fonctionnels du cerveau, que sur la posture des consommateurs
confrontés à d’autres stimuli, aux autres, au monde, etc.
Ces différentes techniques souffrent de la relative rareté des
études pour certaines d’entre elles, de la difficulté à
construire un « modèle d’intervention standard » pouvant servir
de référence, et sont souvent publiées dans des revues à impact
faible, et avec de petits effectifs suivis sur des durées
courtes.
L’influence d’internet ou d’applications sur smartphone
est marquée dans tous les champs. Par ailleurs, sur certains
aspects, les publications asiatiques ou nord-américaines sont
quasi exclusives et rendent compte de difficultés à utiliser
leurs résultats en Europe.
Les résultats des études sont donc globalement porteurs de
perspectives très intéressantes, mais actuellement encore peu
significatifs, ceci n’excluant pas des bénéfices personnels
« collatéraux » souvent importants améliorant le devenir des
personnes.
Ces techniques sont utilisées en prévention, pour l’accès aux
soins, pour le choix et le maintien de l’abstinence, pour la
réduction des consommations et pour le traitement des
comorbidités.
Différentes interventions non
médicamenteuses
Activité physique
Un discours fréquent en pratique clinique est de promouvoir une
activité physique en prévention et en traitement des addictions.
De fait, services hospitaliers, services de suite et de
réadaptation, CSAPA (Centres de soin, d’accompagnement et de
prévention en addictologie) avec hébergements, etc. intègrent
tous des activités physiques dans leurs programmes de soins.
Cette évidence pratique est acquise depuis longtemps, et son
utilité fait rarement l’objet d’une analyse scientifique plus
fine.
Or, Manthou propose une revue portant sur 45 ans de publications
en anglais et comportant en particulier les mots clés
« addiction », « exercice physique », « Béta endorphine », etc.
Seules 11 études interrogeaient explicitement les liens entre
l’exercice physique et la consommation d’alcool. Huit d’entre
elles ont évalué l’effet de l’exercice physique sur la
consommation d’alcool et 4 d’entre elles ont observé des
modifications biochimiques associées. Ce travail conclut que
l’exercice physique a un impact positif sur la consommation
alcool (sauf pour la dépendance) et le taux d’abstinence
(Manthou et coll., 2016

). Cependant, cette activité est mal
définie et hétérogène dans les rares études, et les éléments
argumentant son efficacité à moyen et long terme sont
faibles.
Plusieurs auteurs s’intéressent, en amont de l’activité physique
elle-même, aux motivations à s’y inscrire. La capacité des
personnes ayant une consommation à risque d’alcool à s’engager
dans un choix et à décider de « bouger » pour anticiper ou
répondre au stress, semble un facteur déterminant. Le choix – ou
le non choix – des personnes dépendantes s’exprime ici
fortement. Des barrières sont certes identifiées : structurelles
(lieux, horaires), sociales (relationnelles, habitudes), et
émotionnelles (honte, doutes...). L’activité physique pourrait
donc être systématiquement associée selon certains auteurs (Sari
et coll., 2017

; Roessler et coll.,
2017

) à un groupe d’entraide permettant d’étayer et de mettre en
œuvre l’activité. L’influence de la présence groupe par rapport
à l’activité elle-même est alors difficile à déterminer. De
fait, les engagements possibles des clubs de sport en matière de
prévention sont rares et peu généralisables (McFadyen et coll.,
2018

; 3 études exploitables mais contradictoires).
Deux petites études (Abrantes et coll.,
2017

)
de la même équipe abordent cette question (20 femmes avec une
consommation à risque suivies pendant 12 semaines) en s’appuyant
sur un programme web. L’exercice physique ainsi accompagné, peu
coûteux, aurait un effet sur la limitation des rechutes, et sur
un comportement positif avec des procédures d’adaptation.
Cette affirmation d’utilité est donc portée par des données
spécifiques des « addictions » peu nombreuses. Mais il existe
une bibliographie bien plus importante faisant un lien entre
l’activité physique et des caractéristiques psychologiques et
émotionnelles (stress, anxiété, impulsivité, dépression...) et
au-delà, sur les émotions négatives et l’image de soi,
permettant de mieux comprendre l’impact du sport dans la
prévention et le traitement des addictions (Bichler et coll.,
2017

).
De façon élargie dans une méta-analyse portant sur 1 204
personnes avec une consommation à risque d’alcool, l’activité
physique ne modifie par les niveaux de consommations mais semble
essentielle dans l’amélioration des comorbidités associées et du
type de relations sociales (Hallgren et coll.,
2017

).
Un travail très récent de l’Inserm (Inserm,
2019

) explore de façon précise les liens entre dépression et
activité physique. Une consommation à risque d’alcool est
souvent associée à un repli social, et des études
observationnelles établissent une solide relation entre
inactivité physique et troubles dépressifs (Roshanaei-Moghaddam
et coll., 2009

). Song et ses collègues (2012)
montrent que la quantité d’activité physique décroît en fonction
de la sévérité de la dépression (Song et coll.,
2012

).
Dans cette logique, un programme en activité physique adaptée
(APA) est envisagé comme un traitement antidépresseur. Un essai
randomisé de 2005, par exemple, évaluant un programme
d’endurance de 3 mois chez des patients ayant un épisode
dépressif de sévérité faible à modérée, montre des bénéfices
équivalents à ceux des traitements médicamenteux ou des
psychothérapies (Dunn et coll.,
2005

).
Ces différents éléments proposent l’activité physique comme axe
d’intervention dans le couple addiction-dépression, et donc
indirectement sur les éléments de contexte de la consommation.
Le travail de l’Inserm propose aussi un cadre qui pourrait être
porteur des études à venir dans le champ des addictions :
l’activité physique pourrait représenter environ 25 à 36
séances, au rythme de 3 par semaine, associant activité aérobie
et anaérobie (Pedersen et Saltin,
2015

).
Esther Giesen (Giesen et coll.,
2015

) résume les bénéfices de l’activité physique dans le champ
des addictions de la manière suivante : elle est facile à mettre
en œuvre et a peu d’effets indésirables, elle améliore la
condition physique et les pathologies somatiques associées à
l’alcool, elle améliore – de façon inconstante – les symptômes
psychologiques et l’usage d’alcool. Dans cette logique,
l’activité physique devrait faire partie de façon systématique
des programmes de traitement pour les alcool-dépendants
(Stoutenberg et coll., 2016

).
Notons que notre analyse ne porte pas sur l’addiction au sport
(prévention, traitement) ni sur la prévention des pathologies
liées à l’inactivité.
Applications et
internet
Les interventions utilisant des écrans sont de plus en plus
nombreuses. Leurs logiques sont celles de l’accompagnement à
visée thérapeutique, de l’alerte à visée préventive, de
l’information, de l’orientation et de la formation.
Plusieurs modes d’actions sont identifiés.
Applications de réalité
virtuelle
Elles consistent à immerger un patient dans un monde virtuel
(avec des lunettes adaptées) permettant de visualiser des
scènes apaisantes ou au contraire « à risques ». Le patient
travaille avec l’équipe sur ses ressentis « en direct »,
dans un moment proche de la vie réelle. Il semble très
intéressant de personnaliser davantage ces mises en
situations de façon de plus en plus réaliste (Lombard et
Ditton, 2006

), «
sense of presence ».
Les effets indésirables, résumés sous le terme de
«
cybersickness » sont rares. Deux revues
systématiques (Hone-Blanchet et coll.,
2014

; Ghita et Gutiérrez-Maldonado,
2018

) d’études explorant ces
applications notent que la réalité virtuelle interagit
clairement avec le
craving, avec des effets positifs
sur son contrôle en fonction du contexte, permettant aussi
de mieux identifier les causes et les moments de la pulsion
donnant des appuis à des techniques comportementales ou
cognitives. Cependant, elle n’est pas encore intégrée comme
technique validée dans les programmes thérapeutiques et son
effet au long terme n’est pas évalué. Ghita note pour sa
part leur grand intérêt dans l’évaluation et leur potentiel
d’action thérapeutique chez des personnes ayant un mésusage
de l’alcool, en distinguant le
craving lié à la
visualisation de l’alcool et celui lié au contexte. Il
propose de l’intégrer dans une thérapie CET «
Cue
Exposure Therapy » qui, en créant des scénarios de
plus en plus réalistes, permettrait aux personnes
résistantes au traitement classique de s’engager dans un
changement de comportements (Ghita et coll.,
2017

; Ghita et coll.,
2019

).
Un des aspects altérant la force de ces outils est la grande
dispersion des expériences, exigeant la nécessité de
définition de critères de qualité (Penzenstadler et coll.,
2016

).
Sites et applications
internet
De très nombreuses publications explorent l’utilisation
d’internet fournissant grâce à des sites spécifiques,
information et accompagnement. Ces applications ou sites
deviennent des partenaires incontournables dans la plupart
des actions de diagnostic, de prévention et de soins, en
support, en démultiplication, parfois en substitution d’un
professionnel de santé. Ainsi, une étude de 2017 (Johansson
et coll., 2017

) a proposé à 4 165 personnes de
suivre un programme de TCC (thérapie
cognitivo-comportementale) sur internet en
«
self-help », en 8 modules sur 10 semaines. Les
personnes ayant complété le programme, de sexe masculin,
ayant un score de consommation élevé aux pré tests
(
Alcohol Use Disorders Identification Test
[AUDIT],
Hospital Anxiety and Depression Scale [HADS]
et autres questionnaires réalisés en début et en fin
d’étude) ont significativement baissé leur risque
alcool.
Ces interventions par internet ont l’intérêt de pouvoir
contacter bien plus de personnes que dans le face-à-face
habituel, en particulier pour une intervention brève. Une
intervention « alcool » basée sur internet permet de réduire
les consommations (Campbell et coll.,
2016

) quel que soit le profil des
consommateurs et peut s’avérer être supérieure à une
intervention classique (Riper et coll.,
2018

).
Une revue systématique (Sundstrom et coll.,
2017

) de nombreux sites a été réalisée
en 2017, relevant un effet positif sans effets secondaires
dans la grande majorité des études. De nombreuses
incertitudes existent quant à la compréhension de leur
influence réelle, sur une standardisation éventuelle et sur
la persistance des effets.
Applications sur
smartphone
Elles déclinent différentes interventions de façon
personnalisée et immédiatement disponibles. Il y a 3 ans,
137 applications en langue anglaise ont été recensées dans
l’AppStore, payantes ou gratuites, 266 sur Android (2,7 M de
téléchargement) (Hoeppner et coll.,
2017

). Une grande variété de
« services » est présente, permettant à chacun de trouver
celle qui lui convient le mieux, les plus utilisées étant
celles permettant un calcul de l’alcoolémie et celles
visualisant un calendrier des consommations. Leur qualité
moyenne (vitesse, ergonomie, facilité d’emploi,
fiabilité...) est décrite comme pauvre, la qualité n’étant
d’ailleurs pas liée à leur coût. Cela construit un fossé
entre le potentiel et l’efficacité réelle de ces
applications, stimulant la nécessité de la définition
d’indicateurs de qualité. La plupart d’entre elles sont
basées sur le modèle d’un « retour d’évaluation » : elles
sont plus faciles à construire et leurs résultats sont un
point d’appui pour une intervention brève (Penzenstadler et
coll., 2016

).
Une revue de Quanbeck (Quanbeck et coll.,
2014

) sur les téléphones mobiles
repère 4 types d’interventions :
• messages avec textes de rappel et monitorage de la
consommation ;
• message texte d’intervention directe ; leur intérêt
global a été étudié par Tofighi qui montre leur
facilité et leur potentiel en particulier en matière
d’observance, tout en regrettant l’absence de
données suffisamment solides sur la fiabilité de
leur contenu et la réalité des modifications de
comportements à terme (Tofighi et coll.,
2017

). L’utilisation de
programmes/applications régulièrement étudiées
(telles que le LBMI-A pour
Location-Based
Monitoring and Intervention for Alcohol ou le
A-CHESS pour
Alcohol-Comprehensive Health
Enhancement Support System) fiabilisent les
interventions qui deviennent utilisables dans les
différents pays (Petry et coll.,
2015

; Gustafson et coll.,
2014

). Glass (Glass et coll.,
2017

) par exemple a repris ses
travaux sur A-CHESS et montre à 1 an, que
l’application permet chez ses utilisateurs une
baisse de 11 % du nombre de jours de forte
consommation ;
• système de management du «
recovery »,
utilisant parfois des données externes ou
indicateurs tels que la position GPS du patient. En
exemple (You et coll.,
2017

), une technique couplant
une application avec un éthylomètre
«
bluetooth » a montré des résultats
favorables sur un effectif de 38 personnes ;
• système basé sur des jeux. Une stimulation cognitive
par exemple, peut être obtenue par 10 séances d’un
programme spécifique (
mHealth-based program)
avec des résultats supérieurs à ceux obtenus avec
une technique standard neuropsychologique, en
particulier sur le fonctionnement du système
préfrontal (Gamito et coll.,
2016

). Boendermaker
(Boendermaker et coll.,
2016

) alerte sur les risques de
telles applications pouvant entraîner une déception
et un effondrement de la motivation à changer si la
progression est insatisfaisante, et nécessitant un
accompagnement en prévention.
De fait, en synthèse de cette analyse, de nombreuses
applications existent, mais la compréhension de leur
efficacité est inconnue ou faible. En complément, un autre
aspect développé par le travail de Ferreri et coll. est
d’identifier de façon plus précise ces outils de
«
e-addictology » et de poser en regard les
cadres de leur utilisation, intégrant les propres
perceptions et compétences des soignants (Ferreri et coll.,
2018

).
Groupes d’auto-support ou
d’entraide
Aux États-Unis, les Alcooliques Anonymes et la méthode des 12
étapes, représentent un socle dans le traitement des addictions.
Depuis le texte original («
The Big Book », 1939), les
premières publications évoquant l’intérêt des groupes de
patients, datent de la fin des années 50. En 1993, Marron décrit
leur approche non-scientifique et observe leur efficacité dans
le «
recovery », dans l’amélioration de la vie des
usagers, grâce à des attitudes, des croyances et des
comportements qui peuvent amener le changement (Marron,
1993

).
De très nombreuses analyses se sont ensuite succédées pour
comprendre l’efficacité des groupes Alcooliques Anonymes (AA) et
des 12 étapes, avec des explorations de plus en plus élaborées
depuis quelques années.
Leurs interventions sont connues et parfois incontournables dans
le monde anglo-saxon. En France, le principe continue à être
discuté, et doit pouvoir être utilisé avec le développement des
groupes d’auto-support et des patients experts. Les études
validant leurs indications et leur intérêt sont possibles, mais
nécessitent des recrutements et des méthodologies solides
(Nalpas et Boulze-Launay, 2018

).
Les 12 étapes représentent une direction et un processus de
soutien pour les usagers entrant à AA. Elles portent les
messages suivants avec des « buts » successifs
(encadré 17.1).
Encadré 17.1 : Méthode des 12 étapes des groupes
Alcooliques Anonymes (AA)
1. Nous avons admis que nous étions impuissants
devant l’alcool et que nos vies étaient devenues
incontrôlables.
2. Nous en sommes venus à croire qu’une Puissance
supérieure à nous-mêmes pourrait nous rendre la
raison.
3. Nous avons décidé de confier nos volontés et nos
vies aux soins de Dieu tel que nous le
concevions.
4. Nous avons courageusement procédé à un minutieux
inventaire moral de nous-mêmes.
5. Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un
autre être humain la nature exacte de nos torts.
6. Nous étions totalement prêts à ce que Dieu
éliminât nos défauts de caractère.
7. Nous Lui avons humblement demandé de faire
disparaître nos déficiences.
8. Nous avons dressé la liste de toutes les personnes
que nous avons lésées et avons résolu de leur faire amende
honorable.
9. Nous avons personnellement réparé nos torts envers
ces personnes, chaque fois que nous pouvions le faire, sans
leur nuire, ou porter préjudice à d’autres.
10. Nous avons poursuivi notre inventaire personnel
et promptement admis nos torts dès que nous les avons
découverts.
11. Nous avons cherché par la prière et la méditation
à améliorer notre contact conscient avec Dieu tel que nous
le concevions, Le priant seulement de nous faire connaître
sa Volonté et de nous donner la force de
l’exécuter.
Grâce à ces étapes, nous avons connu un éveil
spirituel ; nous avons essayé de transmettre ce message aux
alcooliques et d’appliquer ces principes dans tous les
domaines de notre vie.
|
|
Ces étapes et la référence à « Dieu » puissance supérieure,
représentent un des aspects du travail. L’auto-support, à savoir
l’accompagnement par les pairs, en représente un autre :
plusieurs groupes d’anciens usagers n’utilisent pas les
références à Dieu. De fait, l’analyse sur le rôle de ces groupes
doit s’intéresser à la foi, et dans le même temps, s’en
émanciper : les supports des groupes sont « spirituel,
informationnel, émotionnel, instrumental » (Brooks et coll.,
2017

). Ces groupes sont pertinents quelle que soit l’intensité du
trouble d’usage (Pagano et coll.,
2013

).
L’importance de la référence à Dieu est étudiée dans plusieurs
articles, qui tendent à comprendre « scientifiquement » la
spiritualité. Ainsi, d’après Dermatis rapportant un travail de
Narcotiques Anonymes ayant interrogé 527 membres, ceux percevant
la présence de Dieu dans leur quotidien ont une plus longue
durée d’abstinence et un moindre niveau de dépression (Dermatis
et Galanter, 2016

). Un lien avec des modifications
neurocognitives a été montré (Galanter,
2014

) – nécessitant des croisements entre les différentes
approches – de même qu’un lien entre le rétablissement permis
par les AA assurant une « meilleure relation avec une puissance
supérieure », et la résilience (Hiernaux et Varescon,
2016

). De façon pertinente, Krentzman propose d’utiliser un des
aspects contenus dans la spiritualité, à savoir le pardon, dans
les thérapeutiques traditionnelles en montrant qu’il valorise et
aide les patients à maintenir leurs projets (Krentzman,
2017

).
Bien sûr, la question de « l’accès à l’engagement » est réelle et
une sélection –
a priori – entre des personnalités
croyantes et motivées ou non est un biais dans l’efficacité.
Dans cette logique, les accompagnants ont un rôle à jouer.
L’intervention CRAFT (
Community Reinforcement and Family
Training) a montré son efficacité aux États-Unis et en
Allemagne, se traduisant par une meilleure qualité de vie pour
les accompagnants et un accès aux soins augmenté pour les
personnes dépendantes (Bischof et coll.,
2016

).
Timko étudie quant à lui les groupes de proches Al-Anon (dérivé
des premières syllabes d’Alcooliques Anonymes), et en montre le
bénéfice pour les personnes ayant une consommation à risque
d’alcool lorsque les familles participent plus de 6 mois au
programme de la communauté (Timko et coll.,
2016

).
Indépendamment de la référence à la religion ou à la
spiritualité, ces groupes ont un effet positif par différents
axes. Certains ne sont en effet pas référés aux 12 étapes, et
regroupent des personnes ayant des caractéristiques différentes
de celles des AA. Ils bénéficient cependant de résultats
positifs (Zemore et coll., 2017

).
Ces usagers bénéficient d’une « reconnaissance » par les autres,
ils sont accueillis avec bienveillance et sans jugement, leur
histoire est acceptée et représente même une expérience
valorisée. Ces groupes, d’une façon générale, agissent sur les
sentiments, les capacités, les émotions des usagers, leur
permettant dans un cadre de proches, de développer des visions
positives d’eux-mêmes (Yamashita et Yoshioka,
2016

).
Le travail dans les groupes s’apparente à des techniques
comportementales et cognitives, avec un travail de compréhension
des pensées et des distorsions cognitives, des exercices de mise
en situations, des décomptes de jours d’abstinence ou de
réduction. Les usagers appartiennent de fait à un réseau social
positif, c’est-à-dire qu’ils ont des relations les protégeant de
l’alcool, alors même que leurs réseaux spontanés sont faibles ou
pathogènes (Mowbray, 2014

).
Venir dans un groupe d’AA est utile et est associé à une baisse
des consommations – et aussi d’ailleurs à une baisse des
éventuels traitements prescrits – même si la personne n’a pas de
motivation spécifique «
a priori » (Humphreys et coll.,
2014

). L’appartenance à un groupe permet d’améliorer les capacités
d’adaptation de la personne et le sentiment d’estime de soi.
Ces actions bénéficient actuellement de l’appui de sites, de
liens et d’applications sur internet qui multiplient la capacité
d’accompagnement, de conseils, de contact (Chambers et coll.,
2017

). Certaines communautés n’existent que sur internet et
donnent accès à des personnes moins susceptibles de venir
physiquement dans des groupes.
Soberistas par exemple en
Angleterre, est une plateforme dont plus de 50 % des
utilisateurs sont des femmes avec enfants (Sinclair et coll.,
2017

).
Les publications les plus récentes essayent d’isoler des facteurs
de risque ou des facteurs justifiant ces méthodes de prise en
charge dans le processus de «
recovery » et de maintien
de l’abstinence. La plupart d’entre elles démontrent le rôle
positif des AA, par exemple pour le maintien à 1 an de
l’abstinence pour des patients qui ont été hospitalisés (et ont
commencé leur travail avec le groupe des AA à ce moment-là)
(Karriker-Jaffe et coll., 2018

). Plusieurs analyses sociales de
sous-groupes (Kearns et Brown,
2016

) ont aussi été conduites et montrent que les usagers venant
de quartiers défavorisés ont un risque accru d’échec au sein des
AA. De même, la situation des femmes à AA est analysée (Sanders,
2018

), montrant leurs difficultés à trouver une place et leur
tendance à garder une part de secret (médicaments cachés par
exemple).
Tous ces travaux centrés sur les AA, du fait de leur ancienneté
et de leur importance, apportent des arguments utilisables pour
la France et l’Europe. Kelly et coll., en 2017, résument 25 ans
d’AA dans le champ des addictions aux États-Unis et concluent
que les AA ne peuvent être réduits au fait de croire ou pas en
une puissance divine. Cette adhésion à des groupes est un acteur
efficace dans le traitement des addictions, utilisant finalement
les mêmes mécanismes thérapeutiques que ceux proposés par les
soignants, mais capable de les mobiliser sur le long terme et
avec le soutien de la communauté (Kelly,
2017

).
Neurofeedback
Cette technique consiste à permettre à l’usager de visualiser et
de comprendre « en direct » les effets sur son cerveau ou son
cœur, de la consommation, du manque, afin d’essayer de les
modifier. Les outils utilisés sont l’électroencéphalogramme
(EEG), l’électrocardiogramme (ECG) (Penzlin et coll.,
2017

), et l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle
(IRMf). Ces techniques de sensibilisation sont toujours
associées à un traitement standard.
Les résultats des études montrent une meilleure prise de
conscience, améliorant la capacité de changement de comportement
(amélioration de certains traits de personnalité et meilleure
gestion du stress par rapport à l’alcool) (Dalkner et coll.,
2017

).
Cependant, l’efficacité intrinsèque de ces techniques semble
modérée. Les séries sont de petite taille et sur des durées
courtes, et il est difficile de distinguer ce qui relève de la
technique de
neurofeedback en elle-même, de ce qui relève
d’une implication active des patients, s’engageant et apprenant
sur leur maladie, de type patients experts. Sangjin Ko par
exemple, travaille avec un électroencéphalographe, pour que les
usagers parviennent à limiter leurs ondes cérébrales Bêta et à
augmenter le nombre de leurs ondes Alpha, actions qui seraient
associées à une moins grande activité cérébrale avec baisse du
craving. Les patients de l’étude n’ont pas pu
intervenir sur le fonctionnement électrique de leur cerveau,
mais ont gagné en autonomie et en réduction des consommations du
fait du travail et de l’accompagnement mis en place (Ko et Park,
2018

).
Deux protocoles utilisent une IRM fonctionnelle en temps réel,
renvoyant vers le patient ses images cérébrales lorsqu’il
visualise telle ou telle boisson ou une scène (sélectionnée
préalablement avec lui). Les hypothèses sont intéressantes et
cette technique apporte un éclairage particulier au
neurofeedback sans encore pouvoir déboucher sur une
utilisation en pratique courante (Cox et coll.,
2016

; Gerchen et coll., 2018

).
Acupuncture
Sur les consommations à
risque
Depuis près de 40 ans, l’intérêt de l’acupuncture dans la
prise en charge dans les addictions est argumenté. Une des
premières études date de 1973 (Cui et coll.,
2008

) : elle identifie 4 points au
niveau du corps et 2 au niveau de l’oreille, dont
l’électrostimulation améliorait les signes de manque aux
opiacés.
Depuis, de nombreuses études ont été publiées, le plus
souvent d’origine chinoise. Leurs travaux, utilisant
l’auriculothérapie ou les méridiens, montrent que la
stimulation des points d’acupuncture baisse le syndrome de
manque, limite le risque de rechute et intervient donc dans
le traitement de l’addiction (Shin et coll., 2017), en
particulier de la dépendance à la nicotine (White et coll.,
2006

). Un travail récent bien
construit évalue la stimulation du 7
e point du
méridien du cœur (habituellement utilisé pour le stress ou
l’insomnie) avec un suivi par IRM fonctionnelle. Il montre
une activation de plusieurs structures cérébrales et
cérébelleuses sur l’IRM et une influence favorable sur la
consommation à risque d’alcool (Yang et coll.,
2017

).
Sur la dépendance en
particulier
Cui reprend plusieurs études et montre un certain nombre de
limites liées à une dérive de l’acupuncture moderne par
rapport à l’acupuncture traditionnelle, regrettant que les
études ne soient plus conduites qu’avec des techniques
modernes, s’inspirant de moins en moins de la philosophie
associée à la médecine chinoise : il observe ainsi que les
études randomisées construites avec une électrostimulation
évaluant l’acupuncture, sont éloignées de la vision clinique
de l’acupuncture traditionnelle (personnalisation fine, type
d’aiguille, stimulation manuelle...). Il constate que le
développement de l’auriculothérapie se fait au détriment de
l’utilisation cohérente des 12 méridiens, et interroge
l’efficacité relative de l’acupuncture sur les aspects
physiques de la dépendance par rapport à ses aspects
psychologiques (Cui et coll.,
2008

).
Une méta-analyse portant sur 1 378 sujets, conduite sur des
études en anglais et en chinois, retrouve une baisse du
craving et des symptômes de manque chez les
sujets ayant eu des séances d’acupuncture traditionnelle ou
d’auriculothérapie. Les séances décrites durent de 30 à 45
minutes et s’étalent sur 5 jours à 12 semaines : de fait, la
méthodologie retenue dans ces études est le plus souvent peu
rigoureuse et irrégulièrement efficace (Southern et coll.,
2016

).
Ainsi, malgré quelques méta-analyses, et en particulier une
compilation de 32 revues systématiques
Cochrane (Jiao
et coll., 2013

), et la mise en évidence d’un
« effet marqué sur les symptômes spécifiques (
craving
et manque) », peu d’études finalement valident une technique
qui serait reproductible et elles portent sur trop peu de
sujets ; elles sous-évaluent par ailleurs l’effet sur la
durée (Shin et coll., 2017

; Jones,
2018

).
Pourtant, récemment, la crise des opioïdes aux États-Unis, a
relancé l’intérêt pour l’acupuncture : facile d’emploi,
généralisable et peu coûteuse, elle est susceptible
d’améliorer les douleurs chroniques et de permettre une
baisse de la quantité d’opioïdes prescrits et consommés
(Gong et Liu, 2018

). Cette idée est validée par les
études portant par exemple sur le contrôle des douleurs
liées aux cancers, et qui montrent des résultats favorables
(Chiu et coll., 2017

) ; ces éléments confortent
l’acupuncture et l’auriculothérapie comme éléments possibles
dans les thérapies de l’addiction à l’alcool, sans qu’une
technique précise puisse être conseillée et en acceptant une
certaine inconstance dans les résultats.
tDCS 2 et rTMS 3 dans le
traitement de la dépendance à l’alcool
transcranial Direct Current Stimulation.
repetitive Transcranial Magnetic Stimulation.
Ces techniques utilisées dans le soin, sont souvent associées
dans leurs indications mais relèvent de pratiques et de
matériels différents. Elles font l’objet de nombreuses
publications et d’un intérêt certain avec plusieurs protocoles
de recherche et déjà une utilisation dans certains
établissements. L’hypothèse retenue est que l’usage nocif
d’alcool altère les transmissions glutamatergique, GABAergique
et dopaminergique, produisant des anomalies de la
neuroplasticité. La stimulation de cerveau pourrait modifier
favorablement ces mécanismes et intervenir dans le traitement
des consommations à risque d’alcool (Loheswaran et coll.,
2016

).
tDCS (transcranial Direct Current
Stimulation)
C’est une technique d’électrostimulation à courant continu du
cerveau par voie externe (transcrânienne). Peu ou non
douloureuse, ce qui la rend d’acceptabilité facile (Klauss
et coll., 2018

), elle a pour objectif de
modifier l’excitabilité cérébrale à l’aide d’un faible champ
électrique (1 à 2 mA) induit par 2 électrodes (une anode et
une cathode d’une taille de 7*5 cm) posées sur le front, les
tempes ou le cuir chevelu. La durée de stimulation est
comprise entre 5 et 30 min. Le courant qui parvient aux
zones cérébrales a pour effet d’augmenter ou de diminuer
l’excitabilité neuronale (selon le sens du courant) pour une
durée d’environ 1 heure suivant une stimulation de 10 min
(Nitsche et Paulus, 2000

).
Son principe est connu depuis longtemps, et cette technique
est entrée en addictologie en 1988 à la suite des travaux de
Limoges sur l’anesthésie électrique (1972). Après quelques
années de pratique, la technique a été moins utilisée
jusqu’à un nouvel engouement (près de 5 000 articles en
30 ans dans PubMed), dans des indications différentes,
essentiellement dans la dépression et la douleur.
Un article récent de Martinotti (Martinotti et coll.,
2019

) évalue la tDCS (électrodes sur
le cortex préfrontal dorsolatéral droit) contre placebo et
montre une baisse significative du
craving (l’envie)
chez des patients ayant une addiction (avec ou sans
substance). Ces données sont en accord avec les éléments
actuels de la bibliographie, confirmées par le travail de
2018 de Klauss (Klauss et coll.,
2018

) mais la taille des effectifs est
faible et la durée de l’effet n’est pas indiquée, et
devraient faire l’objet de recommandations de recherche
spécifiques. D’autre part, les comparaisons entre les études
sont difficiles du fait de techniques différentes d’une
étude à l’autre : le positionnement des électrodes,
l’intensité du courant, la durée et la fréquence des séances
ne sont pas uniformisées. Néanmoins, une intensité de 2 mA
pendant 20 min, 1 fois par jour, pourrait être une technique
de référence (Palm et coll.,
2016

).
D’autre part, il est nécessaire de mieux comprendre les modes
d’actions, directs ou indirects (action sur l’humeur et/ou
sur la dépendance par exemple), et de documenter des
résultats. Witkiewitz a montré que l’apport d’une tDCS en
appui à une technique de
mindfulness de prévention de
la rechute, était faible (Witkiewitz et coll.,
2019

).
Un groupe d’experts européens a travaillé sur un état des
lieux «
state of the art » sur l’usage thérapeutique
du tDCS dans différentes indications (Lefaucheur et coll.,
2017

) et conclut qu’il n’y a :
« aucune recommandation de grade A (efficacité certaine)
pour aucune indication. Une probable efficacité de grade B
est proposée sur le
craving et l’addiction. Le reste
des recommandations étant de grade C (efficacité
possible) ». Ces experts recommandent d’explorer ce
potentiel (Salling and Martinez
2016

) (Coles et coll.,
2018

), de mieux identifier les
pathologies accessibles et la compréhension des mécanismes
pour optimiser la technique (den Uyl et coll.,
2018

) (Qiao et coll.,
2016

).
rTMS (repetitive Transcranial Magnetic Stimulation)
La stimulation magnétique répétitive transcrânienne consiste
en l’application d’un flux magnétique (généré grâce à une
bobine) au contact du crâne, induisant un courant au niveau
des neurones sous-jacents selon le principe de Faraday. Elle
est indolore et très facile à mettre en œuvre depuis la
miniaturisation des bobines. Ses contre-indications sont
rares (présence d’objet métallique comme les implants).
L’idée forte est la rémanence des effets, qui est recherchée
par l’application de stimulations répétées.
On utilise essentiellement des variations dans les fréquences
pour obtenir une inhibition de l’activité neuronale (avec
des fréquences inférieures à 1 Hz) ou une stimulation (plus
de 5 Hz), le plus souvent au niveau du cortex préfrontal
dorsolatéral droit (Lefaucheur et coll.,
2014

).
Ses indications sont larges : la douleur depuis une quinzaine
d’années, les pathologies psychiatriques dont la
schizophrénie et la dépression, le stress post-traumatique,
et bien sûr les addictions.
Plusieurs études montrent son efficacité dans la dépression
(Rapinesi et coll., 2018

) (potentiellement associée à la
consommation d’alcool et donc influant sur la consommation).
Une recherche de consensus entre experts européens
(Lefaucheur et coll., 2014

) permet de proposer, malgré une
inhomogénéité importante des travaux pris en compte, une
évidence suffisante de grade A (efficacité) de la rTMS en
matière d’analgésie (haute fréquence, cortex moteur [M1]
controlatéral à la douleur) et dans la dépression
(
dorsolateral prefrontal cortex [DLPFC] gauche).
Une probable efficacité (grade B) est proposée pour les
effets antidépresseurs lors de séquences de basses
fréquences sur le DLPFC droit, ainsi que sur les symptômes
négatifs de la schizophrénie. Mais la rTMS (haute fréquence)
semble peu efficace sur le
craving « alcool », alors
qu’elle l’est sur le
craving « nicotine » dans une
méta-analyse récente (Maiti et coll.,
2017

). De même, il n’existe pas de
preuve sur son utilité en termes de maintien de l’abstinence
ou de prévention des rechutes suite à un sevrage alcool.
De nombreuses questions entourent donc cette technique et
gênent l’identification du potentiel réel à défaut d’études
larges contre placebo (Kedzior et coll.,
2018

). Terranova interroge la réalité
de l’intérêt dans le futur de la stimulation non invasive du
cerveau (Terranova et coll.,
2018

) : « la région à stimuler n’est
pas standardisée par indication, les effets ne sont pas
reproductibles, et le maintien des effets n’est pas
clairement identifié ». Une progression dans les
connaissances sur ses conséquences en termes de
neuroplasticité (Wu et coll.,
2018

) et d’influence sur les
neuromédiateurs (action sur la dopamine suggérée par
Addolorato et coll. 2017

) semble indispensable.
Conclusion
Ce chapitre regroupe des postures et des techniques non
médicamenteuses très diverses. L’objectif est d’identifier les
éléments d’intervention les plus efficaces pour réduire les risques
et dommages chez les usagers d’alcool à risques et en particulier
chez les personnes dépendantes.
Quelques points ressortent des éléments bibliographiques :
• les professionnels ne proposent pas toujours aux usagers des
thérapeutiques ou des interventions potentiellement
efficaces (manque d’investissement, de connaissance, de
confiance). Les rencontres avec des consommateurs ou des
groupes d’entraide peuvent modifier ces attitudes ;
• l’intervention des groupes d’anciens consommateurs ou
d’auto-support est efficace, que ce soit en s’appuyant sur
les 12 étapes ou par la force du groupe, de
l’accompagnement, de la motivation qu’il génère ;
• les différentes techniques ont leur place à un moment
particulier de l’itinéraire de la personne, et le repérage
de ce « moment utile », en lien avec les désirs et les
compétences des usagers, est un élément inhérent à la mise
en place de la technique elle-même ;
• la plupart des techniques ayant fait l’objet d’études avec
une méthodologie appropriée, n’apportent pas de preuves
suffisantes d’efficacité pour les recommander en routine.
Des consensus d’experts doivent cependant accompagner
l’évolution des connaissances ;
• les outils informatiques ont été largement diffusés. Ils sont
proposés dans de nombreux champs d’intervention, en soutien
des actions (suivi de consultations...), ou représentent en
soi des actions thérapeutiques (lunettes de réalité
virtuelle...). À l’enthousiasme initial doit succéder une
organisation des applications et des sites, construite
autour de critères solides de présentation, de
communication, d’efficience/évaluation.
Ces interventions, utilisées de façon adaptée et parfois en
complémentarité, représentent un potentiel important d’aide à la
prise en charge des usagers avec une consommation d’alcool à risques
voire une dépendance. Elles doivent tendre à être mieux connues des
acteurs non spécialisés.
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