Troubles spécifiques des apprentissages

2007


ANALYSE

7-

Données de prévalence

Le diagnostic opérationnel « d’un cas » exige plusieurs examens avec de nombreux tests répétés au cours de plusieurs mois voire plusieurs années. Une telle approche ne peut pas être reproduite dans le cadre d’études épidémiologiques en population générale. Par ailleurs, dans les études épidémiologiques les critères peuvent varier d’un auteur à l’autre et les seuils également. Il n'est donc pas surprenant que les chiffres de prévalence publiés soient très variables. D'ailleurs, les définitions qui choisissent des seuils à partir de la population étudiée imposent des chiffres de prévalence. Cependant, la mise en évidence de facteurs associés aux troubles est moins dépendante de leur définition. Ainsi, par exemple, les études qui utilisent la même méthodologie pour comparer des populations ayant des langues différentes, permettent de mettre en évidence les caractéristiques propres à chaque langue.

Prévalence de la dyslexie

Les troubles spécifiques des apprentissages, en particulier la dyslexie, ont été explorés principalement dans les pays anglophones. Pour la langue anglaise, compte tenu des différentes définitions possibles, la prévalence de la dyslexie varie, selon les études, de 2,3 % à 12 % ou plus. Ainsi aux États-Unis, Badian (1999renvoi vers) trouve une prévalence de la dyslexie de 2,7 % et Shaywitz (1990renvoi vers) de 7,5 %. Plus récemment, chez une population conséquente d'environ 6 000 enfants scolarisés aux États-Unis et en utilisant 4 définitions différentes de la dyslexie, Katusic et coll. (2001renvoi vers) trouvent des taux d'incidence variant de 5,3 % à 11,8 % selon les critères utilisés.
En Grande-Bretagne, Rodgers (1983renvoi vers) met en évidence une prévalence de la dyslexie chez des enfants de 10 ans de 2,3 %, tandis que Yule et coll. (1974renvoi vers) ont trouvé une prévalence de 3,6 % sur l'Ile de Wight et de 9,3 % à Londres.
En Nouvelle-Zélande (Fergusson et coll., 1989renvoi vers et 1996renvoi vers ; données ré-analysées par Rutter et coll., 2004renvoi vers), la prévalence était de 14 % et en Australie de 5,5 % (Jorm et coll., 1986renvoi vers).

Prévalence de la dyslexie selon les langues

Les langues ont des systèmes d'écriture différents et même si la plupart d'entre elles utilisent un script alphabétique, le degré de régularité phonique (correspondance graphème-phonème) varie selon les langues. À l'heure actuelle, les variations dans la forme de la dyslexie ainsi que dans sa prévalence sont considérées comme étant dépendantes de facteurs tels que la transparence ou l'opacité de l'orthographe de chaque langue (Paulesu et coll., 2001renvoi vers ; Miles, 2000renvoi vers et 2004renvoi vers).
L'étude de Lindgren et coll. (1985renvoi vers) a utilisé trois définitions différentes de la dyslexie et a montré que la prévalence variait, comme attendu, en fonction de la définition et des critères de discordances plus ou moins stricts, à la fois aux États-Unis et en Italie. Cette étude montre que, selon les définitions, les taux varient de 3,6 % à 8,5 % en Italie et de 4,5 % à 12 % aux États-Unis. Ainsi, les taux plus élevés aux États-Unis par rapport à ceux de l'Italie sont liés à l'orthographe : l'orthographe de la langue italienne est transparente à l'opposé de celle de la langue anglaise.
Stevenson et coll. (1982renvoi vers) ont également appliqué plusieurs mesures de la dyslexie à des populations d'enfants américains, taïwanais et japonais. Selon les critères, la prévalence varie de 3 % à 7,9 % aux États-Unis, de 2 % à 9,2 % à Taïwan et de 5,4 % à 8,3 % au Japon. Cette dernière étude est particulièrement intéressante parce qu'elle concerne des langues dont les systèmes d'écriture logographiques diffèrent de ceux des langues occidentales. Depuis les travaux anciens de Makita (1968renvoi vers), qui sur la base d'un questionnaire posé aux enseignants avaient conclu que la dyslexie était rare au Japon (moins de 1 %), on ne disposait pas d'études pour ces pays. Plus récemment, Yamada et coll. (1994renvoi vers) ont retrouvé 6 % d'enfants dyslexiques dans un groupe d'une centaine d'enfants de 10 ans de Hiroshima au Japon.
La prévalence de la dyslexie dans d'autres pays et langues varie de 3 % en Égypte (Farrag, 1988renvoi vers) à 8,2 % en Inde (Bhakta, 2002renvoi vers).
Il n'y a pas de données épidémiologiques pour toutes les langues du monde. En Afrique, une étude par questionnaire soumis à 500 parents et enseignants de Ilorin (Nigéria), montre que 70 % d'entre eux signalent des problèmes de lecture chez leurs enfants ou élèves (Omotosho, 2001renvoi vers). Ces taux ne sont évidemment pas comparables à ceux des études précédentes.
En France, en l'absence de données épidémiologiques fondées sur des cohortes d'enfants de l'envergure des cohortes anglophones (Rodgers, 1983renvoi vers ; Katusic et coll., 2001renvoi vers), trois études, sur la base de critères et d'épreuves différents indiquent une prévalence comprise entre 6 % et 8 %. Ainsi, dans une étude longitudinale française, commencée en grande section d'école maternelle, 33 enfants sur 500 ont pu être classés comme étant dyslexiques à 10 ans (Sprenger-Charolles et coll., 2000renvoi vers), soit 6,6 % de la population. Dans une autre étude, 13 % des 500 enfants, suivis depuis la grande section de l'école maternelle, se sont révélés non-lecteurs en CE1 et parmi eux, 7,5 % étaient probablement dyslexiques (Zorman et coll., 2004renvoi vers). Ce taux rappelle celui d'une autre cohorte de près de 700 enfants, suivis de la petite section de l'école maternelle jusqu'à 8 ans (cohorte Chevrie-Müller, 1987-1994). En CE1, 8,5 % des enfants présentaient un retard conséquent dans le langage écrit (Watier et coll., 2006renvoi vers).
En France, en l’absence de données épidémiologiques, les données disponibles respectant les critères de caractérisation de la dyslexie suggèrent que la proportion d’enfants présentant une dyslexie avérée ne diffère pas de celle des grandes études anglophones.
Bien qu’on ne puisse pas assimiler tous les troubles de la lecture même graves à la dyslexie, les données issues de deux études épidémiologiques récentes réalisées chez l’adulte en France aboutissent à des données compatibles avec les estimations ci-dessus : l’une concerne des jeunes appelés du contingent (de la Haye et coll., 2005renvoi vers) et l’autre (Murat, 2005renvoi vers) a été conduite auprès de 10 000 adultes de 18 à 65 ans (Insee). Ces deux études constatent que 7 % des 18-29 ans éprouvent des difficultés graves ou importantes en lecture.
Les tableaux 7.Irenvoi vers, 7.IIrenvoi vers et 7.IIIrenvoi vers donnent les prévalences des troubles de la lecture dans les différentes langues. Les prévalences des troubles de la lecture indiquées, varient en fonction des critères retenus, et sont plus ou moins proches de la dyslexie.

Tableau 7.I Prévalence des troubles de la lecture pour la langue anglaise

Références et type d'étude
Pays
Effectif
Âge
(années)
Critères d'inclusion
Critères d'exclusion
Prévalence des troubles de la lecture
Rutter et coll., 1970 Yule et coll., 1974renvoi vers
Berger et coll., 1975renvoi vers Rutter et coll., 1975
Étude longitudinale (9-14 ans)
Étude transversale (10 ans)
Grande-Bretagne
Londres : 1 634
Ile de Wight : 1 134
Ile de Wight : 2 113
10
10
14
Plusieurs critères :
< 2 écarts-types selon prédiction test lecture/QI
(NFR Test SRA of reading)
Parents émigrés
Selon les critères : Ile de Wight (10 ans) de 3,1 % à 3,9 % Londres (10 ans) de 6,32 % à 9,9 % Ile de Wight (14 ans) de 4,3 % à 4,5 %
Stevenson et coll., 1982renvoi vers
Étude transversale
États-Unis
453
10-11
Plusieurs critères de relation tests lecture/autres tests cognitifs < 1 écart-type
Test d'intelligence < 70
6,3 % à 7,9 %
Rodgers, 1983renvoi vers
Étude longitudinale
Grande-Bretagne
8 836
0-10
< 2 écarts-types, régression sur British Ability scale et score lecture
Score au British Ability scale < 70
2,3 %
Lindgren et coll., 1985renvoi vers
Étude transversale
États-Unis
1 278
10-11
3 critères différents de relation
Tests lecture/QI
Déficits sensoriels
Redoublement QI < 85
Selon les critères, la prévalence varie de 4,5 % à 12 %
Jorm et coll., 1986renvoi vers
Étude transversale
Australie
453
5,4-7,11
< 1,5 écart-types au score attendu, test de lecture (Neale)
 
8,6 %
Shaywitz et coll., 1990renvoi vers
Étude longitudinale
États-Unis
445
5-9
Discordance QIT et tests lecture (W-J)
Déficits sensoriels
Problèmes psychiatriques
Langue maternelle autre que l'anglais
7,5 %
Badian, 1999renvoi vers
Étude longitudinale
États-Unis
1 008
4-13
Discordance compréhension orale/écrite < 25e percentile lecture (SAT)
Déficits sensoriels et bilinguisme
2,7 % (discordants) et 9,1 % de lecteurs faibles (non discordants)
Flannery et coll., 2000renvoi vers
Étude longitudinale
États-Unis
32 223
0-7
Discordance QI et tests lecture (WRAT)
Déficits sensoriels
Problèmes psychiatriques QI < 80
Langue maternelle autre que l'anglais
4,4 %
Katusic et coll., 2001renvoi vers
Étude longitudinale
États-Unis
5 718
5-9
3 différents critères de discordance et 1 de performances faibles (W-J)
QI < 50
Selon critères, l'incidence varie de 5,3 % à 11,8 %

Tableau 7.II Prévalence des troubles de la lecture pour différentes langues

Références et type d'étude
Langue
Pays
Effectif
Âge
(années)
Critères d'inclusion
Critères d'exclusion
Prévalence des troubles de la lecture
Stevenson et coll., 1982renvoi vers
Étude transversale
Japonais
Japon
775
10-11
Plusieurs critères de relation tests lecture/autres tests cognitifs < 1 écart-type
Test d'intelligence < 70
5,4 % à 8,3 %
Stevenson et coll. 1982renvoi vers
Étude transversale
Chinois
Taïwan
956
10-11
Plusieurs critères de relation tests lecture/autres tests cognitifs < 1 écart-type
Test d'intelligence < 70
7,5 % à 7,9 %
Lindgren et coll., 1985renvoi vers
Étude transversale
Italien
Italie
448
10-11
3 critères différents de relation
Tests lecture/QI
Déficits sensoriels
Redoublement
QI<85
Selon les critères :
de 3,6 % à 8,5 %
Farrag et coll., 1988renvoi vers
Étude longitudinale
Arabe
Égypte
2 878
7-8
10-11
Tests de lecture
< 1 écart-type (ADST)
Déficits sensoriels
QIT < 90
3 % à 7-8 ans
1 % à 10-11 ans
Esser, 1994renvoi vers
Étude longitudinale
Allemand
Allemagne
399
8-18
Tests
Exclus les QI bas
9,3 %
Yamada et coll., 1994renvoi vers
Étude transversale
Japonais (kana et kanji) Japon
125
10
Cut off d'après distribution des tests de lecture (Bangor Dyslexia Test)
Déficits sensoriels
QI bas
6 %
Bhakta et coll, 2002renvoi vers
Étude transversale
Malayalam
Inde
1 192
8-12
Test de lecture (Malayalam G. Reading Test)
< 5 %
 
8,2 %

Tableau 7.III Prévalence des troubles de la lecture pour la langue française

Références et type d'étude
Effectif
Âge
(années)
Critères d'inclusion
Critères d'exclusion
Prévalence des troubles de la lecture
Sprenger-Charolles et coll., 2000renvoi vers
Étude longitudinale
373 (8 ans)
88 (10 ans)
8 et 10
8 ans : < 1 écart-type à une épreuve de langage écrit (Bat-Elem)
10 ans : < à 1 écart-type à une batterie de langage écrit (ANALEC)
À 5 ans : < 25e percentile épreuve d'intelligence non verbale (matrices de Raven) et à une épreuve de vocabulaire (TVAP)
Langue maternelle autre que français
Déficit auditif ou visuel
Non-autorisation des parents
8 ans : 14 %
10 ans : 6 %
Plaza et coll., 2002renvoi vers
Étude longitudinale
T1 = 267
T2 = 199
7
< 2 écarts-types (Bat-Elem -A et LMC-R)
Non-autorisation des parents
12 % avec difficultés sévères de lecture en fin de CP
Zorman et coll., 2004renvoi vers
Étude longitudinale
525 (5,6 ans)
495 (8 ans)
8
≤2 écarts-type dans la lecture de mots et de pseudo-mots + déficit de conscience phonologique (BSEDS et ODEDYS)
Tirage au sort
< 2 années d'apprentissages de la lecture
7,5 %
Delahaie et coll., 2007renvoi vers
Étude longitudinale
191
8
< 1 et 2 écarts-types à la lecture de mots et pseudo-mots (EVALEC)
Non-autorisation des parents
Déficit auditif
< 1 écart-type : 13 %
< 2 écarts-types : 6 %
Watier et coll., 2006renvoi vers
Étude longitudinale
2059 (3,6 ans)
695 (8 ans)
8
Scores < 15e percentile à au moins 4/5 épreuves standardisées de langage écrit (Bat-Elem)
Tirage au sort
8,5 %

Niveau de lecture des jeunes convoqués à la journée d'appel de préparation à la défense

Entre 17 et 18 ans, tous les jeunes Français et Françaises sont convoqués à une journée d'appel de préparation à la défense (JAPD) au cours de laquelle ils passent une épreuve d'évaluation de leurs habiletés de lecture. Cette épreuve vise à repérer chez les faibles lecteurs, trois ensembles majeurs de difficultés :
• les difficultés liées à une mauvaise maîtrise des mécanismes d'identifications des mots écrits ou à leur défaut d'automatisation. Ces difficultés sont repérées par une épreuve de jugement d'homophonie dans laquelle il faut décider si des paires alliant un mot et un pseudo-mot se prononcent de la même façon (par exemple, main-min, regard-rejar) ; cette épreuve en temps limité permet de contrôler l'exactitude et la vitesse des traitements. En cas de mauvaise maîtrise ou de mauvaise automatisation des mécanismes responsables de l'identification des mots, les lecteurs laborieux doivent consacrer leur attention à la reconnaissance de mots plutôt que de pouvoir la consacrer à la compréhension du texte. Chez les bons lecteurs, l'identification des mots se fait sans y réfléchir ;
• les difficultés liées à la pauvreté du lexique. Elles sont repérées par une épreuve de décision lexicale dans laquelle il faut décider si chaque item est ou n'est pas un mot de la langue ; les mots sont de fréquences variables ce qui permet de mesurer un niveau de vocabulaire. Bien entendu, on ne peut comprendre un texte si on ne connaît pas les mots qui le composent ;
• les difficultés liées à une mauvaise compréhension. Elles sont repérées par des réponses à des questions portant d'une part sur un document écrit – un programme de cinéma – d'autre part sur un texte extrait d'un roman. Nombre de jeunes sont peu efficaces dans le traitement de l'écrit, soit par défaut d'expertise, soit par difficultés de maintien de l'attention... bien que ni leur capacité à identifier des mots, ni leur compétence langagière ne soit en cause.
En 2004, près de 800 000 jeunes hommes et femmes de 17 ans ou plus, de nationalité française1 , ont participé à cette journée d'appel de préparation à la défense2 . En limitant l'analyse aux 733 000 jeunes de France métropolitaine3 , il apparaît que 79,5 % des jeunes français sont des lecteurs habiles. En revanche, 11 % rencontrent des difficultés de compréhension notables. Pour une partie de ceux-ci (4,4 % de l'ensemble de la population), ces difficultés sont très importantes ; ces jeunes cumulent une compréhension quasi-nulle et un lexique très pauvre, la moitié d'entre eux (2,4 %) n'ayant de surcroît pas mis en place les mécanismes de base de traitement des mots écrits. Le reste des jeunes (9,5 % de l'ensemble) constitue un groupe de lecteurs médiocres et, si leur pratique de la lecture n'est pas suffisante, une partie d'entre eux sont susceptibles d'oublier leurs acquis lorsqu'ils auront quitté le système scolaire.
Pour chacune des trois dimensions testées, un seuil de maîtrise a été fixé : en deçà d'un certain niveau, on peut considérer que les jeunes éprouvent des difficultés sur la compétence visée (-), au-delà, la compétence est jugée maîtrisée (+). À partir de la combinaison des résultats, huit profils de lecteurs ont été déterminés (tableau 7.IVrenvoi vers).

Tableau 7.IV Profils de lecteurs

Profil
Compréhension
Identification des mots
Connaissances lexicales
Garçons
(%)
Filles
(%)
Ensemble
(%)
Niveau de lecture
5d
+
+
+
59,3
68,8
63,9
Lecteurs efficaces
79,5 %
5c
+
-
+
17,4
13,7
15,6
5b
+
+
-
6,1
7,3
6,7
Lecteurs médiocres
9,5 %
5a
+
-
-
3,1
2,4
2,8
4
-
+
+
4,6
2,9
3,8
Très faibles capacités de lecture
6,6 %
3
-
-
+
3,9
1,7
2,8
2
-
+
-
2,4
1,6
2,0
Difficultés sévères
4,4 %
1
-
-
-
3,3
1,6
2,4
La catégorisation en profils permet d'apprécier plus finement les compétences des jeunes, que ce soit ceux réputés lecteurs efficaces (profils 5c et 5d), ceux en grande difficulté (profils 1 à 4) ou ceux en situation « intermédiaire » (profils 5a et 5b) :
• profils 5 : ils regroupent les lecteurs habiles dont les bases sont solides (5d), et ceux qui, en dépit de difficultés d'identification de mots (5c), d'un niveau lexical faible (5b) ou des deux (5a), compensent leurs lacunes et réussissent au moins en partie les épreuves de lectures complexes. Certains de ces lecteurs demeurent toutefois de médiocres utilisateurs de l'écrit ;
• profil 4 : ces jeunes sont capables de lecture à voix haute. Ils ont un niveau de lexique correct mais comprennent mal ce qu'ils lisent ;
• profil 3 : malgré un niveau de lexique correct, la lecture reste laborieuse par manque d'automaticité dans le traitement des mots ;
• profil 2 : pour ce profil, le déficit de compréhension est sans doute lié à un niveau lexical très faible ;
• profil 1 : ces jeunes ne disposent pas de mécanismes efficaces de traitement des mots écrits et manifestent une compréhension très déficiente.
Les jeunes les plus en difficulté (profils 1 et 2), qui représentent 4,4 % de l'ensemble, cumulent une compréhension très faible de l'écrit avec une très faible capacité à reconnaître des mots écrits comme étant des mots de la langue. De surcroît, les jeunes du profil 1 (2,4 %) n'ont pas installé les mécanismes de base du décodage. Parmi eux, certains sont sans doute non-lecteurs.
En revanche, les jeunes des profils 3 et 4 (6,6 %) identifient une proportion non négligeable des mots écrits mais ne parviennent pas à traiter les écrits complexes. Pour les jeunes du profil 3 (2,8 %), des mécanismes de lecture déficitaires peuvent être invoqués. Pour le reste, d'autres facteurs viennent empêcher une lecture efficace (manque d'attention, stratégie défaillante, inhibition, difficulté de mémorisation...). Sans qu'il soit possible de le vérifier dans les données disponibles, il est vraisemblable que pour nombre des jeunes des profils 1 et 3, la non-installation (ou la non-automatisation) des mécanismes de base de la lecture soit liée à un trouble spécifique de l'apprentissage.
Quatre niveaux de scolarité ont été définis : un niveau 1 correspondant à des études n'ayant pas dépassé le collège ; un niveau 2 correspondant à des études professionnelles courtes (niveau CAP ou BEP) ; un niveau 3 correspondant à des études professionnelles et techniques supérieures au BEP et allant jusqu'au baccalauréat professionnel ou au brevet de technicien ; un niveau 4 correspondant aux études générales à partir du lycée.
Comme on pouvait s'y attendre, les jeunes en grande difficulté de lecture sont de moins en moins nombreux à mesure que le niveau d'étude s'élève (figure 7.1Renvoi vers). Leur présence dans les niveaux les plus élevés, qui est marginale (3 %), doit conduire à s'interroger sur le degré de sérieux de certains jeunes qui peuvent ne pas percevoir les enjeux de cette évaluation et la prendre à la légère. En revanche, la proportion de jeunes en difficulté est loin d'être négligeable chez ceux qui sont encore en enseignement professionnel court, en collège ou en SEGPA ou ont quitté la formation initiale à ces niveaux. Parmi les jeunes qui n'ont pas atteint la fin du collège, 27 % sont en difficulté de lecture. Pour ceux qui suivent ou ont suivi un enseignement professionnel court, ce taux est de 21 %.
Figure 7.1 Pourcentages de jeunes en difficulté de lecture (profils 1 à 4) selon le niveau de scolarité (4 niveaux) et le sexe
Près de huit jeunes sur dix en difficulté de lecture n'ont pas dépassé le collège ou suivent (ou ont suivi) un enseignement professionnel court, contre moins de quatre sur dix pour l'ensemble des participants à la JAPD. Enfin, le pourcentage de jeunes en grande difficulté est très différent selon le sexe : 14,2 % des garçons contre 7,8 % des filles, cette différence s'observe quel que soit le niveau d'étude atteint.

Facteurs de risque et facteurs associés

L'influence des facteurs pré- et périnatals (faible poids à la naissance, jeune âge maternel, faible niveau d'études maternel, mono-parentalité...) a été montrée à plusieurs reprises pour les difficultés scolaires (Larroque et coll., 2001 ; Finnström et coll., 2003renvoi vers) et pour les troubles de la lecture en particulier (Silva et coll., 1983renvoi vers ; Stanton-Chapman et coll., 2002renvoi vers). Cependant, d'autres études n'ont pas mis en évidence le rôle de ces facteurs. Ainsi, Esser et Schmitd (1993renvoi vers) ne trouvent pas de relation entre un retard dans l'apprentissage de la lecture et des complications pré- ou périnatales. Une différence de sexe contradictoire, soit à l'avantage des filles, soit à l'avantage des garçons, dans l'influence de ces facteurs sur les troubles des apprentissages a parfois été évoquée (Johnson et Breslau, 2000renvoi vers ; St Sauver et coll., 2001renvoi vers).
L'influence des troubles du langage oral sur le langage écrit est bien établie (Vellutino et coll, 1991> ; Aram et coll, 1992 ; Fletcher et coll, 1994 ; Wagner et coll, 1997 ; Lewis et coll., 2000renvoi vers ; Bishop et Snowling, 2004renvoi vers). Ainsi, dans une cohorte d'enfants suivis depuis l'école maternelle, Catts et coll. (2002) ont mis en évidence des problèmes de lecture en 4e année d'école primaire chez 63,3 % des enfants identifiés comme ayant des difficultés de langage oral à 5,6 ans contre 8,5 % chez les autres enfants (sans problèmes de langage).
Le milieu défavorisé est considéré comme un critère d'exclusion préconisé par les classifications de la CIM-10 et du DSM-IV. Si peu d'études ont approfondi l'influence du milieu socioculturel sur ces troubles (Margai et Henry, 2003renvoi vers), celle de Molfese et coll. (2003renvoi vers) a mis en évidence des liens entre des mesures de l'environnement socioéconomique à 3 ans et les performances en lecture à 10 ans. En France, les données de la cohorte Chevrie-Müller (1987-1994) montrent clairement un effet négatif du niveau socioculturel défavorisé sur les performances au langage écrit (odds ratio=5, Watier et coll., 2006renvoi vers). De même, Plaza et coll. (2002renvoi vers) trouvent que la catégorie socioéconomique est une variable prégnante sur les performances en langage écrit d'enfants en fin de CP de la banlieue parisienne. Parmi les enfants du groupe défavorisé, 38 % ont des difficultés moyennes et sévères en lecture contre seulement 7 % des enfants du groupe favorisé. En Inde, Bhakta et coll. (2002renvoi vers) ont mis en évidence une relation forte entre les difficultés de lecture, la pauvreté et l'éducation des parents. Il reste à s'interroger plus précisément sur les éventuelles interactions entre le milieu socioculturel et les facteurs biologiques de la dyslexie et à propos de leurs effets sur les manifestations spécifiques des troubles des apprentissages.
Les études portant sur les populations anglaises de l'Ile de Wight et de Londres (Yule et coll., 1974renvoi vers) sont représentatives des différences géographiques/sociales. En effet, avec la même définition de la dyslexie, la prévalence retrouvée était de 3,6 % sur l'Ile de Wight et de 9,3 % à Londres, où les sujets étaient en moyenne de milieux moins favorisés. Cette différence persistait après exclusion des sujets bilingues, présents seulement dans la population londonienne (Berger et coll., 1975renvoi vers). Une autre étude, fondée sur le recours aux soins de la population anglaise d'origine asiatique (Pakistan), montre que la prévalence des troubles des apprentissages est à peu près trois fois plus importante dans cette population que dans celle de la communauté non-asiatique (Emerson et coll., 1997renvoi vers). Cependant, les travaux sur l'influence du bilinguisme dans l'apprentissage de la lecture ont donné lieu, dans leur ensemble, à des résultats contradictoires (Deponio et coll., 2000renvoi vers).
Le sexe est l'un des facteurs de variation souvent associé à la dyslexie. Un article de Shaywitz et coll. (1990renvoi vers) a déclenché une polémique sur la différence entre garçons et filles dans la prévalence de la dyslexie. Les auteurs soutenaient qu'il y avait autant de garçons que de filles dyslexiques, et que la prépondérance de garçons retrouvée dans plusieurs études n'était que la conséquence d'un biais lié aux problèmes de comportement, plus fréquents chez les garçons. Pour Shaywitz et coll. (1990renvoi vers), les enseignants signaleraient plus souvent des problèmes d'apprentissage chez les garçons à cause des problèmes de comportement associés. À l'heure actuelle, sur la base de nouvelles données d'études épidémiologiques (Fergusson et coll., 1996renvoi vers ; Flannery et coll., 2000renvoi vers ; Katusic et coll., 2001renvoi vers ; St Sauver et coll., 2001renvoi vers ; Liederman et coll., 2005renvoi vers) et d'une ré-analyse des données de quatre études épidémiologiques indépendantes (Rutter et coll., 2004renvoi vers), il apparaît que les problèmes de lecture sont de 1,5 à 3 fois plus fréquents chez les garçons que chez les filles. En France, cette différence entre garçons et filles est illustrée indirectement par les données des enfants de la cohorte Gazel (n=2 582 enfants âgés de 4 à 16 ans ; Fombonne et Vermeersch, 1997renvoi vers) : plus de garçons que de filles consultent des spécialistes pour des problèmes de lecture et d'écriture. De plus, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa ; OCDE, 2003renvoi vers) montre, chez des jeunes de 15 ans de 32 pays, que les filles ont des capacités de lecture supérieures à celles des garçons, l'ampleur de cette différence variant d'un pays à l'autre. Si la différence de sexe dans l'apprentissage de la lecture ne fait plus de doute, les causes à la base de cette différence restent à explorer (Nass, 1993renvoi vers). Leur connaissance devrait permettre d'élucider les processus sous-jacents aux problèmes de lecture pour les deux sexes (Rutter et coll., 2004renvoi vers).
D'autres facteurs de risque ont été évoqués pour les troubles spécifiques des apprentissages tels qu'une déficience en acides gras poly-insaturés (Richardson et coll., 2000arenvoi vers et brenvoi vers) ou la saison de naissance (Livingston et coll., 1993renvoi vers). Cependant l'effet de ces facteurs n'est pas prouvé à l'heure actuelle.

Évolution avec l'âge

Les études longitudinales (Scarborough, 1984renvoi vers et 1990renvoi vers ; Francis et coll., 1996renvoi vers ; Wright et coll., 1996renvoi vers ; Shaywitz et coll., 1999renvoi vers ; Sprenger-Charolles et coll., 2000renvoi vers) indiquent que la dyslexie persiste avec l'âge et représente donc un déficit persistant et non transitoire du développement (Shaywitz et coll., 1995 ; Shaywitz et coll., 1999renvoi vers) même si le suivi longitudinal des enfants dyslexiques pose le problème de la stabilité des classifications dans le temps (Share et Silva, 1986renvoi vers). En effet, avec des classifications établies à partir d'un seuil, de petites variations dans les scores, sur un continuum, peuvent faire passer certains enfants d'un côté ou de l'autre des limites pré-définies (Jorm et coll., 1986renvoi vers).

En conclusion,

malgré un certain accord sur la définition des troubles spécifiques des apprentissages, compte tenu de l'arbitraire qui est à la base du choix des seuils, il est impossible de fournir des taux « objectifs » de prévalence d'un trouble spécifique de la lecture clairement dissocié des difficultés scolaires d'origines diverses. Cependant, d'après les études méthodologiquement les plus rigoureuses, nous pouvons estimer que la dyslexie concerne au minimum entre 3 % et 5 % d'enfants. Au niveau de l'école, cela se traduit par au moins un enfant par classe. Ainsi, le nombre d'enfants concernés est tel que la dyslexie constitue un vrai problème de santé publique.

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