MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE MONOGRAPHIE DE L'INSTITUT NATIONAL D’HYGIENE N° 8 RAPPORT SUR LA FREQUENCE ET LA SENSIBILITE AUX INSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS K. LINNAEUS, 1758 (ANOPLURA) DANS LE SUD-EST DE LA FRANCE P A R I S 1 9 5 5 VRTVTE DVCE CO MITE FORTITVDINE COLLEGIVM CIVILE AD SANITATEM Par R M. NICOLI Sous la direction de J. SAUTET Prolesseur à la faculté de Médecine de Marseille MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE MONOGRAPHIE DE L'INSTITUT NATIONAL D’HYGIENE N° 8 RAPPORT SUR LA FREQUENCE ET LA SENSIBILITE AUX INSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS K. LINNAEUS, 1758 (ANOPLURA) DANS LE SUD-EST DE LA FRANCE P A R I S 1 9 5 5 VRTVTE DVCE CO MITE FORTITVDINE COLLEGIVM CIVILE AD SANITATEM Par R M. NICOLI Sous la direction de J. SAUTET Prolesseur à la faculté de Médecine de Marseille MONOGRAPHIES DE L’INSTITUT NATIONAL D’HYGIÈNE DEJA PARUES: N° 1. — Documents statistiques sur la morbidité par cancer dons le monde. DOr P. F. DENOIX, Poris 1983 — Epvisé. N° 2. - L’économie de l'alcoolisme, Dor L. DEROBERL, Potis 1983 — fpvisé. N° 3. - Mortalité urbaine et rurale en France en 1928, 1933 et 1947, p9r Ch CANDIOTL et M. MOINE, Poris 1933 — Prix: 900 tr. N° 4. — Contribution à l’étude de l’anophélisme et du paludisme en Corse. Dor C. JOUMANOET, Potis 1934. — Prix: 1.200 Fr. N° 3. — De la diversité de certains cancers, par P. L. DENOIX Paris 1984. Prix: 2000 fr. N° 6. — ta lutte préventive contre les maladies infectieuses de l’homme et des animaux domestiques au moyen des vaccins, por G3. BAMON, Poris 1955 — Prix: 1.200 Fr. N° 7. — Études de socio-psychiatrie, oor H. DUCHENE et coll, Paris 1988 Prix: 999r. Venle des poblicohioas L’INSTITUT NATIONAL D’HYGIENE 3, roe téon-Bonnat, Paris (16). — AUTeuil 32-84. N° de chèque postal: Institut National d'Hygiène, 9062-32 Paris INTRODUCTION Parmi les Insectes qui, à des titres divers, sont les ennemis de l’Homme, un Anoploure, Pedicalus humanus hamanus a suivi les remous de l’histoire et les vicissitudes des déroutes et des décadences Après chaque guerre, le typhus vient compléter le cycle des souffrances humaines. Heureusement, les insecticides halogénés de contact sont venus dès la fin de la seconde guerre mondiale lutter contre les poux. Les résultats furent très vite remarquables, en Afrique du Nord (T). en ltalie (2), où durant l’hiver 1943-1094, le typhus fut stoppé à Naples par le DDI, en Alemagne (3), en Arabie (4), au Kenva (5), au Nige¬ ria (6), en Californie (7), en Extrême-Orient (8), etc. Pourtant, une certaine résistance semble se manifester, surtout à l’égard du dichlorodiphényltrichloroéthane et des cas où l’insecticide montrait une baisse de son activité ont été signalés: en Corée (9), d’abord et à TOkyO (10), en 1952; puis, sur les pourtours de la Méditerranée, en Egypte (TT) et à Tunis (12), en 1953, en France, enfin, à Toulon (T3). en 1954. Après dix ans, il était utile de faire le point. C’est ce que nous avons tenté de réaliser dans une région étroite, le Sud-Est de la France, systéma¬ (1) Soper F. L. Davis W. A. Markham F. S., Rihel L. A., BuCk P., 1945. (2) Baynes-fonnes s, 1945, Soper F. L. Davis W. A. Markham F. S. Riehl L. A. 1947. Gorden J. E, 1948. (3) Davis W. A, 1947. Bunn R. W., 1953. (4) Petrie P. W. R., 1949. (5) Garnham P. C. C. Davis C. W. Heisch R. R. Timms G. L., 1948. (6) Montsomery T. H. L. Budden P. H, 1947. (7) Freeborn S. B., 1944, Dahl A, 1950. (8) Scoville A. B. ir, 1948. Blanton F. S. Tani T. G., 1951. (9) Hurlbut H. S. Altman B. M. Nibley C. ir, 1952. Eddy G. W., 1952. Barnett H. C. KHOblOCR E. C., 1952. (10) Kitaoka M. 1952. (11) Busvine J. R., 1953. (12) Busvine L. R. Harrisson C. M. 1953. (13) Sautet J. Nicoli R. M, Tabau R., 1954. 4 SENSIBUTÉ AUX INSECTICIDES DE PEDICUILUS HUMANUS HUMANUS tiquement, en dépistant les porteurs de parasites et en soumettant les poux aux insecticides habituels : dichlorodiphenyltrichloroéthane, hexachloro¬ cyclohexane et pyréthrines. Cette étude est donc statistique et expérimentale. Nous nous réser¬ vons ultérieurement de compléter ce rapport par une étude biologique sur le mécanisme d’action des insecticides halogénés. PREMIÈRE PARTIE PEDLCULUS HUMANUS HUMANUS K. Linnaeus, 1758. Epidémiologie et biologie PARANROPTERA PSOCOPTEROIDES ANOPLURA PEDICULIDAE PEDICULTTAE 1758 Pedichus Mumanus. R. Linnaei Systema Naturae editio decima, 619. 1778 Pediculus corporis. C. de Geer : Mémoires pour servir à l’histoire des Insectes. Stockholm. VII, 67, pl. 1 fig., 7. 1815 Pedicdlus pestimenti. W.E. Leach. 1824 Pediculus tabescentium. Alt : De Phthiriasi, 8. 1880 Pediculs vestimenti. N. Piaget E. : Pedculines, 623. IOr5 Pedictlas corbons. A. Hase: die Biologie der Kleiderlaus. Die Naturvis. IH. 613. 1917 Pediculus humanus. F. Hindle : Notes on the biology of Pediculus humanus Parasitology. IX, 250-265. 11 Padicdls Ois. E. 3dgu): Faune de France, Inscectes ctoparasites XLIII, 450-458. fig, 731-734. A — LE SUDEST DE LA ERANCE La zone que nous avons étudiée s’étend sur plusieurs régions natu¬ relles;, le climat méditerranéen, chaud, lumineux et relativement sec. constitue toute son unité. Nous distinguerons: La Provence, ensemble des départements des Bouches-du¬ Rhône, du Var et des Basses-Alpes, à laquelle nous ajouterons l’ancien Comtat Venaissin, actuel département de la Vaucluse. La Riviera, à l’est de l’Esterel, constitué en presque totalité par le département des Alpes-Maritimes. — La Corse, unité insulaire très caractérisée SENSIRLUITÉ AUIX INSECTICIDES DE PEDICUUS HUMANUS HUMANUS 6 La Provence. Cette région se divise en deux parties — A l’ouest, les plaines du Bas-Rhône. — A l’est, la Proyence montagneuse. 1° LES PLAINES DU BAS-RHONE Elles sont elles-mêmes complexes: — Le Comtat riche bassin d’alluvions quaternaires, à population agricole dense (190 habitants par Km'), à villes peu importantes en général. Avignon (60 000 habitants). Orange (T4,900 habitants). Car¬ pentras (14,000 habitants). — La Crau, à peine accidentée par les Alpilles, région d’élevage — La Camargue enfin, dans le delta du Rhône, où la culture du riz est en pleine extension. Crau et Camargue sont peu peuplées: Arles, au nord de la Camargue, a seule plus de 35,000 habitants. Il faut citer éga¬ PEDICULUS HUMANUS HUMANUS 7 lement les industries chimiques de Port-Saint-Louis-du-Rhône (4.000 habitants) et les chantiers navals de Port-de-Bouc. 2° LA PROVENCE MONTACNEUSE Depuis Martigues et l’Etang de Berre, la côte s’étend vers l’est. rocheuse et hospitalière. Ce sont des calcaires jurassiques et crétacés jusqu’à Toulon, au-dela, les schistes et les roches éruptives des Maures et de l’Esterel. Les cités sont très actives; poudrerie de Saint-Chamas et raffineries de pétrole de Berre (6,000 habitants) et de la Mède, sur les bords de l’étang de Berre, port pétrolier de Lavéra à l’entrée du canal de Caronte. industries variées et port de Marseille (636,000 habitants), construc tions navales de La Ciotat (13,500 habitants) et de La Seyne (26,000 habitants), arsenal et port militaire de Toulon (126,000 habitants). Toutes cés villes utilisant une main-d’œuvre variée, souvent d’origine nord-africaine, nous montrent de nombreux cas de pédiculose. L’intérieur est beaucoup moins peuplé. Un sillon constitué par les vallées de l’Arc et de l’Argens renferme les villes principales: Aix-en¬ Provence (46,000 habitants). Brignoles (6,000 habitants) et Dragui¬ gnan (12,000 habitants), préfecture du Var. Entre Aix et Marseille. Cardanne et Fuveau sont des centres mi¬ niers où l’élément arménien domine. Au-dela, la Haute-Provence, percée par les vallées de la Durance et du Verdon, plus élevée (altitude moyenne s00 à 1.000 m), a une acti¬ vité économique très faible, industries chimiques de Saint-Auban. Digne, préfecture des Basses-Alpes, n’a que 0 000 habitants. La Riviera. Nous avons limité notre enquête à la Côte d’Azur. Au-delà de Cannes (46,000 habitants). Antibes (23,000 habitants). Nice (2r1,000 habi¬ tants) et Menton (14,000 habitants) sont des cités surtout résidentielles. Toutéfois, la migration régulière des vagabonds venus de Marseille et de Toulon entretient un taux de pédiculose notable. La Corse. C’est une unité insulaire très montagneuse (2719 m au Monte Cinto) divisée en deux sections : la Corse occidentale cristalline (Corse d’au delà des monts), la Corse orientale sédimentaire (Corse d’en decà des monts). Nous avons parcouru un secteur de la Corse cristalline (vallée du Cruzzini, à so Km au nord-est d’Ajaccio), secteur rural à population très faible (2,000 habitants pour 190 Km). La pédiculose y est très rare. Nous aurions voulu mesurer par un rapport mathématique, l’inten¬ sité de la pédiculose dans les diverses régions. Ceci, malheureusement, ne nous a pas été possible: Marseille, avec ses asiles de nuit, nous a donné un grand nombre de souches: Digne, dépourvu de refuge, au contraire, nous à donné un nombre très restreint de souches. 8 SeNSBTITÉ AUX INSECTICIDES DE ṔOLCULUS HUMANUS TUMANUS B. — LE MILIEU PARASITE Classiquement, en temps de paix, les poux se rencontrent surtout dans les collectivités: armée, écoles, prisons, asiles et chez les vaga¬ bonds. En fait, les collectivités militaires, scolaires et pénitenciaires ne nous ont pas donné un matériel abondant. Nous n’avons pu, d’ailleurs. étudier ces milieux avec tout le soin désirable. Au contraire, la clien tèle des asiles de nuit s’est montrée très parasitée. L’armée. Les poux sont rares parmi les jeunes recrues du contingent et les soldats indigènes en transit. Les écoles. Les enfants des écoles primaires sont le plus souvent indemnes Seuls quelques cas de Pediculosis cabitis — qui sortent du cadre de notre étude — peuvent être relevés. Cette collectivité a fait l’objet d’une enquête auprès de l’Inspection d’Hygiène scolaire à Marseillé et à Nice, et dans les écoles d’un district rural de la Corse. Les prisons. Les prisonniers sont aussi rarement parasités, exception faite des vagabonds que nous étudierons plus loin. La population civile. La population civile convenablement logée est, de son côté, rare¬ ment atteinte. Il n’en est pas de même, malheureusement, des sans-logis. vagabonds ou sédentaires. Ces faits sont à rapprocher avec d’autres vieux de dix ans environ. qui, ainsi, deviennent très significatifs. Il y a dix ans, en effet, la situation était toute différente:. — les collectivités militaires, les camps d’internement étaient très atteints. — dans les écoles, durant l’occupation allemande, les parasitoses étaient tres frquentes Pediculosis cabitis « 4. Pediculosis humani t Cette fréquence était telle, qu’en l’absence d’insecticides devenus rares du fait de la guerre, les chercheurs locaux tentèrent d’utiliser divers produits plus faciles à découvrir. (L. Sautet et M. WitROYSKi, 1944. Sans doute les conditions de la vie en ro44 dans la région marseil¬ laise n’étaient pas très bonnes: sous-alimentation, promiscuité des réfu¬ giés, ruines accumulées par les bombardements et les combats, Tout ceci ne suffit pas pour expliquer la rareté croissante des poux: le dichlo¬ 9 PEOICUUUS HUMANUS HUMANUIS rodiphényltrichloroéthane, utilisé depuis cette date est très vraisemble¬ ment, l’agent principal de la baisse de fréquence de cet Anoploure (1). Les sanslogis. L’absence d’un fover stable caractérise très bien, selon nous, cette catégorie de la population. C’est, de très loin, le milieu le plus parasité, milieu très complexe, ou nous distinguerons deux catégories les sans-logis sédentaires et les sans¬ logis vagaronds. 1°LES SANS-LOGIS SÉDENTAIRES Ces sujets, souvent européens, constituent des enclaves au milieu des villes: quartiers vétustes et barraquements construits sur des terrains vagues ou à l’emplacement d’imméubles bombardés (« bidonvilles » reçoivent toute une population misérable. C’est à ce milieu qu’appartien¬ nent les « clochards », plus ou moins mendiants et une grosse partie des « biffins » (chiffonniers) (2). Nous avons pu étudier quelques individus très parasités au centre d’étuvage municipal de Marseille, mais, ce milieu n’étant pas surveillé. a échappé en grande partie à notre enquête. Ces sédentaires sont d’ailleurs moins parasités que le groupe suivant. 2° LES SANS-LOCIS VACARONDS Ces sujets, du poins pendant l’hiver, sont généralement hébergés dans les asiles de nuit: — A Marseille asile de nuit des frères de Saint-Jean-de-Dieu, 41, rue de Forbin, avec 260 lits (vagabonds et travailléurs nord-africains). « Le Fover du Peuple » de l’Armée du Salut, rue Félix-Pyat d’impor¬ tance à peu près égale (vagabonds et chiffonniers). Asile de nuit pour les femmes, rue Honnorat. Centre Flammarion. (1) Depuis lusage du D D T chez les éleveurs de porcs, Haematophnus suis sutis K. Linnaeus, 1738 est devenu rarisime dans la reglon de Marseille (communicetion orale du Docteur vétérinaire Anglès). Nous n’avons vu cet insecte qu’une fois aux abattoirs municipaux de Marseille. Au contraire, nous avons trouvé très souvent cet anoploure en Corse, où le DDT n’est pas utitisé sur le porc (2) Et maiheureusement aussi bien d’autres personnes atteintes par la pénurie des logements. SENSIIUITÉ AUX NSECTICIDES DE PÉDICULUS HUMANUS HUMANUS 10 — A Toulon, asile municipal de nuit, place Maurique, avec soupe popu¬ laire. — A Nice, asile des frères de Saint-Jean-de-Dieu, rue L.-Gilly — En Avignon, asile municipal de nuit, quai du Rhône. Asile des Pères Franciscains, rue Saint-André, etc.. Ces vagabonds sont très intéressants du fait de leurs migrations, qui. comme nous le verrons, renouvellent constamment les souches de Pedicalus humanus d’une région. Notre enquête principale a porté sur 6 808 hébergés dans un asile de nuit de Marseille, durant les mois de janvier à octobre 1954 (1). Nous étudierons tour à tour les races et nationalités, les professions ou activités, l’âge de ces sujets, ainsi que les variations saisonnières de leur milieu. Races et nationatités. (Tableau r). — 50,6 2% de ces vagabonds sont d’origine nord-africaine (3o4r sur 6808). Parmi ceux-ci, les Constantinois dominent, suivis des Algérois, puis très loin derrière des Oranais, des Tunisiens et des Maroçains. Ce groupe est très parasité": ’il est évidemment difficile de fixer un chiffre, mais nous avons recueilli des poux chez rs à 20 2% environ des sujets que nous avons examinés. 36,3 2% sont Français métropolitains (2,508 sur 6,898). Ces sujets sont originaires de toutes les régions de la France: l’élé¬ ment parisien et nordique est cependant dominant. L’élément corse, au contraire, est beaucoup plus réduit. Ce groupe est également parasité mais à un degré légèrement moin¬ dre que le groupe précédent : nous avops recueilli des poux chez le dixième environ des sujets examinés. — 11,7 2 sont étrangers (807 sur 6, 808). Parmi ceux-ci, les races latines dominent suivies des races germa¬ niques. On note également quelques Scandinaves et Nordiques, quelques sujets balkaniques, ainsi que des Israéliens. Libanais, Egyptiens et même Chinois. Ces races sont inégalement parasitées : les Méditerranéens le sont beaucoup plus que les Belges et les Allemands. 1,3 9% sont des sujets de l’Union Française (92 sur 6, 808). Les Orientaux dominent, suivis des noirs (Sénégal. Dabomey), des Malgaches et des Antillais. Ces sujets sont parasités comme les Nord-Africains. 11 PEDICULUS HUMANUS HUMANUS TABLEAU T RACES ET NATIONALITES DES VAGABONDS Enquête réalisée dans un asile de nuit à Marseille de janvier à octobre 1954 Professions ou activités (Tableau 2). — 62 0 9% des vagabopds sont inadaptes à la Societé moderne (3653 sur 6, 808). Ces sujets, classés sous le terme générique de « chômeurs » dans les asiles de nuit, sont, en réalité, des sujets privés de l’esprit d’asso¬ ciation et incapables du moindre travail suivi. La plupart sont français ou étrangers et l’intensité de leur pédiculose atteint 19 2% environ. 42,3 2% sont des manœuvres non spécialisés (3.018 sur 6,808). Ce sont, pour la plupart, des travailleurs nord-africains. Ils sont parasités dans une proportion de rs à 20 0% environ. 4,8 % ont un métier plus précis (227 sur 6,808). Nous avons noté des ouvriers, des soldats, des navigateurs et même des sujets plus évolues mais inadaptés : comptables, représentants, chi¬ mistes, etc.. SENSIBIUITÉ AUX NSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS 12 Un autre asile de nuit de Marseille recoit une clientèle un peu diffé¬ rente: les chiffonniers constituent une fraction importante des héber¬ ges, car ceux-ci peuvent déposer au refuge leurs ballots durant la nuit. ce qui n’est pas possible dans l’asile où nous avons fait l’enquête que nous relatons. Age des vagabonds. (Tableau 3) Ces vagabonds sont presqtie toujours des sujets jeunes (20 à 45 ans). On note également cependant quelques adolescents ou même des enfants (parmi ceux-ci, 3 garconnets de s. 8. II ans accompagnés de leur père) et quelques vieillards (jusqu’à 7s ans environ). L’infestation par les poux est à peu près indépendante de l’âge. Origines et migrations. (Tableau 4- Cartes 2 et 3) migration de ces individus Il était très intéressant de rechercher l’origine et d’étudier les mi¬ PEDICULUS HUMANUS BUMANUS 13 CARTE 2 ORIGINES ET MIGRATIONS DES VAGABONDS Sur 6,808 individus, 6 303 étaient à Marseille depuis une quinzaipe de jours au moins. Ces vagAbonds ne sont d’ailleurs jamais à demeure ils ne restent que très rarement plus d’une dizaine de jours à l’asile. — Parmi ces 6, 303, un septième environ sortait des hôpitaux de la région. un douzième environ sortait de prison (les Baumettes..). Ces anciens malades et anciens prisonniers sont peu où pas parasités mais se trouvent infestés rapidement dès qu’ils retrouvent le milieu de l’asile. Ces vagabonds marseillais sont moins parasités que les suivants. 14 SENSIRUTÉ AUX INISECICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUR 535 arrivaient directement du dehors. Le tableau 4 ci-annexé montre immédiatement deux faits maieurs: r° Le sud-est a drainé vers Marseille un fort contingent de vagabonds (172), constitué surtout de sujets français métropolitains (198 Français contre 36 Nord-Africains) : 2° Le nord, l’est et la région parisienne donnent des proportions inverses, sur 188 vagabonds, on note Las Nord-Africains contre 43 Français métropolitains seulement En effet les régions industrielles du nord et du centte du Massif Central et de la région de Lyon, utilisent de nombreux travailleurs nord-africains. — En opposition le chiffre des Nord-Africaips en provenance direc¬ tement d’Afrique du Nord parait faible (2T). En réalité, une partie de ces sujets se perd dans les quartiers arabes de Marseille. D’autres passent rapidement à Marseille et montent dès leur arrivée dans les régions septen¬ trionales. — L’apport étranger est très disséminé, exception faite des sujets en Droyenance de la Côte d’Azur. Il est intéressant de noter quelques arrivées lointaines : Dakar. Saigon. Istambul, la Syrie (Caiffa) et l’Egypte. PEDICULUS HUMANUS HUMANUS 15 TABLEAU 4 ORIGINES ET MIGRATIONS DES VAGABONDS Enquête réalisée dans un asile de nuit à Marseille de janvier à octobre 1954 Les colonnes des nationalités sont numérotées ainsi L. Français. 2. Union Française - Nord-Africains. 3. Union Française - Divers. 4. Etrangers méditerranéens. 5. Autres Européens. 6. Divers. du nord et de l’est de la France. SENSRIUITÉ AUX INSECTICDES DE PEDICUIUS HUMANUIS TIUMANuS 16 En quittant Marseille, la plupart des Nord-Africains regagnent l’Afri¬ que du Nord, les vagabonds français et étrangers recherchent un travail dans les petites villes et les régions de culture de la région (travail journa¬ lier d’ailleurs, ces sujets ne pouvant accepter un travail suivi): les rizières de Camargue et les plaines du Comtat recoivent ainsi un certain nombre de sujets durant la belle saison. A partir de mai également, une notable quan¬ tité d’individus remonte le long de la Côte d’Azur vers Toulon et Nice. Enfin, d’autres. Nord-Africains surtout, gagnent les centres industriels PEDLCULUS HUMANUS HUMANUS 17 Nous avons tenté de suivre quelques individus particulièrement intéressants : cette enquête s’est révélée très difficile. — Aym.. A. - 26 ans - Français, sans profession. Parasites très nombreux DDT-résistants (souche n° 21 de Toulon). Sujet arrivé du nord du département du Var depuis trois mois. Séjour à Toulon à l’asile municipal de puit de mars à mai r9s4, ou nous l’examinons à plusieurs reprises Au début de juin, ce vagabond quitte l’asile et couche sur les fortifications de la ville Enfin, au bout d’une semaine, ce sujet disparait sans laisser de trace. Cet individu n’a évidemment pas pu nous préciser le lieu de son infestation. — Pr... F. - 60 ans - Français, ancien courtier d’assurance. Parasites peu nombreux DDT-subsensibles (souche n° s7 de Marseille). Sujet arrivé d’Arles lorsque nous l’examinons à l’asile de nuit de la rue de Forbin, à Marseille. Ce sujet, très évolué, ne peut, cependant, nous préciser la date et le lieu de son infestation. Nous le surveillons durant près d’un mois, puis nous le perdons de vue. — Abd el K..- 30 ans- Travailleur nord-africain. Parasites peu nombreux DDT-subsensibles (souche n° tos de Mar¬ seille). Sujet arrivé du Nord de la France depuis trois mois. Contamination dans le quartier arabe de Marseille. Nous suivons cet individu durant une semaine, puis celui-ci regagne l’Afrique du Nord. — Bar.. X. - 35 ans - Français, sans profession. Parasites pombreux DDT-sensibles (souche n° r de Marseille). Sujet arrivé d’Aras la veille lorsque nous l’examinons au centre municipal d’étuvage de Marseille. L’infestation remonte à plusieurs semaines. Nous revovons ce sujet huit jours plus tard toujours aussi para¬ sité, malgré l’étuvage de ses vêtements Puis nous le perdons de vue défi¬ nitivement. Ces quelques renseignements montrent l’extraordinaire instabilité de ces sujets souvent parasités. Il y a là un réel danger comme nous le verrons. Variations saisonnières du milieu des vagabonds. (Tableau 5 - Graphique r). La venue des vagabonde dans un asile de nuit n’est évidemment pas régulière Il y a une véritable périodicité dans les arrivées. Le nombre des hébergés baisse notablement durant l’été et ceci est du à plusieurs causes. température plus clémente permetant aux vagabonds de passer la nuit dehors. travail plus facile à trouver (travaux agricoles, en particu¬ hier dans les rizières de Camargue, vendanges). La fin des vendanges entraine une augmentation du nombre des hébergés. 18 SENSIBIUITÉ AUX NSECTICDES DE PEDICUIUS HUMANUS LUMANUS — Enfin, dans la région, les vagabonds vont de tradition vers la Côte d’Azur durant l’été. Il ne pous a pas été possible de notr des diff́rences dans la fré¬ quence et l’intensité de la pédiculose durant ces mois de janvier à octo¬ bre 1954. L’apport direct du dehors est plus grand durant l’été, ce qui cons¬ titue un fait intéressant. PEDICULUS HUMANUS HUMANUS 19 C. — FREQUENCE DES POUX SUR UN MEME INDIVIDU Un fait domine cette étude: la édiculose est, dans l’ensemble, très rébandue mais asez peu inlense. Nous avons évalué, de facon arbitraire d’ailleurs, l’intensité de cette parasitose, en comptant les poux qu’un examen soigneux du sujet permet¬ tait de recueillir. Nous avons ainsi distingué : une infestation presque nulle : r ou 2 poux sans ponte. une infestation faible : 3 à 30 poux sans ponte: une infestation notable: 3 à 30 poux avec ponte: une infestation forte: 30 à 100 poux: une infestation très forte : plus de ro0 poux. (Tableau 6). TABLEAU 6 INTENSITÉ DE L’INEESTATION Emuute realisce de décembre 1955 à octobre roR dans divers centre Les poux sont souvent si peu nombreux que les tests aux insecticides deviennent impossibles. Toutefois, quelques cujets cont très parasités: un sujet agé, de la catégorie des sédentaires, a même été observé, à l’étuvage municipal de Marseille durant l’hiver r953-r954, dont les vétements montraient des grappes impressionnantes « en stalactites » de parasites. Ce malheureux présentait une mélanodermie et pyodermie considérable, exhalant une odeur infecte comparable à celle de l’ozène. Nous n’avons pu, à notre grand regret photogravhier ce sujet chez lequel la Pédiculose avait atteint ce degré extrème et nous pe l’avons pas revu. Les parasitoses les plus intenses coexistent souvent avec une déchéance de l’organisme humain, sans que bien entendu il soit possible d’établir une relation de cause à effet. Nous avons noté bien trop souvent chez nos vagabonds des signes de misère physiologique et d’intoxication éthylique (en particulier chez les Européens). Nous avons vérifif la répartition classique des poux dans les vête¬ ments; les poux se tiennent de préférence au niveau des emmanchures et du col, dans les coutures et à la ceinture. 2 SENSIBIUTÉ AUX INSECTICIDES DE PÉDICUUS HUMANUS HUMANUS Les sous-vétements sont moins souvent infestés que nous ne l’aurions pensé; durant l’hiver 1953-1954, nous avons trouvé plus souvent un ma¬ tériel abondant sur les chandails que sur les flanelles et les tricots de peau. Les pantalons sont peu infestés mais les coiffures (casquettes) sont partois garnies de parasites (Ped culus humanus humanus neque Pedi¬ culus humanus cabifis "). La nature du tissu a son importance; les tisus de coton (interlock) et de laine tricotée, donnant un meilleur appui aux parasites, sont géné¬ ralement les plus atteints. Signalons enfin, que les poux sont très rares à la surface même de la peau. D — ETUDE RIOLOCIQUE Nous n’avions pas l’intention de faire une étude biologique du Pedi¬ calus humanus humanus, mais nous crovons utile de signaler cepen¬ dant les points suivants: A. — Fréquence relative des sexes. La fréquence relative des sexes de Pedicuhus humanus humanus a été très discutée. Nous avons compté les, retrésentants de s souches parvenues à l’état de maturité sexuelle. Le tableau 7 ci-dessous rend compte de nos résultats. On rençon¬ tre donc en général à peu près 5 mâles pour 2 femelles. B. — Suvie de l’insecce en l’absence de repas sanguin. Il était très intéressant de connaitre les possihilitée de survie des parasites en l’absence de repas sanguin. De plus, les tests aux insecti¬ cides pécessitant des témoins maintenus à jeun, nous avons fait avec soin cette partie de notre étude. J. Sautet et M'Ie M. WitROwSli, en 1944 avaient déjà étudié cette question; ces auteurs avaient noté une influence considérable de la température sur la survie des adultes, une influence beaucoup plus faible sur la survie des larves: à la température extérieure en décembre. les adultes survivaient en moyenne 6 à 0 jours, les morts apparaissant au¬ delà du ° jour. A 20 C. les adultes survivaient environ s à 7 jours, les morts appa¬ raissant au-delà du 3 jour. PCDICULUS HUMANUS HUMANUS 21 A 30 C, la survie ne dépassait pas 3 jours. Quant aux larves, elles ne survivaient pas au-delà du second jour quelle que soit la temprature. . Notre enquête a été faite systématiquement sur un grand nombre d’individus, Abrès exclusion des insectes blessés lors de la cablure (inscctes gorgés avant la mise en expérience). L’atmosphère était main¬ tenue moyennement humide (taux de 50 à 70 2%) (1). GRAPHIQUE 2 SURVIE DEG POUX A IEUN Nos résultats confirment dans leur ensemble les données de L. Sautet et MIs M. WitLowskci. En résumé, s00% des adultes survivent : — 6s beures à 26-26 C. — 88 heures à ro° C:. — ros heures environ à 4° C. Toutefois, aucun insecte n’a passé le cap du 2° jour dans les condi¬ tions de notre expérience (2). A la température très basse de T 4° C., les poux entrent dans un état d’engourdissement voisin, sinon identique, de l’hibernation. L’activité motrice des insectes devient rigoureusement nulle et il leur faut une demi¬ heure environ pour récupérer une motricité normale. Toutefois, la repro¬ duction des poux est interrompue par ce traitement. () Ces condltions sont tres Importantes, Dans le tableau que nous avons publie récemment, les insectes témolns, adultes et larves, n’avaient pas été gorgés avant la mise en expérience, il en est resulté un, taux de mortalité beaucoup plus considérable, surtout en ce qul concerne les expériences à 25-26° C. DEUXIEME PARTIE TECHNIQUES D’ÉTUDE A — LES ELEVACES De nombreux chercheurs se sont penchés sur le problème très délicat de l’élevage des poux (L). C’est au procédé de G. Nuttall que nous avons donné d’abord la pré¬ férence, tout en essavant des techniques nouvelles d’élevage « in vitro ». De même avons-nous conservé, durant un certain temps, une souche adaptée sur lapin domestique que nous devions à l’obligeance du Dr. R. Wiesmann, de BAle. Méthode de G. Nuttatt. Nous avons utilisé comme récipient des boites de rhodoid de quel¬ ques centimêtres de diamêtre. L’une des faces était enlevée et remplacée par un morceau de soie à bluter très fine. L’autre face, percée de quel¬ ques trous, assurait le renouvellement de l’air. Quelques bouts de laine ou un débris de feutre à l’intérieur recevaient les poux. Ces boites étaient placées à demeure sur notre avant-bras. Cette méthode nous a évidemment, donné de bons résultats Toute¬ fois, le fait de garder constamment au même endroit une quantite impor¬ tante de parasites a entrainé chez nous quelques accidents que nous crovons utile de noter ici : La piàre des poux est très peu douloureuse, mais quelques miputes plus tard apparait un prurit intense suivi d’un érythème ortié caracté¬ ristique. (1) Bacot, A, 1917. Parasitology, 228-258 Da Rocha Lima Sikora H. 1924 Handb d. Biolog. Arb. 769-814 Foot Miss K. 1919. Biol Bull Woods Hole, XXXVII, 371-384 Hase A. 1915 Die Naturwiss III 613 Moore W. and Hirschfelder 1919. research Publ Univ Minnesota VIII 1-86 Nicolle Ch. Blaizot et Conseil 1913 Arch IP XXVII 210 Nuttall G. 1917. Parasitology, IX 80-135, 293-324 Nuttall G. 1919 Ibidem, XI, 201-220 Patay R. 1941 Z. B., LXVI 182 Sikora H. 1916. Archiv f. Schiffs u. Trop Hyg XX 1-76 SENSIBIUITE AUX INSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS 24 Ces phénomènes transitoires se renouvellent sans modification durant près de deux semaines. Vers le Is" jour, nous avons été l’objet de véritables paroxysmes prurigineux nocturnes. Ce prurit a pu être calmé momentanément par le 222% B P (Dhé¬ pergan) et localement par des applications d’huile d’amandes douces. Au 17 jour, nous avons noté l’apparition d’ulcérations suintantes. rapidement infectées puis crouteuses. Ces ulcérations constamment irri¬ tées par la boite de Nuttall maintenue au même endroit ont duré plu¬ sieurs semaines. Vers le second mois, les phénomènes locaux avaient tendance à s’ag¬ graver et nous avons dù interrompre notre élevage qui était en bonne voie : les ulcérations impétiginisées ont alors cicatrisé en deux semaines. laissant une trace mélanodermique. Cette mélanodermie a elle-même faibli puis disparu vers le s mois. A aucun instant nous n’avons présenté de signes généraux. Les mêmes phénomènes se reproduisent si nous reprenons les poux sur nous. L’ensemble de ces accidents ressemble donc considérablement aux accidents classiques de la pédiculose des vagabonds. Flevage « in vitro ». Notre méthode, encore bien imparfaite, est analogue à celle proposée par P. Nicolle pour l’élevage des Phodnius (T): piqure et absorption de sang conservé à travers une membrane très fine (condom américain). Nous avons nourri nos poux avec un sirop glycosé de sang humain: ce sang était hépariné et non citraté, le citrate de sodium s’étant montré toxique pour l’insecte. Ce sirop de sang était simplement réchauffé au bain-marie à 37° C. Les poux étaient enfermés dans des boites de rhodoid dont l’une des faces était évidée et recouverte d’une membrane de caoutchouc (condom de la qualité dite « superfine »). Dans ces conditions, nous avons quelquefois obtenu la piqare des adultes et jamais la piqure des larves. De plus, si nous avons obtenu parfois des pontes, nous n’avons jamais pu maintenir un élevage correct par ce procédé. Ajoutons que la minceur de la membrane nous a trop souvent été funeste: la rupture de cette membrane entrainant la novade des insectes. B — LES TESTS DE SENSLRLL ITE AUY INISECTICIDEe Les tests de sensibilité aux insecticides des poux du corps sont dérives de façon générale de la méthode de A. Hase (2). Nous distihguerons deux types de techniques « in vitro » et les techniques « in vivo » (1) Nicolle P. 1941. BuI. Soc. Path, erot. XXXIV, 179. (2) Hase A, 191. 7%. f. BaRter, Parasit, InfeRt, Franh, LxXXI, 461. TECHNIQUES D’ÉTUDE 25 — 9) Les techniques « in vitro » sont largement utilisées : R. Domenioz (1) recommande l’usage de récipients fermés, conte¬ nant une étoffe de coton imprégnée de DDT à concentration croissante sur laquelle on dépose les insèctes préalablement triés par taille afin d’ob¬ tenir un matériel homogène. C’est à ces techniques que se rapporte la méthode préconisée par la Division de l’Assainissement de l’Organisation mondiale de la Santé. méthode que nous avons légèrement modifiée en l’utilisant, comme nous le verrons plus loin. — P) Les techniques « in vivo » sont également utilisées, pais moins souvent: R. Domenioz (T) également a élevé des poux en boite de Nuttall sur un morceau de feutre imprégné de DDT. Ces techniques « in vivo » ont l’avantage de diminuer le nombre des morts dues à des causes étrangères à l’insecticide; inanition en particullier. En pratique, nous avons utilisé le premier procédé (2). Il est, en effet. facile — sur un petit nombre de poux — de reconnaitre la cause de la mort: la mort par les insecticides de contact est précédée de phénomènes caractéristiques (incoordination motrice et tremor). Dans la mesure du possible, les poux n’avant pas présenté de tremor n’ont pas été comptés dans nos tableaux de mortalité. Méchode préconisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (3). La Division de l’Assainissement de l’Organisation mondiale de la Santé a mis au point des trousses d’épreuve pour la détermination de l’efficacité des poudres insecticides. Ce sont des trousses de cette origine que nous avons utilisées. On étend régulièrement sur des morceaux de tissu de coton de 3r cm des poudres insecticides à concentration croissante DDT à 0.1- 0.5- I et s 2%: Gamma HCH à 0,25 et 0,» 9%: Pyréfhrines à 9,02 6% (poudre à poux MYL r partie, pyrophillite 9 parties). Pyréfhrines à 9,04 6% (bpoudre à poux MVI, r partie, pyrophyllite 4 parties). Les poux, après élimination des sujets blessés ou à jeun sont dérosés sur des carrés de coton. Un couvercle de boite de Pétri empèche les évasions. Les poux adultes, prélevés au hasard en lots de ro à 20, sont placés au contact de l’une des concentrations d’insecticides citées ci-dessus. Ces (1) R. Domenioz 1944. Schyeiz. Mediz. Wochenschr. LXXIY, 952. (2) Pour quelques souches plus résistantes, nous avons dù nourrir nos poux afn d’éviter une mortalité par inanition. SENSIBIUTÉ AUX INSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS 26 tests doivent être poursuivis durant » jours consécutifs au moins, sur les mêmes morceaux de tissu, avec de nouveaux lots de poux provenant du même groupe de sujets. Ces tests sont faits à 25° C et à l’obscurité. Application pratique. Cette méthode est malheureusement bien dificilement applicable¬ un test complet nécessite, en effet, un grand nombre de roux (150 à 200 au minimum). Il est impossible, dans la région marsellaise, de recueillir une telle quantité de parasites adultes, la plupart des individus étant très faiblement parasités. De plus, prendre les poux sur un petit nombre d’in¬ dividus constitue certainement une source d’erreurs en raison de la grande instabilité du milieu étudié, les vagabonds se groupant assez peu, à l’ex¬ ception des travailleurs nord-africains. Nos expériences nous avant montré que les produits insecticides de la faible concentration (DDT à 0, r 6% - gamma HCH à 925 6% - Pyré¬ thrines à 9,02 2%) étaient actifs dans la majorité des cas normalement. nous avons donc limité nos expériences à ces concentrations (1) et nous avons défini comme souche, non pas l’ensemble des poux pris sur quel¬ ques individus, mais l’ensemble des poux pris sur un seul individu que nous interrogions sur ses origines, ses migrations et ses moyens d’existence. Notre technique se caractérise donc par la limitation à une série d’ex¬ périences sur des insectes de provenance très étroite. Ajoutons qu’un cer¬ tain nombre de fois il nous a été possible de suivre le sujet parasité et de répéter les tests à plusieurs reprises. Ceci nous a été très utile, en parti¬ culier dans l’étude des souches subrésistantes et résistantes. Tous nos tests ont été faits à l’obscurité et à une température de 25 à 26° C. D’autres, comme nous le verrons, ont été vérifiés à des tempéra¬ tures plus basses: 19° C et 4 C. Tous les résultats étaient centralisés sur des fiches dont trois types sont ici annexés. TECHNIQUES D’ÉTUDE 27 28 SENSBIUIT́ AUX INISECTICIDES DE PEDCUUS HUMANUS HUMANUS TECHNIQUES D’ÉTUDE 29 TROISIEME PARTIE LA SENSIRILITE AUX INSECTICIDES A — LES INSECTICIDES ETUDIES Nous nous sommes limités aux insecticides usuels DDT. HCH, pyré¬ thrines. l° Le dichlorodiphényitrichlorométhylméchane ou Dpr. C’est l’insecticide de contact majeur. Nous avons utilisé de façon régulière la concentration à 0.r 6% fournie par l’Organisation mondiale de la Santé. Très rarement nous avons fait des tests à l’aide du produit commer¬ cial « Néocide » Geigy, produit d’ailleurs de composition complexe, et du DDT technique à 70 6% d’isomère pp’-DDT., Par la suite, nos résultats s’appliqueront à peu près toujours à la concentration à 0,1 26. A titre de contrôle, nous avons également fait un certain nombre de tests avec l’isomère para-para (pp’-DDT) chimiquement pur, que nous devions à l’obligeance de la Société Geigy. 2° L’hexachlorocyctohexane ou HCH (666 ou BUC). Nous avons utilisé l'’isomère gamma (« HCH) fourni par l’Organisa¬ tion mondiale de la Santé, à la concentration de 0,25 2% (1). Très rarement nous avons utilisé l’HCH technique »: nous n’en parlerons pas ici. 3° Les pyréthrines. C’est la concentration à 9,02 % fournie par l’Organisation mondiale de la Santé qui a eu notre préférence : poudre à poux (Lause-Powder). r partie - pyrophyllite o parties). (1) Nous avons, avec un succès complet, épouillé des vétements à l’aide d’un com¬ posé de Lindane pour fumigations. Cette méthode pourrait rendre quelque service car elle ne détériore pas les tissus et peut être utilisée à domicile dans une malle ou une penderie. SENSIBIUITE AUX NSECTICIDES DE PEDICUUS HUMANUS HUMANUS 32 B. — RÉSULTATS CLORAUX DE NOTRE ENQUETE Il était utile de mesurer l’action des divers insecticides dans des con¬ ditions identiques; obscurité, insectes déposés sur un morceau de tissu imprégné de toxique, température constante de 25 à 26° C. Dans les tableaux suivants, nous avons noté nos résultats; mortalité. morbidité et survie. Le nombre des survies est la somme des insectes appa¬ remment indemnes et du nombre des insectes atteints. Nous avons considéré comme atteints tout insecte présentant un signe d’intoxication, si faible soit-il. Les courbes publiées également nous ont paru très intéressantes et nous nous réservons, dans une publication ultérieure, de les étudier mathé¬ matiquement. 1° Action du DDT à 0,1 %%. (Tableau 9 - Graphique 3). Si l’on compare nos courbes avec les données de R. Domenioz, 1944. il semble que la sensibilité des poux au DDT ait diminué, l’auteur suisse. en effet, n’a jamais noté de survie après la 48° heure, alors que 23,6 20 de nos insectes ont résisté à l’action insecticide. Evidemment, la morbidité est élevée, les insectes parfaitement indemnes ne représentant que 0,7 96 du total, les insectes atfints 13,9 % du total. TABLEAU O SURVIE EN PRESENCE DE DDT A 0,T 9% Sur T.212 poux: Certes, les conditions expérimentales dans lesquelles nous avons opéré sont particulières; ainsi, R. Domenioz avait imprégné ses pièces de tissu à l’aide d’une solution à 9, 1 % de DDT (T): nos carrés de coton ont été recouverts d’une couche de DDT en poudre et, évidemment, l’homogé¬ néité de cette couche ne pouvait être parfaite, quelque soin que nous Y metions. C’est alors que nous avons fait quelques tests en évaporant dans une boite de Pétri une solution acétonique saturée de DDT. Les insectes se déplaçaient ainsi sur une surface plane homogène de DDT. Quelques bouts de ficelle également imprégnés de DDT servaient de support aux poux. (1) Et également pour comparaison avec les solutions de DDT à 0001 001 et 1 %. LA SENSIRIUTÉ AUX INSECICDES 33 Nous avons, dans ces conditions, obtenu les résultats suivants (tableau 9 bis). Ce tableau amène un certain nombre de remarques;: — D’abord, avant été établi sur un nombre très restreint de poux. les chiffres publiés n’ont qu’une valeur simplement indicative. — Malgré la haute teneur en DDT de ce film, parfaitement visible à l’œeil nu, un certain nombre d’insectes passent le cap de la 48° heure. — Ce tableau permet d’insister sur l’importance des conditions d’ex¬ périences; nous verrons plus loin combien il est délicat de chercher à défi¬ nir des termes comme « subsensibilité » et « subrésistance ». TARLEAU 9 bis SURVIE EN PRESENCE DE DDT EN FILM CONTINU Sur 94 poux: Il nous semble, cependant, que nos conditions expérimentales (9,5 g de DDT à 0. 1 9% réparti sur 31 cm° de tissu de coton) sont encore bien loin du poudrage que l’on obtient dans la pratique de l’épouillage où les vétements sont imprégnés de façon certainement hétérogène. Toutefois, la SENSIBLUTÉ AUX INSECTICIDES DE PEDLCUUS HUMANUS HUMANUS 34 concentration en insecticide des poudres utilisées en pratique (de l’ordre de 10 2%) est infiniment supérieure, ce qui compense cette hétérogénéité. 2° Action du pp"-DDT chimiquement pur. 315 (Tableau 19 - Graphique 4). A titre de comparaison, nous avons fait un certain nombre de tests avec l’isomère pp’-DDT chimiquement pur (sous la forme cristalline ortho¬ rhombique). Les chiffres publiés sont évidemment très voisins de ceux optenus avec le DDT à 0,1 79. TABLEAU TO SURVIE EN PRESENCE DE DD’-DDT CHIMIQUEMENT PUR Sur 98, poux. Toutefois, dans quelques cas, rares d’ailleurs, nous avons noté une légère baisse d’activité que nous attribuons vraisemblablement à une mau¬ vaise auhérence du produit pur. 1A SENSIBIUITÉ AUX INSECTCIDES 35 3° Action de l’Hcu à 025 6%. (Tableau 11 - Graphique »). Cette action est absolument remarquable, puisque aucun insecte indemne ne survit au bout de 22 heures. TABLEAU IT SURVIE EN PRESENCE D'HCH GAMMA A 92; % Sur 928 poux: L’hétérogénéité de la couche de poudre n’a donc pas joué, et ceci est du vraisemblablement à la volatilité du CêHCl, faible cependant à la température ordinaire. La tension de vapeur de l’isomère gamma à 20 C est de 0,3 mm de mercure, celle du DDT, dans les mêmes conditions, étan de o.OOr (L). (1) RE Slade, 1945, CHem and Ind. XL 314-319 RE Slade, 1945. Chem Trade JL. CXVI, 279-281 SENSBUITE AUX INSECTICIDES DE PEOICUUS HIUMANUS TUMANUS 36 4° Acion des pyréthrines à 0,02 2%. (Tableau 12- Graphique 6). L’action des pyréthrines s’est montrée également très remarquable. puisque pratiquement nul insecte indemne n’a passé le cap de la 24 heure. TABLEAU 12 GUIRVIE EN PRESENCE DE PVRETHRINES A 992 % Sur 850 poux: 5° Vue d’ensemble. Dès lors, pouvons-nous comparer les divers insecticides entre eux » La comaraisox aoas Parait nigouzensement imbossible. En effet la concentration d’un insecticide, la nature et la durée du contact sont trop importantes dans la pratique. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que le DDT à 0, r % aprliqué sur un support de coton s’est montré moins actif que l’ICI gamma à 0,25 2%, dans des conditions sinon identiques, du moins voisines. Dans les conditions de notre expérimentation, aucune solutiop ne peut être proposée à ce problème. 1A SENSIRIUT AUX INSECTLCDES 37 C. — SENSIRILITÉ VARILARLE : RESISTANCES ET PSEUDORÉSISTANCES Si l’on compare, par exemple, le comportement de souches de Pedi¬ culus Lamanus humanus dans lès mêmes conditions, en présence de DDT à 0.1 7, on note immédiatement des faits intéressants: Certaines souches se montrent homogènes; par exemple, la souche n° 80 de Marseille, la souche n° os de Marseille et la souche n° 112 de Digne. Ces souches sont, de très loin, les plus nombreuses (Tableau 13). D’autres souches se montrent hétérogènes Elles sont rares: par exemple, la souche n° 02 de Marseille, la souche n° 04 de Marseille, la souche n° 90 de Marseille. Tout se passe dans une felle souche comme si une partie des poux était normalement sensible, l’autre partie « plus résistante ». Nous ne saurions évidemment affirmer l’hétérogénéité. TABLEAU L3 SOUCHES PARAISSANT HOMOGENES ET HÉTEROGENES S’agirait-il simplement d’un accident dù à une technique défectueuse Nous pe le pensons pas; la souche os a été étudiée le mêmne jour et dans les mêmes conditions que la souche 94. La question mériterait d’être lon¬ guement étudiée, ce que nous n’avons pu faire, étant donnée la rareté de ces souches que nous qualifions d’hétérogènes. Etait-il possible, dès lors, de définir des termes comme sensibilte et vésistance, et même, malgré les difficultés énormes soulevées par des défi¬ nitions de ce type, était-il possible d’intercaler entre la sensibilité et la résistance une subsensibilité et une subrésistance » En toute rigueur, ceci n’était pas possible, mais arbitvairement il était intéressant de classer nos souches, Intérêt purement pratique et non théorique. Ceci nous a permis de dire, par exemple; sur l’ensemble des souches étudiées, une seule fois, toutes les conditions expérimentales étant 38 SENSHIUTÉ AUX INSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS semblables (ou du moins les plus voisines possible). Pediculus humaaus hamanus s’est montré résistant de façon absolue. Voici donc le code que nous avons adopté pour l’ensemble des sou¬ ches de Pediculus humanus hamanus que nous avons définies comme homogènes. Insistons encore une fois sur les points suivants Nous avons fixé les facteurs suivants:. a) Concentration en substance active des poudres: — DDT 9 T 2% tourni par l’O M.S.: — pp-DDT chimiquement pur. — HCH Y 925 %% fourni par l’O. M.S. : — Pyréthrines 9 02 9% fournies par l’O M.S. ) Expérience pratiquée à la température de 25 à 26 C. c) Expérience pratiquée à l’obscurité totale. d) Expérience pratiquée sur un carré de coton de 3r cm° recevant une quantité de 0,5 g de poudre répartie de facon aussi homogène que pos¬ N e) Expérience pratiquée sur des Pediculus humanus humanus adultes recueillis depuis moins de 6 heures, après élimination des insectes blessés lors de la collecte et après repas sanguin, l’insecte ne se nourrissant pas durant l’expérience (T) et étant en contact avec l’insecticide par toute l’étendue de la face inférieure de son corps; tête, pattes, sternum et urosternum. 1) L’humidite relative et la pression atmosphérique étaient vérifiées à l’aide d’appareils enregistreurs, mais nous n’avons pu, évidemment. obtenir une fixité absolue de ces deux facteurs (humidité 50 à 70 9% - pres¬ sion atmosphérique de 75s à 770 mm de mercure). On voit rapidement que tous ces facteurs — sauf un — le facteur 1 étant mis à part — sont prâtiquement faciles à déterminer. Seul, le facteur 4 est discutable, car l’homogénéité de la couche de DDT ou d’un autre insecticide dépend non seulement de l’homogénéité du mélange utilisé, mais encore et surtout de l’habileté de l’opérateur. C’est la, en effet, un lacteur bersonnel qui risque de fausser les résultats. Quoiqu’il en soit, il nous fallait bien classer nos souches afin de pou¬ voir les étudier et surtout, autant que possible, les comparer. Dans ces conditions, nous avons considéré une souche homogène comme : — Sensible (S), si nous ne comptions aucun survivant à la 48° heure: — SAbsensible (s), si nous ne comptions aucun survivant à la 72° h. : — Subrésistante (r), si nous ne comptions aucun survivant à la 96° h.: — RésistantetR), si nous comptions des survivants à la 96" heure. (1) sut quclques expriences « in yo » relses sur des souches pluis ris. tantese LA SENSIBIUTÉ AUX INSECTICIDES Deux cas se sont alors présentés dans cette dernière alternative: — Une souche s’est montrée brutalement sensible entre la 72e et la 120" heure. — Une souche s’est montrée résistante de façon plus absolue. La première souche constitue pour nous un cas de résistance relative. La seconde constitue un cas de résistance absolue. Nos souches se répartissent donc ainsi 3 La variation des facteurs que nous avons fixés entraine un certain nombre de conséquences: 1) Variation du facteur a (copceptration de l’insecticide). Nous avons déjà signalé des expériences à ce sujet (vovez tableau 0 bis et page 32). Nous n’y reviendrons pas. Les concentrations de 9 r 2% pour le DDT, de 925 2% pour l’HCH gamma, de 0,02 % pour les pyréthrines peuvent être considérées comme 40 SENSIRUITE AUX NSECTICIDES DE PEDICULUS HIUMANUS HIUMANUS LA SENSIBIUITÉ AUX INSECTICIDES 41 des concentrations standards: il y a vraiment peu de différences entre les résultats obtenus entre le DDT à 0,r 2% et l’isomère actif pp’-DUT chimi¬ quement pur (Tableaux 0 et ro). 2) Variation des facteurs b et e (température, éclairement). L. — VARIATION DE LA TEMPERATURE, Nos expériences types ont été faites à la température de 25 à 26° C. D’autres ont été faites à des températures plus basses; 10° C et 4° C. Nous avons alors observé une baisse dans l’action des insecticides. comme les tableaux r4 et 14 bis, rs et rs bis le montrent. Ce fait est général et nous l’avons vérifié un grand nombre de fois sur des insectes variés L’interprétation de ce phénomène et d’autres exemples feront l’objet d’une partie de notre étude biologique en préparation. La survie des insectes témoins a été notée au tableau 8. Les graphiques 8 et o permetent de comparer les courbes aux diverses températures. Nous avons nommé cette baisse de l'’activité des insecticides. « Pset¬ dorésistance due au froid ». Ces expériences ont été faites durant l’hiver ro54, avec les mêmes produits que nous utilisions dans les tests à 25-26 C. (1). PSEUDORESISTANCE DUE AU FROID- HCH gamma A 9,25 %% SENSIBLUITÉ AUX INSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS 42 CRAPRIQUE 2) VARIATION DE L’ECLAIREMENT Nous n’avons pas noté de modification dans l’activité des insecticides en faisant varier l’éclairement. Mais nos expériences ont été trop peu nom¬ breuses pour que nous puissions les consigner ici. 3) Varistion du facteur d (bomogénéité de la poudre). Nous avons quelquefois, volontairement, réparti notre poudre de façon très hétérogène. Les résultats de telles expériences sont rematqua¬ bles, puisque certains insectes meurent rapidement, en 24 heures, par exemple; d’autres survivent, n’avant pas été en contact avec l’insecticide. Ces souches se présenteraient alors comme hétérogènes, et l’on concoit que l’erreur soit bien difficile à dépister. Nous n’avons pas fait varier la nature du support; quelques exné¬ riences, à peine, ont été faites en répartissant la poudre dans une boite de Petri et ne valent pas la peine d’être rapportées. 4) Variation du tacteur e (repas et état des Doux). Nous avons, à plusieurs reprises, mis en expérience des insectes à jeun depuis 18 à 24 heures, récoltés la veille, par exemple. Nous ne con¬ naissons aucun cas où ces insectes aient survécu plus de 24 heures au contact du DDT et de l’HCH gamma. Nos expériences sur des larves de premier stade ont toujours montré une grande activité de l’insecticide. Nous n’avons jamais noté de survie au-delà de la 24° heure, avec le DDT à 9,r 6%, l’HCH gamma à 025 « et les pyréthrines à 0.02 9%. Toutefois, nous n’avons pas pu étudier sous cet angle les souches subrésistantes et résistantes, et le problème reste posé. LA SENSBIUITE AUX NSECTICIDES 43 5) Varistion des facteurs f (hygrométrie et pression atmosphé¬ rique). Nous n’avons pu les étudier. Nous pouvons donc définir, semble-t-il, deux types de perte de l’acti¬ vité de l’insecticide; — Les résistances, subrésistances et subsensibilités, caractères dépen¬ dant de l’insecte lui-même — Les bseudorésistances, caractères dépendant du milieu où l’insecte se déplace. C’est à ces pseudorésistances que nous rapporterons les survies des insectes soumis à des produits altérés, dont nous allons citer un exemple; Durant l’hiver 1954, au centre d’étuvage municipal de la traverse du Bachas, à Marseille, il nous fut donné d’observer un vagabond qui s’était très largement poudré avec un produit commercial à base de lindane con¬ servé dans du papier journal depuis plusieurs mois: les poux ne semblaient nullement indisposés par l’insecticide. Vérification faite, ces poux étaient normalement sensibles à l’HCH, le vieillissement du produit étant la seule cause de cette « pseudorésistance ». Pourtant, il est souvent difficile de faire le partage entre la résistance et la pseudorésistance, trop de facteurs pouvant totalement nous échapper D. — ACTION DU DDT Sur 118 souches, nous avons compté avec le DDT à 0, 1 70: — 95 souches DDT-sensibles, soit 89,5 %6. — 18 souches DDT-subsensibles, soit 15,2 2%: 3 souches DDT-subrésistantes, soit 2,6 2%: 1 souche DDT-résistante relative, soit 9,8 % r souche DDT-résistante absolue, soit 0,8 2%6. Sur 59 souches, nous avons compté avec le pp-DDT chimiquement pur : 36 souches pp’-sensibles, soit 72 9%: — IT couches pp"-subsensibles, soit 22 9%: r souche pp’-subrésistante, soit 2 2% T souche pp’-résistante relative, soit 2 9%: r souche pp’-résistante absolue, soit 2 26. Ces rapports ne sont évidemment pas très exacts, car nous avons eu la chance de découvrir une souche DDT-résistante absolue, chance qui. peut-être, resterait unique si nous poursuivions nos investigations. Les souches DpT-sensibles. Elles sont trop nombreuses pour que nous anaivsions chacune d’elles (Tableau 16). Sur ces o5 souches, 17 seulement présentaient des survivants au bout de la 24e heure. 78 n'avaient donc aucun survivant au bout de ce temps. SENSIBIUITÉ AUX NSECTICIDES DE PEDICUUS HUMANUS HUMANUS 44 Ces souches provenaient soit de Marseille soit du dehors : Toulon. Digne, Avignon, etc. (souches recueillies sur place ou sur des vagabonds de passage). Leur étude a été faite de décembre 1953 à noyembre 1054. Toutes ces souches, lorsque nous avons pu les étudier, se sont mon¬ tres également pp"-sensibles (Tableau 21). Les souches DDT-subsensibles. 18 souches sur rr8 se sont montrées DDT-subsensibles. Ces souches ont été observées à Marseille sur des sujets varies : 0 Nord-Africains. 8 Francais et r Chinois. Ce sont les souches n° 57, 60, 61, 02, 03, 65, 07. 71, 72, 76, 77, 78, 70, OT, 100, 194, 195, 19%. La souche n° 62 a été recueillie sur un vagabond en proyenance de Montpellier et de Nimes, arrivé depuis 2 semaines à Marseille. La souche n° 67 a été recueillie également sur un vagabond arrivé de Nimes. La souche n° 194 sur un travailleur nord-africain, arrivé d’Oran 3 mois auparavant. Ces souches ont été étudiées durant l’été et l’automne 1954. Le contrôle a montré que ces souches étaient également pp’-subsen¬ sibles (tableau 22), excepté la souche m 9) ges s ese e cee pe seee LA SENSIBIUITE AUX INSECTICIDES 43 Remarque concernant les tableaux 16 à 30 et les grabhiques 1o à 13 : Ces tableaux et les graphiques correspondants ne sont pas absolument comparables. En effet, si les divers pourcentages des tableaux de sensi¬ bilité, qui portent sur plusieurs centaines de poux, peuvent être considérés comme relativement exacts, il n’en est pas de même, bien entendu, des pourcentages des tableaux de subsensibilité, subrésistance et résistance ces différentes expériences n’avant groupé que quelques dizaines de poux. SENSIRUTÉ AUX INSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS 46 LA SENSIBIUITE AUX INSECTICIDES 47 Les souches DpT-subrésistantes. Elles sont infiniment plus rares, 3 souches seulement nous sont con¬ nues (tableau 18). La souche n° 46, contrôlée à 3 reprises (sous les numéros 49, 52 et s8 provient d’un vagabond français d’origine non précisée. Nous n’avons pu l’étudier avec le pp’-DDT chimiquement pur. La souche n° 60 provient d’un vagabond français, arrivé de Nimes 15 jours auparavant. Elle s’est montrée pp-subsensible. La souche n° 73, prélevée chez un travailleur nord-africain, s’est révélée également pp-subrésistante. Ces souches ont été étudies durant l’été ros4. A titre d’exemple. nous publions intégralement les tests de la souche n° 46 (tableau 18 bis). La souche DDT-résistante relative. Cette souche unique, portant le n° 74, a été recueillie à Marseille, sur un Nord-Afriçain, durant l’été r954. Cette souche, relativement abondante, est analysée au tableau ro. Tout se passe comme si la résistance s’effondrait brutalement à partir de la 72° heure. Ceci a été vérifié avec le pp-DDT chimiquement pur (tableau 2%). La souche DDr-résistante absolue. Cette souche, également unique, recueillie à Toulon, à la fin de l’hi¬ ver ros4, sur un vagabond en provenance du nord du département du Var, a été suivie à plusieurs reprises (sous les numéros 2r, 24 et 26). Il est sans doute utile de noter ici dans quelles conditions nous avons dépisté cette souche. Faisant notre enquête à l’asile municipal de nuit de Toulon, nous eumes la surprise de noter un vagabond dont les vétements, très large¬ ment poudrés d’insecticide, étaient garnis de parasites en excellent état. De plus, chose assez curieuse, une partie des poux se déplaçait sur la peau même du vagabond. Celui-ci nous déclara avoir poudré ses vétements à l’aide d’un insec¬ ticide entreposé à l’asile de nuit, poudrage remontant à r8 heures. Il s’agissait d’un produit à base de DDT que l’analyse révéla en bon état: nous devons cette analyse à potre ami R. Tabau : il y avait 460 mg d’isomère pp’-DDT dans s g du produit. Nous enmes la chance de pouvoir suivre ce vagabond durant près de deux mois et de faire ainsi un certain nombre de tests : seuls, mal¬ heureusement, l’HCH gamma et les pyréthrines, dont nous étions dému¬ nis à ce moment, ne purent être emplovés. Le tableau 20 donhe les résultats types : on note immédiatement une différence majeure avec la souche 74 résistante relative. Il n’y a pas d’effondrement de la résistance et, si quelques morts se produisent, elles sont rares et non précédées des phénomènes caractéristiques : nous SENSIDIUITÉ AUX INSECTICIDES DE PEDICUUS HUMANUS HUMANUS 48 LA SENSIRIUITÉ AUY INSECTICIDES 49 SENSBIUTE AUX INSECTICDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS 90 n’avons noté ni incoordination motrice ni tremor. Ces tests ont été faits « in vivo » et les insectes se sont nourris parfaitement. Nous crovons utile de compléter ces données avec l’analyse des autres expériences que nous avons faites (tableau 20 bis). L’expérience n° 24 avec le « Néocide . Gcigy a entrainé des signes d’intoxication à la 06e heure, mais les insectes avaient pondu à la 72° heure et avec un assez gros retard — 8 jours — des larves étaient nées; ces larves n’ont malheureusement pas pu être nourries et ont survécu 3 jours. L’expérience n° 24 bis avec le DDT à 9,1 %, expérience « in vivo p. a montré une résistance absolue (mortalité nulle). L’expérience n° 25 a été faite avec le DDT de l’asile de nuit de Tou¬ lon puis contrôlée avec le DDT à 9, T 6%. D’autres expériences (n° 26, 27, 28) ont été faites : elle vérifient les résultats acquis : quelques rares individus montrent des signes tardifs d’intoxication. La majorité survit sans accident. A titre de contrôle, des expériences ont été réalisées avec le DDT-pp chimiquement pur (tableau n° 25). Ces expériences ont vérifié les résultats précédents. Il semble bien, par conséquent, que nous avons dépisté là une race naturellement DUT-résistante. Malheureusement, nous n’avons pu con¬ server cette souche sur nous-même que deux mois seulement. Les insectes ont normalement pondu, puis les larves sont nées avec un gros retard. très fragiles en apparence, puisque nous n’avons pu mener leur élevage à bien. E. — ACTION DE L'HCHgamma Sur 73 souches étudiées : — 71 étaient gamma-sensibles, soit 97,2 %: r était gamma-subsensible, soit L.4 2%: r était gamma-subrésistante, soit 1.4 70. Les souches gamma-sensibles. 0 seulement des 7r souches gamma-sensibles avaient des survivants à la 24° heure. (Tableau 26). Ces souches proyenaient de sujets variés par la race et l’origine. Ces études ont été faites du printemps à l’automne 1954. LA SENSIBLUITE AUX INSECTCIDES 51 La souche gamma-subsensible. (Tableau 22) Cette souche unique (n° 95) a été recueillie sur un Malgache depuis deux mois à Marseille, durant l’été ro5s4. Cette souche était par ailleurs DDT-sensible. 52 SENSIBIUTÉ AUX INSECTCIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS F. — ACTION DES PYRÉTHRINES Sur 66 souches, nous avons compté : — 65 souches pyréthrino-sensibles, soit 98.: 9% : — r souche pyréthrinosubsensible, soit 1.5 %%. Les souches pyréthrino-sensibles. (Tableau 20). 6 souches seulement avaient des survivants à la %4 heure. Ces souches étaient de provenances variées et ont été étudiées du printemps à l’automne 1954. L souche pyréthrino-subsensible. (Tableau 30) La souche 94, étudiée précédemment comme hétérogène, s’est mon¬ trée un peu moins sensible aux pyréthrines. Il s’agissait d’une souche prise sur un noir arrivé d’Oran, à Marseille, un mois auparavant LA SENSIBIUTÉ AUX INSECTICIDES 53 G. — SYNTHÈSE Le tableau 3T montre le résultat d’ensemble de notre enquête, mal¬ heureusement encore bien incomplète. Ce tableau ne comprend pas l’indi¬ cation des souches trop peu nombreuses pour avoir permis un test aux insecticides correct. Les souches, de provenances variées, sont, pour la plupart, sensibles aux insecticidss. Quelques-unes sont particulièrement intéressantes, ainsi, la souche 74 s’est montrée à la fois DDT-résistante relative, pp’-résistante relative. gamma-subrésistante et pyréthrino-sensible. En fait, nous ne pouvons que souligner la rarete des souches sub¬ résistantes et résistantes. La subsensibilité represente-t-elle un pas vers la résistance 2 Il ne nous est pas possible de répondre à une telle question. Le problème reste entier; l’avenir démontrera exactement ce qu’il en est. 54 SENSIBLUITE AUX INSECTICDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS TABLEAU 3T RECAPTTULATION DES SOUCHES Ce tableau ne comprend que les souches avant fait l’objet d’un test de sensibilité correct. Abrégiations: H hiver - P. printemps - E., été - A; automne - F. français NA: nord-africains :- S, sensible - s, subsensible -— r. subrésistant R7, résistance relative - Ra; résistance absolue - h; souche paraissant hétérogène. LA SENSBUTE AUY INSECTICDES 55 CONCLUSION Pediculus humanus humanus semble un parasite très répandu, mais peu intensément dans le Sud-Est de la France. De façon générale, la lutte contre cet Anoploure est assez peu suivie. Lorsque, dans un asile de nuit, le garçon de chambrée a découvert dans un lit un ou plusieurs poux (visite faite régulièrement chaque semaine), le vagabond parasité est obligé de se présenter au centre d’étuvage. Aucune règle ne lui est imposée : « il va à la douche », selon sa propre expression, gardant sa chemise ou son slip, placant dans l’étuve les vêtements qu’il choisit lui-même. De plus, les objets en cuir, les cein¬ tures, les chapeaux ne sont pas étuvés. Il en résulte un épouillage réelle¬ ment incomplet. De plus, l’asile de nuit ou le centre d’étuvage remet aux vagabonds des insecticides — les sujets s’en procurent également dans les drogueries de la ville. Le DDT est ainsi souvent utilisé à doses faibles et en poudrages très irréguliers. Nous avons, un jour, observé à Marseille, un produit altéré à base d’hexachlorocyclohexane, qui était entreposé sous un préau depuis six mois et que l’on continuait à distribuer aux vagabonds. Tous ces produits sont utilisés un peu au hasard et de façon si peu suivie que cela augmente les risques de création de races résistantes, vraisembla¬ blement. Il y a là un problème qui mériterait d’être étudié, et quelques pré¬ cautions devraient être prises. L’existence de races de poux moins sensibles aux insecticides halo¬ génés de contact, les migrations des vagabonds, venus parfois très vite de points éloignés, font peser une menace latente sur la population, car nul ne sait ce que deviendront demain ces poux, aujourd’hui sans danger. BIBLIOGRAPHIE AIt 1946 - Remarques sur le typhus dans un camp de prisonniers. Thèse de Paris. Annand P. N. 194 - Introductory Dscussion of DDT. II Econ. Extom. XXXVI 125-126. Annand P.N, 1944 - Report of the chiet of the bureau of Entomology and Plant quarantine, agricultural Research Administration. Washington. XIX 58 DD. Arny-Louse Powder and other insecticidal possibilities of Diphenvltrichloroethane from whilch it is beine manufactured, 894% 1943. XIX Tor, 193, ros. Aschner M. Mager 1. 1945 - Evaluation of Materials for Louse Control. Ann, 4961. Biol. XXXII, 143,148. Barnett H.C. KnOblockE C. 1962 - Chemical and biologic studies on DDT resis¬ tance of Lice. U.S. Armed Forces Med. I1 II. 297-304. 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UIne bremière note traitera de la sensibilité relative des divers proubes entomologiques, la seconde de la bseudorésistance des insectes soumis au froid. IO-XII-1954. 1. - NOTE-PRÉLIMINAIRE SUR LA SENSIBILITE COMPAREE AUX INSECICIDES DES DIVERS GRQUPES ENTOMOLOGIQUES Il est sans doute bien difficile de comparer l’action des insecticides de contact — dichlorodiphényltrichlorométnylméthane, en particulier dans l’échelle systématique. Dans ce cas, bien souvent, les documents bibliographiques sont peu utilisables, car les auteurs se basent pour cette étude sur des tests fort différents et non comparables entre eux. La sensibilité des Hexapodes est-elle une sensibllité de groupe 2 Il est classique d’opposer la sensibilité des Diptères à la résistance, relative du moins, des Hétéroptères. En fait, le problème est beaucoup plus com¬ plexe et, à l’intérieur d’un même ordre, certaines espèces ou certaines. souches sont plus résistantes que d’autres. Nous avons tenté, dans ces conditione des tests analogues sur des insectes variés et nous résumons ci-dessous une partie de nos résultats. 1° LES TECHNIQUES UTILISÉES Nous avons fait nos tests régulièrement à l’aide des insecticides en poudre suivants : — dichlorodiphényltrichlorométhylméthane à 9.5 %. — hexachlorocyclohexane gamma à 0,25 %7. 66 SENSIBIUITÉ AUX INSECTICIDES DE PEDICUUS HUMANUS HUMANUS Rarement nous avons utilisé sur des insectes particulièrement sensi¬ bles le DDT à 0, r 0% (Txichodectes climax et Plebotomus perniciosus legen). Enfin, quelques tests de contrôle ont été faits avec l’isomère para¬ para pp’-DDT chimiquement pur. Ces tests ont été réalisés sur un support de carton circulaire de 13 cm de diamêtre, recouvert de 0.s g de poudre. Les facteurs suivants étaient fixés : température de 23 à 26° C., obscurité. 2° POSITION SYSTÉMATIQUE DES ESPRCES ÉTUDIEES Collembola Protura Nous n’avons pu étudier ces groupes inférieurs. Thysanura Pterygota Palaonten Non étudiés. Polyneoptera Blattopteroides Dictvoptera Blatta onientalis onientalis K. Linnaeus, 1758 - Marseille : été 1954. Periblaneta americana americana (K. Linnaeus, 1758) Nous devons cette souche à l’obligeance du Dr R. Wies¬ mann, de Bâle. Orthopteroides Orthoptera Cryllomorbha dalmatina dalmatina (Ocskay, 1832) — Mar¬ seille : été 1954. Acrida turnita turrita (K. Linnaeus, 1758) — Corse : Reza : été 1934. Oediboda caeralescens caerulescens (K. Linnaeus, T258) Corse : Rezza : été 1954. Oediboda miniata miniata (Pallas, 1771) — Corse : Rezza : été 1954. Anacridium aegybtium degybtium (K. Linnaeus, 1764) Corse : Rezza : été 1054. Dermapteroides non étudiés. olioncontera Coleopteroides Coleoptera Licinus s'Atoides silotoides (Rossi, 1200). — Marseille : été 1954. Timnarcha tenebricosa tenebricosa (Fabricius, 1275) — Mar¬ SCIIIC : AHUIIIIIC 19,4:. APPENDICES 67 Mecopteroides Lepidoptera Macroglossum stellatarum stellatarum (K. Linnaeus, 1758). — Marseille: été 1954. catoçala elocata elocata (Esper, 1786) —- Marseille: été 1954. Pieris brassicae brassicae (K. Linnaeus, 1758) — Marseille : été 1054. Nematocera Phlebotomus perniciosus legen (L. Mansion, 1913) — Corse; Rezza; été rOs4. Anopbheles maculbennis messae (Falleroni) — Nous devons ces insectes à l’obligeance du Dr Gevaudan, de Marseille. Camargue : hiver 1954. Brcnve. Calhiohora ervihrocebhala ervtvocebhala (Meigen) — Mar¬ seille : automne 1954. Aphanipteroides non étudiés. Hymenopteroides Hymenoptera Polstes gallicus, galicus (K. Linhaeus, 1758) — Corse : Rezza : été 1954. Ceratina cucurbitana cucurbitana (Rossi) — Marseille : été 1954. Paraneoptera Psocopteroides Mallophaga Trichodectes climax chimax (Nitch, 1818) — Corse. Bezza: été TOs4. Sur la chèvre domestique Anoplura Haematobimus suissuis (K. Linnaeus, 1758). — Corse : Rezza : été 1954. Sur le porc domestique. Pediculus humanus humanus (K. Linnaeus, 1758) — Mar¬ seille : 1953-1954. Thysanopteroides non étudiés. Hemipteroides Héteroptera Cimex lectularius lectulamius (K. Linnaeus, 1758). — Mar¬ seille : asile de nuit : été 1954. Nezara viridula vigidula (K. Linnaeus). — Corse : Bezza : été 1o54, et Marseille : été 1954. 68 SENSIBIUTÉ AUX INSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS 3° MESURE DE LA SENSIBILITE RELATIVE Dans cette note préliminaire, nous mesurerons la sensibilité relative en notant l’heure d’apparition du tremor clonique caractéristique et l’heure de la mort. Nous avons considéré comme mort tout insecte ne répondant plus à une excitation mécanique et privé de façon définitive de tout mou¬ vement. A) La sensibilité -des Blattoptéroides et des Orthoptéroides au DUT. De façon générale. Blalta orientalis oxientalis (sous forme préimagi¬ nale) s’est montrée moins sensible que Periblaneta americana americana. malgré la proximité systématique de ces insectes. En effet, dans nos expé¬ riences, le tremor est apparu à la 1o heure et s’est poursuivi jusqu’à la 60 heure chez Blatta orientalis, alors que les Periblaneta sont mortes avant la 24° heure. Cryllomorbha dalmnatina dalmatina s’est montrée très sensible, les premiers signes d’intoxication étant très rapides, le tremor apparaissant à la 12" heure et la mort survenant avant la 24° hcure. Acr da turnita turrita est assez peu sensible dans nos expériences: le mâle montre une incoordination motrice suivie de tremor à la 16° heure et meurt à la 30: la femelle, plus résistante, survit 42 heures; le tremor n apraraissant, qu’à la 36 heure. Ces chifres ont été vérifiés avec le pp-DDT chimiquement pur. Anacridium aegypbtium aegybtium est franchement résistant : le plus souvent, nous avons noté une paralysie sans tremor, tardive, au bout de 108 heures, la mort survenant vers la 132° heure. (Ces insectes adultes ne se nourrissaient pas pendant l’expérience.) Ces résultats ont été vérifiés également avec le pp’-DDT chimiquement pur. Les deux Oediboda étudiées se sont révélées différentes Oedioda caerulescens caerulescens est sensible: avec le DDT à 0.s 9%, le tremor apparait à la 6° heure et la mort survient à la 12° heure; avec le DDT à 9,1 26, la mort est plus tardive et ne se produit qu’à la 36e heure. Oediboda miniata mintata, espèce pourtant bien voisine, s’est montrée plus résis¬ tante : tremor à la 20" heure et mort à la 36 heure (DDT à 9,5 2). Les Orthopteroides se montrent donc souvent peu sensibles, mais cette sensibilité réduite n’est pas caractéristique du groupe dans son ensemble. Le comportement d’une espèce donnée ét vraisemblablement d’une souche particulière est imprévisible. B) La sensibilité des Coléoptéroides au DpT. Les deux espèces que nous avons étudiées sont, évidemment, bien peu de chose en face du monde immense des Coléoptères. Toutsfois, toutes deux se sont montrées sensibles, mais de façons différentes : Licinus silbloides, espèce alerte du groupe des Caraboidea Callisto¬ morhi, montre des signés d’intoxication rabide, dès la 8° heure. A ce APDENDICES 69 moment, l’espèce s’immobilise pratiquement, mais la mort ne survient que vers la 30 heure. Timarcha tenebricosa, chrysomèle peu active, montre un tremor plus taidif, vers la r6" heure, suivi de mort à la 36° heure également. C) La sensibitité des Mécoptéroides au Dpr. Les Lépidoptères adultes — Macroglossum s'ellatarum et Catocala olocata — protégés par une vestiture serrée, ont résisté, le premier 72 heu¬ res, la seconde 06 heures, à l’action insecticide. Pieris brassicae, sous la forme larvaire, s’est montré très sensible : tremor à la 12° heure et mort à la 24° heure, mais les nymphes de la même espèce ont résisté : rs jours après le début de l’expérience, l’excitation de la nymphe entrainait une réponse motrice de l’abdomen. Toutes ces expériences ont été faites avec le DDT à 0.» % et vérifiées avec le pp’-DDT chimiquement pur. Les Phlébotomes adultes (Phlebotomus cernic-asus legen) et les Ano¬ pheles (Anobheles maculigennis messae) se sont révélés très sensibles : les Phlébotomes, en particulier, n’ont pas survécu plus de 3 heures, les signes d’intoxication apparaissant dès la r°e heure (avec le DDT à 0, 1 2%). -Callibhoxa erythrocephala (adultes) est très sensible et ne survit que quelques heures. D) La sensibilité des Mécoptéroides en présence d’HCHzamma. Phlebotomus gerniciosus legeri s’est montré d’une sensibilité extrême. ne survivant pas plus de 2 heures en présence d’HCH gamma à 0,25 %. E) La sensibilité des Hyménoptéroides en présence de Dpr. Polistes gallicus (neutre) est l’insecte le plus sensible au DDT à 9,5 % que nous avons rencontré : le tremor est notable dès la 20e minute et la mort se produit avant la 60 minute. Cette action de l’insecticide, si rapide, est-elle en rapport avec l’activité de l’insecte Cette hypothèse, difficile à vérifier, est cependant vraisemblable. L’Apide Ceratina cacurbitana est une espèce rubicole. Le DDT à 0,5 26 déposé sur des larves 48 heures avant la nymphose, n’a pas empé¬ ché celle-ci, rs jours plus tard, l’adulte venant de naitre est entré en con¬ tact avec l’insecticide sur lequel reposait la nymphe et est mort rapide¬ ment en présentant les phénomènes caractéristiques. Cette expérience a été vérifiée à plusieurs reprises. E) La sensibilité des Psocoptéroides en présence de DDT. Le Mallophage Trichodectes chimax est très sensible au DDT : tremor à la 4° heure et mort à la ro° heure (DDT à 9.1 94). Cette sensibilité se retrouve chez l’Anoploure Haematobinus suis : tremor à la 4° heure et mort de la 8° à la r6 heure (DDT à 9,5 2%), et chez Pediculus humanus hamanus, du moins pour la majeure partie des individus. 70 SENSIBIUITÉ AUX INSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS C) ta sensibilité des Psocoptéroides en présence d’HCHzamma. Cete sensibilité est extrême, puisque chez Trichodectes climax la mort S6 DIQUUIE H POuG C P r6RSS Pe SARO 6 P seulement. H) La sensibilité des Hémiptéroides en présence de ppr. Nos résultats n'’ont pas été homogènes, puisque Cimex lectalarius sous forme de larves de r° et de 2° stades — a résisté 48 heures à l’action insecticide, certains insectes survivants même plusieurs jours. Au contraire, le Pentatomide Nezara viidula est mort en 7 heures. Ces expériences sont évidemment bien fragmentaires et mériteraient d’être longuement poursuivies pour avoir quelque valeur. Toutefois, quelques déduction peuvent être proposées : — Il n’existe aucune sensibilité réellement caractéristiques d’un groupe : des espèces voisines, presque identiques — Oediboda caerulescens et Oedifoda miniata — ont un comportement bien différent vis-à-vis du même insecticide. — Des groupes souvent considérés comme résistants montrent des espèces fort sensibles (Nezara vindula). — Enfin, nous avons un instant évoqué l’activité de l’insecte comme cause déterminante de l’action insecticde. Cette cause est loin d’être unique : Macroglossum stellatarum s’est montré beaucoup plus sensible après dépilation. Nous verrons prochainement que ce problème peut cependant être analysé et que d’autres conclusions peuvent être proposées. APPENDICES 71 HL. - NOTE PRÉLIMINAIRE SUP LA PSEUDOPÉSISTANCE ALIY INISECTICIN DES INSECTES SQUMIS AU FROID A la suite des travaux de L. Sautet et M'° M. WitLOyski, 194, sur la survie des poux du corps soumis au froid, nous avons tenté de mesurer la sensibilité aux insecticides halogénés de ces insectes. Ceux-ci, comme nous l’avons vu dans le Rapport précédent, se sont montrés moins sensibles à l’action insecticide que les poux témoins à la température de 25 à 26° C. Or des vérifications faites sur d’autres insectes appartenant à des groupes divers nous ont montré qu’il s’agissait là d’un phénomène très général, phénomène dont, cependant, la nature exacte était très difficile à préciser. Nous étudierons ici cette pseudorésistance sur les quatre insectes sui¬ vants, renvovant à notre Rapport pour la pseudorésistance chez Pediculus humanus humants. — Derolaneta americana ameritcana (K. Lipnaeus, T758). — Phlebotomus derniciosus legeri (L. Mansion, TO13). — Haematoginus suis sutis (K. Linnaeus, 1758).. — Cimex lectularius lectularius (K. Linnaeus, 1758). 1° LES TECHNIQUES UTILISEES A. La production du froid. Nos premières expériences ont été faites à des températures de 10° C 'et de L 4° C Ces températures étaient obtenues simplement (dans une pièce non chauffée durant l’hiver 1953-1054 et à l’aide d’un réfrigérateur électroménager) et vérifiées grâce à un thermomêtre à maxima et à minima. Nous avons toléré des variations de 0° C. à 1 TI° C. et de r » C. à 1 5° C. Cependant, nous ne faisions pas intervenir un facteur pourtant capi¬ tal : le degré hygrométrique de l’atmosphère. D’autre part, la tempéra¬ ture de 4° C. nous avait semblé encore un peu élevée et c’est à ce moment que nous avons utilisé un dispositif différent quoique très simple. Dans un vase de Dewar, d’une contenance de « litres environ, nous tassions de la glace fondante :" les insectes placés dans des tubes indivi¬ duels, fermés par un simple bouchon de coton cardé et placés au centre du vase de Dewar étaient soumis à deux facteurs précis : une tempéra¬ ture de o C. et un degré hygrométrique voisin de la saturation. Notons cependant que les tubes étaient quelduefois mouillés intérieurement, ce qui, faussant l’expérience, nous obligeait à la recommeince 3 SENSBIUTÉ AUX INSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS B Les tests. Ces tests sont, évidemment, un peu particuliers. Nous avons utilisé le DDT à 0,1 9%, 0.5 6% et s 2%; l’HCH gamma à 9 25 0% et les pyré¬ thrines à 0,02 2%, sous forme de poudre répartie sur toute la surface d’un tube ou parfois d’une boite de Petri. Quelques bouts de ficelle servaient de support aux insectes et étaient également recouverts de poudre. Ces tests nécessitaient des témoins de trois types : — Témoins soumis au froid en l’absence d’insecticide, afin de mesurer le comportement de l’insecte dans des conditions vraiment très anormales. C’est ainsi que nous n’avons pas pu tenir compte de nos tests sur 4no¬ Pheles maculibennis messae dont aucun témoin n’avait survécu à la tempé¬ rature de 4° C — Témoins soumis aux insecticides à la température de 20 à 25° C. sur une surface de verre, afin de comparer l’action de ces insecticides aux diverses températures. — Témoins sans insecticide à la température de 20 à 25° C. 2° L’ACTION DU FROLD CHEZ « PERIPLANETA 2 AMERICANA AMERICANA » 1758, Blata americana. K. Linnaei Systema Naturae editio decima. 1. 64 - Survie au froid en l’absence d’insecticide. Si l’on compare la résistance des deux premiers stades larvaires de cette espèce, on note un comportement voisin sinon identique : un cin¬ quième environ de ces insectes meurent dès les 24 premières heures et le nombre des survivants au bout de 3 jours est encore de l’ordre de 60 76. Periblaneta americana, espèce subcosmopolite des régions tempérées et chaudes, décrite d’Amérique — sans précision par Linné —, retrouvée un peu partout, dans les ports et sur les navires, se présente donc comme relativement sensible au froid. L’insecte entre alors dans un état d’engourdissement qui cese au bout d’une heure environ lorsqu’on ramène la Blatte à une température plus clémente (25 à 30° C.). Nos expériences ont été faites dans une boite de Petri garnie de flocons d’avoine. APPENDICES 13 2 - Action du Dpr à 5 6%. les-insectes morts de froid, sans signes d’intoxication, n’ont pas été portés gemarque : Dans ce tableau, et dans les tableaux suivants : d. e, f. afin de rendre les comparaisons possibles. a- 325° C. L’espèce se montre très sensible à l’insecticide et nous ne notons aucun survivant à la 24° heure. b- 3 4°C. La sensibilité des Perolaneta parait totalement modifiée. A la 72° heure, nous ne notons encore aucune mort due à l’insecticide. Les signes habituels (incoordination motrice et tremor) peuvent être mis en évidence lorsqu’on porte les insectes à une température plus clémente au bout d’une heure environ. 3° L’ACTION DU EROID CHEZ PHLEBOTOMUS PERNICIOSUS LECERI » T913, Phlebotomus Legeni. L. Mansion. Bull. Soc. Path, exot.. VI, 637-6ir, fig. 1 — Survrie au troid en l’absence d’insecticide. TABLEAU C MALES- FEMELLES Le groupe ernicioss comprend les formes remontant le plus vers le nord, du moins dans nos régions. Phlebotomus berniciosus legeri est une race montagnarde corse, naine, que nous avons notée jusqu’à 000 m d’altitude. L’espèce se montre cependant sensible au froid, puisque nous ne comptons aucun survivant à la 16° heure à o° C. SENSIRIUITE AUX INSECTICDES DE PEDICUUS HUMANUS HUMANUS 74 Les insectes ainsi soumis à o° C. perdent tout mouvement au bout d’une dizaine de minutes et, remis à la température de 23° C., reprennent leur activité au bout d’une heure, sans qu’il soit possible de distinguer ces insectes des témoins maintenus constamment à la température de 23° C. Les Phlébotomes paraissent très sensibles à la saturation hygrométri¬ que de l’air : ainsi, tous les insectes morts à la 16° heure montraient leurs ailes agglutinées par une goutte d’eau. 2 - Survie en présence de DDT à 0, 1 62. 4- 423C. La sensibilité est considérable. Le tremor apparait dès la re heure et la mort de tous les individus est notée à la 4’ heure. b-4 0° C A la 4° heure, au contraire, tous les insectes sont indemnes. A la 8° heure, 273 des Phlébotomes sont morts, 1/3 sont agités de mouvements cloniques et meurent à la 12° heure. Une remarque s’impose : entre la 4° heure ei la se heure, nous avons dù réchauffer nos insectes, car c’était pour nous le seul moyen de distin¬ guer les sujets en léthargie des sujets morts. Durant une heure, l’insecte a donc été soumis au DDT à une température supérieure à O° C., non pré¬ cisée, ce qui certainement a hâté les phénomènes d’intoxication 3 - Action de l’HCugamma à 0,25 %%. a- 323C. La mortalité est totale à la 4° heure. b- 3 0C. Les insectes sont indemnes à la 4° heure, mais ce n’est qu’un simple retard etil n’y a aucun survivant à la g’heure. 1 APPENDICES 75 4- survie en présence de pyréthrine à 002 %%. a 3 23C. Aucun survivant à la 4° heure. b-4 0° C. dulguse Les insectes sont intoxiques à la 4 heure et ne survivent pas au-delà 4° L’ACTION DU EROID CHEZ « HEMATOPINUS SUIS SUIS » 1758, Pedicalus suis. R. Linnaei Systema Naturae, editio decima. II, 1orz. 1— Sryie du ftoid on l’absence dipsocticites Haematobinus suis s’est moptré très résistant au froid et la totalité des poux survivent au bout de 16 heures. Ces insectes, absolument rigides. reprennent leurs mouvements en 15 à 20 minutes. L’espèce est cosmopolite et soumise à des variations de température assez considérables, malgre la vie parasitaire. 2 - Action du DpT à 0.5 6%. 768 SENSIBIUTÉ AUX INSECTICIDES DE PEDICUUS HUMANUS HUMANUS a-3 23° C. Sensibilité très forte : tremor à la 4° heure. Nous ne notons aucun survivant à la 16e heure. b- 0° C. La sensibilité est très retardée : les insectes sont indemnes en totalité jusqu’à la 8° heure, puis, à la 12e heure, 1/3 présente un léger tremor et les morts apparaissent au-delà de la 16 heure. 3 - Action de l'HCHgamma à 9,25%. 4- 325 C. La totalité des insectes sont morts à la 8’ heure. 5- 3 0° C. A la 4° heure, 2/3 des insectes survivent indemnes, 1/3 montre un léger tremor. A la 8° heure, tous les insectes sont intoxiqués et meurent à la 12° heure. 4: Acgion des pyréthrines à 0.02 %%. 4-A23C. Action rapide : signes agoniques à la 4° heure et mort à la 8° heure. b- 40 C. Action lente : à la 4° heure, 2/3 des insectes sont indemnes, A la 8° heure, tous les poux sont intoxiqués et les morts apparaissent entre la 12° et la 16 heure. APPENDICES 5° L’ACTION DU FROID CHEZ « CIMEX LECTULARIUS LECTULARIUS » 1758. Cimex lectularius. K. Linnaei Systema Naturae editio decima 1 - Survie au froid en l’absence d’insecticide. Cimex lectulanius se montre très résistante au froid : nous n’avons noté aucune mort jusqu’au s’ jour. C’est une espèce cosmopolite capable de supporter de grandes varia¬ tions de température. 2 - Action du DpT à 0,5 6%. a-3 25 C. L’espèce se montre assez peu sensible, A la 24° heure, nous notons un tremor chez nos insectes, qui meurent à la 48° heure. Ces faits sont à vérifier, car, comme nous l’avons vu dans des expériences faites dans d’autres conditions et non rapportées ici, certaines punaises ont résisté plusieurs jours à l’action insecticide. 9-34 C. L’espèce parait résistante de façon absolue : aucune mort et même aucun signe d’intoxication ne peuvent être notés au bout de 5 jours. H2g. J. 142 et sed. 78 SENSIBLUTE AUX INSECTICIDES DE PEDICULUS HUMANUS HUMANUS CONCLUSION Il semble bien, par conséquent, que le dichlorodiphénvltrichloro¬ méthylméthane et, à un degré moindre, l’hexachlorocyclohexane gamma et les pyréthrines soient moins actifs à basse température. L’interprétation d’un tel phénomène est très délicate. En effet, plusieurs hypothèses peuvent être soulevées : — La perte de l’action insecticide peut être liée à un simple phéno¬ mène chimique, cette perte d’action ne dépendant pas, évidemment, de l’état particulier de l’insecte hibernant: La perte de l’action insecticide peut être liée, au contraire, à la diminution des métabolismes de l’insecte hibernant, diminution que la chute de l’activité traduit de façon satsfaisante. Et, dans ce cas, la mpoindre sensibilité peut être liée soit à un simple phénomène mécanique rendant la pénétration des insecticides de contact plus difficile, soit à un véritable mécanisme biochimique faisant intervenir la métabolisation ultérieure des insecticides absorbés, que l’insecte hiber¬ nant n’est plus capable de faire de façon normale. Il ne nous est pas possible de conclure dans de telles conditions. Notons, toutefois, les points suivants: — Il ne semble pas qu’il y ait là une action directe de la baisse de température sur l’insecticide : DDT et HCH se montrent particulièrement stables, quelle que soit la température; — S’agit-il, alors, d’une simple action mécanique 2 Ce facteur ne nous parait pas éliminable : de nombreux faits expérimentaux que nous rapporterons prochainement nous ont montré que l’insecte immobilisé est à l’abri de l’insecticide dans une très large mesure. Toutefois, ce fait ne suffit pas à expliquer totalement la pseudorésistance des insectes soumis au froid. Il faut faire appel à la métabolisation de l’insecticide dans le corps même de l’insecte. Nous ne pouvons mesurer le métabolisme de l’insecte soumis au DDT ou à l’HCI à de si basses températures. Les tests de respirométrie et de microçalorimétrie que pous faisons actuellement sont impossibles au¬ dessous de la température ambiante, du moins pour l’instant, mais cette dernière hypothèsé est très vraisemblable et c’est sur elle que nous pour¬ suivons nos études. BIBLIOCRAPHIE ROLh A. R. Lindquist A W. Terriere C.C. 19s3 - Effect ot temperature and the activity of House flies on their absorption of DDT. II ECOR. ERtOm. XLVI. 127-130. Sautet L. Nicoli R M. Tabau R. 1954 - Résistance et pseudorésistance aux insecti¬ cides chlorés de souches locales de Pediculus huhanus humauus Lin., r7s8 (Anoblura) dans le Midi de la France. Bull. Acad, nation. Médec. CXXXVIII. 245-246. Sautet L. WitROwSRi (MIle M.) 1944 : Biologie des poux et épouillage. Rec. TrAU. TABLE DES MATLÈRES Pages 3 INTRODUCTION T° PARTIE: Pediculus hamanus humanus - Epidémiologie et biologie...... 3 a) Le Sud-Est de la France............. 3 6) Le milieu parasité............ c) Fréquence des poux sur un même individu.. 19 20 4) Etude biologique................... 2° PARTIE : Techniques d’étude......... b) Les tests de sensibilité aux insecticides a) Les élevages.......... 3° PARTTE : La sensibilité aux insecticides 31 4) Les insecticides étudiés 3r b) Résultats globaux de notre enquete 32 () Sensibilité variable : résistances et pseudorésistances 37 4) Action du DDT... 43 e) Action de l’HCH gamma 50 1) Action des pyréthrines: 52 6) Synthèse. 53 CONCT LISION 57 BIBLIOGRAPHTE 59 65 APPENDICES T. Sensibilité comparée des divers groupes entomologiques.. 65 2. Pseudorésistance des insectes soumis au froid............. 71 23 23 24 Travail effectué À l’Iasitut d’Hygiène de Marseille ACHEVE DIMPRIMER LE 24 NOVEMRBE 1955 SUR LES PRESSES DE L. 6 R. SENNAC 34. Fhs Montmattre, 24 PARIS (9e) N° d'imprimeur 6.132 INSTITUT NATIONAL D’HYCIENE 3. RUE LÉON BONNAT, 3 PARIS -XVIe AUT, 32-84