MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE MONOGRAPHIE* L'INSTITUT NATIONAL D'HYGIENE DE N° 15 DOCUMENTS STATISTIQUES SUR L’EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES. DE LA POLOMYELTE ET DES BRUCELLOSES EN FRANCE EN 1934 ET 1955 PA R1S 1 9 3 8 VIRTVTE DVZE CO AIITE TUNTTTLOINE COLLEGIYM CIVILE AD SANTTATEM Travait de la Section d’Epidémiologie de l’Institut National d'Hygiène présonté par P. CHASSAGNE Professeur Agrégé à la Faculté de Médecine de Paris Chef de la Section d'Epidémiologie avec la collaboration de Y. GAIGNOUX MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE MONOGRAPHIE* L'INSTITUT NATIONAL D'HYGIENE DE N° 15 DOCUMENTS STATISTIQUES SUR L’EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES. DE LA POLOMYELTE ET DES BRUCELLOSES EN FRANCE EN 1934 ET 1955 PA R1S 1 9 3 8 VIRTVTE DVZE CO AIITE TUNTTTLOINE COLLEGIYM CIVILE AD SANTTATEM Travait de la Section d’Epidémiologie de l’Institut National d'Hygiène présonté par P. CHASSAGNE Professeur Agrégé à la Faculté de Médecine de Paris Chef de la Section d'Epidémiologie avec la collaboration de Y. GAIGNOUX MONOGRAPHIES DE L'INSTITUT NATIONAL D'HYGIENE DE4 PARIES : N° J. — Documenta gtatitatiques sur la morbidité par cancer dans le monde, par P. F. DENOIX, Paris 1953. — Epuisé. N° 2. — L’economie de l’alcolisme, par L. DEROBERT, Paris 1953. Epuisé. N° 3. — Mortalité, urbaine et rurale en France en 1928, 1933 et 1947, par Ch. CANDIOTTI et M. MOINE, Paris 1953. — Prix : 900 F. N° 4. — Contribution à l’étude de l’anophéliame et du paludisme en Corge par C. TOUMANOFF, Paris 1954. — Prix : 1290 F. N° S. — De la diverité de certaine cencers, par P. F. DENOIX, Paris 1954. — Epuigé. N° 6. — La lute préventive contre les maladies infectieuges de l’homme et des animaur domestiques aumoyen des vaceins, Dar G. RAMON, Paris 1955. —- Prix : 1200F. N° 7. — Etudes de gocio-parchiatrie par H. DUCHENEetcoll, Paris 1955.- Prix O0F. N° 8. - Repport aur la ffquence et ls cenibilit aux imecticide de pdiculus Bumapul humanus K. Linnaeu, 1758 (anoplure) dangs le eud-ést de la France, par R. M. NICOLI, Paris 1956. — Prix: 500 F. N° 9. — Etude our la maladie de Bouillaud et son traitement, par J. CHEVALLIER, N° 19. — Rapport d’enquête aur la réadaptation fonctionnelle des adultes en France. par H. C. POULIZAC, Paris 1956. — Prix: 100 F. N° II. — Etude pour l’établiagement de rations alimentaires pour le tuberculeux en ana¬ torium, par F. VINIT et J. TREMOLIERES, Paris 1957. — Prix: 1250 F. N° 12. — Le cancer chex le noir en Afique francaige, par P. F. DENOIX et J. R. SCHLUMBERGER, Paris 1957. — Prix : 1500 F. N° 13. — Broncho-pneumopethies à virus et à richettaie chex l’enfant, par R. SOHIER, M. BERNHEIM, J. CHAPTAL et M. JEUNE. — Prix: 1300 F. N° 14. — L’agsistance payehiatrique aux malade mentaux d’origne nordafficaine muaulqane en métropole, par G. DAUMEZON. Y. CHAMPION et Mme J. CHTAMPION-BASSET, Paris 1957. — Prix : 120 r. En préparation : N° 16. — La pathologie régionale de la France. Tome I, Rgions du Sud et de l’Oueat. par R. MAROT. N° 17. — Le pathologie régiougle de la France. Tome II, Ŕgions du Nord, de l’Eat et du Cenure, par R. MAROT. Vente des publications L’INSTITUT NATIONAL D’HYGIENE 3, rue Léon-Bonnat, Paris (16e) — AUTeuil 32-84 Numéro de cheque postal : Institut National d’Hygiène, 9062-38 Paris AVANT-PROPOS Les textes réglementaires qui ont codifié la prophylaxie des maladies épidémiques en France prévoient, outre la déclaration obligatoire de cer¬ taines d’entre elles, l’organisation, par les soins des services des Direc tions départementales de la Santé, d’enquêtes sur les caractéristiques épi¬ démiologiques des cas déclarés. On sait que ces derniers sont loin de comprendre tous les cas existants, la proportion de déchet variant, d’ail¬ leurs, sensiblement suivant le type d’affection. De plus, les services sani¬ taires départementaux n’ont pas la possibilité matérielle de procéder à une enquête épidémiologique pour chacun des cas déclarés Cependant, quel¬ que partiels que soient les renseignements fournis, ils concernent, pour certaines infections tout au moins, un nombre suffisant pour permettre leur étude statistique. Celle-ci a été facilitée et ses résultats ont été améliorés dopuis que des questionnaires d’enquête uniformes sont utilisés. Jusqu’en 1950 en effet. les modalités de l’enquête étaient laissées aux soins des Directions dépar¬ tementales. Il en résultait une très grande diversité rendant difficile une étude d’ensemble et obligeant à écarter de nombreux documents. A la demande du ministère de la Santé, la section d’Epidémiologie de l’LN H. a été chargée de rédiger des questionnaires-types qui sont maintenant en usage dans tous les départements. Trois d’entre eux sont reproduits ci¬ après, concernant les infections typho-paratyphoidiques, la poliomvélite et les brucelloses. Ces questionnaires ont été volontairement composés de facon simple. L’expérience montre, en effet, qu’une trop grande complexite des différentes rubriques ne favorise ni l’exactitude des renseignements ni même la rédaction générale du document,. Pour l’établissement de ce der¬ nier, la collaboration du médecin traitant est évidemment souhaitable, ainsi que le souligne la note figurant en tête de chaque questionnaire. Nous présentons ici l’étude statistique des cas d’infections typho-para¬ typhoidiques, de poliomvélite et de brucelloses déclarés en France en 1954 et 1955 et avant donné lieu à une enquête épidémiologique. Certes, ces résul. tats ne peuvent être acceptés sans régerves. En particulier, la recherche EPIDÉMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES du mode de contamination, notion essentielle au point de vue prophylac. tique, s’est toujours avérée difficile, et, pour le nombre restreint de cas où elle a été poursuivie avec soin, elle ne permet le plus souvent que de simples hypothèses. D’autres notions sont par contre mieux assurées : sexe et âge des malades, type du germe en cause, accidents évolutifs, létha¬ lité,. Bien que les enquêtes n’aient pas porté sur l’ensemble des cas décla¬ rés, elles sont cependant assez nombreuses pour que les renseignements obtenus soient valables. Une preuve indirecte en est fournie par la compa¬ raison de la répartition des différents cas en fonction du sexe et de l’âge, obtenue à partir des notices d’enquêtes d’une part, et des déclarations des médecins traitants d’autre part : que l’on s’adresse à l’une ou l’autre source, cette répartition est identique. Nous n’avons envisagé que les fièvres typho-paratyphoidiques, la polio¬ myélite et les brucelloses; car seules ces infections ont donné lieu à un nombre d’enquêtes assez élevé pour en permettre l’étude statistique. Par ailleurs, la rédaction des questionnaires est apparue, en général, satisfai¬ sante. Nous avons fait précéder chaque étude épidémiologique d’un court résumé de l’évolution de la morbidité de chaque infection, établi à partir les déclarations des médecins traitants. PREMIERE PARTIE INEECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES ÉVOLUTION GÉNÉRALE DE LA MOBRIDITÉ EN 1954-1955 l°) Année 1954. En 1953, 3 954 cas d’infections typhoidiques avaient fait l’objet de déclarations. Il s’agissait du total annuel le plus bas des trente dernières années. Cette régression ne s’est pas accentuée en 1954. Le total des décla¬ rations recues reste en effet équivalent à celui de l’année précédente : 3 953 cas. Ce nombre est, toutefois, nettement inférieur au médian des cinq années antérieures : 5 944 cas. L’indice de morhidité, comme en 1953, est de 9,2. Alors qu’en 1953 le total mensuel le plus élevé avait été observé en septembre (463 cas), en 1954 c’est au cours de l’hiver, en février, qu’ont été enregistrées les déclarations les plus nombreuses (559 cas). Il s’agit la d’un fait assez exceptionnel, la pousée saisonnière de fièvres typho-paratyphoides étant habituellement estivo-automnale. Cette situation a été déterminée par l’évolution de deux épidémies hivernales. l’une dans le Cher et l’autre dans le Rhône. a) Epidémie de la région Iyonnaise. — Elle a été constituée par deux pousées épidémiques : l’une avant sévi dans les collectivités militaires de la ville de Lyon, et l’autre dans les zones rurales du département du Rhône (principalement région de Villefranche). L’identification Iysoty¬ pique du germe a montré qu’il s’agissait de bacilles d’Eberth, type C. biotype L, aussi bien pour les cas militaires que pour les cas ruraux. Quelques-uns seulement relevaient de S paratyphi B., type Dundee. Vers le 15 mars, cette épidémie pouvait être considérée comme terminée. Le caractère massif de l’épidémie a fait tout d’abord suspecter une origine hydrique, mais les enquêtes effectuées n’ont pas permis de retenir cette hypothèse. Les recherches furent alors orientées vers les aliments consommés : des salades constituant le seul d’entre eux commun aux 6 collectivités infectées. il parut légitime de les considérer comme responsables de l’épidémie. 8 ÉPIDÉMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATVPHOIDIQUES Il a d’ailleurs été possible d’identifer sur l’une d’entre elles un bacille d’Eberth du type C, biotype L, analogue à celui isolé chez les malades. A noter que ces légumes, de provenance extérieure au département. avaient été cultivés dans une région où aucune recrudescence particulière de l’endémie typhoparatyphoidique n’était signalée. La pousée observe dans la population civile n’a pas présenté les mêmes caractères que celle qui s’est manifestée en milieu militaire. Elle a été beaucoup plus dispersée et s’est étendue aux zones ouest et nord-ouest du département, débordant aussi sur le département contigu de la Loire, la population civile de la ville de Lyon restant pratiquement indemne. Aucune relation directe avec le fover militaire n’a pu être retrouvée. La possibilité d’une contamination par des fromages semble pouvoir être retenue : un malade, commis d’un marchand de produits laitiers, avait effectué avant sa maladie des tournées de livraison dans la presque totalité des communes atteintes. b) L’épidémie du Cher, qui a évolué à la même époque, s’est soldée par une centaine de cas Il s’agisait également de bacille d’Eberth, type C. biotype I. Trois cas mortels ont été observés. Son origine est demeurée imprécise : des eaux de puits ont été par¬ fois trouvées de mauvaise qualité; le rôle des crudités a également été évoqué; enfin, la contamination interhumaine parait responsable de cer¬ tains cas. A partir du mois de mars, l’évolution de l’endémie typhique s’est caractérisée par une stabilisation de la morbidité, qui s’est poursuivie jus¬ qu’en juillet. Une certaine recrudescence s’est manifestée en juillet et août. dans les régions où les infections typhiques sévissent de façon permanente. c’est-à-dire certains départements de l’Ouest (Ille-et-Vilaine. Loire-Atlan¬ tique. Maine-et-Loire) et de l’Est. A partir du mois de septembre, une nouvelle atténuation fut constatée, l’indice de septembre étant notablement inférieur à celui de septembre 1953. La fin de l’année a été marquée par une pousée épidémique de 31 cas groupés en Vendée, dus à S, paratyphi R, vraisemblablement d’origine hydrique. Notons encore en novembre et décembre une certaine recru¬ descence dans la région parisienne avec une proportion sensiblement égale d’infections à B. d’Eberth et à bacilles paratyphiques. 29) Année 1955. En 1958 la situation favorable ohservée en 1953 er 1954 ne c’est pas maintenue. Le nombre des cas déclarés passe en effet à 4 537 et l’indice s’élève de 9,2 à 10,6. L’évolution de l’endémie typhique a été marquée au cours du pre¬ mier trimestre par une recrudescence, d’abord dans la région parisienne. puis dans les départements de l’Est de la France. Dans un assez grand De LA POLIOMÝUIE ET DES BRUCEIOSES EN SPANCE 9 TYPHOIDE nombre de cas, S. Eberth type B2, asez rarement rencontré en France. était en cause. L’indice de morbidité qui, en janvier, dépassait celui de 1954. s’est abaissé en février et mars à un taux inférieur à celui de l’année précédente. Au cours du deuxième trimestre, l’évolution de la morbidité typhoi¬ dique, d’abord à peu près stationnaire, a présenté à partir de la fin du mois de mai une recrudescence dans les régions d’endémie permanente : départements du Nord-Est (Moselle, Bas-Rhin. Meurthe-et-Moselle) et de l’Ouest (Vendée. Loire-Atlantique. Morbihan). A signaler également une épidémie de 24 cas dans l’Eure chez des sujets fréquentant une cantine scolaire. Presque toujours, il s’est agi de formes dues à S, paratyphi B. L’indice de juin est supérieur à celui de 1954, respectivement 9,7 et 8,5. L’endémie typhique, sans changement au cours des derniers jours de juin, à présenté une nouvelle recrudescence à partir du 15 juillet. Elle se situe toujours dans les mêmes régions : départements de l’Est (Moselle. Meurthe-et-Moselle. Bas-Rhin. Vosges) et de l’Ouest (Vendée. Charente¬ Maritime. Loire-Atlantique), A signaler, de plus, deux petites épidémies, l’une à Poitiers, l’autre à la Ciotat. Dans l’ensemble, les indices de morbidité, surtout celui de septembre, sont nettement plus élevés qu’en 1954. 500 cas de plus ont été signalés pendant le trimestre. La fin de l’année a été marquée par la persistance d’un état endé¬ mique dans certaines régions, en particulier les départements de l’Est. De plus, quelques fovers épidémiques locaux méritent d’être signalés : un petit foyer dans le Rhône, consécutif à l’absorption de lait pollué, une épidémie d’une vingtaine de cas dans la région d’Ajaccio, un certain nombre de cas groupés dans la Saône-et-Loire. 10 ÉPIDÉMIOLIOGIE DES NFECHIONS TVPHO-PARATYPTIOIDIQUES Les dix départements dans lesquels la maladie a sévi avec l’incidence la plus marquée en 1954 et 1955 sont indiqués dans le tableau ci-dessous. DE LA POLIOMYELITE ET DES BRUCELLOSES EN FRANCE 13 14 EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE Cette étude est fondée sur les notices épidémiologiques établies aur place par des enquêteurs départementaux conformément aux renseigne. ments fournis par les malades ou leur famille et par les médecins trai¬ tants; ces notices ont été centralisées à l’Institut National d’Hygiène. Un modèle de ces questionnaires est reproduit ci-contre. Qutre les données épidémiologiques proprement dites, chaque enquête fournit des renseignements sur l’allure clinique de la maladie, la durée de la période fébrile, l’existence ou l’absence de complications, l’évolution vers la gué¬ rison ou le décès. Les enquêtes ont été habituellement effectuées très peu de jours après la déclaration de la maladie, ce qui est sans doute favorable à l’exacti¬ tude des renseignements donnés, mais laisse souvent dans l’ignorance de l’évolution finale de la maladie. Enfin, tous les cas déclarés d’infections typho-paratyphoidiques n’ont pu faire l’objet d’une enquête. L’étude que nous avons effectuée a porté sur 2 169 cas provenant de 55 départements. Nous envisagerons succesivement les facteurs épidémiologiques de la morbidité typhoidique, et leur influence sur l’aspect clinique et le pronostic LES FACTEURS DE LA MORRIDITE TYPHOIDIQUE A — LE MALADE l°) Sexe et age. Sur 2 156 cas, 1 135 (soit 53 9%) concernent le sexe masculin, et 1021 (aoit 47 %) le sexe féminin. 16 EPIDÉMIOLIOGIE DES INTECTIONS TPHIOPARAIYPHOIDIQUES TABLEAU 1 Nombre de cas par groupes d’age Ces pourcentages, ont été identiqmues en 1954 et 1955 Cette constata¬ tion est assez insolite. Nos statistiques précédentes mettaient, en effet, en valeur, comme il est classique, la moins grande fréquence de la typhoide dans le sexe masculin. On expliquait ce fait par l’efficacité de la vacci¬ nation antityphoidique recue au cours du service militaire. Nous essaierons de préciser quels facteurs ont pu modifier ce rapport de fréquence suivant le sexe. La répartition des cas selon l’âve apparait dans les tableaux ci-contre. Le tableau I indique le nombre de cas par groupe d’âge de 5 ans pour chaque sexe et pour chacune des deux années 1954 et 195. On retiendra : — la proportion importante d’enfants : 801 malades (soit environ 40 % de la totalité des malades d’age connu) sont ages de moins de 15 ans; DE LA POLIOMYÉUTE ET DES BRUCELOSES EN FRANCE 12 la courbe régulièrement descendante du taux de morbidité de 10 à 40 ans, qui n’accuse pas de chute brusque après 20 ans comme on l’avait noté dans les statistiques antérieures; — la etabilisation du taux de morbidité après 40 ans, à un niveau relativement élevé. La comparaison des deux sexes montre : — que jusqu’à 15 ans la maladie a une fréquence égale dans l’un et l’autre (304 garçons et 407 filles) : — que c’est à partir de 30 ans que le nombre d’hommes malades devient franchement supérieur à celui des femmes; — que même après 60 ans, il y a plus d’hommes atteints que de femmes alors que dans ces groupes d’âges, la population féminine est beau¬ coup plus nombreuse en chiffres absolus. Il y a là une inversion complête de ce qui avait été noté dans les années précédentes. Mais il ne faut pas oublier que ces modifications de pro¬ portions entre les sexes et les groupes d’âge sont apparues dans une période de régression de la morbiditétyphoidique globale; il est probable, bien que le caractère partiel de nos enquêtes ne nous permette pas de l’affirmer, qu’il 19 ÉPIDÉMIOLOGIG DES INTECTIONS TVPLIO-PARAIYPHODIQUES n’y a pas en chiffres absolus plus d’enfants atteints de typhoide qu’autre¬ fois, ni même peut-être plus d’adultes masculins et de vieillards, mais il semble que la régression de la morbidité ait porté surtout sur les femmes adultes. 2°) Profession. Sur l’ensemble des malades, 1416 (Y compris les enfants), n’exer¬ caient aucune profession ou avaient une profession non précisée dans l’enquête. Les professions des 753 autres malades se répartissent comme suit : 1) Profesions susceptibles d’entrainer une contamination profesionnelle : 85 cas. Médecins : 4. Personnel infirmier : 8. Garde-malades, emplovés d’hôpital : 3. Domestiques : 32. Vidangeurs, épandeurs, égouttiers : 3. Maçons, terrassiers, mineurs : 27. Mariniers, nomades : 11. 2) Protessions susceptibles d’entrainer une dissémination de la maladie : 26 cas. Laitiers : 2. Maraichers : 1. Mareveurs, ostréiculteurs : 1. Cuisiniers, restaurateurs : 6. Commercants d’alimentation : 9. Bouchers, charcutiers : 7. 5 Le ce Cultivateurs : 180. Artisans, commercants (autrés que l’alimentation) : 105. Ouvriers : 177. Emplovés de chemin de fer : 40. Emplovés de bureau, fonctionnaires : 65. Protesseurs, instituteurs : 23. Militaires : 45. Marins, aviateurs : 7. B — LE CERME 1°) Répartition des cas suivant la nature du germe. Dans la très grande majorité des cas, le diagnostic clinique a été confirmé par une hémoculture ou un sérodiagnostic de Widal, fréquem¬ ment même par ces deux épreuves. Dans 10 cas seulement, il n’y a eu DE LA POHOMYELITE ET DES BAUCELOSES EN ERANCE 19 aucun examen de laboratoire, le diagnostic étant fondé sur l’association de signes cliniques de typhoide et d’une notion de contage; dans 72 cas, c’est l’association d’une coproculture positive (toujours au S, para. B) et de signes cliniques plus ou moins typiques qui a paru suffisante. L’hémoculture a été pratiquée sur le sang de 748 malades, mais à des dates variables dans l’évolution de la maladie, souvent assez tardivement; elle a été positive dans 484 cas (65 9%) dont 210 fois pour le bacille d’Eberth, 212 fois pour Salmonella paratyphi R. 7 fois pour Salmonella paratyphi A. dans 5 cas à la fois, nour le bacille d’Eherth et Samonella paratyphi B2 et dans Al cas pour un germe imprécisé. Le sérodiggnostic de V'idal a été effectué chez 1653 malades. Il a été positif à un taux d’au moins 1/150 pour 1287 d’entre eux, positif à un taux douteux pour 80 et négatif pour 77 qui avaient une hémoculture positive à la même date. Les résultats de ces examens permettent de préciser la nature du germe dans 1780 cas ohservés au cours des deux années 1054 et 1955. 22 ÉPIDEMIOLOGE DES INTECTIONS TVPHO-PARATYPHOIDIQUES En 1954, les typhoides à bacille d’Eberth ont été les plus nombreuses. Pour 882 cas à germe connu, on a dénombré : Typhordes à bacille d’Eberth : 460 malades (soit 52 %). Paratyphoides B......... 373 malades (soit 42 %%) .. 22 malades (soit 3 2%) Paratyphoides A........... Paratyphoides C............. ........ 4 malades Infection par association de bacille d’Eberth et de Salmonella Para B.............. 23 malades (soit 3 2%). En 1955, au contraire, ce sont les paratyphoides qui ont été les plus nombreuses. Les 898 cas à germe connu se répartissent ainsi : Typhoides a bacille d’Eberth... 315 malades (soit 35 %). Paratyphoides B... 531 malades (soit 59 %) Paratyphoides A. 11 malades (soit 1 %) Paratyphoides C. 4 malades Association de bacille d’Eberth et de Sal¬ 3% malades (soit 42). monella para B..................... Pour l’ensemble des deux années 1954 et 1955, on compte au total : ryphoides à bacille d’Eberth: 775 malades (soit 43 %). Paratyphoides B 904 malades (soit 51 %) Paratyphoides A 33 malades (soit 2 2) Paratyphoides C...... 8 malades 73 Infection par association de B. d’Eberth et de Salmonella Para, B..... 29) Influence du sexe et de l’âge. Des tableaux ci-contre, on peut décager certaines conclusions qui confirment les études statistiques antérieures. 1. — Les hommes ont été un peu plus sujets aux infections à bacille d’Eberth que les femmes: 2. — Avant cinq ans les enfants sont beaucoun plus sujets aux para¬ Iyphoides qu’aux infections à bacille d’Eberth;, le pourcentace d’infections éberthiennes augmente progressivement avec l’age, en général plus élevé dans le sexe masculin que dans le sexe féminin. 3. — Les paratyphoides A et C restent rares à tous ages et dans les deux sexes. DE LA POUOMYÉUTE ET DES BRUCELOSES EN ERANCE 33 Répartition suivant l’̂ge des typhoides à bacille d’Eberth par rapport TABLEAU IV à l'ensemble des infections typho-paratyphoidiques à germes connus 32) Mature du germe ex régidence du malade. L’étude de la répartirion des cas selon le germe causal dans chaque département montre que les paratyphoides A et C sont disséminées de façon isolée, sans atteindre jamais un pourcentage important. Les proportions respectives d’infections à bacille d’Eberth et S. paratyphi B sont par contre très variables d’un département à l’autre. Dans l’ensemble, les intections à bacille d’Eberth ont prédominé dans le sud de la France et en particu¬ lier le long du littoral méditerranéen, mais également dans deux départe¬ ments côtiers septentrionaux : la Manche et la Somme, et enfin dans la Mavenne ou le nombre de cas est d’ailleurs peu élevé. Dans tous les utres départements ce sont les paratyphoides B qui l’emportent, avec un maximum de fréquence dans les départements de l’Est. 24 EDIDEMIOLOGIE DES INTECTIONS IYPLIO. PARATYPHOIDIQUES. La nature du germe infectant par rapport au nombre d’habitants de la commune ou est survenue la maladie apparait pour l’ensemble des deux années 1954-1955 sur le tableau V. Les infections à bacilles d’Eherth paraissent avoir été relativement plus nombreuses en milieu urbain, et en barticulier dans les grandes villes. qu’en milieu rural. DE LA POUOMYEUITE ET DES BRUCELOSES EN TRANCE 23 C — LA CONTAMINATION 1°) Mode de contamination De tous les facteurs étiologiques des infections typho-paraiyphoidiques. l’origine de la contamination est celui qu’il est le plus difficile de préci¬ ser. Sur 2 169 enquêtes effectuées pour les deux années 1954,1955, 1 174 soit plus de la moitié, répondent à cette question par la mention « origine inconnue ». Il semble bien que cette ignorance tienne à une enquête épi¬ démiologique insufisante; en effet, dans les 995 autres notices ou des détails sont donnés sur les modalités de cette enquête, on ne trouve plus que 48 cas où aucune origine de contamination n’ait pu être incriminée; il reste au total 947 cas où cette notion a pu être mise en valeur. Ces cas se répartissent ainsi : a) Contamination directe interhumaine : 93 cas (10 %) parmi les¬ quels on compte : 6 par soins donnés à des malades; 74 par contact fortuit avec un malades 3 par contact avec un porteur de germes présumé. 2 ÉPIDÉMIOIOGIE DES INTECTIONS TYPLIO-PARAIYPHODIQUIS, b) Contamination d’origine hydrique : 656 cas (69 6%) dont : — 205 cas par absorption d’eau de puits: 10 cas par absorption d’eau de citerne: 3 98 cas par absorption d’eau d’adduction: — 71 cas par ahsorption d’eau de rivière d’étang ou de mare; 32 — 182 cas par ingestion de légumes présumés arrosés avec une eau pollue. c) Contamination d’origine lactée : 52 cas (6 9%) dont : 7 cas par consommation de lait cru: 1 — 45 cas par consommation de beurre ou de fromage frais. d) Contamination d’origine coquillère : 142 cas (15 2%) dont : 20 cas par consommation d’huitres; 672 — 122 cas par consommation d’autres coquillages (moules en général). e) Enfin, 3 cas onr été attribués à l’ingestion de crême glacée et l cas à l’ingestion de viande crue. De toutes façons, ces origines de contamination ne sont pour la plu¬ part, que des présontptions qui ne se fondent sur aucun argument bacté¬ riologique. Les « contacts fortuits » avec un malade ou un porteur de germes ont le plus souvent été si discrets qu’on peut se demander s’il ne s’agit pas plutôt d’une origine alimentaire commune. L’origine hydrique n’est incriminée que sur la constatation d’une pollution fécale de l’eau de bois son sans qu’on y ait relevé la présence de bacilles typhiques ou de sal¬ monella. Les coquillages sont mis systématiquement en cause chez tous DE LA PQUIOMYLIE ET DES BAUCELOSES EN ERANCE 27 ceux qui en ont consommés. En fait, seule l’existence de fovers épidé. miques concernant des malades qui ont absorbé en commun la même eau ou le même aliment permet de rattacher ces épidémies à une origine de contamination très probable, et encore est-il parfois difficile de faire la part entre les contaminations directes interhumaines et les contaminations alimentaires, communes. On a vu plus haut les résultats obtenus par des enquêtes de ce genre pour les épidémies avant sévi en 1954 dans la région lvonnaise et le Cher. Mais les typhoides survenant sous forme de cas isolés restent le plus souvent d’origine très incertaine. 29) Inffuence du sexe, de l’âge et de la protession. Le seze n’a pas eu d’influence notable sur l’origine de contamination (Tableau VHI). Celle-ci varie également assez peu quec l’ége des malades (Tableau VII). La contamination par l’eau, par les crudités arrosées d’eau polluée reste prépondérante à tout âge. On peut cependant noter une plus grande fréquence des contaminations interhumaines chez le jeune enfant. Les coquillages prennent une place assez importante dans l’origine des infec¬ tions entre 15 et 0, ans. A tout ide, la proportion des cas d’origine inconnue reste supérieure à 50 %6. 28 ÉPIDÉMIQLOGIE DES INFLCTIONS TVPHO-PARATYPHOIDIQUES La profession des malades a peu d’influence sur le mode de conta¬ mination. Les médecins, infirmières, garde-malades n’ont été que rarement contaminés du fait de leurs occupations. Les contaminations directes inter¬ humaines ont été familiales et non professionnelles. L’origine hydrique est restée pour toutes les professions la plus fréquemment incriminée. Beau¬ coup de cas survenus dans des collectivités fermées (asiles, hôpitaux, pri¬ sons, casernes, pensionnats) sont restés d’origine indétermin 32) Origine de la contamination et nature du germe. Le tableau suivant montre la répartition des cas par nature du germe causal suivant l’origine de la contamination. La seule notion qui s’en dégage est le fait déjà constaté dans nos statistiques précédentes, que les conta¬ minations par coquillages donnent lieu à un très fort pourcentage d’infec¬ tions à bacille d'Eberth. 4°) Lieu de la contamination. La plupart des malades (82 6%) n’avaient fait aucun déplacement dans la période qui a précédé la maladie et ont été contaminés dans la commune même où la maladie a été déclarée, ce qui n’exclut pas la possibilité d’une contaminatiop var des aliments urovenant d’autre régions. Pour 4 % des malades la contamination parait s’être produite dans une commune voisine du même département, pour 2 %% dans un vacinés parmi les malades de sexe masculin agés de 20 à 60 ans, pourcen¬ DE LA POLIOMYÉLITE ET DES BRUCELOSES EN FRANCE 29 autre département, pour 1 %% hors du territoire métropolitain francais da plupart en Afrique du Nord). Pour 11 % enfin des malades, le lieu de contamination est resté douteux. Ces proportions varient très peu selon les départements. Dans les aglomérations de plus de 2 000 habitants, le nombre de cas importés est un peu plus élevé que dans les campagnes (Tableau X). D — TYPHIOIDE ET VACCINATION PREVENTIVE La recherche d’une vaccination antitypho-paratyphoidique antérieure à la maladie a été l’objet d’une enquête soigneuse. Sur 2 169 cas, 198. enquêtes seulement ne donnent pas de précisions sur ce point. Sur les 1971 malades restants, 1 382, soit 60 %%, n’avaient, antérieu¬ rement à la maladie, recu aucune injection de vaccin antitypho-paraty¬ phoidique; 17 avaient été incomplêtement vaccinés par une ou deux iniec¬ tions et 589, soit 30 %, avaient été correctement vaccinés par au moins trois injections de vaccin; il n’a malheureusement pas été possible de connaitre le nombre de malades qui avaient recu une ou plusieurs iniec¬ tions de rappel. 1°) Fréquence. La fréquence de la vaccination varie beaucoup selon le sexe. Dans le sexe masculin, sur 1030 malades chez lesquels est connue la notion de l’existence ou de l’absence d’une vacination préventive, 465 (soit 45 %2). avaient été correctement vaccinés. Dans le sexe féminin, sur 941 malades, on à dénombré seulement 124 vacinés (soit 13 %). Les tableaux XI, XI. XI indiquent la fréquence et la nature de la, vacination par groupe d’âge de 5 ans et par sexe. Ces tableaux font ressortir surtout le pourcentage très élevé de sujets ÉPIDÉMIOLOGIE DES INTECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES, 30 TAPLEAU XI TAPLEAU XH 31 TABLEAU XnI tage qui, pour l’ensemhle de ces groupes d’âge, est supérieur à 65 2%, Bien qu’on ne possède aucun document sur la fréquence de la vaccination préven¬ tive dans l'’ensemble de la population masculine de cet age, elle ne parait pas devoir être beaucoup plus élevée, et on ne voit pas comment interpréter ces données autrement que comme un échec partiel de la vacci¬ nation préventive. D’ailleurs, l’absence de chute brusque du taux de mor¬ bidité chez l’homme entre 20 et 25 ans, et la persistance d’une morbidité typhique plus élevée chez les hommes que chez les femmes malgré la vaccination obligatoire du service militaire fournit des arguments dans le même sens. 2°) Ancienneté de la vaccipation. Par rapport au début de la maladie, les cas se répartisent de la façon suivante : EPIDÉMIOLOGIE DES INTECTIONS TYPHO-PARATYPHOLDIQUES. 32 TABLEAU XIY TABLFAU XY TABLEAU XVIDE LA POLIOMYELITE ET DES BRUCELOSES EN FRANCE 33 Moins de 3 mois 6 cas 26 » 3 mois à l an: 1 à 4 ans.... 128 » 5 à 9 ans.... 138 » 10 à 20 ans 157 » Plus de 20ans. 111 » Non précisé 23 » Il y a donc une forte proportion de malades dont la vacination était ancienne ou même très ancienne. 3°) Types de vaccin. Le vaccin utilisé a été dans 185 cas le vacin T.A.B, de l’Institut Pasteur, dans 232 cas le vacin T.A B. associé au vacin antidiphtérique et antitétanique (D.T.-T.A.B.). Pour 168 malades il n’a pas été possible de faire préciser la nature du vaccin. 4°) Vaccination et germe en cause. L’étude de la fréquence de la vaccination chez les malades, de son ancienneté, et de la nature du vaccin, selon qu’il s’agit de septicémie à bacille d’Eberth ou de paratyphoide ne contribue guère à éclaircir le pro¬ blème, Plusieurs auteurs ont, pour expliquer la fréquence croissante de typhoides chez les vaccinés, invoqué la moindre efficacité du vaccin associé aux anatoxines diphtérique et tétanique (D.T.-T.A. B.), souvent utilisé, et d’autre part l’inefficacité du vaccin sur certaines souches de Salmonella para. B. Or, dans notre statistique, le nombre de malades vaccinés par le T.A R est important, et parmi les vaccinés, il n’y a pas moins d’infec¬ tions éberthiennes que de paratynhoides, qu’ils aient recu le T. A. B, ou le D.T.-T.A. B. (Tableaux XIV. XV et XVI) Deux faits intéressants peuvent cenendant être notés : 1. — La proportion des infections à bacilles d’Eberth augmente avec l’ancienneté de la vaccination: elle est de 46 %% chez les malades vaccinés depuis moins de 5 ans; de 50 %% chez les malades dont la vaccination date de 5 à 9 ans; de 70. 9 lorsque la vaccination date de plus de 10 ans. 2. — Parmi les malades vaccinée par le vaccin T A R on compte 67 2% d’infections à Eberth, contre 51 2 chez ceux qui ont recu le vaccin D.T.-TAR LES FACTEURS DE CRAVITE Avant étudié les relations des diff́rents facteurs étiologiques (sexe. age, profession, nature du germe, origine de la contamination, vacination prèventive), nous envisagerons maintenant dans quelle mesure ils ont influé sur l’aspect clinique et le pronostic de la maladie. L’aspect clinique, jugé surtout d’après l'’importance des signes généraux, a permis de classer les EPIDÉMIOLOGIE DES NTECTONS TVPLIO-PARATYPHIODQUES 34 l’absence de complications, la durée de la période fébrile, la possibilité de rechutes, et enfin l’évolution finale vers la guérison ou le décès permettent d’apprecier la gravité de la maladie. A — INELUENCE DU SEXE ET DE L’ACE le) Sur la forme ctinique de la maladie. 1 985 enquêtes pour l’ensemble des deux années 1954 et 1955 com¬ portent des renseignements sur l’aspect clinique de la maladie. Au total, on à observé : 1113 formes communes, soit 56 2: 538 formes frustes, soit 27 %: 334 formes graves, soit 17 %. On verra d’après le tableau ci-contre, que ces proportions sont iden¬ tiques dans les deux sexes, et que l’âge n’y apporte pas de variations impor¬ tantes; pour l’ensemble des deux sexes, la fréquence des formes graves est un peu plus grande chez les enfants jusqu’à 10 ans principalement dans le sexe masculin et chez les sujets de plus de 50 ans. D’autre part, après 30 ans, la proportion de formes frustes est sensiblement plus élevée chez l’homme que chez la femme, ce qui peut traduire l’influence heureuse d’une vaccination ancienne (Tablesu-XVII). TAPLEAU XVI 35 DE LA POLOMYÉUTE EL DES BRUCELOSES EN TRANCE TARLEAU XVHI Frduence des formes comnliquees Sexe maaculin TABLEAU Sexe mace 6 3ig XR ÉPIDÉMIOLOGIE DES INEECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES. 33 2°) Sur la fréquence des complications Mises à part 199 enquêtes n’indiquant pas l’existence ou l’absence de complications, il reste 1 970 malades dont 298 (soit 15 2) ont eu des formes compliquées, ce pourcentage étant de 16 % dans le sexe masculin et de 14 % dans le sexe féminin. L’âge a une influence sensible sur la fréquence des complications. C’est entre 10 et 14 ans qu’elles sont le plus rares, et c’est à partir de 40 ans qu’elles deviennent surtout fréquentes. Les hémorragies intestinales sont observées à tout âge de même que les complications neuro-méningées; les complications cardiovasculaires ont été plus fréquentes chez les sujets agés de plus de 50 ans, tandis que les femmes de 20 à 50 ans étaient plus exposées aux cholécystites (Tableau XVIII). 3°) Sur la durée de la période tébrile. Le tableau XIX indique par groupes d’age, par sexe et pour les cas qui ont abouti à la guérison, la durée moyenne de la période fébrile et le pourcentage des cas dont la période fébrile a duré moins de 8 jours, de 8 à 14 jours, de 15 à 28 jours et plus de 28 jourss 42) Sur l’évotution terminale de la maladie. Sur un total de 2 160 enquêtes, 162 ne comportent aucune indication sur l’évolution de la maladie et 326 mentionnent qu’elle était encore en cours à la date de l’enquête, Pour les 1 681 malades restants, on dénombre : — 57 décès, soit un taux de léthalité de 3,3 6% (ce taux, est probable¬ ment un peu inférieur à la réalité, du fait que parmi les 326 cas, encore en évolution à la date de l’enquête, doivent figurer des formes graves ou prolongées à pronostic plus sévère) : — 1 624 guérisons considérées comme acquises, dont 106 après une rechute de la maladie. Le taux de léthalité a très peu varié d’une année à l’autre: 32 % en 19545 3,5 % en 1955. Il est nettement infrieur à celui que donnaient les enquêtes antérieures faites dans les mêmes conditions, mais avant l’anti¬ biothérapie, et qui était voisin de 10 %. Il est par contre plus élevé que celui mis en valeur par une enquête que nous avons poursuivie en 1953. et qui concernait uniquement des malades hospitalisés dans des services hospitaliers de villes de Faculté. Cette enquête, qui portait sur 837 malades. avait permis d’établir un taux de léthalité de 1.6 %%. Le sexe n’a pratiquement eu aucune influence sur le taux de léthalité : 3,2 26 dans le sexe masculin, 3,5 % dans le sexe féminin, Par contre, l’âge est un facteur essentiel du pronostic de la maladie, le taux de léthalité est assez élevé chez les enfants de moins de 5 ans (7,5 9%): il est très bas (inférieur à 1 2%) entre 10 et 40 ans et s’élève ensuite rapidement avec l’âge, comme on peut le voir sur le tableau XX. La fréquence des rechutes prait sans rapport avec l’âge et le sexe des malades. DE LA POHIOMVÉUTE ET DES BRUCELIOSES EN FRANCE 39 EDIDÉMIOLOGIE DES INTECTIONS TYPLIO-PARATYPHOIDQUES 40 B — INELUENCE DE LA NATURE DU CERME 12) Sur la forme clinique de la maladie. La nature du germe n’a eu qu’une influence modérée sur la forme clinique de la maladie, la proportion de formes graves étant cependant un peu plus faible pour les paratyphoides B. d’une façon d’ailleurs plus sensible en 1955 qu’en 1954 (Tableau XXI). TABLEAU XXI 2°) Sur la fréquence et le type des complications. Malgré les thérapeutiques antibjotiques, les complications restent encore assez fréquentes, plus pour les septicémies éberthiennes (17 %) que pour les paratyphoides (12 %). C’est au cours des typhoides à B. d’Eberth qu’on observe surtout lés complications cardiaques (ou dites telles), les complications vésiculaires étant plus souvent notées au cours des para¬ typhoides B. La fréquence des complications digestives ou encéphalitiques est à peu près la même dans l’une et l’autre éventualité. Les résultats de la présente enquête sont comparables à ceux fournis par une enquête anté¬ rieure à laquelle nous avons déjà fait allusion et qui donnaient un pour¬ centage de 18,8 % de complications sur 756 cas traités par antibiotique. Ces chiffres sont à mettre en parallèle avec ceux obtenus avant cette théra¬ peutique et qui fixait le pourcentage de complications à environ 35 %, ce taux s’élevant au-dessus de 40 %% pour les formes à bacille d’Eberth (Tableau XXII). TABRLEA EPIDÉMIOLOGIE DES NFECIONS IVPLIO-PARAIYPLIODIQUES 42 39) Sur la durée de la période fébrile. La nature du germe a eu peu d’influence sur la durée de l’évolution fébrile. Les variations d’une année à l’autre ont été minimes à cet égard (Tableau XXIII). TABLEAU XXII 4°) Sur la féthalité. Pour l’ensemble des deux années 1954 et 1955, la léthalité a été sen¬ siblement plus élevée pour les formes à bacille d’Eberth que pour les para¬ typhoides B. Cette différence, a été surtout marquée en 1955 ou le taux de TARLEAU XXIV DE LA POUOMYÉUTE ET DES BBUCELOSES EN ERANCE 43 léthalithé a été de 6 % pour les premières et de 2 % pour les secondes. afors qu’en 1954 le taux de léthalité a été presque identique pour les deux formes (3,4 2% et 3,2 9%). Mais le nombre plus élevé d’infections à hacilles d’Eberth encore en cours d’évolution au moment de l’enquête est suscep¬ tible d’avoir diminué sensiblement l’écart des taux de léthalité (Tableau XXIV). Au total, l’influence de la nature du germe sur le pronostic général de la maladie a été très différente en 1954 et en 1955. En 1954 elle a été apparemment peu marquée. En 1955, au contraire, elle s’est manifestée par la gravité plus grande des septicémies à bacille d’Eberth, leur allure cli¬ nique plus sév̀re, la plus grande fréquence des complications et un taux de léthalité trois fois plus élevé que dans les infections paratyphoidiques. C — INELUENCE DU MODE DE CONTAMINATION SUR LE PRONOSTIC DE LA MALADIE L’étude pour chaque mode de contamination, des pourcentages de formes frustes, de formes graves, de formes compliquées, du taux de létha¬ lité et du pourcentage de fréquence des rechutes, ne révèle pas d’influence notable du mode de contamination sur le pronostic de la maladie. Les conta¬ minations directes interhumaines et les contaminations par coquillages pro¬ voquent en proportion un peu plus élevée des formes d’allare grave, mais aussi des formes atrénuées qui n’ont été rapportées à leur nature typhoi¬ dique que grâce à de petits foyers épidémiques. Le pronostic vital reste pratiquement identique pour toutes les origines de contamination. 44 DE LA POLIOMVEUITE ET DES BRUCEUOSES EN ERANCE d’allure grave, mais elle n’a pas d’influence sur la fréquence des compli¬ cations. L’augmentation du nombre de formes graves et de formes compli¬ quées chez les sujets vaccinés depuis plus de 10 ans appelle des réserves; en effet, il y a, parmi ces malades, une grande proportion de sujets agés chez qui le pronostic est, on l’a vu, plus sévère, toute notion de vacci¬ nation mise à part. 2°) Sur la fréquence des rechutes, l’évolution et la léthalité. On a tenu compte ici non seulement de l’exisience et de l’ancienneté de la vaccination, mais aussi de la nature du vaccin (Tableau XXVI). Le taux de léthalité apparait plus faible chez les vaccinés que chez les non vaccinés, et en particulier lorsque la vaccination date de moins de 10 ans. 45 DEUMIEME PARTIE POLLOMYELITE ÉVOLUITION GÉNIÉRALE DE LA MOPRIDITE EN 1954-1955 1°) Année 1954. Une assez sensible régression de la maladie s’est manifestée en 1954. puisque le nombre des déclarations de 1 843 en 1953 est tombé à 1 534 en 1954, chiffre inférieur au médian des cina années antérieures (1 834). L’indice de morbidité de 4,2 s’est abaissé à 3,5. La poussée épidémique saisonnière de 1983 s’est poureuivie, bien qu’atténuée, pendant les premiers mois de 1954. En avril, l’indice de mor¬ bidité était encore supérieur à celui de 1953. C’est en septembre que l’indice s’est brusquement relevé. Son acmé s’est manifestée avec un mois de retard par rapport à celle de 1953 : le maximum mensuel enregistré se situe en effet en noyembre (267 cas), alors que celui de 1953 correspon¬ dait au mois d’octobre (320 cas). Il est à noter qu’au cours des dernières années, la poussée poliomyé¬ litique s’est étendue à tout le second semestre avec une pointe assez tardive. Parmi les départements les plus atteints, sept se situent dans la moitié ouest de la France. Le total des déclarations qui y ont été enregistrées représente plus du 175 du total des cas déclarés pour l’ensemble de la France : 384 cas (89. pour le Morbihan, 64 en Loire-Atlantique 44 en Maine-et-Loire, 36 en Haute-Vienne et 35 resnpectivement en Charente et Dordogne) contre 1534 pour l’ensemble du teritoire métropolitain. En 1953, c’était également dans l’Ouest que la poussée endémo-épi¬ demique s’était manifestée avec le plus d’intensité, les départements du Sud-Quest étant les plus atteints (Landes, Basses-Pyrénées et Hautes-Pyre¬ nees). Les sept départements de l’Ouest, où la maladie a présenté en 1954 une incidence particulière, forment une zone continue reliant le foyer du Sud-Quest à la Bretagne. L’indice de morhidite le plus élevé en France en 1984 (17) a été observe en Bretagne dans le Morbihan. Une véritable endémo-épidémie s’est 50 EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES manifestée dans ce département à partir de la fin de juip. D’abord loca¬ lisée dans l’Ouest (région de Lorient), elle se propagea ensuite dans le reste du département formant en certain points de véritables foyers. 2) Année 195. En 1955 la maladie a marqué une auxmentation par rapport à 1934. 1834 cas au lieu de 1534. Le nombre des cas signalés étant le même qu’en 1953, l’indice de morbidité revient à 4, 2. POLIOMYELITE I1. M. s Indice de morbidité pour 100, 000 habitante caiculé sur la base annuelle La morbidité de la poliomvélite a été caractérisée par une régression hivernale de l’épidémie estivo-automnale moins rapide qu’en 1954. Il a en effet, été déclaré pendant le premier trimestre 235 cas contre 166 en 1954. L’indice de morbidité inférieur en avril à celui de 1954 s’est élevé en mai et surtout en juin. La maladie ébauchait sa recrudescence saison¬ nière : petite épidémie dans une commune de la banlieue sud-est de la région parisienne, épidémie de 7 cas, sans liaison apparente, dans une agglomération de Meurthe-et-Moselle, quelques cas dans la Moselle et dans la Corrèze, premiers indices d’une poussée épidémique dans ce département. La morbidité du trimestre est plus élevée que celle du trimestre corres¬ pondant de 1954 : 193 au fieu de 136. Au cours du troisième trimestre, les fovers épidémiques se sont pré¬ cises. Dans la Correze (région de Brive) : 13 cas en juin, 20 en juillet. dont plusieurs mortels. L’indice de morbidité, qui était nul en juillet 1954, s’est élevé en juillet 1955 à 96,8, en aout 1935 à 102, pour redes¬ cendre à 65 en septembre. DE LA POLIOMYEUTE ET DES BRUCELOSES EN FRANCE 51 Dans l'Eure-et-Loir (région de Châteaudun) 45 cas ont été sionalés du l° juillet au 31 août. L’indice s’est élevé à 81 en juillet, 122 en aout, pour redescendre à 23 en septembre. D’autres départements ont été atteints à un moindre degré : la Haute¬ Savoie, la Mavenne, l’Aube, l’Ain, la Moselle, la Seine-Maritime, le Bhône. L’indice de morbidité est supérieur à celui de la période correspondante de 1954, surtout en aout. Au cours du quatrième trimestre, l’évolution de la poliomvélite est caractérisée par une tendance lentement régressive avec, encore, quelques fovers épidémiques tardifs. Un des plus nets s’est développé dans le dépar¬ tement, de la Loire, groupant 31 cas. Des fovers moins étendus ont été constatés dans le Doubs et la Seine-et-Oise. Les dix départements dans lesquels la maladie a sévi avec l’incidence la plus marquée en 1954 et 1955 sont indiqués dans le tableau ci-dessous : DE LA POLIOMYEUTE ET DES BRUCELIOSTS EN FRANCE 53 54 ÉPIDÉMIOLOGIE DES INTECTIONS TPLIO-PARATYTHOIDQUES ÉTUDE ÉPIDEMIOLOGIQUE L’étude épidémiologique est fondée sur le dépouillement de 1 637 enquêtes concernant des cas de poliomvélite antérieure aigué survenus dans les départements métropolitains français pendant les années 1954 et 1955. Le nombre de ces enquêtes représente un peu moins de la moitié du nombre des cas de poliomvélite déclarés (1 534 cas pour 1954 et 1 834 pour 1955). Les notices épidémiologiques rédigées par le médecin traitant ou par les enquéteurs de la Direction départementale de la Santé ont été, pour la plupart, établies selon un modèle uniforme, reproduit ciscontre. Dans l’ensemble, les renseignements concernant le sexe et l’âge des malades, la date de début de la maladie, les signes cliniques, l’existence et l’étendue des paralysies, les résultats de la ponction lombaire, sont don¬ nés avec précision. Au contraire manquent souvent les renseignements sur l’évolution de la inaladie, non seulement en ce qui concerne les séquelles, difficiles à déterminer précocement, mais même le pronostic vital. Quant à l’enquête épidémiolagique à proprement parler, sur l’origine de la conta¬ mination ou les circonstances avant pu favoriser l’apparition de la maladie. elle est très souvent, comme on pouvait s’y attendre, fragmentaire ou imprécise. Malgré ces lacunes, ces notices, du fait de leur nombre, restent des documents utiles qui permettent d’avoir une vue d’ensemble sur l’épidé¬ miologie de la poliomvélite en France pour les années considérées. A — SEXE ET ACE DES MALADES Pour 1622 enquêtes oi le seve des malades est précisé, on comnte 913 cas masculins (36 %) et 709 cas féminins (4 %); cette répartition confirme le caractère androtrope de la poliomyélite. La prédominance du sexe masculin existe à tous les âges, mais est surtout mardue après 8 88 EPDÉMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES, Pour l’ensemble des deux sexes, le maximum des cas s’observe avant 10 ans. La recrudescence de la maladie entre 15 et 20 ans reste faible, et on n’observe pas en France une morbidité élevée à cet âge, comme dans d’autres pays (Scandinavie). Les adultes de plus de 20 ans groupent seulement 24 % de la totalité des cas (375 sur 1 592 cas d’âge connu) La prédominance masculine est particulièrement nette (228 cas masculins, soit 58 % du total). B — MANIFESTATIONS CLINIQUES DE LA MALADIE 1°) Phase pré-paratytique. La fréquence d’une phase d’invasion pré-paralytique caractérisée par l’apparition de fièvre de rhino-pharyngite ou’ d’atgies a été appréciée en fonction de l’âge des malades, l’étude séparée pour chaque sexe n’avant montré aucune différence significative. La phase d’invasion pré-paralytique est retrouvée chez 90 % des sujets avec une fréquence un peu plus grande chez l’adulte que chez l’enfant, la manifestation la plus habituelle en eat TABLEAU Phage pré-parat 1n ÉPIDEMIOLOGIE DES INEECTIONS TYPHIO-PARATYPTIOIDIQUES 60 la fièvre, bien que son absence soit notée pour un quart environ des malades sans que l’âge apporte une variation sensible à cette proportion La rhino-pharyngite observée dans 44 % de l’ensemble des cas est nette¬ ment moins fréquente chez l’adulte où elle manque deux fois sur trois. A l’inverse ce sont les phénomènes douloureux pré-paralytiques qui prédo¬ minent chez l’adulte et manquent fréquemment chez les jeunes enfants (Tableau I1). 29) Syndrome méningé. a) Signes méningés cliniques. — Dans 1270 cas (soit environ 80 % de la totalité), l’existence de signes méningés cliniques a été recherchée précédant ou accompagnant les paralysies, ou constituant à eux seuls la manifestation principale de la maladie. Ces signes étaient présents chez 540 malades, soit 47 % du total. Les formes méningées pures sont au nombre de 59, soit un peu moins de 5 % de la totalité des malades. La fréquence des signes méningés est un peu plus élevée dans le sexe mas¬ culin (49 2) que dans le sexe féminin (43 2%), mais la proportion de formes méningées pures est identique dans les deux sexes. En fonction de l’âge c’est chez le jeune enfant de moins de 5 ans que les manifestations méningées ont été le plus rarement observées; elles manquent dans les deux tiers des cas de ce groupe d’âge; elles paraissent également relative¬ ment rares chez les adultes de plus de 40 ans autant qu’on puisse en juger en raison du nombre restreint des cas. Quant aux formes méningées pures non paralytiques, c’est entre 5 et 15 ans qu’elles ont eu le maximum de fréquence, représentant un peu moins de 10 % de la totalité des malades de ce groupe d’âges (Tableau III). b) Liquide céphalo-rachidien. — Qutre les renseignements cliniques, un certain nombre d’enquêtes épidémiologiques indique si une ponction lom¬ baire a été pratiquée et quel est le résultat de l’examen du liquide céphalo¬ rachidien. Cette exploration a eu lieu chez 966 malades, mais chez 226 d’entre eux le résultat de l'’examen du L. C. R, ne nous est pas connu¬ 740 examens restent utilisables, soit moins de la moitié du total. Sur ces 740 malades, on a trouvé 64 fois (soit 87 % des cas) un L.C.R. clair. avec taux d’albumine augmenté et contenant un nombre élevé de lympho¬ cytes. Chez 96 autres malades ou bien le liquide céphalo-rachidien était normal, ou bien existait soit une leucocytose avec polynucléose, soit une dissociation albumino-cytologique. Les tableaux ci-desous montrent la répartition de ces éventualites. d’une part selon l’existence ou l’absence de signes méningés clinique, d’autre part suivant le sexe et l’âge (Tableau IV et V). 3°) Atteinte motrice. l'existence te l'étendue maximum des paralysies sont fournies dans 1453 a) Ezistence et étendue des paralysies. — Les renscignements sur TABLEAU Fréquence de e gignes méningés 11 auivant le gexe et l’Age 62 EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES TARLEAU IY Signes méningé s cliniques et humoraux. enquêtes, soit un peu moins de 00 % de la totalité. Nous avons envisagé les éventualités suivantes : 1) Poliomvélite non paralytique : 76 cas soit environ 5 %; ce groupe comprenant 50 cas de forme méningée pure et 17 cas de forme purement infectieuse, rattachés à une origine poliomvélitique dans le cadre de petites épidémies locales ou familiales, mais le plus souvent sans recherche virale. 2) Paralysie d’un segment de membre.... 297 cas soit environ 20 97 3) Monoplegie brachiale ou crurale 278 cas soit environ 20 % 4) Diplégie ou paraplégie........... 273 cas soit environ 20 % 5) Paralysies de segments de plusieurs membres.......................... 163 cas soit environ 11 %6 6) Quadriplégie....................... 102 cas soit environ 7 % 7) Paralysie prédominant au tronc...... 100 cas soit environ 7 % 3) Paralysie avec troubles respiratoires. 6l cas soit environ 4 24 0) Poliomvélite à forme bulbaire.. 75 cas soit environ 5 % 0) Paralysie faciale isolée.......... 39 cas. Ponction lombaire ct L. C. R 63 DE LA POUOMYÉLTE ET DES BRUCELIOSES EN FRANCE DE LA POLIOMYELIETE ET DES BRUCELLOSES EN FRANCE 65 66 ÉPIDÉMIOLOGIE DES NECTIONS TVPHO-PARATYPHOIDIQUES, On peut, pour plus de clarté, réunir ces dix catégories en trois groupes plus larges : le premier, groupant les formes non paralytiques, les paralysies localisées à un segment de membre et les paralysies faciales isolées, est constitué par les cas où le pronostic vital n’est pas en jeu, et où le pro¬ nostic fonctionnel est en général favorable; il comprend 412 malades, soit 28 % de la totalité; — le deuxième, réunisant les formes monoplégiques, diplégiques. paraplégiques, quadriplégiques et les formes à paralysie tronculaire est cons¬ titué par des cas où le pronostic vital peut être en jeu et où doivent être redoutées des séquelles fonctionnelles graves; il comprend 905 malades soit 63 % de la totalité;. — le troisième, comprenant les formes respiratoires et bulbaires à pro¬ nostic vital sévère, comprend 136 cas, soit 9 % de la totalité. b) Influence du sexe et de l’âge. — Le tableau ci-contre indique l’influence du sexe et de l’âge sur l’étendue des paralysies. Celle du sexe est pratiquement nulle. Peut-être une fréquence un peu moins grande des formes bulbaires et respiratoires est-elle notée dans le sexe féminin. FREQUENCE SUMANT LAGE DE CERTAINS SMPTOMES DE LA PHASE PRE- PARALYTIQUE DE LA POUOMYÉUTE ET DES BRUCELOSES EN FRANCE 67 TABLEAU VI Evolution des paralysies gelon le aexe et l’âge. ÉPIDÉMOLOGIE DES INECTIONS TVPHO-PARAIYPLIOIDIQUES 68 Mais la proportion des formes non paralytiques ou pauci-paralytiques est beaucoup plus élevée avant 15 ans (35 2%) que chez l’adulte (18 26 en moyenne), tandis que la proportion des formes bulbaires et respiratoires augmente progressivement avec l’âge et parait atteindre son maximum après 40 ans (Tableau VI). On peut également tirer des enquêtes épidémiologiques des renseigne¬ ments sur l’évolution régressive, extensive ou stationnaire des paralysies entre leur début et la date de l’enquête Le tableau suivant met en évi¬ dence l’augmentation de fréquence, en fonction de l’age, des formes avec évolution extensive des paralysies (Tableau VII). 4°) Evolution - Pronostic vitat. Selon l’évolution de la maladie nous avons retenu quatre éventualités : 1. — malades décédés à la date de l’enquête;. 2. — malades guéris avec ou sans séquelles paralytiques à la date de l’enquête; 3. — malades atteints de formes graves à la date de l’enquête et pour lesquels le pronostic vital était encore en jeu; 4. — malades pour lesquels n’existent pas de renseignements sur l’évo¬ Jution Un certain nombre de malades du troisième groupe ont diu mourir après la date de l’enquête, mais il’ n’est pas possible de savoir dans quelle proportion, et le calcul des pourcentages de décès et guérisons ne peut être fait que sur les deux premiers groupes. La léthalité réelle doit donc être plus levée que celle indiquée ci-aprè. a) Influence du seze et dé l’âge. — Le taux de léthalité global voisin de 10 % est à peu près identique à celui que donnaient nos statistiques antérieures. La progression du taux de léthalité avec l’âge est également bien connue. Pour les malades de plus de 35 ans, il est ici inférieur à ce qu’il était dans nos statistiques précédentes où il atteignait 50 %%. Il est intéresant de noter que le taux de léthalité est deux fois plus élevé dans le sexe féminin que dans le sexe masculin jusqu’à 15 ans, et que c’est l’inverse qui se produit entre 15 et 35 ans (Tableau VIII). b) Infuence du siège et de l’étendue des paralysies. — Les manites¬ tations non paralytiques de même que l’état du L.C.R. ne paraissent avoir aucune influence sur le pronostic vital de la maladie, Par contre, ce dernier est d’autant plus sévère que les paralysies sont plus étendues. Il dépend, en fait, essentiellement de l’atteinte respiratoire et bulbaire (Tableau I). Pour l’ensemble des deux années 1954 et 1955, 150 malades ont été traités par respiration artificielle; pour 12 d’entre eux nous ignorons l’évo¬ lution de la maladie; sur les 138 autres, 76, soit 54 9%, étaient décédés à la date de l’enquête le plus souvent moins de quatre jours après le début DE LA POLIOMYELITE ET DES BRUCELLOSES 69 70 EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES DE LA POLIOMYELITE ET DES BRUCELLOSES EN FRANCE 71 72 EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES DE LA POULOMYéUTE ET DES BRUCELOSES EN FRANCE 13 5°) Séquelles fonctionnelles. Un premier bilan des séquelles fonctionnelles à la date de l’enquête a pu, dans un assez grand nombre de cas, être établi; il ne saurait pré¬ senter qu’une valeur indicative étant constitué dans un délai de deux mois au maximum après le début de la maladie et souvent même beaucoup plus tot. Les malades ont été classés en 5 groupes : 1. — absence de toute séquelle fonctionnelle: 2. — séquelles minimes compatibles avec une vie normales 3. — séquelles légères permettant d’espérer ultérieurement la reprise d’une activité normale; 4. — séquelles graves: 5. — séquelles non déterminées. D’après les chiffres relevés dans le tableau ci-contre, on remarquera que le sexe des malades n’a que peu d’influence sur le pronostic fonc¬ tionnel; celui-ci est par contre plus favorable chez les enfants de moins de 15 ans que chez les adultes. Malgré la possibilité de régressions tardives des paralysies, le pronostic fonctionnel parait dépendre en grande partie de l’ampleur des paralysies à leur phase d’extension maximum. EPIDEMIOLOGIE DES NTECTIONS TYPHO PANRATVPLODQUES 74 C — MODE DE CONTAMINATION L’utilité principale d’une enquête sur un grand nombre de cas d’une maladie infectieuse devrait être de fournir des données sur l’origine et le mode de contamination. Malheureusement, en ce qui concerne la poliomvé¬ lite, ces notions sont particulièrement difficiles à mettre en évidence. Aussi les renscignements que nous possédons restent très fragmentaires, soit qu’aucune indication ne soit donnée, soit que la cause de contamination ait été recherchée mais non retrouvée. Il reste seulement 219 malades (soit environ 14 6% de la totalité) pour lesquels une cause de contamination a été retenue comme possible. Ils se répartissent ainsi : — contact direct avec un malade ou convalescent de P.A.A. 17 cas 71 cas — bains de rivière ou de piscine............. 13 cas — contact cutané avec vase, boue, sol humide 91 cae — contamination alimentaire 25 cas — contamination possible par une iniection médicamenteuse..... — contamination par plaie cutanée................... 2 cas 173 Il ne s’agit d’ailleurs que d’hypothèse ne reposant sur aucune recherche virologique. La proportion de malades avant pris récemment un bain de rivière ou de piscine ne parait pas sensiblement différente de celle qu’on trouverait dans n’importe quel groupe de population comportant en majo¬ rité des enfanis et des adolescents. La proportion de malades avant recu récemment une injection médicamenteuse ne parait guère plus significative. Quant à la contamination alimentaire, elle a été incriminée systématique¬ ment chaque fois que l’examen de l’eau de boisson a montré des signes de souillure fécale; aucune enquête ne mentionne l’éventualité d’une conta¬ mination par un aliment autre que l’eau. Mais ici encore aucune recherche virologique ne vient étaver cette hypothèse étiologique. On trouvera dans les tableaux suivants la répartition des modes de contamination selon le sexe et l’âge, selon l’étendue des paralysies, et selon l’évolution de la maladie. Le seul élément digne d’y être noté est le taux de léthalité élevé dans les cas pour lesquels la contamination par une injection médicamenteuse a été incriminée. Mais le nombre de ces cas est trop faible et le rôle de l’injection trop incertain pour que cette notion puisse être admise avant que d’autres constatations analogues ne soient venues la confirmer (Tableau XIII et XIV). Il était ésalement intéressant de comparer le lieu de contamination probable et celui ou la maladie a été constatée. Il apparait ainsi que la grande majorité des cas sont d’origine locale, sur 1 623 malades. 1 177, soit 73 %, n’avaient fait aucun déplacement dans les deux mois qui ont précédé le début de la maladie et l’avaient certainement contractée dans la commune ou elle a été déclarée; pour 21 malades (1 %%) la contami¬ nation parait avoir eu lieu dans une commune voisine du même départe¬ DE LA POLIOMYELITE ET DES BRUCELLOSES 75 TABLEAU XIII ment; pour les 103 malades (6%%) elle avait probablement eu lieu hors du département de déclaration. Enfin pour 322 malades soit 20% le lieu de contamination n'a pu être précisé. C'est surout dans les grands centres ubrains et en particulier dans la Seine, que l'origine étrangère au département a été assez fréquemment relevée (60 cas importés pour la Seine). 78 ÉPD́MIOLOGE DES INEECTIONS TVPHO-PARATYTHOIDIQUES D — CIRCONSTANCES TAVORISANTES Le rôle d’une intervention chirurgicale, d’un traumatisme, d’une amyg¬ dalectomie, d’une vaccination récente, est difficile à apprécier, Par contre. l’existence, dans les semaines précédant la poliomvélite, d’une maladie infec¬ tieuse a joué un rêle favorisant certain, et d’autant plus notable que dans les deux tiers des cas, c’est la coqueluche qui est en cause, la rougeole ou une otite étant plus rarement observées. Le rôle favorisant de la grossesse ne parait pas non plus discutable, puisque sur 136 femmes âgées de 20 à 39 ans, atteintes de poliomvélite, 21 étaient enceintes, tandis que 3 seu¬ lement avaient accouché dans les six mois précédents. Quant au refroi¬ dissement et au surmenage, ce sont des notions trop vagues pour qu’il soit possible de juger de leur importance; il y a cependant un petit nombre de cas où l’apparition des premiers signes de la maladie dans les heures qui ont suivi un effort physique inhabituel ne manque pas d’être frappante. Chez certains malades, on retrouvait deux ou plusieurs circonstances favorisantes, les associations les plus répandues étant « surmenage physique et refroidissement » et « surmenage physique et grossesse ». Il n’en reste pas moins que pour plus de la moitié des malades il manque la notion d’une cause favorisante même discutable. Les tableaux suivants donnent, comme pour les causes de contamination, la répartition des causes favorisantes selon le sexe et l’âge des malades, selon l’étendue des paralysies, et selon l’évolution (Tableaux XY et XVI). E — CRQUPEMENT DES CAS Selon le groupement géographique des cas, nous avons réparti les enquêtes en quatre groupes : J. — cas isolé dans la localité ou le quartier où il est survenu : 526 cas; 2. — cas faisant partie d’une épidémie locale : 415 cas; 3. — cas faisant partie d’une épidémie familiale (un ou plusieurs autres cas dans l’entourage immédiat du malade) : 80 cas; 4. — cas sur le groupement desquels aucun renseignement n’est fourni : 615 cas. Hormis le cas des épidémies familiales, il a d’ailleurs toujours été très difficile de trouver une relation directe ou une même cause de contami¬ nation pour les différents cas constituant une épidémie locale. L’âge, la profession, le mode de vie, les sources d’alimentation sont divers. L’eau supposée contaminée a rarement une origine commune. Le tableau ci-dessous (Tableau XVII) indique pour les 4 catégories de groupement des cas : J. — la répartition par groupe d’âges; 2. — l’étendue des paralysies: 3. — l’évolution vers le décès ou la guérison. TABLEAU X Circonstances favorieante a aelon l’étendue des para 71 Iysiea et aelon l’évolution de la maladie ÉPIDÉMIOLOGIE DES NEECTIONS TYPHIO-PARATYPHOIDIQUES 80 DE LA POLIOMYÉUTE ET DES BRUCELOSES EN FRANCE 81 On notera que les poliomvélites de l’adulte s’observent plus souvent sous forme de cas isolés et celles de l’entant sous forme de fovers épi¬ démiques locaux ou familiaux. Dans les épidémies et surtout dans les épi¬ démies familiales, le pourcentage de formes non paralytiques ou d’atteinte isolée des nerfs craniens est nettement plus élevé que parmi les cas spo¬ radiques. Mais il convient de noter que c’est justement grâce à l’exis¬ tence d’un fover épidémique que ces manifestations, de diagnostic étiolo¬ gique dificile, sont rattachées à une origine poliomyvélitique. On remar¬ quera aussi que le pourcentage de formes respiratoires est trois fois plus élevé dans les foyers épidémiques que parmi les cas isolés, alors que celui des formes bulbaires reste à peu près identique. Enfin, le taux de léthalité ne subit aucune variation significative selon le groupement des cas. E — INTLUENCE DU MILLEU URRAIN QU RURAL. Outre le groupement épidémique des cas, il a paru intéressant de rechercher l’influence du milieu où vivait le malade lors de la survenue de sa maladie. La distinction entre milieu urbain ou rural n’est pas toujours facile à la lecture des enquêtes épidémiologiques; nous nous en sommes tenus au chiffre de population de la commune, ce qui a permis de répartir les communes en quatre groupes : 1. — communes de plus de 50 000 hab. 356 cas soit 2 % de la totalite 2. — communes de 10 000 à 50 000 hab. 2%4 cas soit 16 % de la » 3. — communes de 2 00à 10 000 hab. 308 cas soit 20 %% de la » 4. — communes de moins de 2 0 hab. 699 cas soit 42 % de la » Comme un certain nombre de départements manquent dans notre statistique, il n'’est pas possible de comparer avec exactitude ces pourcen¬ tages à ceux de la répartition moyenne de la population en France. Dans chaque groupe de communes, on a étudié la répartition par sexe et par âge, l’étendue des paralysies, l’évolution, le mode supposé de conta¬ mination et les circonstances avant pu favoriser la maladie. Les différences d’un type de population à l’autre n’apparaissent pas très importantes; on peut néanmoins faire les remarques suivantes : 1) L’atteinte des adultes du sexe masculin est nettement plus fréquente dans les communes rurales de moins de 2 000 habitants que dans les com¬ munes urbaines. La répartition des malades dans les deux sexes est sensi¬ blement égale pour les villes de plus de 50 000) habitants. Dans les com¬ munes d’une population inférieure, l’androtropisme de la maladie réap¬ parait nettement. L’importance de l’agglomération n’influence pas la répar¬ tition des cas entre enfants et adultes. 2) La fréquence des différentes atteintes paralytiques de la maladie est à peu près la même, quer que sort le type ure r aggjomeratior. Cepenuants le taux de léthalité est nettement plus élevé, voisin du double, dans les com¬ munes de moins de 10 000 habitants que dans les autres. Ce fait souligne 82 EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES DE LA POUOMYEUTE ET DES BBUCELOSES EN ERANCE 83 l’importance que peut avoir pour le pronostic de la maladie l’existence d’un équipement hospitalier spécialisé, permettant le traitement d’urgence des formes graves. 3) En ce qui concerne le mode de contamination, il reste très mal précisé dans tous les milieux; les bains sont un peu plus souvent incrimi¬ nés en milieu urbain qu’en milieu rural, mais comme il s’agit en général de bains de rivière pris par des citadins lors de leur séjour à la campagne. on n’en peut tirer aucune conclusion. 4) Parmi les circonstances favorisantes, le refroidissement et le surme¬ nage physique sont beaucoup plus souvent invoqués en milieu rural, et en rapprochant cette constatation du pourcentage élevé d’hommes adultes atteints dans le même milieu, on peut penser que les efforts physiques importants et l’exposition aux intempéries lors des travaux agricoles jouent un rôle favorisant très vraisemblable. C — INELUENCE DE L’AGE SUR LES DIEFERENTS CARACTERES DE L’AFFECTION Pour essaver de mieux dégager l’influence de l’âge sur les caractères cliniques et épidémiologiques de la maladie, nous avons réuni dans deux tableaux comparatifs (Tableau XVIII et XIX) les différents éléments étudiés précédemment, soit : — fréquence des manifestations pré-paralytiques: — extension des paralysies: — modalité évolutive: — circonstance favorisante: — modes de contamination supposée: — groupement des malades;. — milieu urbain ou rural. Les malades ont été répartis en cina groupes d’âges : moins d’un an. — 1 à 4 ans. — 5 à 14 ans. — 15 à 20 ans. — plus de 30 ans. 1e) Eafants de moins de 1 an¬ On peut noter à cet âge : — la rareté des phénomènes douloureux et des signes méningés:. — la prépondérance d’une localisation monoplégique de la maladie. mais aussi un pourcentage assez élevé de quadriplégie; — un taux de léthalité (7 2%) supérieur à celui des enfants Blus agés; — un pourcentage élevé des séquelles fonctionnelles graves: la grande fréquence d’une maladie infectieuse (presque toujours la coqueluche) dans les antécédents immédiats; 84 EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES DE LA POLIOMYEULTE ET DES BRUCELIOSFS EN FRANCE 85 la contamination par contact direct avec un autre malade, souvent dans le cadre d’épidémies familiales: la particulière fréquence enfin de l’atteinte de ces nourrissons dans les grandes villes de plus de 58 000 habitants. 29) Enfants de 1 à 4 ans. Ce groupe représente l’âge de fréquence maximum de la maladie : — elle débute généralement par une rhino-pharyngite fébrile qui ne s’accompagne de phénomènes douloureux ou méningés que dans un tiers des cas. les paralysies sont le plus souvent localisées à un membre et les formes bulbaires ou respiratoires sont rares: — c’est à cet âge que le pronostic vital et le pronostic fonctionnel paraissent le plus favorables; on retrouve encore fréquemment une maladie infectieuse dans les antécédents immédiats, tandis que le mode de contamination reste le plus souvent non précisé. 33 fndants de à 14 ams — les signes méningés existent dans la majorité des cas et sont sou¬ vent au premier plan : l’atteinte paralytique est fréquemment plus diffuse que chez les enfants plus jeunes. le pronostic vital et fonctionnel reste cependant assez favorable avec 8 un pourcentage important de guérisons sans séquelles: les circonstances favorisantes incriminées deviennent plus variées. sans que le mode de contamination soit mieux précisé, les enfants de ce groupe d’âge paraissant cependant plus souvent atteints en milieu rural qu’en milieu urbain. 49) Adolescents et aduites jeunes de 15 à 29 ans. On nate : — la fréquence des douleurs à la phase pré-paralytique; — la diffusion habituelle des paralysies à plusieurs membres: — la fréquence croissante des formes bulbaires et respiratoires: — l’aggravation du pronostic vital (taux de léthalité: 13 2%) et du pronostic fonctionnel; — le rôle du surmenage physique et du refroidissement comme facteurs favorisants, les bains étant fréquemment invoqués comme mode de contamination;: — la survenue habituelle sous forme de cas isolés et plus souvent en milieu rural que dans les villes. 5°) Adultes de plus de 30 ans. Les caractères de la maladie sont très voisins des précédents, avec un pourcentage encore plus important de formes bulbaires et respiratoires, un pronostic fonctionnel grave et un taux de léthalité très élevé (23 %). TROISIEME PARTIE RRUCELLOSES ÉVOLUTION GéNÉRALE DE LA MOBRIDITE EN 1954-1955 En 1954 l’évolution de la morbidité des brucelloses est sensiblement stationnaire par rapport à 1953 : 967 cas ont en effet, été déclarés en 1954 contre 997 en 1953. L’indice de morbidité varie peu : 2,2 en 1954 contre 2,3 en 1933. En 1955 une diminution assez nette du nombre des déclara¬ tions est enregistrée puisque leur nombre tombe à 697; l’indice de morbi¬ dité est de ce fait abaissé à 1.6. Mais ces données numériques ne doivent être accéptées qu’avec une grande réserve. On sait en effet que le nombre des cas déclarés de brucelloses est très inférieur à celui des cas réellement existants. La comparaison des déclarations et des résultats des examens de laboratoire en fait foi. Le tableau ci-dessous indique les dix départements ou a été constaté pour les années considérées l’indice de morbidité le plus élevé. 172 1955 Ipdice de Indice de porbidité Départements Départements Corse Ba sses-Alpes Haute s-Alpes. Gard Meuse Ardèche. Savoie prême Lozère Aude Corse Ba sses-Alpes Hautes-Alpes gard Meuse Ardèche Savoie Drôme Pyrénées-Orientales Haute-Savoie 118 32,1 25,8 18,1 16,9 16,4 3 5,8 E 4 4,8 48,7 22,6 11,7 (5,1 18,4 6,4 6.7 6,5 19 6,8 ÉPUDEMOLOGIE DES INTECTIONS TYPLO-PARATYPLODIQUES 90 Les enquêtes qui ont permis l’étude épidémiologique des brucelloses en 1954 et 1955 sont au nombre de 607, 316 en 1054 et 291 en 1955. Ce nombre est notablement inférieur à celui des cas déclarés qui a été de 967 en 1954 et de 697 en 1955. Nous avons déjà indiqué que le nombre des cas déclarés de brucelloses est beaucoup plus faible que celui des cas réellement existants. Malgré les réserves qu’implique cette constatation, il nous a semblé que les données épidémiologiques, tirées de l’étude de ce nombre assez restreint d’enquêtes, n’étaient cependant pas dénuées d’inté¬ rêt. Nous reproduisons ci-dessous d’une part un modêle du questionnaire type d’enquête, et d’autre part un graphique et des cartes épidémiologiques des brucelloses établies grâce aux déclarations du médecin traitant. Ces cartes mettent en évidence la répartition géographique des brucelloses en France pour les années considérées. Dans l’ensemble du pays c’est en milieu rural que sont apparus la plupart des cas de brucelloses: sur le total de 60% malades, 490, soit 80 2% résident dans des communes de moins de 2 000 habitants, alors qu’il n’y en a que 45 dans les communes de 2 000 à 10 000 habitants, 25 dans celles de 10 000 à 50 000 habitants et 47 dans les grandes villes de plus de 50 000 habitants. Dans les milieux ruraux des départements du sud-est de la France, la maladie se présente comme une endémie en rap¬ port avec une contamination massive du bétail; il parait en être de même en Meurthe-et-Moselle. Dans les milieux ruraux des autres régions, les cas apparaissent souvent isolés ou par petits fovers épidémiques très localisés. Dans les villes, de petites épidémies atteignent souvent un groupe de malades contaminés à une même source. Nous y reviendrons à propos du mode de contamination. DE LA POLIOMNYELTE ET DES RHUICELOSES EN ERANCE 93 EPIDEMIOLOGIE DES NECTIONS TVEHO-PARATYRHOIDIQUES 94 ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE A — SEXE ET AGE DES MALADES Le tableau suivant (Tableau 1) donne la répartition de 602 malades pal sexe et par groupe d’âge de 5 années. TABLEAU 1 La prédominance dans le sexe masculin parait être un des éléments les plus constants de l’épidémiologie des brucelloses : ici 79 % de cas mascu¬ lins. L’homme adulté est le plus souvent atteint. L’âge de fréquence maxi¬ mum est de 20 à 20 ans en milieu rural, de 30 à 30 en milieu urbain, 326 malades sur 602, soit plus de la moitié sont des hompes de 20 à 50 ans. La plus grande fréquence masculine est à peu près constante dans fous les départements; mais il faut noter que c’est dans les départements inéditerranéens de grande endémie que la proportion de femmes, d’enfants et de vieillards est la plus élevée. La vroportion de femmes parmi les malades est également plus élevée en milieu urbail (26 %) qu’en milieu rural (19 %). 96 EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES DE LA POUOMYEUTE ET DES BSUCELOSES EN FRANCE 97 B — PROTESSION DES MALADES L’enquête sur la profession des malades met en valeur celles qui ont pu entrainer une contamination par voie cutanée au contact d’animaux infectés. Sur 606 malades, 350, soit 39 %, exercaient un métier susceptible d’expliquer une contamination professionnelle, ce sont : 2 emplovés de laboratoire de biologie. 5 vétérinaires. 22 employés d’abattoirs ou équarrisseurs. 9 bouchers. 28 bergers. 26 éleveurs ou négociants en bestiaux. 266 agriculteurs. 1 pelletier. Les 247 autres malades se répartissent en : 50 ouvriers ou manœuvres. 17 artisans. 31 fonctionnaires ou emplovés de bureau. 9 commercants. 3 militaires. 24 membres de professions diverses. 113 sans profession (Y compris les enfants). DE LA POUIOMYEUTE, ET DES RRUICEHOSTS EN TRANCE 99 Les infections à B, abortus bovis ont été observées dans les dépar¬ tements suivants : Indre. Manche. Nord. Card. Loire Vendée. Outre les départements du littoral méditerranéen, Brucella melitensis est à l’origine de cas dans l’Aisne, la Somme, le Nord, la Meurthe-et-Moselle, la Saône¬ et-Loire, la Mayenne, le Tarn, les Landes. D. — ORICINE DE LA CONTAMINATION L’étude de l’origine de la contamination comporte : 1) La recherche de la source d’infection, c’est-a-dire de l’espèce ani¬ male (caprine, ovine, bovine ou autre) qui est à l’origine de la contami¬ nation bumaine; 2) La recherche de la voie de contamination qui peut être cutanée par contact avec des animaux infectés ou leurs déjections, ou digestive par l’intermédiaire d’aliments consommes crus. 3) La recherche du mode de contamination qui tend à préciser les cir¬ constances du contact cutané direct, ou la nature de l’aliment à incriminer. l°) L’espèce animale contaminatrice. L’espèce animale contaminatrice n’est pas toujours d’une découverte facile. A proximité de la plupart des cas humains on trouve une épi¬ zootie atteignant une ou plusieurs espèces animales : caprins et ovins voisinent souvent dans les mêmes bergeries et peuvent être également atteints. Pour 113 malades, l’enquête a été insuffisante. Pour 15 malades. aucune source de contamination n’a pu être retrouvée malgré une enqaête sérieuse. Pour II malades enfin on a incriminé une contamination directe interhumaine. Pour les 468 autres malades la contamination a été : 122 fois d’origine caprine (26 %). 114 tois d’origine ovine (24 9%). 125 fois d’origine bovine (27 %). 105 fois d’origine mixte (22 %). Deux fois l’origine animale a été suspectée mais non précisée. Caprins, ovins et bovins ont donc eu une importance à peu près égale dans la conta¬ mination humaine. 2°) La voie de contamination. — Cutanée pour 237 malades (46 2%). — Digestive nour 152 malades (30 7%). — Mixte probable pour 125 malades (24 %) qui consommaient des produits laitiers d’animaux infectés auxquels ils donnaient également des soins. — Pour 93 malades enfin, l’enquête a été insuffisante sur ce point. 190 ÉPIDÉMLOLOGIE DES INTECTIONS IVPHO-PARAIYPHOIDIQUES. 3°) Modes de contamination. Nous avons recherché pour chaque malade l’éventualité d’une conta¬ mination soit directe soit alimentaire. Les malades pour lesquels une ori¬ gine mixte pouvait être suspectée ont été dénombrés dans l’un et l’autre groupes. a) Mode de contamination par voie cutanée. Sur un total de 607 malades, il faut en retrancher 78 pour lesquels l’en quête ne donne pas de renseignement,. Pour les 529 autres, 162 (soit 31 %) n’ont eu aucune possibilité de contamination par voie cutanée, 367 (soit 69 2%) ont, par contre pu contracter la maladie dans diverses circonstances : 145 (27 %) ont donné des soins à l’avortement d’un animal malade; 90 (17 2%) paraissent avoir été contaminés par du fumier contenant les déjections d’animaux malades: 63 (12 9%) s’occupaient de bétail comportant des animaux malades sans être intervenus lors de l’avortement ou la parturition; 28 (5 %) ont été contaminés lors de l’abattage, l’équarissage ou la manipulation de viande ou de peaux provenant d’animaux malades: 15 (3 %) ont donné des soins à la parturition d’un animal malade; 14 (3 2%) ont eu des contacts avec des malades humains: 9 (2 7) paraissent avoir été contaminés en travant des animaux; l enfin avait été victime" d’une contamination de laboratoire. Dans tous les cas ou un mode de transmission par voie cutanée d’ori¬ gine animale a été retenue, la contamination du bétail était établie soit par des réactions biologiques, soit par la notion d’avortement. D) Mode de conitominatio, pue oie dicsaine Après avoir retranché du total de 607 malades 126 cas pour lesquels l’enquête sur l’alimentation était insuffisante, il reste 481 malades parmi lesquels 218 (45 %) n’ont consommé aucun aliment susceptible d’avoir transmis la maladie. Les 263 autres (44 %) se répartissent ainsi : 141 (29 %) ont pu être contaminés par des fromages frais. 38 (8 2%) par du lait cru: 14 (3 2%) par du beurre. 28 (6 %) par de l’eau polluée ou par des lémumes crus souilles: 1 par de la viande crues 41 (8 %%) peuvent avoir été contaminés par plusieurs types d’aliments (surtout lait et fromage). Mais la preuve de la contamipation de l’aliment est souvent dificile : le lait et le fromage peuvent être consommés loin du lieu de production; quant au beurre, à la viande, à l’eau, aux légumes, il faut bien recon¬ naître que leur incrimination est le plus souvent hypothétique. Le fableau II indique pour chaque espèce contaminatrice le pourcen¬ tage de malades, la fréquence des voies de contamination et de leurs différentes modalités. DE LA POLIOMYÉUTE ET DES BRUCELOSES EN FRANCE 101 TABLEAU II Les modes de contamination n’ont pas la même importance suivant l’espèce contaminatrice. La voie alimentaire parait prédominante pour l’in¬ fection d’origine caprine due principalement à la consommation de fromages frais. Au contraire la contamination humaine par les ovins et les bovins se fait surtout par contact cutané, particulièrement à l’occasion des soins donnés aux animaux au moment de l’avortement épizootique. L’origine caprine ne reste prépondérante que dans un très petit nombre de départements du sudest de la France, qui sont, il est vrai, parmi ceux qui fournissent le plus de malades. C’est dans ces mêmes départements que la contamination alimentaire joue le plus grand rôle. Pour l’ensemble de la France on observe également une prépondérance à la fois de l’ori¬ gine caprine et de la voie alimentaire en milieu urbain d’une part, dans le sexe féminin et chez les enfants d’autre part. Les membres de ces groupes sociaux sont moins exposés au contact direct avec le détail et sont surtout contaminés par l’absorption des produits laitiers des chèvres. 102 ÉPIDÉMIOLOGIE DES INECTIONS TVPHO-PARATYPHIOIDIQUES. La contamination d’origine ovine est importante dans les départements du Sud, mais aussi en Meurthe-et-Moselle et en Vendée; elle se fait à pro¬ portions à peu près égales par soins au bétail et par consommation de fromages de brebis. L’origine bovyine a le rôle principal dans tous les autres départements et même à peu près exclusif dans ceux du nord et du nord-ouest de la France; elle y provoque des cas peu nombreux observés à peu près uni¬ quement en milieu rural et chez l’adulte. La transmission par voie alimen¬ taire est rare. Il faut mettre à part les cas provoqués par abattage et équarissage d’animaux malades;, ils jouent un rôle qui n’est pas négligeable surtout en milieu urbain. Sur les 20 malades du département de la Seine figurant dans cette enquête, 15 étaient des employés d’abattoirs. L’espèce animale contaminatrice est souvent difficile à préciser. TABLEAU II Fgfgence de rexe er de l’ége aur la fréquence des complications DE LA POUIOMYEUIE ET DES BRUCELOSES EN FRANCE 103 E — MANIFESTATIONS CLINIQUES - ACCIDENTS EVOLUTIES Nous avons pu tirer de l’étude des enquêtes épidémiologiques des notions sur la fréquence : — des différents types de courbe thermique; — des manitestations habituelles de la maladie, algies diverses, asthénie. amaigrissement, sueurs, splénomégalie: — des localisations articulaires (à l’exclusion des simples arthralgies) et viscérales de la maladie. Nous étudierons d’abord ces résultats pour l’ensemble des malades et envisagerons ensuite dans quelle mesure le sexe, l’âge, l’espèce contamina¬ trice, la voie et le mode de contamination ont pu influer sur leur fréquence. 104 EEIDÉMIOLOGIE DES NEECTIONS TVPLIO-PARATYPLIOIDIQUES TABLEAU Y DE LA POUIOMYÉUTE ET DES BRUCELOSES EN FRANCE 105 l°) Etude générale. a) Courbe thermique. Elle a pu être étudiée chez 515 malades. Elle a été de rype: — ondulant classique chez 202 (39 27);. — en ptateau chez 153 (30 9%): — pseudo-palustre chez 5 (1 9%): — rémiuente irrégulière chez 152 (30 %). L’évolution a été totalement apvrétique chez 3 malades. b) Manifestations cliniques. — les alcies ont existé chez 296 malades, soit 87 %% de l’ensemble; — l’asthénie a été notée 449 fois, soi 87 0% de l’ensemble, c’est la manifestation générale la plus habituelle; — l’amaigrissoment a été retrouvé 283 fois sur 460 malades, soit un pourcentage de 60 %: — la splénomégalie recherchée sur 482 malades a été observée sur 187 seulement d’entre eux, soit 39 %%. e) Complications articulaires et viscérales. Sur un total de 570 malades chez lesquels on a recherché leur existence : 384 malades (soit 68 9%) n’ont eu aucune localisation articulaire ou viscérale; 102 (soit 18 %) ont eu des complications articulaires s’acompagnant de signes objectifs cliniques ou radiologiques: 24 (soit 4 9%) des complications pleuro-pulmonaires: 19 (soit 3 6%) des complications hépato-vésiculaires;: 15 (soit 3 6) une orchite; 12 (soit 2 2%) des complications intestinales; 10 (soit 2 %) des complications neuro-méningées; 9 (soit 1 2%) des complications cardiaques ou vasculaires: 6 (soit 1 6/) des complications rénales. L’existence de complications multiviscérales a été notée 31 fois. Enfin une incidence éventuelle sur l’évolution de la grossesse n’a pu être étudiée aucune des malades de l’enquête n’étant enceinte. 25) Infhuence du sexe et de l’age sur les signes cliniques et les. complications. Le sexe et l’age des malades n’ont pratiquement pas d’influence sur l’allure clinique de la maladie. Tout au plus note-t-on que les suiets agés sont un peu plus exposes que les autres aux complications, ce dui n est 106 ÉPIDÉMIOLOGIE DES INTECTIONS TVPHO-PARAIYPHOIDIQUES, TABLEAU VI 3°) Influence de la source et du mode de contamination sur les signes cliniques et les complications. L’espèce animale contaminatrice ne parait pas avoir d’influence nota¬ ble sur l’allure clinique de la maladie Le nombre de cas attribués à une contamination interhumaine n’est pas assez grand pour qu’on puisse en tirer des conclusions valables. En ce qui concerne la voie et le mode de contamination, sans qu’il y ait de variations très importantes, on peut retenir la plus grande fréquence des complications chez les malades conta¬ minés par voie alimentaire et en particulier par absorption de lait. DE LA POLOMYÉUTE ET DES PRUCELOSES EN FRANCE 107 E — EVOLUTION - DUREE DE LA PERIODE FERRILE - LETHALITE L’évolution de la maladie a été indiquée dans 532 enquêtes épidé¬ miologiques. Au moment de l’enquête : — 3 malades étaient morts (soit un taux de léthalité inférieur à 1 %); — 298 étaient considérés comme guéris après une évolution fébrile d’un seul tenant; — 52 étaient considérés comme guéris après une ou plusieurs rechutes; — 171 étaient encore en traitement, la maladie étant en cours d’évo¬ lution. Pour 223 malades, nous connaissons la durée de l’évolution fébrile de la maladie qui comprend à la fois la période qui a précédé l’établissement du diagnostic et la mise en œuvre d’un traitement approprié, et celle qui a suivi jusqu’à l’apvrexie définitive pour les malades guéris Cette durée totale de la période fébrile a été : — pour 17 malades, inférieure à 8 jours:. — pour 64 malades, de 8 à 14 jours: — pour 71 malades, de 15 à 30 jourss TARLEAU VII TABLEAU Y Evolution de la maladie selon les 6 odalsés du traitemem 68 12 ÉPIDÉMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYHIOIDIQUES, 110 — pour 56 malades, de 30 à 90 jourss — pour 12 malades, de 3 mois à l an; — pour 3 malades, supérieure à l an. On trouvera ci-dessus, à titre indicatif, la répartition des différentes modalités évolutives selon le sexe, l’âge, l’origine et la voie de conta¬ mination (Tableaux V et VI). C — RESULTATS THERAPEUTIQUES La plupart des malades atteints de brucellose n’ont pas été hospitalisés: ils ont été traités à domicile, en milieu rural, parfois de façon ambula¬ toire et avec des méthodes thérapeutiques très variables. Parmi elles, les antibjotiques fongiques sont au premier plan : streptomycine, chloramphé¬ nicol, auréomycine, terrafongine et tétracycline. La pénicilline a été rare¬ ment utilisée, les brucella étant peu sensibles à cet antibjotique. Les sul. famides ont été prescrits chez quelques malades, de même que la vaccino¬ thérapie par voie intraveineuse. Enfin, un certain nombre de malades a recu en milieu hospitalier un traitement hormonal par la cortisone. Sur 547 malades pour lesquels le traitement est connu, 256 n’avaient recu à la date de l’enquête qu’un seul médicament. Les autres avaient été traités soit simultanément, soit successivement par deux ou plusieurs agents médica¬ menteux. Les deux tableaux ci-contre donnent les résultats de cette étude thérapeutique. Les modalités évolutives ont été envisagées suivant cina pos¬ sibilités : guérison sans ou après rechute, évolution en cours, décès, évo¬ lution non connue. Par association de deux ou plusieurs agents thérapeutiques on a entendu aussi bien leur emploi simultané que leur emploi successif, l’échec d’un premier traitement avant amené à en essaver un autre. Les résultats obtenus par des médications associées n’apparaissent pas supérieures à l’emploi d’un seul médicament. Il ne semble pas en effet, à la lecture des enquêtes, que l’association de deux ou plusieurs antibjotiques fongiques ait donné de meilleurs résultats que le chloramphénicol ou l’auréomycine seule. L’association de la vaccinothérapie aux antibjotiques parait avoir donné des résultats favorables, surtout en ce qui concerne la prévention de rechutes fébriles. Enfin, la cortisone, utilisée seulement dans un petit nombre de cas, en association avec les antibjotiques, a donné également des résultats favorables (Tableaux VII et VII1). CONCLUSLONS INTECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES A. — L’étude des facteurs de la morbidité typhoidique en 1954 et 1955 met en valeur les particularités suivantes 19) Age et sexe des malades. 40 % des malades sont âgés de moins de 15 ans. Le taux de morbidité diminue régulièrement jusqu’à 40 ans, àge auquel il se stabilise à un niveau relativement élevé. La fréduence de la maladie est évale dans les deux sexes jusqu’à 15 ans. A partir de 30 ans, la proportion d’hommes atteints est nettement supérieure, et ce fait, assez inlabituel, se retrouve même après 60 ans. 2°) Getme en cause. Pour 1 780 cas, ou cette notion est connue 43 % étaient dus au bacille d’Eberth, 51 %4 à S. paratyphi B, 2 % à S, paratyphi A, 4 % à l’asso¬ ciation de B. d’Eberth et S. paratyphi B., 8 cas seulement étaient en rapport avec S, paratyphi C. Les sujets du sexe masculin ont été plus souvent atteints par le B. d’Eberth que ceux du sexe féminin. Avant cina ans les S, paratyphi B sont presque toujours en cause. Les infections à B. d’Eberth ont prédominé sur le litoral méditerranéen, dans la Manche la Mavenne et la Somme. Celles à S. paratyphli B ont été principalement observées dans les départements de l’Est. Les septicémies éberthiennes ont et relativement plus nombreuses en milieu urbain qu’en milieu rural. EPIDÉMIOLOGIE DES INTECTIONS TVPHO-PANAIVPHOIDQUES 112 3°) Contamination. La recherche du mode de contamination, toujours difficile, ne permet que rarement une conclusion certaine. Les modes de contamination supposée pour 947 cas se répartissent ainsi : origine hydrique : 69 %; origine coquil¬ lère : 15 %%; contamination interhumaine : 10 %; origine lactée : 6 2%. Le rôle d’une contamination interhumaine prédomine chez le jeune enfant. L’origine coquillère entraine une forte proportion de formes à B. d’Eberth. La très grande majiorité des malades s’est contaminée à leur lieu de résidence habituelle. Le nombre des cas importés d’une commune. d’un département ou d’un pays voisins ne dépassent pas 7 % et est plus élevé dans les agglomérations de plus de 2 000 habitants qu’en milieu rural. 4°) Vaccination préventive. Sur un total de 1971 malades, 30 2% avaient été vaccinés auparavant. La proportion de vaccinés est apparue, comme on pouvait le prévoir, très supérieure dans le sexe masculin. Le vaccin utilisé a été un peu plus sou¬ vent le D. T.-T.A. B, que le T. A. B. de l’Institut Pasteur. Un grand nombre de vaccinations étaient anciennes et même très anciennes (plus de 10 ans). Compte tenu du fait que les vaccinations D.T.-T. A. B, ont été plus nom¬ breuses que les vaccinations T. A. B, on a constaté un nombre analogue d’infections quel que soit le type de vaccin. Le B. d’Eberth et le S. para¬ typhi R sont à peu près également en cause. Néanmoins, la proportion de septicémies éberthiennes, qui augmente avec l’ancienneté de la vaccina¬ tion, est un peu plus élevée chez les sujets avant recu le T.A. B. (67 %). que chez ceux avant recu le D.T.-T. A. B. (51 %). B. — Les tacteurs de gravité : le) Le sexe et l’̂ge influent peu sur la forme clinique (commune, fruste ou grave) de la maladie, mais, par contre, nettement sur la fréquence des complications, de plus en plus nombreuses après 40 ans. Le taux de létha¬ lité qui est de 3,3 2% est identique dans les deux sexes mais varie avec l’âge : relativement élevé avant cinq ans, il tombe à moins de 1 %% jusqu’à 40 ans puis se relève rapidement avec l’âge. Ni le sexe ni l’age ne condi¬ tionnent la fréquence des rechutes. 2°) Le type du germe n’a qu’une influence restreinte sur la forme cli¬ nique de la maladie, le pourcentage des formes graves étant cependant un peu plus élevé en cas de B. d’Eberth (19 %) qu’en cas de S, para¬ typhi B (14 9). De même les complications qui s’observent dans 15 %% des cas sont plus fréquentes en cas d’infections éberthiennes (17 2%) qu’en cas de paratyphoides (12 9%). La léthalité est également plus élevée dans les premières que dans les secondes. 3°) L’existence d’une vaccination préventive favorise l’installation d’une forme fruste mais a peu d’influence sur la fréquence des complications. Néanmoins le taux de léthalité apparait plus faible chez les vaccinés, sur¬ tout si la vaccination date de moins de 10 ans. DE LA POHIQMYEUITE FT DES BRUICEIOSES EN FRANICE 113 POLIOMYELITE l°) Age et sexe des malades. L’enquête confirme la prédominance dans le sexe masculin et avant 10 ans. 2°) Manifestations cliniques. a) Phase pré-paralytique; presque toujours fébrile, elle apparait surtout rhino-pharyngée chez l’enfant et surtout douloureuse chez l’adolescent et l’adulte. b) Sygdrome méningé : un syndrome méningé clinique est retrouvé chez 47 % des malades, un peu plus fréquemment dans le sexe masculin et entre 10 et 30 ans. Dans 87 %% des cas, l’examen du L. C. R. a révélé une hypercytose à type de Iymphocytose et une hyperalbuminose. 6) Atteinte motrice. La présente enquête permet de distinquer parmi les 1 453 notices étu¬ diées 63 % de formes monoplégiques, diplégiques ou paraplégiques, 28 % de formes non paralytiques ou à atteinte motrice très localisée, 9 % de formes respiratoires ou bulbaires. La fréquence des formes non ou pauci-paralytiques est nettement plus grande avant 15 ans (35 %) que chez l’adulte (18 %). La proportion des formes bulbaires et respiratoires aug¬ mente avec l’âge et semble maximum après 40 ans. d) Evolution : Léthalité. Le taux de téthalité (10 %% en moyenne) est plus élevé dans le sexe féminin avant 15 ans et dans le sexe masculin après cet âge. Le pronostic vital est fonction de l’atteinte respiratoire et bulbaire : sur les 130 malades dont l’état a justifie la mise en œuvre de la respiration artificielle, 54 %6 sont décédés, 13 % ont guéri. L’évolution était encore en cours pour les autres. e) Séquelles fonctionnelles. Leur importance est évidemment conditionnée avant tout par l’éten¬ due des paralysies. Elle est de ce fait moindre avant 15 ans. 3°) Mode de contamination. La contamination est presque toujours locale (73 % des cas), mais son mode ne peut que rarement être précisé. Parmi les causes favorisantes, le role d’un antécédent infectieux et principalement de la coqueluche appa¬ rait nettement. 42) Groupement des cas. Sur un total de 1021 cas, 51 9% concernaient des cas isolés, 41 9% des 2s, grope, 9n, pidémies, locales, 8, 2 des, cas, roupes n (Pidempie. 114 PIDEMIOLOGL DES NIECTIONS LVPLO-PARAIYPTIOIDIQUES 52) tnftuence du mitieu urbain ou rural. Sur un total de 1627 cas, 42 % ont été observés dans des communes de moins de 2 000 habitants. C’est dans les communes rurales que l’andro¬ tropisme de la maladie est le plus net. C’est aussi dans les agglomérations de moins de 10 000 habitants, peut-être moins bien équipées pour un trai¬ tement d’urgence des formes graves, que le taux de léthalite est le plus levé. BRUCELLOSES 1°) Age et sexe des malades. Les brucelloses prédominent nettement dans le sexe masculin (79 %% des cas) et entre 20 et 50 ans. 2°) Protession. La contamination professionnelle est fréquemment en cause puisque sur 606 malades 50 9% exercaient un métier susceptible d’expliquer la sur¬ venue de la maladie. 3°) Origine de la contaminatioa. a) En ce qui concerne l’espèce animale contaminatrice, on retrouve une proportion presque égale d’origine caprine, ovine, bovine ou mixte. b) L’étude du mode de contamination souligne l’importance de la con¬ tamination cutanée (46 9% des cas), la contamination digestive ne rendant compte que de 30 % des cas environ. Les autres cas relèvent d’un mode de contamination mixte. 4°) Mapifestations cliniques. L’asthénie, l’amaigrissement et les algies sont constatés dans 60 à 85 96 des cas, la splénomégalie est relativemeni plus rare : 39 %% des cas. Le type de fièvre est très variable : les types ondulant classique, en plateau. ou rémittent se retrouvent avec une fréquence à peu près égale. Les atteintes articulaires sont les plus fréquentes des complications (18 %). 52) Evolution - Pronostie. L’enquête confirme le pronostic vital favorable des brucelloses, la létha¬ lité étant inférieure à 1 %, mais aussi la durée souvent longue de l’affec¬ tion malgré l’efficacité des antibjotiques qui assurent la guérison sans rechute de 50 à 60 2% des malades. TABLE DES MATIÈRES Avant-propos.... Première Partie INTECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUES Evolution générale de la morbidité en 1954 et 1955 ............. 7 Etude épidémiologique ....................................... 15 Les facteurs de la morbidité typhoidique.................... 15 A. Le malade: Sexe et âge .............................. 15 Profession ....................................18 B. Le germe: Répartition de ces suivant la nature du germe............18 Influence du sexe et de l'âge .......................22 Nature du germe et résidence du malade...................23 C. La contamination Mode de contamination..........................25 Influence du sexe de l'âge et de la profession...........27 Origine de la contamination et nature du germe.........28 Lieu de contamination....................28 D. Typhoide et vaccination préventive Fréquence ...............................29 Ancienneté de la vaccination...................31 Types de vaccin ..........................33 Vaccination et germe en cause...............33 116 EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS TYPHO-PARATYPHOIDIQUE Les facteurs de gravité.....................33 A. Influence du sexe et de l'âge Sur la forme clinique ...........................34 Sur la fréquence des complications ...............38 Sur la durée de la période fébrile ..............38 Sur l'évolution terminale ......................38 B. Influence de la nature du germe: Sur la forme clinique de la maladie.............40 Sur la fréquence et le type des complications............40 Sur la durée de la période fébrile.....................42 Sur la léthalité .....................................43 C. Influence du mode de contamination...................43 D. Influence de la vaccination Sur la forme clinique et les complications.....................44 Sur la fréquence des rechutes et léthalité.....................45 Deuxième Partie POLIOMYELITE Evolution de la morbidité en 1954 et 1955.................49 Etude épidémiologique ..............................555 A. Sexe et âge des malades.......................55 B. Manifestations cliniques: Phase pré-paralytique...............................58 Syndrome méningé....................................60 Atteinte motrice....................................60 EVolution - Pronostic vital..........................68 Séquelles fonctionnelles .............................73 C. Mode de contamination...............................74 D. Circonstances favorisantes...........................78 E. Groupement des cas...............................78 F. Influence du milieu urbain ou rural..................81 G. influence de l'âge sur les divers caractères de l'affection........83 DE LA POUOMYÉUTE ET DES BRUCELOSES EN ERANCE 12 Troisième Partie BRUCELLOSES Evolution cénérale de la morbidité en 1934 et 198 89 95 Etude épid́miologique....... 95 A. Sexe et age des malades... 91 B. Profession............. 98 C. Diagostie biologique.......... D. Origine de la contamination. Espèce animale........ Voie de contamination... Mode de contamination........ E.tt Manifestations cliniques : 105 Etude générale.... 195 Influence du sexe et de l’âge. Influence de la source et du mode de contamination.., 106 107 F. Evolution —- Léthalité. C. Realunt, therapeutioni 110 99 99 100 22 Conclusions 8 ACHEVE D’IMPRIMER LE 25 TUIN 1938 SUR LES PRESSES DE J. 6 R. SENNAC 54. Fbg Montmartre, 34. PARIS (9°) N° d’imprimeur 8386 INSTLTUT NATIONAL D’HYCIENE 3. BUE LÉON RONNAL, 3 A R L. S - x Y 1 AUT, 32-84