« Il est donc permis de supposer que la petitesse relative du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuelle »
Paul Broca (1824-1880)
Au XIXe siècle, à l’époque de la phrénologie, la simple description de bosses sur le crâne permettait d’expliquer tous les traits de l’âme humaine. À l’évidence, la bosse des maths manquait aux femmes, mais pas celle de l’amour de la progéniture ! L’outil était fruste mais efficace : grâce à lui, on pouvait classer les individus et établir un ordre hiérarchique justifiant l’organisation sociale.
Aujourd’hui, les instruments d’investigation sont tout autres. Génétique et imagerie cérébrale sont les méthodes de choix. Mais se profile toujours en arrière-plan l’idée que c’est dans le cerveau qu’il faut chercher la clé de la nature humaine. On a vu des scientifiques relayés par les médias nous annoncer la découverte du « gène de l’homosexualité » ou de la « molécule de l’intelligence » ! Dans ce flot d’informations, il est bien difficile pour le public, même « éclairé », de faire la part entre les données expérimentales et leurs interprétations. Si l’on prend la peine de scruter de près les articles scientifiques et les méthodologies, il n’est pas rare d’y découvrir des biais expérimentaux et des corrélations douteuses. Les observations sont trop souvent exploitées au-delà de ce qu’elles prouvent. En témoignent les quelques exemples qui suivent.