La création en janvier 2009 du groupement de recherche CNRS « Anticorps et ciblage thérapeutique » marque une reconnaissance des compétences et des savoir-faire dans ce domaine encore trop peu visible en France. Avec ce réseau national, la recherche française sur les anticorps thérapeutiques tient une réelle opportunité d’acquérir une visibilité à la hauteur des enjeux économiques et de société couverts par les biomédicaments.
Certes, l’industrie pharmaceutique française a pris un retard inquiétant en la matière. Mais compte tenu des connaissances et de la reconnaissance internationale acquises par nombre d’équipes à l’origine d’innovations majeures, elle peut revenir dans la course, à condition toutefois de pouvoir s’appuyer sur des savoirs et savoir-faire compétitifs à l’échelle mondiale. Incontestablement, en France, les capacités existent, mais elles sont morcelées, géographiquement d’abord, et au sein même des laboratoires. Souvent en effet, le sujet ne concerne qu’une poignée de chercheurs isolés dans de grandes unités. Intellectuellement ensuite, car dans un domaine qui devient de plus en plus vaste et multidisciplinaire, aucune équipe n’est en mesure d’embrasser l’ensemble du secteur. D’où la nécessité de rassembler les compétences disponibles et les acteurs dans une même structure, véritable « plateau ressources » pour les chercheurs, les cliniciens et les industriels.
C’est chose faite depuis le 1er janvier 2009, date de naissance officielle du groupement de recherche CNRS n° 3260 « Anticorps et ciblage thérapeutique » (GDR ACCITH). Au premier jour, il comptait déjà une soixantaine d’équipes réparties dans l’hexagone, preuve que de nombreux chercheurs du secteur public comme du privé ont la volonté de réinvestir ce domaine dans un réel esprit de recherche et développement.