L’utilisation de la fluorescence dans les sciences de la vie connaît un essor important dans le domaine du diagnostic et de l’imagerie [ 1]. La plupart des composés développés sont des molécules organiques (fluorescéine, rhodamine) qui présentent certaines limitations dont le photoblanchiment (perte de la fluorescence). Ces limitations peuvent être levées en utilisant les nanotechnologies. Les quantum dots (nanoparticules de semi-conducteurs fluorescentes) [ 2] sont par exemple de plus en plus utilisées in vivo. Néanmoins, leur toxicité limite considérablement leur intérêt réel chez l’homme. L’encapsulation des fluorophores dans des nanoparticules de silice est une voie alternative explorée actuellement [ 3]. La matrice de silice offre l’avantage d’être inerte vis-à-vis des variations de pH, de ne pas être sujette à des dégradations en milieu biologique et de protéger le chromophore des photodégradations. L’utilisation des nanoparticules de silice pour des applications biologiques est ainsi développée dans le cas des biodétecteurs [ 4], pour la reconnaissance de l’ADN [ 5] ou pour l’imagerie cellulaire [ 6]. Nous nous sommes intéressés aux nanoparticules mésoporeuses (possédant des pores de 2 à 50 nm) de type MCM-41 (mobil’s conception of matter). Ces nanoparticules qui ont un diamètre de l’ordre de 100 nm possèdent des propriétés uniques : une grande surface spécifique ou une distribution étroite des tailles de pores. Peu d’études de nanoparticules de type MCM-41 [ 7] fluorescentes ont été réalisées et les chromophores utilisés jusqu’à maintenant (comme la fluorescéine) sont liés de manière covalente à la matrice inorganique. Nous avons étudié l’encapsulation de nouveaux fluorophores biphotoniques (capables d’absorber simultanément deux photons) à l’intérieur des nanoparticules de type MCM-41, une approche qui, à notre connaissance, n’a jamais été décrite [ 8]. L’absorption biphotonique par des fluorophores organiques connaît un intérêt croissant, en particulier dans le domaine des sciences de la vie [ 9]. En effet, la fluorescence biphotonique permet une résolution spatiale en trois dimensions ainsi qu’une visualisation des tissus profonds en remplaçant une excitation dans l’UV-visible par une excitation dans le proche infrarouge (moins toxique), ce qui a aussi pour effet de limiter la diffusion. Une des propriétés requises pour l’utilisation de nanoparticules en imagerie cellulaire est que ces dernières possèdent une importante section efficace à deux photons (probabilité d’absorption de deux photons simultanément) dans la zone spectrale d’intérêt pour l’imagerie médicale.