Situons d’abord le gène MAOA : il code pour l’isoenzyme A de la monoamine oxydase, une enzyme qui inactive l’adrénaline, la sérotonine et la dopamine en les déaminant1,. L’isoenzyme MAOA, codée par un gène situé en Xp11.3, présente un polymorphisme du type VNTR qui aboutit à deux génotypes : MAOA-L, dans lequel l’activité de l’enzyme est faible, et MAOA-H qui correspond à une forte activité. Les auteurs ont trouvé, dans leur échantillon de population, une corrélation entre « le bonheur » chez les personnes de sexe féminin et la présence de l’allèle le moins actif du gène MAOA. Mais comment est quantifié le bonheur2 ? La mesure est fondée sur les déclarations des participants à l’étude, selon une méthodologie apparemment bien établie, l’échelle en quatre points de Lyubomirsky [2]3, qui est censée mesurer la sensation subjective de bonheur - nous y reviendrons. Quant à l’échantillon de population, il provient d’une étude de cohorte dans la population générale (www.nyspi.org/childcom) et comprend 345 sujets « caucasiens » (blancs), soit 193 femmes et 152 hommes, âgés en moyenne de 33 ans.
Quels sont donc les résultats ? L’échelle de mesure s’étend de 1 (pas du tout heureux) à 7 (parfaitement heureux), les scores observés au sein de l’échantillon vont de 2,25 à 7, et la valeur moyenne est de 5,37 avec une déviation standard de presque une unité (0,97) : les sujets se déclarent en général plutôt heureux, comme dans la plupart des études de ce type. L’influence de l’allèle du gène MAOA s’avère inexistante chez les hommes, puisque la valeur moyenne pour ceux qui possèdent la version MAOA-H est de 5,24, et de 5,23 s’il s’agit de MAOA-L. Chez les femmes, en revanche, on passe de 5,30 pour celles qui n’ont aucun allèle MAOA-L à 5,50 pour un allèle et à 5,83 pour deux4,. Cette différence persiste après que l’on ait corrigé les résultats pour une série de facteurs influençant le bonheur, dont l’impact est estimé d’après les travaux précédents des mêmes auteurs. Un intéressant tableau (Tableau 1 de [1]) indique, par exemple, que le fait d’être marié ajoute 0,187 points de bonheur (toujours sur une échelle de 1 à 7), qu’avoir un emploi en apporte 0,344, et qu’être atteint d’une maladie mentale en enlève 0,749, tandis que le niveau de revenus n’a aucun impact. Après ces corrections (qui tiennent aussi compte de la santé physique, de l’âge et même de la « religiosité »), l’effet reste nul chez les hommes et notable chez les femmes : plus 0,261 pour un allèle MAOA-L et 0,522 pour deux5. Le bonheur, tel qu’ilest mesuré dans cette étude, apparaît donc lié de manière significative aux allèles du gène MAOA portés par les sujets féminins, et les auteurs terminent en souhaitant la poursuite de ces travaux sur des échantillons de population plus importants.
Quels sont donc les résultats ? L’échelle de mesure s’étend de 1 (pas du tout heureux) à 7 (parfaitement heureux), les scores observés au sein de l’échantillon vont de 2,25 à 7, et la valeur moyenne est de 5,37 avec une déviation standard de presque une unité (0,97) : les sujets se déclarent en général plutôt heureux, comme dans la plupart des études de ce type. L’influence de l’allèle du gène MAOA s’avère inexistante chez les hommes, puisque la valeur moyenne pour ceux qui possèdent la version MAOA-H est de 5,24, et de 5,23 s’il s’agit de MAOA-L. Chez les femmes, en revanche, on passe de 5,30 pour celles qui n’ont aucun allèle MAOA-L à 5,50 pour un allèle et à 5,83 pour deux4,. Cette différence persiste après que l’on ait corrigé les résultats pour une série de facteurs influençant le bonheur, dont l’impact est estimé d’après les travaux précédents des mêmes auteurs. Un intéressant tableau (Tableau 1 de [1]) indique, par exemple, que le fait d’être marié ajoute 0,187 points de bonheur (toujours sur une échelle de 1 à 7), qu’avoir un emploi en apporte 0,344, et qu’être atteint d’une maladie mentale en enlève 0,749, tandis que le niveau de revenus n’a aucun impact. Après ces corrections (qui tiennent aussi compte de la santé physique, de l’âge et même de la « religiosité »), l’effet reste nul chez les hommes et notable chez les femmes : plus 0,261 pour un allèle MAOA-L et 0,522 pour deux5. Le bonheur, tel qu’ilest mesuré dans cette étude, apparaît donc lié de manière significative aux allèles du gène MAOA portés par les sujets féminins, et les auteurs terminent en souhaitant la poursuite de ces travaux sur des échantillons de population plus importants.
Indépendamment de la question de la mesure du bonheur, sur laquelle je vais bien sûr revenir, le résultat de ces travaux semble assez paradoxal puisque l’allèle en cause a été relié, dans des études précédentes, à l’agression et à des comportements antisociaux [3] : dans la base de données OMIM (On-line mendelian inheritance in man, http://omim.org.entry/309850), le phénotype correspondant est Antisocial behavior following childhood maltreatment… Plusieurs articles décrivent diverses corrélations entre allèles du gène MAOA et comportement (voir l’article [1] pour les références), et l’on peut échafauder des hypothèses biologiques pour concilier ces différents résultats, ce dont les auteurs ne se privent pas.