Activité physique et pathologies

2008


ANALYSE

20-

Traumatismes et handicaps

La connaissance de l’incidence et de la prévalence des blessures liées aux activités physiques et au sport, tant dans le domaine de la prévention, que du traumatisme lui-même, impose la réalisation d’enquêtes épidémiologiques bien conduites. Cette analyse objective est toutefois rendue difficile, et susceptible d’entraîner des conclusions erronées, en fonction des critères d’inclusion. L’analyse des enquêtes doit en effet tenir compte du pays dans lequel elles ont été réalisées (spécificités, habitudes sociales), de la période de l’étude au cours de la saison sportive, du type de sol et matériel utilisés, mais aussi du nombre de sujets, du sexe, de l’âge, du niveau de pratique et du mode de recueil des données (enquête, étude de dossier, interrogatoire, examen clinique…), et enfin des antécédents traumatiques du sujet (Brooks et Fuller, 2006renvoi vers).
La définition même du traumatisme soulève encore de nombreux problèmes de méthodologie. La majorité des études retiennent comme notion de traumatisme toute blessure ayant nécessité un arrêt de plusieurs jours (souvent 1 semaine), ou l’absence de participation à une compétition. Si on tient compte de la définition du Conseil de l’Europe, il concerne toute blessure entraînant, soit une diminution de l’activité, soit la nécessité d’un traitement, soit une perturbation sociale ou économique. Cette définition très large est peu utilisable en pratique courante. Plus récemment, il a été proposé de classer les blessures en 3 niveaux (Fuller et coll., 2006renvoi vers) :
• atteinte physique n’entraînant pas de consultation médicale ou un arrêt du sport ;
• blessure ayant nécessité une prise en charge médicale ;
• blessure ayant entraîné un arrêt des activités physiques et sportives.

Études en populations

À ce jour, les travaux concernent principalement les populations actives et souvent ciblées, comme les sportifs de haut niveau, les professionnels, lesétudiants ou les militaires. À l’inverse, la prévalence des lésions musculosquelettiques chez les sédentaires engagés dans une activité physique modérée et régulière a été peu étudiée.
La première étude prospective américaine réalisée, sur une année, auprès de 6 313 sujets âgés de 20 à 85 ans et engagés dans un suivi longitudinal (Aerobics Center Longitudinal Study) (Hootman et coll., 2002renvoi vers) a permis d’approcher le risque lésionnel en fonction du sexe et de la pratique (sédentaire, marche, course à pieds, pratique d’autres sports). Vingt cinq pour cent des hommes et femmes ont déclaré un accident, dont plus de 80 % des cas en relation avec le sport au cours des 12 derniers mois. Les sujets jeunes, les plus actifs, et ayant déjà été victimes d’un traumatisme sont plus blessés (tableau 20.Irenvoi vers).

Tableau 20.I Prévalences des blessures liées aux activités physiques au cours des 12 derniers mois en fonction de l’âge, du sexe et du niveau d’activité

Caractéristiques de la population
Prévalence de blessures liées aux activités
 
Hommes (%)
Femmes (%)
Âge (ans)
  
20-40
25,7*
20,1
40-60
22,1
22
60 et +
16,4
15,4
Niveau d’activité
  
Sédentaires
14,6*
16,8*
Marcheurs
16,5
19,9
Coureurs
24,7
23,2
Sportifs
27,6
26,7
Déjà blessé avant
  
Oui
25,5*
29,5*
Non
14
13,2
Total
20,9
20,3

* Différence significative entre chaque niveau au seuil p≤0,05

Concernant la localisation, 68 % des blessures pour les hommes et 65 % pour les femmes se situent au niveau des membres inférieurs. Le genou, le rachis et la cheville sont le plus concernés, par ordre de fréquence (sans plus de précision sur le type et la localisation exacte du traumatisme). Des radiographies ont été réalisées dans près de 45 % des cas, un traitement médical prescrit dans 40 % des cas environ, sans notion d’hospitalisation. Les auteurs insistent sur le fait que 15 % des hommes et 17 % des femmes sans activité physique régulière, ont toutefois présenté une lésion musculosquelettique.
L’étude plus ancienne de Powell et coll. (1998renvoi vers) portait sur un échantillon de population générale américaine de 5 000 personnes questionnées par téléphone sur leurs blessures occasionnées par des activités physiques au cours du dernier mois (marche, jardinage, musculation, danse aérobic, vélo d’extérieur). Les prévalences des blessures sont faibles mais mesurées sur un mois seulement (tableau 20.IIrenvoi vers). Les jeunes de 18 à 44 ans ont deux fois plus de blessures que les plus de 45 ans pour la marche et le jardinage.

Tableau 20.II Prévalence des blessures en fonction du type d’activité pratiquée

Activité
Prévalence de blessure (%)
Vélo
0,9
Marche
1,4
Jardinage
1,6
Haltérophilie
2,4
Une étude allemande porte sur un échantillon représentatif de la population nationale de 7 124 personnes âgées de 18 à 79 ans (Schneider et coll., 2006renvoi vers). Il s’agit dans ce cas d’une enquête par questionnaire. Le niveau d’activité (sportive de loisir) est divisé en 5 catégories : pas d’activité, moins d’une heure par semaine, 1-2 heures par semaine régulièrement, 2-4 heures par semaine régulièrement, plus de 4 heures par semaine régulièrement, ceci au cours des trois derniers mois. Le nombre de blessures liées à l’activité physique, et ayant nécessité une prise en charge médicale, est relevé pour les 12 derniers mois. Parmi ces adultes, 3,1 % signalent une blessure liée au sport au cours de la dernière année. Ceci place les accidents de sport au deuxième rang, en fréquence après les accidents de la vie domestique. Parmi les blessures, 62 % ont conduit à un arrêt de travail. Il s’agit pour 60 % de blessures ligamentaires, 18 % de fractures, 12 % de contusions, 10 % d’autres types de blessures. Les trois quarts des blessures concernent des hommes. L’incidence diminue avec l’âge et est proportionnelle au temps passé à faire des activités physiques (tableau 20.IIIrenvoi vers). Les auteurs concluent que le groupe le plus à risque de blessure au cours de l’activité physique est représenté par les hommes jeunes.
L’étude australienne, prospective, de Stevenson et coll. (2003renvoi vers) porte sur 1 512 personnes pratiquant un sport (football, hockey, netball, basket) en amateur ; ces personnes ont été suivies par enquête téléphonique chaque mois pendant 5 mois de la saison hivernale. L’incidence de blessure est de 16 pour 1 000 heures de sport. Cette incidence est plus élevée dans le sport de contact (football australien avec 20 pour 1 000 heures) que dans le netball (12/1 000 heures). L’incidence est significativement plus élevée chez les hommes et chez les 26-30 ans. Le risque de blessure est diminué de 32 % si les sportifs suivent un entraînement guidé par un professionnel. Une expérience sportive depuis un an réduit le risque de 29 %, ne pas boire d’alcool de 18 %, avoir un haut niveau d’endurance de 10 %, et être physiquement actif en dehors du sport de 8 %. En revanche, avoir un problème de dos augmente le risque de 69 %, le fait d’avoir déjà eu une blessure dans les 12 mois avant l’étude augmente le risque de 45 %. Une variable psychologique (mesurée avec le Personality Inventory Test), le fait d’être extraverti et ouvert, est associée à un risque plus grand de se blesser.

Tableau 20.III Incidence de blessures au cours des 12 derniers mois liées au sport en fonction du sexe, de l’âge et du temps passé à faire de l’exercice

Caractéristiques de la population
Incidence cumulée de blessures (%)
Hommes/femmes
4,8/1,5*
Âge (ans) :
 
-30
6,9*
30-39
3,4
40-49
2,9
50-59
2,7
60-69
0,6
70-79
0,4
Temps passé à faire de l’exercice :
 
Pas de sport
0,5*
Moins de 1 heure/semaine
2,9
1-2 heures/semaine
2,8
2-4 heures/semaine
7,6
4 heures/semaine
13,1

* Différence significative entre chaque niveau au seuil p≤0,001

Études selon la lésion

Quel que soit le mode d’approche épidémiologique, deux grands types de lésions doivent être distingués. Les lésions aiguës, souvent sans spécificité, qui conduisent ou non à la prise en charge dans les services d’urgence et, éventuellement, à une hospitalisation, et les lésions chroniques d’hyperutilisation très spécifiques du geste sportif (lésions de surmenage) qui conduisent le plus souvent à un simple arrêt, total ou partiel des activités physiques, sans arrêt de travail.

Lésions aiguës

Seul un nombre limité de sports ont plus particulièrement fait l’objet de publications référencées. Il s’agit avant tout des sports collectifs. En premier lieu, les publications concernent le rugby qui révèle un taux de blessures de 22 pour 1 000 heures de jeu (10 pour 1 000 heures de jeu en ce qui concerne la tête et le cou, 22 pour les membres inférieurs et 7 pour le rachis) (Castinel et coll., 2003renvoi vers).
Dans le domaine du football, une étude réalisée en France chez des footballeurs amateurs (21 262 matchs étudiés sur une saison) révèle un nombre de blessures déclarées de 1 toutes les 60 heures de pratique (soit 16 pour 1 000 heures de jeu), ceci correspond à 68 680 jours d’arrêt de travail et a été évalué à cette époque à 8 750 000 Francs (Berger-Vachon et coll., 1986renvoi vers).
Chez les footballeurs professionnels, une enquête réalisée en France en 2000 et 2001 a révélé un taux variable de blessures allant de 2 à 4 joueurs par équipe et par mois, le taux de blessures est le même quel que soit le poste occupé sur le terrain (Rochcongar et coll., 2004renvoi vers). Emery et coll. (2005renvoi vers) ont pu montrer que chez des footballeurs de moins de 18 ans, le risque de blessures était nettement supérieur chez les plus jeunes, garçons ou filles (tableau 20.IVrenvoi vers). Si on affine les résultats et que l’on tient compte des blessures survenant en matchs ou lors de l’entraînement, on peut alors préciser que le pourcentage de blessures survenant à l’entraînement, diminue avec l’âge, mais que le risque de blessures lors des matchs augmente avec l’âge (tableau 20.Vrenvoi vers). Ceci amène à souligner l’importance de la prise en compte de la pathologie du cartilage chez l’enfant en croissance (ostéochondrose) retrouvée pour toutes les disciplines sportives et, tout particulièrement, la gymnastique, le base-ball, le badminton et le volley-ball notamment (Caine et coll., 2006renvoi vers).

Tableau 20.IV Risque relatif de blessure selon le sexe et l’âge chez des footballeurs (d’après Emery et coll., 2005renvoi vers)

Sexe et âge (années)
Nombre d’heures de sport
Nombre de blessures
Taux de blessure
Risque relatif [IC 95 %]
Significativité statistique (test de Fischer)
Filles
     
14
2 526
20
7,92 [4,84-12,2]
3,13 [1,14-10,67]
p=0,01*
16
2 440
14
5,74 [3,14-9,61]
2,27 [0,77-8,04]
p=0,11
18
1 976
5
2,53 [0,82-5,9]
1,0
 
Garçons
     
14
2 030
16
7,88 [4,51-12,77]
2,45 [0,95-7,05]
p=0,04*
16
2 817
16
5,68 [3,25-9,21]
1,77 [0,69-5,08]
p=0,21
18
2 177
7
3,22 [1,29-6,61]
1,0
 

* Significativité avec p<0,05

Tableau 20.V Nombre de blessures survenant à l’entraînement ou lors de matchs (d’après Le Gall et coll., 2006renvoi vers)

Blessures
 
<14 ans
<15 ans
<16 ans
Tous groupes d’âge
Compétition
n
%
n/ 1000 h*
n
%
n/ 1000 h*
n
%
n/ 1000 h*
n
%
n/ 1 000 h*
Entraînement
310
73,8
4,1
251
69,5
3,7
235
63,3
3,8
796
69,1
3,9
Match
110
26,2
9,5
110
30,5
10,4
136
36,7
14,2
356
30,9
11,2
Total
420
100
4,9
361
100,0
4,6
371
100,0
5,2
1 152
100,0
4,8

* Nombre de blessures pour 1 000 heures de pratique Chapitre 20.fm Page 490 Wednesday, March 19, 2008 11:25 AM

Lésions chroniques de surmenage

Les blessures de surmenage sont particulièrement fréquentes et peuvent toucher toutes les disciplines sportives, quel que soit le niveau, mais concernent avant tout les sports individuels. Ce sont de véritables technopathies que l’on peut rapprocher de la notion de troubles musculo-squelettiques rapportés pour les maladies professionnelles. Comme pour les lésions aiguës, toutes les spécialités sportives n’ont pas fait l’objet de travaux référencés.
Une revue de Dettori et Norvel (2006renvoi vers), à propos de 80 articles publiés entre 1966 et 2004 (Medline) révèle, chez les cyclistes, un taux de ce type de blessure de 13 pour 100 000 kilomètres parcourus qui concerne avant tout le genou.
La course à pieds, un des sports le plus populaire, a été largement étudiée. L’incidence sur une année va de 24 à plus de 50 % de taux de blessés. Elle dépasse même ce chiffre dans de rares études, plus anciennes, qu’il s’agisse de spécialistes de sprint ou de courses d’endurance (tableau 20.VIrenvoi vers ; Van Mechelen, 1992renvoi vers). La pathologie est essentiellement représentée par des tendinopathies et des syndromes fémoro-patellaires, sans toutefois négliger les fractures de fatigue qui représentent près de 3 % des accidents déclarés (tableau 20.VIIrenvoi vers) (Clément et coll., 1981renvoi vers).
Certains sports individuels sont considérés comme peu ou pas traumatisants. L’exemple caricatural est représenté par la natation. Cette affirmation mérite toutefois d’être fortement relativisée si l’on tient compte des technopathies. En effet, Ruwe et coll. (1994renvoi vers) ont pu montrer que 67 % des compétiteurs souffraient de l’épaule. Sallis et coll. (2000renvoi vers) en réalisant une étude rétrospective sur une cohorte d’étudiants, retrouvent un taux de blessures de surmenage élevé chez les nageurs (21 % pour les femmes et 6,5 % pour les hommes), au niveau de l’épaule, comparativement à tous les autres sports (notamment le basket, le water-polo et le tennis).

Tableau 20.VI Taux d’incidence (%) de blessures pour la course à pieds fondés sur des études d’une année (d’après Van Mechelen, 1992renvoi vers)

Références
Nombre de sujets, sexe et moyenne d’âge (ans)
Entraînement (km/semaine)
Taux d’incidence (%)
Koplan et coll., 1982renvoi vers
693 H, 33 730 F, 29
>10
37 38
Blair et coll., 1987renvoi vers
438 H et F, 44
40
24
Lysholm et Wiklander, 1987renvoi vers
19 sprinters, 21 13 coureurs moyenne distance, 19 28 coureurs longue distance, 35
 
68 77 57
Yzerman et Van Galen, 1987renvoi vers
757 H, 15-70 50 F, 15-70
70
56 38
Marti et coll., 1988renvoi vers
4 335 H, 17-64
24
45,8
Holmich et coll., 1989renvoi vers
1 310 H, 34
>30
31
Clough et coll., 1989renvoi vers
489 H marathoniens, 33 440 anciens marathoniens, 31
1 959 km/année 1 212 km/année
41 49
Macera et coll., 1989renvoi vers
485 H, 42 98 F, 36
39 37
52 49
Walter et coll., 1989renvoi vers
985 H, 14-50+ 303 F, 14-50+
49 35
49 46
Ooyendijk et Van Agt, 1990renvoi vers
256 H, 60 F, 39
30
27 24

H : Hommes ; F : Femmes

Tableau 20.VII Fréquence des 10 blessures traitées médicalement les plus fréquentes chez les coureurs (987 hommes et 663 femmes) (d’après Clément et coll., 1981renvoi vers)

 
Hommes
Femmes
Total
Diagnostic médical
%
n
%
n
%
n
Syndrome fémoro-patellaire
24,3
262
27,9
206
25,8
468
Périostite tibiale
10,7
115
16,6
124
13,2
239
Tendinopathie calcanéenne
7,9
85
3,2
24
6,0
109
Aponévrosite plantaire
5,3
57
3,9
28
4,7
85
Tendinopathie patellaire
5,6
60
2,8
21
4,5
81
Syndrome de la bandelette ilio-tibiale
4,6
50
3,8
28
4,3
78
Douleurs métatarsiennes
3,3
36
3,0
22
3,2
58
Fracture de fatigue tibiale
2,4
26
2,8
21
2,6
47
Tendinopathie du tibial postérieur
1,9
21
3,2
14
2,5
45
Tendinopathie des fibulaires
2,0
22
1,6
12
1,9
34
Total
68,0
735
69,0
510
68,7
1 244

Localisation anatomique et type de blessures

Les fractures de fatigue sont spécifiques de la pratique sportive intensive. Elles touchent principalement les membres inférieurs. Tous sports confondus, elles représentent 1 % des blessures mais atteignent 8 à 20 % en athlétisme (Snyder et coll., 2006renvoi vers).
L’entorse du compartiment latéral de cheville est une blessure extrêmementfréquente, estimée aux États-Unis à 1/10 000 sujets, par jour, toutes circonstances de survenue confondues. Elle est directement dépendante du sport et du sexe. Une étude prospective réalisée sur quatre ans auprès de services d’urgence de deux Universités américaines, concernant 1 310 accidents, a révélé que le basket-ball féminin était de loin le sport le plus à risque (tableau 20.VIIIrenvoi vers) (Beynnon et coll., 2006arenvoi vers). Le niveau de pratique est aussi un facteur à prendre en compte. Inklaar et coll. (1996renvoi vers) et Peterson et coll. (2000renvoi vers) ont ainsi montré, chez les footballeurs que l’incidence des lésions était double chez les sportifs pratiquant à un niveau inférieur (local ou départemental) comparativement à ceux pratiquant à un niveau supérieur (régional ou national) et ceci, quel que soit l’âge.

Tableau 20.VIII Taux d’incidence et risque relatif de blessure de la cheville chez les athlètes hommes et femmes (d’après Beynonn et coll., 2006arenvoi vers)

 
N
Blessures (n)
Blessures (%)
Personnes-jours exposition
Taux de blessure pour 1 000 personnes-jours [IC 95 %]
Risque relatif [IC 95 %]
Athlètes hommes
      
Football
123
8
6,5
6 983
1,15 [0,50-2,26]
2,45 [0,74-8,14]
Basket-ball
68
2
2,9
4 704
0,42 [0,05-1,54]
0,895 [0,16-4,97]
Lacrosse
166
4
2,4
9 060
0,44 [0,12-1,13]
Groupe de référence
Athlètes femmes
      
Football
131
5
3,8
6 867
0,73 [0,24-1,70]
1,14 [0,35-3,74]
Hockey de champ
138
7
5,1
7 742
0,90 [0,36-1,86]
1,36 [0,45-4,08]
Basket-ball
91
11
12,1
5 793
1,90 [0,95-3,40]
2,81* [1,02-7,76]
Lacrosse
184
6
3,3
9 531
0,62 [0,23-1,37]
Groupe de référence

* Les athlètes femmes pratiquant le basket-ball avaient un risque significativement augmenté de souffrir d’une entorse du ligament de la cheville par comparaison aux athlètes femmes pratiquant le hockey de champ, le football ou le lacrosse.

Un des sujets les plus préoccupants en terme de blessures liées à la pratique du sport concerne la rupture du ligament croisé antérieur du genou (LCA). Elle représente environ 16 000 accidents de ski alpin par an en France pour environ 55 millions de skieurs jours, les femmes étant touchées deux fois plus que les hommes (Binet et coll., 1998renvoi vers). Des résultats identiques ont été publiés dans d’autres pays comme les États-Unis, où l’incidence des ruptures du LCA n’a pas diminué, contrairement à d’autres lésions (fracture, entorse de cheville) (Hunter, 1999renvoi vers). Le hand-ball est beaucoup plus à risque que le football (9,7 ruptures pour 1 000 heures contre 0,1 pour 1 000 heures de pratique) (Paclet, 1998renvoi vers). Mais tous les sports collectifs sont concernés et notamment le basket-ball (Deitch et coll., 2006renvoi vers) et le volley-ball (Majewski et coll., 2006renvoi vers). Certains sports n’ont, en revanche, quasiment pas été étudiés comme le judo par exemple. Toutefois, l’étude prospective sur 6 ans de Busnel et coll. (2006renvoi vers) réalisée auprès de judokas de 16 à 20 ans du pôle France de Rennes (et donc à haut niveau de pratique) a révélé un taux de ruptures de 13 % chez ces athlètes, équivalent chez les hommes et les femmes. Un certain nombre d’études en cours en Bretagne (Rochcongar données non publiéesrenvoi vers), ont permis de constater que le premier sport responsable de rupture du LCA chez la femme reste le ski et, qu’au-delà de 35 ans, il s’agit quasiment de la seule cause de rupture chez les sportives féminines. Il reste qu’il apparaît nécessaire de rechercher au travers d’enquêtes bien conduites, les différents facteurs de risque, notamment endocriniens (Beynnon et coll., 2006brenvoi vers). D’autres facteurs de risque ont pu être évoqués, mais restent à ce jour très discutés, comme une éventuelle laxité ligamentaire plus importante chez la femme, une plus grande fréquence du morphotype en genuvalgum, une taille plus faible de l’échancrure intercondylienne (Hewett et coll., 1999renvoi vers). Les progrès de la biologie moléculaire sont dans ce sens essentiels. Ainsi, des travaux très récents ont pu mettre en évidence une relation entre le risque de tendinopathie calcanéenne et une expression du gène COLS 5A1 (Mokone et coll., 2006renvoi vers).

Coût des blessures

L’ensemble de ces résultats amène à se poser la question du coût des blessures. L’enquête 2002 de la Caisse nationale d’assurance maladie (2005renvoi vers) a révélé que les accidents de sport représentent 19 % de l’ensemble des accidents de la vie quotidienne (contre 48 % pour les accidents domestiques) (figure 20.1Renvoi vers). Cette même enquête révèle que les accidents de sport nécessitent souvent un recours à une consultation médicale mais sont les moins concernés par les services d’urgences.
Un revue de la littérature d’Adirim et Cheng (2003renvoi vers), concernant les accidents de sports observés aux États-Unis chez les jeunes par les médecins et les services d’urgence a révélé que pour 30 millions d’enfants ayant une pratique sportive encadrée, le coût annuel des blessures pouvait être estimé à 1,8 billions de dollars et qu’elles concernaient avant tout les lésions cartilagineuses, jusqu’à la puberté. Les sports les plus concernés sont aussi les plus pratiqués (football, basket-ball, cyclisme).
Figure 20.1 Répartition des accidents de la vie courante (Enquête de la Cnam, 2005renvoi vers)
Les travaux réalisés en Nouvelle-Zélande, quel que soit le niveau de pratique, et concernant les 15 sports les plus à risque, révèlent que le sport le plus coûteux en terme de blessures est le rugby à XV (le coût étant 8 fois supérieur aux blessures engendrées par le football dans le même pays par exemple) (figure 20.2Renvoi vers) (Castinel et coll., 2003renvoi vers).
En ce qui concerne les sports d’hiver, les résultats publiés par la Société Suisse d’Assurances1 (SUVA : 3,5 millions d’assurés) entre 1992 et 2003 révèlent un nombre d’accidents annuel en croissance (figure 20.3Renvoi vers). Près de 30 000 accidents de ski sont déclarés auxquels il faut ajouter 10 000 accidents de snowboard en augmentation constante. Ceci représente un coût en 2003 de plus de 220 millions de Francs Suisses avec une moyenne de 7 000 Francs Suisses par sujet et pour les skieurs et 3 000 Francs Suisses pour les spécialistes de snowboard.
Figure 20.2 Coût annuel en milliers de dollars Néo-Zélandais et nombre de dossiers (d’après Castinel et coll., 2003renvoi vers)
Nous avons déjà abordé l’impact en France des ruptures du LCA. La majorité de ces accidents conduit à une intervention chirurgicale (311 euros) à laquelle il faut ajouter une hospitalisation de quelques jours, un arrêt de travail en moyenne de 45 jours et, au minimum une trentaine de séances de rééducation. Or, seulement 25 % de ces ruptures sont déclarées en accident de sport, les autres étant prises en charge par l’assurance maladie (Rochcongar, données non publiéesrenvoi vers). Ceci conduit sans aucun doute à une sous-évaluation du risque de rupture, et du coût réel notamment par les compagnies d’assurance. Une estimation réalisée aux États-Unis en 1999 a, par ailleurs, conduit à estimer le coût global d’une rupture du LCA à 17 000 Dollars par patient (Hewett et coll., 1999renvoi vers).
Figure 20.3 Nombre d’accidents de sports d’hiver déclarés à l’assurance SUVA entre 1992 et 2003 (Enquête SUVA)

Prévention

C’est un aspect essentiel de la prise en charge du traumatisme sportif. Plusieurs études ont mis en évidence l’efficacité des protections vis-à-vis des macro-traumatismes entraînant le plus souvent une hospitalisation. Ceci est confirmé pour le cyclisme (port du casque) par une méta-analyse (Attewell et coll., 2001renvoi vers). Le taux de blessures dues au ski alpin, aux États-Unis, est passé, au cours des dernières années de 7 à 2,5 blessures pour 1 000 jours skieurs. Ceci est attribué à l’amélioration des équipements (ski et chaussures) (Pressman et Johson, 2003renvoi vers). Une revue récente de la littérature apporte les mêmes résultats pour le snowboard et la pratique du patinage de vitesse (protection des genoux, des poignets et des coudes notamment) (Hagel, 2005renvoi vers). L’auteur insiste toutefois sur le nombre très faible d’études cas-témoins. Les publications se limitent le plus souvent à des publications de cas concernant toutefois un nombre élévé d’observations (plus de 7 000 cas).
En sports collectifs, c’est plutôt la modification des règles du jeu qui a pu permettre la diminution des accidents graves, voire dramatiques. L’exemple le plus parlant concerne le rugby (suite aux travaux de Torg et coll. (1997renvoi vers) sur la taille du canal cervical et des risques de traumatismes médullaires observés pendant 3 années auprès de pratiquants de football américain) ayant conduit à la suppression des empilements et à la modification des règles d’entrée en mêlée et du plaquage (figure 20.4Renvoi vers) (Bathgate, 2002renvoi vers). De même, le suivi d’une cohorte de 304 rugbymen au cours d’une saison en Nouvelle-Zélande a permis de montrer que le port de protège-dents et du casque était efficace vis-à-vis des traumatismes faciaux, plaies du cuir chevelu et traumatismes crâniens (Marshall et coll., 2005renvoi vers).
Figure 20.4 Nombre de blessures en fonction des phases de jeu chez les joueurs de rugby (d’après Bathgate, 2002renvoi vers)
La prévention des lésions de surmenage est multifactorielle. Une des disciplines sportives les plus étudiées concerne la course à pieds sur route. Plus de 10 études longitudinales d’une durée supérieure à un an ont été publiées. Elles concernent chacune, entre 300 et plus de 1 000 coureurs. Il est démontré que le risque de blessures est corrélé au kilométrage hebdomadaire parcouru, aux nombres de compétitions annuelles, et aux troubles du morphotype notamment (Van Mechelen, 1992renvoi vers). La préparation d’avant saison et le respect des règles d’échauffement et d’étirement notamment, sont particulièrement importants. Une étude prospective de Tyler et coll. (2002renvoi vers) réalisée auprès de hockeyeurs sur glace de haut niveau, a mis en évidence une diminution du risque de 3,2 à 0,7 blessures pour 1 000 heures de jeu.
En ce qui concerne les lésions articulaires, une revue de littérature récente, incluant 8 études contrôlées sélectionnées pour leur qualité, analyse les résultats obtenus pour prévenir l’entorse de la cheville (Verhagen et coll., 2000renvoi vers). Elle met en évidence le rôle des orthèses semi-rigides vis-à-vis de la prévention de l’entorse sans pouvoir déterminer si les sportifs ayant déjà présenté ce type de traumatisme en retirent davantage de bénéfice que les autres athlètes. Les orthèses sont plus efficaces que les contentions adhésives. En revanche, il n’est pas possible à ce jour de faire une relation entre la prévention de l’entorse et le type de chaussure utilisée. Enfin, cette revue souligne le rôle important de la rééducation proprioceptive vis-à-vis de la prévention des rechutes. Un point mérite toutefois d’être souligné. Il concerne le risque mal évalué, à ce jour, de baisse de la performance associée au port de l’orthèse, comme le confirme une revue de la littérature concernant 14 études randomisées et 8 279 sujets (Handoll et coll., 2001renvoi vers).
Des travaux récents, prospectifs, au cours des dix dernières années ont pu mettre en évidence le rôle de la préparation physique vis-à-vis de la rupture du LCA chez la femme. Ceci a été démontré pour le basket-ball et le volley-ball notamment (Hewett, 1999renvoi vers). Plus récemment, Mandelbaum et coll. (2005renvoi vers) ont comparé 2 groupes de jeunes femmes pratiquant le football : un groupe témoin (3 813 sujets) et un groupe expérimental (1 885 sujets) ayant bénéficié d’un programme d’échauffement, étirements, plyométrie (exercices de musculation dynamique) et courses avec déplacements latéraux. Le risque de rupture sur une année est divisé par 5 dans le groupe ayant un programme de prévention, d’autres facteurs sont probablement associés et notamment l’environnement endocrinien, même si, à ce jour, les résultats restent contradictoires (Beynnon et coll., 2006brenvoi vers).
Lorsque la blessure est installée, le respect des temps de cicatrisation est fondamental. Le risque de récidive pour une blessure identique (ligamentaire ou musculaire) dans l’année est 2 à 3 fois plus important pour des footballeurs de niveau de pratique nationale (Hagglund et coll., 2006renvoi vers). L’enquête prospective auprès de footballeurs professionnels français a révélé que le nombre de blessés par équipe au cours d’une année, était directement en relation avec le nombre de récidives (Rochcongar et coll., 2004renvoi vers).
Au total, malgré les travaux déjà réalisés, il reste à initier d’autres études, pour l’ensemble des disciplines sportives en prenant en compte l’ensemble des facteurs de risque potentiels, et en appliquant une méthodologie rigoureuse, selon le modèle proposé par Bahr et Krosshaug (2005renvoi vers) (figure 20.5Renvoi vers).
Figure 20.5 Interaction entre les facteurs intrinsèques et les facteurs extrinsèques, et le risque traumatique (d’après Bahr et Krosshaug, 2005renvoi vers)

Maladies dégénératives et handicaps : bénéfices de l’activité physique

Les maladies neurologiques dégénératives (prévalence estimée à plus de 4 millions aux États-Unis ; McDonald, 2002renvoi vers), les maladies rhumatismales inflammatoires ou dégénératives, représentent un enjeu majeur pour notre société en terme de déconditionnement et de dépendance. On estime, par exemple, que 80 % de la population âgée de plus de 65 ans est affectée par l’arthrose (Marks et Allegrante, 2005renvoi vers).
Depuis quelques années, plusieurs publications ont mis en évidence le rôle bénéfique des activités physiques vis-à-vis de la prise en charge d’un certain nombre de maladies dégénératives ou chroniques.
Une méta-analyse de 2005 (Hayden et coll., 2005renvoi vers) concernant la lombalgie (61 études randomisées contrôlées) a mis en évidence l’intérêt de la rééducation active et des activités physiques vis-à-vis de la prise en charge de la lombalgie chronique uniquement, tant sur la douleur que la fonction articulaire, et la durée des arrêts de travail. Il n’y a aucun effet sur la lombalgie aiguë. Les auteurs soulignent toutefois la limite méthodologique de la majorité de ces études. Ils relèvent la nécessité des critères d’évaluation objectifs, qui sont le plus souvent actuellement limités à l’évaluation de la douleur (EVA).
Concernant les douleurs lombaires, plusieurs études randomisées (Mannion et coll., 1999; Moffett et coll., 1999renvoi vers; Hides et coll., 2001renvoi vers; Aure et coll., 2003renvoi vers; Hagen et coll., 2003renvoi vers) et une méta-analyse (Kool et coll., 2004renvoi vers) montrent que les exercices physiques réduisent significativement le nombre de jours d’incapacité et les douleurs.
Petersen et Saltin (2006renvoi vers) ont publié une revue complète des effets positifs de l’activité physique sur un certain nombre de maladies chroniques. Concernant la polyarthrite rhumatoïde, ces auteurs relèvent une évidence de niveau A (niveau de preuve le plus élevé) vis-à-vis de la force, de niveau B vis-à-vis de la qualité de vie. Pour la fibromyalgie, il existe une évidence de niveau A tant sur les symptômes cliniques, que sur la force et la qualité de vie. Les résultats sont moins probants vis-à-vis du syndrome de fatigue chronique (niveau B pour des symptômes cliniques et de la force). Quelle que soit la pathologie prise en charge, le type et l’intensité des exercices restent discutés et nécessiteront d’autres études. La prise en charge des patients associe le plus souvent des exercices de musculation globale, avec charges modérées, parallèlement à l’entretien des capacités aérobies par les exercices de marche.
Une revue systématique Cochrane concernant la polyarthrite rhumatoïde (Van Den Ende et coll., 2000renvoi vers) fait état de 6 études contrôlées pour 30 publications, avec des critères méthodologiques différents. Les auteurs concluent à l’effet positif de l’activité physique (principalement sur la force), avec toutefois la nécessité de mener des recherches à long terme. Une autre revue systématique Cochrane (Han et coll., 2006) a examiné 4 études randomisées (206 patients) sur les effets du tai chi sur la polyarthrite rhumatoïde. Les résultats suggèrent un bénéfice au niveau de la mobilité des extrémités des membres inférieurs. Par ailleurs, une étude randomisée auprès de 77 patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde et ayant suivi un entraînement musculaire pendant 2 ans, montre une diminution de la douleur de 67 % maintenue 3 ans après l’intervention (Hakkinen et coll., 2004renvoi vers). Les programmes doivent respecter le rythme de la maladie (poussées douloureuses) et le nycthémère (activités physiques recommandées plutôt en fin de journée pour les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde).
Tous les auteurs insistent sur la nécessité de pratiques sportives encadrées, au risque de voir un fort pourcentage de patients arrêter rapidement leur programme. Ceci est particulièrement bien démontré pour la prise en charge des patients fibromyalgiques. Une étude randomisée contrôlée menée auprès de 72 femmes (programme de musculation) amène à constater un taux d’abandon de 47 % après quatre semaines (Kingsley et coll., 2005renvoi vers). Enfin, une question majeure reste posée concernant l’effet dose-réponse de l’activité physique vis-à-vis du traitement des maladies dégénératives (Vuori, 2001renvoi vers). Ce point fondamental n’est à ce jour pas réglé, peu d’études bien conduites ayant été réalisées, et nécessite encore des recherches notamment après arthroplastie totale de hanche ou de genou et en tenant compte des antécédents sportifs des patients (Visuri et Honkanen, 1980renvoi vers). Une revue systématique récente de la littérature (Vignon et coll., 2006renvoi vers) ne permet pas de conclure quant aux effets bénéfiques des exercices dynamiques, versus les exercices statiques (niveau d’évidence B).
Les activités physiques sont maintenant reconnues efficaces vis-à-vis du 500 handicap moteur et neurologique. Le nombre d’études bien conduites reste toutefois faible, et les travaux devront donc être poursuivis (West Suitor et Kraak, 2007renvoi vers). Les programmes de musculation et de réentraînement améliorent les capacités de marche et la qualité de vie des patients atteints de sclérose en plaques (Robineau et coll., 2005renvoi vers; Kerdoncuf et coll., 2006renvoi vers). Ceci s’explique, en partie, par une typologie musculaire non altérée, comparativement à des sujets témoins (Carroll et coll., 2005renvoi vers). Chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, l’intérêt de la musculation, notamment en mode excentrique, a récemment été démontré (Dibble et coll., 2006renvoi vers). De la même manière, l’activité physique améliore les capacités physiologiques, la force musculaire des traumatisés médullaires, mais il n’a pas été démontré à ce jour d’effet direct sur la qualité de vie (Ginis et coll., 2003renvoi vers; Nash, 2005renvoi vers).

Activités physiques et arthrose

L’arthrose représente une des pathologies chroniques les plus fréquentes. Après 60 ans, pour un sujet, on estime que, au minimum, une articulation présente des signes d’arthrose (Veje et coll., 2002renvoi vers). Les signes radiologiques précèdent les signes cliniques et principalement la douleur, qui entraîne une baisse de l’activité physique et, en conséquence, une perte de force (Petersen et Saltin, 2006renvoi vers). Les articulations les plus concernées sont le genou et la hanche. Il n’y a pas de risque d’arthrose générée par la pratique modérée du sport, en dehors de tout traumatisme aigu (Vignon et coll., 2006renvoi vers). En revanche, la surcharge pondérale représente un facteur aggravant majeur. Une simple augmentation modérée de l’IMC (indice de masse corporelle) chez l’homme, sans surcharge pondérale majeure, augmente le risque d’arthrose du genou, comme indiqué lors d’une étude cas-témoins de 1 750 sujets suédois (Holmberg et coll., 2005renvoi vers).
Seule la pratique sportive intensive (en compétition ou hors de tout encadrement), et plus particulièrement des sports comme le football, le hockey sur glace et le tennis, est à risque, principalement après la survenue d’un premier accident (Thelin et coll., 2006renvoi vers). Ainsi, le risque arthrogène au niveau du genou augmente considérablement après ménisectomie ou rupture du ligament croisé antérieur (Visuri et Honkanen, 1980renvoi vers). Ceci étant, le niveau de qualité de vie est important à prendre en compte. Kujala et coll. (2003renvoi vers) a ainsi montré, chez d’anciens sportifs de haut niveau, qu’ils présentaient plus d’atteintes dégénératives mais conservaient une meilleure fonction articulaire et pouvaient ainsi poursuivre une activité physique après arrêt de la compétition. Enfin, il n’existe pas, à ce jour, de travaux permettant de préciser le niveau et l’intensité de pratique, susceptibles de favoriser le développement de l’arthrose (Vignon et coll., 2006renvoi vers).
Il n’en reste pas moins que l’intensité de la pratique, associée à des anomalies morphologiques, est un facteur indiscutable de risque d’évolution vers l’arthrose précoce, comme cela vient d’être démontré chez des handballeurs français de haut niveau, sport peu étudié jusqu’à ce jour (L’Hermette et coll., 2006renvoi vers).
Si l’activité physique intensive représente un risque potentiel d’apparition ou d’aggravation de l’arthrose, l’activité physique modérée peut à l’inverse avoir un effet benéfique sur la maladie. Chez le rat, un exercice modéré atténue la sévérité des lésions du cartilage suite à la section du LCA, ce qui n’est pas observé avec un exercice intense (Galois et coll., 2004renvoi vers). L’activité physique est maintenant reconnue comme un des traitements efficaces de l’arthrose. Petersen et Saltin (2006renvoi vers) retrouvent une évidence de niveau A (niveau de preuve le plus élevé) quant à l’effet positif du sport sur les symptômes de l’arthrose, la qualité de vie et la force. Roddy et coll. (2005renvoi vers) ont publié les premières recommandations d’un groupe de travail portant sur les avis d’experts et les publications évaluées en terme d’evidence-based medicine, concernant l’activité physique et la prise en charge de l’arthrose. Tout en précisant que d’autres études s’avèrent nécessaires, en raison de résultats parfois contradictoires, les auteurs concluent aux effets positifs des exercices d’endurance et de renforcement musculaire, à la nécessité d’individualiser les programmes en fonction de la pathologie, de mettre en place des stratégies à moyen et long terme, d’adhésion des patients à ces programmes. Différentes études ont signalé que les exercices aérobie (marche, exercice dans l’eau, jogging dans l’eau, yoga, tai chi) sont efficaces à long terme alors que les exercices d’assouplissement le sont à court terme (Bennell et Hinman, 2005renvoi vers).
En conclusion, la relation bénéfice-risque de la pratique sportive ne peut être abordée sans tenir compte de tous les paramètres évoqués précédemment, à savoir le sport pratiqué, les conditions de pratique (intensité, durée, matériel utilisé), l’âge, les handicaps éventuels notamment locomoteurs ou neurologiques, le niveau d’expertise et la qualité de l’encadrement. Ainsi, par exemple, les sports en conditions extrêmes sont plus à risque de blessures graves, mais ce sont les mieux encadrés et ceux pour lesquels les règles de sécurité sont les plus strictes.
S’il manque encore des études épidémiologiques bien conduites en fonction du sport, de l’âge et du mode de pratique, il est possible, au vu de la littérature, de faire quelques recommandations.
Les activités physiques ont un effet positif sur l’appareil locomoteur en général et la force en particulier et permettent ainsi de lutter contre le déconditionnement, notamment dans le cadre des pathologies dégénératives. Il faut toutefois que cette activité physique soit abordée de façon progressive, d’intensité modérée, encadrée par des personnels compétents et pratiquée avec du matériel adapté dans le respect des règlements. Il faut, par ailleurs, prévenir les pathologies liées directement ou indirectement aux activités physiques en mettant en avant la prévention, qui est le plus souvent complexe car multifactorielle.

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