Le potentiel du marché de la e-santé en France est estimé entre 2,2 milliards d’euros et 3 milliards d’euros actuellement, et pourrait atteindre 4 milliards d’euros en 2020. Des actions ont également été menées par les ARS. 80 millions d’euros ont été investis pour soutenir le secteur de la e-santé dans le cadre du programme « Territoires de soins numérique ». 30 % des acteurs du marché sont des start-ups, qui réalisent moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires. Ce secteur est en pleine expansion.
Les grandes tendances de la e-santé portent sur le collaboratif, les plateformes d’accompagnement, les objets connectés et wearables, les nanotechnologies, la gamification, la réalité augmentée et virtuelle, l’intelligence artificielle, l’impression 3D et la médecine personnalisée et prédictive. C’est bien dans cette vision systémique que nous devons nous inscrire, afin de comprendre les enjeux de la e-santé.
On parle par ailleurs souvent de la médecine des 4 P (Prédictive, Préventive, Personnalisée, Participative), mais celle des 5 P (basée sur les Preuves) est maintenant de plus en plus évoquée. L’ensemble des acteurs de la e-santé s’inscrit maintenant dans une médecine des preuves.
L’écosystème de la e-santé est nouveau aujourd’hui. Parmi les acteurs qui fournissent des solutions, on trouve des acteurs du numérique présents depuis longtemps, des mutuelles, des laboratoires, des acteurs du numérique comme Cisco, ainsi que les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) qui essaient de préempter le domaine de la santé, avec plus ou moins de succès.
Ces acteurs ne travaillent pas en silo mais de manière collaborative. Des collaborations ont ainsi été envisagées avec 23andMe qui permet d’obtenir des informations sur le génome et les prédispositions génétiques.
Sanofi et Verily (anciennement Google Life Sciences), ont créé une joint-venture sur la prise en charge du diabète. Dans la robotique, des acteurs comme Google travaillent avec Ethicon pour proposer des plateformes d’intelligence artificielle permettant d’améliorer la prise en charge du chirurgien et du patient. Ces technologies permettent de faire gagner du temps et de ne rien oublier. Des questions se posent toutefois, en termes d’éthique, de collecte de données et d’information. Un cadre précis doit donc être défini.
Le téléphone mobile constitue un élément intéressant pour le patient. Nous avons constaté une forte évolution des applications ces dernières années. Les fonctionnalités du mobile sont utilisées pour accompagner le patient et permettre un meilleur échange avec les professionnels de santé. Ces technologies ne vont pas remplacer le médecin, mais renforcer la relation avec le patient en lui accordant plus de temps.
On parle aussi des médias sociaux. Certains réseaux, comme Facebook, se développent. On compte également des réseaux sociaux thématiques comme Carneti, PatientsLikeMe et My Hospi Friends. Ces réseaux permettent de partager des informations et des expériences dans le milieu hospitalier. Ils favorisent les échanges entre patients et encouragent la circulation de l’information et des pratiques.
Une initiative a été lancée il y a quelques années dans la Silicon Valley, intitulée CrowdMed. Dans le cadre d’un documentaire diffusé sur Arte, une patiente témoignait de l’intérêt de cette initiative. Lorsqu’un patient se trouve dans une situation d’errance de diagnostic, il peut publier son cas directement, de manière anonyme, et le mettre à disposition de l’ensemble de la communauté médicale. L’aspect éthique doit être pris en compte dans ce type de démarche.