S’agissant des prix des médicaments orphelins, les désignations de médicaments orphelins augmentent de façon extrêmement rapide, notamment aux états-Unis et en Europe. Le démarrage est plus lent, mais réel, au Japon. Avec des prix pour ces thérapies qui varient d’un million d’euros à près de 400 000 dollars par patient et par an. 67 produits orphelins sont aujourd’hui remboursés en France. Cela exclut les médicaments hospitaliers. En Italie et en Grande-Bretagne, le nombre de produits officiellement remboursés est plus important, mais leur utilisation est, dans la pratique, contrainte. Leur disponibilité est donc réduite.
En fonction des pays, il existe des écarts très importants entre les prix des produits. Les moyennes varient dans un ratio de 1 à 1,5. La médiane varie dans un ratio de 1 à presque 2. Il semble exister une relation entre la prévalence et le prix. Celle-ci est toutefois ténue et n’explique que 40 % à 50 % du prix de ces médicaments. En comparant les prix de ces médicaments et en les mettant en perspective avec le PIB de différents pays, il apparaît que la Bulgarie paie par exemple jusqu’à six fois ce que paient d’autres pays plus riches, comme la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne. Il existe donc une énorme disparité dans la réalité des prix et la capacité d’accès des pays à ces produits.
Depuis 2010, on constate une accélération de l’augmentation des prix des produits, certains pouvant atteindre des prix extrêmement élevés. Cette accélération significative est relativement récente.
Une question importante se pose. Concernant les médicaments ayant une cible en matière de nombre de patients extrêmement faible, les prix doivent être nettement plus élevés que pour les pathologies plus communes, de façon à rendre le retour sur investissement possible pour les entreprises.
Certains auteurs se sont intéressés à cette question. Un travail comparatif porte sur différents types d’entreprises, certaines étant des sociétés spécialisées dans les médicaments orphelins. Il apparaît que le profit brut des produits commercialisés est plus important que pour les autres types de laboratoires. Il s’agit donc d’un marché extrêmement attractif. Ces laboratoires jetteinvestissent pratiquement deux fois plus en R&D, en pourcentage, que les autres types de laboratoires. Leur profit net est moins important, car les investissements sont importants, et non parce que le retour sur investissement est faible.
Concernant l’impact de la désignation, un médicament destiné aux maladies rares qui n’a pas reçu de désignation orpheline a un prix médian d’environ 16 euros. Le même produit ayant reçu une désignation orpheline a un prix médian d’environ 138 euros. Le simple fait de recevoir une désignation orpheline permet d’aboutir à un prix entre 8 et 10 fois plus élevé.
S’agissant de la progression des parts de marché et des dépenses dans le marché pharmaceutique des médicaments orphelins, la croissance est extrêmement rapide par rapport à celle du marché moyen.
En tenant compte des coúts afférents aux médicaments, le retour sur investissement des médicaments est de 12,7 % pour les maladies rares et de 11,1 % pour les maladies non rares. Le champ des maladies dites rares ne manque donc pas d’attractivité.
L’amyotrophie spinale infantile de type I est une pathologie neurologique génétiquement transmissible et rare. Elle a pour conséquence le décès des patients entre 6 mois et 2 ans. Dans le cadre d’une thérapie génique efficace, les enfants traités peuvent vivre une vie entière normale. Si on ne change pas notre mode de calcul de financement de ce type de produit, un produit arrivant sur le marché coútera 14, 625 millions d’euros pour une administration unique permettant de guérir la maladie. Il s’agit de la réalité de demain.