Rôle de la communication non verbale Concernant la communication dans le couple, nos résultats mettent en évidence moins d’expressivité, ainsi qu’un ralentissement dans la vitesse des échanges et la réalisation de la tâche. On note également un moins grand nombre d’échanges pour les deux groupes de patients par rapport au groupe contrôle. Par ailleurs, au test de reconnaissance des expressions faciales des émotions (test créé pour l’étude), les sujets naïfs ont été en grande difficulté pour identifier les émotions exprimées par les personnes malades (Tableau I). Ce résultat interroge sur nos capacités empathiques face aux personnes présentant une atteinte des muscles du visage.
Tableau I.
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ÉMOTIONS IDENTIFIÉES PAR LES SUJETS NAÏFS |
ÉMOTIONS RESSENTIES |
visages |
NSP |
Dégoût |
Joie |
Neutre |
Peur |
Surprise |
Tristesse |
Dégoût |
contrôle |
1,75 % |
58,48 % |
21,64 % |
1,17 % |
5,85 % |
9,36 % |
1,75 % |
|
|
|
DM1 |
6,43 % |
19,30 % |
0,00 % |
30,99 % |
5,26 % |
23,39 % |
14,62 % |
|
Joie |
contrôle |
1,75 % |
0,58 % |
88,89 % |
1,75 % |
0,00 % |
5,85 % |
1,17 % |
|
|
|
DM1 |
7,02 % |
11,11 % |
56,14 % |
10,53 % |
2,34 % |
6,43 % |
6,43 % |
|
Neutre |
contrôle |
0,00 % |
4,09 % |
2,34 % |
75,44 % |
2,34 % |
2,34 % |
13,45 % |
|
|
|
DM1 |
9,94 % |
28,07 % |
0,58 % |
28,65 % |
11,70 % |
3,51 % |
17,54 % |
|
Peur |
contrôle |
7,60 % |
1,75 % |
17,54 % |
45,61 % |
7,60 % |
12,87 % |
7,02 % |
|
|
|
DM1 |
11,70 % |
13,45 % |
0,00 % |
25,15 % |
12,87 % |
12,28 % |
24,56 % |
|
Surprise |
contrôle |
3,51 % |
1,75 % |
3,51 % |
1,17 % |
2,34 % |
84,80 % |
2,92 % |
|
|
|
DM1 |
9,36 % |
5,26 % |
15,79 % |
29,24 % |
14,04 % |
9,94 % |
16,37 % |
|
Tristesse |
contrôle |
1,17 % |
4,68 % |
1,17 % |
60,82 % |
1,75 % |
5,85 % |
24,56 % |
|
|
|
DM1 |
9,36 % |
3,51 % |
0,58 % |
47,95 % |
2,34 % |
14,62 % |
21,64 % |
|
Total |
contrôle |
2,63 % |
11,89 % |
22,51 % |
30,99 % |
3,31 % |
20,18 % |
8,48 % |
|
|
|
DM1 |
8,97 % |
13,45 % |
12,18 % |
28,75 % |
8,09 % |
11,70 % |
16,86 % |
Pourcentage de bonnes réponses (lorsque la réponse du sujet correspond à l’émotion ressentie par la personne filmée) au test de reconnaissance des émotions pour des visages contrôles et des visages de patients atteints de DM1, auprès de 57 sujets naïfs. Les résultats en rouge représentent plus de 50 % de bonnes réponses. |
Rôle de l’atteinte cognitive et plus spécifique de la cognition sociale Le nombre de gestes expressifs a été relevé lors de la construction de l’objet. Ces gestes sont par exemple des froncements ou haussements des sourcils, des moues, des rires ou des soupirs, des sourires… Ils donnent une information à l’autre sur notre état d’esprit, et participent de ce fait à la qualité de la communication. Dans notre étude, une corrélation entre le nombre de gestes expressifs et les difficultés de théorie de l’esprit (capacité à inférer, attribuer, une connaissance, un état mental, à autrui) a été mise en évidence chez l’ensemble des patients : plus le patient présente de difficultés dans les tests évaluant la théorie de l’esprit et moins il produit de gestes expressifs lors de l’interaction avec son partenaire. Par ailleurs, nous avons observé que plus l’atteinte du visage était sévère et plus les patients, du groupe DM1 et du groupe FSHD, étaient en difficultés pour reconnaître les émotions exprimées par des visages de comédiens (résultat qui demanderait à être confirmé avec un effectif plus important). Rôle du style d’attachement Les styles d’attachement définissent notre façon d’exprimer et de gérer nos émotions dans nos relations avec nos proches intimes. Comme attendu, nos résultats montrent le rôle important que joue le style d’attachement dans la qualité de l’interaction. Par exemple, un attachement dit « sécure » chez l’un des membres du couple, qu’il soit malade ou non, favorisera une interaction de meilleure qualité par rapport aux autres styles d’attachement (anxieux et évitant). |