I. Définitions, épidémiologie et troubles associés
2019
2-
Épidémiologie : prévalence
et facteurs de risque
Les estimations de prévalence du trouble développemental de la coordination (TDC) retrouvées dans la littérature la plus récente s’appuient sur une définition du trouble telle que développée dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, dans sa 4e ou 5e version (DSM-IV ou DSM-5). Néanmoins, dans des enquêtes en population générale, le retentissement du trouble sur les activités de la vie quotidienne et l’impact sur les performances académiques (critère B du DSM) constituent des éléments de la définition peu standardisés. De même, le diagnostic différentiel, partie intégrante de la démarche diagnostique (critère C), est rarement pris en compte de façon optimale dans les enquêtes épidémiologiques. Dans ce chapitre, nous proposons une lecture des taux de prévalence retrouvés dans les différentes études au regard de la prise en compte ou non de l’ensemble des éléments de définition. Au-delà de la définition, les enjeux méthodologiques pour l’estimation de prévalence en population générale sont classiques mais néanmoins déterminants : modalités d’échantillonnage et représentativité des échantillons, caractéristiques des groupes soumis à des tests standardisés, propriétés métriques des tests utilisés, etc. Ils seront présentés en amont. Dans une perspective populationnelle, la question de la prévalence se pose également dans des populations à risque. Un large corpus de données permet d’appréhender de manière cohérente la fréquence du TDC dans la population des enfants nés prématurément ou avec un faible poids de naissance, et le risque supplémentaire de développer ces troubles comparativement à la population générale. Les sur-risques potentiels de TDC liés à d’autres expositions, notamment prénatales, sont ponctuellement rapportés dans la littérature. Nous en proposons une synthèse.
Prévalence en population générale
Opérationnalisation de la définition pour estimer la prévalence
en population générale
Le premier critère de définition du DSM-5 repose sur la mesure de la performance motrice qui, pour les enfants présentant un TDC, est « significativement inférieure à la normale compte tenu de l’âge chronologique » (APA, 2015 pour la traduction française). Dans l’objectif d’estimer une prévalence, il importe de disposer d’outils formalisés, capables de distinguer le développement atypique du développement typique, et d’interpréter les performances en prenant en compte la variabilité dans la population. La question de la mesure est donc centrale et doit être basée sur un test standardisé, dont les propriétés métriques (validité discriminante, fiabilité inter-juges) sont bonnes et les modalités de passation adaptées à une étude en population générale. L’approche proposée dans la littérature consiste donc à définir le groupe des enfants présentant un TDC comme étant ceux dont les performances à un test de coordination motrice (résumées dans un score global) sont les plus basses. Il s’agit d’une définition purement statistique, dont le choix
a priori du seuil (15
e ou 5
e percentile) va permettre d’appréhender une certaine forme de sévérité du trouble (interprétation du « significativement inférieur à la norme »). Il est évident que la qualité de construction des normes et la nature des échantillons de normalisation pour chaque âge sont des éléments centraux dans cette réflexion, conduisant certains auteurs à adapter les normes à leur population spécifique (Lingam et coll., 2009

).
Le deuxième critère de la définition identifie l’impact des troubles sur les activités de la vie quotidienne et les performances académiques. En l’absence d’outils de référence pour mesurer ces notions, il existe une très grande variabilité dans les études. De plus l’interprétation des retentissements, notamment vis-à-vis du système scolaire, dépend fortement des contextes et des cultures. Enfin, les répercussions sur la vie quotidienne sont potentiellement modulées par l’efficacité des prises en charge mises en place, ce qui peut se refléter dans la prévalence des formes les plus sévères ou expliquer pour partie des évolutions de prévalence en fonction de l’âge. Cet ensemble d’éléments explique que l’évaluation d’un éventuel TDC soit réalisée avec prudence avant l’âge de 4-5 ans (Blank et coll., 2013).
L’énoncé du troisième critère (le trouble ne peut pas être expliqué dans sa totalité par un retard mental, par un trouble neurologique congénital ou acquis, ou par un problème psychologique sévère) va permettre de définir la population sur laquelle l’estimation de la prévalence est la plus pertinente. Les exclusions de certains sujets de la population d’étude sont considérées et rapportées de manière diverse dans la littérature. Les diagnostics sont basés sur l’expertise clinique des professionnels voire sur des tests normalisés, notamment pour l’estimation du niveau de déficience intellectuelle, les critères de non inclusion portant généralement sur les enfants avec un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70. Dans de rares cas, ce sont les parents ou les enseignants qui rapportent ces critères d’exclusion dans les réponses qu’ils fournissement aux questionnaires de dépistage (Cardoso et coll., 2014

).
Les étapes du repérage des enfants présentant un TDC en population générale
Dans la littérature, une première étape de la démarche diagnostique consiste à réaliser un repérage basé sur un questionnaire parental, ou plus rarement un questionnaire aux enseignants. Le questionnaire le plus souvent utilisé est le DCDQ’07 ou DCD-Q (
Developmental Coordination Disorder Questionnaire – Revised version) dont les scores permettent de différencier les enfants suspects de TDC de ceux probablement sans TDC (Wilson et coll., 2009

). Un test spécifique pour les enfants de moins de 6 ans (
Little DCDQ) a été développé en raison des faibles performances du DCD’07 chez les plus jeunes (Parmar et coll., 2014

). D’autres auteurs ont proposé des approches complémentaires avec soit l’utilisation de questionnaires validés d’évaluation globale du développement psychomoteur tels que l’ASQ (
Ages and Stages Questionnaires, Squires et Bricker, 2009

) y compris avant 4 ans, soit une exploration des retards d’acquisition motrice en posant des questions simples aux parents pour identifier les difficultés qui les préoccupent (Rosenbaum et coll., 2009

). La deuxième étape correspond à la passation formelle de tests par des professionnels formés. L’outil le plus utilisé et actuellement recommandé bien que parfois questionné sur le plan clinique est la
Movement Assessment Battery for Children (MABC) destinée aux enfants de 3 à 17 ans dans sa version révisée (MABC-2). D’autres tests ont été utilisés dans les enquêtes de prévalence en population générale, comme par exemple le
Bruininks-Oseretsky Test of Motor Proficiency (BOTMP).
La démarche diagnostique se décline de manière variée dans les études : i/ passation d’un questionnaire parental et, pour les enfants repérés comme suspects de TDC, passation formelle de tests (Girish et coll., 2016

) ; ii/ prise en compte conjointe des résultats au questionnaire parental et à la MABC-2 (Cardoso et coll., 2014

) ; iii/ passation d’un test d’évaluation de la performance motrice uniquement (Tsiotra et coll., 2006

; Lingam et coll., 2009

; Nikolić et Ilić-Stošović, 2009

; Giagozoglou et coll., 2011

; Hua et coll., 2014

).
Prévalence en population générale
Le tableau 2.I

présente les estimations de prévalence de TDC publiées après 2000 en précisant la stratégie d’échantillonnage, la population cible, les modalités de diagnostic et les outils utilisés. Sont exclues ici deux études transversales répétées (Boyle et coll., 2011

; Seelaender et coll., 2013

) portant sur de très larges périodes d’observation dans le but de documenter des évolutions, qui seront présentées plus loin.
Ces études ne rapportent pas toutes avec précision la stratégie d’échantillonnage et il est souvent difficile de juger de la représentativité de l’échantillon vis-à-vis de la population cible. Le plus souvent, et de manière évidente étant donné que l’âge à l’évaluation était centré sur l’âge scolaire (6-11 ans), le recrutement des enfants était réalisé dans les écoles, avec des stratégies d’échantillonnage en clusters à plusieurs niveaux, tirage au sort des écoles, éventuellement des classes et des élèves. À notre connaissance, une seule étude a testé les enfants avant l’âge de 6 ans (Giagazoglou et coll., 2011

).
La MABC était le test utilisé dans l’ensemble des études retenues, à l’exception de celles de Tsiotra et coll. (2006)

, qui a préféré la forme courte du BOTMP
(BOTMP-SF, pour
short form), de Nikolić et Ilić-Stošović (2009)

, où le
Ozeretski Motoric Test a été proposé aux enfants, et de Girish et coll. (2016)

, qui ont utilisé un test d’évaluation de la performance motrice développé en Inde.
Quel que soit le test utilisé, pour les études ayant considéré une valeur seuil au 15
e percentile, les estimations de prévalence variaient de 6,7 % (Lingam et coll., 2009

) à 27,7 % (Nikolić et Ilić-Stošović, 2009

). Ces deux chiffres extrêmes méritent discussion. La prévalence rapportée par Lingam et coll. (2009)

était particulièrement basse. Il est à noter qu’il s’agit de la seule cohorte de naissance dans notre corpus, avec une population se présentant aux examens de santé sélectionnée au cours du temps, l’attrition conduisant à sous-représenter des populations à risque comme les enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés. De plus, seuls trois sous-tests de la MABC étaient proposés aux enfants pour l’évaluation de la performance motrice. À l’opposé, l’absence de prise en compte du retentissement sur la vie quotidienne ainsi que d’exclusion de troubles neurologiques autres (démarche de diagnostic différentiel) pourraient en partie expliquer la prévalence particulièrement élevée (27,7 %) relevée par Nikolić et Ilić-Stošović (2009)

. Dans les études où la valeur seuil considérée était le 5
e percentile, les prévalences variaient de 1,8 % (Lingam et coll., 2009

) à 5,4 % (Giagazoglou et coll., 2011

). Les données sont dans certains cas à interpréter avec prudence : échantillon de taille limitée (Cardoso et coll., 2014

), recrutement basé sur le volontariat (Tsiotra et coll., 2006

). Nous n’avons pas retrouvé de données pour la population française.
Le TDC est constamment retrouvé avec une fréquence plus élevée chez les garçons (sex-ratio d’environ 1,8), à l’exception d’une étude en population générale qui rapporte une prévalence un peu plus élevée chez les filles mais non significativement différente de la prévalence observée chez les garçons (1,1 % ; IC 95 % [0,5-1,7] et 0,5 % ; IC 95 % [0,1-0,9] respectivement ; Girish et coll., 2016

).
Évolution de la prévalence du TDC au cours du temps
Deux études considéraient des périodes suffisamment longues pour étudier l’évolution des prévalences dans le temps (tableau 2.II

). Dans l’étude conduite aux États-Unis par Boyle et coll. (2011)

sur un large échantillon (n = 119 367) représentatif de jeunes âgés de 3 à 17 ans sur la période 1997-2008, c’était l’ensemble des troubles neuro-développementaux qui était exploré (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité – TDA/H, autisme, déficiences sensorielles sévères, paralysie cérébrale, troubles des apprentissages, déficience intellectuelle, épilepsie, bégaiement, retard de développement) à partir de questions posées aux parents. La prévalence globale de ces déficiences sur l’ensemble de la période était de 13,9 % avec une augmentation significative de 17 % sur l’ensemble des 12 années, liée à l’augmentation majeure de la prévalence de l’autisme et dans une moindre mesure de celle du TDA/H. Une période plus étendue (1990-2007) était considérée dans l’étude de Seelaender et coll. (2013)

en Allemagne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie). Les résultats du bilan scolaire systématique à l’âge de 6 ans étaient utilisés pour estimer la prévalence des troubles de la coordination motrice, définis par un échec aux épreuves de coordination motrice proposées (5 tests avant 2003, un seul test ensuite) et la nécessité d’une prise en charge. Les échantillons annuels comprenaient autour de 100 000 enfants (de 76 859 enfants en 2002 à 127 804 en 1993). Les auteurs ont rapporté une augmentation très significative de la prévalence du TDC de 1,6 % en 1990 à 6,0 % en 2007, avec un effet plus prononcé entre 1995 et 2000 et chez les filles.
Tableau 2.I Prévalence du trouble de la coordination motrice (TDC) en population générale
Référence
|
Période
Pays (région)
|
Design
Effectif
|
Échantillonnage
|
Âge à la passation
|
Condition étudiée
Tests utilisés (cut-off, critères diagnostiques)
Critères d’exclusion
|
Prévalence
|
Sex-ratio
|
Cardoso et coll., 2014
|
ND
Brésil
(Belo Horizonte)
|
Étude transversale
n = 181
|
Échantillonnage en cluster (écoles)
Questionnaire DCD-Q : enfants avec TDC probable et témoins avec développement typique appariés sur âge et sexe
|
7-8 ans
|
TDC (critères DSM-IV)
Combinaison des résultats DCD-Q (TDC probable) et MABC-2 (< 5e perc.)
Exclusion des enfants :
i/ nés prématurés (AG ≤ 36 SA ou PN < 2 500 g),
ii/ pris en charge pour un problème moteur,
iii/ en échec scolaire
|
4,3 %
|
ND
|
Giagazoglou et coll., 2011
|
NP
Grèce (nord-est)
|
Étude transversale
n = 402
|
Échantillon d’écoles maternelles
|
4-6 ans
|
TDC
MABC (< 5e perc. et 5-15e perc.)
Exclusion : QI anormal, pathologie physique ou neurologique évidente, population à risque (prématurité, maladie neurologique, épilepsie)
|
< 5e perc. : 5,4 %
5-15e perc. : 12,7 %
|
ND
|
Girish et coll., 2016
|
2013-2015
Inde (sud)
|
Étude transversale
n = 2 282
|
Échantillonnage stratifié (localisation) en cluster (écoles publiques)
Tous les élèves dans les écoles sélectionnées étaient inclus
Screening DCSQ’07-K, Kannada version : sélection des 18,4 % avec TDC probable pour passation des tests (coordination motrice et autres)
|
6-15 ans
|
TDC (critères DSM-5)
ABCD-SV (Assessment Battery for Children with Developmental Coordination Disorder) outil développé en Inde (< 20e perc.)
Activités vie quotidienne WeeFIM
Performance académique CCE
Exclusion sur Raven’s Progressive Matrices, dossiers médicaux scolaires, examen clinique
|
0,8 %
|
0,4
|
Hua et coll., 2014
|
2010
Chine (Suzhou City)
|
Étude transversale
n = 4 001
|
Échantillonnage stratifié en cluster (école)
|
4-5 ans
|
TDC (critères DSM-IV)
MABC-2 (< 15e perc.)
Exclusion : maladies neurologiques, QI < 70, paralysies cérébrales, hémiplégie, dystrophie musculaire, autisme
|
8,2 %
|
ND
|
Lingam et coll., 2009
|
1998-1999 UK (Avon, sud-ouest de l’Angleterre)
|
Cohorte de naissance (ALSPAC)
Bilan à 7-8 ans :
n = 7 256
|
|
7-8 ans
|
TDC (critères DSM-IV)
3 sous-tests dérivés de la MABC (< 5e perc. et 5-15e perc.)
Activités vie quotidienne (< 10e perc. questionnaire parents)
Performances académiques (ne satisfait pas aux standards nationaux d’écriture)
Exclusion des enfants :
i/ avec QI < 70,
ii/ avec diagnostic confirmé de troubles neurologiques ou développementaux, de déficiences visuelles
|
< 5e perc. : 1,8 %
5-15e perc. : 4,9 %
|
< 5e perc. 1,9
5-15e perc :
1,7
|
Nikolić et Ilić-Stočović, 2009
|
ND
Serbie (Belgrade)
|
Étude transversale
n = 1 165
|
Échantillonnage en cluster (écoles)
Tous les élèves de l’âge cible dans les écoles sélectionnées étaient testés
|
7,5-11 ans
|
Troubles de la coordination motrice
Ozeretski motoric test
Pas de critères d’exclusion rapportés
|
coordination inappropriée : 7,7 %
coordination avec erreur : 27,7 %
|
ND
|
Tsiotra et coll., 2006
|
ND
Canada
Grèce
|
Étude transversale
Échantillon de convenance
Canada, n = 591
Grèce, n = 329
|
5 écoles élémentaires de 2 provinces dans chaque échantillon d’écoles, participation volontaire, pas d’autres renseignements
|
10-13 ans
|
TDC
BOTMP Short Form
(≤ 12e perc.)
Pas de critères d’exclusion rapportés
|
8 % (Canada)
19 % (Grèce)
|
ND
|
AG : âge gestationnel ; BOTMP-SF :Bruininks-Oseretsky Test of Motor Proficiency ; DCD-Q :Developemental Coordination Disorder Questionnaire – Revised version ; DSM : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ; MABC :Movement Assessment Battery for Children ; NP : non précisé ; NS : non significatif ; perc. : percentile ; PN : poids de naissance ; QI : quotient intellectuel.
Tableau 2.II Prévalence du trouble de la coordination motrice en population générale : évolution dans le temps
Référence
|
Période
|
Population (pays, taille échantillon, âge test)
|
Condition
Modalités d’évaluation
|
Prévalence sur la période
|
Augmentation annuelle moyenne
|
Boyle et coll., 2011
|
1997-2008
|
États-Unis
n = 119 367
3-17 ans
|
Toute déficience neuro-développementale
Questionnaire aux parents
(NHIS Child)
|
12,8 %
(1997-1999) à
15,0 %
(2006-2008)
|
+ 1,4 %
|
Seelaender et coll., 2013
|
1990-2007
|
Allemagne, Rhénanie-du-Nord-Westphalie
n = 1 776 874
6 ans
|
Trouble de la coordination motrice
Examen systématique à l’entrée à l’école
|
% (1990) - % (2007)
Total : 1,6 %-6 %
Garçons : 2,5 %-8,5 %
Filles : 0,8 %-3,6 %
Sex-ratio : 3,1-2,4
|
Total : + 16 %
Garçons : + 14 %
Filles : + 21 %
|
Les enfants nés prématurés ou avec un faible poids
de naissance : des populations à risque
Les retards ou anomalies du développement moteur sont une conséquence bien documentée de la prématurité, la paralysie cérébrale constituant un tableau clinique classique parfois sévère. Chez les enfants ne présentant pas de paralysie cérébrale, des difficultés motrices dans la coordination, l’équilibre, le contrôle moteur, ou l’intégration visuo-motrice peuvent néanmoins être observées, et leur occurrence à l’âge scolaire est élevée (Ferrari et coll., 2012

; Spittle et Orton, 2014

).
L’occurrence du TDC à l’âge scolaire est significativement augmentée comparativement à la population générale
La littérature scientifique est riche d’un large corpus d’études qui permettent de préciser le niveau de risque supplémentaire que présentent les enfants nés prématurés ou avec un faible poids de naissance de développer un TDC comparativement à une population née à terme (suivis de cohortes de naissance) ou à développement typique (témoins recrutés à l’âge de l’évaluation des anomalies). Dans les deux schémas d’étude, il existe un certain degré d’appariement entre les populations comparées, sur le lieu de naissance dans le premier cas, sur le lieu de la scolarisation dans le deuxième.
Le tableau 2.III présente une synthèse des résultats. Ont été retenues ici les études qui explicitement excluent des analyses les enfants avec paralysie cérébrale, déficience intellectuelle ou sensorielle sévère comme recommandé dans le DSM-5. Les résultats sont dans certains cas rapportés selon la sévérité du trouble : score < 15e percentile (1 écart-type [ET] sous la moyenne) pour les atteintes légères, score < 5e percentile (-2 ET) pour les atteintes de sévérité modérée.
Toutes les études rapportaient des prévalences de TDC significativement augmentées dans le groupe des pré-termes ou des petits poids de naissance comparativement au groupe des enfants nés à terme ou de poids normal à la naissance. À l’âge scolaire (5-9 ans pour la majorité des études), les prévalences variaient de 14,8 % (Davis et coll., 2007

) à 47,0 % (De Kievet et coll., 2013

), et de 9,5 % (Davis et coll., 2007

) à 30,7 % (Foulder-Hugues et Cooke, 2003

), considérant respectivement un seuil à la MABC < 15
e ou < 5
e percentile. La méta-analyse de Williams et coll. (2010)

rapportait des estimations de fréquences globales
1
Moyennes pondérées des prévalences rapportées dans chaque étude considérée.
de 40,5 % (IC 95 % [32,1 %-48,9 %]) et de 19,0 % (IC 95 % [14,2 %-23,8 %]) respectivement pour atteintes légères (< 15
e percentile ou -1 ET) et modérées (< 5
e percentile ou -2 ET) en élargissant à des études plus anciennes, des tranches d’âges plus étendues lors de l’évaluation (jusqu’à 16 ans) et différents outils d’évaluation de la performance motrice.
De manière générale, l’occurrence du TDC à l’âge scolaire était 3 à 8 fois plus fréquente chez les enfants prématurés ou avec faible poids de naissance que chez les enfants nés à terme ou de poids normal à la naissance (tableau 2.III

), le risque de TDC augmentant avec la diminution de l’âge gestationnel à la naissance (Wocadlo et Rieger, 2008

; Zhu et coll., 2012

; Faebo Larsen et coll., 2013

). Une étude (Holsti et coll., 2002

) rapportait un
odds ratio2
L’odds ratio (ou rapport des cotes) est le rapport de l’odds (la cote) de l’événement dans le groupe considéré (ici enfants nés prématurés ou avec faible poids de naissance) divisé par l’odds de l’événement dans le groupe contrôle (ici enfants nés à terme, ou de poids de naissance normal). L’odds est le rapport du nombre d’enfants avec TDC divisé par le nombre d’enfants ne présentant pas de TDC. Par exemple, un odds de 4 correspond au rapport 4/1 et signifie que pour 4 patients présentant l’événement, 1 ne le présente pas.
(OR) très élevé (OR = 17,5 ; IC 95 %
3
IC : intervalle de confiance
[2,2-138,3]) à interpréter avec prudence : enfants nés dans les années 1980, effectif réduit du groupe de comparaison (n = 18). Enfin, deux études ont rapporté des associations entre petit poids à la naissance et fréquence de TDC (défini par un score < 5
e percentile à la MABC) à l’adolescence. Ainsi, dans une étude cas-témoin portant sur 109 adolescents de 11-13 ans (54 avec un poids de naissance inférieur à 1 000 g et 55 nés à terme), Burns et coll. (2009)

retrouvaient une association significative avec un OR à 9,3 (IC 95 % [3,9-22,3]). Pour leur part, Evensen et coll. (2004)

ont évalué, à l’âge de 14 ans, 50 jeunes avec un poids de naissance ≤ 1 500 g et 82 nés à terme avec un poids de naissance normal, et rapporté un OR légèrement plus bas (OR = 6,2 ; IC 95 % [1,5-26,8]). Ce niveau de risque est confirmé par la méta-analyse d’Edwards

et coll. publiée en 2011. Ces auteurs ont rassemblé les résultats de 7 études comparant un groupe d’enfants nés prématurés (< 28, < 29 ou < 32 SA
4
SA : semaines d’aménorrhée
) ou avec un petit poids à la naissance (< 1 000, 1 200 ou 1 500 g selon les études) et étudiant la prévalence du TDC sur la base d’un score à la MABC < 5
e percentile. La taille de l’effet rapportée était la suivante : OR = 6,3 ; IC 95 % [4,4-9,1].
Ces résultats étaient retrouvés de manière concordante dans les études transversales en population générale qui ont interrogé les parents sur les antécédents périnataux et qui retrouvaient l’association avec la prématurité. Ainsi, au Danemark, les enfants nés avant 32 SA présentaient un risque très augmenté de présenter un TDC à l’âge de 7 ans comparativement à des enfants nés à terme (OR = 4,8 ; IC 95 % [2,6-8,8]) (Zhu et coll., 2012

; Faebo Larsen et coll., 2013
5
Données issues d’une même étude
). Un même niveau de risque était rapporté par Hua et coll. (2014)

dans un échantillon de prématurés de moindre sévérité (≤ 37 SA) : OR = 5,2 ; IC 95 % [3,4-7,9]. En revanche, aucune association n’était retrouvée avec le petit poids de naissance (≤ 2 500 g) dans cette étude.
On notera que chez les prématurés, ce sont les troubles de l’équilibre qui semblaient les plus touchés (Arnaud et coll., 2007

; Zwicker et coll., 2013

).
Facteurs prédictifs de TDC chez les prématurés
Chez les enfants nés prématurément, les études explorant la relation entre TDC et facteurs de risque périnatal ont montré que le sexe masculin (Davis et coll. 2007

; Faebo Larsen et coll., 2013

; Zwicker et coll., 2013

; Spittle et coll., 2014

), le retard de croissance intra-utérin (Tanis et coll., 2012

; Zhu et coll., 2012

; Bos et coll., 2013

; Faebo Larsen et coll. 2013

), l’exposition aux corticoïdes postnataux (Dewey

et coll., 2011 ; Hitzert

et coll., 2012 ; Zwicker et coll., 2013

), et la dysplasie broncho-pulmonaire (Majnemer et coll., 2000

; Dewey et coll., 2011

) étaient des facteurs de risque indépendants du TDC. De manière attendue, des retards d’acquisition motrice (station assise ou marche non acquises respectivement à 9 mois et 16 mois) (Zhu et coll., 2012

) ou l’existence de troubles moteurs précoces à 2-3 ans (Hemgren et Persson, 2009

; Faebo Larsen et coll., 2013

) ont été décrits comme des prédicteurs puissants du TDC à l’âge scolaire.
Tableau 2.III Enfants nés prématurés ou avec petit poids de naissance : prévalence des troubles de la coordination motrice et augmentation du risque comparativement à la population générale
Référence : auteur, année
Pays (région)
Design
|
Population à risque
|
Population témoin
|
Population :
Définition
Génération
Effectif
Recrutement
|
Condition étudiée
Tests utilisés (cut-off), critères diagnostiques
Critères d’exclusion
Âge à l’évaluation
|
Prévalence
|
Définition
Effectif
Recrutement
Quantification du risque :
Prévalence
Odds ratio [IC 95 %]
|
Arnaud et coll., 2007
France (9 régions)
Longitudinal prospectif
|
< 33 SA
Nés en 1997
n = 1 662
Cohorte de naissance
|
Dysfonctions neuromotrices mineures (MND)
Touwen, Short Form (MND1 légère, MND2 modérée)
Exclusion : paralysie cérébrale, QI < 50, déficience sensorielle sévère
5 ans
|
41,4 % (MND1)
3 % (MND2)
|
Nés à terme
n = 287
Recrutés à la naissance (cohorte)
Prévalence : 22 % (MND1)
0,7 % (MND2)
|
Burns et coll., 2009
Australie (Brisbane)
Cas-témoins
|
< 1 000 g
Nés en 1992-1994
n = 54
|
TDC
MABC (< 5e perc.)
Exclusion : déficience motrice (GMFCS>1)
11-13 ans
|
72,2 %
|
Nés à terme
n = 55
Recrutés à l’école, appariés sur âge et si possible école
Prévalence : 21,8 %
OR : 9,3 [3,9-22,3]*
|
Daviset coll., 2007
Australie (État de Victoria)
Longitudinal prospectif
|
< 28 SA ou < 1 000 g
Nés en 1991-1992
n = 210
Cohorte de naissance
|
TDC
MABC (< 5e perc., < 15e perc.)
Exclusion : paralysie cérébrale et
QI ≤ -2DS
8 ans
|
14,8 % (< 15e perc.)
9,5 % (< 5e perc.)
|
Nés à terme ou PN ≥ 2 500 g
n = 202
Cohorte de naissance
Prévalence : 4 % (< 15e perc.)
2 % (< 5e perc.)
|
De Kievet et coll., 2013
Pays-Bas (Amsterdam)
Cas-témoins
Étude de cohorte cas-témoins appariés
|
AG moyen 29,2 SA
Nés en 2001-2003
n = 58
Cohorte de naissance
|
TDC
MABC (< 15e perc.)
Exclusion : déficience motrice, visuelle, auditive
7,5 ans
|
47 %
|
Nés à terme (> 37 SA) sans complications périnatales, scolarisés en école ordinaire sans difficulté repérée
n = 64
Recrutés à l’école, appariés sur âge et école
Prévalence : 16 %
OR : 4,7 [2,01-10,99]
|
Evensen et coll., 2004
Norvège (région de Trondheim)
Longitudinal prospectif
|
≤ 1 500 g
Nés en 1986-1988
n = 50
Cohorte de naissance
|
TDC
MABC (< 5e perc.)
Exclusion : paralysie cérébrale, QI < -2DS (en comparaison au groupe témoin)
14 ans
|
26 %
|
Nés à terme avec un PN > 10e perc.
n = 82
Prévalence : 3,6 %
OR : 6,2 [1,5-26,8]
|
Foulder-Hugues et Cooke, 2003
UK (district de Liverpool)
Étude de cohorte cas-témoins appariés
|
< 32 SA
Nés en 1991-1992
n = 280
Cohorte de naissance
|
TDC
MABC (< 5e perc.)
Exclusion : scolarisation en école spécialisée
7,5 ans
|
30,7 %
|
Nés à terme
n = 210
Recrutés à l’école, appariés sur âge et sexe
Prévalence : 6,7 %
|
Goyen et Lui, 2009
Australie (Melbourne)
Étude de cohorte cas-témoins appariés
|
< 29 SA ou < 1 000 g
Nés en 1992-1995
n = 50
Cohorte de naissance
|
TDC
MABC (< 15e perc.)
Exclusion : QI ≤ 85 et déficience neurosensorielle (visuelle/auditive)
8 ans
|
42 %
|
Nés à terme, PN normal
n = 50
Recrutés à l’école, appariés sur âge, sexe et classe
Prévalence : 8 %
OR : 8,3 [2,6-26,7]
|
Holsti et coll., 2002
Canada
Longitudinal prospectif
|
≤ 800 g
Nés en 1982-1987
n = 73
Cohorte de naissance
|
TDC (DSM-IV)
BOTMP (< 1 SD)
Exclusion : paralysie cérébrale, QI < 85, déficiences sensorielles
9 ans
|
51 %
|
Nés à terme
n = 18
Recrutés à 3 ans puis suivis (cohorte), appariés sur la classe sociale
Prévalence : 5 %
OR : 17,5 [2,2-138,3]
|
Roberts et coll., 2011
Australie (Victoria)
Longitudinal prospectif
|
< 28 SA ou < 1 000 g
Nés en 1997
n = 201
Cohorte de naissance
|
TDC (DSM-IV-TR)
MABC (< 5e perc.)
Exclusion : paralysie cérébrale et retard mental
8 ans
|
16 %
|
Nés à terme (> 36 SA) ou PN ≥ 2 500 g
n = 154
Cohorte de naissance
Prévalence : 5 %
OR : 3,5 [1,5-8,1]
|
Van Hus et coll., 2014
Pays-Bas
Étude de cohorte cas-témoins appariés
|
< 30 SA ou < 1 000 g
Nés en 2002-2007
n = 81
Cohorte de naissance
|
TDC
MABC-2 (≤ 15e perc.)
Exclusion : syndrome génétique, passation d’un test du QI impossible en raison d’un déficit
5 ans
|
32 %
|
Nés à terme (> 37 SA) ou PN > 2 500 g
n = 84
Recrutés à l’école (appariés aux cas sur école/réseau social), sans prise en charge pour troubles du comportement ou des apprentissages
Prévalence : 11 %
|
BOTMP : Bruininks-Oseretsky Test of Motor Proficiency ; IC : intervalle de confiance ; MABC : Movement Assessment Battery for Children ; MND :Minor Neurological Dysfunction ; NP : non précisé ; OR : odds ratio ; perc. : percentile ; PN : poids de naissance ; QI : quotient intellectuel ; SA : semaines d’aménorrhée.
* OR recalculé.
Les autres situations à risque
De manière concordante, plusieurs études ont rapporté des scores à la MABC significativement plus bas dans des populations défavorisées comparativement à ceux obtenus chez des enfants vivant dans des milieux socialement plus favorisés (de Barros et coll. 2003

; McPhillips et Jordan-Black, 2007

; Valentini et coll., 2015

). Les études sont toutefois peu nombreuses, et la mesure de la défavorisation diverse, incitant à rester prudents sur la généralisation de ces résultats.
L’impact d’une exposition prénatale à l’alcool sur la performance motrice a été rapporté dans la littérature avec des résultats variés. La méta-analyse de Lucas et coll. (2014)

rapporte un risque augmenté de déficits de la fonction motrice globale avec des troubles plus fréquents de l’équilibre et de la coordination en cas d’exposition à un syndrome d’alcoolisme fœtal (OR = 2,9 ; IC 95 % [2,1-4,0]). Il n’a pas été trouvé d’effet d’une consommation légère à modérée d’alcool pendant la grossesse (Bay et coll., 2012

) ou de mode de consommation excessif de boissons alcoolisées sur une courte période de temps, ou
binge drinking (Kesmodel et coll., 2013

) sur le développement moteur.
Concernant l’exposition au tabac pendant la grossesse, les études sont rares. Cependant, il ne semble pas exister d’association avec des difficultés motrices précoces, avant l’âge scolaire. La motricité fine pourrait être altérée en cas d’exposition prénatale au tabac chez les enfants plus grands : Christensen et coll. (2016)

ont rapporté des scores significativement plus bas au DCD-Q et un
odds ratio d’être classé avec difficulté motrice significativement augmenté chez des enfants de 8-9 ans exposés au tabac pendant la grossesse comparativement aux enfants non exposés.
L’impact d’autres expositions prénatales (organochlorés, hydrocarbures perfluorés) sur le développement moteur, et les troubles de la coordination n’a pas été retrouvé (Fei et Olsen, 2011

; Høyer et coll., 2015

).
Au total, peu d’études abordent ces aspects et les résultats présentés demandent à être confirmés par d’autres travaux.
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