I. Définitions, épidémiologie et troubles associés
2019
3-
Troubles associés
La personne porteuse de TDC présente fréquemment des troubles associés de nature diverse, en premier lieu avec d’autres troubles neuro-développementaux mais également avec des troubles psychopathologiques ou des pathologies médicales. Ces associations soulèvent un certain nombre de questions pour en comprendre la nature : mécanismes communs, conséquence d’un trouble primaire, signe d’appel, etc. Elles ont des conséquences variées sur les individus, aux niveaux physiologique, cognitif et comportemental, mais aussi en termes de participation et de qualité de vie. Dans ce chapitre, après un retour sur la terminologie utilisée devant une association de troubles chez un même individu, les associations retrouvées dans la littérature seront présentées avec une attention particulière aux données de fréquence et aux impacts sur les individus puis aux hypothèses proposées pour les expliquer.
Définitions et associations diverses
La première réflexion concerne la terminologie utilisée devant une association de troubles chez un même individu. Différents termes sont en effet en vigueur tels ceux de comorbidité, co-occurrence, co-variation ou encore continuum (Kaplan et coll., 2001

et 2006

) sans véritable consensus sur leur signification.
Le terme de comorbidité a été utilisé par Feinstein (1970)

pour désigner les conditions ou les manifestations associées à une maladie et ne participant pas au diagnostic initial. Ces entités cliniques distinctes peuvent, d’un point de vue chronologique, apparaître en même temps ou survenir à des périodes différentes de l’évolution de la ou des maladies ou troubles, certains troubles associés pouvant quelquefois être la conséquence des troubles primaires (Angold et coll., 1999

; Valderas et coll., 2009

). Il peut s’agir de la coexistence de plusieurs maladies, troubles ou conditions pathologiques. Toutefois Feinstein envisageait cette coexistence de plusieurs troubles de façon plus large en y incluant des entités cliniques sans rapport avec une maladie comme la grossesse ou la privation alimentaire délibérée pour perdre du poids, ou encore des réactions à une prise médicamenteuse comme les nausées. La position de Kaplan et coll. (2006)

est plus restrictive, réservant le terme de comorbidité à la présence de deux maladies ou troubles, en excluant la présence de symptômes isolés. Les auteurs recommandent d’ailleurs de faire la distinction entre symptômes et troubles. Une des difficultés, lorsque l’on se situe dans le cadre des troubles apparaissant au cours du développement, réside dans le système de classification adopté et dans la façon dont les symptômes sont associés au sein d’un trouble ou, au contraire, distingués dans les critères diagnostiques. On peut ainsi passer d’un trouble élargi à une comorbidité selon la sémiologie retenue (Angold et coll., 1999

). En effet, les troubles du développement sont définis par des performances qui s’écartent de la moyenne et sont donc le résultat d’une convention, à savoir à partir de quel score seuil est établi le caractère pathologique (- 1 écart-type, 5
e percentile ou encore - 2 écarts-types).
Le terme de co-occurrence est parfois utilisé pour se démarquer de la notion de « morbidité », qui renvoie notamment au pourcentage d’individus malades dans une population. L’ambiguïté demeure toutefois, puisque la définition qu’en donnent par exemple Kaplan et coll. (2006

, p. 724) est celle d’« un concept uniquement temporel, (qui) peut refléter soit une causalité sous-jacente, soit des étiologies sans aucun rapport ». Ces mêmes auteurs envisagent également la notion de continuum de sévérité qui agrégerait, au fur et à mesure, des tableaux de plus en plus larges. On pourrait ainsi englober dans un même continuum des sujets avec un développement typique, ceux présentant un TDC isolé, ou encore un TDC associé avec un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)
1
Le TDA/H associe des difficultés d’attention, de l’hyperactivité et de l’impulsivité.
ou avec un trouble du langage (Dyck et coll., 2011

). La question du continuum est également envisagée entre TDC et paralysie cérébrale avec notamment des réflexions sur la mise en place des soins (Rosenbloom, 2007

; Pearsall-Jones et coll., 2010

). Krueger et Markon (2006)

distinguent la co-occurrence qui renverrait à la présence chez un même individu de deux diagnostics distincts, et la corrélation indiquant que, dans un groupe d’individus, deux diagnostics sont reliés ou co-varient sans pour autant préjuger des rapports de causalité. Lilienfeld et coll. (1994)

utilisent d’ailleurs ce terme de co-variation à propos de troubles dont l’association est attestée dans un groupe d’individus.
Si la question de la comorbidité dans les troubles psychopathologiques chez l’enfant apparaît dans la fin des années 1980 (Anderson et coll., 1987

; Lilienfeld et coll., 1994

), l’intérêt pour les troubles associés dans le TDC se développe fortement à partir de l’étude de Kaplan et coll. (1998)

qui porte sur les associations entre troubles des apprentissages et/ou attentionnels et dont les résultats seront présentés par la suite.
Il résulte de cette étude et de celles qui ont suivi que les troubles associés au TDC sont de nature diverse : troubles neuro-développementaux (TDA/H, troubles des apprentissages, troubles spécifiques du langage oral ou troubles de la communication) ; troubles psychopathologiques (troubles anxieux, troubles dépressifs, troubles émotionnels et comportementaux) ; pathologies médicales (obésité, troubles cardio-vasculaires, syndrome d’hypermobilité articulaire bénigne, troubles du sommeil, migraine) comme l’indique la figure 3.1

.
Nous allons maintenant apporter plus d’éléments pour chacune de ces associations.
Troubles neuro-développementaux
Nous rendrons tout d’abord compte des articles qui abordent l’association du TDC avec l’ensemble des troubles neuro-développementaux puis ceux traitant une association de manière plus spécifique.
Tous types de troubles neuro-développementaux
L’étude précurseur de Kaplan et coll. (1998)

porte sur des enfants adressés en consultation pour troubles des apprentissages et/ou attentionnels, tout en excluant les déficiences intellectuelles. L’ensemble des enfants a bénéficié d’une évaluation des capacités attentionnelles, motrices et langagières. La comorbidité a été explorée dans un groupe de 162 enfants (figure 3.2

). Un tiers des enfants (n = 62) souffrait d’un ou plusieurs autres troubles, un autre tiers (n = 53) présentait un trouble isolé, dont 26 un TDC, et le tiers restant (47 enfants) ne répondait pas aux critères des pathologies développementales examinées (TDA/H, TDC, dyslexie), ce qui amena les auteurs à affirmer que « la comorbidité est la règle plutôt que l’exception » et à proposer le modèle du développement cérébral atypique (voir plus loin). Ces résultats ont ensuite été confirmés au cours d’une étude à laquelle ont participé 179 familles (Kaplan et coll., 2001

). Parmi les 29 sujets présentant un TDC, aucun ne présentait le trouble isolé, 3 avaient un TDA/H associé, les 26 autres ayant de 2 à 4 troubles associés (TDA/H, dyslexie, trouble oppositionnel avec provocation, trouble des conduites, troubles anxieux).
S’il est aujourd’hui admis que les troubles de la coordination motrice, du langage, de l’attention et des apprentissages (lecture, écriture, etc.) peuvent coexister chez un même enfant avec une fréquence supérieure à celle attendue si ces difficultés étaient indépendantes, la fréquence de ces associations reste difficile à établir avec précision. En effet, la plupart des études sont basées sur de petites séries, toutefois tout à fait concordantes dans les associations qu’elles rapportent.
Un premier ensemble de publications pose la question de la prévalence des associations estimée lors d’un dépistage en population générale. Dès l’âge de 4 ans, Valtonen et coll. (2004)

montrent que les associations de retards de développement dans différents domaines (attention, comportement, compétences perceptivo-motrices, langage) existent dans 14,1 % de l’échantillon sélectionné (n = 434), ce qui représente près de la moitié (48,8 %) des 125 enfants présentant au moins une difficulté. Les difficultés associées sont plus sévères que les difficultés isolées et les garçons présentent plus souvent que les filles des retards dans plusieurs domaines du développement (23,9 %
versus 5,9 % respectivement pour les garçons et les filles sur l’ensemble de l’échantillon). Des fréquences comparables ont été retrouvées chez des enfants un peu plus âgés (5-7 ans ; Stich et coll., 2014

). Dans le cadre d’un dépistage réalisé à l’entrée à l’école, la motricité, le langage, la cognition et le développement psychosocial (12 compétences au total) étaient explorés. Sur cette très large série de 12 399 enfants examinés entre 1997 et 2008, 19 % présentaient un retard dans au moins deux des domaines explorés, soit 56,5 % des enfants avec au moins un retard du développement.
Un deuxième ensemble de publications explore les comorbidités associées dans des populations préalablement identifiées comme présentant un TDC (tableau 3.I

) et confirme que la coexistence de différents troubles développementaux est souvent la règle. Pieters et coll. (2013)

, en étudiant le profil clinique de 410 enfants adressés dans des centres de prise en charge pour troubles du comportement, du développement ou déficits neurosensoriels, ont montré dans leur série que la très grande majorité des enfants porteurs d’un TDC présente un (40,3 % des cas), deux (43,7 %) ou trois ou plus (10,7 %) autres retards ou troubles du développement en plus du trouble de la coordination motrice. De manière attendue, le risque de présenter une symptomatologie associée augmente avec la sévérité du TDC (Martin et coll., 2010

; Schoemaker et coll., 2013

). Les résultats seront ensuite présentés par pathologie associée.
Enfin, une troisième série de publications rapporte une fréquence augmentée de troubles de la coordination motrice chez des enfants avec d’autres troubles sans que cette augmentation ne soit toujours quantifiée. Les études portent principalement sur des populations avec troubles du langage (Hill, 2001

; Flapper et Schoemaker, 2013

; Gooch et coll. 2014

), troubles des apprentissages (Pieters et coll., 2012

; Margari et coll., 2013

) ou TDA/H (Fliers et coll., 2008

).
Tableau 3.I Association de troubles neuro-développementaux
Référence
|
TDC :
définition groupe à l’étude
âge
effectif
|
Compétences explorées
|
Résultats
|
Cruddace et Riddell, 2006
|
TDC
MABC
9-10 ans
n = 25 TDC (dont 9 avec troubles de la lecture)
n = 15 troubles de la lecture
n = 31 témoins
|
Attention
|
Co-occurrence TDC et difficultés de lecture supérieure à celle attendue si troubles indépendants
Comparativement aux témoins :
performances plus basses sur tous les tests attentionnels
|
Dewey et coll., 2002
|
TDC
DCDQ, MABC, BOTMP
11-12 ans
n = 45 avec TDC
n = 51 suspects de TDC
n = 78 témoins
|
Attention
Apprentissages (lecture, écriture, orthographe)
Ajustement psychosocial
|
Association avec diagnostic de TDA/H
En comparaison aux témoins :
performances plus faibles en lecture, écriture, orthographe
plus de difficultés dans les relations sociales
|
Lingman et coll., 2010
|
TDC (< 15e perc.)
ALSPAC coordination test (inclut la MABC)
7-9 ans
n = 346
|
Attention
Langage
Compétences sociales
Performances académiques
|
Association avec :
troubles de l’attention OR 1,9 [1,2-3,2]
répétition de non mots OR 1,8 [1,3-2,7]
communication sociale OR 1,9 [1,1-3,0]
lecture OR 3,4 [2,4-4,8]
orthographe OR 2,8 [2,0-3,9]
|
Pieters et coll., 2013
|
TDC
DSM, MABC-2 (< 15e perc.)
7-12 ans
n = 201 TDC (102 TDC et 99
TDC + MLD)
n = 75 MLD
n = 136 témoins
|
Difficultés en mathématiques
|
Association problèmes moteurs et difficultés en mathématiques (en particulier sous-type mémoire sémantique)
|
Schoemaker et coll., 2013
|
TDC
ALSPAC coordination test (inclut la MABC)
7 ans
n = 289 TDC (< 5e perc.)
n = 951 TDC (5e-15e perc.)
n = 5719 témoins
|
Attention
Compétences académiques (lecture, orthographe, écriture)
Compétences sociales
|
En comparaison aux témoins :
performances plus basses en lecture
performances plus basses en écriture
plus de problèmes attentionnels
compétences sociales plus basses
|
Tseng et coll., 2007
|
TDC
DCDQ (screening), BOTMP
6-10 ans
n = 38 avec TDC
n = 32 suspects de TDC
n = 82 témoins
|
Attention
Hyperactivité
Lecture
Écriture
Ajustement psychosocial
|
En comparaison aux témoins :
performances plus basses en attention et lecture
performances comparables en écriture
plus hyperactifs
plus de difficultés dans les relations sociales
|
BOTMP : Bruininks-Oseretsky Test of Motor Proficiency ; DCDQ : Develomental Cordination Disorder Questionnaire ; IC : intervalle de confiance ; MABC :Movement Assessment Battery for Children ; MLD : Mathematical Learning Disability ; OR : odds ratio ; perc. : percentile ; TDA/H : trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité ; TDC : trouble développemental de la coordination.
TDA/H
L’association entre TDC et TDA/H est une donnée ancienne, déjà présente dans les tableaux de dysfonctionnement cérébral
a minima (DCM ; Clements, 1966

). La fréquence d’une telle association est élevée. Dans les publications portant sur des populations identifiées comme présentant un TDC, les associations avec un trouble de l’attention (Dewey et coll., 2002

; Cruddaceet Riddell, 2006

; Tseng et coll., 2007

; Lingman et coll., 2010

; Schoemaker et coll., 2013

) sont les plus fréquemment retrouvées, avec des performances dégradées chez les enfants présentant un TDC comparativement à des enfants à développement typique (tableaux 3.I

). Dans les publications s’intéressant à une population d’enfants avec TDA/H, l’association avec le TDC concernerait environ un tiers des enfants avec TDA/H (Fliers et coll., 2008

). Enfin, dans d’autres publications on retrouve entre 30 et 50 % des enfants avec l’un des troubles qui sont également porteurs de l’autre (Kadesjö et Gillberg, 1998

; Tervo et coll., 2002

; Pitcher et coll., 2003

; Watemberg et coll., 2013

; Gagné et coll., 2008

; Williams et coll., 2013

; Kaiser et Albaret, 2016

; voir Kaiser et coll., 2015

et Goulardins et coll., 2017

pour deux revues récentes de cette association). Ces résultats sont néanmoins à nuancer dans la mesure où certains articles mentionnent des troubles moteurs chez les enfants TDA/H, ce qui renvoie à la question de savoir s’il s’agit d’une conséquence du TDA/H ou d’une association avec un TDC.
Toutefois, le constat de ces associations fréquentes a conduit certains auteurs scandinaves, dont Gillberg et coll. (1982)

, à proposer le terme de déficit en attention, contrôle moteur et perception (DAMP) pour qualifier l’association TDC et TDA/H. Une étude de cohorte, réalisée en Suède et portant sur 409 enfants âgé de 7 ans, retrouvait ainsi un TDC isolé chez 7,3 % des enfants, un TDA/H isolé chez 7,4 % et un DAMP chez 6,6 %, dont 1,7 % considéré comme sévère (Kadesjö et Gillberg, 1998

).
Il semble que l’association TDC et TDA/H produise un effet cumulatif, tant au niveau comportemental et cognitif qu’au niveau psychologique. Par exemple, dans une tâche d’appui digital répétée avec variation de la force de l’appui, les enfants porteur d’un TDC et d’un TDA/H associés présentent des pics de force augmentés par rapport aux sujets TDA/H et contrôles (Pitcher et coll., 2002

). Dans un ensemble de tâches visuomotrices (poursuite d’une cible sur un écran, traçage d’un trait entre deux cercles concentriques), Lee et coll. (2013)

ont aussi montré que les sujets présentant un TDC et un TDA/H ont des mouvements moins fluides et moins réguliers et utilisent plus de force que les sujets avec TDA/H isolé ou les sujets contrôles.
Concernant les aspects psychologiques, un suivi sur 15 ans d’une des premières cohortes (n = 141) étudiées par Gillberg et coll. (1982)

montre que les sujets présentant un TDC et un TDA/H ont, à l’âge de 22 ans, un risque plus élevé de personnalité antisociale, d’alcoolisme, d’infractions criminelles, de dyslexie et un faible niveau d’instruction (Rasmussen et Gillberg, 2000

). Comparés à des enfants présentant un TDC ou un TDA/H, ceux qui présentent les 2 troubles sont plus souvent considérés comme dépressifs par leur parent (3 à 5 fois plus pour Missiuna et coll., 2014

).
Au niveau cérébral, les études comparant des sujets présentant un TDC ou un TDA/H isolés et ceux avec l’association des deux troubles montrent également des particularités. McLeod et coll. (2014)

constatent une connectivité fonctionnelle altérée et plus élevée entre le cortex moteur primaire et les régions cérébrales impliquées dans le traitement sensorimoteur et dans le contrôle cognitif du mouvement, ce qui suggère une plus grande sollicitation de ces réseaux pour pouvoir planifier et exécuter correctement les mouvements. Dans une étude avec IRM de diffusion, Langevin et coll. (2014)

retrouvent un effet additif, les sujets présentant un TDA/H et un TDC cumulant les altérations retrouvées dans les deux troubles présents isolément (régions distinctes du corps calleux). Toutefois, en étudiant l’épaisseur corticale, Langevin et coll. (2015)

montrent une diminution plus importante et distribuée différemment lorsque les deux troubles étaient associés plutôt qu’isolés, ce qui les a amenés à considérer que les sujets avec troubles associés sont singuliers sur le plan neurobiologique.
Martin et coll. (2006)

, à partir d’une étude sur 1 285 paires de jumeaux enfants et adolescents âgés de 5 à 16 ans, envisagent que le TDA/H et le TDC présentent une héritabilité partagée, notamment entre le TDC avec troubles de la motricité fine et le TDA/H à prédominance inattentive.
Malgré la constatation fréquente et ancienne d’une telle association, la connaissance des mécanismes explicatifs est encore partielle et discutée. L’une des raisons est que, dans de nombreuses études portant sur chacun de ces deux troubles affectant la motricité intentionnelle, les éventuelles comorbidités n’ont pas été considérées, limitant ainsi la portée des conclusions (Kaiser et coll., 2015

). De plus, les implications et les conséquences sont loin d’être prises en compte, comme pour nombre de ces comorbidités : du point de vue de la clinique dans l’évaluation et la mise en place des soins et des aménagements ; concernant la recherche, dans la délimitation du périmètre de chacun de ces troubles ainsi que dans les facteurs d’inclusion et d’exclusion des participants aux études, mais également dans l’analyse de cet état de fait (Goulardins et coll., 2017

).
Troubles des apprentissages
Différentes études confirment l’importance de l’association entre TDC et troubles des apprentissages, malgré les différences dans les critères d’inclusion ou dans les définitions retenues pour les différents troubles. Lorsque l’on part d’une population avec troubles des apprentissages, la présence de troubles moteurs est fréquente comme le montre l’étude de Vuijk et coll. (2011)

, réalisée auprès de 137 enfants de 7 à 12 ans porteurs d’un trouble des apprentissages, dont 50 % ont des troubles moteurs (MABC < 15
e percentile), avec des corrélations positives entre équilibre et résultats en mathématiques, maîtrise de balles et lecture ou encore dextérité manuelle et orthographe. Dans une population clinique de 3 608 enfants, dont 1 319 porteurs d’un trouble des apprentissages, Pieters
et coll. (2012)

trouvent que 24,8 % des sujets avec trouble des apprentissages présentent des troubles moteurs (score inférieur au 10
e percentile à la MABC ou au
Bruininks-Oseretsky Test of Motor Proficiency). Enfin, Margari et coll. (2013)

trouvent qu’entre 18 % et 28 % des 448 enfants avec troubles des apprentissages présentent un TDC.
Dyslexie
L’association entre dyslexie et TDC est envisagée dès 1974 par Crichtley

, qui constate que même si la « maladresse n’est pas du tout un symptôme constant », 34 des 125 enfants porteurs d’une dyslexie dans son étude présentent également des difficultés motrices. La présence de troubles moteurs est d’ailleurs fréquemment rapportée dans les recherches sur la dyslexie (Jover et coll., 2013

). Des atteintes de la locomotion (Westendorp et coll., 2011

), de l’équilibre et de la dextérité manuelle (Jongmans et coll., 2003

; Iversen et coll., 2005

) sont trouvées chez des enfants avec une dyslexie. Les difficultés en motricité fine, associées à la dyslexie, touchent à la fois la manipulation d’objets (Stoodley et Stein, 2006

) et la graphomotricité (Smits-Engelsman et coll., 2003

).
Les pourcentages de l’association entre TDC et dyslexie restent importants quels que soient les critères retenus. Mæland et Søvik (1993)

trouvent ainsi 22 % de sujets présentant un TDC parmi les sujets avec une dyslexie. L’expertise collective de l’Inserm (2007)

mentionne des proportions similaires avec 22 % de troubles de la motricité (TDC et/ou dysgraphie) parmi les 177 dyslexiques de l’étude de Habib

(2003). L’étude de Chaix et coll. (2007)

, portant sur une population de 58 enfants dyslexiques, montre une association avec le TDC de l’ordre de 40 % à 57 %, avec un score à l’échelle de développement psychomoteur de Lincoln-Oseretsky inférieur à - 2 ET pour 40 % d’entre eux, et un score compris entre - 1 et - 2 ET pour 17 % d’entre eux. Iversen et coll. (2005)

comparent 20 enfants de 10-11 ans avec une dyslexie sévère diagnostiquée médicalement (milieu clinique), 17 faibles lecteurs identifiés en milieu scolaire et 22 bons lecteurs constituant le groupe contrôle. 60 % des sujets du groupe clinique et 53 % des mauvais lecteurs présentent des scores inférieurs au 5
e percentile à la MABC contre seulement 13,6 % dans le groupe contrôle. Les pourcentages de troubles de la motricité intentionnelle au sein d’une population de dyslexiques peuvent atteindre jusqu’à 59 % (Ramus et coll., 2003

), voire 80 % des cas (Fawcett et Nicolson, 1999

). Lorsque les études portaient sur des enfants maladroits, Gubbay et coll. (1965)

évoquaient déjà des troubles de la lecture chez environ 30 % des sujets (6 sur 21 enfants). Par la suite, Kaplan et coll. (1998)

ont montré que sur les 81 sujets avec un diagnostic de TDC, 45 présentent une dyslexie, soit 56 %. Les publications portant sur les enfants présentant un TDC rapportent également que les associations entre TDC et trouble de la lecture (Cruddace et Riddell, 2006

v; Dewey et coll., 2002

; Lingman et coll., 2010

; Martin et coll., 2010

; Schoemaker et coll., 2013

; Tseng et coll., 2007

) sont les plus fréquemment retrouvées avec des performances dégradées chez les enfants présentant un TDC comparativement à des enfants à développement typique (tableau 3.I

). O’Hare et Khalid (2002)

trouvent également des troubles de lecture chez 70 % des 23 enfants présentant un TDC, contre 14 % dans une population contrôle (n = 136).
Les sujets porteurs de l’association dyslexie et TDC semblent avoir des caractéristiques comportementales et cognitives plus proches des enfants avec dyslexie seule que de celles des enfants présentant un TDC isolé (Biotteau et coll., 2015

et 2017

), ce qui indiquerait qu’il n’y a pas dans cette configuration de phénomène cumulatif.
Dyscalculie
Les difficultés en calcul et mathématiques sont présentes chez des enfants porteurs d’un TDC (Pieters et coll., 2012


). Ces derniers éprouvent plus de difficultés à réaliser des opérations simples, à faire du calcul mental, à ranger des séries de nombres. Les auteurs différencient en outre les sujets présentant un TDC modéré (MABC-2 < 15
e percentile) et ceux présentant un TDC sévère (MABC-2 < 5
e percentile), les seconds ayant un retard moyen de deux ans dans ces épreuves par rapport aux sujets à développement typique, alors que le retard se limite à un an pour les premiers. Les auteurs restent toutefois prudents sur la question du trouble de l’apprentissage des mathématiques, considérant que tous les critères diagnostiques n’ont pu être étudiés et notamment l’absence de sensibilité aux interventions spécialisées mises en place dans le milieu scolaire. Gomez et coll. (2015)

ont aussi montré que les enfants présentant un TDC ont de moins bonnes performances dans des tâches de comparaison de nombres symboliques (chiffres arabes) et non symboliques (quantité de points) et dans des tâches d’additions simples. Néanmoins, dans une tâche de ligne numérique, Gomez et coll. (2015)

montrent que si les enfants présentant un TDC sont moins précis pour estimer la position des nombres sur la ligne numérique, ils utilisent les mêmes stratégies que les enfants contrôles basées sur le principe de linéarité (l’écart entre 9 et 10 est le même qu’entre 90 et 91), à la différence des enfants dyscalculiques. Ces résultats suggèrent que les mécanismes sous-tendant les difficultés en mathématiques ne sont pas similaires dans les deux troubles.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que sous le terme d’incapacité d’apprentissage non verbale, différents auteurs ont décrit un tableau associant une dyscalculie, des troubles perceptivo-moteurs et visuospatiaux ainsi que des difficultés dans les habiletés sociales alors que les différentes fonctions verbales sont préservées, voire d’un niveau supérieur à la moyenne (Rourke, 1987

et 1995

; Mammarella et Cornoldi, 2014

; Cornoldi et coll., 2016

).
Troubles de la communication, troubles du langage
Quelles que soient les appellations des troubles spécifiques du langage oral (TSLO), leur association avec le TDC ou des troubles moteurs est retrouvée de façon constante dans les études portant sur la fréquence des troubles de la motricité chez les enfants diagnostiqués comme ayant un trouble du développement du langage (voir chapitre Motricité et langage). Par ailleurs, bien que le profil linguistique des enfants présentant un TDC reste encore mal connu, les études portant sur la description des troubles du langage chez les enfants diagnostiqués TDC en comparaison avec les enfants diagnostiqués TSLO montrent qu’il existe bien un risque de co-occurrence entre TDC et troubles du langage (ibid.).
Trouble du spectre de l’autisme
La question de l’association entre le TDC et les troubles du spectre de l’autisme (TSA) a été envisagée sous différents angles. Quelques informations sont données ici mais cette association n’a pas été considérée dans la suite de l’expertise.
Miyahara et coll. (1997)

comparent les capacités motrices de 26 enfants avec un syndrome d’Asperger et celles de 16 enfants avec un trouble des apprentissages à l’aide de la MABC. Ils retrouvent un trouble spécifique du développement moteur chez, respectivement, 85 % et 88 % d’entre eux et confirment ainsi des études précédentes. De même, l’étude de Green et coll. (2009)

montre que 79 % des enfants avec TSA, avec ou sans déficience intellectuelle, évalués à partir de la MABC, ont un score pathologique (< 5
e percentile) et 10 % présentent un score limite nécessitant une surveillance, ce qui va aussi dans le sens d’une coexistence entre TDC et TSA. Plus largement, la présence de troubles moteurs et psychomoteurs dans l’autisme est aujourd’hui bien documentée (Kopp et coll., 2010

; Miller et coll., 2014

; Paquet et coll., 2016

; Subramanian et coll., 2017

; Kaur et coll., 2018

). Sont ainsi retrouvés des troubles au niveau du contrôle postural et de la marche (Rinehart et coll., 2006

; Freitag et coll., 2007

), des coordinations générales, de la dextérité manuelle et de l’écriture (Provost et coll., 2007

; Jasmin et coll., 2009

; Kushki et coll., 2011

; Kaur et coll., 2018

). Des troubles des praxies visuoconstructives, associés à un déficit dans la motricité fine sont également rencontrés (Hellinckx et coll., 2013

), de même que des troubles des praxies gestuelles (Dewey et coll., 2007

; Miller et coll., 2014

). À l’aide de la
Florida Apraxia Battery adaptée pour les enfants (gestes sur commande verbale, sur imitation et avec utilisation d’objets), MacNeil et Mostofsky (2012)

trouvent que les enfants avec autisme commettent un plus grand nombre d’erreurs dans les différentes conditions du test que les enfants avec TDA/H et les enfants à développement typique. Les auteurs attribuent ces résultats à une anomalie du système des neurones miroirs. Ces résultats sont retrouvés par Kaur et coll. (2018)

. Cependant pour Dowell et coll. (2009)

, les difficultés seraient surtout présentes lors de l’imitation de gestes sans signification. À l’exception des troubles affectant la motricité globale (évaluée avec le
Bruininks-Oseretsky Test of Motor Proficiency – BOTMP), les différents troubles rencontrés dans le cadre de cette association, et notamment les troubles praxiques, sont indépendants des capacités intellectuelles des enfants (Kaur et coll., 2018

) suggérant que ces troubles doivent être considérés comme partie intégrante du tableau de TSA.
L’association de problèmes moteurs (déterminés à partir de la
Child Behavior Checklist) et de traits autistiques (évalués avec la
Social Responsiveness Scale) a été étudiée auprès d’enfants TDA/H issus de la
Missouri Twin Study (n = 1 647) (Reiersen et coll., 2008

). Les résultats indiquent que l’association TDA/H et problèmes moteurs est accompagnée d’un niveau plus élevé de traits autistiques que le TDA/H isolé.
Troubles psychopathologiques
Un ensemble de travaux atteste que les associations avec des difficultés psychopathologiques sont plus fréquemment retrouvées avec des performances dégradées chez les enfants présentant un TDC comparativement à des enfants à développement typique (Dewey et coll., 2002

; Tseng et coll., 2007

; Lingman et coll., 2010

; Schoemaker et coll., 2013

). Il apparaît en effet que les enfants et adolescents porteurs d’un TDC présentent un risque augmenté de développer secondairement une série de difficultés émotionnelles et comportementales qui peuvent aller jusqu’à la coexistence de troubles anxieux et dépressifs durables (Green et coll., 2006

; Cairney et coll., 2010b

; Waszczuk et coll., 2016

).
Les résultats sur ces associations sont influencés par la nature des populations explorées, avec globalement dans la littérature trois types de recrutement. Le premier correspond à des enfants présentant un TDC cliniquement confirmé, recrutés dans des centres de référence et comparés à des enfants à développement typique quant à la fréquence des troubles psychopathologiques (Green et coll., 2006

– groupe de référence externe ; Pratt et Hill, 2011

– groupe témoin interne à l’étude). Le deuxième correspond à un recrutement en population générale, repérant un groupe d’enfants moins sévères que dans le premier cas en l’absence des biais d’adressage et un groupe contrôle (Piek et coll., 2008

; Campbell et coll., 2012

; Lingam et coll., 2012

; Missiuna et coll., 2014

; Hill et coll., 2016

), la première étude citée s’intéressant à des enfants présentant un TDC d’âge préscolaire (4,3 ans en moyenne). Ici également, il s’agit de quantifier le risque supplémentaire de présenter un trouble psychopathologique comparativement à la population générale. Enfin, on trouve des échantillons définis par l’existence des troubles psychopathologiques – troubles anxieux (Ekornås et coll., 2010

; Skirbekk et coll., 2012

), troubles émotionnels (Iversen et coll., 2006

), dépression (Fuhrmann et coll., 2014

) – et pour lesquels une association avec des troubles de la coordination motrice est recherchée.
Ces études sont difficilement comparables car elles explorent des symptomatologies variées avec des outils différents et les questionnaires sont complétés par les enfants (self-report), les parents ou les enseignants. Les résultats vont maintenant être présentés par type de troubles.
Troubles émotionnels et comportementaux
Chez les enfants d’âge scolaire, les troubles de la coordination motrice sont associés à des scores plus élevés au SDQ
Strengths and Difficulties Questionnaire2
, témoignant d’une plus grande fréquence de troubles émotionnels et comportementaux dans la population présentant un TDC comparativement à la population à développement typique (Green et coll., 2006

; Lingam et coll., 2012

; Hill et coll., 2016

) (tableau 3.II

). Il convient néanmoins de rester prudent quant à l’interprétation des résultats au SDQ dans la mesure où il s’agit d’un outil de dépistage qui explore les aspects émotionnels, comportementaux mais aussi l’hyperactivité et l’inattention ou encore la relation avec les pairs. L’association aux troubles émotionnels est toutefois retrouvée également par Piek et coll. (2008)

chez des enfants plus jeunes âgés de 3,5 à 5,5 ans ainsi que par Iversen et coll. (2006)

avec l’utilisation d’autres outils.
Tableau 3.II Associations de troubles émotionnels et comportementaux avec des troubles de la coordination motrice
Référence
|
Définition groupe à l’étude :
âge moyen, effectif
|
Symptomatologie explorée, outil, répondant
|
Résultats
|
Green et coll., 2006
|
TDC (< 15e perc. MABC) :
8 ans, n = 47
|
Troubles émotionnels et comportementaux : Strengths and Difficulties Questionnaire (SDQ), parent
|
75 % des parents rapportent des troubles émotionnels et du comportement modérés à sévères (score total)
|
Hill et coll., 2016
|
TDC (C-KAT battery) + DT :
7,7 ans, n = 298
|
Troubles émotionnels et comportementaux : Strengths and Difficulties Questionnaire (SDQ), enseignant
|
OR = 5,9 [2,9-12,9] mesurant le risque supplémentaire d’avoir un trouble (SDQ Score total, % anormal) quand on réduit d’un ET la performance motrice (score C-KAT)
|
Lingam et coll., 2012
|
TDC (probable TDC, < 15e perc., 3 sous-tests dérivés de la MABC) : 9-10 ans, n = 346
DT : n = 5 254
|
Symptômes dépressifs :
Short Mood and Feelings Questionnaire (SMFQ), enfant
Troubles émotionnels et comportementaux : Strengths and Difficulties Questionnaire (SDQ), parent
|
Symptômes dépressifs :
OR brut = 2,4 [1,6-3,6]
OR ajusté = 1,3 [0,8-2,1]
SDQ :
OR brut = 4,7 [3,5-6,3]
OR ajusté = 2,8 [1,9-4,1]
|
Piek et coll., 2008
|
TDC (< 15e perc.,McCarron Assessment of Neuromuscular Development) : 4,3 ans, n = 40
|
Troubles émotionnels : Emotion Recognition Scales (ERS)
Child Behaviour Check List (CBCL)
|
Scores anxiété/dépression plus élevés chez enfants à risque de TDC comparativement aux enfants non à risque
Corrélation avec le score moteur : 0,402 ; p < 0,05
|
Iversen et coll., 2006
|
Troubles émotionnels et comportementaux sévères (Teacher’s report Form,TRF) : 6,4 ans, n = 29
Témoins appariés sur le sexe : 6,2 ans, n = 29
|
TDC (MABC)
|
Score total : moyenne ± ET
14,2 ± 9,4 vs 5,3 ± 4,2 ;
p < 0,001
% score ≤ 5e perc.
55,2 %vs 10,3 %
|
DT : enfant à développement typique ; ET : écart-type ; OR : odds ratio ; TDC : trouble développemental de la coordination.
Troubles anxieux
Les relations entre TDC et anxiété sont décrites depuis plusieurs décennies avec des résultats concordants (tableau 3.III

) : les enfants porteurs d’un TDC présentent significativement plus souvent des troubles anxieux que la population sans TDC (Schoemaker et Kalverboer, 1994

; Piek et coll., 2008

; Pratt et Hill, 2011

; Missiuna et coll., 2014

; voir aussi Piek et Rigoli, 2015

pour une revue). Quelques articles montrent également que des troubles moteurs sont plus fréquemment retrouvés dans les populations avec troubles anxieux.
Skinner et Piek (2001)

retrouvent ainsi une estime de soi plus faible et plus d’anxiété (état et trait) associées à un niveau de support social perçu plus faible chez des enfants (n = 58) présentant un TDC ou un TDC probable comparativement à des sujets à développement typique. Selon les résultats de l’enquête par questionnaires et entretiens dirigés réalisée par Stephenson et Chesson (2008)

, les mères d’enfants présentant un TDC rapportent des difficultés émotionnelles, de l’anxiété et des symptômes dépressifs, associés à la persistance des difficultés motrices. Un tel état de fait génère aussi un niveau de souffrance élevé pour l’ensemble de la famille.
Plus les symptômes de difficultés motrices sont précoces et stables et plus les symptômes dépressifs sont importants. Piek et coll. (2010)

montrent que la présence de troubles moteurs attestée à 11 reprises entre 4 mois et 4 ans, avec un outil de dépistage portant sur la communication, les habiletés motrices fines et globales, la socialisation et la résolution de problèmes (
Ages and Stages Questionnaires), est prédictive des scores aux échelles d’anxiété et dépression de la
Child Behavior Checklist (CBCL) obtenus entre 6 et 12 ans.
Les données fournies par un suivi longitudinal de cohorte, réalisé en Angleterre sur 6 850 sujets, montrent également que les garçons présentant cinq signes d’habiletés motrices faibles (retard d’apparition de la marche, décrit comme « maladroit » à 7 ans, motricité manuelle faible à 7 et 11 ans, et problème de coordination à 11 ans) sont trois fois plus souvent considérés comme anxieux par leur mère que les sujets contrôles, et ce de façon récurrente à 11 ans et 16 ans (Sigurdsson et coll., 2002

). Il n’est toutefois pas exclu que des troubles associés de type TDA/H et troubles des apprentissages aient pu jouer un rôle dans ces résultats (Missiuna, 2003

).
De manière intéressante, l’association d’une symptomatologie anxieuse ou dépressive au trouble de la coordination motrice a été étudiée chez des couples de jumeaux monozygotes discordants pour le diagnostic de TDC (Piek et coll., 2007

; Pearsall-Jones et coll., 2011

). Dans les deux études, on note une fréquence significativement augmentée de troubles anxieux ou dépressifs chez le jumeau présentant un TDC comparativement au co-jumeau sans TDC. Dans l’étude de Pearsall-Jones et coll. (2011)

, les auteurs arrivent à plusieurs conclusions : 1) les symptômes d’anxiété et de dépression sont plus importants au sein des paires dont l’un au moins des jumeaux a un trouble moteur ; 2) ils sont plus fréquents chez le jumeau présentant des troubles moteurs que chez le jumeau indemne dans les paires discordantes pour les troubles moteurs ; 3) le niveau d’anxiété est plus élevé dans les paires discordantes que dans les paires concordantes. Ces différents éléments suggèrent l’influence de facteurs environnementaux et vont dans le sens d’étiologies différentes entre les troubles moteurs et les troubles anxieux et dépressifs.
À l’inverse, en comparant des enfants avec troubles anxieux sans autre psychopathologie (n = 27) et un groupe d’enfants sans troubles anxieux, Ekornås et coll. (2010)

trouvent que 44,4 % des premiers ont un score à la MABC inférieur au 5
e percentile, suggérant la présence d’un TDC, le pourcentage étant plus élevé chez les garçons que chez les filles. Ces résultats sont concordants avec ceux de l’étude de Skirbekk et coll. (2012)

réalisée auprès d’enfants avec troubles anxieux (n = 41, 7-13 ans) et dont 46 % présentent un score à la MABC inférieur au 5
e percentile.
Skinner et Piek (2001)

retrouvent aussi une estime de soi plus faible et plus d’anxiété (état et trait) associées à un niveau de support social perçu plus faible chez des adolescents (n = 51) présentant un TDC ou un TDC probable comparés à des sujets à développement typique. L’intensité des difficultés est plus élevée chez les adolescents présentant un TDC par rapport aux enfants porteurs d’un TDC (n = 58), ce qui indique que les conséquences pyschosociales du TDC s’aggravent avec l’avancée en âge. De même, le niveau de support social perçu est relié au niveau de capacités motrices chez les adolescents alors qu’il ne l’est pas chez les plus jeunes. Ces différents éléments soulignent l’impact négatif du TDC sur les relations sociales et les aspects émotionnels.
Enfin, Hill et Brown (2013)

ont montré que les adultes porteurs d’un TDC (36 adultes évalués à 29,3 ans en moyenne) présentaient significativement plus souvent que les adultes témoins des états et des traits d’anxiété ainsi que des symptômes dépressifs.
Tableau 3.III Association de troubles anxieux avec des troubles de la coordination motrice
Référence
|
Définition groupe à l’étude :
âge moyen, effectif
|
Symptomatologie explorée, outil, répondant
|
Résultats
|
Missiuna et coll., 2014
|
TDC (< 15e perc. MABC) : 11,6 ans, n = 68
DT : 11,9 ans, n = 91
|
Anxiété : Childhood Anxiety and Related Emotional Disorders (SCARED), enfant + parent
|
SCARED Prévalence (%)
Répond. enfant : 33,8 % vs 23,1 % ; S
Répond. parent : 16,7 % vs 1,1 % ; S
|
Piek et coll., 2008
|
TDC (< 15e perc.,McCarron Assessment of Neuromuscular Development) : 4,3 ans, n = 40
|
Troubles émotionnels : Emotion Recognition Scales (ERS)
Child Behaviour Check List (CBCL)
|
Scores anxiété/dépression plus élevés chez enfants à risque de TDC compara-
tivement aux enfants
non à risque
Corrélation avec le score moteur : -0,402 ; p < 0,05
|
Pratt et Hill, 2011
|
TDC (< 5e perc. MABC) : 10,1 ans, n = 27
DT : 9,4 ans, n = 35
|
Anxiété : Spence Children’s Anxiety Scale, parent
|
Score total : moyenne ± ET
23,0 ± 19,8 vs 11,7 ± 6,5 ;
p < 0,005
|
Ekornås et coll., 2010
|
Troubles anxieux isolés (Kiddie-SADS P/L) : 8-11 ans, n = 27
Témoins appariés sur âge, sexe, QI : n = 27
|
TDC (MABC)
|
Score total : moyenne ± ET
13,4 ± 8,9 vs 7,7 ± 4,6,
p < 0,005
% score ≤ 5e perc.
44,4 % vs 11,1 % ; p < 0,01
|
Fuhrmann et coll., 2014
|
Symptômes dépressifs (Preschool Feelings Checklist) : 6,2 ans, n = 37
Témoins : 6,2 ans, n = 616
|
Problèmes du développement moteur
|
67,6 % vs 43 % ; OR = 2,8 [1,4-5,6]
|
Skirbekk et coll., 2012
|
Troubles anxieux (Kiddie-SADS P/L) :
10,9 ans, n = 41
Témoins : 10,7 ans, n = 36
|
TDC (MABC)
|
Score total : moyenne
11,4vs 6,5 ; p = 0,004
% score ≤ 5eperc.
46,3 % vs 5,6 % ; p< 0,001
|
DT : enfant à développement typique ; ET : écart type ; OR : odds ratio ; S : significatif ; TDC : trouble développemental de la coordination.
Troubles dépressifs
Les associations sont moins claires avec la symptomatologie dépressive (tableau 3.IV

). Ainsi, Campbell et coll. (2012)

retrouvent des scores de dépression significativement plus élevés que dans le groupe de comparaison. D’après ces auteurs, les enfants présentant un TDC probable semblent être plus souvent la cible de remarques désagréables ou de mises à l’écart que leurs pairs avec pour conséquence un risque aggravé de troubles dépressifs. Cependant, le degré de victimisation pourrait dépendre du niveau de difficultés et ne concerner que certains des enfants présentant un TDC. Les résultats sont discordants dans l’étude conduite par Missiuna et coll. (2014)

, avec une fréquence d’enfants avec troubles dépressifs significativement plus élevée dans le groupe TDC que dans le groupe témoin lorsque les réponses des enfants ont été examinées, alors que cette association n’est pas significative pour ce qui concerne les réponses des parents. L’association est également non significative après ajustement dans l’étude conduite par Lingam et coll. (2012)

. Enfin, Piek et coll. (2005)

ne retrouvent pas de différences significatives sur ce point auprès de 43 enfants, âgés de 7 à 11 ans, présentant un TDC probable comparés à un groupe apparié de sujets typiques. On peut donc supposer que ces troubles pourraient être en partie médiés par d’autres facteurs comme un QI verbal bas, une estime de soi dégradée, ou le fait que ces enfants soient victimes de harcèlement (Lingam et coll., 2012

). Cependant, la plupart des auteurs ne prennent pas en compte l’ensemble des facteurs confondants, et se contentent uniquement du sexe et du quotient intellectuel. Rappelons les études de Pearsall-Jones et coll. (2011)

et de Piek et coll. (2007)

conduites sur des couples de jumeaux monozygotes discordants pour le diagnostic de TDC et qui notent une fréquence significativement augmentée de troubles anxieux ou dépressifs chez le jumeau présentant un TDC comparativement au co-jumeau sans TDC.
Par exemple, parmi les facteurs qui rendraient compte de l’association entre TDC et dépression, l’isolement social secondaire aux limitations en matière d’activité physique est avancé (Bouffard et coll., 1996

; Campbell et coll., 2012

). Cette hypothèse rejoint celle de la pression environnementale (
Environmental Stress Hypothesis) développée par Cairney et coll. (2010)

, qui proposent que le TDC soit lié à des troubles internalisés (symptômes dépressifs et anxiété) par le fait que le TDC impacte et limite les activités sociales, notamment physiques et sportives. La présence d’un TDC occasionne des échecs répétés dans un ensemble de tâches motrices qui débouchent sur une perception négative de ses propres capacités par le sujet, affaiblissent l’estime de soi et provoquent un sentiment de dévalorisation lorsque le sujet se compare à ses pairs. La perception négative s’appuie sur la présence réelle de difficultés, mais aussi sur les réactions de l’entourage. La tendance à l’isolement en est alors une conséquence directe. Des sentiments d’échec, d’humiliation et d’embarras ainsi que la question de l’évitement sont d’ailleurs rapportés par les adultes questionnés par Fitzpatrick et Watkinson (2003)

et qui présentaient une maladresse physique dans leur enfance. Rappelons également l’étude de Hill et Brown (2013)

qui montre que les adultes porteurs d’un TDC présentent significativement plus souvent que les adultes témoins des états et des traits d’anxiété ainsi que des symptômes dépressifs.
Rigoli et coll. (2012)

proposent et testent, sur un groupe de 93 adolescents âgés de 12 à 16 ans, un modèle explicatif indirect des liens entre habiletés motrices et troubles internalisés (symptômes dépressifs et anxiété) qui renforce l’hypothèse de Cairney et coll. (2010)

. Les auto-perceptions négatives mesurées par le
Self-Description Questionnaire-II sont au centre de ce modèle et constitueraient en effet un intermédiaire entre les habiletés motrices mesurées par la MABC-2 (principalement équilibre ainsi que viser et attraper) et le fonctionnement émotionnel mesuré par l’échelle d’anxiété de l’enfant de Spence et le
Mood and Feelings Questionnaire pour la symptomatologie dépressive. Un tel modèle rend compte de 45,14 % de la variance du fonctionnement émotionnel.
Tableau 3.IV Association symptomatologie dépressive et troubles de la coordination motrice
Référence
|
Définition groupe à l’étude :
âge moyen, effectif
|
Symptomatologie explorée, outil, répondant
|
Résultats
|
Campbell et coll., 2012
|
TDC (probable TDC, DCDQ’07) : 10,9 ans, n = 159
Témoins appariés sur âge et sexe, n = 159
|
Dépression : Behaviour Assessment System for Children (BASC-2), enfant
|
Score total : moyenne ± ET
8,5 ± 7,9 vs 5,2 ± 5,9 ;
p < 0,001
|
Lingam et coll., 2012
|
TDC (probable TDC, < 15e perc. ; 3 sous-tests dérivés de la MABC) : 9-10 ans, n = 346
DT : n = 5 254
|
Symptômes dépressifs :
Short Mood and Feelings Questionnaire (SMFQ), enfant
Strengths and Difficulties Questionnaire (SDQ), parent
|
Symptômes dépressifs :
OR brut = 2,4 [1,6-3,6]
OR ajusté = 1,3 [0,8-2,1]
SDQ :
OR brut = 4,7 [3,5-6,3]
OR ajusté = 2,8 [1,9-4,1]
|
Missiuna et coll., 2014
|
TDC (< 15e perc. MABC) : 11,6 ans, n = 68
DT : 11,9 ans, n = 91
|
Dépression : Children’s Depression Inventory (CDI), enfant + parent
|
CDI Prévalence (CDI > 65, %)
Répond. enfant : 11,8 % vs 2,2 % ; S
Répond. parent : 9,1 % vs 2,2 % ; NS
|
Piek et coll., 2008
|
TDC (< 15e perc.,McCarron Assessment of Neuromuscular Development) : 4,3 ans, n = 40
|
Troubles émotionnels : Emotion Recognition Scales (ERS)
Child Behaviour Check List (CBCL)
|
Scores anxiété/dépression plus élevés chez enfants à risque de TDC compara-
tivement aux enfants
non à risque
Corrélation avec le score moteur :-0,402 ; p < 0,05
|
Fuhrmann et coll., 2014
|
Symptômes dépressifs (Preschool Feelings Checklist) : 6,2 ans, n = 37
Témoins : 6,2 ans, n = 616
|
Problèmes de développement moteur
|
67,6 % vs 43 % ; OR = 2,8 [1,4-5,6]
|
DT : enfant à développement typique ; ET : écart type ; NS : non significatif ; OR : odds ratio ; S : significatif ; TDC : trouble développemental de la coordination.
Pathologies médicales
Obésité, troubles cardio-vasculaires et trouble métabolique
Les liens entre TDC d’une part et obésité et surpoids, d’autre part, sont fréquemment retrouvés dans la littérature (Cairney et coll., 2005

, 2010a

et 2011a

; Wagner et coll., 2011

; Zhu et coll., 2011

et 2014

; Hendrix et coll., 2014

). La revue systématique de Hendrix et coll. (2014)

synthétise les résultats issus de 10 cohortes d’enfants ou d’adolescents âgés de 4 à 14 ans. Les troubles développementaux de la coordination sont un facteur de risque de surpoids ou d’obésité plus marqué chez les garçons
3
Une étude rapporte un résultat discordant sur l’effet du sexe (Lifshitz et coll., 2014

), mais les effectifs sont beaucoup trop faibles pour considérer ce résultat.
(Cairney et coll., 2005

; Wagner et coll., 2011

; Zhu et coll., 2011

et 2014

), persistant voire s’accentuant avec l’avance en âge (Cairney et coll., 2010a

; Li et coll., 2011

), et augmentant avec la sévérité des troubles (Wagner et coll., 2011

; Zhu et coll., 2011

et 2014

). Il semble exister une association plus prononcée en présence de troubles de l’équilibre. Ainsi Zhu et coll. (2014)

ont montré que, chez des enfants âgés de 9-10 ans, ceux présentant un TDC et des troubles de l’équilibre sont deux fois plus souvent obèses que leurs pairs à développement typique (OR = 2,3 ; IC 95 % [1,4-3,7]), mais également plus souvent obèses que les enfants présentant un TDC sans problème d’équilibre (OR = 1,8 ; IC 95 % [1,0-3,2]). Concernant la composition corporelle, des résultats comparables ont été retrouvés dans les deux séries canadiennes : les enfants présentant un TDC ont une masse grasse significativement augmentée en comparaison à leurs pairs, et qui tend à s’accroître avec la sévérité des troubles de la coordination motrice (Faught et coll., 2005

; Cairney et coll., 2011a

). Dans une version ultérieure de l’hypothèse du stress environnemental (
Elaborated Environmental Stress Hypothesis), Cairney et coll. (2013)

et Mancini et coll. (2016)

insistent sur le lien entre TDC et inactivité physique avec une participation plus faible dans les activités sportives et ludiques. Le TDC est considéré comme une source de stress dans les multiples activités de la vie quotidienne d’un enfant qui accumule ainsi les expériences négatives. Se sentant souvent peu compétents quant à leurs aptitudes physiques, les enfants présentant un TDC semblent moins enclins à pratiquer une activité physique ou sportive que leurs pairs
4
Pour plus de précisions, voir les chapitres « Impacts sur les activités quotidiennes, la participation et la qualité de vie » et « Les liens entre TDC et activités physiques ».
, ce qui les met dans une situation de plus grande vulnérabilité quant à un poids excessif.
La littérature atteste également de liens entre le TDC et les conséquences notamment cardiorespiratoires que les conditions de surpoids et d’obésité peuvent entraîner (Faught et coll., 2005

; Cairney et coll., 2007

, 2011b

; Chirico et coll., 2011

, 2012

). Les performances cardio-respiratoires et l’endurance semblent diminuées comparativement à leurs pairs (Cairney et coll., 2007

; Wu et coll., 2010

et 2011

) et l’écart observé semble persister sur un suivi de 2 ans (Cairney et coll., 2015

). Il convient de souligner que ces derniers résultats, provenant d’une seule équipe sur un nombre limité d’enfants, sont à interpréter avec prudence.
Le pourcentage plus élevé d’obésité dans le TDC s’accompagne également d’un risque accru de développer un syndrome métabolique
5
Le syndrome métabolique regroupe un ensemble de signes physiologiques qui accroissent le risque de survenue d’un diabète de type 2, de maladies cardiaques et d’AVC. Les signes sont une obésité abdominale accompagnée de deux critères parmi les suivants : hyperglycémie, taux élevé de triglycérides, faible taux de cholestérol HDL, et hypertension artérielle (Zimmet et coll., 2007

).
. L’étude de Wahi et coll. (2011)

retrouve un syndrome métabolique chez 8 des 63 enfants présentant un TDC probable et chez 3 des 63 sujets contrôles avec un pourcentage 3 fois plus élevé d’obésité abdominale chez les sujets porteurs d’un TDC probable, ainsi qu’un taux de triglycérides et une tension artérielle supérieurs.
Les répercussions sont donc visibles sur deux plans : psychosocial avec la tendance à l’isolement et l’apparition de troubles internalisés ; physique avec les risques liés à la sédentarité comme l’obésité et les troubles cardio-vasculaires (Rivilis et coll., 2011

; Hendrix et coll., 2014

). La présence de ressources psychosociales et d’un support social de qualité pourrait dans ce modèle jouer un rôle de modérateur.
L’absence d’études sur des populations françaises rend toutefois difficile la généralisation de ces travaux réalisés pour l’essentiel en Amérique du Nord, en Australie et à Taiwan. En effet, le rapport au sport et à l’activité sportive n’est pas forcément le même dans les différents contextes et les conséquences en termes de surpoids et obésité peuvent ainsi varier.
Syndrome d’hypermobilité articulaire bénigne
Ce syndrome, appelé aussi syndrome d’Ehlers-Danlos, est une maladie rare avec anomalie du tissu conjonctif qui se caractérise par une hyperlaxité de différentes articulations. Kirby et coll. (2005)

ont montré que les sujets avec syndrome d’hypermobilité articulaire bénigne (SHAB) et les sujets présentant un TDC partagent un certain nombre de difficultés dans différents domaines : motricité (vélo, ballon, ciseaux, habillage), apprentissages scolaires, relations sociales.
La question de l’association entre ces troubles a été posée à plusieurs reprises, mais la qualité des études laisse parfois à désirer comme le montre la revue de Clark et Khattab (2012)

. Une étude réalisée par Adib et coll. (2005)

sur une population de 125 patients avec un SHAB retrouve une association fréquente avec différents troubles moteurs : 48 % d’entre eux sont considérés comme maladroits par les parents, 36 % comme ayant des difficultés de coordination et 7 % ont un diagnostic de TDC. En sens inverse, Kirby et Davies (2007)

recherchent les signes du SHAB sur une population de 27 enfants présentant un TDC comparés à 27 sujets à développement typique. Les résultats indiquent que 37 % des enfants porteurs d’un TDC présentent des symptômes du SHAB associés à des douleurs articulaires, contre seulement 7,4 % chez les sujets ordinaires. Ces résultats sont confirmés par Jelsma et coll. (2013)

à l’aide du score d’hypermobilité de Beighton sur une population de 36 enfants présentant un TDC âgés de 7 à 10 ans comparés à 352 enfants ordinaires âgés de 3 à 16 ans : score de 5 sur 9 et 64 % d’hypermobilité chez les sujets présentant un TDC, contre 2,9 et 33 % pour le groupe contrôle. Les auteurs montrent de plus une corrélation négative entre le score de Beighton, notamment l’hyperextension des genoux, et le score total de dégradation à la MABC chez les sujets présentant un TDC. Ces éléments pourraient rendre compte des difficultés rencontrées dans le contrôle postural.
L’association TDC et SHAB comparée à un TDC isolé s’accompagne d’un ensemble de difficultés additionnelles : chutes plus fréquentes accompagnées de contusions, difficulté à maintenir une posture ou une position, douleurs au cours de l’écriture et articulaires, TDA/H plus fréquent, troubles de la déglutition, difficultés à produire un discours narratif, ainsi que de la constipation (Celletti et coll., 2015

).
Autres troubles associés
Comme nous l’avons vu précédemment, les enfants présentant un TDC sont plus nombreux que leurs pairs à présenter une symptomatologie anxieuse. Or, celle-ci pourrait être associée à des troubles du sommeil. Barnett et Wiggs (2012)

ont documenté l’existence et la nature des troubles du sommeil en comparant les données issues d’un questionnaire (
Children’s Sleep Habits Questionnaire) rempli par les parents de 16 garçons de 8-12 ans présentant un TDC et 16 témoins de même âge. Les résultats montrent que la quantité de sommeil est similaire dans les deux groupes. En revanche, la qualité du sommeil semble plus souvent altérée dans le groupe présentant un TDC avec significativement plus de résistance au moment du coucher, plus de parasomnies (agitation durant le sommeil notamment) et de somnolence diurne. Les auteurs signalent les interactions possibles des troubles du sommeil avec le TDC et la nécessité de les prendre en compte sans toutefois proposer d’explication particulière. Ces résultats méritent d’être confirmés par d’autres études.
De façon plus anecdotique, le nombre de sujets porteurs d’un TDC ou TDC probable est plus élevé chez des enfants avec migraine sans aura que chez des sujets à développement typique (Esposito et coll., 2012

).
S’agissant de l’épilepsie, il est difficile de parler de trouble associé au TDC dans la mesure où cette condition neurologique aux multiples étiologies entre dans les critères d’exclusion du DSM-5. L’étude de Reilly et coll. (2015)

recherche cependant, à l’aide du
Developmental Coordination Disorder Questionnaire, les symptômes de TDC au sein d’une population de 69 enfants avec épilepsie âgés de 5 ans 1 mois à 15 ans 9 mois. Pour le sous-groupe avec paralysie cérébrale, la presque totalité des enfants obtient des scores qui rentrent dans la catégorie à risque de TDC. Pour le sous-groupe sans paralysie cérébrale, 61 % des enfants rentrent dans la catégorie à risque. Il existe donc des troubles de la coordination secondaire chez les sujets présentant une épilepsie sans que l’on puisse pour autant parler de TDC.
Modèles de l’association des troubles
Déficit en attention, contrôle moteur et perception (DAMP)
Après avoir remis en cause l’individualisation du TDA/H au sein de ce que l’on appelait dysfonctionnement cérébral
a minima (DCM) et dans l’optique de faire évoluer un concept abondamment critiqué, Gillberg et Rasmussen ont proposé dès le début des années 1980 l’appellation de déficit en attention, contrôle moteur et perception (DAMP) (Gillberg et coll., 1982

; Gillberg et Rasmussen, 1982

; Rasmussen et Gillberg, 2000

; Gillberg, 2003

; Gillberg et Kadesjö, 2009

). Ces auteurs considèrent en effet que l’on minimise l’association fréquente du TDA/H et des troubles de la coordination. Ils cherchent alors à mettre au point des outils de dépistage dans le cadre d’une coopération entre neuropédiatres et psychiatres de l’enfant. Le diagnostic de DAMP est fait sur la présence concomitante d’un « dysfonctionnement perceptivo-moteur » ou d’un TDC et d’un trouble déficitaire de l’attention, sans que l’ensemble de la symptomatologie du TDA/H soit nécessairement présente. Landgren et coll. (2000)

distinguent plusieurs degrés de sévérité dans le DAMP :
• sévère avec une atteinte des cinq domaines suivants, à savoir attention, motricité fine, motricité globale, perception et parole/langage ;
• modéré avec un trouble de l’attention accompagné d’une atteinte dans un à trois des autres domaines.
Le suivi de la cohorte initiale (Gillberg et coll., 1982

) sur une durée de 15 ans montre que les sujets avec DAMP présentent, à l’âge de 22 ans, un risque plus élevé de personnalité antisociale, d’alcoolisme, d’infractions criminelles, de dyslexie et un plus faible niveau d’instruction que le groupe contrôle (Rasmussen et Gillberg, 2000

).
Toutefois l’appellation reste limitée à quelques pays scandinaves, Danemark et Suède principalement, et fait l’objet de différentes critiques (Rydelius, 2000

). Ainsi Sonuga-Barke (2003)

, tout en reconnaissant l’intérêt d’avoir mis l’accent sur l’association des troubles de la coordination et du TDA/H, estime que les conditions ne sont pas réunies pour adopter une nouvelle entité nosographique. Il faudrait en effet montrer, d’une part, que les troubles de la coordination retrouvés dans le TDA/H ont des caractéristiques singulières (spécificité) et, d’autre part, que l’association des deux troubles n’est pas une simple juxtaposition de leurs symptomatologies respectives mais qu’une aggravation nette est présente (caractère multiplicatif).
Développement cérébral atypique
Kaplan et coll. (1998)

et Gilger et Kaplan (2001)

font appel à la notion de développement cérébral atypique
Atypical Brain Development pour rendre compte de ces phénomènes d’associations. Le caractère atypique repose sur les variations dans le développement du cerveau et des capacités qui en dépendent. Ces variations structurelles et fonctionnelles ne se limitent pas au seul dysfonctionnement mais seraient explicatives des modalités de fonctionnement inhabituelles. Un tel modèle s’appuie sur la constatation que, dans un trouble donné, les dysfonctionnements cérébraux ne sont pas localisés dans une seule région et que les informations fournies par les techniques d’imagerie cérébrale ne permettent pas de mettre en avant une zone plutôt qu’une autre, comme l’aire temporo-pariétale gauche dans la dyslexie ou le cortex préfrontal dans le TDA/H, puisque des anomalies sont également notées dans d’autres aires corticales et sous-corticales (Kaplan et coll., 1998

). Le caractère statique d’un mauvais fonctionnement cérébral, comme dans la notion de dysfonctionnement cérébral
a minima, est ainsi remplacé par un point de vue plus « dynamique » prenant en compte l’aspect développemental et éventuellement transitoire de certaines manifestations. Un tel cadre général permettrait d’englober autant les forces que les faiblesses manifestées par l’individu dans différents domaines.
L’hypothèse du développement cérébral atypique peut être confortée par des auteurs comme Pettersson et coll. (2013)

, qui postulent l’existence d’un possible facteur génétique commun responsable des phénomènes de comorbidité ou de covariation. Ce facteur génétique commun influencerait le développement cérébral à divers moments clés et affecterait les processus normaux de croissance dans différentes régions responsables des apprentissages, des interactions sociales ou encore du contrôle comportemental.
Les hypothèses qui portent plus spécifiquement sur l’association entre troubles de la motricité et langage sont développées dans le chapitre suivant.
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