Pesticides et effets sur la santé
Nouvelles données
2021
→ Aller vers ANALYSE→ Aller vers SYNTHESE
Cancer du poumon
Danièle Luce
Irset, Inserm UMR-S 1085, Pointe-à-Pitre
Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer en France
et dans le monde (Bray et coll., 2018

). En France, en 2018, les taux d’incidence
standardisés sur l’âge (population mondiale) pour 100 000 étaient de
50,5 chez les hommes et de 23,2 chez les femmes (Defossez et coll.,
2019

). Avec
46 363 nouveaux cas par an, dont 67 % chez les hommes, le cancer du
poumon est par ordre de fréquence le deuxième cancer chez les hommes et
le troisième chez les femmes. Le pronostic est péjoratif, avec une
survie nette standardisée à 5 ans de l’ordre de 15 % (Cowppli-Bony et
coll., 2016

). Les
principaux types histologiques sont les adénocarcinomes, les carcinomes
épidermoïdes et les cancers à petites cellules, qui représentent en
France environ 53 %, 19 % et 11 % des cancers broncho-pulmonaires
respectivement.
Le tabac est le facteur de risque majeur, et la proportion de cas de
cancer du poumon attribuables au tabac dans les pays occidentaux est de
l’ordre de 90 % (IARC, 2004

). De nombreux autres cancérogènes pulmonaires
ont cependant été identifiés, souvent présents en milieu de travail,
comme l’amiante, la silice cristalline, les hydrocarbures aromatiques
polycycliques, les gaz d’échappement diesel, les fumées de soudage, les
composés du nickel et du chrome (Delva et coll.,
2017

). La
pollution atmosphérique est également reconnue comme une cause de cancer
du poumon (IARC, 2016

). Concernant les pesticides, l’arsenic et ses
composés inorganiques sont classés par le Circ comme cancérogènes
pulmonaires certains. L’application et la pulvérisation d’insecticides
non arsenicaux (IARC, 1991

) et le diazinon (IARC,
2017

) sont
classés comme des cancérogènes probables, avec pour organe cible le
poumon.
Depuis les années 90, l’incidence est globalement stable en France chez
les hommes et en augmentation chez les femmes. Ces tendances temporelles
sont majoritairement liées à l’évolution de la consommation de tabac.
L’apparente stabilité de l’incidence chez les hommes masque cependant
des évolutions différentes des principaux types histologiques, avec une
augmentation de l’incidence des adénocarcinomes et une baisse de
l’incidence des carcinomes épidermoïdes et des carcinomes à petites
cellules. Cette augmentation de l’incidence des adénocarcinomes est
observée dans la plupart des pays, et pourrait refléter des changements
dans le type et la composition des cigarettes (Lortet-Tieulent et coll.,
2014

).
D’autres facteurs pourraient être impliqués, mais peu d’études ont
évalué l’impact de facteurs professionnels ou environnementaux sur le
risque des différents types histologiques de cancer du poumon.
Les données épidémiologiques sur le lien entre exposition aux pesticides
et cancer du poumon sont présentées ci-dessous en deux parties
principales : études portant sur les pesticides dans leur ensemble, sans
distinction de type ; études portant sur des familles de pesticides ou
des substances actives.
Les méta-analyses, les études de cohorte prospectives ou historiques et
les études cas-témoins portant sur la mortalité ou l’incidence du cancer
du poumon ont été prises en compte. Pour les études de cohorte ayant
fait l’objet de plusieurs suivis, la mise à jour la plus récente a été
retenue. Lorsque dans une étude des données étaient disponibles à la
fois pour l’incidence et la mortalité, les résultats sur l’incidence ont
été privilégiés. Les études présentant des résultats pour l’ensemble des
cancers respiratoires (cavités naso-sinusiennes, larynx, poumon, plèvre)
et les études de mortalité ou d’incidence proportionnelle n’ont pas été
analysées.
Cancer du poumon et pesticides, tous types
confondus
Dans cette section sont d’abord présentées les études en milieu
agricole, portant sur les travailleurs du secteur agricole en
général et sur certaines tâches ou activités, puis les études
portant sur des travailleurs de la production de pesticides.
Études en milieu
agricole
Travailleurs de
l’agriculture
Un risque de cancer du poumon plus faible que celui de la
population générale est observé de façon constante dans les
populations de travailleurs du secteur agricole. La dernière
méta-analyse (Acquavella et coll.,
1998

), datant de 1998 et portant sur 29 études, a mis en
évidence un méta-RR de 0,65 ; IC 95 % [0,58-0,75], avec
cependant une forte hétérogénéité entre études
(p < 10
-5).
Ce risque de cancer du poumon significativement diminué chez
les agriculteurs et travailleurs agricoles est confirmé dans
les études de cohorte postérieures à cette méta-analyse, en
particulier dans plusieurs larges études. L’évaluation la
plus récente de l’incidence des cancers dans
l’
Agricultural Health Study (AHS), portant sur
20 ans de suivi et 1 110 cancers du poumon, retrouve des SIR
significativement inférieurs à 1 pour les applicateurs
exploitants (SIR = 0,51 ; IC 95 % [0,48-0,55]), les
applicateurs professionnels (SIR = 0,67 ; IC 95 %
[0,50-0,88]) et les conjoints SIR = 0,41 ; IC 95 %
[0,36-0,46]) (Lerro et coll.,
2019

). Dans la cohorte AGRICAN, une
première analyse de l’incidence des cancers, incluant
775 cancers du poumon, a également montré des SIR
significativement inférieurs à 1 chez les hommes
(SIR = 0,58 ; IC 95 % [0,54-0,63]) comme chez les femmes
(SIR = 0,66 ; IC 95 % [0,56-0,77]) (Lemarchand et coll.,
2017

). Le déficit de cancer du poumon
était légèrement plus marqué chez les exploitants agricoles,
mais variait peu en fonction de l’utilisation ou non de
pesticides. Dans une étude portant sur 15 millions de
personnes des 5 pays nordiques (Pukkala et coll.,
2009

), des déficits significatifs de
cancer du poumon ont été observés chez les agriculteurs
(hommes : SIR = 0,56 ; IC 95 % [0,55-0,57] ; femmes :
SIR = 0,46 ; IC 95 % [0,44-0,49]) et chez les jardiniers
(hommes : SIR = 0,68 ; IC 95 % [0,66-0,71] ; femmes :
SIR = 0,54 ; IC 95 % [0,51-0,58]). Dans une cohorte
canadienne de plus de deux millions d’actifs (Kachuri et
coll., 2017

), les 70 570 travailleurs de
l’agriculture, comparés aux travailleurs des autres
secteurs, présentaient des risques de cancer du poumon
significativement diminués (hommes : HR = 0,75 ; IC 95 %
[0,70-0,80] ; femmes : HR = 0,58 ; IC 95 % [0,50-0,66]),
retrouvés à la fois dans l’élevage et dans les cultures, et
chez les hommes moins marqués chez les salariés que chez les
exploitants. La mortalité des travailleurs agricoles a
également été comparée à la mortalité des autres
travailleurs dans une cohorte de 15 millions d’actifs en
Espagne (Zhao et coll.,
2019

), en calculant des rapports de
taux de mortalité standardisés (MRR,
mortality rate
ratio). Pour le cancer du poumon, le rapport de taux
était significativement inférieur à 1 chez les femmes
(MRR = 0,56 ; IC 95 % [0,46-0,67]) mais proche de 1
(MRR = 0,98 ; IC 95 % [0,94-1,02]) chez les hommes. Une
analyse similaire dans une région agricole du Nord de
l’Italie a mis en évidence des rapports de taux de mortalité
standardisés inférieurs à 1 chez les hommes (MRR = 0,63 ;
IC 95 % [0,56-0,66]) (Bucchi et coll.,
2004

) comme chez les femmes (MRR = 0,80
IC 95 % [0,60-1,06]) (Nanni et coll.,
2005

). Des SIR significativement
inférieurs à 1 ont également été observés chez les
utilisateurs de pesticides agricoles au Royaume-Uni (Frost
et coll., 2011

) (hommes : SIR = 0,51 ; IC 95 %
[0,43-0,51] ; femmes SIR = 0,31 ; IC 95 % [0,04-2,19]), et
chez les hommes exposés aux pesticides, majoritairement des
agriculteurs, en Australie (SIR = 0,52 ; IC 95 %
[0,41-0,65]) (MacFarlane et coll.,
2010

).
Les trois cohortes qui présentent des résultats en fonction
du type histologique retrouvent des SIR inférieurs à 1 pour
tous les types histologiques (Pukkala et coll.,
2009

; Lemarchand et coll.,
2017

; Lerro et coll.,
2019

).
Ce risque diminué de cancer du poumon dans les populations
agricoles s’explique en grande partie par leur consommation
de tabac relativement faible. En effet, dans la plupart des
pays industrialisés, les agriculteurs fument moins que la
population générale. C’est le cas en France, avec dans le
secteur de l’agriculture 21 % de fumeurs chez les hommes et
9 % de fumeuses chez les femmes, contre respectivement 29 %
et 19 % dans la population générale (Lauzeille et coll.,
2009

). La proportion de fumeurs dans
les cohortes AHS (Lerro et coll.,
2019

) et AGRICAN (Lemarchand et coll.,
2017

) est également inférieure à celle
de la population générale. Dans la cohorte de 15 millions de
personnes des pays nordiques (Pukkala et coll.,
2009

), une étude complémentaire
réalisée dans la composante norvégienne montre qu’après un
ajustement indirect sur le tabac à partir de données
externes, les SIR chez les hommes passent de 0,42 à 0,93
(IC 95 % [0,9-1,0]) chez les agriculteurs, et de 0,69 à 1,54
(IC 95 % [1,3-1,8]) chez les jardiniers. En revanche, en
Espagne, si les agricultrices sont moins souvent fumeuses
que les femmes d’autres secteurs, les agriculteurs sont plus
souvent fumeurs que les non-agriculteurs, ce qui est reflété
dans les résultats de la cohorte espagnole (Zhao et coll.,
2019

).
Les études estimant le risque de cancer du poumon chez les
travailleurs de l’agriculture après ajustement sur la
consommation de tabac observent en général des risques
augmentés, parfois de façon significative
(tableau I

, voir en
fin de cette communication). Dans une cohorte prospective
européenne portant sur plus de 200 000 participants, une
analyse sur les associations entre profession et cancer du
poumon a mis en évidence un HR de 1,45 ; IC 95 % [1,1-1,9]
chez les travailleurs agricoles (Veglia et coll.,
2007

). Dans une étude cas-cohorte au
sein d’une cohorte néerlandaise en population générale,
portant sur 1 920 cas de cancers du poumon masculin et une
sous-cohorte de 2 251 hommes, les RR de cancer du poumon
pour les ouvriers de l’agriculture étaient de 1,10 ; IC 95 %
[0,72-1,68] pour une durée d’emploi inférieure à 15 ans et
de 1,07 ; IC 95 % [0,64-1,79] pour une durée de 15 ans ou
plus (Preller et coll.,
2008

). Un risque non significativement
augmenté de décès par cancer du poumon chez les travailleurs
agricoles a également été observé dans une cohorte
américaine de 143 863 travailleurs, représentative au niveau
national, avec un HR de 1,19 ; IC 95 % [0,74-1,89] (Lee et
coll., 2006a

). Dans les études cas-témoins qui
ont examiné le risque de cancer du poumon chez les
agriculteurs ou dans l’agriculture, les OR ajustés sur le
tabac sont significativement supérieurs à 1 dans 5 études
(Levin et coll., 1988

; Jöckel et coll.,
1992

; Pezzotto et Poletto,
1999

; Brüske-Hohlfeld et coll.,
2000

; Bardin-Mikolajczak et coll.,
2007

), non significativement supérieurs à 1 dans 6 études (de
Stefani et coll., 1996

; Jahn et coll.,
1999

; Settimi et coll.,
1999

; Matos et coll.,
2000

; Settimi et coll.,
2001

; Corbin et coll.,
2011

) et seules trois études ont
rapporté des risques légèrement diminués à la limite de la
significativité statistique (Zahm et coll.,
1989

; Fincham et coll.,
1992

; Mac-Arthur et coll.,
2009

). Quatre études ont également
évalué le risque de cancer du poumon associé à l’exposition
aux pesticides en général (Chan-Yeung et coll.,
2003

; Lee et coll.,
2006b

; McHugh et coll.,
2010

; Ganesh et coll.,
2011

), avec des OR ajustés sur le tabac
significativement augmentés pour trois d’entre elles
(Chan-Yeung et coll., 2003

; McHugh et coll.,
2010

; Ganesh et coll.,
2011

).
Un autre facteur contribuant à un risque faible de cancer du
poumon dans l’agriculture est l’exposition aux endotoxines.
Les endotoxines sont des composants de la paroi des
bactéries Gram négatif, et sont libérées lors de la lyse de
ces bactéries. Elles sont présentes à des niveaux élevés
dans l’agriculture, particulièrement dans l’élevage et dans
les activités exposant aux poussières de grains.
L’exposition aux endotoxines a été associée à une diminution
du risque de cancer du poumon (Lenters et coll.,
2010

; Ben Khedher et coll.,
2017

).
Dans la cohorte AHS, le SIR pour le cancer du poumon a été
recalculé en stratifiant sur la consommation de tabac et sur
l’exposition aux endotoxines, évaluée à partir des activités
exposantes à l’inclusion (travail des grains et contact avec
les animaux). Chez les applicateurs exploitants, le SIR
était de 1,15 ; IC 95 % [1,01-1,30] chez les fumeurs non
exposés aux endotoxines, et de 0,74 ; IC 95 % [0,67-0,81]
chez les fumeurs exposés aux endotoxines. Des résultats
similaires étaient retrouvés chez les conjoints (Lerro et
coll., 2019

). Ces résultats suggèrent que
l’exposition aux endotoxines participerait au faible risque
de cancer du poumon observé dans cette cohorte. Les deux
cohortes AGRICAN et AHS mettent par ailleurs en évidence des
risques diminués de cancer du poumon dans l’élevage, et un
risque diminué de cancer du poumon a été observé dans la
cohorte AGRICAN chez les cultivateurs de maïs et de blé/orge
(voir ci-dessous).
Tâches/activités en milieu
agricole
Plusieurs études ont évalué les associations entre risque de
cancer du poumon et différentes tâches ou activités en
milieu agricole, avec ajustement sur la consommation de
tabac.
L’élevage est en général associé à des risques diminués,
reflétant possiblement un effet protecteur de l’exposition
aux endotoxines, avec cependant des résultats peu cohérents
sur le rôle du type d’élevage (bovins, volaille ou
autres).
Dans une cohorte de 2 561 éleveurs laitiers en Italie, le SMR
pour le cancer du poumon était de 0,64 ; IC 95 %
[0,51-0,81], et diminuait avec le nombre d’animaux. Une
étude cas-témoins nichée dans la cohorte a confirmé ces
résultats, les OR ajustés sur le tabac diminuant
significativement avec le nombre d’animaux (p < 0,001)
(Mastrangelo et coll., 2005

).
Dans la cohorte AHS, le risque de cancer a été étudié en
fonction des activités d’élevage au moment de l’inclusion
(Beane Freeman et coll.,
2012

). L’élevage de volailles était associé à un risque
significativement diminué de cancer du poumon (RR = 0,63 ;
IC 95 % [0,4-0,97]). Aucune association significative
n’était observée avec l’élevage d’autres animaux : bovins
(RR = 1,0 ; IC 95 % [0,8-1,2]), porcins (RR = 1,0 ; IC 95 %
[0,8-1,3]), ovins (RR = 0,7 ; IC 95 % [0,3-1,7]). Le risque
de cancer du poumon diminuait significativement avec le
nombre de têtes de bétail (p de tendance = 0,04), avec un RR
de 0,5 ; IC 95 % [0,3-1,0] pour 1 000 têtes ou plus. Le
nombre de têtes par type d’animal et la durée d’exposition
n’étaient pas disponibles.
Le risque de cancer du poumon dans l’élevage a été examiné en
détail dans la cohorte AGRICAN (Tual et coll.,
2017

). L’élevage de bovins était
associé à un risque significativement diminué (HR = 0,72 ;
IC 95 % [0,58-0,90]), le risque diminuant avec la durée
d’exposition (p de tendance < 0,01). Une association
négative avec la durée d’exposition était également observée
pour l’élevage de chevaux (p de tendance = 0,09). Aucune
relation significative avec la durée d’exposition n’était
observée pour l’élevage d’autres animaux (volaille, porcs,
moutons, chèvres). Cependant, pour l’élevage de porcs, le
risque de cancer du poumon augmentait significativement avec
le nombre d’animaux (p de tendance = 0,03), et l’utilisation
d’insecticides était associée à un risque significativement
augmenté de carcinome épidermoïde seulement (HR = 1,85 ;
IC 95 % [1,01-3,39]).
Une étude cas-témoins en France a également mis en évidence
un risque diminué de cancer du poumon dans l’élevage (Guida
et coll., 2011

). Deux autres études cas-témoins
présentent des résultats contrastés, avec en
Nouvelle-Zélande un risque de cancer du poumon diminué chez
les éleveurs de bétail polyvalents mais augmenté chez les
éleveurs de bovins (Corbin et coll.,
2011

), et en Allemagne un risque
augmenté chez les éleveurs d’animaux et les producteurs de
lait (Brüske-Hohlfeld et coll.,
2000

).
Une autre analyse au sein de la cohorte AGRICAN a permis
d’évaluer le risque de cancer du poumon pour différentes
activités et tâches associées à diverses cultures (Boulanger
et coll., 2018

). Des risques diminués de cancer
du poumon, et une association inverse significative avec la
durée d’exposition ont été observés pour les cultures de
maïs (HR = 0,76 ; IC 95 % [0,62-0,92] ; p de
tendance = 0,01) et de blé/orge (HR = 0,85 ; IC 95 %
[0,70-1,04] ; p de tendance = 0,05). Les cultivateurs de
céréales peuvent être exposés à des niveaux élevés
d’endotoxines, ce qui pourrait en partie expliquer ces
résultats. La viticulture était associée à un risque élevé
d’adénocarcinome uniquement (HR = 1,27 ; IC 95 %
[0,94-1,72]). Un risque élevé de carcinome à petites
cellules, augmentant avec la durée d’exposition a été
observé chez les cultivateurs de pois fourragers
(HR = 1,56 ; IC 95 % [0,74-3,31] ; p de tendance = 0,04),
particulièrement ceux qui utilisaient des pesticides
(HR = 2,38 ; IC 95 % [1,07-5,28]). Des associations
positives ont également été observées entre carcinome
épidermoïde et culture de tournesol (HR = 1,59 ; IC 95 %
[0,97-2,62]), taille dans l’arboriculture (HR = 1,44 ;
IC 95 % [0,92-2,27]), et utilisation de pesticides dans la
culture de la betterave (HR = 1,47 ; IC 95 %
[0,92-2,34]).
Le risque de cancer du poumon associé à certaines cultures
spécifiques a été également évalué dans plusieurs études
cas-témoins, mais les activités ou professions sont
regroupées de façon différente d’une étude à l’autre, et les
résultats sont difficilement comparables. Un risque
significativement augmenté a été rapporté dans
l’horticulture (Brüske-Hohlfeld et coll.,
2000

). Des augmentations non
significatives de risque ont aussi été observées chez les
viticulteurs (Settimi et coll.,
1999

; Corbin et coll.,
2011

; Guida et coll.,
2011

), les jardiniers et viticulteurs
(Jahn et coll., 1999

), les arboriculteurs (Settimi et
coll., 1999

; Guida et coll.,
2011

), les arboriculteurs et
viticulteurs (Jöckel et coll.,
1992

), les arboriculteurs et maraîchers
(Brüske-Hohlfeld et coll.,
2000

). Un risque élevé de cancer du
poumon a également été observé dans la culture de la canne à
sucre (Amre et coll., 1999

), attribué cependant à la présence
dans les feuilles de canne à sucre de fibres de silice
biogéniques plutôt qu’à l’utilisation de pesticides. Aucune
de ces études ne présente de résultat en fonction du type
histologique.
Production de
pesticides
Dans une méta-analyse portant sur 32 études de cohortes de
travailleurs de la production de phytosanitaires, Jones et coll.
(2009

) ont observé une augmentation significative du risque de
décès par cancer du poumon (méta-SMR = 1,22 ; IC 95 %
[1,05-1,41]), avec cependant une forte hétérogénéité entre
études (p = 0,03). L’examen des sources d’hétérogénéité par
méta-régression met en évidence une association positive avec la
proportion de perdus de vus, et une association négative avec la
durée de suivi et avec la proportion d’hommes, cette dernière
association étant reflétée par un méta-SMR plus élevé chez les
femmes (méta-SMR = 2,49 ; IC 95 % [1,37-4,53]) que chez les
hommes (méta-SMR = 1,20 ; IC 95 % [1,03-1,40]). Les travailleurs
de ces cohortes étaient de plus exposés à une grande variété de
pesticides (phénoxyherbicides, organochlorés, organophosphorés,
arsenicaux). Les résultats de certaines cohortes ou groupes de
cohortes sont décrits ci-dessous dans la section sur les
familles de pesticides.
Aucune cohorte ne disposait de données sur la consommation de
tabac. Dans cette méta-analyse, des excès significatifs de décès
sont aussi observés pour les cancers des voies aéro-digestives
supérieures, fortement associés au tabac. Cependant, des
déficits étaient observés pour les décès par maladie
cardio-vasculaire et maladie respiratoire non maligne, et il est
peu vraisemblable que l’effet de confusion du tabac explique
entièrement les résultats pour le cancer du poumon.
Familles de pesticides/substances
actives
Les études permettant d’évaluer le lien entre cancer du poumon et des
familles de pesticides ou des substances actives sont peu
nombreuses. Les données disponibles proviennent très majoritairement
de l’
Agricultural Health Study. Les études au sein de la
cohorte AHS ont porté principalement sur les applicateurs
(exploitants ou commerciaux) et ont examiné plus de 40 substances
actives. Une étude a également évalué le risque de cancer associé à
l’utilisation personnelle d’insecticides organochlorés des épouses
des applicateurs exploitants, étude limitée cependant par le faible
nombre de cas de cancer du poumon exposés. Toutes les analyses au
sein de la cohorte AHS sont ajustées sur la consommation de tabac de
façon détaillée, et de nombreux autres facteurs de confusion
potentiels ont été évalués et pris en compte si nécessaire (autres
pesticides, niveau d’étude, région, antécédents familiaux de cancer,
élevage...). Les principaux résultats de la cohorte AHS, dans le
suivi le plus récent, sont présentés dans le
tableau II

(associations
positives) (voir en fin de cette communication) et le
tableau III

(associations
négatives ou absence d’associations) (voir en fin de cette
communication).
En dehors de la cohorte AHS, les informations disponibles proviennent
d’une méta-analyse et d’une étude internationale sur les
phénoxyherbicides et chlorophénols, de quelques cohortes historiques
professionnelles et de deux études cas-témoins, une étude
cas-témoins en Uruguay et une petite étude cas-témoins nichée dans
une cohorte d’applicateurs de pesticides en Floride. À noter que
seules les études cas-témoins comportaient un ajustement sur le
tabac, avec en revanche une évaluation des expositions assez
sommaire.
L’arsenic est un cancérogène pulmonaire reconnu et les études sur le
lien entre exposition à l’arsenic et/ou à ses composés ne seront pas
détaillées ici. L’exposition aux pesticides arsenicaux a été
associée à des risques élevés de cancer du poumon dans des études
anciennes de travailleurs de la production ou de la viticulture
(IARC, 2012

).
Aucune étude récente n’a spécifiquement évalué le rôle des
pesticides arsenicaux dans la survenue du cancer du poumon.
Herbicides
Phénoxyherbicides et
chlorophénols
Plusieurs études ont concerné des travailleurs exposés aux
phénoxyherbicides, aux chlorophénols et à leurs contaminants
(furanes et dioxines), sans qu’il soit en général possible
de distinguer les effets des différentes substances.
Dans la méta-analyse de Jones et coll.
(2009

), une analyse limitée aux
20 cohortes de production de phénoxyherbicides a mis en
évidence un excès de décès par cancer du poumon
(méta-SMR = 1,28 ; IC 95 % [1,08-1,52]), sans hétérogénéité
significative entre les études (p = 0,252). En revanche,
dans une étude internationale du Circ combinant 36 cohortes
de travailleurs de la production ou de l’application de
phénoxyherbicides ou chlorophénols dans 12 pays (Kogevinas
et coll., 1997

), le SMR pour le cancer du poumon
était de 1,09 ; IC 95 % [0,98-1,20]. Cette légère
augmentation non significative était de plus limitée aux
travailleurs également exposés aux dioxines, en particulier
à la TCDD (SMR = 1,12 ; IC 95 % [0,98-1,28]). Dans le groupe
considéré comme non exposé aux dioxines, le SMR était de
1,03 ; IC 95 % [0,87-1,21], et aucune relation n’était
observée avec la durée d’exposition ou le temps écoulé
depuis le début de l’exposition. À noter qu’une partie des
cohortes de cette étude sont incluses dans la méta-analyse
de Jones et coll.
Certaines cohortes incluses dans l’étude internationale du
Circ et/ou la méta-analyse de Jones et coll. ont fait
l’objet de mises à jour et les résultats ne sont globalement
pas en faveur d’un risque augmenté de cancer du poumon. La
cohorte néerlandaise ne retrouve pas dans le dernier suivi
l’excès de décès par cancer du poumon mis initialement en
évidence (Boers et coll.,
2010

). Le suivi de la mortalité dans la cohorte
néo-zélandaise, fortement exposée aux dioxines, met en
évidence une mortalité par cancer du poumon non
significativement élevée chez les travailleurs de la
production, et diminuée chez ceux de la pulvérisation
(Mannetje et coll., 2005

). Aucun excès de cancer du poumon
n’est observé dans la dernière mise à jour de la cohorte
danoise (Lynge, 1998

), exposée principalement au 2,4 D
et/ou MCPA. Le suivi de l’incidence d’une cohorte américaine
de la fabrication, formulation et empaquetage de 2,4 D
(Burns et coll., 2011

) ne met pas non plus en évidence
de risque élevé de cancer du poumon.
Trois études de cohortes ont permis d’évaluer le risque de
cancer du poumon chez des travailleurs exposés au
pentachlorophénol, peu contaminé par la TCDD (Demers et
coll., 2006

; Collins et coll.,
2009

; Ruder et Yiin,
2011

). Dans deux études de mortalité de
travailleurs de la production aux USA, il a été possible
d’identifier une sous-cohorte de travailleurs exposés au
pentachlorophénol seulement, avec un risque de décès par
cancer du poumon significativement augmenté dans une de ces
études (SMR = 1,56 ; IC 95 % [1,27-1,9]) (Ruder et Yiin,
2011

), mais pas dans l’autre
(SMR = 1,1 ; IC 95 % [0,7-1,6]) (Collins et coll.,
2009

). Dans une cohorte canadienne de
25 685 travailleurs de scieries, exposés au
pentachlorophénol et au tétrachlorophénol (Demers et coll.,
2006

), le SIR pour le cancer du poumon
était de 1,02 ; IC 95 % [0,93-1,11]. Dans les analyses
internes, aucune relation dose-réponse n’était observée avec
les niveaux cumulés d’exposition au pentachlorophénol
(p = 0,45) ou au tétrachlorophénol (p = 0,20).
Dans la cohorte AHS, le risque de cancer du poumon a été
examiné en fonction de l’exposition au 2,4 D et au 2,4,5 T
(Bonner et coll., 2017

). Un RR augmenté (RR = 1,47 ;
IC 95 % [0,86-2,51]) mais non significatif a été observé
dans le dernier quartile d’exposition cumulée pour le
2,4,5 T mais sans relation dose-réponse monotone
(p = 0,939). Aucune association n’a été mise en évidence
avec le 2,4 D.
Une première analyse au sein de la cohorte AHS avait suggéré
une association entre exposition au dicamba et cancer du
poumon (Alavanja et coll.,
2004

). Cette association n’est pas retrouvée dans l’évaluation
la plus récente (Lerro et coll.,
2020

). Les RR sont inférieurs à 1 dans
toutes les catégories d’exposition et aucune tendance n’est
observée avec l’exposition cumulée (p = 0,22). Des résultats
similaires sont observés pour les principaux types
histologiques (adénocarcinomes, carcinomes épidermoïdes,
cancers à petites cellules).
Triazines
Dans une étude de cohorte portant sur 5 774 travailleurs de
deux usines de la production de triazines aux USA (Louisiane
et Alabama), une mortalité par cancer du poumon
significativement augmentée a été observée uniquement chez
les travailleurs classés comme possiblement exposés aux
triazines (SMR = 1,53 ; IC 95 % [1,02-2,20]), aucun excès de
décès par cancer du poumon n’étant observé pour les
expositions probables ou certaines (10 décès observés
versus 12 attendus) (Sathiakumar et coll.,
1996

). La mise à jour de la mortalité
(MacLennan et coll., 2003

) et de l’incidence (MacLennan et
coll., 2002

) dans l’usine de Louisiane n’ont
pas mis en évidence d’excès de cancer du poumon.
Dans la cohorte AHS (Bonner et coll.,
2017

), aucune association n’a été mise en évidence entre le
risque de cancer du poumon et l’exposition à l’atrazine, la
cyanazine ou la métribuzine.
Chloroacétamides
Une étude de cohorte dans une usine de production d’alachlore
aux USA (Acquavella et coll.,
2004

) n’a pas mis en évidence d’excès de cancer du poumon chez
les travailleurs exposés (SIR = 0,45 ; IC 95 % [0,05-1,62],
2 cas) ou fortement exposés (SIR = 0,50 ; IC 95 %
[0,06-1,81], 2 cas) à l’alachlore. Cette cohorte jeune et de
petite taille est cependant peu informative.
Dans la cohorte AHS, aucune association n’a été observée
entre risque de cancer du poumon et exposition à l’alachlore
(Lerro et coll., 2018

) ou au métolachlore (Silver et
coll., 2015

). En revanche, l’exposition à
l’acétochlore est associée à un risque de cancer du poumon
significativement augmenté (RR = 1,74 ; IC 95 % [1,07-1,84])
(Lerro et coll., 2015

), avec cependant un RR plus élevé
pour les expositions faibles (RR = 2,26 ; IC 95 %
[1,24-4,14]) que pour les expositions fortes (RR = 1,47 ;
IC 95 % [0,68-3,16]). Dans la cohorte AHS, l’acétochlore a
souvent été appliqué en mélange avec l’atrazine.
Comparativement aux participants n’ayant utilisé ni
acétochlore ni atrazine, le RR était de 1,32 [0,93-1,88]
pour l’application exclusive d’atrazine, de 1,96 [0,70-5,45]
pour l’application exclusive d’acétochlore et de 2,33
[1,30-4,17] pour l’application d’atrazine et acétochlore en
mélange.
Autres herbicides
Dans la cohorte AHS, des associations entre risque du cancer
du poumon et utilisation de chlorimuron-éthyle et de
pendiméthaline ont été suggérées (Bonner et coll.,
2017

). Des risques élevés ont été observés dans le dernier
quartile d’exposition cumulée (chlorimuron-éthyle :
HR = 1,69 ; IC 95 % [1,00-2,83] ; pendiméthaline :
HR = 1,47 ; IC 95 % [0,93-2,31]), mais sans relation
exposition-réponse monotone (chlorimuron-éthyle :
p = 0,294 ; pendiméthaline : p = 0,251). L’association avec
la pendiméthaline est limitée aux adénocarcinomes, alors que
l’association avec le chlorimuron-éthyle n’est retrouvée que
pour les autres types histologiques regroupés
(non-adénocarcinomes). Aucune autre étude n’a examiné ces
herbicides en lien avec le cancer du poumon. Les autres
herbicides étudiés dans la cohorte AHS n’étaient pas
associés au risque de cancer du poumon.
Insecticides
Organochlorés
DDT
Dans une étude cas-témoins sur le cancer du poumon en
Uruguay (de Stefani et coll.,
1996

), l’exposition au DDT est
associée à un OR de 1,7 (IC 95 % [1,0-2,8]), qui
augmente avec la durée d’exposition (OR = 2,0 ; IC 95 %
[0,9-4,7] pour plus de 20 ans). L’analyse par type
histologique a mis en évidence des OR de 1,3 ; IC 95 %
[0,7-2,3] pour les carcinomes épidermoïdes, de 2,3 ;
IC 95 % [1,2-4,7] pour les adénocarcinomes et de 3,6 ;
IC 95 % [1,5-8,9] pour les cancers à petites
cellules.
Dans la cohorte AHS (Bonner et coll.,
2017

), un risque élevé de cancer du
poumon a été observé pour le dernier quartile
d’exposition cumulée au DDT (HR = 1,46 ; IC 95 %
[0,95-2,25]), mais le test de tendance n’est pas
significatif (p = 0,506). L’analyse par type
histologique suggère une association plus marquée pour
les adénocarcinomes : les HR associés à des durées
d’exposition supérieures à la médiane sont de 1,52 ;
IC 95 % [0,82-2,84] pour les adénocarcinomes et de 1,1 ;
IC 95 % [0,73-1,69] pour les autres types histologiques
regroupés. Aucune association n’a été observée chez les
épouses d’applicateurs exploitants qui avaient
elles-mêmes utilisé du DDT (HR = 0,84 ; IC 95 %
[0,44-1,59]) (Louis et coll.,
2017

).
L’association entre exposition au DDT et cancer du poumon
a également été examinée dans une étude cas-témoins
nichée dans une cohorte d’applicateurs en Floride
(Pesatori et coll.,
1994

), qui a mis en évidence un OR
de 2,6 ; IC 95 % [0,5-14,3] basé sur 5 cas exposés.
Dans une cohorte de 4 552 hommes employés dans des
campagnes de démoustication en Sardaigne (Cocco et
coll., 2005

), la mortalité par cancer du
poumon chez les exposés au DDT était inférieure à celle
de la population générale, et le risque de décès par
cancer du poumon diminuait avec le niveau d’exposition
estimé au DDT (p < 0,01). Des éléments indirects,
notamment une mortalité plus faible pour d’autres causes
liées au tabac, suggèrent une consommation de tabac plus
faible chez les exposés au DDT, mais aucune information
n’était disponible au niveau individuel.
Lindane
Dans une cohorte d’éleveurs de moutons exposés au lindane
en Islande (Rafnsson,
2006

), l’incidence du cancer du
poumon était inférieure à celle de la population
générale, chez les hommes (SIR = 0,54 ; IC 95 %
[0,46-0,54]) comme chez les femmes (SIR = 0,77 ; IC 95 %
[0,33-1,52]).
Dans la cohorte AHS, une première analyse (Purdue et
coll., 2006

) avait mis en évidence un
risque de cancer du poumon significativement augmenté
chez les exposés au lindane (RR = 1,5 ; IC 95 %
[1,1-2,2]). Dans la dernière mise à jour (Bonner et
coll., 2017

), le HR est non
significativement augmenté dans le dernier quartile
d’exposition cumulée (HR = 1,60 ; IC 95 % [0,82-3,14]),
mais sans tendance significative (p = 0,754). Parmi les
épouses des applicateurs exploitants, seulement deux cas
de cancer du poumon avaient utilisé le lindane (Louis et
coll., 2017

).
Aldrine et
dieldrine
Une mortalité par cancer du poumon significativement
inférieure à celle de la population générale
(SMR = 0,63 ; IC 95 % [0,41-0,92]) a été observée dans
une cohorte de la production d’aldrine et dieldrine (van
Amelsvoort et coll.,
2009

). Ce risque diminué de décès
par cancer du poumon était retrouvé pour tous les
niveaux d’imprégnation, estimés à partir de dosages
sanguins de la dieldrine sur un sous-ensemble de la
cohorte : faible (SMR = 0,67), modéré (SMR = 0,86),
élevé (SMR = 0,42). Aucune association n’a été mise en
évidence dans une étude cas-témoins en Uruguay
(OR = 1,1 ; IC 95 % [0,5-2,0]) (de Stefani et coll.,
1996

). Dans la cohorte AHS (Bonner
et coll., 2017

), un risque élevé de cancer du
poumon a été observé dans la catégorie d’exposition
cumulée la plus élevée à la dieldrine (HR = 2,06 ;
IC 95 % [0,95-4,43]), mais sans gradient dose-réponse
significatif (p = 0,88). Aucune association n’a été
observée avec l’aldrine. Chez les épouses des
exploitants, le faible nombre de cas exposés (2 à la
dieldrine et 2 à l’aldrine) ne permettait pas d’analyse
(Louis et coll., 2017

).
Chlordane et
heptachlore
La mortalité par cancer du poumon a été étudiée dans une
cohorte d’applicateurs de pesticides (MacMahon et coll.,
1988

), et aucun excès n’a été
observé dans le sous-groupe des opérateurs de contrôle
des termites, exposés majoritairement au chlordane et à
l’heptachlore (SMR = 1,0 ; IC 90 % [0,7-1,3]). Une étude
cas-témoins nichée dans une cohorte d’applicateurs en
Floride (Pesatori et coll.,
1994

) a rapporté un OR de 1,2
(IC 95 % [0,4-3,8]) associé à l’exposition au chlordane.
Dans la cohorte AHS, un risque élevé de cancer du poumon
a été observé pour le chlordane dans la catégorie
d’exposition cumulée la plus faible (HR = 1,64 ; IC 95 %
[0,99-2,70]), sans tendance significative (p = 0,403),
et aucune association n’a été observée avec l’exposition
à l’heptachlore (Bonner et coll.,
2017

). L’exposition au chlordane
n’était pas associée au risque de cancer du poumon chez
les épouses des applicateurs exploitants (RR = 0,90 ;
IC 95 % [0,47-1,71]) et un seul cas avait été exposé à
l’heptachlore (Louis et coll.,
2017

).
Toxaphène
Dans la cohorte AHS, une association positive entre
risque de cancer du poumon et exposition au toxaphène a
été observée chez les épouses des exploitants
(RR = 2,13 ; IC 95 % [0,87-5,21]) (Louis et coll.,
2017

). Chez les applicateurs
(Bonner et coll., 2017

), les HR étaient non
significativement supérieurs à 1 dans toutes les
catégories d’exposition, mais sans tendance
significative (p = 0,734).
Insecticides
organophosphorés
Dans la cohorte AHS (Bonner et coll.,
2017

), un risque de cancer élevé de cancer du poumon a été
observé dans le dernier quartile d’exposition cumulée au
malathion (HR = 1,37 ; IC 95 % [0,94-2,00]). Les HR
augmentent régulièrement entre le premier et le dernier
quartile, mais la tendance n’est cependant pas significative
(p = 0,197). Dans l’analyse par type histologique,
l’association semble limitée aux non-adénocarcinomes, avec
une tendance significative pour la durée d’exposition
(p = 0,041).
Dans la même étude, des risques de cancer du poumon non
significativement élevés ont été observés dans toutes les
catégories d’exposition au parathion. Le risque augmentait
significativement avec le niveau d’exposition cumulée
(p = 0,049), et une tendance similaire était observée pour
la durée d’exposition (p = 0,073). Le nombre relativement
faible de cas exposés (35 cas) n’a pas permis d’analyse par
type histologique.
Une association significative entre exposition au diazinon et
risque de cancer du poumon a été mise en évidence dans l’AHS
(Jones et coll., 2015

), avec des risques augmentés dans
les catégories les plus élevées de durée d’exposition
(RR = 1,60 ; IC 95 % [1,11-2,31]) et d’exposition cumulée
(RR = 1,41 ; IC 95 % [0,98-2,04]) et une relation dose-effet
significative pour la durée (p = 0,02) et à la limite de la
significativité pour l’exposition cumulée (p = 0,08). Les
principaux types histologiques ont fait l’objet d’une
analyse séparée. Aucune association n’a été mise en évidence
pour les carcinomes épidermoïdes. Pour les autres types
histologiques (adénocarcinomes, cancers à petites cellules
et autres), les résultats sont globalement similaires à ceux
observés pour l’ensemble des cancers du poumon.
Les autres insecticides organophosphorés étudiés dans la
cohorte AHS ne sont pas associés au risque de cancer du
poumon. En particulier, l’association avec l’exposition au
chlorpyrifos, suggérée par une première analyse (Alavanja et
coll., 2004

), n’est pas confirmée dans le
dernier suivi (Bonner et coll.,
2017

).
La seule autre étude donnant des informations sur les
associations entre cancer du poumon et exposition à des
insecticides organophosphorés spécifiques est l’étude
cas-témoins réalisée au sein d’une cohorte d’applicateurs en
Floride (Pesatori et coll.,
1994

). Les OR associés à l’exposition
au diazinon (OR = 2,0 ; IC 95 % [0,7-5,5]) et dans une
moindre mesure au malathion (OR = 1,6 ; IC 95 % [0,5-4,6])
étaient élevés bien que non significatifs. L’exposition au
parathion et au chlorpyrifos ne concernait respectivement
que deux et trois cas.
Carbamates
Une association entre cancer du poumon et exposition aux
carbamates a été suggérée dans l’étude cas-témoins nichée
dans une cohorte d’applicateurs en Floride (OR = 16,3 ;
IC 95 % [2,2-122,5]), notamment pour l’exposition au
propoxur (Pesatori et coll.,
1994

), et une association avec le
carbofuran avait également été mise en évidence dans une
première analyse au sein de la cohorte AHS (Alavanja et
coll., 2004

). Dans la dernière mise à jour de
la cohorte AHS, l’association avec le carbofuran n’a pas été
confirmée, et aucune association n’a été observée avec les
deux autres insecticides de la famille des carbamates, le
carbaryl et l’aldicarbe (Bonner et coll.,
2017

).
Fongicides et fumigants
Les données sur le lien entre cancer du poumon et d’autres
substances actives proviennent exclusivement de l’AHS (Bonner et
coll., 2017

). Un risque de cancer du poumon significativement élevé
(HR = 3,21 ; IC 95 % [1,74-5,91]) a été observé dans la
catégorie d’exposition cumulée la plus faible au
manèbe/mancozèbe (fongicide de la famille des dithiocarbamates),
mais le HR est inférieur à 1 dans le dernier quartile et la
tendance n’est pas significative (p = 0,436). Des HR élevés ont
également été mis en évidence dans le 2
e (HR = 2,72 ;
IC 95 % [1,12-6,64]) et 3
e (HR = 2,03 ; IC 95 %
[0,90-4,58]) quartile d’exposition cumulée au dibromure
d’éthylène, un fumigant, sans aucune indication d’un gradient
dose-réponse. Aucune association n’a été observée avec les
autres fongicides ou fumigants étudiés.
Conclusion
L’incidence et la mortalité du cancer du poumon sont plus faibles
dans les populations agricoles que dans la population générale.
Cette diminution du risque de cancer du poumon chez les agriculteurs
a été rapportée dans une méta-analyse et dans la quasi-totalité des
études postérieures, notamment dans plusieurs grandes cohortes en
Europe et en Amérique du Nord. Elle s’explique principalement par
leur consommation de tabac plus faible que celle de la population.
L’exposition à un niveau élevé d’endotoxines dans l’élevage et le
travail des grains contribue également à ce risque moindre de cancer
du poumon chez les travailleurs de l’agriculture.
Cette sous-incidence globale chez les agriculteurs peut néanmoins
masquer un effet potentiel des pesticides sur le risque de cancer du
poumon. En effet, plusieurs études ajustant sur la consommation de
tabac ont rapporté des risques élevés de cancer du poumon chez les
agriculteurs et travailleurs agricoles, et dans plusieurs cultures
ou tâches associées. Une méta-analyse a également mis en évidence un
excès de cancer du poumon chez les travailleurs de la production de
phytosanitaires, avec cependant une forte hétérogénéité entre
études. Globalement, les résultats indiquent un lien possible entre
exposition aux pesticides et cancer du poumon.
Peu d’études permettent d’évaluer la relation entre cancer du poumon
et familles de pesticides ou substances actives. Une méta-analyse et
une analyse groupée ont montré une association entre
phénoxyherbicides, chlorophénols et cancer du poumon, association
largement expliquée par l’exposition aux dioxines, les études
concernant les phénoxyherbicides ou chlorophénols peu contaminés
étant dans l’ensemble négatives. Les résultats concernant les autres
substances actives proviennent très majoritairement de la cohorte
AHS. Des associations positives ont été observées avec certains
herbicides, étudiés uniquement dans cette cohorte : le
chlorimuron-éthyle, la pendiméthaline et l’acétochlore. Une
association avec l’exposition au DDT a été suggérée dans l’AHS et
dans deux études cas-témoins. La dieldrine a également été associée
au risque de cancer du poumon dans la cohorte AHS, mais aucune
association n’est observée dans une étude cas-témoins et dans une
cohorte de travailleurs de la production. Les résultats concernant
les autres insecticides organochlorés et les carbamates sont dans
l’ensemble négatifs. En revanche, plusieurs insecticides
organophosphorés sont associés positivement au risque de cancer du
poumon dans l’AHS, avec des relations dose-réponse significatives :
le diazinon, le parathion et le malathion, l’association étant
limitée aux non-adénocarcinomes pour le malathion. Des associations
avec ces substances ont également été suggérées dans une autre étude
de moins bonne qualité.
Bien qu’il soit pour l’instant difficile d’aboutir à des conclusions
fermes, l’ensemble des données confirme l’intérêt de poursuivre des
études sur le lien entre cancer du poumon et pesticides. La mise en
évidence d’associations entre exposition aux pesticides et risque de
cancer du poumon en milieu agricole est compliquée par l’exposition
concomitante à plusieurs substances actives et par la nécessité de
prendre en compte le tabac, l’exposition aux endotoxines ainsi que
des cancérogènes pulmonaires potentiellement présents dans
l’agriculture, comme les gaz d’échappement diesel. À l’heure
actuelle, seules les cohortes AGRICAN et AHS sont en mesure de
prendre en compte un grand nombre de facteurs de confusion
potentiels, et disposent d’une évaluation des expositions de bonne
qualité. Les analyses portant sur le cancer du poumon au sein de la
cohorte AGRICAN n’ont jusqu’à présent concerné que des tâches et
activités, l’étude de pesticides spécifiques devrait apporter un
éclairage supplémentaire. Finalement, plusieurs études ont montré
que les associations peuvent varier en fonction du type
histologique. Ces analyses sont cependant encore limitées par le
faible nombre de cas exposés, même dans les grandes cohortes. Des
analyses groupées de plusieurs cohortes au sein de consortiums
permettraient avec plus de puissance statistique d’étudier les
effets de divers pesticides sur le risque des différents types
histologiques de cancer du poumon.
Tableau I Études sur les travailleurs agricoles avec ajustement
sur la consommation de tabac
Référence
|
Pays
|
Exposition
| |
Cas exposés
|
Mesure d’association
[IC 95 %]
|
Cohortes en population
générale
|
Veglia et coll.,
2007
|
Europe
|
Agriculture
|
Hommes+ Femmes
|
136
|
HR = 1,45 [1,1-1,9]
|
Preller et coll.,
2008
|
Pays-Bas
|
Ouvriers de l’agriculture
|
Hommes
| | |
< 15 ans
|
52
|
HR = 1,10 [0,72-1,68]
|
≥ 15 ans
|
48
|
HR = 1,07 [0,64-1,79]
|
Lee et coll.,
2006a
|
USA
|
Travailleurs agricoles
|
Hommes+ Femmes
|
16
|
HR = 1,19 [0,74-1,89]
|
Études cas-témoins
|
Zahm et coll.,
1989
|
USA
|
Agriculture
|
Hommes
|
157
|
OR = 0,9 [0,7-1,0]
|
McHugh et coll.,
2010
|
USA (Mexicains-Américains)
|
Pesticides
|
Hommes+ Femmes
|
51
|
OR = 1,80 [1,13-2,86]
|
Fincham et coll.,
1992
|
Canada
|
Agriculteurs
|
Hommes
|
107
|
OR = 0,81 [0,65-1,02]
|
MacArthur et coll.,
2009
|
Canada
|
Agriculture
|
Hommes
|
162
|
OR = 0,83 [0,70-0,99]
|
de Stefani et coll.,
1996
|
Uruguay
|
Agriculteurs
|
Hommes
|
112
|
OR = 1,2 [0,8-1,8]
|
Pezzotto et Poletto,
1999
|
Argentine
|
Travailleurs agricoles
|
Hommes
|
54
|
OR = 1,8 [1,1-3,1]
|
Matos et coll.,
2000
|
Argentine
|
Agriculture
|
Hommes
|
36
|
OR = 1,7 [1,0-2,8]
|
Jöckel et coll.,
1992
|
Allemagne
|
Agriculteurs, travailleurs
agricoles
|
Hommes
|
27
|
OR = 2,0 [1,03-3,99]
|
Jahn et coll.,
1999
|
Allemagne
|
Agricultrices, travailleuses
agricoles
|
Femmes
|
128
|
OR = 1,2 [0,88-1,72]
|
Brüske-Hohlfeld et coll.,
2000
|
Allemagne
|
Agriculteurs, travailleurs
agricoles
|
Hommes
|
770
|
OR = 1,31 [1,13-1,51]
|
Settimi et coll.,
1999
|
Italie
|
Agricultrices
|
Femmes
|
8
|
OR = 1,7 [0,7-4,4]
|
Settimi et coll.,
2001
|
Italie
|
Agriculteurs
|
Hommes
|
83
|
OR = 1,1 [0,8-1,7]
|
Bardin-Mikolajczak et coll.,
2007
|
Europe Centrale et de l’Est
|
Agriculture
|
Hommes
|
274
|
OR = 1,21 [0,98-1,51]
|
Femmes
|
46
|
OR = 1,19 [0,75-1,85]
|
Travailleurs agricoles
|
Hommes
|
67
|
OR = 1,67 [1,08-2,60]
|
Lee et coll.,
2006b
|
Russie
|
Pesticides
|
Hommes + Femmes
|
234
|
OR = 1,06 [0,82-1,36]
|
Levin et coll.,
1988
|
Chine (Shanghai)
|
Travailleurs agricoles
|
Hommes
|
54
|
OR = 1,6 [1,0-2,5]
|
Chan-Yeung et coll.,
2003
|
Chine (Hong-Kong)
|
Pesticides
|
Hommes
|
20
|
OR = 5,57 [1,66-18,7]
|
Femmes
|
3
|
OR = 7,70 [0,52-115]
|
Ganesh et coll.,
2011
|
Inde
|
Pesticides
|
Hommes
|
14
|
OR = 2,5 [1,2- 6,4]
|
Corbin et coll.,
2011
|
Nouvelle-Zélande
|
Agriculture
|
Hommes + Femmes
|
99
|
OR = 1,01 [0,73-1,40]
|
Tableau II Principales études sur les applicateurs dans l’AHS :
associations positives
Familles chimiques
|
Substance active
|
Exposition
|
Cas
|
RR (IC à 95 %)
|
Référence
|
Herbicides
|
Chloroacétamides
|
Acétochlore
|
Non exposés
|
251
|
1 (réf)
|
Lerro et coll.,
2015
|
| |
Exposés
|
23
|
1,74 (1,07-2,84)
| |
| |
M1
|
13
|
2,26 (1,24-4,14)
| |
| |
M2
|
8
|
1,47 (0,68-3,16)
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,16
| |
| |
Ni acétochlore ni atrazine
|
204
|
1 (réf)
| |
| |
Acétochlore seulement
|
4
|
1,96 (0,70-5,45)
| |
| |
Atrazine seulement
|
47
|
1,32 (0,93-1,88)
| |
| |
Acétochlore + atrazine
|
19
|
2,01 (1,17-3,46)
| |
| |
appliqués séparément
|
4
|
1,29 (0,45-3,68)
| |
| |
en mélange
|
15
|
2,33 (1,30-4,17)
| |
Toluidines
|
Pendiméthaline
|
Non exposés
|
160
|
1 [réf]
|
Bonner et coll.,
2017
|
| |
Q1
|
27
|
0,81 [0,52-1,26]
| |
| |
Q2
|
32
|
0,81 [0,50-1,31]
| |
| |
Q3
|
27
|
1,26 [0,82-1,92]
| |
| |
Q4
|
26
|
1,47 [0,93-2,31]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,551
| |
| |
Adénocarcinomes
| | | |
| |
M1 (durée)
|
12
|
0,92 [0,62-1,36]
| |
| |
M2 (durée)
|
12
|
1,45 [0,92-2,30]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,677
| |
| |
Non-adénocarcinomes
| | | |
| |
M1 (durée)
|
42
|
1,15 [0,58-2,27]
| |
| |
M2 (durée)
|
45
|
0,71 [0,34-1,48]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,138
| |
Sulfonylurées
|
Chlorimuron-éthyle
|
Non exposés
|
180
|
1 [réf]
|
Bonner et coll.,
2017
|
| |
Q1
|
21
|
1,09 [0,69-1,72]
| |
| |
Q2
|
21
|
0,97 [0,62-1,51]
| |
| |
Q3
|
20
|
1,04 [0,65-1,68]
| |
| |
Q4
|
16
|
1,69 [1,00-2,83]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,294
| |
| |
Adénocarcinomes
| | | |
| |
M1 (durée)
|
13
|
1,03 [0,55-1,95]
| |
| |
M2 (durée)
|
6
|
0,77 [0,33-1,82]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,415
| |
| |
Non-adénocarcinomes
| | | |
| |
M1 (durée)
|
29
|
0,98 [0,65-1,48]
| |
| |
M2 (durée)
|
30
|
1,49 [0,99-2,25]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,047
| |
Insecticides
|
Organochlorés
|
DDT
|
Non exposés
|
140
|
1 [réf]
|
Bonner et coll.,
2017
|
| |
Q1
|
29
|
1,01 [0,68-1,52]
| |
| |
Q2
|
27
|
0,96 [0,63-1,45]
| |
| |
Q3
|
25
|
0,99 [0,64-1,53]
| |
| |
Q4
|
26
|
1,46 [0,95-2,25]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,506
| |
| |
Adénocarcinomes
| | | |
| |
M1 (durée)
|
17
|
1,00 [0,56-1,80]
| |
| |
M2 (durée)
|
15
|
1,52 [0,82-2,84]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,424
| |
| |
Non-adénocarcinomes
| | | |
| |
M1 (durée)
|
45
|
0,99 [0,79-1,42]
| |
| |
M2 (durée)
|
30
|
1,11 [0,73-1,69]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,961
| |
|
Dieldrine
|
Non exposés
|
230
|
1 [réf]
|
Bonner et coll.,
2017
|
| |
T1
|
5
|
1,01 [0,42-2,47]
| |
| |
T2
|
4
|
0,50 [0,18-1,34]
| |
| |
T3
|
7
|
2,06 [0,95-4,43]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,880
| |
|
Lindane
|
Non exposés
|
213
|
1 [réf]
|
Bonner et coll.,
2017
|
| |
Q1
|
8
|
0,60 [0,29-1,28]
| |
| |
Q2
|
12
|
1,09 [0,59-2,00]
| |
| |
Q3
|
7
|
0,94 [0,44-2,01]
| |
| |
Q4
|
10
|
1,60 [0,82-3,14]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,754
| |
|
Toxaphène
|
Non exposés
|
196
|
1 [réf]
|
Bonner et coll.,
2017
|
| |
T1
|
16
|
1,04 [0,62-1,73]
| |
| |
T2
|
17
|
1,56 [0,94-2,57]
| |
| |
T3
|
18
|
1,26 [0,77-2,06]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,734
| |
Organophosphoréssw
|
Diazinon
|
Non exposés
|
199
|
1 [réf]
|
Jones et coll.,
2015
|
| |
T1
|
22
|
1,09 [0,61-1,53]
| |
| |
T2
|
27
|
0,99 [0,66-1,52]
| |
| |
T3
|
37
|
1,41 [0,98-2,04]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,08
| |
| |
Adénocarcinomes
| | | |
| |
M1
|
10
|
1,17 [0,57-2,39]
| |
| |
M2
|
13
|
1,43 [0,76-2,69]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,14
| |
| |
Épidermoïdes
| | | |
| |
M1
|
9
|
0,98 [0,48-1,98]
| |
| |
M2
|
10
|
0,89 [0,45-1,76]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,54
| |
| |
Petites cellules
| | | |
| |
M1
|
4
|
0,63 [0,22-1,76]
| |
| |
M2
|
11
|
1,36 [0,68-2,71]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,18
| |
| |
Autres
| | | |
| |
M1
|
10
|
1,06 [0,49-2,29]
| |
| |
M2
|
17
|
1,50 [0,84-2,69]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,19
| |
|
Malathion
|
Non exposés
|
78
|
1 [réf]
|
Bonner et coll.,
2017
|
| |
Q1
|
40
|
0,99 [0,61-1,61]
| |
| |
Q2
|
57
|
1,02 [0,72-1,43]
| |
| |
Q3
|
44
|
1,18 [0,81-1,72]
| |
| |
Q4
|
43
|
1,37 [0,94-2,00]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,197
| |
| |
Adénocarcinomes
| | | |
| |
M1 (durée)
|
32
|
1,07 [0,60-1,90]
| |
| |
M2 (durée)
|
18
|
0,86 [0,46-1,62]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,528
| |
| |
Non-adénocarcinomes
| | | |
| |
M1 (durée)
|
72
|
1,08 [0,74-1,57]
| |
| |
M2 (durée)
|
62
|
1,31 [0,91-1,90]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,041
| |
|
Parathion
|
Non exposés
|
211
|
1 [réf]
|
Bonner et coll.,
2017
|
| |
Q1
|
11
|
1,58 [0,86-2,91]
| |
| |
Q2
|
9
|
1,37 [0,70-2,69]
| |
| |
Q3
|
7
|
1,82 [0,86-3,89]
| |
| |
Q4
|
8
|
1,20 [0,58-2,47]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,049
| |
Fongicides
|
Dithiocarbamates
|
Manèbe/mancozèbe
|
Non exposés
|
214
|
1 [réf]
|
Bonner et coll.,
2017
|
| |
Q1
|
11
|
3,21 [1,74-5,91]
| |
| |
Q2
|
6
|
0,91 [0,40-2,06]
| |
| |
Q3
|
9
|
1,44 [0,74-2,81]
| |
| |
Q4
|
7
|
0,86 [0,40-1,83]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,436
| |
Fumigants
|
Hydrocarbures aliphatiques
bromés
|
Dibromure d’éthylène
|
Non exposés
|
228
|
1 [réf]
|
Bonner et coll.,
2017
|
| |
Q1
|
5
|
0,95 [0,39-2,30]
| |
| |
Q2
|
5
|
2,72 [1,12-6,64]
| |
| |
Q3
|
6
|
2,03 [0,90-4,58]
| |
| |
Q4
|
3
|
0,84 [0,27-2,62]
| |
| |
p de tendance
| |
p = 0,277
| |
M1 : indice d’exposition cumulée < médiane ; M1
(durée) : durée cumulée (nombre de jours d’exposition vie
entière) < médiane ; M2 : indice d’exposition cumulée
≥ médiane ; M2 (durée) : durée cumulée ≥ médiane ; Q1-Q4 :
quartiles croissants de l’indice d’exposition cumulée (somme des
jours d’exposition vie entière pondérée par l’intensité) ;
T1-T3 : terciles croissants de l’indice d’exposition
cumulée
Tableau III Principales études sur les applicateurs dans l’AHS :
associations négatives ou absence d’association
Familles chimiques
|
Substance active
|
Références
|
Herbicides
|
Phénoxyherbicides
|
2,4-D, 2,4,5-T, dicamba
|
Bonner et coll.,
2017  ; Lerro et coll.,
2020
|
Chloroacétamides
|
Alachlore, métolachlore
|
Silver et coll.,
2015  ; Lerro et coll.,
2020
|
Triazines
|
Atrazine, cyanazine,
métribuzine
|
Bonner et coll.,
2017
|
Organophosphorés
|
EPTC
|
Bonner et coll.,
2017
|
Toluidines
|
Trifluraline
|
Bonner et coll.,
2017
|
Thiocarbamates
|
Butilate
|
Bonner et coll.,
2017
|
Imidazolinones
|
Imazéthapyr
|
Bonner et coll.,
2017
|
Ammoniums
quaternaires
|
Paraquat, huile de pétrole
|
Bonner et coll.,
2017
|
Aminophosphonate
glycine
|
Glyphosate
|
Bonner et coll.,
2017
|
Insecticides
|
Carbamates
|
Aldicarbe, carbaryl,
carbofuran
|
Bonner et coll.,
2017
|
Organochlorés
|
Aldrine, chlordane,
heptachlore
|
Bonner et coll.,
2017
|
Organophosphorés
|
Chlorpyrifos, coumaphos, dichlorvos,
fonofos, phorate, terbufos
|
Bonner et coll.,
2017
|
Pyréthrinoïdes
|
Perméthrine (cultures), perméthrine
(animaux)
|
Bonner et coll.,
2017
|
Fongicides
|
Carbamates
|
Bénomyl
|
Bonner et coll.,
2017
|
Thiophtalimides
|
Captane
|
Bonner et coll.,
2017
|
Isophtalonitriles
|
Chlorothalonil
|
Bonner et coll.,
2017
|
Acylalanines
|
Métalaxyl
|
Bonner et coll.,
2017
|
Fumigants
|
Hydrocarbures aliphatiques
bromés
|
Bromure de méthyle
|
Bonner et coll.,
2017
|
Références
• Un ou plusieurs auteurs sont affiliés à une industrie des
phytosanitaires.
[1] Acquavella J, Olsen G, Cole P, et al . Cancer among farmers: a
meta-analysis.
Ann Epidemiol. 1998;
8:64
-74

•
[2] Acquavella JF, Delzell E, Cheng H, et al . Mortality and cancer incidence among
alachlor manufacturing workers
1968-99.
Occup Environ Med. 2004;
61:680
-5

•
[3] Alavanja MCR, Dosemeci M, Samanic C, et al . Pesticides and lung cancer risk in the
agricultural health study cohort.
Am J Epidemiol. 2004;
160:876
-85
[4] Amre DK, Infante-Rivard C, Dufresne A, et al . Case-control study of lung cancer among
sugar cane farmers in India.
Occup Environ Med. 1999;
56:548
-52
[5] Bardin-Mikolajczak A, Lissowska J, Zaridze D, et al . Occupation and risk of lung cancer in
Central and Eastern Europe: the IARC multi-center
case-control study.
Cancer Causes Control. 2007;
18:645
-54
[6] Beane Freeman LE, DeRoos AJ, Koutros S, et al . Poultry and livestock exposure and cancer
risk among farmers in the agricultural health
study.
Cancer Causes Control. 2012;
23:663
-70
[7] Ben Khedher S, Neri M, Guida F, et al . Occupational exposure to endotoxins and
lung cancer risk: results of the ICARE
Study.
Occup Environ Med. 2017;
74:667
-79
[8] Boers D, Portengen L, Bueno-de-Mesquita HB, et al . Cause-specific mortality of Dutch
chlorophenoxy herbicide manufacturing
workers.
Occup Environ Med. 2010;
67:24
-31
[9] Bonner MR, Freeman LEB, Hoppin JA, et al . Occupational exposure to pesticides and
the incidence of lung cancer in the Agricultural Health
Study.
Environ Health Perspect. 2017;
125:544
-51
[10] Boulanger M, Tual S, Lemarchand C, et al . Lung cancer risk and occupational
exposures in crop farming: results from the AGRIculture
and CANcer (AGRICAN) cohort.
Occup Environ Med. 2018;
75:776
-85
[11] Bray F, Ferlay J, Soerjomataram I, et al . Global cancer statistics 2018: GLOBOCAN
estimates of incidence and mortality worldwide for 36
cancers in 185 countries.
CA Cancer J Clin. 2018;
68:394
-424
[12] Brüske-Hohlfeld I, Mühner M, Pohlabeln H, et al . Occupational lung cancer risk for men in
Germany: results from a pooled case-control
study.
Am J Epidemiol. 2000;
151:384
-95
[13] Bucchi L, Nanni O, Ravaioli A, et al . Cancer mortality in a cohort of male
agricultural workers from northern
Italy.
J Occup Environ Med. 2004;
46:249
-56
[14] Burns C, Bodner K, Swaen G, et al . Cancer incidence of 2,4-D production
workers.
Int J Environ Res Public
Health. 2011;
8:3579
-90

•
[15] Chan-Yeung M, Koo LC, Ho JC-M, et al . Risk factors associated with lung cancer
in Hong Kong.
Lung Cancer. 2003;
40:131
-40
[16] Cocco P, Fadda D, Billai B, et al . Cancer mortality among men occupationally
exposed to
dichlorodiphenyltrichloroethane.
Cancer Res. 2005;
65:9588
-94
[17] Collins JJ, Bodner K, Aylward LL, et al . Mortality rates among workers exposed to
dioxins in the manufacture of
pentachlorophenol.
J Occup Environ Med. 2009;
51:1212
-9

•
[18] Corbin M, McLean D, Mannetje ’tA, et al . Lung cancer and occupation: A New Zealand
cancer registry-based case-control
study.
Am J Ind Med. 2011;
54:89
-101
[19] Cowppli-Bony A, Uhry Z, Remontet L, et al . Survie des personnes atteintes de cancer en
France métropolitaine 1989-2013. Étude à partir des
registres des cancers du réseauRSFrancim. Partie 1 :
tumeurs solides.
Saint-Maurice (Fra):2016;
274 pp.
www.santepubliquefrance.fr.
[20] de Stefani E, Kogevinas M, Boffetta P, et al . Occupation and the risk of lung cancer in
Uruguay.
Scand J Work Environ Health. 1996;
22:346
-52
[21] Defossez G, Le Guyader-Peyrou S, Uhry Z, et al . Estimations nationales de l’incidence et de
la mortalité par cancer en France métropolitaine entre
1990 et 2018 Tumeurs solides : Étude à partir des
registres des cancers du réseau
Francim.
Saint-Maurice (Fra):2019;
372 pp.
www.santepubliquefrance.fr.
[22] Delva F, Brochard P, Pairon J-C. Les facteurs de risque professionnels des
cancers bronchopulmonaires Quelle surveillance médicale
après exposition à des cancérogènes pulmonaires
professionnels ?.
Rev Malad Respir Actual. 2017;
9:94
-9
[23] Demers PA, Davies HW, Friesen MC, et al . Cancer and occupational exposure to
pentachlorophenol and tetrachlorophenol
(Canada).
Cancer Causes Control. 2006;
17:749
-58
[24] Fincham SM, Hanson J, Berkel J. Patterns and risks of cancer in farmers
in Alberta.
Cancer. 1992;
69:1276
-85
[25] Frost G, Brown T, Harding A-H. Mortality and cancer incidence among
British agricultural pesticide users.
Occup Med (Lond). 2011;
61:303
-10
[26] Ganesh B, Sushama S, Monika S, et al . A case-control study of risk factors for
lung cancer in Mumbai, India.
Asian Pac J Cancer Prev. 2011;
12:357
-62
[27] Guida F, Papadopoulos A, Menvielle G, et al . Risk of lung cancer and occupational
history: results of a French population-based
case-control study, the ICARE study.
J Occup Environ Med. 2011;
53:1068
-77
[28]IARC. Some organophosphate insecticides and
herbicides.
IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic
Risks to Humans, Volume 112. Lyon:IARC, IARC Working Group on the
Evaluation of Carcinogenic Risks to
Humans;
2017;
464 pp.
[29]IARC. Outdoor air pollution.
IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic
Risks to Humans, Volume 109. Lyon:IARC, IARC Working Group on the
Evaluation of Carcinogenic Risks to
Humans;
2016;
444 pp.
[30]IARC. Arsenic, metals, fibres, and
dusts.
IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic
Risks to Humans, Volume 100. Lyon:IARC, IARC Working Group on the
Evaluation of Carcinogenic Risks to
Humans;
2012;
465 pp.
[31]IARC. Tobacco smoke and involuntary
smoking.
IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic
Risks to Humans, Volume 83. Lyon:IARC, IARC Working Group on the
Evaluation of Carcinogenic Risks to
Humans;
2004;
1438 pp.
[32]IARC. Occupational exposures in spraying and
application of insecticides.
IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic
Risks to Humans, Volume 53. Lyon:IARC, IARC Working Group on the
Evaluation of Carcinogenic Risks to
Humans;
1991;
4592
[33] Jahn I, Ahrens W, Brüske-Hohlfeld I, et al . Occupational risk factors for lung cancer
in women: Results of a case-control study in
Germany.
Am J Ind Med. 1999;
36:90
-100
[34] Jöckel K-H, Ahrens W, Wichmann H-E, et al . Occupational and environmental hazards
associated with lung cancer.
Int J Epidemiol. 1992;
21:202
-13
[35] Jones DR, Sutton AJ, Abrams KR, et al . Systematic review and meta-analysis of
mortality in crop protection product manufacturing
workers.
Occup Environ Med. 2009;
66:7
-15
[36] Jones RR, Barone-Adesi F, Koutros S, et al . Incidence of solid tumours among
pesticide applicators exposed to the organophosphate
insecticide diazinon in the Agricultural Health Study:
an updated analysis.
Occup Environ Med. 2015;
72:496
-503
[37] Kachuri L, Harris MA, MacLeod JS, et al . Cancer risks in a population-based study
of 70,570 agricultural workers: results from the
Canadian census health and Environment cohort
(CanCHEC).
BMC Cancer. 2017;
17: 343p.
[38] Kogevinas M, Becher H, Benn T, et al . Cancer mortality in workers exposed to
phenoxy herbicides, chlorophenols, and dioxins. An
expanded and updated international cohort
study.
Am J Epidemiol. 1997;
145:1061
-75
[39] Lauzeille D, Marchand J-L, Ferrand M. Consommation de tabac par catégorie
socioprofessionnelle et secteur d’activité. Outil
méthodologique pour l’épidémiologie.
Saint-Maurice (Fra):2009;
208 pp.
www.santepubliquefrance.fr.
[40] Lee DJ, Fleming LE, LeBlanc WG, et al . Occupation and lung cancer mortality in a
nationally representative U.S. cohort: The National
Health Interview Survey (NHIS).
J Occup Environ Med. 2006a;
48:823
-32
[41] Lee WJ, Baccarelli A, Tretiakova M, et al . Pesticide exposure and lung cancer
mortality in Leningrad province in
Russia.
Environ Int. 2006b;
32:412
-6
[42] Lemarchand C, Tual S, Leveque-Morlais N, et al . Cancer incidence in the AGRICAN cohort
study (2005-2011).
Cancer Epidemiol. 2017;
49:175
-85
[43] Lenters V, Basinas I, Beane-Freeman L, et al . Endotoxin exposure and lung cancer risk:
a systematic review and meta-analysis of the published
literature on agriculture and cotton textile
workers.
Cancer Causes Control. 2010;
21:523
-55
[44] Lerro CC, Hofmann JN, Andreotti G, et al . Dicamba use and cancer incidence in the
agricultural health study: an updated
analysis.
Int J Epidemiol. 2020;
[45] Lerro CC, Koutros S, Andreotti G, et al . Cancer incidence in the Agricultural
Health Study after 20 years of
follow-up.
Cancer Causes Control. 2019;
30:311
-22
[46] Lerro CC, Andreotti G, Koutros S, et al . Alachlor use and cancer incidence in the
Agricultural Health Study: an updated
analysis.
J Natl Cancer Inst. 2018;
110:950
-8
[47] Lerro CC, Koutros S, Andreotti G, et al . Use of acetochlor and cancer incidence in
the Agricultural Health Study.
Int J Cancer. 2015;
137:1167
-75
[48] Levin LI, Zheng W, Blot WJ, et al . Occupation and lung cancer in Shanghai: a
case-control study.
Br J Ind Med. 1988;
45:450
-8
[49] Lortet-Tieulent J, Soerjomataram I, Ferlay J, et al . International trends in lung cancer
incidence by histological subtype: Adenocarcinoma
stabilizing in men but still increasing in
women.
Lung Cancer. 2014;
84:13
-22
[50] Louis LM, Lerro CC, Friesen MC, et al . A prospective study of cancer risk among
Agricultural Health Study farm spouses associated with
personal use of organochlorine
insecticides.
Environ Health. 2017;
16: 95p.
[51] Lynge E. Cancer incidence in Danish phenoxy
herbicide workers, 1947-1993.
Environ Health Perspect. 1998;
106 Suppl 2:683
-8
[52] MacArthur AC, Le ND, Fang R, et al . Identification of occupational cancer
risk in British Columbia: A population-based
case-control study of 2,998 lung cancers by
histopathological subtype.
Am J Ind Med. 2009;
52:221
-32
[53] MacFarlane E, Benke G, Del Monaco A, et al . Causes of death and incidence of cancer
in a cohort of Australian pesticide-exposed
workers.
Ann Epidemiol. 2010;
20:273
-80
[54] MacLennan PA, Delzell E, Sathiakumar N, et al . Mortality among triazine herbicide
manufacturing workers.
J Toxicol Environ Health A. 2003;
66:501
-17
[55] MacLennan PA, Delzell E, Sathiakumar N, et al . Cancer incidence among triazine herbicide
manufacturing workers.
J Occup Environ Med. 2002;
44:1048
-58
[56] MacMahon B, Monson RR, Wang HH, et al . A second follow-up of mortality in a
cohort of pesticide applicators.
J Occup Med. 1988;
30:429
-32
[57] Mannetje A ’t, McLean D, Cheng S, et al . Mortality in New Zealand workers exposed
to phenoxy herbicides and dioxins.
Occup Environ Med. 2005;
62:34
-40
[58] Mastrangelo G, Grange JM, Fadda E, et al . Lung cancer risk: effect of dairy farming
and the consequence of removing that occupational
exposure.
Am J Epidemiol. 2005;
161:1037
-46
[59] Matos E, Vilensky M, Mirabelli D, et al . Occupational exposures and lung cancer in
Buenos Aires, Argentina.
J Occup Environ Med. 2000;
42:653
-9
[60] McHugh MK, Kachroo S, Liu M, et al . Assessing environmental and occupational
risk factors for lung cancer in
Mexican-Americans.
Cancer Causes Control. 2010;
21:2157
-64
[61] Nanni O, Ravaioli A, Bucchi L, et al . Relative and absolute cancer mortality of
women in agriculture in northern
Italy.
Eur J Cancer Prev. 2005;
14:337
-44
[62] Pesatori AC, Sontag JM, Lubin JH, et al . Cohort mortality and nested case-control
study of lung cancer among structural pest control
workers in Florida (United States).
Cancer Causes Control. 1994;
5:310
-8
[63] Pezzotto SM, Poletto L. Occupation and histopathology of lung
cancer: A case-control study in Rosario,
Argentina.
Am J Ind Med. 1999;
36:437
-43
[64] Preller L, Balder HF, Tielemans E, et al . Occupational lung cancer risk among men
in the Netherlands.
Occup Environ Med. 2008;
65:249
-54
[65] Pukkala E, Martinsen JI, Lynge E, et al . Occupation and cancer – follow-up of 15
million people in five Nordic
countries.
Acta Oncol. 2009;
48:646
-790
[66] Purdue MP, Järvholm B, Bergdahl IA, et al . Occupational exposures and head and neck
cancers among Swedish construction
workers.
Scand J Work Environ Health. 2006;
32:270
-5
[67] Rafnsson V. Cancer incidence among farmers exposed to
lindane while sheep dipping.
Scand J Work Environ Health. 2006;
32:185
-9
[68] Ruder AM, Yiin JH. Mortality of US pentachlorophenol
production workers through 2005.
Chemosphere. 2011;
83:851
-61
[69] Sathiakumar N, Delzell E, Cole P. Mortality among workers at two triazine
herbicide manufacturing plants.
Am J Ind Med. 1996;
29:143
-51
[70] Settimi L, Comba P, Bosia S, et al . Cancer risk among male farmers: a
multi-site case-control study.
Int J Occup Med Environ
Health. 2001;
14:339
-47
[71] Settimi L, Comba P, Carrieri P, et al . Cancer risk among female agricultural
workers: a multi-center case-control
study.
Am J Ind Med. 1999;
36:135
-41
[72] Silver SR, Bertke SJ, Hines CJ, et al . Cancer incidence and metolachlor use in
the Agricultural Health Study: An
update.
Int J Cancer. 2015;
137:2630
-43
[73] Tual S, Lemarchand C, Boulanger M, et al . Exposure to farm animals and risk of lung
cancer in the AGRICAN cohort.
Am J Epidemiol. 2017;
186:463
-72
[74] van Amelsvoort LGPM, Slangen JJM, Tsai SP, et al . Cancer mortality in workers exposed to
dieldrin and aldrin: over 50 years of follow
up.
Int Arch Occup Environ Health. 2009;
82:217
-25
[75] Veglia F, Vineis P, Overvad K, et al . Occupational exposures, environmental
tobacco smoke, and lung cancer.
Epidemiology. 2007;
18:769
-75
[76] Zahm SH, Brownson RC, Chang JC, et al . Study of lung cancer histologic types,
occupation, and smoking in Missouri.
Am J Ind Med. 1989;
15:565
-78
[77] Zhao G, Ronda E, Cea L, et al . Mortality by cause of death and risk
behaviors in farmers versus non-farmers: the importance
of avoiding the healthy worker
effect.
Int Arch Occup Environ Health. 2019;
92:599
-608