Cancérologie : Sous les feux de l'hyperion
Résumé
Depuis une vingtaine d'années, les tumeurs malignes ne sont plus considérées comme de simples amas de tissus qui se seraient développés de manière chaotique, mais comme d'authentiques écosystèmes miniatures. En leur sein, cellules de l'immunité et cellules cancéreuses interagissent de manière complexe. Mais de leurs affinités réciproques émerge parfois un phénomène malheureux : une inhibition de la réponse immunitaire anti-tumorale,la réponse naturelle du corps pour interrompre la progression du cancer. Percer à jour les lois qui régissent les relations entre ces populations cellulaires sera pourtant nécessaire si l'on veut comprendre pourquoi encore si peu de patients réagissent favorablement aux immunothérapies et, à terme, pour mettre au point de nouveaux traitements. C'est l'ambition des chercheurs de l'Institut de recherche en cancérologie de Montpellier (IRCM), qui se transforment pour l'occasion en véritables explorateurs du microenvironnement tumoral. Or, pour tout territoire à peine foulé du pied, il convient d'abord d'en tracer la carte. Pour les y aider, une intrigante machine ronronne désormais à leurs côtés : l'Hyperion. Associée au cytomètre par spectrométrie de masse (CyTOF) baptisé l'Helios, cette plateforme, la première de son genre en France, est capable, à partir d'une biopsie de tumeur solide, d'analyser une cinquantaine de paramètres cellulaires simultanément... permettant ainsi de visualiser de manière fine qui communique avec qui au sein du tissu. Armés de ce spectaculaire outil, les chercheurs espèrent élucider les mystères écologiques de la tumeur, et comprendre comment elle organise la résistance. C'est parti pour une déambulation de la cellule au soleil, afin d'apprécier la puissance de l'Helios et de l'Hyperion, les Titans tranquilles. Photos : François Guénet
Pour citer ce document
Simon, Marie. Cancérologie : Sous les feux de l'hyperion. Inserm le magazine (Paris), 2019, N° 45, p. 36-39