La drosophile, un modèle génétique pour l'étude des maladies neurodégénératives.
Résumé
Pour progresser dans la
compréhension et le traitement
des maladies neurodégénératives,
il apparaît nécessaire de disposer
de modèles animaux permettant
d’étudier le mécanisme des
neurodégénérescences in vivo et
dans des contextes génétiques
variés. La drosophile est sans
doute l’un des organismes les
plus utiles pour ce type de
recherche, mais existe-t-il des
neurodégénérescences chez la
mouche ? De fait, il s’avère que
des atteintes comparables à celles
observées lors des maladies
neurodégénératives apparaissent
spontanément avec l’âge dans
certaines lignées mutantes de
drosophile ou peuvent être
induites chez cet animal par
l’expression ciblée de fragments
de protéines humaines
polyglutaminées. Ces résultats
ouvrent la voie à l’analyse
génétique de ces maladies chez
un organisme invertébré, c’est-à dire
à la recherche des gènes de
neurodégénérescences et à
l’étude de leurs interactions fonctionnelles. Outre l’intérêt de
ce modèle pour l’essai de
diverses stratégies, comme
l’expression ciblée de transgènes
ou les cribles pharmacologiques,
l’étude des adaptations
fonctionnelles propres à la
drosophile pourrait suggérer de
nouvelles approches
thérapeutiques. In recent years, the genetic causes of several inherited neurodegenerative diseases have been identified. However, no entirely effective treatments are available for these disorders. Modelling these human diseases in the fruitfly Drosophila, a powerful model organism for genetic studies, would allow to investigate the progression of the diseases from the earliest stages and test novel treatment strategies. Study of retinal degeneration mutants in Drosophila resulted in the identification of several genes that were shown or are likely to be involved in hereditary forms of human retinal degenerative diseases. In addition, it has been demonstrated in these fly mutants that expression of an apoptosis inhibitor in the retina can prevent the occurrence of neurodegeneration. A number of isolated Drosophila mutants show spontaneous and progressive neurodegeneration in the brain. Candidate genes for similar human diseases could be found by identifying the human homologues of fly genes affected in these mutants. Specific human diseases can also be modeled in Drosophila by transgenic methods, targeted expression of fragments of human pathogenic proteins with expanded polyglutamine tracts induces neurodegeneration in flies, as has been demonstrated in the case of Huntington and Machado-Joseph diseases. Finally, study of species-specific variations In model organisms may suggest novel therapeutics approaches for human syndromes, as exemplified by the study of the dopamine biosynthesis pathway in Drosophila.
Pour citer ce document
Birman, S, La drosophile, un modèle génétique pour l'étude des maladies neurodégénératives., Med Sci (Paris), 2000, Vol. 16, N° 2; p.164-70