L'analyse phylogénétique du gène CFTR plaide pour l'utilisation du lapin comme modèle animal dans la mucoviscidose

Date
1997Auteur
Vuillaumier, S
Lapouméroulie, C
Lehn, P
Denamur, E
Hinnrasky, J
Puchelle, E
Lecointre, G
Koltenboeck, B
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Metadata
Afficher la notice complèteRésumé
A l’heure des premiers essais
de thérapie génique chez l’homme
dans la mucoviscidose, il n’existe pas
de modèle animal totalement satisfaisant.
Bien que les modèles murins présentent
partiellement des signes phénotypiques
de mucoviscidose, les atteintes
pulmonaires et pancréatiques retrouvées
chez l’homme ne sont pas totalement
reproduites, du fait des différences
de profil d’expression du CFTR
et des différences anatomiques
et physiologiques entre l’homme
et les rongeurs. Afin d’identifier une
espèce animale qui pourrait représenter
un meilleur modèle que les modèles
murins existants, nous avons réalisé
une analyse phylogénétique des séquences
nucléotidiques de la région promotrice
et de l’ADNc du CFTR chez différentes
espèces de mammifères. Ces résultats ont
été confrontés aux données histologiques
et immunohistochimiques du CFTR
au niveau de l’épithélium respiratoire.
La comparaison des séquences
de la région promotrice permet
clairement de séparer deux groupes :
les rongeurs (rat et souris) d’une part
et les autres espèces (homme, gibbon,
cynomolgus, ouistiti, vache et lapin).
L’analyse phylogénétique de l’ADNc
du CFTR confirme que la séquence
du lapin est plus proche
de celle de l’homme
que de celle des rongeurs.
Cette divergence inattendue
lapin-rongeur est corroborée par les
analyses de l’épithélium
respiratoire de surface.
Ces résultats suggèrent que le lapin peut
être un outil pour l’étude du transfert
de gène au niveau pulmonaire et qu’il
pourrait conduire à un meilleur modèle
de mucoviscidose que les modèles
murins actuels par inactivation
sélective du CFTR quand des cellules
embryonnaires souches de lapin
seront disponibles. Several groups have generated mouse models for CF by disrupting the mouse CFTR gene or, more recently, by introducing the most common mutation found in human, the DeltaF508 mutation, into the mouse CFTR gene. Although these animals display some phenotypic features of CF patients with prominent intestinal pathology, the pulmonary and pancreatic CF manifestations are not accurately replicated. These data are in correlation with the pattern of CFTR expression as well as with anatomical and physiological differences in man and rodent. In order to verify an animal species which could lead to a better CF model than the today murine models, the nucleotides sequences of the CFTR promoter region and available cDNA of eight mammalian species representing four different orders (Primates, Artiodactylia, Lagomorpha and Rodentia) were analysed. Promoter sequence comparisons yielded two deeply separated groups, one including man, non-human primates, cow, and rabbit, and the other including the rodents. Phylogenetic analyses of CFTR cDNA deeply separated the rabbit from the two members of its presumed sister order of Rodentia. This unexpected rabbit-rodent divergence is corroborated by airway surface epithelium analyses. These analyses, as well as anatomical and developmental data, suggest that the rabbit provides a suitable tool for gene transfer investigations, and once rabbit embryonic cells become available, could lead to a better CF model than the today murine models by CFTR gene targeting. [References: 26]
Pour citer ce document
Vuillaumier, S ; Lapouméroulie, C ; Lehn, P ; Denamur, E ; Hinnrasky, J ; Puchelle, E ; Lecointre, G ; Koltenboeck, B, L'analyse phylogénétique du gène CFTR plaide pour l'utilisation du lapin comme modèle animal dans la mucoviscidose, Med Sci (Paris), 1997, Vol. 13, N° 5; p.673-7