Il faut toujours plus qu’un homme et une femme pour faire un enfant
Résumé
L’un des cinq axes permettant de comparer des sociétés et des cultures est celui de « naître, vivre et mourir ». Avant de naître, un être humain doit avoir été conçu. Et ce sont précisément les représentations que se font les sociétés du processus de fabrication d’un enfant qui sont explorées dans cet article. Les données ethnographiques concernant vingt-six sociétés ont été comparées et le résultat de cette comparaison est que, dans aucune de ces sociétés, on ne pense qu’un homme et une femme suffisent à fabriquer un enfant, que cet enfant soit un humain ordinaire ou un humain extraordinaire, un chef ou un homme-dieu. Partout, quels que soient les systèmes de parenté ou les structures politicoreligieuses, ce que font un homme et une femme c’est fabriquer un foetus, qui nécessitera, pour devenir un enfant humain complet, l’intervention d’agents plus puissants que les humains, c’est-à-dire des ancêtres ou des dieux. Dans cet article sont résumés les résultats de cette analyse comparée de quelques théories culturelles de la procréation et de la conception des enfants.
Pour citer ce document
Godelier, Maurice ; Il faut toujours plus qu’un homme et une femme pour faire un enfant, Med Sci (Paris), 2005, Vol. 21, N° 1; p. 99-101 ; DOI : 10.1051/medsci/200521199