Formation à la recherche et partenariats de recherche public-privé : Contribuer ensemble à l’excellence scientifique et à la croissance économique
Résumé
L’un des principaux défis de l’Union européenne consistera à construire, d’ici 2010, l’économie fondée sur le savoir la plus compétitive et la plus dynamique au monde. La recherche devrait être considérée sur le moyen et le long terme comme le premier contributeur à cet objectif. L’intensité et la qualité des interactions entre la société, le monde de la recherche et le secteur économique sont les facteurs essentiels de la créativité et du potentiel d’innovation du système français de recherche, la formation par la recherche se doit d’en constituer la pierre angulaire. Par tradition, le monde académique a toujours nourri un sentiment de relative distance à l’égard du monde de l’entreprise. La formation par la recherche aboutissant au doctorat a longtemps été conçue dans une perspective académique, et, au terme de leur formation, nombre de doctorants méconnaissent en grande partie le monde de l’entreprise. Fédérer réellement l’ensemble des acteurs concernés, et favoriser l’interpénétration des milieux académique et non académique devraient contribuer à renforcer les écoles doctorales et les rendre plus lisibles pour le monde industriel, mais aussi pour les futurs doctorants. Si les aides à la formation doctorale sont multiples, les conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre) permettent aux doctorants de préparer une thèse en entreprise et ont permis de renforcer, et souvent de créer, des liens entre les universités et les entreprises. Ces contrats représentent un moyen privilégié d’insertion dans le secteur privé pour les jeunes docteurs. Le décloisonnement des sphères publiques et privées est indispensable, la formation peut et doit y contribuer. The European Union has set itself the daunting target of becoming the world’s most competitive and dynamic knowledge-based economy by 2010. Any hope of success against the United States and the Asian tiger economies lies in the quality of scientific and technological research. In France, postgraduate training has long labored under a deep academia/industry divide. Although the universities have introduced supervised 3-year doctoral courses along the lines of the English-speaking countries, they still produce too many postdocs with little experience or understanding of, and little taste for, the private sector. This ignores career realities : the public sector can offer employment to only half the postdocs it produces. The rest must fall back on positions in the private sector, in some cases with a sense of failure, ill suiting them to drive the intellectual economy forwards compared to their international competitors. To combat the divide and emphasize the quality of the research training available within industry, the public/private National Association for Technical Research (ANRT), acting on behalf of the Ministry of Research, created the Industrial Research Training Agreement (Cifre) scheme in 1981. Higher education laboratories and private companies combine to offer doctoral students the opportunity to undertake their 3-year course in a mixed public/private environment (the exact ratio is not defined but in the case of the Servier Research Group, an early and active participant in the scheme, at least one third of the course is spent in the private sector). The doctoral thesis is thereby transformed into a meaningful career qualification. Funded by the Ministry, with maintenance grants to the students and compensatory payments to the companies, the Cifre scheme, which is currently being expanded, has produced 12 000 postdocs personally and intellectually equipped for careers transiting seamlessly between the public and private sectors, to the enrichment of each.
Pour citer ce document
Canet, Emmanuel ; Grassy, Gérard ; Formation à la recherche et partenariats de recherche public-privé : Contribuer ensemble à l’excellence scientifique et à la croissance économique, Med Sci (Paris), 2006, Vol. 22, N° 6-7; p. 664-668 ; DOI : 10.1051/medsci/20062267664