Imagerie et cognition (10) - Apport des « neurosciences de la décision » à l’étude des comportements alimentaires et de l’obésité

Date
2011Auteur
Petit, Olivia
Basso, Frédéric
Huguet, Pascal
Plassmann, Hilke
Oullier, Olivier
Metadata
Afficher la notice complèteRésumé
Les « neurosciences de la décision » étudient l’activité cérébrale associée aux choix. Elles apportent de fait un éclairage nouveau sur les mécanismes comportementaux et cérébraux qui les sous-tendent. Ce champ d’investigation permet de renouveler le questionnement de la « théorie du choix rationnel » issue des sciences économiques. Cette dernière repose sur une rationalité idéalisée postulant qu’après avoir évalué toutes les possibilités offertes et notamment le rapport coût/gain, les individus choisissent toujours la meilleure alternative, c’est-à-dire celle qui maximise leur utilité. La neuro-imagerie fonctionnelle pointe les changements d’activité cérébrale associés à la prise de décision, en mettant en évidence l’intervention d’un réseau cérébral (ou circuit) dit « de la récompense » dans l’évaluation des objectifs, la motivation à agir et les choix comportementaux. La compréhension de l’intervention et du rôle de ce réseau dans la prise de décision apporte des éclairages nouveaux dans de nombreux domaines, et notamment ceux des comportements de consommation. De tels résultats dans le cadre d’études des comportements (et des désordres) alimentaires devraient à présent contribuer à l’élaboration de campagnes de prévention en santé publique, plus adaptées à la réalité du comportement hédonique des consommateurs, loin de l’idéal économique rationnel. Neuroimaging allows to estimate brain activity when individuals are doing something. The location and intensity of this estimated activity provides information on the dynamics and processes that guide choice behaviour and associated actions that should be considered a complement to behavioural studies. Decision neuroscience therefore sheds new light on whether the brain evaluates and compares alternatives when decisions are made, or if other processes are at stake. This work helped to demonstrate that the situations faced by individuals (risky, uncertain, delayed in time) do not all have the same (behavioural) complexity, and are not underlined by activity in the cerebral networks. Taking into account brain dynamics of people (suffering from obesity or not) when making food consumption decisions might allow for improved strategies in public health prevention, far from the rational choice theory promoted by neoclassical economics.
Pour citer ce document
Petit, Olivia ; Basso, Frédéric ; Huguet, Pascal ; Plassmann, Hilke ; Oullier, Olivier ; Apport des « neurosciences de la décision » à l’étude des comportements alimentaires et de l’obésité : Imagerie et cognition (10), Med Sci (Paris), 2011, Vol. 27, N° 11 ; p. 1000-1008 ; DOI : 10.1051/medsci/201127111000