Évolution, déterminants et régulation des dépenses de médicaments en France

Abstract

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les dépenses de médicaments représentent environ 20 % de l’ensemble des dépenses de santé des pays à haut revenu. L’augmentation de ces dépenses que l’on observe dans tous ces pays sur une longue période, tient à la conjonction du vieillissement des populations, des changements de pratiques médicales et de la dynamique du marché pharmaceutique, en particulier, du marché hospitalier. La France ne fait pas exception. Sa consommation de médicaments (qui représentait 17,5 % des dépenses de santé en 2014), historiquement supérieure en volume, a pourtant crû moins vite au cours de la dernière décennie que dans les autres pays de l’OCDE. Toutefois, l’adoption particulièrement rapide et large des innovations pharmaceutiques, qui a toujours caractérisé la France, a eu, ces dernières années, un effet très significatif sur l’envolée des dépenses couvertes par le système de protection sociale (plus 1,1 milliards en 2014, une année marquée par l’arrivée des nouvelles thérapeutiques contre l’hépatite C). Cet effet significatif devrait perdurer, avec la mise sur le marché de nouvelles thérapeutiques très coûteuses, en particulier en oncologie.

According to the Organization for Economic Co-operation and Development (OECD), drug expenditures account for about 20 % of all health expenditures in high-income countries. The increase of these drug expenditures which has been observed in all these countries over a long period is due to the combination of aging populations, changes in medical practices and the dynamics of the pharmaceutical market, in particular the hospital market. France is no exception. Its consumption of drugs (which accounted for 17.5 % of health expenditures in 2014), historically among the highest in volume, has grown slower in the last decade than in other OECD countries. However, the particularly rapid and wide adoption of pharmaceutical innovations, which has always characterized France, has had in recent years a very significant effect on the soaring drug expenditures covered by the social protection system (plus 1.1 billion in 2014, a year marked by the introduction of new therapies against hepatitis C). This significant effect should continue with the introduction of new and very expensive therapies, particularly in oncology.