Comorbidité entre la dépression et l’addiction : Vers une cible moléculaire commune ?
Résumé
La dépression est le trouble mental le plus souvent associé aux addictions. La prévalence de la dépression parmi les patients souffrant d’une addiction est de 30 %. Cette forte comorbidité suggère l’existence de voies moléculaires et anatomiques communes à ces deux pathologies. C’est le cas du noyau accumbens (NAc) dont le dysfonctionnement est impliqué dans la dépression et l’addiction. Nous résumons ici des résultats récents montrant que la protéine p11 (S100A10) dans le NAc permet de réguler des comportements liés à l’addiction et à la dépression chez la souris. Notamment, la manipulation des niveaux de p11 dans les interneurones cholinergiques ou dans les neurones épineux moyens de la voie directe striato-nigrale permet de contrôler des comportements liés à la dépression et à l’addiction respectivement. Des traitements visant à normaliser les niveaux d’expression de p11 dans le NAc pourraient donc avoir un intérêt thérapeutique dans ces pathologies. The comorbidity of depression and cocaine addiction suggests shared mechanisms and anatomical pathways. Specifically, the limbic structures, such as the nucleus accumbens (NAc), play a crucial role in both disorders. P11 (S100A10) is a promising target for manipulating depression and addiction in mice. We summarized the recent genetic and viral strategies used to determine how the titration of p11 levels within the NAc affects hedonic behavior and cocaine reward learning in mice. In particular, p11 in the ChAT+ cells or DRD1+ MSN of the NAc, controls depressive-like behavior or cocaine reward, respectively. Treatments to counter maladaptation of p11 levels in the NAc could provide novel therapeutic opportunities for depression and cocaine addiction in humans.
Pour citer ce document
Arango-Lievano, Margarita ; Kaplitt, Michael G. ; Comorbidité entre la dépression et l’addiction : Vers une cible moléculaire commune ?, Med Sci (Paris), 2015, Vol. 31, N° 5 ; p. 546-550 ; DOI : 10.1051/medsci/20153105017